Faire carrière dans l’animation
Agora débats / jeunesses est une revue trimestrielle qui s’intéresse de manière ouverte et transdisciplinaire à tous les problèmes de société construisant la trame problématique des questions de jeunesse.
Travailleurs sociaux, animateurs, enseignants, responsables administratifs des services déconcentrés de l’État ou des collectivités territoriales, chercheurs, élus, tous les acteurs impliqués dans la conception et la mise en oeuvre des politiques « jeunesse » peuvent y trouver matière à enrichir la pensée et l’action.
En choisissant de se situer à la croisée des questionnements professionnels et de la recherche, Agora débats/jeunesses se propose en effet de « créer du débat » et de devenir un véritable outil de réflexion pour ses lecteurs.
Ce dossier "Faire carrière dans l'animation socioculturelle" est coordonné par Francis Lebon et Léa Lima. Il propose 4 textes d'auteurs différents
• Introduction (lire l'introduction)
Léa Lima, maître de conférences au Conservatoire national des arts et métiers ; Francis Lebon, corédacteur en chef de la revue Agora débats/jeunesses, chargé de recherche à l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire
• Les étudiants animateurs : un petit boulot vocationnel
Vanessa Pinto, doctorante en sociologie au Centre de sociologie européenne (CNRS/Paris-I/EHESS) et membre de l’équipe Enquêtes, terrains, théories du Centre Maurice-Halbwachs (ENS/EHESS/CNRS), attachée temporaire d’enseignement et de recherche en sociologie à l’université Lille-III
L’exercice par certains étudiants d’un « petit boulot » dans l’animation résulte d’un ajustement entre, d’une part, les propriétés à la fois objectives et subjectives de cette population et, d’autre part, les caractéristiques et les exigences d’un secteur historiquement marqué par une pratique bénévole et des valeurs spécifiques. Cet article, qui repose sur une enquête ethnographique, tente de montrer en quoi ces étudiants ont vocation à occuper occasionnellement cet emploi et à y être considérés comme idéalement ajustés, alors même qu’ils n’envisagent pas d’y faire carrière.
• En faire son métier : de l’animation occasionnelle à l’animation professionnelle
Jérôme Camus, doctorant en sociologie
Le continuum qui relie l’animation « occasionnelle » à l’animation « professionnelle » ne prend sens que pour ceux qui l’empruntent effectivement. Pourtant, une bonne partie des animateurs « occasionnels » ne fera pas carrière dans l’animation. L’acquisition de manières de faire et de dire spécifiques à l’animation et leur reconnaissance sous forme d’« expériences » n’explique dès lors qu’en partie le passage d’un secteur à l’autre. Pour le comprendre, il semble qu’il faille considérer la totalité du processus qui conditionne l’entrée sur le marché du travail d’un ensemble relativement homogène d’agents.
• Animateurs vacataires et permanents : regards sur la qualité de l’emploi
Nicolas Farvaque, responsable de la recherche à l’Office européen de conseil, recherche et formation en relations sociales
Cet article explore les résultats d’une enquête par questionnaire à laquelle plus de 1 500 animateurs salariés ont répondu en 2006 et 2007. Les données indiquent des conditions d’emploi et de travail variables selon le statut des animateurs. Une distinction entre animateurs permanents et vacataires est proposée et testée afin d’analyser la segmentation des métiers de l’animation. Quand il s’agit d’exprimer des positions plus subjectives, on constate l’impact des conditions d’emploi sur les attentes et la satisfaction au travail. Un certain trouble, qui parcourt la profession, semble se dégager du matériau empirique.
• Les cadres de l’animation sont-ils des cadres comme les autres ?
Éric Gallibour, sociologue, chargé de cours à l’IUT Michel-de-Montaigne Bordeaux-III ; Yves Raibaud, maître de conférences à l’IUT Michel-de-Montaigne Bordeaux-III, ADES-CNRS
Cet article présente une enquête réalisée en 2007 sur les diplômés du DEDPAD Aquitaine. Il tente de dégager quelques pistes prospectives sur le champ professionnel de l’animation à partir du point de vue de cadres en formation. Il décrit leurs parcours, les fonctions qu’ils occupent, les conditions matérielles de leur travail. Il présente ainsi des carrières professionnelles menées sur le long terme et vécues par les personnes interrogées comme des réussites professionnelles, ce qui n’exclut pas les difficultés que peuvent ressentir ces cadres à « exister » entre une masse d’animateurs peu qualifiés et une hiérarchie d’élus associatifs ou politiques qui ne reconnaissent pas toujours leurs ?compétences spécifiques. Les cadres de l’animation sont un élément clé des dynamiques de revendication qui peuvent émerger et faire aboutir le travail de conscientisation d’elle-même de la profession d’animateur.
• Bibliographie
• Ressources juridiques
En savoir plus :
- lire l'introduction du dossier : introduction
- commander l'ouvrage