1er départ, souffrance et inadaptation

  • Ce sujet contient 28 réponses, 11 participants et a Ă©tĂ© mis Ă  jour pour la derniĂšre fois par solleana, le il y a 13 annĂ©es et 3 mois.
20 sujets de 1 à 20 (sur un total de 29)
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    Messages
  • #102879
    crevette76
    Administrateur
      @crevette76

      Pendant que je suis lĂ  et que j’y pense, juste un petit truc en plus, auquel je pensais sous la douche aprĂšs avoir postĂ© en me disant que j’Ă©tais pas claire du tout :

      je pense que si j’en reviens pas mal Ă  cette histoire de confort, de “comme Ă  la maison”, de “sĂ©rĂ©nitĂ©” -et sans forcĂ©ment tout argumenter en “moyen concret”- c’est aussi et surtout qu’en fait le “je me sens bien” se traduit aussi dans l’attitude en “spontanĂ©” et donc dans des choses qui se passent consciemment ou non en fonction de l’observation que les anims auront des mĂŽmes sur tous les “indices” de bien ĂȘtre/mal ĂȘtre citĂ©s plus haut.

      Autrement dit, y’a des trucs qu’on va mettre en place, mais aprĂšs dans l’attitude, mĂȘme si on a jalonnĂ© pour que le confort soit lĂ , y’a des “choses” (des effets peut-ĂȘtre) qu’on ne pourra pas maitriser, anticiper, prĂ©parer… et parfois tant mieux !

      >> Heu, pour dire ça simplement, prenons un exemple tout bĂȘte : un jour en colo mater on avait planifiĂ© une balade dans le bois juste Ă  cĂŽtĂ©.
      Quand on est parti, dĂšs qu’on s’est retrouvĂ©s dans une zone avec quelques arbres Ă©pars (en fait mĂȘme pas encore le bois, mais une prairie avant), j’ai pas pu m’empĂȘcher de traverser l’espace en zigzaguant pour aller me cacher d’un arbre Ă  l’autre en faisant des pas de… jenesaisquoi.
      tous les mĂŽmes sont entrĂ©s dans le jeu, sans que personne ne dise “on va jouer Ă …”, d’ailleurs en vrai, je ne sais toujours pas exactement Ă  quoi on a jouĂ©…
      C’Ă©tait quelques instants, pas grand chose, mais on y Ă©tait tous, et on n’avait pas prĂ©vu, et si aucun mĂŽme ne m’avait suivi (puis menĂ©e), ben j’aurais surement arrĂȘtĂ© et voilĂ … mais c’Ă©tait bien. ON Ă©tait bien. Et on a continuĂ© sur notre balade avec au fil du chemin moult surprises.

      Fallait-il prĂ©voir, mettre dans la grille ce genre d’envies du moment ? (j’veux pas dire pour autant qu’il ne faut rien prĂ©voir hein)
      Se serait-il passĂ© ce genre de choses si j’avais Ă©tĂ© moins “confort” sur ce sĂ©jour ?
      Les mĂŽmes auraient-ils jouĂ© s’ils ne s’Ă©taient pas senti dans le truc Ă  ce moment lĂ  ?

      Idem quand le tapis de notre espace est devenu un tapis volant qui nous a emmenĂ© dans moult coins, parfois en pyjama… l’Ă©tait juste lĂ , il attendait son heure.

      Tout ça pour dire que ben en fait, favoriser un bien ĂȘtre de l’individu au sein du collectif, c’est peut-ĂȘtre aussi en fait favoriser un espace-temps oĂč on peut laisser sa spontanĂ©itĂ© propre se montrer…
      et ça c’est pas si simple Ă  “calculer-anticiper-outiller”

      (ça me renvoie Ă  des trucs cool ce post, m’enfin je sais pas trop bien si c’est utile Ă  quelqu’un ce que je raconte)

      PS : merci michmuch d’avoir prĂ©fĂ©rĂ© poster ici 😉

      PPS : alors c’est bon pour les couettes en plus pour le playmobil ? 🙄

      #102892
      michmuch
        @michmuch

        crevette76 a Ă©crit :
        PS : michmuch, pas en MP, moi aussi j’veux voir ça…

        Bon bin pas de MP donc j’Ă©cris sur le forum… je fais assez court et j’espĂšre pas trop brouillon…

        Quelques outils mis en place au cours de 4 sĂ©jours (40 enfants de 4 Ă  8 ans, nb d’anims 6+1) :

        Orga générale :
        – 4 salles d’accĂšs permanent + la cour + la salle Ă  manger : bibliothĂšque, ludothĂšque, activitĂ©s manuelles, costumes et danse. Toutes ses salles avec du matĂ©riel adaptĂ©s et Ă  disposition permanente de l’enfant + un anim par salle. Seule condition : mettre son nom dans le tableau Ă  l’arrivĂ©e et au dĂ©part. Les matĂ©riels « dangereux » ou Ă  « rĂ©guler » restant sous la responsabilitĂ© de l’anim. La cour : un anim et la salle Ă  manger permettant d’y trouver un espace sans animateur.
        – Des ateliers « vie quot » le matin : cuisine, linges, mĂ©nages, courses, etc
 Atelier sous la responsabilitĂ© des personnels affĂ©rents. Ces ateliers ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s Ă  la demande des enfants !!!
        – AccĂšs aux chambres possibles, uniquement en demandant Ă  l’animateur volant (qui d’ailleurs restait trĂšs souvent dans les chambres avec les enfants !!!).

        Quelques lieux spéciaux :
        – L’infirmerie ouverte : jamais fermĂ©e mais au rez-de-chaussĂ©e, on y trouve un chapeau de pompier et une trousse Ă  pharmacie (armoire Ă  mĂ©dicament fermĂ©e). DĂšs la chute, l’accident d’un enfant : un adulte ou un autre enfant se coiffe du chapeau, crie pimpon puis va soigner l’enfant
 Objet : responsabilisation, chouchoutage, etc
 L’infirmerie devant ainsi un lieu de cocoonage et plus un lieu de peur

        – La salle Ă  cris : si un enfant voulait faire une colĂšre : il pouvait le faire dans la salle Ă  cri : lieu capitonner de vieux matelas permettant le cri, le coup, etc
 Objet : rĂ©guler la violence mais autoriser le pĂ©tage de plomb

        – Les clubs : ouverture de petit lieu pendant les douches, le petit dĂšj, temps calme : salle de relaxation , bar, gym, cinĂ©ma, etc

        – Le bureau du directeur : y’en a pas

        – La salle animateur : au cƓur de la maison mais d’accĂšs rĂ©servĂ© aux adultes
 Aucune sanction ou punition dans le lieu.

        Le repas :
        – Semi-self : un mini-self sur roues a Ă©tĂ© crĂ©Ă© pour permettre aux enfants de choisir leur repas, de se servir, mais aussi d’apprendre Ă  partager. Les enfants allaient chercher ce mini-self Ă  la porte de la cuisine. Placement libre avec une place ou un anim ou un plus grand

        – Les entrĂ©es les dessert, les fromages sont en accĂšs libre. Un guide de couleur permet d’équilibrer le repas.
        – Le petit dĂšj Ă©chelonnĂ© de 7h Ă  10h et aprĂšs 10h : il est toujours possible de dĂ©jeuner, mais il est alors allĂ©gé  Plusieurs jours dans la semaine, un petit dĂšj allĂ©gĂ© au lit a Ă©tĂ© organisĂ© par plusieurs enfants. PossibilitĂ© de descendre au p’tit dĂšj en pyjama et avec son doudou
 Une table Ă  petit dĂšj pour doudou a Ă©tĂ© installĂ©e par une grande lors du sĂ©jour 3.
        – Plusieurs prĂ©parations des repas ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es avec les enfants : l’épluchage avait alors une cĂŽte max chez certains enfants
 Ou les gĂąteaux
 Ne me dites pas que c’est interdit
 C’est faux et l’inspection DDJS a validĂ© !!

        Le coucher :
        – Temps minimum de coucher : 1h Ă  1h30 : les grands couchant les petits, histoires, contes, bisous, etc
 Installation de veilleuses dans les chambres, signalisation de la prĂ©sence de l’animateur, etc

        – Chaque soir mĂ©tĂ©o : pour tous les enfants et par chambre : Trois questions comment je vais ? comment je vais dans le groupe ? comment je vais dans la colo ? rĂ©ponse possible : soleil, nuage, Ă©clair ou tout autres propositions mĂ©tĂ©orologiques
 Objet : individualiser la relation, s’intĂ©resser au moins une fois dans la journĂ©e Ă  chaque enfant.
        – Le coucher est bien Ă©videmment Ă©chelonnĂ©, la prĂ©sence de tous les animateurs est absolument nĂ©cessaire
 Pas de poses clopes tant que les enfants ne dorment pas !!
        – Mise en place aussi, d’une tisane du soir dans le lit ou dans une petite salle ou Ă  l’infirmerie ou


        Qu’ai-je pu oublier ? ah oui, un conseil d’enfants Ă©videmment
 Facultatif 5 fois sur 6. L’objet : construire de nouvelles activitĂ©s et/ou rĂ©guler les problĂšmes du quotidien.
        Excusez-moi, je fais un peu court, mais il est difficile de ne prĂ©senter que les outils, en fait c’est un climat gĂ©nĂ©ral qu’il faudrait rĂ©ussir Ă  dĂ©crire. Dans une telle organisation, tout le monde est centrĂ© sur les enfants, le directeur fait de l’animation et maximum 20 minutes d’administratif par jour
 Il amĂšne des enfants faire les courses, s’il le souhaite, il file un coup de main aux animateurs, il organise quelques veillĂ©es pour dĂ©charger les animateurs. Rien de rĂ©volutionnaire mais simplement une rĂ©flexion sur la place de l’enfant et sur le souhait de construire un « comme Ă  la maison ». Notre rĂ©flexion avait commencĂ© par : « et nous nous faisons / aimons quoi en vacances ? » puis la recherche de solutions pour mettre en place les propositions. J’oubliais : interdit pour les animateurs de crier, de punir, d’amener des enfants au directeur et rĂ©veille assurer chaque matin par un membre de l’équipe avec cafĂ© ou jus d’orange au lit !!! c’est mieux qu’un rĂ©veil.

        #102900
        Coraline
          @coraline

          En gros, ce que veux dire crevette:

          Vass il faut que tu laisses plus de couettes Ă  Sollea!

          #102916
          crevette76
          Administrateur
            @crevette76

            crevette76 a Ă©crit :
            oulala pardon laissĂ© mon post “en cours” toute la journĂ©e… j’tenterais-encore-de revenir
            (…)
            (to be continued)

            Donc j’reprend (dans mon habitude du moment de truc dĂ©cousu pas structurĂ© brut de dĂ©coffrage) :

            Sinon, solleana, pour en revenir Ă  des “outils”, c’est probablement pas sur cette tranche d’Ăąge que je les ai le plus rĂ©flĂ©chis/testĂ©s, mais bon, y’a surement des pistes dans :

            – l’amĂ©nagement des locaux pour qu’ils prennent en compte chaque participant comme individu (pouvant donc Ă©voluer sans forcĂ©ment toujours avoir besoin de l'”autoritĂ©” d’un adulte/de son aval/ de son aide)… notamment des trucs parfois tout bĂȘte comme – pour ces Ăąges lĂ - la hauteur du mobilier et des amĂ©nagements

            > si on m’explique que j’ai le droit d’aller lire un livre quand je veux mais que les bouquins sont rangĂ©s sur une Ă©tagĂšre Ă  hauteur d’adulte, quelquepart autant rien me dire par exemple.

            Du coup aussi peut-ĂȘtre un amĂ©nagement en dit long sur ce qu’on veut laisser comme champ d’action aux mĂŽmes…

            > va-t-on prĂ©parer des cabanes “bas de plafond” avec entrĂ©e ras du sol dans lesquelles les mĂŽmes auront leur univers en sachant que l’adulte aura du mal Ă  y pĂ©nĂ©trer ?

            > va-t-on permettre une circulation dans les locaux la plus libre possible pour les mĂŽmes (en prenant le risque de ne pas avoir “son” groupe sous les yeux 24/24) ?

            >> si oui, ne serait-ce pas totalement biaisĂ© en ne ponctuant pas les lieux de repĂšres pour l’enfant ? (en particulier les tout petit)… parce que bon un petiot pour aller seul d’une piĂšce Ă  l’autre dĂ©jĂ  parfois il flippe et attrape ta main (Ă  cause des monstres, ceux bleus jaunes et verts, si si j’l’ai vĂ©cu encore y’a quelques jours)

            > l’amĂ©nagement c’est aussi un truc dans lequel on va laisser -ou pas- le moyen au mĂŽme (d’ailleurs Ă  l’adulte aussi selon, y’en a pour qui c’est important) de mettre sa touche, histoire de poser le “ici c’est chez moi pour le moment, donc ça c’est Ă  moi”

            >> le collectif qui ne doit pas annihiler l’individu se sent aussi dans ces petits trucs souvent simple (trouver la place et la fixation pour une photo, veiller Ă  ce que chacun ait un tiroir ou autre pour y mettre ses “trĂ©sors”, comprendre qu’on ne soit pas tous “Ă©gaux” par rapport Ă  ces besoins lĂ …)

            > l’amĂ©nagement devrait traduire en gros un “voilĂ  ce qui s’offre Ă  toi, et voilĂ  les repĂšres pour toi

            >> et du coup en fait, dans ces lieux collectifs, d’une maniĂšre ou d’une autre permettre une certaine “multiplicitĂ©” (c’est pas le mot que je cherche) de “coins” pas tous les mĂȘmes, pour que quelquepart chacun puisse dedans trouver aussi “son” espace, le lieu oĂč il aimera aller raconter des blagues Ă  son copain qui court vite ou alors se cacher Ă  l’Ă©cart 3 minutes pour “Ă©chapper” au “bad trip” du collectif.
            Pis peut-ĂȘtre de fait des lieux oĂč les adultes ne viendront que si c’est sur invitation de l’enfant.
            On en revient toujours Ă  cette notion d’intimitĂ© au sein d’un collectif…

            Donc forcĂ©ment tous ces petits riens -qui sont propres Ă  chacun mĂȘme si on retrouve souvent les mĂȘmes “gammes” de repĂšres rassurants- si on veut les prendre en compte au mieux, il faut avoir un positionnement en accord.

            Une attitude bienveillante, un souci d’Ă©coute (au sens large, inclure aussi d’observation > ces besoins ne seront pas forcĂ©ment “dits”), une certaine “sĂ©rĂ©nitĂ©” aussi me semble nĂ©cessaire.
            Pis une adaptation, au groupe, au moment de la journĂ©e par rapport Ă  ce qui s’y est vĂ©cu dĂ©jĂ , Ă  un mĂŽme en particulier…

            > pour le dire vite, les enfants on tendance Ă  calquer leur attitude sur la notre, ou plutĂŽt, les “humeurs” sont des choses qui se partagent trĂšs bien.

            >> un anim qui ‘a pas un minimum de confort sur le sĂ©jour donc, aura tendance Ă  transmettre son agacement.
            (j’fais pas dans la phrase super tournĂ©e hein, mais j’pense que vous me suivez)

            >> un anim pas un minimum confort sera consciemment ou pas un peu bridĂ© par ses propres soucis (mĂȘme si c’est du pratico pratique Ă  deux balles) et donc moins Ă  l’Ă©coute de ces besoins simples mais parfois trĂšs subtils Ă  dĂ©tecter.

            Bon… j’crois que je ne suis toujours pas super concrĂšte…

            PS : michmuch, pas en MP, moi aussi j’veux voir ça…

            #102919
            solleana
              @solleana

              Ludou

              Et pourquoi pas des contes “connus” qui inscrivent aussi les gosses dans un patrimoine culturel, social, symbolique commun? Bon d’accord on peut laisser ce boulot lĂ  Ă  l’Ă©cole mais je crois qu’elle est plus prĂ©occupĂ©e par des sombres affaires de compĂ©tences, de classement PISA que par la construction d’un patrimoine commun et le plaisir d’Ă©couter, lire…
              Sinon, je suis entiĂšrement d’accord avec cette utilisation du conte (pour info l’an passĂ© on avait mis en place presque tous les matins, un temps appelĂ© “l’heure du conte” sur le sĂ©jour mater) comme moyen de faire fonctionner les structures psychiques et symboliques…
              Pour les rĂ©fĂ©rences de l’article, c’est un article de Myriam David paru dans le journal Informations sociales de 1957 donc quasi introuvable par contre. Cela ne te rĂ©conciliera pas avec les colos maters parce qu’elle porte un regard assez critique vis Ă  vis d’elles. Il n’y a lĂ  dedans aucune apologie de la colo mater qui pourrait ĂȘtre une expĂ©rience super profitable pour les gosses. Simplement comme les gosses de fait son lĂ , elle rĂ©flĂ©chit aux moyens qui permettent de lutter contre la dĂ©tresse psychique des gosses dont elle dit que certains n’arrivent pas Ă  la dĂ©passer pendant l’ensemble du sĂ©jour (sĂ©jour long je prĂ©cise).
              Bon par contre, je crois effectivement que tes mauvaises expĂ©riences jouent sur ta reprĂ©sentation mais dirigeant des colos mater longues, je n’en fais pas pour autant non plus l’apologie mais j’essaie de travailler Ă  rendre le sĂ©jour convenable.

              Pour moi, la non-maĂźtrise d’une “capacitĂ©” comme la marche rapide ou la course, comme la communication langagiĂšre ou l’expression claire de ses besoins fondamentaux, peut mettre en difficultĂ© l’enfant. Cela peut mĂȘme devenir violent car, il sait qu’Ă  la maison, les adultes qui s’occupent de lui savent rĂ©pondre voire combler ces capacitĂ©s non-maĂźtrisĂ©es, mais ici, loin d’eux… Cela provoque immĂ©diatement un stress, une angoisse, dont les signes peuvent ĂȘtre trĂšs visibles (agressivitĂ©, Ă©vitement des situations de communication, fuite physique de l’environnement, pleurs, etc…).

              Je ne mettrai pas ces capacitĂ©s dans le mĂȘme sac, de mĂȘme qu’il y a une tendance Ă  relativiser tout ce que les gosses ont dĂ©jĂ  vĂ©cu et acquis durant leur prime enfance notamment au niveau des codes dont tu parles. On a toujours l’impression en colo ou centre de loisirs voire mĂȘme Ă  l’Ă©cole maternelle qu’il s’agit lĂ  du premier moment de socialisation or il y a aussi une partie des gosses qui vont en crĂšche, chez la nounou, et qui au sein de celles-ci apprennent un certain nombre de codes, engrangent un certain nombre de choses. Ils n’arrivent pas vierges Ă  la colo d’autant plus qu’ils ont dĂ©jĂ  passĂ© une annĂ©e ou deux Ă  l’Ă©cole ce qui compte Ă©normĂ©ment (sans relativiser la diffĂ©rence entre aller Ă  l’Ă©cole et partir en colo qui sont deux choses diffĂ©rentes).
              Pour moi, la violence la plus grande n’est pas tant dans les capacitĂ©s motrices ou sensori motrices car il n’y a pas au sein de la colo d’Ă©chelle de niveau, d’Ă©valuation, de classement, de test d’aptitude, cela se dĂ©veloppe ou non pendant la colo voilĂ  tout. LA violence la plus grande me paraĂźt Ă©videmment ĂȘtre celle du langage car dĂšs lors que celui-ci n’est pas maĂźtrisĂ© les gosses se retrouvent Ă©videmment dans de grands difficultĂ©s Ă  la fois dans le cadre de la rĂ©ception du langage mais aussi dans la verbalisation de ce que l’on veut, aime, dĂ©teste. D’oĂč l’importance de l’observation, de l’anim rĂ©fĂ©rent comme moyen pour connaĂźtre davantage le gosse et le faire entrer dans un monde commun (d’oĂč aussi l’importance du conte, du dessin, …).

              Mais la diffĂ©rente flagrante avec les colos, c’est bien la durĂ©e et surtout, surtout ! la nuit.

              ComplĂštement d’accord sur l’idĂ©e de la nuit mais honnĂȘtement la qualitĂ© du sommeil au sein du sĂ©jour ne m’est jamais apparue mauvaise. A l’exception de deux ou trois gosses le premier soir, les couchers et les nuits me semblent se passer assez paisiblement. Par contre,e il est Ă©vident qu’il faut un adulte disponible et soumis Ă  ce besoin de cĂąlin, de rituels pour entrer dans la nuit et dans le sommeil, si cela est impossible, on se trouve dans des violences considĂ©rables.

              Mich

              Si cela intĂ©resse, je pourrais donner dans un prochain message toute une liste d’outils mis en place permettant de reconstruire un collectif qui individualise.

              Je suis Ă©videmment preneur voire mĂȘme d’autres infos si tu en as, je suis preneur en MP.
              Et complĂštement d’accord sur le mĂ©lange des Ăąges et l’individualisation.

              #102926
              Shaaa
                @shaaa

                Ces questionnements me font penser Ă  la recherche sur l’intimitĂ© en CVL commanditĂ©e par l’UFCV il y a quelques temps.
                Un article à lire (p.169) qui relate les principaux résultats :
                http://www.ades.cnrs.fr/IMG/pdf/isiat_2.pdf

                Et je rejoins les propos de michmuch sur l’individualisation.

                #102929
                michmuch
                  @michmuch

                  Une petite pierre Ă  l’Ă©difice.
                  La question de la sĂ©paration s’inscrit pleinement dans l’histoire mĂȘme de l’enfant depuis se conception et sur la place qu’occupe l’enfant dans la famille. Le lien, l’attachement, et donc la sĂ©paration sont des processus lent qui dĂ©pendent beaucoup des parents. Si un parent est rassurĂ©, s’il reconnaĂźt Ă  son enfant une identitĂ© propre, il lui sera plus facile de quitter ses parents. La question est donc davantage sur les parents que sur les enfants eux-mĂȘme.
                  Depuis longtemps, je pense que les colonies pour qu’elle existe encore doivent s’appuyer sur deux Ă©lĂ©ments : une vraie construction Ă©ducative de la socialisation et/ou une inscription sur un territoire afin de construire le projet avec les parents. Il me semble donc que le travail en amont avec les parents sur le projet pĂ©dagogique, le fonctionnement et les activitĂ©s tant Ă  permettre Ă  ceux-ci de “laisser partir” leurs enfants, mais je crois aussi qu’un dĂ©part proche permettant aux parents d’accompagner les enfants jusque dans la chambre de la colo, manger une fois Ă  table avec eux est une approche intĂ©ressante. “prendre l’enfant” dans un bus et l’emmener me parait violent voire aujourd’hui inadaptĂ©. Pour un petit partir Ă  20km ou Ă  150 c’est pareil… Je crois qu’aujourd’hui les colos doivent s’appuyer sur une proximitĂ© notamment dans le travail d’avant sĂ©jour. Le temps des colos “parenthĂšse” dans la vie de la famille me semble rĂ©volue.

                  Pendant le sĂ©jour lui-mĂȘme, l’individualisation est plus que nĂ©cessaire : chambre, lieux, rythme, etc… La grille de colo qui rĂ©pond aux rythme des enfants est une aberration pour moi : en effet tout le monde n’a pas envie de faire pipi et caca Ă  la mĂȘme heure. Nos organisations ont Ă©tĂ© totalement sanctuarisĂ©e via les sacro-saints “besoins de l’enfants”… L’une des plus grosses erreurs de l’Ă©ducation nouvelle. Ces besoins de l’enfant sont devenus un dogme. Toutes nos organisations ne sont alors que des “usines” pour rassurer l’adulte et lui permettant de garder la main sur le sĂ©jour donc son pouvoir. Que faire donc? voilĂ  bien une bonne question que je me pose Ă  moi-mĂȘme… Il y a maintenant quelques annĂ©es, en dirigeant des “colos maters”, je me suis dis “fini la colo mater”, travaillons en groupe transversaux en Ăąge, et avec une tranche d’Ăąge Ă©largie : 4-8 ans. cette organisation permettant la responsabilisation des plus grands, des horaires diffĂ©rents et un accompagnement des petits par les grands, un plus grande sĂ©curitĂ© mais aussi une valorisation des grand… A fur et Ă  mesure des annĂ©es (4 au total), la place de l’enfant c’est accrue et les obligation faites aux adultes aussi… Les cuisiniers travaillaient avec des enfants, la lingĂšre aussi, les animateurs Ă©taient interdit de crier, tous les soirs, le couchers durait plus d’une heure : histoire, bisous, calins, doudou, photos, etc… Ca marchait pas mal, de moins en moins de grands jeux et de plus en plus d’espace, de temps, bref un bordel gĂ©nĂ©ralisĂ©… Mais, la sĂ©paration d’avec la colo est devenue aussi de plus en plus dure… La problĂ©matique c’est inversĂ©e. Nous avions oubliĂ© qu’une colo n’est qu’un court moment… C’est donc la dĂ©monstration par le contre-exemple…

                  Si cela intĂ©resse, je pourrais donner dans un prochain message toute une liste d’outils mis en place permettant de reconstruire un collectif qui individualise. En fait, je n’ai rien inventĂ© j’ai juste ressorti des placards des idĂ©es de Korczak, de Oury ou des faucons rouges…

                  Ce que j’ai retenu de tout cela c’est : travailler la sĂ©paration sans travailler rĂ©ellement avec les parents est impossible, il est nĂ©cessaire de travailler le retour en famille, notre organisation ne doit jamais servir l’adulte mais chaque enfant dans son individualitĂ© propre.

                  #102950
                  ludou
                    @ludou

                    Salut Crevette,

                    je pense que les sĂ©jours pour les 4-5 ans peuvent leur apporter Ă©normĂ©ment de choses, dont beaucoup en terme de dĂ©couverte (vie de groupe, adultes hors du cadre familial, environnement nouveau, activitĂ©s inconnues, etc…), cependant, je ne suis toujours pas convaincu que le sĂ©jour de vacances soit la forme la plus adaptĂ©e pour eux.

                    Mais peut-ĂȘtre aussi que je trouve ça trop dur Ă  gĂ©rer, personnellement. Enfin, ça doit jouer !

                    edit : oups, j’avais pas fait gaffe que t’avais pas fini 😀

                    #102956
                    crevette76
                    Administrateur
                      @crevette76

                      oulala pardon laissĂ© mon post “en cours” toute la journĂ©e… j’tenterais-encore-de revenir

                      ludou chĂ©pa si 4ans c’est trop tĂŽt : ma premiĂšre colo c’Ă©tait des 4-6, on avait des locaux et un rythme adaptĂ© (dans l’ensemble, de ce que je m’en souviens, mĂȘme si mon avis a Ă©voluĂ© sur ça et d’autres trucs entre temps) pis malgrĂ© des bourdes de certains anims, j’avais pas trop dĂ©tectĂ© de signaux de dĂ©tresse…

                      sauf peut-ĂȘtre Ă  l’endormissement, mais ça se rĂ©glait assez simplement par des petits rituels, et en fait en y rĂ©flĂ©chissant, me souviens maintenant que mine de rien ces rituels n’Ă©taient pas les mĂȘmes pour tous les mĂŽmes (dont j’Ă©tais l’anim “rĂ©fĂ©rente”, cette fois lĂ  ça marchait comme ça, malgrĂ© un petit effectif qui aurait probablement pu permettre autre chose), et que donc j’m’Ă©tais adaptĂ©e mine de rien sans forcĂ©ment le formaliser ou y rĂ©flĂ©chir plus que ça au “chez moi” que l’enfant laissait transparaitre d’une maniĂšre ou d’une autre.

                      C’Ă©tait surement pas parfait (j’crois pas avoir participĂ© Ă  un seul sĂ©jour “parfait”), et chui surement passĂ©e Ă  cĂŽtĂ© de certains trucs, mais les mĂŽmes dormaient bien, mangeaient bien, et donnaient des indices plutĂŽt rĂ©vĂ©lateurs de bien ĂȘtre dans la journĂ©e (rires, participation aux choses proposĂ©es et mĂȘme “prise en main et menĂ©e” de certaines de ces animations en fait).

                      Sinon, solleana, pour en revenir Ă  des “outils”, c’est probablement pas sur cette tranche d’Ăąge que je les ai le plus rĂ©flĂ©chis/testĂ©s, mais bon, y’a surement des pistes dans :

                      – l’amĂ©nagement des locaux pour qu’ils prennent en compte chaque participant comme individu (pouvant donc Ă©voluer sans forcĂ©ment toujours avoir besoin de l'”autoritĂ©” d’un adulte/de son aval/ de son aide)… notamment des trucs parfois tout bĂȘte comme – pour ces Ăąges lĂ - la hauteur du mobilier et des amĂ©nagements

                      (to be continued)

                      #103034
                      crevette76
                      Administrateur
                        @crevette76

                        Relu le “texte qui n’endort pas” et l’explication de ludou, je pense que je saisis mieux ce que tu voulais dire par lĂ … mais du coup ça me semble une donnĂ©e assez peu maitrisable/prĂ©visible/parable… pour le coup en fait j’aimais mieux mon truc autour du “doudou” (au sens large), c’Ă©tait plus simple Ă  gĂ©rer.
                        M’enfin doit y avoir un truc qui m’Ă©chappe dans c’t’histoire…

                        Sinon, solleana, tu rebondis sur mon truc dĂ©cousu, donc j’Ă©tais pas total Ă  cĂŽtĂ© de la question de dĂ©part… mais bon en fait j’crois que c’est aussi que je pensais “ben ça, il* sait dĂ©jĂ , ça va pas apporter grand chose”, surement donc aussi pour ça que pas tout dĂ©veloppĂ©.
                        Ton exemple “pipi-caca” colle tout Ă  fait Ă  mon propos (sic !).
                        L’individu au sein du collectif c’est en effet un des enjeux cruciaux Ă  mon avis en colo. Pour les attitudes et amĂ©nagements, je repasserais demain parce que lĂ  encore une fois mon cerveau est mort, pis j’ai bien peur de retomber sur des choses que tu maitrises autant voir bien mieux que moi (et t’as a priori plus de vĂ©cu avec des tout p’tiots que moi)…

                        Ah sinon pendant que j’y pense : l’histoire de la courbe de dĂ©tresse en sĂ©jour mater… c’est sur des sĂ©jours qui durent combien de temps cette observation ?
                        Parce que j’vais peut-ĂȘtre dire un truc un peu couillon, mais pour le dire vite : au bout d’un moment, mĂȘme si ça se passe cool, le mĂŽme (d’autant plus le petit) va avoir un cĂŽtĂ© “au fait, ma famille/mon cadre habituel/mon lapin nain/ma tatie me manque”, non ?

                        —————————————————————————-

                        * ndlr : oui, solleana est une entitĂ© qu’on dĂ©cline au masculin, comme la Mort est “Lui” aussi, me demandez pas pourquoi, peut-ĂȘtre Ă  cause de son tiers divin, du masculin qui l’emporte(ra pas au paradis) ou de l’AnathĂšme lettrĂ© qui comprendra forcĂ©ment la rĂ©fĂ©rence de cette note.

                        #103038
                        ludou
                          @ludou

                          Et sinon, pour reprendre ta rĂ©ponse Ă  Crevette, Solleana, je pense Ă©galement que le collectif amĂšne du positif et du nĂ©gatif. Mais l’apprentissage du collectif doit-il passer par un plongeon immĂ©diat dans le grand bouillon d’une colo, ou bien doit-il suivre une gradation, une progression qui respectera les rythmes individuels du dĂ©veloppement (tout en exerçant quand mĂȘme une stimulation, pour ne pas rester des bĂ©bĂ©s toute notre vie*).

                          J’ai pas encore la rĂ©ponse, mais seulement une intuition qui me dit que 4 ans, c’est trop tĂŽt…

                          * ça, ça pourrait ĂȘtre sympa pourtant! 😀

                          #103040
                          ludou
                            @ludou

                            Quels contes ? Pourquoi pas des contes sur la sĂ©paration, mais j’aurais plus pensĂ© Ă  des contes sur la vie de groupe, les Ă©changes entre personnes (par exemple, un enfant qui se paume dans la forĂȘt, donc seul, terrorisĂ©, qui a peur du moindre bruit, et qui petit Ă  petit se rend compte que la forĂȘt n’est pas un lieu forcĂ©ment nĂ©gatif, mais qu’il recĂšle de choses et d’ĂȘtres extraordinaires, dont certains peuvent aider cet enfant, to be contined…). Je prĂ©fĂšre souvent crĂ©er moi-mĂȘme un conte, ou modifier un dĂ©jĂ  existant (d’une part parce que j’ai abandonnĂ© la lecture directe de contes, prĂ©fĂ©rant l’oral direct, exceptĂ© pour les contes des frĂšres Grimm, que j’estime ĂȘtre un summum de la discipline).

                            A ce propos, les vertus de la musique, et notamment de la berceuse, ne sont plus Ă  prouver. Pour les petits, c’est une maniĂšre de plus de rĂ©pondre Ă  une souffrance je pense. Pour rappel, la berceuse comme le conte contiennent en leur sein des Ă©lĂ©ments incontournables, notamment un Ă©lĂ©ment dramatique, noeud sur lequel se cristallise l’intrigue (musicale ou littĂ©raire). C’est tout le processus de recherche d’une solution qui suit qui est intĂ©ressant et permet la dĂ©tente nerveuse. J’essayerai de vous retrouver les rĂ©fĂ©rences si je les ai ici chez moi.
                            En rĂ©sumĂ©, un conte ou une chanson calme du dĂ©but Ă  la fin (type “musique de relaxation”) ne permet absolument pas la dĂ©tente de l’enfant, bien au contraire. Elle l’empĂȘche mĂȘme de trouver une solution par une espĂšce de mollesse qui fait tourner en rond, qui ne dit pas le problĂšme (le noeud) et qui ne verbalise donc pas non plus une solution harmonieuse.

                            OulĂ , je “dis graisse”… (quoi que c’est une solution possible)

                            Sinon, je veux bien les rĂ©fĂ©rences de ton article, ça me rĂ©conciliera peut-ĂȘtre avec les colos avant 6 ans…

                            A ce propos, mon avis que j’ai donnĂ© plus tĂŽt est avant tout liĂ© Ă  ce que j’ai pu vivre. Les trois sĂ©jours oĂč j’ai cĂŽtoyĂ© des 4-5 ans m’ont paru trĂšs durs pour eux (je ne croisais ces p’tits bouts qu’aux repas, mais je mangeais rĂ©guliĂšrement Ă  leur table). L’organisation de la journĂ©e par exemple Ă©tait censĂ©e rĂ©pondre Ă  leur rythme. Mais il m’est arrivĂ© plusieurs fois de traverser leur couloir pendant l’heure de la sieste et me rendre compte que ce temps Ă©tait beaucoup plus calme chez mes 12-14 ans. Le bronx total, ce qui n’avait pas l’air de choquer l’adjointe qui Ă©tait prĂ©sente…
                            Je ne vais pas dĂ©velopper plus, mais les autres temps de la journĂ©e ne rĂ©pondaient pas forcĂ©ment plus aux besoins de ces enfants (ou alors ils Ă©taient trĂšs mal animĂ©s…).

                            Mais, en connaissant un peu tes positions, j’imagine que sur ton centre, l’organisation est tout autre.

                            2Ăšme point qui me fait penser qu’un sĂ©jour (long et loin) pour des 4-5 ans n’est pas quelque chose de tip-top, c’est l’image que j’ai de cette tranche d’Ăąge. Dans l’immĂ©diat, je ne sais pas si c’est basĂ© sur quelque chose que j’ai pu lire ou observer, ou si c’est une idĂ©e “sans fondement”.
                            Donc l’image que je m’en fais, c’est que c’est un Ăąge oĂč les acquisitions sensori-motrices, le dĂ©veloppement affectif et social demandent une grande mobilisation de la conscience, une grande concentration. On comprend dĂ©jĂ  bien ce qu’il se passe autour de nous, et on commence Ă  vouloir voir bien plus loin. Alors on commence Ă  bien courir, Ă  chercher des contacts diffĂ©rents avec les autres enfants, les adultes, on commence Ă  “adopter les codes” que l’on peut observer depuis sa petite enfance. Mais l’intrĂ©piditĂ© de certains ne doit pas faire oublier que d’autres ne sont pas encore Ă  l’aise avec toutes ces notions. Pour moi, la non-maĂźtrise d’une “capacitĂ©” comme la marche rapide ou la course, comme la communication langagiĂšre ou l’expression claire de ses besoins fondamentaux, peut mettre en difficultĂ© l’enfant. Cela peut mĂȘme devenir violent car, il sait qu’Ă  la maison, les adultes qui s’occupent de lui savent rĂ©pondre voire combler ces capacitĂ©s non-maĂźtrisĂ©es, mais ici, loin d’eux… Cela provoque immĂ©diatement un stress, une angoisse, dont les signes peuvent ĂȘtre trĂšs visibles (agressivitĂ©, Ă©vitement des situations de communication, fuite physique de l’environnement, pleurs, etc…).
                            Cette interprétation trÚs personnelle et non fondée sur un auteur particulier, on peut tout à fait la remettre en cause.

                            Cependant, j’ai bien conscience que cet Ăąge est aussi celui de l’entrĂ©e Ă  l’Ă©cole (qui me semble ĂȘtre une Ă©tape un chouilla moins violente, car le contact avec la famille n’est rompu que quelques heures), et que c’est Ă  priori l’Ăąge appropriĂ© pour ces “premiĂšres sĂ©parations”.
                            Mais la diffĂ©rente flagrante avec les colos, c’est bien la durĂ©e et surtout, surtout ! la nuit. J’attache beaucoup d’importance Ă  la nuit et au sommeil, et ce, peu importe l’Ăąge. C’est un moment extraordinairement important sur le plan du dĂ©veloppement physique (hormones de croissance et Cie…, dĂ©tente musculaire), nerveux (repos du systĂšme nerveux, ralentissement des fonctions circulatoires, respiratoires), intellectuel (fixation des choses apprises pendant la journĂ©e), imaginatif (inconscient, symbolisation, rĂ©solution de conflits internes…).
                            Or, si l’enfant de cet Ăąge ne dort pas bien, on entre facilement dans un cercle vicieux : le stress empĂȘche de dormir, le manque de sommeil empĂȘche la dĂ©tente et le dĂ©veloppement des fonctions citĂ©es, qui Ă  leur tour vont renforcer l’apparition du stress (Ă©puisement physique, intellectuel, plus de capacitĂ© de comprendre les situations que l’on vit, donc comportement dĂ©calĂ©, inadaptĂ©, voire dangereux pour soi et les autres).

                            Cette observation me semble vraie chez les plus petits comme chez les adultes (mais la zone de rĂ©sistance est beaucoup plus grande chez ces derniers!). Les situations que l’on peut rencontrer Ă  haute altitude le montrent bien d’ailleurs. Combien de rĂ©cits d’alpinistes chevronnĂ©s qui commettent des erreurs parfois fatales alors que ces erreurs ne seraient mĂȘme pas imaginables pour un dĂ©butant…? L’altitude recrĂ©e pas mal cette situation d’Ă©puisement nerveux, d’Ă©tat de stress physique.

                            Je parle de situations extrĂȘmes, et loin de moi l’idĂ©e que c’est ce qui se passe pour chaque enfant de 4-5 ans dans chaque colo. Mais je pense que la situation “loin de la maison” + “loin de la famille” + “nombreux inconnus” + “situations inhabituelles” (comme tu le dis, les moments d’intimitĂ© par exemple) est un cocktail suffisant pour engager ce cercle vicieux.

                            Qu’en penses-tu ?

                            Evidemment, il y a de “petites choses” qui peuvent ĂȘtre mises en place pour diminuer plus ou moins ces aspects nĂ©fastes (cadre clair, animateurs en capacitĂ© d’Ă©coute, d’attention individuelle, outils et rituels, etc…), mais ça ne suffit pas (d’aprĂšs ce que j’ai pu voir) Ă  garantir un bien-ĂȘtre suffisant aux mĂŽmes.

                            #103044
                            solleana
                              @solleana

                              Ca me plait ce sujet, c’est un peu le fouillis et c’est trĂšs bien!

                              Ludou

                              Assez d’accord avec les dires de Cyrulnik sur ce coup lĂ  mais un point me semble en contradiction avec un article lu rĂ©cent sur une Ă©tude longitudinale d’une colo mater ou la courbe de l’adaptation et des situations de dĂ©tresse n’est pas prĂ©sentĂ©e comme allant nĂ©cessairement du – vers le + autrement dit, de la dĂ©tresse au bien ĂȘtre. D’aprĂšs cet article (trĂšs bon!) l’adaptation peut parfaitement se faire dĂšs le dĂ©but puis se dĂ©grader par la suite du sĂ©jour ce qui pose Ă©videmment question.
                              Également d’accord sur le conte mais aussi et surtout sur la fonction symbolique et langagiĂšre. Ce qui pose souci dans l’incapacitĂ© des gosses Ă  s’adapter c’est l’incapacitĂ© Ă  le dire, l’incapacitĂ© Ă  le verbaliser or le conte et a fortiori le langage vont permettre en faisant appel aux processus psychiques et Ă  la symbolique de s’adapter, de dĂ©clencher des mĂ©canismes d’adaptation. Mais quels contes? Contes faisant Ă©cho Ă  une sĂ©paration? Si oui lesquels prĂ©conises tu? La chĂšvre de Mr Seguin?
                              Autre point Ă©voquĂ© dans l’article que j’ai lu c’Ă©tait l’importance du jeu libre lĂ  encore pour favoriser le bien-ĂȘtre. Myriam David montre que les activitĂ©s imposĂ©es ne sont pas adaptĂ©es Ă  des jeunes enfants et redoublent la violence.
                              Maintenant sur la question des sĂ©jours pour les 4-6 ans, ce sont ceux que je dirige et c’est pourquoi cette question de la souffrance m’apparait clairement. J’aimerai bien que tu dĂ©veloppes lĂ  dessus Ludou si c’est possible…

                              Coraline

                              Tout Ă  fait d’accord sur les nĂ©cessitĂ©s de l’individualisation du dĂ©part. Se pose donc la question, Que faire?
                              Comment individualiser le départ? Questionnaire à envoyer aux parents pour connaßtre les habitudes, manies, routines du gosse?
                              C’est quoi un rapport sain de communication avec les parents?
                              Sur la situation d’enfermement, je parlais de la situation de quasi autarcie qui se joue sur les sĂ©jours Ă  l’exception des quelques visites et sorties pendant le sĂ©jour qui peuvent donner l’impression que le monde autour d’eux n’existe plus non?
                              Sur l’anim rĂ©fĂ©rent est-ce toujours le mĂȘme qui doit coucher les mĂȘmes enfants? Faut-il imposer l’animateur rĂ©fĂ©rent dĂšs le dĂ©but du sĂ©jour autrement dit dĂšs le moment du dĂ©part ou laisser les choses se faire par attirance pour un anim particulier?

                              Matim

                              Ok sur l’importance capitale des parents dans le processus de sĂ©paration mais comment pouvons nous agir en dehors des rĂ©unions et visites de centres avec les familles sur ce processus de prĂ©paration au dĂ©part? Envoyer un film Ă  regarder en famille? Envoyer un livret de prĂ©sentation du sĂ©jour? Envoyer une BD racontant le jour du dĂ©part?

                              Crevette

                              D’accord sur le fait que le collectif ne soit pas toujours idyllique bien Ă©videmment que ce soit pour les anims ou pour les gosses. C’est quand mĂȘme un peu lourd de faire caca Ă  cĂŽtĂ© de quelqu’un tous les jours… (c’est d’ailleurs une question pas neutre la possibilitĂ© pour les gosses d’aller faire caca quand on veut! J’ai connu des centres de loisirs oĂč on allait tous faire pipi et caca en mĂȘme temps en faisant le petit train parce que c’est fun!).
                              Le travail de tout sĂ©jour c’est Ă©videmment de permettre l’inscription d’un dĂ©sir individuel au sein d’un dĂ©sir collectif, c’est cette dimension qui me semble fondamentale Ă  travailler car elle implique le refus de l’Ă©gocentrisme et du collectivisme. Pas de “moi je” et pas de “le groupe fait” mais bien moi je au sein du groupe. Mais tu parlais d’attitudes, d’amĂ©nagements peux tu ĂȘtre explicite?

                              #103047
                              ludou
                                @ludou

                                hypocampe a Ă©crit :
                                Et le rÎle des parents dans tout ça ?
                                N’ont ils pas une grosse part de responsabilitĂ© dans cette sensation de dĂ©tresse ? Ne sont ils pas au dĂ©part de bon nombre de maux

                                ET IL Y A TOUS SIMPLEMENT DES ENFANTS QUI AIMENT LEURS PARENTS ET RECIPROQUEMENT.JE TROUVE QUE TU DONNES FACILEMENT DES LECONS DE MORALE ET DE CONDUITE NOUS CONCERNANT.OCCUPES TOI DES TIENS ..SI TU EN AS.

                                Salut hypocampe,

                                en effet, on ne sait pas Ă  quoi tu fais rĂ©fĂ©rence. Mais je prĂ©sume qu’il s’agit de l’aspect purement fonctionnel (presque mĂ©canique!) de la relation qui lie l’enfant Ă  sa mĂšre et qui est dĂ©crite dans mon second poste. Si c’est ça, je te rappelle qu’il ne s’agit pas de mes propos Ă  moi, et que ce point prĂ©cis me chiffonne particuliĂšrement aussi.

                                Si tu ne fais pas référence à ça, on oublie.

                                #103049
                                ludou
                                  @ludou

                                  Puisque vous ĂȘtes plusieurs Ă  ne pas avoir compris le lien entre le texte et le sujet, je m’explique :

                                  cette histoire de souffrance liĂ©e Ă  la sĂ©paration m’a rappelĂ© ce texte. Le lien, c’est que Cyrulnik parle d’un certain temps pendant lequel l’enfant Ă©prouvera un stress important si les objets imprĂ©gnĂ©s (qu’il a enregistrĂ© dans son petit cerveau) ne sont pas prĂ©sents autour de lui, ce qui entraĂźne une incapacitĂ© Ă  apprĂ©hender son environnement, donc Ă  entrer en interaction avec (donc susceptible de perturber, ralentir le dĂ©but de socialisation, entre autre).

                                  Vous me direz qu’il s’agit lĂ  de trĂšs jeunes enfants (bĂ©bĂ©s quoi), mais le questionnement de Solleana concerne la souffrance, la distance et la sĂ©paration. Je pense que ça rentre dans le sujet … (ou alors c’est moi qui n’ai rien compris Ă  la question de dĂ©part!).

                                  La question, c’est de savoir ce qu’il se passe plus tard. Comment se passe la sĂ©paration (qui sera inĂ©vitable tĂŽt ou tard), et comment faire en sorte qu’elle ne soit pas une trop grande souffrance. J’ai bien dit “une trop grande souffrance”, et non “une souffrance”, car la sĂ©paration sera selon moi forcĂ©ment une souffrance au dĂ©but. Le problĂšme serait qu’elle ne soit pas surmontable par l’enfant parce que trop jeune ou mal accompagnĂ©…

                                  Peut-ĂȘtre que les extraits avec les animaux sont trop loin du contexte, mais le lien existe d’aprĂšs moi.

                                  Quant au conte (mĂȘme avec un petit C si tu veux), Crevette (avec un grand C cette fois), j’explique simplement qu’il peut ĂȘtre un moyen de rassurer l’enfant par la verbalisation. Mettre des mots sur des objets (rĂ©els ou symboliques) peut rassurer et tranquilliser l’enfant puisqu’il pourra beaucoup plus facilement s’approprier l’histoire (car sa fonction imaginative marche plein pot depuis plusieurs annĂ©es), la faire sienne, donc “Ă©voluer en terrain connu” ou bien dĂ©couvrir autre chose, mais quelque chose de facilement “imprĂ©gnable” pour reprendre l’idĂ©e de l’auteur. (j’essayerai de prĂ©ciser ça, car je sens que je suis pas trĂšs clair lĂ , non ? :-D)

                                  Pour prĂ©ciser aussi, je ne suis pas spĂ©cialement fan de Cyrulnik, je suis mĂȘme en dĂ©saccord avec d’autres de ses Ă©crits, mais cette partie me semblait apporter de l’eau au moulin, en faisant rĂ©agir. Je ne pensais pas que le lien Ă©tait si difficile Ă  cerner, sorry !

                                  Autrement, d’accord avec Lapin lorsqu’il dit que la solution est sans doute Ă  chercher du cĂŽtĂ© du cadre. Mais le facteur “Ăąge” compte pour beaucoup, j’en suis plus que convaincu. Encore une fois, des gosses de 4 ans en colo, moi ça me pose vraiment question !

                                  #103057
                                  Matim
                                    @matim

                                    hypocampe a Ă©crit :ET IL Y A TOUS SIMPLEMENT DES ENFANTS QUI AIMENT LEURS PARENTS ET RECIPROQUEMENT.JE TROUVE QUE TU DONNES FACILEMENT DES LECONS DE MORALE ET DE CONDUITE NOUS CONCERNANT.OCCUPES TOI DES TIENS ..SI TU EN AS.

                                    Et donc ?
                                    Aucun rapport avec le sujet.. ni avec la notion de morale d’ailleurs.
                                    Sais tu ce qu’est la morale ? oĂč as tu vu/compris cela?
                                    Qui te parle de non-amour ??

                                    Il s’agit dans ce post de chercher les raisons possible a une situation de stress ou de dĂ©tresse. Donc forcement on va parler des raisons et des causes plutĂŽt nĂ©gatives das l’ensemble des posts. Certains Ă©voquent les conditions d’accueil, d’autres la bulle, la vie privĂ©e, le rythme etc..
                                    Tu crois que le parent stressĂ©-inquiet est un parent qui n’aime pas son enfant !!? on nage dans le burlesque lĂ …

                                    Que tu le veuilles ou non, que cela te choque ou pas on s’en fout, c’est un fait ! cela fait partie des raisons possibles Ă  une situation de stress. Mais peut ĂȘtre n’es tu pas prĂȘt Ă  le comprendre..

                                    **

                                    (Allez une leçon de “morale” pour toi, spĂ©ciale dĂ©dicace : A l’avenir essaye de comprendre ce qui est Ă©crit avant de dire n’importe quoi stp..)

                                    #103059
                                    Import
                                      @import

                                      Et le rÎle des parents dans tout ça ?
                                      N’ont ils pas une grosse part de responsabilitĂ© dans cette sensation de dĂ©tresse ? Ne sont ils pas au dĂ©part de bon nombre de maux

                                      ET IL Y A TOUS SIMPLEMENT DES ENFANTS QUI AIMENT LEURS PARENTS ET RECIPROQUEMENT.JE TROUVE QUE TU DONNES FACILEMENT DES LECONS DE MORALE ET DE CONDUITE NOUS CONCERNANT.OCCUPES TOI DES TIENS ..SI TU EN AS.

                                      #103064
                                      Coraline
                                        @coraline

                                        Bonjour vous,

                                        je vais rester dans le trĂšs pratique, surement des banalitĂ©s, mais ça peut peut-ĂȘtre servir.

                                        Comment repérer ces situations de détresse?

                                        CelĂ  est difficile car il faudrait remarquer un changement de comportement chez un enfant alors qu’on ne le connait pas. Donc on se fie Ă  l’image type d’un enfant idĂ©al de cet Ăąge ou aux informations donnĂ©es par le parent.
                                        Ex: Si un enfant de 6ans fait pipi au lit, on s’alerte car normalement l’enfant idĂ©al ne fait pas, mais si les parents nous ont signalĂ© une eunurĂ©sie on s’alerte moins.

                                        Quels sont les moyens mis en Ɠuvre pour y pallier

                                        -prendre un maximum d’informations auprĂšs des parents sur l’enfant. L’idĂ©al serait une rĂ©union avec parents et enfant quasiment individuel pour que le parent puisse tout dire donner un emploi du temps type de l’enfant. (olala la mĂšre angoissĂ©e que je fais ressurgi!), ainsi considĂ©rer l’enfant dans son individualitĂ© et non comme un enfant fictif. Enfin ça c’est surtout pour les petits. les grands savent mieux dire.
                                        -Accueillir l’enfant de maniĂšre individuelle avant le collectif, lui montrer son coin Ă  lui,( son lit), et les Ă©lĂ©ments indispensables Ă  sa survie (lĂ  oĂč on mange, lĂ  oĂč on fait ses besoins, lĂ  oĂč on joue)
                                        -Permettre Ă  l’enfant d’ĂȘtre le plus autonome dans la comprĂ©hension des rĂšgles (car si par exemple il a laissĂ© ses chaussures dans un lieu oĂč il fallait mettre ses chaussons et qu’on lui fait une remarque meme anodine ça peut ĂȘtre source d’angoisse). Pour les petits, il faut utiliser beaucoup les illustrations.
                                        EX:
                                        *pour le jour/ nuit il y a la fameuse lune/soleil, quand c’est la lune on dort, quand c’est le soleil on peut se lever ( et on peut ajouter le dessin d’un enfant qui dort un enfant qui se lĂšve, car l’interprĂ©tation pour les plus jeunes lune=dodo, fait dĂ©jĂ  preuve de conceptualisation)
                                        *ranger les vetements dans les cagettes, avec le type de vetements sur la cagette. Et selon la mĂ©tĂ©o, l’activitĂ© de la journĂ©e, afficher dans la chambre comment on doit s’habiller ( un mater peut dire comment il doit s’habiller mais entre le moment oĂč il imagine comment s’habiller puis au moment de choisir, il oublie)
                                        * qu’il y ait des points de repĂšre au sol pour certaines activitĂ©s, ( un cercle dessinĂ© au sol, oĂč l’on s’assoit en silence pour faire un regroupement, un conseil d’enfant…), la ligne infranchissable dans la cour de jeu….

                                        -Avoir un rapport sain avec les parents et veiller Ă  la communication avec ses derniers, par n’importe quel biais, mais une communication de qualitĂ©, ce qui ne veut pas dire forcĂ©ment de quantitĂ©, mais quand celĂ  semble nĂ©cessaire.

                                        et notamment quelle place faut il accorder Ă  l’animateur rĂ©fĂ©rent? En faut-il un? A quoi sert-il?

                                        Pour moi celĂ  dĂ©pend de la taille de la structure, de l’Ăąge des enfants et de son rĂŽle.
                                        Pour Ă©viter les histoires de mĂ©sentente anim/enfant,les soucis de logistique, ou quand il est en repos, il faut mieux 2anims rĂ©fĂ©rents pour un groupe de 12 enfants, qu’1anim pour un groupe de 6.
                                        Par contre, j’ai vĂ©cu une colo oĂč on Ă©tait 2 rĂ©fĂ©rents/ groupe d’age, mais oĂč celĂ  voulait qu’on passait toute la colo avec ce groupe, il y avait parfois de grands jeux avec tous les enfants, mais on restait le rĂ©fĂ©rent de notre groupe, et il y avait un anim volant (moi en l’occurance) qui tournait pour les jours de congĂ©s. je n’ai pas trouvĂ© cette solution adaptĂ©, car lĂ  il y avait un rĂ©el huis clos, pendant 3 semaines les mĂȘmes momes, les mĂȘmes anims, et d’ailleurs ça a fini par Ă©clater dans un groupe oĂč 2anims ne pouvaient plus se sentir et parmi ses 2anims, un n’en pouvait plus l’un des gosses, donc j’ai fini dans ce groupe, et l’autre a Ă©tĂ© faire l’anim volant.
                                        J’ai prĂ©fĂ©rĂ© les colos oĂč l’anim rĂ©fĂ©rent Ă©tait rĂ©fĂ©ren0t pour la vie quotidienne( s’occuper de donner le linge de sa chambre, de l’argent de poche de sa chambre, du courrier, la chambre oĂč on reste un peu plus longtemps au moment du coucher, et oĂč l’on va forcĂ©ment …) ça permet d’ĂȘtre plus attentif Ă  cette dizaine de gamins plutot que sur tout les gamins du centre, et dans ce cas sans rĂ©fĂ©rent, un gamin peut ĂȘtre mal sans que personne ne le remarque, ça n’empĂȘche d’ĂȘtre attentif Ă  tous. En journĂ©e, les ateliers sont proposĂ©s par tous les animateurs Ă  tous les enfants, des projets peuvent Ă©maner de conseils d’enfant, de petites discussions le soir entre anim rĂ©fĂ©rent et sa chambrĂ©e, mais pas forcĂ©ment fermĂ© au groupe.

                                        Quels aspects néfastes de la colo font que les gosses se retrouvent en difficulté?

                                        -le collectif
                                        -le manque d’intimitĂ©(Ă  la fois accepter de voir, d’entendre autrui mais Ă©galement accepter que autrui me voit m’entende… j’en connais certaine qui n’apprĂ©cie pas de dormir dans la meme chambre que moi de peur que je l’entende….)
                                        -les rÚgles différentes
                                        -le manque de repĂšres

                                        Que dire de la situation d’enfermement que la colo produit?

                                        Tout est beau, tout est rose, dans l’animation. Moi je crois que celĂ  peut ĂȘtre au contraire un formidable moment d’ouverture pour l’enfant, de voir un autre fonctionnement, de rĂ©ussir Ă  fonctionner parfois entre enfants.
                                        Tu parles de la situation d’enfermement psychologique, un enfant qui se replierai sur soi pendant et aprĂšs la colo, ou enfermement physique du f

                                        #103077
                                        crevette76
                                        Administrateur
                                          @crevette76

                                          ludou, me suis pas endormie, mais un peu de mal Ă  saisir le rapport entre ton texte et puis tes interprĂ©tations…

                                          J’pense bien que tu ne “limites” pas ton action Ă  ça, mais en quoi “le Conte” (avec un grand “c”, c’est la mode ?) va Ă©viter la souffrance dont parle solleana ?
                                          Pas pigĂ©…
                                          (c’est ma pĂ©riode “j’pige pas”).

                                          Et puis, peut-ĂȘtre que j’ai des soucis de neurones, mais en fait, ton texte me ferait plutĂŽt penser Ă  un truc “qui rassure et rappelle son environnement”… autrement dit : un doudou, un jouet fĂ©tiche, une photo de papa-maman-ptite soeur, un carnet secret ou autre (complĂ©ter selon l’enfant, son Ăąge, ses repĂšres…).

                                          Et en fait, cela ne se recoupe-t-il pas un peu avec le cĂŽtĂ© “mon lieu & temps intime” ?
                                          > le doudou que je sors pas devant les autres parce que je suis grand mais que j’ai emmenĂ© quand mĂȘme pis que tout seul de temps en temps ça me rassure… le carnet secret que par dĂ©finition je rempli de trucs sans qu’on me voie, la photo qui parfois me fait pleurer un peu mais trop que c’est juste parce que j’avais envie de me rappeler tranquille la grimace de ptite soeur…

                                          L’Ă©coute est peut-ĂȘtre aussi lĂ  :
                                          > un animateur (rĂ©fĂ©rent ou pas) va souvent (tenter de) mettre en place des “rituels” quelquepart un peu pour “rassurer” l’enfant (l’aider Ă  s’endormir, Ă  se sentir “chez lui”…)… donc, consciemment ou non, ces rituels vont parfois rappeler le vrai “chez soi”
                                          >> “maman aussi me lit une histoire le soir” ; “chez papa on invente des chansons dans la salle de bain”…
                                          MAIS, chaque individu Ă©tant par dĂ©finition unique, il se peut que l’animateur -tout bienveillant qu’il soit- ne tombe pas dans le rituel de “mon chez moi”, parce que ma maman elle est trop forte et qu’elle fait des trucs magiques
                                          Bref : l’Ă©coute n’est-ce pas aussi percevoir que ce temps/lieu intime doit pouvoir ĂȘtre Ă  dispo (et ne sera pas le mĂȘme, ni utilisĂ© pareil pour chacun) ?

                                          #103084
                                          Lapin
                                            @lapin-2

                                            Bonjour Ă  toutes et Ă  tous.

                                            Il est certain que l’ACM peut ĂȘtre d’une violence inouĂŻe pour certains enfants. Que ce soit la 1Ăšre fois ou non, certains ont souffert dans mes centres. Cette violence avait commencĂ©e Ă  ĂȘtre formulĂ©e par certains sur planetanim : je pense Ă  moilapa sur le sujet quelques petites interrogations concernant les CLAE et Ă  michmuch sur excellent sujet La sortie des prisonniers. D’oĂč provient cette violence ? Selon moi, pour simplifier :

                                            1. Du collectif permanent
                                            Absence de lieu intime comme l’a expliquĂ© crevette76 (post #4), mais Ă©galement absence de temps intime : l’enfant est trĂšs souvent en interaction avec les autres.

                                            2. De la présence de fortes personnalités
                                            Comme l’école, l’ACM va se centrer sur certaines fortes personnalitĂ©s : les “durs”, qui focalisent l’attention des adultes, les “guignols”
 Pour s’affirmer, pour se dĂ©velopper, ces personnalitĂ©s peuvent avoir des comportements agressifs. Pas seulement des insultes, des menaces
 Le fait que mon voisin soit bruyant, qu’il attire l’attention, peut ĂȘtre trĂšs agressif pour moi.

                                            3. De la contrainte continue
                                            Le fameux “temps libre” (aprĂšs le repas, pendant les douches
) si souvent abordĂ© sur planetanim : et le reste ? La pratique quotidienne est violement contrainte dans les ACM : la douche, c’est Ă  telle heure, point. De plus, le jugement de l’adulte (positif ou nĂ©gatif) est lui aussi trĂšs prĂ©sent, dans la vie quotidienne comme dans les activitĂ©s.

                                            solleana a Ă©crit :
                                            Comment repĂ©rer ces situations de dĂ©tresse? Quels sont les moyens mis en Ɠuvre pour y pallier et notamment quelle place faut il accorder Ă  l’animateur rĂ©fĂ©rent? En faut-il un? A quoi sert-il?

                                            Je ne suis pas sĂ»r que la solution, pour limiter cette violence, viennent d’outil permettant d’individualiser le rapport adulte – enfant (genre anim rĂ©fĂ©rent). Pour moi, la solution est plutĂŽt Ă  chercher du cĂŽtĂ© du cadre, montrant tout l’actualitĂ© de l’éducation active et l’importance des relations entre adultes : des animateurs en situation de violence peuvent-ils animer ? Ne risquent-ils pas, inconsciemment, de contribuer Ă  l’instauration et Ă  l’accroissement de la violence ? (ça rejoint je crois le “confort de travail” dont parlait crevette76 post #4)

                                            Par contre, ludou, je ne comprends pas comme toi le sens du passage de Boris Cyrulnik que tu cites et ses expĂ©riences. D’aprĂšs ces deux passages, je comprends qu’il cherche des similitudes entre l’homme et l’animal, non par ses capacitĂ©s, mais par sa relation Ă  l’environnement. Ainsi, l’animal s’approprie son environnement, ses objets (ex du caneton), et l’enfant fait de mĂȘme avec sa mĂšre.
                                            Passons sur le cĂŽtĂ© simpliste de cette analyse et les tartuferies du genre “on fait entrer une cohorte de psychologues”. Selon moi, Boris Cyrulnik n’affirme pas une causalitĂ© sĂ©paration → incapacitĂ© Ă  apprĂ©hender son environnement → souffrance. L’extrait que tu cites avec le bĂ©bĂ© prĂ©sente les trois, mais ne les lie pas.

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