franck- a écrit :
ludou a écrit :
juste un début de réponse sur l’animateur référent…:coucoub: il y avait un bon débat ici sur l’animateur référent
merci Franck 😉
Re-
intéressant cette question de l’aspect fermé des colos sur elles-même. Je me rappelle mes débuts dans l’animation où le simple contact (téléphonique ou IRL) avec les parents ne m’était pas facile du tout : on s’imagine ce que pensent les parents, les critiques par rapport au fonctionnement du centre, etc…
Aujourd’hui, j’ai la chance de vivre un contact très régulier avec ces parents, et ils sont devenus de vrais partenaires. C’est devenu une joie de les rencontrer (ou un soulagement en cas de souci), mais que de chemin parcouru depuis mes premières colos (et il en reste encore un sacré bout!).
L’autre point essentiel de la question de Solleana, c’est la souffrance, la séparation, la notion de perte de repères.
J’ai retrouvé le bouquin de Cyrulnik qui m’avait un peu fait bondir. Il y parle du concept d’imprégnation, de la période sensible et du stress occasionné par un bouleversement des repères imprégnateurs (l’environnement direct, les gens…). Son propos est basé sur des études éthologiques, donc animales. Je vous en livre un passage :
Observons un animal réputé […] “intelligent”; on verra s’amplifier cet “échappement” par rapport aux contraintes du milieu. Une observation ongénieuse a pu en effet être menée sur des macaques dans une singerie de grande taille organisée pour offrir un simulacre du milieu naturel. On y place une couronne d’écrans de cinéma, sur lesquels on projette des visages de singes, mâles, femelles, jeunes et vieux… Les macaques se trouvent enfermés dans une cage et voient défiler ces visages. Lorsqu’on les lâche, ils se dirigent vers les écrans. Des grains de raisin sec ont été disposés sous le bisage d’une femelle mère à titre de récompense. Très rapidement les macaques apprennent à se diriger vers ce visage “intéressant”. On remplace alors ce visage par celui de l’un de ses enfants. On constate que les macaques s’orientent très vite vers lui : ils reconnaissent donc le lien entre la mère et l’enfant; ils se révèlent ainsi capables de percevoir une ressemblance familiale ou une structure affective! Dans ce cas, on est loin, très loin de la simple “stimulation” physique. La perception des macaques se trouve structurée, abstraitement, par un sens déjà très élaboré. Je propose de parler “d’intelligence perceptuelle” pour désigner cette activité de sélection et d’interprétation qui marque déjà la réception des stimulations sensorielles effectuées par des animaux. Lesdites stimulations ne consistent pas en données “brutes”; il n’y a là aucune information “en soi”.
La meilleure preuve qu’on puisse en apporter réside dans un phénomène aujourd’hui très connu, parce qu’il a été minutieusement étudié par les pionniers de l’éthologie animale. Je veux parler de la fameuse “imprégnation”, laquelle révèle qu’une même information peut prendre, selon le moment du développement de l’organisme qui la reçoit, une valeur hypermarquante ou, au contraire, tout à fait nulle.
L’expérience la plus simple et la plus célèbre a été menée par Konrad Lorenz qui montrait comment un caneton peut s’attacher à n’importe quel objet qui vient à se mouvoir dans son champ visuel, pourvu que son passage se situe dans la période qui va de la treizième heure après la naissance à la seizième. Avant la treizième heure, le caneton se déplace au hasard; il n’est susceptible de s’attacher à aucun objet. Après la dix-septième heure, il s’attachera de moins en moins. Mais pendant la période intermédiaire, que l’on appelle “période sensible”, on le voit s’attacher, dans 90% des cas, à tout objet qui se présente. Le caneton suit l’objet, se blottit contre lui pour dormir; il ne s’en éloigne plus, et il n’explorera son monde qu’à proximité de “son” objet. On dit que l’objet s’est “imprégné” dans le caneton. Et l’on constate qu’il aura désormais une fonction tranquillisante : l’animal se familiarisera avec son monde de canard en s’appuyant sur lui. Enlevez-lui son objet chéri, et votre caneton présentera tous les signes du “stress”, comme éperdu et totalement démuni dans un univers sans objet. Il suffit d’un instant, et il se met à courir en tous sens; il se cogne, il se blesse, il cesse de manger et de boire, il ne peut plus dormir. Toute stimulation ne fait qu’augmenter son stress.
On peut dire aujorud’hui que Konrad Lorenz a eu la main heureuse : le canard apparaît en effet comme l’espèce qui s’imprègne le mieux. Cependant, on a pu montrer, depuis ces mémorables travaux, que cette “période sensible” ne représentait en réalité qu’une période de réceptivité maximale, dont on peut faire varier expérimentalement la durée. En isolant le caneton, on le rend hypersensible, si bien qu’on peut l’imprégner un eu avant la treizième heure; si on le sur-stimule avant la période sensible, il est possible d’atténuer l’imprégnation et de la prolonger un peu au-delà de la dix-septième heure. Le processus n’a donc pas tout à fait la rigidité que lui avait attribuée Konrad Lorenz; il reste cependant très bien défini. On s’interrogera : quel est cet “objet” auquel s’attache le caneton ? N’importe lequel! Ce peut être une lampe, un autre caneton ou encore la main de l’éthologue lui-même… L’expérience a été répétée sur des chatons ou sur des chiots : eux aussi sont susceptibles d'”empreintes”, mais la durée de la période sensible s’allonge considérablement. On l’évalue à cinq semaine environ chez le chien, à plusieurs mois chez les primates… Je ne parle pas de l’homme pour l’instant, mais j’y viendrai.
Les éthologues doivent donc se garder de tenir le monde animal pour un monde physico-chimique, mais au contraire tenter, par observations dirigées et comparaisons, d’y repérer le sens qui y circule déjà. Il leur faut cependant éviter un autre piège symétrique et inverse, bien plus répandu, populaire et redoutable : le piège anthropomorphique qui nous amène “spontanément” à interpréter le comportement animal en termes humains.
Ce défaut de pensée est d’autant plus insidieux qu’il nous saisit par l’une de nos faiblesses les mieux avérées : l’émotion que nous ressentons à la perception.
[…]
Voici une expérience déjà plus sophistiquée qui fait apparaître le même piège. A la naissance, on partage une population de chiots en deux lots. Les uns seront séparés précocement de leur mère, les autres seront élevés dans les conditions habituelles. Vers le troisième ou le cinquième mois, on fait entrer une cohorte de psychologues dans le couloir du laboratoire; puis on lâche les chiots. On avertit les psychologues que certains de ces chiots ont grandi dans une situation de carence affective qu’on leur décrit avec les mots appropriés; puis on leur demande d’identifier les un et les autres. Les psychologues sont alors unanimes, et ils se trompent tous : pour eux, les chiots “bien élevés” sont ceux qui se précipitent sur eux pour leur faire fête, les lécher et les entourer, témoignant, à leurs yeux, de leur joie de vivre. Mais c’est au contraire les chiots vulnérables affectivement qui courent vers les psychologues pour satisfaire leur avidité affective et familiariser le milieu qui s’ouvre à eux pour la première fois, tandis que les chiots “bien élevés” perçoivent les nouveaux venus comme des étrangers dans un monde déjà familiarisé par leur mère. Ils adoptent alors un comportement ambivalent : intéressés, ils s’approchent; craintifs, ils freinent des pattes avant. Posture d’asociabilité, diagnostiquent imperturbablement les psychologues !
Certains éleveurs connaissent très bien la force de ce malentendu. Les moins scrupuleux d’entre eux l’utilisent à leur profit pour accrocher le client : ils isolent des chatons et les rendent méthodiquement vulnérables. L’acheteur qui se présente se trouve alors séduit par l’enthousiasme dont il est l’objet; il emporte sans hésiter un animal affectivement fragile.
tiré de “La naissance du sens” de Boris Cyrulnik, éditions Hachette littérature.
Je vous en ai rajouté un peu, histoire de comprendre l’ensemble de l’idée.
Mais un peu plus loin, dans ce même livre, Cyrulnik explique qu’à la différence des animaux, la parole humaine confère à l’espace sensoriel une valeur sémantique. Ce n’est donc plus le territoire que l’animal va marquer à son odeur. Là, l’être humain va organiser cet espace et les objets qui s’y trouvent vont être porteur de sens.
Je reviens donc à l’étude que j’ai menée naguère sur les mouchoirs tranquillisants, pour en tirer une nouvelle leçon. Examinons, selon nos méthodes d’observation, les postures d’un bébé en fonction de l’atmosphère olfactive. Mettons le bébé dans les bras de sa mère, puis dans les bras d’une autre femme, enfin dans les bras d’un homme. Le bébé dans les bras de sa mère se tranquillise instantanément; une fois tranquilisé, il se met à observer le monde extérieur. Alors que les bébés inquiets s’agitent et font des mouvements désordonnés dans tous les sens, les bébés tranquillisés se collent contre leur mère; une fois son nez logé dans le creux au-dessus de la clavicule, l’enfant porte son regard vers les alentours. Ce comportement est un analogue de celui que l’on observe sur le caneton au moment de l’empreinte : c’est lorsque le caneton se trouve sécurisé par son objet d’empreinte qu’il se révèle capable d’observer son monde et de le conquérir.
Vous en pensez quoi, vous ?
La souffrance n’est peut-être pas liée à la séparation elle-même mais au fait qu’elle empêche l’appréhension de l’environnement immédiat, source indéniable de stress, donc de mal-être.
La question reste : que faire pour y remédier (c’est bien ta question de départ, Solleana ?).
Une idée qui me passe entre les deux oreilles : je suis très attaché au Conte avec un grand C. Je pense que les contes ont à voir avec cette différence entre l’homme et l’animal qu’est le langage. Ce n’est pas rien si les parents lisent un conte, une histoire, avant de dormir. La séparation physique d’avec le corps (l’objet selon Cyrulnik ?) imprégné serait source de stress (je parlerais plutôt d’angoisse personnellement). Cette angoisse serait (toujours selon l’auteur) alors paralysante et empêcherait d’être en état de découvrir et comprendre le monde qui nous entoure. La fonction du conte pourrait alors être d’utiliser ce langage signifiant pour combler l’absence du corps imprégné et assurer le rôle tranquillisant en nommant les objets symboliques et réels.
Ce n’est qu’hypothèse, mais ça me semble tenir la route (qui s’est enformi ??).
Pour prendre un point de vue différent, voici un court extrait d’un auteur éminement intéressant, mais dont la lecture reste ardue (accrochez-vous). Le lien avec les propos précédents sont pourtant stimulants :
La fuite imaginative – Fuyant le travail intrapsychique de mise en ordre constructive, l’imagination exaltée attache l’énergie affective à la représentation d’objectifs inaccessibles dans la situation actuelle, et même, souvent à jamais hors de portée. Sous l’apparence d’omnipotence et de liberté de choix accrue, elle est une régression à la monotonie stéréotypée. Les rêveries tournent inlassablement autour de vagues projets inaboutis (soucis matériels, rêvasseries sexuelles, ambitions et aspirations pseudo-spirituelles).
Il s’agit d’un extrait de “La Peur et l’Angoisse” de Paul Diel, psychologue et philosophe peu connu mais pourtant tellement juste et profond (mais vraiment dur à lire!).
Dans cet extrait, on peut analyser cette fuite imaginative comme la continuité de l’angoisse enfantine décrite par Cyrulnik, mais chez l’enfant plus âgé, puis chez l’adulte. Cette rêverie, cette fuite bloquent à nouveau le fonctionnement apaisant qu’est l’appréhension de son environnement direct par une espèce de tournage en rond, de cercle vicieux.
Résumé : solution proposée, le Conte… 😀
Solleana a écrit :
Au départ, je voulais centrer ce sujet sur les enfants d’âge maternel ou sur le cas du premier départ mais finalement les situations de détresse peuvent se retrouver quelque soit l’âge.
Après tout ça, je pense que l’âge est quand même un facteur important à prendre en compte. J’ai toujours dit que je trouvais que des colos avant l’âge de 4-5 ans étaient une immense bêtise, mais c’était fondé sur l’intuition uniquement. Cyrulnik apporte une première réponse à ça, et si on le suit, on en vient à considérer ces séjours comme de la maltraitance (car ayant un impact négatif sur le développement physiologique et psychique de l’enfant).
Solleana a écrit :
Quels sont les moyens mis en œuvre pour y pallier et notamment quelle place faut il accorder à l’animateur référent?
Dans les moyens (mais aussi les outils pour repérer cette souffrance) :
– des méthodes d’expression libres ou dirigées, multiples et adaptées à l’âge et à la compréhension (ce qui ressort de ces temps ou de ces outils doit impérativement être analysé par l’animateur puis exploité, c’est quelqu’un d’ici qui me l’a appris…)
– une “relation de qualité” avec l’enfant, qui permette la libération de la parole sur des sujets qui touchent à l’intime (et la souffrance touche à l’intime)
– le Conte (comment ça je me répète ? :-D)
Solleana a écrit :
Quels aspects néfastes de la colo font que les gosses se retrouvent en difficulté? Que dire de la situation d’enfermement que la colo produit?
l’aspect néfaste ne vient peut-être pas de la colo elle-même, mais plutôt de la séparation qui intervient trop tôt (=enfant trop jeune) ou qui est mal préparée (et qui est vécue différemment par chaque enfant !).
Et le rôle des parents dans tout ça ?
N’ont ils pas une grosse part de responsabilité dans cette sensation de détresse ? Ne sont ils pas au départ de bon nombre de maux ?
>Entre le petit dernier qui va en colo par tradition familiale “tu seras un homme mon fils !”
>Celui qui arrive au départ de la colo et qui est parachuté par les parents devant le bus : “allez tchao, à dans 3 semaines !”
>Celui qui doit gérer le stresse de ses parents depuis 1 mois, parents beaucoup plus angoissés que lui et qui du coup transmettent toute cette angoisse au loustic qui arrive a peine a soulever sa valise bourrée de “trucs au cas où !”
>Celui a qui on a mit la pression depuis que le bulletin d’inscription est parti au CE: “t’a intérêt à être sage sinon pas de colo.. pis t’as intérêt à obéir.. pis tu me bousille pas tes fringues…pis..”
>Pire, celui pour qui la colo est une punition “hop en pension..pardon en colo !”
>Celui qui reçoit 3 coup de fil par jour de maman, papa, mamie, rex le chien..
etc…
Les enfants emportent une partie de chez eux – éducation repères, habitudes – mais surtout une partie de l’angoisse et du stress parental (à prendre en compte lors de réunions, courriers etc..).
**
solleana a écrit :
Comment repérer ces situations de détresse? Quels sont les moyens mis en œuvre pour y pallier et notamment quelle place faut il accorder à l’animateur référent? En faut-il un? A quoi sert-il?
Allez il en faut un je vais défendre un peu les colos tout de même. Pour revenir sur ces premières interrogations, pour ce qui est des situations de détresse décrite suite au premier départ où à l’arrivée car je te rejoins sur le fait que tout départ est stressant, je dirai tout simplement une attention particulière sur les enfants, une présence et une écoute quasi permanente impliquant pour cela la confiance de l’enfant qui pourrait décider sans cela de s’enfermer sur lui même et donc de s’enfoncer dans cette détresse. La confiance en un adulte ramène à la question de l’animateur référent.
En faut il un? Pour moi, même si j’ai été animateur référent dans des séjours je ne suis pas forcément pour. Dans le cas de l’anim référent s’occupant des 06-08 ans par exemple, pour les activités, la vie quot et tout le reste, on s’enferme et cela peut être plutôt néfaste.
Pour l’enfant qui comme tu l’as dit ne peut pas blairer son référent et si c’est réciproque c’est terrible, j’ai eu un collègue dans ce cas cet été et je lui ai fais comprendre les dégats. Pour l’animateur, risque de s’enfermer sur seulement quelques enfants, la notion du ”mon groupe” ou ”mes enfants”. Pour moi, le référent peut être un repère pour la vie quot, pour le linge à donner… mais chaque anim ne doit pas se cantonner à un seul groupe comme cela se fait parfois.
Donc oui un d’un point de vue de l’organisation et notamment comme dit très justement par ludou pour la hiérarchie mais après cela ne demeure pas indispensable à 200% et surtout pas pour les enfants qui choisiront chacun selon leur affinité LEUR adulte référent qui sera celui à qui ils confieront leur problème et celui avec qui ils auront le plus d’affinité pour éventuellement partager la détresse évoquée et tous les autres problèmes.
Une directrice avec qui j’ai déja bossé disait très justement qu’il fallait dans l’idéal que chaque enfant ait son animateur ”préféré,chouchou( c’était pas ses termes mais c’était l’idée) ” d’où là aussi l’intérêt d’une complémentarité au sein de l’équipe en terme de caractère et d’affinités avec tel ou tel gamin.
Quels aspects néfastes de la colo font que les gosses se retrouvent en difficulté? Que dire de la situation d’enfermement que la colo produit?
En difficulté dans quel sens? Affectif, rapport avec les autres, isolement? Là j’ai du mal à te suivre et à comprendre le sens de ta question. Pour la situation d’enfermement, ça me parle plus.
On ne peut nier cet enfermement au sein d’un lieu clos ou non d’ailleurs, avec l’obligation de vie de groupe avec des jeunes et des adultes pendant un temps donné et ce de façon imposée si l’on puit dire. Néanmoins, tu as l’air de partir sur un constat négatif. Et pourquoi cet enfermement ne serait il pas positif? Cette détresse dont tu parles peut dans ce lieu clos être mise de côté, pour certains ce lieu clos correspond à un moment où ils auront l’affection dont il manque le reste du temps, sortir de situations quotidiennes difficiles, extérioriser ces derniers car finalement cet enfermement, cette vie à part tant critiquée sur ce forum ne serait peut être pas une chance pour certains?
Voila quelques bribes, ce n’est qu’un simple avis, en tout cas un réel débat de fond ça fait du bien espèrons qu’il ne soit pas polluer par d’autres débats.
Matw25
Vaste question !
2-3 trucs comme ça décousus, désolée si ça ressemble à rien, mon cerveau lache, grosse journée…
mais histoire de voir si c’est dans ce sens que tu te questionnes :
Repérer parfois c’est juste écouter en fait…
> faut-il être “référent” pour écouter/entendre un môme ?
Sinon je rejoins franck- sur le fil (dans lequel je me souviens avoir posé plein de questions) parlant des anims référent… même si ça ne tranche pas forcément la question direct. Et que là dessus j’aimerais bien avoir un vécu supplémentaire pour affiner mon avis qui reste… ben pas tranché non plus en fait. Ceci dit la solution “alternative” (= référent pour certains trucs mais pas pour tout pour faire vite) qu’en fait j’ai pratiqué sans vraiment le savoir avant d’en discuter ici est peut-être un compromis intéressant…
Beaucoup de peut-être et je ne sais pas pour cette question donc. J’peux pas être utile à tout :pen:
solleana a écrit :
Quels aspects néfastes de la colo font que les gosses se retrouvent en difficulté? Que dire de la situation d’enfermement que la colo produit?
Alors là on touche je pense à ces deux points cruciaux de la colo :
– le collectif
– le “cocon pas familial” (j’viens de déposer un copyright sur la formule :-D)
Le collectif est un truc très particulier qui personnellement ne cesse de m’intriguer.
> il a son côté positif, intéressant :
partager une tranche de vie avec d’autres humains en résumé c’est cool ; participer à un grand jeu d’affut avec assez de participants autour de soi pour que ça soit ludiquement intéressant, c’est cool ; (continuer à/apprendre à) socialiser-et ce dans un contexte autre que l’école, c’est cool…
+ on est anim ? on remet les mêmes et on ajoute travailler en équipe c’est cool, se fédérer autour de valeurs et d’objectifs communs c’est cool…
> mais y’a son côté négatif, qu’on peut brider… mais j’pense pas qu’on puisse total l’éliminer ou sinon j’veux la recette :
partager son chez soi intime (chambre, mais aussi en fait le reste des locaux) ça peut être marrant de temps en temps, mais aussi lourd à vivre, sans parler d’égoïsme, chacun a besoin à des degrés divers d’un lieu, d’un temps “à soi”… et en colo, la collectivité peut compliquer la donne pour le trouver
+ on est adulte ? la même en couleur 😀
Donc en fait c’est le “jeu” de réussir à préserver l’individu de chacun, tout en lui laissant trouver une place dans le collectif ; mais comme par définition les individus ne sont pas tous les mêmes… c’est pas si simple.
> surement une partie de réponse dans l’aménagement des lieux
> surement une partie de réponse dans l’attitude des adultes (donc surement une partie de réponse dans le “confort de travail” au sens large des adultes)
> surement une partie de réponse dans les rythmes imposés/proposés
> surement une partie de réponse dans la part d’autonomie proposée aux mômes et dans la disponibilité ou pas des adultes
Le “cocon pas familial”, avec ses “menaces” (il est forcément pas pareil que la maison, et ses “espoirs” (il est forcément pas pareil qu’à la maison) 🙂
L’oriente-t-on un chouilla ou pas ? > gestion de la relation à la famille…
Est-il préférable que le séjour soit un peu “coupé du monde” ou qu’il soit relié intimement aux familles ?
(désolée je file sur ce “truc décousu pas fini” plus de fil, et puis j’me demande en fin de compte si j’suis pas total à côté de la plaque par rapport à ta demande…)
ludou a écrit :
juste un début de réponse sur l’animateur référent…
:coucoub: il y avait un bon débat ici sur l’animateur référent
Salut Solleana,
juste un début de réponse sur l’animateur référent (succinctement car ça gêle sur mon balcon).
A mon sens, l’animateur référent est plus référent pour sa hiérarchie (= le dirlo) que pour les enfants. Il peut le devenir pour les enfants, mais rien de systématique là-dedans. Il serait évidemment maladroit de penser que l’on peut s’imposer comme référent (sous-entendu “référent affectif”) pour des enfants. Ceci est d’autant plus vrai pour les jeunes enfants (avant 6 ans).
Cependant, il y a peut-être quelque chose de rassurant de savoir un adulte “responsable un peu plus particulièrement de nous” quand on est petit, mais encore une fois, ce n’est pas systématique. Si c’est Jérôme mon référent et que Jérôme* représente tout ce que je déteste ou qui me fait peur, il sera mon référent technique peut-être (celui qui me gueule dessus pour que je range ma chambre), mais en rien l’adulte référent vers lequel je vais me tourner en cas d’angoisse ou de questions…
Bon, je rentre au chaud, et je vais relire deux trois choses en rapport avec ça (y’a p’tètre bien un passage de Cyrulnik qui m’a fait bondir là-dessus :lol:).
* toutes mes excuses à tous les Jéromes qui ne se reconnaîtront pas dans cette description…
Bine que l’animation soit un monde où tout va bien, où les enfants sont heureux, il arrive évidemment sur des séjours que des enfants se retrouvent en souffrance, en détresse psychique ou physique lié à ce départ du domicile.
Au départ, je voulais centrer ce sujet sur les enfants d’âge maternel ou sur le cas du premier départ mais finalement les situations de détresse peuvent se retrouver quelque soit l’âge.
Comment repérer ces situations de détresse? Quels sont les moyens mis en œuvre pour y pallier et notamment quelle place faut il accorder à l’animateur référent? En faut-il un? A quoi sert-il?
Quels aspects néfastes de la colo font que les gosses se retrouvent en difficulté? Que dire de la situation d’enfermement que la colo produit?