A quoi sert l’adulte en ACM?

  • Ce sujet contient 24 réponses, 13 participants et a Ă©tĂ© mis Ă  jour pour la derniĂšre fois par solleana, le il y a 11 annĂ©es et 6 mois.
20 sujets de 1 à 20 (sur un total de 25)
  • Auteur
    Messages
  • #58360
    situla
      @desmier-2

      ludou a écrit :

      Dans le mĂȘme sens, il m’arrive rĂ©guliĂšrement de travailler avec des collĂšgues qui se disent dĂ©munis face Ă  ce que les enfants leur renvoient comme souffrance, difficultĂ©s Ă  vivre (sociale surtout)… et qui cherchent Ă  faire mieux (donc Ă  acquĂ©rir des compĂ©tences qui vont au-delĂ  de la simple relation). Finalement ils attendent beaucoup d’eux-mĂȘme et son souvent déçus ou frustrĂ©s.

      peut-ĂȘtre qu’ils ne peuvent pas entendre et accepter cette souffrance

      tu sais, je connais quelqu’un bĂ©nĂ©vole Ă  Amnesty International et qui ne lit pas les tĂ©moignages et quand je lui ai demandĂ© pourquoi, elle m’a dit : c’est trop dur, je peux pas
      et ça en dit long

      #58365
      ludou
        @ludou

        merci Shaaa pour ces lectures.

        A propos des jardins Robinson (Suisse), l’accueil est pensĂ© pour des allers et venues libres, mais c’est difficile de les mettre sur le mĂȘme plan que les terrains d’aventure. Du moins, d’aprĂšs le texte et ce qu’on peut lire sur leur site (leur philosophie par exemple), il y a des choses qui paraissent vraiment contradictoires. Si la relation est premiĂšre, la premiĂšre phrase donne Ă  voir une formulation ambiguĂ« : “L’enfant y est tenu au respect des autres, du lieu et des rĂšgles sociales.”

        La remarque de Moilapa sur les mĂ©tiers du soin et les mĂ©tiers de l’animation, ça m’interpelle. Les cohortes d’animateurs (de colo) sont composĂ©es de nombreuses personnes qui cherchent Ă  “soigner”, ou du moins Ă  “faire du bien”, rĂ©conforter, soulager… Dans le mĂȘme sens, il m’arrive rĂ©guliĂšrement de travailler avec des collĂšgues qui se disent dĂ©munis face Ă  ce que les enfants leur renvoient comme souffrance, difficultĂ©s Ă  vivre (sociale surtout)… et qui cherchent Ă  faire mieux (donc Ă  acquĂ©rir des compĂ©tences qui vont au-delĂ  de la simple relation). Finalement ils attendent beaucoup d’eux-mĂȘme et son souvent déçus ou frustrĂ©s.

        solleana a écrit :
        Rien Ă  rajouter d’autre qui ne serait que de la paraphrase de ce qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dit par Moilapa ou Shaa…

        Le passage d’article est assez bon et tellement Ă©loignĂ© de ce qui se pratique, se vit, se pense dans le petit monde Ă©triquĂ© de l’animation avec ses pseudo-thĂ©orie, sa misĂšre intellectuelle, son abrutissement gĂ©nĂ©ralisĂ© façon Koh Lanta/Mac Do, son inculture crasse, etc.

        oui, oui, oui et encore oui. Mais le temps, solleana, comment peut-on faire sans prendre un temps fou ? DĂ©jĂ  soi-mĂȘme pour en arriver Ă  quelque chose qui ne soit pas violent pour les enfants, combien d’annĂ©es faut-il de pratique, de lectures, d’observation, d’erreurs…?

        #58369
        Shaaa
          @shaaa

          Elle Ă©voque aussi Deligny dans sa thĂšse ! Il y a des choses Ă  creuser, c’est certain du cĂŽtĂ© suisse mais aussi du cĂŽtĂ© de ce sacrĂ© Fernand… 😀

          #58404
          solleana
            @solleana

            Rien Ă  rajouter d’autre qui ne serait que de la paraphrase de ce qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dit par Moilapa ou Shaa…

            Le passage d’article est assez bon et tellement Ă©loignĂ© de ce qui se pratique, se vit, se pense dans le petit monde Ă©triquĂ© de l’animation avec ses pseudo-thĂ©orie, sa misĂšre intellectuelle, son abrutissement gĂ©nĂ©ralisĂ© façon Koh Lanta/Mac Do, son inculture crasse, etc.

            #58415
            moilapa
              @moilapa

              Juste : Ah ! Si les animateurs pouvaient comprendre cela, au lieu d’ĂȘtre de parfaits abrutis producteurs (de vide) aux ordres, sans capacitĂ© Ă  crĂ©er du sens ET DE LA COHERENCE.

              (“pas eu le temps de retoquer : temps dĂ©passĂ©)

              Sinon : pour mieux exprimer ce bĂ©mol : ces mĂ©tiers dont parle les auteurs, qui soignent, prennent en charge les difficultĂ©s sociales, les addictions : ce ne sont pas juste des mĂ©tiers du relationnel, de la rencontre : il y a aussi l’idĂ©e de guĂ©rir, de faire que la personne aille mieux, s’intĂšgre…
              (ce en quoi les auteurs se plantent, puisque les personnes qu’ils observent attendent quelque chose du public)

              Or ce mĂ©tier d’animateur est lui JUSTE un mĂ©tier de la rencontre : on n’en attend rien d’autre. Ce n’est pas un soignant, un pĂ©dopsychiatre, une assistante sociale, un juge des affaires familiales… Juste de la rencontre, juste du vivre ensemble, ĂȘtre lĂ  : point !
              Les politiques et les finaneurs peuvent en attendre des retombĂ©es (comme l’apaisement dans des citĂ©s, le bĂ©nĂ©fice vis Ă  vis d’Ă©lecteurs-parents qui veulent un mode de garderie…) mais l’animateur lui ne devrait rien attendre de l’enfant.

              c’est Ă  partir de cette libertĂ©, cette absence de finalitĂ©, que l’on doit penser ce mĂ©tier : au lieu de ça, le sociocul crĂ©e artificiellement des buts, des finalitĂ©s, des projets et projections…. Ca n’a juste pas de sens.
              et la grande majoritĂ© des animabrutis s’y plongent avec plaisir, non pas par juste incapacitĂ© Ă  la remise en question, mais aussi par facilitĂ©, par confort intellectuel et “organisationnel”.

              C’est tellement plus confortable que de juste obĂ©ir.

              #58426
              moilapa
                @moilapa

                Oui, ok sur certains points…

                Notamment le “sans attente” primordial bien souvent rĂ©pĂ©tĂ© sur le forum : on ne doit rien attendre des enfants, le sine qua none de ce mĂ©tier d’animateur !

                le : le travail relationnel relĂšve de la prĂ©sence, de l’existence au prĂ©sent que j’entends comme une dĂ©nonciation de cette idĂ©e de plannification (mĂȘme si ce n’est pas ce que dit le texte), de projets en tous genres (l’enfant il est lĂ  maintenant, il est dans ce prĂ©sent, dans cette immĂ©diatetĂ©, demain il sera autre) … un animateur devrait savoir avant tout arriver sur le lieu d’acceuil les mains vides, sans savoir (c’est ce qui fait le plaisir de ce mĂ©tier, bordel !!!) ce que va ĂȘtre le temps de rencontre (ce que pratiquement tout enfant sait faire !!!) : que cela se crĂ©e au moment oĂč les mĂŽmes sortent de classe et se confrontent, si ils en ont envie, Ă  ce drĂŽle d’adulte, par un “on pourrait faire quoi AUJOURd’UI, ou “j’aimerais bien”… sans cela, se prĂ©tendre “animateur”, c’est juste juste de la foutaise.
                Cela n’empĂȘche pas de construire du “long terme”… mais mĂȘme dans ces parenthĂšses “long terme”, il faut savoir penser “prsĂ©ent” !!!!! Un simple papillon peut bouleverser le temps prĂ©sent, la piĂšce de théùtre qui pourra bien attendre.

                S’en rĂ©fĂ©rer Ă  un regard extĂ©rieur qui verrait dans cette “imprĂ©paration” du “non professionalisme”, du non travail, j’ai remarquĂ© que c’est en partie se cacher pour pouvoir arriver avec de la production, du projet, pour se rassurer avant tout SOI, parce qu’avant tout on se sait incapable de juste arriver les mains vides. Bien avant cette peur du regard sur le fait que “l’on ne ferait pas son travail” en pensant juste “rencontre” et non “production”.

                Ou le : C’est dans l’émergence d’une relation apaisante, de l’expĂ©rience offerte d’une confiance dans l’interaction, que l’estime desoi et le plaisir de la rencontre renaĂźt.
                que j’appelle “Ă©tat de sĂ©rĂ©nitĂ©”.

                le “Et la relation ne passe pas, loin de lĂ , seulement par la parole.” en hĂ©cho Ă  un post d’hier ou d’avant hier sur ce “language du corps”, les “rĂšgles invisibles”…

                Et surtout le : une prĂ©sence active dans la passivitĂ©, autrement dit une prĂ©sence agissante, dans le fait qu’ĂȘtre lĂ  produit des effets.
                Ah ! Si les animateurs pouvaient comprendre cela, au lieu d’ĂȘtre de parfaits abrutis producteurs (de vide) aux ordres, sans capacitĂ© Ă  crĂ©er du sens… Plus un animateur pense Ă  son “projet”, sa production, plus il s’Ă©loigne de cette rencontre, de l’autre : on trouve toujours des impĂ©ratifs pour ça, des regards, pour justifier de presser les mĂŽmes, les bousculer…

                Ou encore cela Cette qualitĂ© de prĂ©sence offerte demande de l’expĂ©rience, demande d’avoir fait le deuil de la toute puissance, d’abandonner l’espoir de trouver la solution miracle, celle qui provoquera un changement jugĂ© comme salutaire. Sortir des sentiers battus de la parole convenue, attendue, oser les sentiers de traverses, l’inconnu, que l’on retrouve dit pratiquement ainsi dans certaines discussions du forum, quand on en est Ă  des annĂ©es lumiĂšres avec des “animateurs” qui n’imaginent mĂȘme pas travailler sans un planning !!!!
                Pour ce qui est de la toute puissance, mot pour mot, lĂ  aussi dĂ©jĂ  dit sur le forum. Avec juste un oubli : d’oĂč vient cette idĂ©e de toute puissance, si ce n’est du lieu lui-mĂȘme, son organisation, sa façon de le penser : colo, centre de loisirs, etc… De ce qu’un individu se retrouve dans cette situation oĂč d’autres individus plus faibles se retrouvent Ă  sa merci.

                Mais parce qu’en acceptant d’ĂȘtre affectĂ© : lĂ , il faut aller bien plus loin dans l’idĂ©e : accepter d’ĂȘtre parti prenant d’un affrontement entre enfants (via son inconscient, le petit garçon que l’on a Ă©tĂ© notamment) accepter de n’ĂȘtre absolument pas “neutre”, impartial (que l’on peut opposer Ă  l’idĂ©e de “professionalisme” tel qu’il est dessinĂ© ici) en Ă©tat de maĂźtriser !!!!
                Imparfaits ! Pas finis ! Jamais finis ! Ne sachant pratiquement rien !

                S’agissant de cette question centrale “d’ĂȘtre” et parler de son mĂ©tier, de sa maniĂšre de faire, c’est-Ă -la fois parler de soi et de son partenaire (cette idĂ©e que l’on va Ă  l’animation qu’avec ce que l’on est et non toutes les barriĂšres que crĂ©e l’animation sociocul notamment pour protĂ©ger les animateurs, empĂȘcher la relation (le sociocul semble avoir peur de cette relation entre les ĂȘtres !!!!!) , comme les projets, les Ă©crits, les directives, les commandes…) , on ne peut passer Ă  la trape toute la noiceur de chaque individu, l’imperfection revendiquĂ©e (que l’on pourrait ici aussi opposer Ă  cette vision d’un “professionalisme : professionalisme s’agissant d’ĂȘtre soi ???? Nous serions des professionels du ĂȘtre ???? Mais quel connerie…)
                Etre soi, c’est notamment ĂȘtre humble dans sa capacitĂ© Ă  vivre harmonieusement avec les autres, Ă  accepter d’ĂȘtre imparfait, de ne pas comprendre l’autre parfois… Toute cette humilitĂ© dans la façon de se penser dans la relation avec l’autre ne colle absolument pas avec l’idĂ©e que quelqu’un se prĂ©tendrait “pro” dans sa relation avec les autres !! Puique mĂ©tier du relationnel !!!! C’est lĂ  quelque chose de juste juste juste impossible. Se prĂ©tendre pro dans son rapport aux autres !!! Mais quelle connerie sans nom !!!! !!!!

                Un “animateur professionnel”, ça n’existera jamais : parce qu’un animateur ne peut se prĂ©tendre “pro” : le seul fait de se prĂ©tendre “pro” fait que dans ce mĂ©tier de la relation on ne l’est pas.

                Cette question lĂ  aussi est centrale !!! Sinon prĂ©tendre poser la question du “soi” est encore une foutaise de plus.

                On va Ă  l’animation avec ce que l’on est, La prĂ©sence Ă  l’autre ne revĂȘt pas une absence de soi, mais au contraire demande une acuitĂ©, une qualitĂ©, une centration de soi pour autrui c’est la seule que l’on ait Ă  offrir : il faut donc penser “enrichissement constant de celui que ‘on est” de celui que l’on offre aux autres dans la collectivitĂ©, s’instruire sans cesse, ĂȘtre curieux, lire, affronter les autres dans cette recherche constante, pour confronter ses idĂ©es, faire ces allers-retours constants entre “la pensĂ©e” et “l’action”, travailler Ă  comprendre ce ”Tout le non-verbal est mobilisĂ©, perceptions et Ă©motions au service d’indices disponibles, de signes manifestes dans le comportement de l’autre afin d’orienter l’action. Cette part de l’activitĂ© est toute entiĂšre inscrite dans le corps et elle a du mal Ă  trouver des mots pour le dire” qui ne s’apprend nul part, cette “intelligence sociale”, cette finesse dans le rapport Ă  l’autre, cette comprĂ©hension de l’altĂ©ritĂ©, de chacune des personnes que l’on rencontrequi forment le collectif, et non penser “professionalisme”. Sinon on en vient Ă  cette “animation professionnelle” via des “diplĂŽmes professionels” qui n’ont de professionnels que la connerie de ceux qui y croient ou le cynisme de ceux qui les vendent.

                Mais il faut d’abord penser Ă  soi : on fait de l’animation avant tout pour soi !!! Et arrĂȘter avec tous les conneries oĂč l’on voudrait se dĂ©peindre comme un ĂȘtre altruiste entiĂšrement tournĂ© vers les autres, les enfants !!!! Parce que cela fait avant tout du bien Ă  l’Ă©go !! Ce n’est qu’Ă  cette condition que l’on va enfin ĂȘtre rĂ©ellement soi (ce que l’on offre aux autres !!!) pleinement.
                L’animation est un regard sur soi avant tout !!! (dĂ©jĂ  dit et redit sur le forum ) Pas de rĂ©ponse pas de questionnement sans d’abord se poser la question de qui on est !!!!

                Un lĂ©ger bĂ©mol donc : l’auteur parle ici de “travailleurs sociaux”, pense “professionnalitĂ© “, acte Ă©ducatif… (d’oĂč par exemple la nĂ©cessitĂ© d’un conserver une part de recul qui ne me semble pas avoir lieu dans l’animation, n’est pas nĂ©cessitĂ©. Y’a t-il nĂ©cessitĂ© Ă  cette “distance” ? Si l’on parle d’ĂȘtre soi ? Ou peut-on parler d’acceptation de l’imperfection de chaque individu, de l’acceptation de soi et des autres tels qu’ils sont ? En revenir juste Ă  cette idĂ©e toute simple (et ttellement complexe !!) de “vivre ensemble”.
                D’ailleurs un Etre disponible, ouvert, avec sa sensibilitĂ© et ses Ă©motions. semble contredir une autre partie du texte…

                Mais s’agissant des animateurs : ce n’est pas question : la question c’est : qui je suis !!!!!!!!! Qui est cet ĂȘtre qui va ensuite aller en sociĂ©tĂ©, ĂȘtre parmi les autres !
                tout le reste c’est du superplus : les animations mises en place, les hiĂ©rarchies, les projets, tout , tout… tout le reste.

                Un animateur ne se forge pas dans un Bafa ou autres aneries façon BPJEPS et compagnie. Ni mĂȘme dans le centre de loisirs, la colo.
                Il se construit dans sa vie, dans ses rapports aux autres, Ă  ses amis, dans ses Ă©normes plantages comme dans les petits, dans ses tĂątonnements, ses rencontres, ses rapports Ă  son pĂšre, Ă  sa mĂšre, ses frĂšres et soeurs, ses sorties en boĂźte, ses virĂ©es Ă  la mer… VoilĂ  oĂč l’animateur va se construire. Si en plus il trouve du temps pour lire (de la socio ou du “technique”) ce n’est que bĂ©nĂ©f…

                Or, c’est tout ce que ne sont pas les animateurs aujourd’hui. incapables de rebondir, d’inventer, de prendre des dĂ©cisions, de rĂȘver, de partager les envies exprimĂ©s des enfants, de faire surgir celles non exprimĂ©s… Pour ĂȘtre animateur aujourd’hui, avant de construire il faut dĂ©construire. Toutes les maladies chopĂ©es dans ce “milieu professionnel”.

                Des gens qui se radinent avec ce statut “d’animateur”, j’en rencontre plein.
                Des animateurs je n’en rencontre que trĂšs rarement.

                #58429
                Vegeteuse
                  @vegeteuse

                  Ça me parle Ă  moi aussi…

                  #58439
                  Shaaa
                    @shaaa

                    Tadam, j’ai eu la rĂ©vĂ©lation hier… vers 23h et des brouettes. Je lis pas mal de choses suisses ces derniers temps et j’ai trouvĂ© un article qui peut nous intĂ©resser. Le ‘nous’ est volontaire car, Ă  plusieurs reprises et assez souvent ces derniers temps, on Ă©voque la question de la relation, de la capacitĂ© Ă  ĂȘtre avec l’Autre :
                    Dans discussion sur la ‘sanction’ entre moilapa et Lapsady.
                    Solleana à propos des séjours avec des jeunes enfants.
                    Ou moi-mĂȘme quand il est question des parents.

                    Depuis son ouvrage sur l’animation socioculturelle, je suis les productions de ces chercheuses, et surtout celles de J. Libois, qui s’intĂ©resse notamment Ă  la question de la relation chez les travailleurs sociaux. Sa thĂšse est d’ailleurs sur le sujet. Qui plus est, elle se situe dans un cadre thĂ©orique similaire au mien ce qui facilite grandement la tĂąche. Enfin, la Suisse dispose d’un paquet de structures de loisirs : des centres habituels mais aussi des terrains d’aventure (dont on cause ici en large et en travers)…

                    DerniĂšre lecture : L’accueil libre, une pratique fondamentale en travail social, peu dĂ©finie, peu nommĂ©e et peu reconnue.

                    Une citation qui m’a interpellĂ© Ă  propos de la qualitĂ© de prĂ©sence Ă  partir de la page 23 (le dĂ©but de l’article est discutable).

                    La prĂ©sence Ă  autrui apparaĂźt comme une compĂ©tence essentielle Ă  activer dans les espaces d’accueil libre. Nous allons y consacrer une part importante pour relever la subtilitĂ© et la finesse de ce concept dans sa mise en Ɠuvre sur les terrains de l’action sociale.

                    Etre lĂ , dans la quotidiennetĂ© des actes de la vie, ĂȘtre lĂ , simplement, et accueillir des personnes en situation prĂ©caire, des jeunes en difficultĂ©s, des personnes toxicodĂ©pendantes, ou simplement des personnes en quĂȘte d’une prĂ©sence chaleureuse. Isolement, ennui, abandon, mĂ©lancolie, errance, telles sont les Ă©tapes que suit la problĂ©matique du vide. Le vide est crĂ©e par l’absence radicale de l’Autre, cet autre dĂ©sespĂ©rĂ©ment appelĂ© et qui ne viendra pas ou pire encore qui, faisant semblant d’ĂȘtre lĂ  par sa prĂ©sence physique, est dans une totale absence relationnelle.
                    Comment tenir cette posture de prĂ©sence Ă  l’autre, comment penser et agir cette position comme acte professionnel ? De quoi est faite cette activitĂ© qui ne requiert pas de cadre particulier, qui ne constitue pas d’actes identifiables ou Ă©valuables, qui ne donne aucune rĂ©solution de problĂšme, encore moins de solution, qui ne soulĂšve parfois mĂȘme pas la problĂ©matique qui sous-tend la rencontre en situation ?
                    En quoi accueillir autrui dans sa diversité, dans ses faiblesses et ses richesses, en quoi cet acte relÚverait-il de compétences particuliÚres ?
                    En quoi cet espace informel, sans intention de soutien, de rĂ©solution de problĂšme, peut-il ĂȘtre constitutif d’un acte Ă©ducatif, d’une Ă©mergence, d’un dĂ©veloppement ? Est-ce que cet accueil permettrait un renversement, un espace enfin rendu possible oĂč le relationnel surgit en plein, volte-face d’un vide sous-jacent ?
                    La difficultĂ© est encore redoublĂ©e quand l’activitĂ© se fonde dans la gestion de la
                    quotidiennetĂ©, qui renvoie Ă  l’univers du vivre ensemble, de ce qui fait humanitĂ©. Travail invisible qui se dissout dans une banalitĂ© journaliĂšre. Accueillir autrui dans ce qu’il est, dans une tranquillitĂ© qui permet d’oser ĂȘtre soi dans sa fragilitĂ©, dans sa diffĂ©rence. Oser parler, oser penser, permettre le silence, oĂč encore de se
                    laisser aller vers un inattendu possible, mais surtout pas nécessaire ou attendu.

                    Offrir dans l’interaction de la prĂ©sence charnelle, ĂȘtre lĂ  dans son corps sans intervenir sur l’autre, sans attentes, laisser advenir ce qui fera ou ne fera pas Ă©vĂ©nement. Accepter d’ĂȘtre affectĂ©. Non pas pour se laisser prendre Ă  l’illusion que cette expĂ©rience renseigne sur les affects des personnes en prĂ©sence. Mais parce qu’en acceptant d’ĂȘtre affectĂ© s’ouvre alors une communication spĂ©cifique avec le partenaire. La relation est transformĂ©e par le partage d’une mĂȘme expĂ©rience, celle de la rencontre, mĂȘme si celle-ci est toujours singuliĂšre.

                    Mais de quoi se constitue cette prĂ©sence Ă  l’autre et Ă  la situation ? Comment dire cette professionnalitĂ© ? Voici ce que nous en dit cet auteur qui s’intĂ©resse Ă  la posture clinique en analyse de l’activitĂ©.

                    Dans les mĂ©tiers de la relation, l’activitĂ© est coactivĂ©e, et parler de son mĂ©tier, de sa maniĂšre de faire, c’est-Ă -la fois parler de soi et de son partenaire. Les registres de l’ĂȘtre et du faire sont intimement liĂ©s. Et la relation ne passe pas, loin de lĂ , seulement par la parole. La proxĂ©mie, la gestualitĂ©, l’intonation contribuent avec la verbalisation Ă  la coconstruction du sens de l’interaction. Tout le non-verbal est mobilisĂ©, perceptions et Ă©motions au service d’indices disponibles, de signes manifestes dans le comportement de l’autre afin d’orienter l’action. Cette part de l’activitĂ© est toute entiĂšre inscrite dans le corps et elle a du mal Ă  trouver des mots pour le dire (D. Lhuillier 2007).

                    La prĂ©sence en relation d’aide est bien plus qu’un simple outil d’intervention. Elle constitue un essentiel relationnel Ă  partir duquel se construit « le mystĂšre de la prĂ©sence » comme le nomme Singer (1996). Cette question de la prĂ©sence Ă  l’autre a peu mobilisĂ© les chercheurs en sciences humaines, comme si cette approche, ce modĂšle d’action ne pouvait ĂȘtre retenu comme une connaissance, un savoir spĂ©cifique. Il est vrai que les professionnels eux-mĂȘmes en font « mystĂšre ». La seule prĂ©sence, le simple fait d’ĂȘtre lĂ , avec l’autre, sans rĂ©ponse, sans solution d’expert comme le dit trĂšs justement M. Roberges (2002), a de la peine Ă  ĂȘtre pensĂ© comme une activitĂ© professionnelle en soi.

                    Pourtant, ĂȘtre lĂ , autour d’une disposition Ă  accueillir, Ă  Ă©couter, Ă  observer, Ă  ĂȘtre touchĂ© par l’autre dans sa diffĂ©rence, plutĂŽt qu’en termes de faire en fonction des procĂ©dures, demande un savoir-faire difficile Ă  acquĂ©rir. Des savoirs agis qui ne figurent dans aucun cahier des charges mais bien des savoirs implicites mis en Ɠuvre dans les situations de travail.

                    Ne rien faire et partager cette apparente absence, cet apragmatique si coutumier. Il advenait toujours quelque chose, un bon mot, un sourire, une Ă©motion, une parole pleine, signe de reconnaissance, des histoires Ă  dormir debout. De quoi nous contenter. Ce temps de vacuitĂ© Ă©tait source d’inventivitĂ© (M. Mignot dans Voyage en folitude, citĂ© par R. Orofiamma p. 12).

                    Etre lĂ , pleinement et sincĂšrement lĂ , et en mĂȘme temps, conserver une part de recul, une distance de disponibilitĂ© toujours nĂ©cessaire. Permettre cette mise en jeu de paroles, d’écoute, de sensibilitĂ© dans des gestes quotidiens, Ă  rĂ©inventer pour chaque rencontre, dans chaque situation. Un savoir-faire, une spontanĂ©itĂ©, une capacitĂ© Ă  Ă©tablir une communication, Ă  s’impliquer dans le partage du quotidien, de l’écoute. Une attitude ouverte qui s’inscrit dans le quotidien avec une assurance et une pertinence qui permet l’intelligence des situations.

                    Les professionnels nous font part de cette difficultĂ© Ă  « entrer en situation », Ă  offrir un espace possible de rencontre sans obligation, sans procĂ©dures, dans le temps d’un cafĂ©, d’un regard, dans ce temps pris Ă  ĂȘtre assis autour d’une table, dans une cuisine, sur un vieux canapĂ©, derriĂšre un bar, Ă  se laisser guider par le rythme du ou des jeunes, des adultes, se sentir bien, Ă  sa place sans prendre toute la place.
                    […]

                    La place laissĂ©e, offerte est d’une importance primordiale dans la posture professionnelle. Ne pas savoir pour l’autre, ne pas penser pour l’autre, voilĂ  qui demande une force d’humilitĂ© et un dĂ©sir profond de reconnaissance de la potentielle richesse de l’altĂ©ritĂ©. Etre au service d’autrui en souffrance, pour laisser advenir, souvent dans la durĂ©e, ce qui fait interrogation, ce qui questionne, ce qui est ressenti comme un obstacle, comme difficultĂ© Ă  partager, Ă  saisir Ă  travers l’expĂ©rience de vie du travailleur social.

                    La prĂ©sence Ă  l’autre ne revĂȘt pas une absence de soi, mais au contraire demande une acuitĂ©, une qualitĂ©, une centration de soi pour autrui. Savoir se dĂ©brouiller de l’impuissance Ă  rĂ©parer, Ă  pouvoir repousser un peu les limites que l’univers de l’autre impose.

                    « 
mettre au service de l’autre ses savoirs, son expertise, son expĂ©rience et son unicitĂ©, en s’assurant toutefois de ne jamais se substituer Ă  cet autre, afin de lui permettre d’ĂȘtre le centre de la relation et du processus. Laisser la place et le pouvoir de la relation Ă  l’autre ne signifie pas ĂȘtre dans la non-directivitĂ©, la non-intervention, la neutralitĂ© ; cela revient plutĂŽt Ă  mettre en prioritĂ©, Ă  tout instant et dans une vigilance lucide, la qualitĂ© de la prĂ©sence » Roberges (2002) p. 106.

                    Ce que le professionnel peut apporter de plus prĂ©cieux, c’est la profondeur de sa prĂ©sence, c’est la finesse de son attention Ă  l’autre. C’est ĂȘtre lĂ , sans jugement, sans attente particuliĂšre. Plus la prĂ©sence est transparente, plus l’autre a de l’espace pour s’exprimer, pour ĂȘtre. Comment oser prĂ©tendre savoir ce qui est bon pour l’autre ? C’est dans l’émergence d’une relation apaisante, de l’expĂ©rience offerte d’une confiance dans l’interaction, que l’estime de
                    soi et le plaisir de la rencontre renaĂźt. Plus on approfondit cette qualitĂ© d’une prĂ©sence inconditionnelle, plus on permet Ă  l’autre et Ă  soi-mĂȘme, de se transformer, d’évoluer sur son propre chemin, de retrouver du sens et de la reconnaissance.

                    Etre disponible, ouvert, avec sa sensibilitĂ© et ses Ă©motions. Attendre, ĂȘtre capable de rester lĂ , parfois seul, dans de longs moments d’incertitude. L’action c’est aussi d’ĂȘtre lĂ , tranquille, sans savoir de quoi va ĂȘtre faite la journĂ©e qui s’annonce. Etre disponible, c’est savoir rester physiquement et psychiquement prĂ©sent, ĂȘtre capable de rester serein, ouvert Ă  un autre Ă©nigmatique, pensĂ© et dĂ©sirĂ©. Savoir travailler avec l’imprĂ©vu, avec des situations tristes, anodines ou bouleversantes. C’est rĂ©ussir Ă  ne pas s’activer dans tous les sens pour prouver
                    que l’on fait quelque chose, montrer et prouver que l’on travaille durement. Au contraire, une concentration dans l’immobilitĂ© peut permettre une libĂ©ration de l’espace, offrir d’autres possibles tout en dispensant une prĂ©sence non seulement bienveillante, mais Ă©galement impliquĂ©e et empathique. Comprendre que cette prĂ©sence est importante en tant que telle, qu’il est parfois judicieux d’ĂȘtre simplement lĂ , sans proposer une activitĂ© ou utiliser un support pour entrer en relation, ce sont lĂ  des clĂ©s essentielles de l’action sociale. MĂȘme s’il est difficile d’exister professionnellement dans ce qui est ou peut ĂȘtre perçu comme une
                    inutilitĂ© ou une impuissance, ces capacitĂ©s d’immobilitĂ© ou de tranquillitĂ© corporelle sont pourtant une offre exceptionnelle, rare, ouvrant de rĂ©els espaces de communication. Être lĂ  dans le rapport Ă  l’autre et Ă  la situation implique une disponibilitĂ©, un engagement du corps, une prĂ©sence active dans la passivitĂ©, autrement dit une prĂ©sence agissante, dans le fait qu’ĂȘtre lĂ  produit des effets.

                    Cette qualitĂ© de prĂ©sence offerte demande de l’expĂ©rience, demande d’avoir fait le deuil de la toute puissance, d’abandonner l’espoir de trouver la solution miracle, celle qui provoquera un changement jugĂ© comme salutaire. Sortir des sentiers battus de la parole convenue, attendue, oser les sentiers de traverses, l’inconnu, laisser venir Ă  soi ce qui Ă©merge, ce qui se tait, ce qui fait mal comme ce qui transcende. Sortir de ce qui est prescrit, jouer sur les frontiĂšres, offrir
                    du cadre qui s’installe par l’interaction, au besoin, laisser advenir la crise nĂ©cessaire. ExpĂ©rience forte de l’engagement du corps et des Ă©motions dans l’activitĂ©. ExpĂ©rience qui construit et enrichit justement ce savoir faire, cette professionnalitĂ© non dite, peu reconnue.

                    Dans l’accueil, la prĂ©sence est non pas dĂ©sincarnĂ©e ou distante mais vivante et impliquĂ©e. Nous savons bien que tout le travail relationnel relĂšve de la prĂ©sence, de l’existence au prĂ©sent. La prĂ©sence n’est pas impersonnelle. Elle est prĂ©sence d’une personne qui se rend ou non « prĂ©sente » d’une certaine maniĂšre, spontanĂ©e ou calculĂ©e, libre ou imposĂ©e, fortement ou faiblement expressive. Etre professionnel dans cet espace de prĂ©sence demande Ă  prendre une position engagĂ©e, non pas inconditionnelle, mais engagĂ©e dans son ressenti, dans son
                    attirance ou son rejet, dans ce que provoque la prĂ©sence d’autrui dans cet espace d’accueil offert. Une certaine qualitĂ© de prĂ©sence des personnes Ă  un moment donnĂ©, dans une situation particuliĂšre. Une prĂ©sence qui peut porter Ă  produire du conseil, du soutien, en tant qu’aboutissement d’un Ă©change, d’un partage. Position non scandaleuse, si c’est prĂ©cisĂ©ment de dĂ©saliĂ©nation et de prĂ©sence au monde qu’il s’agit ! Et c’est dans ce cadre prĂ©cis que se situe la compĂ©tence professionnelle, construite dans un positionnement fort, ancrĂ© Ă©pistĂ©mologiquement ; positionnement construit incluant son propre rapport au savoir et aux connaissances de ce qui fait le mĂ©tier. Il ne suffit pas d’ĂȘtre lĂ  armĂ© de sa seule bienveillance, cette prĂ©sence Ă  l’autre est interaction que si elle est sous-tendue par une Ă©ternelle quĂȘte de sens.

                    C’est dans cette acception que nous entendons la force et l’importance de l’accueil libre dans les mĂ©tiers du travail social. Et cette lĂ©gitimation est d’autant plus importante, qu’il s’agit de professions non reconnues, voire stigmatisĂ©es, en tous cas Ɠuvrant sur ce qui fait l’objet d’un impensĂ©, d’un occultĂ© social.

                    Elles arrivent Ă  Ă©crire 4 pages sur un sujet oĂč je galĂšre Ă  gribouiller quelques lignes ! Avec, en plus, des rĂ©fĂ©rence utiles, elle renvoie aussi Ă  Roberges et l’accompagnement ou L’huillier.

                    Bref, chez pas vous, mais moi, ça me cause bien. 😀

                    #59055
                    Ady
                      @ady

                      *up*
                      Solleana ?

                      #59147
                      Ady
                        @ady

                        Jolie rĂ©ponse 😆
                        Heureusement que je suis pas solidaire avec tout le monde :o)
                        (et perso, je ne me situe pas sur l’Ă©chiquier politique^^)

                        #59243
                        Import
                          @import

                          je suis minoritaire sur le coup tu t’en rendras compte.

                          #59245
                          Ady
                            @ady

                            Tu peux te l’appliquer le premier.

                            #59271
                            Import
                              @import

                              ne t’en fais pas Lapsady, il y a sur ce forum des gens bien plus fermĂ©s que ce qu’on pense, surtout quand nos idĂ©es ne correspondent pas aux leurs, eux qui ont tout su, tout connu du terrain et qui s’enferment en ayant peur que des visions nouvelles ne les dĂ©trĂŽnent !

                              #59326
                              Ady
                                @ady

                                Dans ce cas là autant mettre des vigiles connaissant les rÚgles de sécurité

                                Euh… j’Ă©tais pas dans le 1er degrĂ©. Pardon.

                                Ne surtout pas lĂącher le mot autoritĂ© tant il est liĂ© Ă  l’autorisation, l’Ă©criture mais Ă©videmment d’accord pour reconnaĂźtre que l’autoritĂ© doit se fonder sur la lĂ©gitimitĂ© et crĂ©e nĂ©cessairement cette relation de “dĂ©pendance” ou en tout cas de mise en relation avec l’adulte…

                                D’accord avec la prĂ©cision d’autorisation. Qui dit lĂ©gitimitĂ© dit relationnel, ok aussi. Mais je veux bien que tu prĂ©cises la “dĂ©pendance”. DĂ©pendance ponctuel, sur un aspect particulier je veux bien le concevoir, a quoi fais-tu rĂ©fĂ©rence ?
                                EDIT : cf. le PetitPrince :
                                “Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde… […]”
                                J’ai toujours du mal avec le mot “dĂ©pendance” mais avec les guillemets et ce passage puis la suite sur les souvenirs communs, je crois comprendre.

                                C’est drĂŽle ici on dirait que l’adulte est un vendeur… il donne des conseils et ensuite le mĂŽme fait son choix…
                                ComplĂštement en dĂ©saccord sur l’idĂ©e de l’accĂ©lĂ©ration et de ce qu’il peut reprĂ©senter pour apprendre la vie quotidienne et la socialisation. D’ailleurs ça s’apprend ça?

                                Vendeur sans gain matériel, pas de soucis pour mon éthique. Je le voyais pas comme ça, mais pourquoi pas :-/
                                Vivre c’est apprendre, non ?, J’estime qu’on apprend en cumulant plusieurs expĂ©riences, mais oui, ça ne s’enseigne pas.

                                La pĂ©dagogie de l’Ă©chec? Mouais moyennement satisfaisant… Surtout lĂ  dedans tu fais totalement abstractions des fantasmes, projections, idĂ©aux qui viennent s’insinuer dans la relation adulte/enfant…

                                L’apprentissage par ses erreurs ? Constructif quand on ne laisse pas l’enfant dans son Ă©chec et qu’on l’accompagne en analysant ce qu’il s’est passĂ© pour s’amĂ©liorer la prochaine fois. J’ai mĂȘme la conviction que c’est indispensable (c’est mon vĂ©cu perso qui me fait dire ça).
                                Et dĂ©solĂ©, je ne saurai absolument pas exprimer mes pensĂ©es sur ces projections dont tu parles, il me manque surement un bagage thĂ©orique sur le sujet. Je n’ai que mes intuitions et mes remises en questions, et je ne les nie pas. Je suis preneur de tes pensĂ©es & de tes Ă©ventuelles sources pour que je me penche en dĂ©tail sur la question.

                                C’est accĂ©lĂ©rer le dĂ©veloppement de l’enfant en profitant des savoirs des gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes (les savoirs = les solutions qui ont marchĂ©, & les solutions qui ont ratĂ©, sans oublier de les remettre dans leur contexte).

                                Un manager de l’enfance, c’est original pour un ex-libertaire…

                                Quels sont les risques potentiels ? Il doit me manquer des paramĂštres… Les anciens n’ont rien Ă  nous apporter pour nous enrichir, faut tout reprendre Ă  zĂ©ro Ă  chaque gĂ©nĂ©ration ?

                                Et s’il n’y a pas de sollicitation on les laisse tomber? Et les mĂŽmes qui vont mal?

                                +1. Surtout que dans mes pratiques, c’est bien souvent moi qui vient vers eux-elles. Paradoxe avec mes lignes prĂ©cĂ©dentes. Mea Culpa. Donc je reformule : rĂ©pondre aux sollicitations, & proposer notre aide sans l’imposer.

                                Pourquoi serait il si mauvais que des liens se créent? Peut-on accompagner sans créer de liens?

                                Ma soit-disante nĂ©gation des liens dans les rapports adulte/enfant n’est rien d’autre qu’une perception de ta part Solleana. Vous m’aviez habituĂ© Ă  plus de discernement. Mon expression dans ce topic doit surement ĂȘtre trĂšs mĂ©diocre pour te dĂ©chainer Ă  ce point.
                                EDIT : quand je vois Ezio_Auditore appuyer mes dires, je crois que j’ai vraiment merdĂ© dans ce que je voulais dire. J’ai honte!
                                Je vois les ACM avant tout comme un lieu de relations, et non d’activitĂ©s.

                                #59338
                                Import
                                  @import

                                  J’aime bien l’analyse de Lapsady.
                                  L’adulte est lĂ  pour garantir la sĂ©curitĂ© physique et morale de l’enfant, aprĂšs l’enfant peut ĂȘtre libre dans les limites qui sont posĂ©es du cadre et du lieu.

                                  #59367
                                  XXYYZZ
                                    @xxyyzz

                                    Avé à tous
                                    Vaste sujet

                                    Le sujet sur le jeu libre est ,Ă  mon avis, inclus la dedans, mais celui ci est plus large.

                                    A quoi sert l’adulte en ACM; j’ai envie de dire Ă  plusieurs choses, sans ordre de prioritĂ©.
                                    Si l’on parle de l’animateur il doit conseiller, proposer des activitĂ©s qui interessent les enfants, alors que ces enfants ne sont pas capable de le faire.
                                    Mais evidement proposer ne veut pas dire imposer. Un enfants doivent ĂȘtre libre de jouer entre eux ou de discuter avec leurs copains.
                                    Cela signifie qu’un animateur doit parfois s’effacer devant les dĂ©sirs des enfants, m^me si souvent de enfants rĂ©ticents au dĂ©part, viennent d’eux m^me par la suite.
                                    Le pire que j’ai vu; un animateur refusait un enfant, parce qu’il n’avait pas voulu venir au dĂ©part. GRRRR

                                    Le coté écoute est evidement un point important.
                                    Un animateur ou un directeur doit savoir écouter les enfants, essayer de repondre à leurs souhaits, à leurs envies; au niveau des activités bien sur, mais pas seulement.
                                    Le fonctionnement du sĂ©jour, les horaires, les menus ( la c’est plus facile en gestion directe, qu’avec une cuisine centrale qui livre Ă  plusieurs accueils.)

                                    Je me souviens, entre autres, d’une fille de 13 ans, qui m’avait demandĂ© de la morue, et d’une autre qui voulait des frittes.
                                    A cela se joint souvent une aide pour mettre en place ce qu’ils souhaitent.

                                    Il est Ă©galement important de leur faire comprendre que tout n’est pas possible.
                                    Un collĂ©gue directeur me racontait que rĂ©cement des jeunes voulaient faire un voyage surv Paris dans le cadre de l’ACM.

                                    Au dela de ses aspects il est aussi important d’Ă©couter les enfants parler de leurs petits ou gros problĂšmes. Bien sur on ne remplace pas les parents, mais tout de m^me, il arrive qu’un enfant confie ses peines Ă  son animateur.
                                    La l’animateur doir rassurer et savoir rĂ©pondre aux difficultĂ©s de l’enfant.
                                    Cette tĂąche doit aussi ĂȘtre le fait de l’assistant sanitaire. Tres souvent l’enfant qui va “Ă  l’infirmerie” Ă  plus un mal ĂȘtre moral que physique. A l ‘AS de trouver les bons mots et d’avoir la bonne attitude.
                                    Dans ce point j’inclus les propos d’une intervenantes qui dit que l’adulte doit permettre aux enfants d’agir comme des enfants ( propose de bon sens)

                                    cela entraßne la création de relation et de lien, parfois fort entre adulte et enfants; tant mieux!
                                    Mais il ne faut pas oublier que ni l’animateur, ni le directeur ne peuvent remplacer les parents. Le sĂ©jour va se terminer Ă  une date prĂ©cise. Il convient de na pas oublier cela.

                                    Il y a aussi un role de surveillance et d’autoritĂ©, pour assurer la sĂ©curitĂ© et respecter les contraintes de la vie collective et de la rĂšglementation.

                                    Comme l’a dit un intervenant, certains adultes sont tres prudents :” il ne veulent prendre aucun risque”; d’autres acceptent de prendre des risques plus ou moins calculĂ©s avec la lĂ©gislation.
                                    Je pense que cela est important surtout pour un directeur. J’insiste beaucoup sur ce point dans les stages BAFD.

                                    Au niveau de la domination, de l’adulte sur l’enfant, il ne s’agit pas de se raconter des histoires, cela existera toujours, cela peux ĂȘtre plus ou moins marquĂ©, mais il y en aura toujours. M^me en expliquant pourquoi cela ne peux se faire, cela reste une domination.
                                    Mon message est assez long donc j’arrete la

                                    #59370
                                    Marie13
                                      @marie13

                                      D’accord avec a peu prĂšs tout ce qui a Ă©tĂ© dit (sĂ©curitĂ©, prĂ©sence/Ă©coute, propositions…)

                                      J’ai simplement envie de rajouter une chose : l’adulte est lĂ  aussi pour permettre aux enfants d’ĂȘtre des enfants tout simplement.

                                      Permettre Ă  ces enfants de ne penser qu’Ă  leur prĂ©occupations d’enfants et d’agir comme des enfants (bĂȘtises y compris).

                                      Imaginons 30 secondes un ACM (classique) sans adultes:
                                      les enfants se sentiraient responsables d’eux mĂȘmes, les grands veilleraient sur les petits, tous se sentiraient obligĂ©s de regarder l’heure, pour savoir quand il faut aller manger, apprendraient a penser Ă  emporter le goĂ»ter en sortie…
                                      … et pire : s’interdiraient de faire des bĂȘtises! (car d’une part pas d’interdit Ă  outrepasser, et d’autre part la conscience d’une dangerositĂ© potentielle… conscience qu’ils se sentiraient obligĂ©s d’Ă©couter en raison de l’absence d’adulte “responsable” chargĂ© de la leur rappeler…)

                                      (mĂ©a culpa, je ne suis pas sure d’ĂȘtre trĂšs claire…)

                                      Pour moi : un enfant ne se permet d’ĂȘtre un enfant que lorsqu’il peut compter sur un adulte !

                                      #59372
                                      XXYYZZ
                                        @xxyyzz

                                        Avé à tous
                                        Vaste sujet

                                        Le sujet sur le jeu libre est ,Ă  mon avis, inclus la dedans, mais celui ci est plus large.

                                        A quoi sert l’adulte en ACM; j’ai envie de dire Ă  plusieurs choses, sans ordre de prioritĂ©.
                                        Si l’on parle de l’animateur il doit conseiller, proposer des activitĂ©s qui interessent les enfants, alors que ces enfants ne sont pas capable de le faire.
                                        Mais evidement proposer ne veut pas dire imposer. Un enfants doivent ĂȘtre libre de jouer entre eux ou de discuter avec leurs copains.
                                        Cela signifie qu’un animateur doit parfois s’effacer devant les dĂ©sirs des enfants, m^me si souvent de enfants rĂ©ticents au dĂ©part, viennent d’eux m^me par la suite.
                                        Le pire que j’ai vu; un animateur refusait un enfant, parce qu’il n’avait pas voulu venir au dĂ©part. GRRRR

                                        Le coté écoute est evidement un point important.
                                        Un animateur ou un directeur doit savoir écouter les enfants, essayer de repondre à leurs souhaits, à leurs envies; au niveau des activités bien sur, mais pas seulement.
                                        Le fonctionnement du sĂ©jour, les horaires, les menus ( la c’est plus facile en gestion directe, qu’avec une cuisine centrale qui livre Ă  plusieurs accueils.)

                                        Je me souviens, entre autres, d’une fille de 13 ans, qui m’avait demandĂ© de la morue, et d’une autre qui voulait des frittes.
                                        A cela se joint souvent une aide pour mettre en place ce qu’ils souhaitent.

                                        Il est Ă©galement important de leur faire comprendre que tout n’est pas possible.
                                        Un collĂ©gue directeur me racontait que rĂ©cement des jeunes voulaient faire un voyage surv Paris dans le cadre de l’ACM.

                                        Au dela de ses aspects il est aussi important d’Ă©couter les enfants parler de leurs petits ou gros problĂšmes. Bien sur on ne remplace pas les parents, mais tout de m^me, il arrive qu’un enfant confie ses peines Ă  son animateur.
                                        La l’animateur doir rassurer et savoir rĂ©pondre aux difficultĂ©s de l’enfant.
                                        Cette tĂąche doit aussi ĂȘtre le fait de l’assistant sanitaire. Tres souvent l’enfant qui va “Ă  l’infirmerie” Ă  plus un mal ĂȘtre moral que physique. A l ‘AS de trouver les bons mots et d’avoir la bonne attitude.
                                        Dans ce point j’inclus les propos d’une intervenantes qui dit que l’adulte doit permettre aux enfants d’agir comme des enfants ( propose de bon sens)

                                        cela entraßne la création de relation et de lien, parfois fort entre adulte et enfants; tant mieux!
                                        Mais il ne faut pas oublier que ni l’animateur, ni le directeur ne peuvent remplacer les parents. Le sĂ©jour va se terminer Ă  une date prĂ©cise. Il convient de na pas oublier cela.

                                        Il y a aussi un role de surveillance et d’autoritĂ©, pour assurer la sĂ©curitĂ© et respecter les contraintes de la vie collective et de la rĂšglementation.

                                        Comme l’a dit un intervenant, certains adultes sont tres prudents :” il ne veulent prendre aucun risque”; d’autres acceptent de prendre des risques plus ou moins calculĂ©s avec la lĂ©gislation.
                                        Je pense que cela est important surtout pour un directeur. J’insiste beaucoup sur ce point dans les stages BAFD.

                                        Au niveau de la domination, de l’adulte sur l’enfant, il ne s’agit pas de se raconter des histoires, cela existera toujours, cela peux ĂȘtre plus ou moins marquĂ©, mais il y en aura toujours. M^me en expliquant pourquoi cela ne peux se faire, cela reste une domination.

                                        #59403
                                        crevette76
                                        Administrateur
                                          @crevette76

                                          bon, tout Ă  l’heure, avant de jeter un oeil au texte en lien et de lire les rĂ©ponses sur le fil, j’avais envie de rĂ©pondre un truc -pas trĂšs argumentĂ©, mĂȘme pas du tout- qui m’est venu naturellement :

                                          et si l’adulte en ACM Ă©tait lĂ  (ou devait ĂȘtre lĂ ) pour “ouvrir des possibles” ?
                                          Voire parfois juste pour éclairer les portes qui sont en fait déjà ouvertes.

                                          J’veux dire, l’ACM ce n’est pas l’Ă©cole, ce n’est pas le cocon familial.
                                          L’adulte dans ce cadre n’a donc pas Ă  se montrer comme un enseignant ni un parent ; alors peut-ĂȘtre peut-il se montrer “juste” comme un adulte, sans forcĂ©ment se coller d’autre Ă©tiquette ?
                                          Juste comme un adulte, donc juste comme un humain.
                                          Ce qui permettrait d’ouvrir dans le sens oĂč les humains sont multiples, dans le sens oĂč les mĂŽmes peuvent (continuer Ă ) constater que leur relation Ă  l’adulte peut aussi ĂȘtre multiple, qu’adulte ne veut pas forcĂ©ment systĂ©matiquement dire “sachant” ou “juste” ou “bienveillant” ou “tyrannique” ou…

                                          J’pense pas que ça ĂŽte l’Ă©tiquette “adulte” qui de toutes façons Ă  mon avis induit un certain nombre de choses, qu’on le veuille ou non, qu’on trouve ça chouette ou pas (voir le fil sur le jeu libre entre autre) ; mais bon, est-ce bien la peine d’ajouter Ă  ce statut induit un tas de costumes sociaux ?
                                          Parce que pour vivre un bout de moment avec des mĂŽmes, ne faut-il pas un peu les mettre de cĂŽtĂ© les costumes ? Ne faut-il pas un peu oser “se mettre Ă  nu” ? Se montrer en tant qu’humain (imparfait) et non comme modĂšle sachant ou comme “vieux sage” ?

                                          Mais effectivement, poser les costumes pour ne se montrer “que” humain, c’est prendre le “risque” de crĂ©er une relation… et probablement prendre le “risque” d’Ă©prouver du plaisir faire son job… voire mĂȘme de ressentir d’autres sentiments.
                                          Si ces risques lĂ  il faut s’en prĂ©munir, ben j’veux bien qu’on m’explique pourquoi en fait.

                                          Mais j’sais pas bien si je suis dans le sujet…

                                          #59410
                                          Simon
                                          Administrateur
                                            @simon

                                            Bonne question.

                                            Je constate pour ma part que les enfants s’habituent aussi trĂšs vite Ă  un type de relation. Si les enfants ont affaire Ă  un adulte hyper prĂ©sent ou ascendant ou coordianteur de tout instant, etc… Un adulte venant aprĂšs et jouant une carte inverse ou diffĂ©rente va ĂȘtre hyper sollicitĂ© pour tout un tas de choses du quotidien jusqu’Ă  des Ă©lĂ©ments parfois insignifiants. C’est lĂ  oĂč l’on touche le point bien contradictoire entre projet-faits / discours-faits /
                                            Pas plus tard qu’hier j’accompagnais un groupe d’enfants de 10-12 ans dĂ©laissĂ© par leur animateur qui a la chiasse. Et ça me demandait pour pouvoir enlever le pull / aller aux toilettes / faire trois pas Ă  l’Ă©cart / jouer Ă  çi Ă  ça / arbitrer moults petits conflits / pouvoir faire quelque chose seul. De mĂȘme ça leur paraissait normal, que je leur fasse la vaisselle et qu’ils ne participent pas plus aux tĂąches (hĂ© ben…)Ca me sollicitait aussi Ă©normĂ©ment en se dĂ©fiant de la figure de l’adulte que je reprĂ©sentais : en parlant Ă  voix basse, en n’assumant pas d’avoir fait telle bĂȘtise, en mentant mĂȘme effrontĂ©ment, en essayant de faire toujours une petite bĂȘtise en loosedĂ© comme s’il s’agissait d’une victoire d’avoir baisĂ© l’adulte.

                                            Alors l’adulte il sert Ă  quoi? Pour l’institution, il sert de relais pour socialiser les enfants et qu’ils intĂšgrent les normes de la sociĂ©tĂ©. Que vouliez-vous que ce soit d’autre? Sinon, on s’emmerderait pas Ă  mettre d’adulte Ă  tout bout de champ en face des enfants, pendant leur vacances, leurs loisirs, leur temps libre… Le plus salutaire alors mais c’est difficile, c’est de s’effacer, de les laisser vivre, et d’en profiter oui pour crĂ©er des liens comme le dit Solleana. Mais ce n’est ni ce que demande l’institution, ni ce que demande les parents, ni ce que demande les enfants un peu grands… Et c’est pour ça que les animateurs reproduisent le schĂ©ma tant de fois vu, dĂ©crit ou entendu.

                                            Pour revenir sur les enfants, c’est quand mĂȘme les mĂȘme qui disent aprĂšs que le centre de loisirs c’est Ă  chier… Comme quoi…

                                          20 sujets de 1 à 20 (sur un total de 25)
                                          • Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.
                                          0
                                          0
                                          color
                                          https://archive.planetanim.fr/wp-content/themes/blake/
                                          https://archive.planetanim.fr/
                                          #febf42
                                          style1
                                          paged
                                          Chargement en cours
                                          #
                                          on
                                          none
                                          loading
                                          #
                                          Trier la galerie
                                          https://archive.planetanim.fr/wp-content/themes/blake/
                                          on
                                          yes
                                          yes
                                          off
                                          off
                                          off