A-t-on le droit de ne rien faire en centre de vacances?

  • Ce sujet contient 130 réponses, 37 participants et a Ă©tĂ© mis Ă  jour pour la derniĂšre fois par au84972, le il y a 10 annĂ©es et 6 mois.
11 sujets de 121 à 131 (sur un total de 131)
  • Auteur
    Messages
  • #159625
    slem41
      @slem41

      fatiguĂ©, pas rĂ©ussi Ă  faire copiĂ© collĂ©…dĂ©solĂ© Kor…

      #159627
      Simon
      Administrateur
        @simon

        Korczligny ! Pas difficile quand on connaĂźt Korczak et Deligny, deux personnages d’importance dont il faut lire les ouvrages, vĂ©ritables rĂ©fĂ©rences en matiĂšre de rĂ©flexion pour notre travail. Je te laisse le soin de faire des recherches sur ces deux personnages singuliers et en profite pour fĂ©liciter cet Ă©nigmatique korczligny qui je suis sĂ»r n’a pas dit son dernier mot…

        #159628
        slem41
          @slem41

          “Reconnaissons qu’aujourd’hui il est impossible de ne rien faire…”
          Mmmm…. disons que c’est trĂšs difficile de faire la promotion de cette idĂ©e auprĂšs des parents et des organisateurs…

          Sinon, tout Ă  fait d’accord avec Kor…y

          #159629
          Simon
          Administrateur
            @simon

            Comme quoi il existe bien des alternatives…

            C’est pour ça que je me mĂ©fie des discours un peu trop fatalistes mais qui sont nĂ©cessaires dans la mesure oĂč au moins ils nous reposent question sur nos pratiques.

            Entre parenthĂšses, derriĂšre ce discours alarmiste signĂ© par le duo prometteur deligny – korczak (bien ressucitĂ©s aparemment), j’ai l’impression de retrouver vassh. Je me trompe peut ĂȘtre mais peut ĂȘtre pas…

            #159630
            slem41
              @slem41

              Bonjour,
              Personnellement, Ă  part quelques contraintes matĂ©rielles limitĂ©es, je n’ai jamais fait de planning d’activitĂ©s Ă  l’avance sur les colos que je dirige…
              Et j’ai toujours attirĂ© l’attention de l’Ă©quipe sur le fait qu’il Ă©tait possible de faire autre chose ( dormir, cueillir des fleurs,…)
              Evidemment certains organisateurs comprennent pas tout de suite, mais la plupart, ils s’en foutent…

              #159657
              Simon
              Administrateur
                @simon

                Yop yop yop,

                Que lis-je? Qu’il n’existe pas d’endroit oĂč il est possible de ne rien faire?

                Que nenni. Si certes c’est loin d’ĂȘtre frĂ©quent j’ai tout de mĂȘme trouvĂ© un organisateur qui va au bout de ses idĂ©es quand il parle prise en compte du rythme, de la parole, des dĂ©sirs de l’enfant. Il se trouve que sur ses sĂ©jours il n’y a pas de planning inscrit Ă  l’avance. Effectivement ca va complĂštement Ă  contre pied de la tendance actuelle qui inutile de le reprĂ©ciser est une gamme de sĂ©jours Ă  thĂšme…

                Pourtant ca existe et ca marche. Je pourrais dĂ©velopper plus longuement ce qui s’y passe dans les centres de cet organisateur. Mais ca ferait beaucoup Ă  en dire. Cependant vu que ca existe j’invite fortement les animateurs qui dĂ©fendent une conception de l’animation oĂč c’est l’enfant et non l’activitĂ© qui est centre des prĂ©ocupations de poursuivre leurs recherches et de se renseigner avec insistance sur le contenu des projets aux pĂ©riodes d’embauche.

                Cordialement,

                Fry

                #159676
                XXYYZZ
                  @xxyyzz

                  Oyez Ă  tous
                  Permettez moi d’amener mon grain de sel Ă  cette discussion fort intĂ©ressante.
                  Bien sur que les enfants peuvent ne rien faire en ACM!
                  Je n’ai jamais obligĂ© un enfant Ă  participer Ă  une activitĂ© qu’il ne voulait pas faire. Ils pouvaient rester dans son coin Ă  ne rien faire. D’ailleurs tres souvent il venait, de lui mĂȘme, ensuite.
                  N’oublions pas que l’enfant est en vacances.
                  L’idĂ©e des coins amĂ©nagĂ©s est aussi quelques choses a encourager : lecture, bois, peinture etc. Je l’ai pratiquĂ© souvent.
                  Je pensais que le lever Ă©chelonnĂ© Ă©tait pratiquĂ© Ă  peu pres partout, je vois que malheureusement cela n’est pas le cas. Je sais que c’est plus difficile si on est en pension plutĂŽt qu’en gestion directe; mais on peut, au moins donner, une fourchette de lever.
                  Maintenant il y a, bien sur, quelques contraintes pratiques. ILest difficile de laisser un adulte avec 1 ou 2 enfants qui ne veulent pas participer Ă  la sortie en bus.
                  On peut toujours faire deux groupes.
                  Ensuite il reste l’organisateur, qui, parfois, confonds activitĂ© et activisme, et les parents qui ont incrit leurs progĂ©nitures pour “qu’ils pratiquent les activitĂ©s du catalogue”. Heureusement on ne connaĂźt pas encore cela Ă  La RĂ©union.
                  Un gros travail d’information est Ă  faire avec ce beau monde.

                  Un grand effort de sensibilisation est aussi à faire auprés des animateurs dans ce domaine.
                  D’ou l’intĂȘret de les faire participer au projet pĂ©dagogique .
                  Allez salut et A+

                  #159710
                  Coraline
                    @coraline

                    J’aime qe tu resoulĂšves ce dĂ©bat.

                    personnellement, Ă  force de rencontrer des enfants dans diffĂ©rentes situations, je me suis rendue compte que’ils ne savent plus rien faire.. et celĂ  m’a fait me remettre en quesition sur ma pratique de toujours proposer des choses.
                    Mais je pense qu’il n’est pas inconciliable de mener activitĂ© de conso et respect du rythme de l’enfant. Mais pour celĂ  il faut un bon projet pĂ©dagogique avec surtuot des mises en place spaciale, temporelle, matĂ©rielle et aussi humaine, des acteurs qui y adhĂšrent (parents, enfants, anims, personnel de service..). J’ai vĂ©cu une colo que je traouvais trĂšs bine d’un point de vue du respect du rythme de l’enfant mais qui n’avait pas forcĂ©ment bien expliquĂ©e aux personnels (anims et personnels) et ces derniers n’Ă©tait pas forcĂ©ment d’accord avec ce fonctionnement oĂč il n’yavait pas d’heure de lever, pour les repas du midi c’Ă©ait Ă©chelonnĂ©, on mangeait avec qui on avaiet envie, le soir les horraires Ă©taient pluscadrĂ© afin de prĂ©parer tranquillement au sommeil, avec 2 services de repas afin d’Ă©viter le bruit et l’Ă©nervement, des veillĂ©es qui prĂ©parent rĂ©ellement au coucher mais pas Ă  l’excitation, et surtout des temps d’activitĂ©s asolument pas obligatoire et des coins amĂ©nagĂ©s oĂč les enfants peuvent Ă  tous moment de ka journĂ©e jouer entre eux,lire, se reposer, ne rien faire, papoter, rĂ©ver, avec un anim qui est pas loin mais qui n’anime pas, qui est lĂ  pour surveiller si il y a un problĂšme (mais il y en avait rarement), papoter, prendre le temps de les Ă©couter, de jouer avec eux mais que ce ne soit pas lui qui dirige mais l’enfant…
                    Mais ça n’empĂ©chait pas d’avoir une acti poney ou canoĂ©, et dans ce cas , ‘lenfant s’inscrivait avant la veille ou l’avant-veille pour s’y prĂ©parer, et faire maturer son envie. tous les enfants n’ont pas fait les actis de conso, parcequ’il n’en avait pas forcĂ©ment envie, on leur expliquait bien que c’Ă©tait maintenant ou jamais, mais certains prĂ©fĂ©rĂ©s jouer au foot avec leur copains ( et oui le foot tu adores ça) que de monter sur un cheval, que pour eux ce n’Ă©tait pas ça les vacances… Les parents Ă©taient mis au curant au dĂ©part donc pas eu de retour nĂ©gatif.
                    il y avait quelques aprĂšs midi ou soirĂ©e, ou on Ă©tait tous ensemble pour se retorouver pour faire un grand jeu ou une soirĂ©e spĂ©ciale afin de fĂ©derer le groupe. AprĂšs la dĂ©rive c’est de faire ces colos des moments trop indivdualiste. Et aussi , les anims, les moins expĂ©rimentĂ©s, trouvaient que ce temps Ă  “ne rien faire” avec les enfants Ă©taient du temps perdus.
                    Mais voilĂ  je pense qu’il n’est pas facile de dĂ©fendre ce genre de projet devant un organisateur, je sais qu’un des organisateur Ă©taient passĂ© Ă  cette colo et qu’il avait dit au dirlo qu’il ne retravaillerait aps pour lui que ça ne convenait pas au projet Ă©ducatif, et sur une autre colo par le meme organisateur mais un autre directeur, oou le fonctionnement Ă©tait beaucoup plus classique, l’organisateur avait encouragĂ© le directeur, et nous avait offert des sorties au cinĂ©ma et Ă  la piscine (actis de conso) car il avait lput tout l’Ă©tĂ© et beaucoup des actis de conso qu’on devait faire avait Ă©tĂ© annulĂ©es.

                    c’es pourquoi je proneles coins amĂ©nagĂ© dans les centre Ă  cotĂ© des acti s proposĂ© par les anims, mais c’est une volontĂ© de l’organsiateur, car mettre en place un coin pur se dĂ©tendre il faut au moins quelque coussins ou matelas, un coin biblio des livres, un coin dinette de faire de la rĂ©cup avant… et pas facile sur le temps courts des colos.

                    Pour ce qui st du pavlov que tu sors souvent. perso , je l’utilise, peut ĂȘtre honte Ă  moi, mais tu as des minots qui rĂȘve dans le coin coussin, d’autres qui ont sortis les cubes, d’autre qui finissent leur super robot de la mort qui tue avec toi, perso, pour qu’il range avant de manger je me met Ă  faire une petite chanson, c’est le signal pour qu’on range et qu’on aille manger. Je trouve ça plus agrĂ©able que le “allez Ă  table” mĂȘme si c’est un signal, comment fais -tu?

                    #159712
                    ccil
                      @ccil

                      amener les enfants à l autonomie n est plus une priorité
                      amener les enfants Ă  devenir des petits d hommes libres n est plus possible car les thĂšmes brident leur imaginaire, leur discernement et leurs capacitĂ©s Ă  penser, construire et monter des projets par eux-mĂȘme
                      on les formate à se vautrer dans la société de consommation en leur faisant bouffer de l activité creuse, en reprenant des succÚs commerciaux pour enfaire des thÚmes
                      on les moutonnise en transformant les centres de vacances en mini club med

                      #9973
                      au84972
                        @au84972
                        #159715
                        au84972
                          @au84972

                          Ne rien faire en centre de vacances, voilĂ  une proposition qui recĂšle une importance politique capitale tant les sĂ©jours proposĂ©s aujourd’hui aux enfants se vendent non pas sur le principe du respect des droits de l’enfant Ă  : jouer, ne rien faire, dĂ©cider, s’organiser collectivement
 mais sur le principe de l’activitĂ© permanente.
                          Pendant leurs vacances et pour assurer une continuitĂ© avec l’espace normatif, contraignant que reprĂ©sente l’école, il s’agit de perpĂ©tuer la rentabilitĂ© des enfants en les soumettant Ă  des plannings et des emplois du temps dĂ©ments.
                          Les vacances collectives ressemblent largement Ă  des centres d’épuisement physique mais aussi d’épuisement du dĂ©sir, des affects, de l’imaginaire. Les enfants consomment sur des durĂ©es trĂšs restreintes un maximum d’activitĂ©s, les sĂ©jours sont conçus comme des cocktails d’activitĂ©s : eaux vives, aventure, multi-sports, musique
 dans lesquels il s’agit de ne laisser aucun temps mort pour mieux mortifier les dĂ©sirs.

                          Le centre de vacances se trouve ĂȘtre la contre rĂ©volution puissante des mots d’ordres situationnistes. Vivre sans temps mort, voilĂ  dĂ©sormais la logique des centres de vacances mais ce vivre sans temps mort s’organise dans le cadre gĂ©nĂ©ral d’une Ă©conomie des loisirs et d’un contrĂŽle permanent de la jeunesse.
                          Vivre sans temps mort et jouir sans entraver le bon fonctionnement du sĂ©jour, sans dĂ©sirer autre chose que le sĂ©ances de canyoning, les parcours accrobranches, les descentes vertigineuses en VTT ou en rafting, les veillĂ©es star Ac’ ou soirĂ©es karaokĂ©s.
                          La vie quotidienne devient elle aussi sujette Ă  une animation permanente non pas dans la perspective situationniste du dĂ©passement de l’art mais bien dans la logique mĂȘme de la sociĂ©tĂ© du spectacle. Les repas doivent ainsi ĂȘtre animĂ©s, on mange alors sous le signe des rythmes de l’étĂ© et des divers tubes abrutissants, on conditionne d’ailleurs dans certains centres, les enfants Ă  venir manger au son d’une chanson comme le chien de Pavlov salivait au son de la clochette.

                          Aussi, la proposition de ne rien faire en centre de vacances, devient une proposition scandaleuse parce que ne rien faire c’est dĂ©jĂ  refuser de faire tourner la machine. Non seulement la machine interne au centre, la routine dĂ©vastatrice de l’activitĂ© permanente et encadrĂ©e mais aussi la machine des loisirs et ses structures affĂ©rentes (clubs sportifs, bases de loisirs, prestataires
). Ne rien faire c’est refuser de soumettre les enfants aux cadences uniformisantes et homogĂ©nĂ©isantes car ce « rien faire » engagera et stimulera la singularitĂ© des individus parce qu’il s’agira non plus de se conformer Ă  des dĂ©sirs prĂ©fabriquĂ©s mais de faire Ă©merger ses propres dĂ©sirs, ses rĂ©elles envies.
                          Ce dĂ©veloppement de la singularitĂ© reprĂ©sentera non pas l’individualisme triomphant mais nĂ©cessitera de trouver les moyens organisationnels qui permettront la rĂ©alisation des dĂ©sirs de chacun dans le cadre d’un projet de vie collective.
                          Sans travailler cette dialectique Ă©ducative, on ne fait qu’enfoncer les enfants dans le devenir-masse et on travaille efficacement Ă  produire les conditions de renouvellement du projet de domination de la sociĂ©tĂ© capitaliste globale dans laquelle s’insĂšrent, mĂȘme si on a tendance Ă  l’oublier, les centres de vacances et de loisirs.

                          Ne rien faire c’est s’engager sur la voie du dĂ©veloppement de la complexitĂ© Ă©ducative oĂč il ne s’agira plus de gĂ©rer des flux et des masses d’enfants mais d’avoir Ă  vivre avec des individus concrets et de restaurer concrĂštement les droits de l’enfant autrement que par des interminables expositions ou sĂ©ances d’ñnonnement collective. Si les enfants ont cette possibilitĂ© de ne rien faire, ils vont peut ĂȘtre alors se mettre Ă  faire, Ă  s’engager dans des projets affectants, dans de vĂ©ritables relations avec les adultes qui ne seront pas des relations de soumission mais de partage et de coopĂ©ration.

                          Reconnaissons qu’aujourd’hui il est impossible de ne rien faire…

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