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  • Ce sujet contient 61 réponses, 12 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Mil0u, le il y a 12 années et 8 mois.
20 sujets de 21 à 40 (sur un total de 62)
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    Messages
  • #95656
    moilapa
      @moilapa

      Susceptible ? aucunement : plutôt d’humeur badine quand je dis :

      si tu est en quelconque capacité de te poser des questions…
      Ce qui s’agissant d’animateur est quand même peu probable…

      Tu trouves ps ça drôle toi ?

      sinon : Heu… mais je crois que je ne m’adressais pas à toi, non ?

      Sinon2 : “une solution de consolation” ???

      C’est comme ça que tu envisages ton métier ?

      Pour moi l’animation c’est du plaisir chaque jour à m’amuser avec les enfants, à toujours être surpris, à prendre du plaisir à ces temps partagés avec les familles… la question n’est pas de chercher des consolations ! Mais à être surpris chaque jour que l’on puisse faire un métier d’un jeu permanant… Et même si 1900 euros net /mois c’est pas le Pérou, je m’en contente aisément.

      Si j’étais un djeun, je dirais que c’est juste un “kif”

      #95661
      Ggamer
        @ggamer

        moilapa a écrit :
        si tu est en quelconque capacité de te poser des questions…
        Ce qui s’agissant d’animateur est quand même peu probable…

        Ne sois pas si susceptible 🙂 !

        La question que je te posais me paraissait pourtant simple mais, faute de réponse, peut-être dois-je la reformuler ?

        Autant je suis d’accord avec tes propos autant je me demandais si tu avais réussi à trouver une solution de consolation qui te permettait quand même d’exercer tes fonctions d’animateur, malgré tes désillusions sur cette profession… Car je suppose que, si tu restes encore dans le domaine de l’animation, c’est que tu y trouves ton compte, non ?

        Ne cherche pas de piège ou d’attaque personnelle dans cette question, il n’y en a pas !

        A +

        #95664
        Shaaa
          @shaaa

          Shaaa a écrit :
          Tiens tiens, un moilapa se réveille. 😀

          (content de voir que tu as sacrément lu notamment des références qui ne me sont pas inconnues…)

          Il reste à appeler michmuch. Il pourra peut-être avoir sa réponse !
          (un début de réflexion avait été entamé ici)

          Bis repetita ! 😀 Ta réflexion sur le jeu s’est sacrément enrichie.

          (par contre, je doute que tu puisses demander à des personnes de changer de vision en 3 jours. Ça prendra beaucoup plus de temps… Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas le faire)

          Une objection. Construire ces fameuses relations de qualité, ça s’apprend et ça peut se travailler en formation. (mais ce n’est pas fait et tu en conviendras aisément)

          (et tu l’a lu celui-ci ? http://rfp.revues.org/731)

          #95671
          moilapa
            @moilapa

            Je te répondrais “‘identité ludique de l’enfant” , “enfant partenaire de l’adulte”… ce qui renverrait encore à la socio-anthropolgie de l’enfance…

            Pourrais-tu faire un minimum d’effort intellectuel ? Plutôt que d’intervenir pour intervenir ?
            On comprend aisément que sur un forum on puisse écrire “rapidement” et faire des fautes orthographe, de syntaxe, de constructions de phrases. Moi le premier… mais s’agissant du fond !

            Tes histoires de Vénus, tes histoires de vendeurs qui seraient des cons, tes enfantillages sont sans doute monnaie courante sur des forums ados, mais pourrais-tu faire réellement un effort minimum de fond ici ? Penser que tu t’adresses à des adultes ? Qu’au delà des provocations que l’on peut faire les uns et les autres ici, n’y a t-il pas un minimum vis à vis des autres au moins de contenu ? De sens ?

            Et si tu veux parler des sociologues ou des anthropologues auxquels je me réfère, faire là aussi cet effort minimum de les lire à raison de les comprendre.

            Sinon mon métier : animateur.

            Sur en gros 3 “pôles” :
            – les claés où je vais principalement m’amuser, en abordant ce métier d’animateur claé avec la certitude que la seule raison d’être d’un animateur claé est est de remettre en cause l’existence du claé

            – les interventions festivals et autres qui paient bien

            – l’animation en camping et villages vacances en mettant en place un système qui fait qu’à la fin de la semaine les parents viennent me voir totalement satisfaits en me disant : “Vous vous occupez bien des enfants : on ne les a pas vu de la semaine”.
            A quoi je pourrais répondre que je ne les ai pas vu non plus de la semaine si je n’avais pas dans l’idée de cacher la réalité de ce qu’a été la semaine de leurs enfants.

            – et accessoirement la formation bpjeps en remettant en cause à peu près tout ce qui est proposé sur les autres temps.

            Parce qu’en dehors de ta manière de cracher sur l’animation je ne vois pas grand chose dans tes posts.

            Là aussi, fait un effort minimum de lecture. Et part d’idée pour contre argumenter. Proposes un minimum de réflexion si tu crois devoir intervenir.
            Ceci dit je vais essayer de “proposer quelque chose” sur ce post… en partant du postulat fragile que cela te soit accessible…

            Aucun professionnel de l’enfance, que ce soit un anim’, un instit’ un éduc spé, un psychologue, un sociologue ou autres ne peut entrer en relation avec un enfant sans que celui-ci soit dans la consommation car c’est une relation de “professionnel à public”…

            Fais nous grès d’un minimum encore une fois : il n’y a aucun plaisir à démolir des interventions aussi tartes.

            Sur le côté garderie : je ne dénigre pas : j’utilise justement ce dénigrement de l’animation socio-cul pour ce terme de garderie : alors que “garderie”, ce serait ce qu’un animateur pourrait avoir de mieux à proposer à des enfants !!!!
            (voir pour ça de vieilles discutions sur le sujet sur le forum)

            Le plus dommage pour les enfants dans ces systèmes de garderie, c’est justement que l’on ne se contente pas d’un système de garderie.
            Là je te renvoie à Gilles Brougère : Jeu et éducation notamment sur son Histoire de la façon de penser le jeu (et l’enfant)

            Fais cet effort de lecture qui te permettra de situer ta pensée de l’enfant…

            donc cet effort de fond que tu réclames :

            1)Gilles Brougère : Jeu et éducation

            « Jeu et éducation » Avant d’être une vision sur le jeu, c’est un formidable « tour d’horizon » de la façon de penser ce jeu (avec derrière ce terme « générique » toute la difficulté qu’il y a à définir ce que peut être ce jeu). mais aussi l’enfant. L’histoire du regard sur ce  jeu , les différentes conceptions et représentations de l’enfance dans la Grèce ancienne, le Moyen-Age, le romantisme, la psychanalyse, l’avènement de cette idée « jeu éducatif », de ruse pédagogique, notamment par l’apport de la sociologie, de « l’éducation nouvelle » et des grands pédagogues, le regard et la place laissée à l’entre-enfants à l’école principalement…
            Avec le problème que pose l’intérêt de ces pédagogues pour le jeu qui aurait dû leur rester étranger, par le biais des progrès en psychologie (qui démontre toute l’importance du jeu dans l’apprentissage et le développement des enfants) à la même époque (début du 20ème siècle notamment)
            En intégrant le jeu dans l ‘éducation, dans l’école, ils ont fait du jeu libre de l’enfant autre chose que du jeu. Que ce soit Montessori, Forebel, Delcroly…

            On a longtemps vu l’enfant du point de vue de l’adulte qu’il deviendra.
            « La sociologie a longtemps traité l’enfant en tant qu’objet de pratiques éducatives (enfant objet de pratiques pédagogiques pour reprendre l’expression de Montandon dans « l’éducation du point de vue des enfants), s’intéressant à  l’apprentissage scolaire  ou l’apprentissage dans la famille. Mais pas de l’enfant par l’enfant. On s’est intéressé à l’enfant en tant qu’objet. Et adulte en devenir.
            A travers le point de vue des grands classiques des pédagogues de l’éducation nouvelle, la psychologie du développement, les études et expériences de Piaget (l’intérêt pour l’enfant du point de vue du processus qui forme l’adulte), Wallon, l’anthropologie, la psychanalysee avec des gens comme Dolto, des historiens même comme Ariès…
            Cette représentation stéréotypée de l’enfance demeure encore aujourd’hui, elle est forte dans l’animation socioculturelle (ce que je dis et redis sur ce post)
            Jusqu’au début des années 90, et l’essor d’une approche et d’un regard ethnographique de l’enfance,
            avec des noms comme Sirota, Perrenoud, Vasquez et Martinez, Delalande…

            La socio-anthropologie nous a appris à ne pas voir l’enfant comme « un adulte en devenir » mais un être présent là, maintenant, face à nous. Et nous animateurs plus que tout autre « travailleur de l’enfance. Nous a appris que l’enfant est sujet actif de son développement, de ses apprentissages, de son éducation… de sa socialisation.

            « Chaque nouvelle intervention « pour le bien de l’enfant » a impliqué une nouvelle manière de se représenter l’enfance, de la construire socialement, de la définir et la contrôler » (L’éducation du point de vue des enfants – Cléopâtre Montandon)

            (Ce que l’on peut appeler paradigme)

            Il s’agit de faire évoluer son regard, notre compréhension de l’enfance. Parce que forcément nous sommes marquer par « l’avant » socio-anthropologie de l’enfance si récente.

            Cette lecture essentielle (jeu et éducation de Gilles brougères) nous aidera à situer notre propre conception, retrouver ces vieilles façons d’appréhender l’enfance et le jeu (un jeu qui serait de l’ordre du futile comparé au travail noble (forcément en présence de l’adulte) , qui ne pourrait avoir de valeur éducative que si le pédagogue en prend les rênes, le dirige) encore à l’œuvre dans l’éducation, dans l’animation socioculturelle.
            Ce qui explique par exemple qu’il y ait besoin de récréation sur un centre de loisirs !!!

            On peut retrouver en ligne le livre de Gilles brougère : Jeu et éducation :

            http://books.google.fr/books?id=FOdQHkv940IC&pg=PA191&lpg=PA191&dq=Mme+Von+Gierke,&source=bl&ots=x5T_hG89tO&sig=bZN4PQ8kOaotE5HVP0JfvevPHCU&hl=fr#v=onepage&q=Mme%20Von%20Gierke%2C&f=false

            autre piste « Jouets et compagnie » du même auteur.

            2) Ruse pédagogique et domestication de l’enfance

            A baptiser « jeux » des activités aussi éloignées de la culture ludique de l’enfant, on peut se demander si celles-ci sont encore de l’ordre du jeu sinon par métaphore. On peut avec Brian Sutton-Smith évoquer une domestication de l’enfance à travers le jeu, une transformation de l’activité ludique pour l’adapter aux exigences scolaires »
            Gilles Brougère – jeu et éducation- ici à propos du « jeu éducatif »

            Je prendrais comme point de départ deux phrases souvent « rencontrées » dans l’animation socioculturelle :
            « Je suis à fond pour les objectifs dans les jeux…parce que sinon, on fait des jeux juste pour faire des jeux. Et on retombe dans ce système de merde où on joue pour jouer mais au final on ne transmet rien aux gamins.»

            (que j’ai d’ailleurs récupérés ici sur le forum, d’animateurs ayant à peu près ton niveau de rélfexion)

            « Et puis aussi parce que je considère que mon travail d’animation n’est pas de proposer juste des jeux pour jouer »

            propos là aussi d’animateurs tirés du forum.

            Ajoutons à cela cette idée “d’activisme”, (le fait que des activités auraient du sens et pas d’autres, parce que les animateurs y ont “déposé” un objectif, créant ainsi une “noblesse” parmi ces “animateurs-penseurs” se comparant à ces « animateurs amuseurs» (comme si il n’était pas mille fois plus facile de déclamer du pseudo pédagogique que de faire que des enfants s’amusent !!!) En prétendant au passage que pour qu’il y ait un « intérêt pédagogique » à un temps, il faut qu’il y ait un adulte : que l’entre-enfants, cette organisation complexe des enfants en dehors de l’intervention des adultes, aurait une valeur moindre (voir pas de valeur du tout) que quand l’adulte « prend les choses en main » !!!

            On pourrait commencer par répondre à cette vision négative de l’enfance qui font des enfants des êtres que l’on ne peut laisser seuls, dont il faudrait se méfier, que « proposer des jeux pour jouer », c’est la meilleur chose que pourraient faire ces animateurs…

            Que c’est bien méconnaître « le jeu » que de croire que la richesse (et la complexité folle) de la situation « jeu » ait besoin que l’on en décortique les « bienfaits et résonances » pour que ce jeu soit « bénéfique » :
            « Pour jouer il y a accord sur les règles (…) ou construction des règles. C’est le cas des jeux symboliques qui supposent un accord sur les rôles et les actes. Les règles, dans ce cas, ne préexistent pas au jeu mais sont produites au fur et à mesure du développement du jeu. Vygotsky a bien montré que l’imaginaire du jeu était produit par la règle. Il n’y a pas de jeu sans règle. Mais il faut bien voir que la règle n’est pas loi ni même la règle sociale qui s’impose de l’extérieur. Une règle de jeu n’a de valeur que si elle est acceptée par les joueurs et ne vaut que pendant le jeu. Elle peut être transformée par accord des joueurs. Ceci montre bien la spécificité d’une situation qui se construit par la décision de jouer des joueurs et qui est de faite détruite quand cette décision est remise en cause. La règle permet ainsi de créer une situation autre qui libère des limites du réel. »
            Gilles Brougère

            et :

            « Mais qu’est-ce que l’enfant apprend à travers cette initiation progressive au jeu ? Il apprend justement à comprendre, maîtriser puis produire une situation spécifique, distincte d’autres situations. Gregory Bateson nous a montré que le jeu supposait une communication spécifique qui est en fait une méta-communication. Pour qu’il y ait jeu, il faut que les partenaires se mettent d’acore sur les modalités de leur communication et indiquent (c’est le contenu de cette métacommunication) qu’il s’agit d’un jeu: « Le jeu n’est possible que si les organismes qui s’y livrent sont capables d’un certain degré de métacommunication, c’est à dire si ils sont capables d’échanger des signaux véhiculant le message « ceci est un jeu » (…) le jeu, espace spécifique où les activités vont avoir une autre valeur. Le jeu suppose donc la capacité de considérer une action différemment parce que le partenaire potentiel lui aura donner une valeur de communication particulière : c’est ce qui permet de distinguer la bagarre « pour de vrai » de celle qui n’est que jeu. Pour ce faire il faut qu’il y ait accord et compréhension de certains signaux. Cette métacommunication transmue la valeur de certains actes pour en faire de faux-semblants, des actes qui ont un autre sens que celui qu’on pourrait percevoir au premier degré. »du même auteur.
            On est loin de cette idée qu’il faudrait l’intervention des super animateurs pour que le jeu acquiert du sens !

            Utiliser le lien fort qui existe entre jeu et enfant pour « éveiller l’enfant à… », « développer son… », c’est déjà de la manipulation (une ruse pédagogique), c’est une stratégie éducative qui, derrière la proposition d’un jeu (qui devrait être un acte gratuit et que l’enfant reçoit ainsi) il y a sans doute manipulation de l’enfant.
            Il s’agit d’essayer de contrôler le contenu du jeu. Pour que l’enfant « acquiert tel ou tel « bénéfique ».

            Pourquoi prendre le risque que ces animateurs lambda, qui font avec leurs moyens, ne sachent décrypter ce que ce jeu a de richesse en lui, et s’obstine à vouloir y « déposer » UN sens qui n’y est pas ? Ou qui n’est qu’un parmi des milliers d’autres possibles et présents ? Quand le jeu se suffit à lui-même ?

            Par exemple : l’animateur propose un chat glacé (s’approprie le jeu de chat glacé des enfants qui le connaissent déjà et y jouaient sans la présence de l’adulte) pour développer Dieu sait quelle capacité, alors que les enfants envisagent différemment le jeu, et aiment bien par exemple se laisser attraper, pour des raisons qui leur sont propres… L’animateur doit-il alors « user de son autorité » pour mettre plus de compétition dans ce jeu, faire en sorte que les enfants se démènent absolument pour ne pas être touchés, et ressentir cela comme un échec ? Parce que « c’est la règle » ?
            Quitte ici à faire d’un jeu sans enjeu, sans agressivité, quelque chose qui s’approche plus d’un sport, un simple exercice physique qui va effectivement développer telles capacités physiques (ce que faisait déjà le jeu) , mais qui perdra toute sa raison d’être de jeu, tout ce qui fait sa richesse… au point que ce n’est plus là un jeu… Tout ça parce que l’animateur doit pouvoir atteindre et évaluer les objectifs qu’il s’est fixés (ou qu’on lui a fixé plus souvent) !
            Détournant ainsi le jeu, le dénaturant. Et de ce fait, en faisant quelque chose d’autre.

            (et détournant pour ma part des phrases de Shaaa ici sur le forum, qui je l’espère ne m’en voudra pas de m’en être “imprégnées” : ça c’est pour ne pas avoir à dire volées)

            Le risque est que ces objectifs dans la pratique n’ont pas de cohérence dans le sens où ils sont pour les animateurs juste des objectifs à atteindre (et encore quand ils sont maîtrisés !). Notamment parce « qu’on » leur a donné ces objectifs à atteindre. L’enfant ici n’a plus de réalité, il passe derrière ces objectifs, il devient un moyen d’atteindre ces objectifs ! Ce sont ces objectifs le but de ces animateurs, ce sont ces objectifs la réalité de ces animateurs. Et non la rencontre avec une enfance, un groupe.
            En partie parce qu’il y a un gouffre entre la réalité de ce que sont ces « animateurs de terrain », leurs capacités, et les objectifs des fédérations et collectivités, elles loin parfois de la réalité du terrain. (pas forcément plus au jus des dernières recherches sur l’enfance)

            Ne pas “déposer sur les épaules” d’un jeu tout un fatras « pédago-éducatif », ce n’est pas méconnaître tout ce qu’un jeu peut amener à la vie d’un groupe, un enfant… c’est un peu comme regarder un film au cinéma : au moment où on le regarde, on “vit” l’histoire : on est plongé dedans : on ne se dit pas “Tiens, ici la caméra est en travelling. Ou ici en contre-plongé. Ou il n’y a pas de risque pour l’actrice seule dans le manoir parce qu’à côté d’elle y a les 50 personnes de l’équipe de tournage.

            Pour le jeu, c’est la même chose : je peux savoir tout ce que le jeu a de richesse, mais quand je propose un jeu aux enfants je n’ai aucune autre idée “utile” derrière la tête : juste l’idée de jouer. Ou de faire jouer. Ou de jouer avec, pour reprendre les idées chères à une fédération historique de l’éducation populaire… D’autant plus si je suis un des participants. C’est un acte gratuit, sans calcul.
            Le jeu se suffit à lui-même.
            Un jeu a des “résonances”, participe à la création et à l’enrichissement de la vie d’un groupe, crée des amitiés, les consolide, les met à l’épreuve, apprend aux joueurs sur les autres et sur eux…
            On peut savoir savoir tout ça… mais au moment où on joue, on ne fait que jouer : on n’extrapole pas sur les “bienfaits” ou ce qu’il y a à “tirer” de cette situation de jeux.

            ”… l’absence de règles explicites et reconnues n’implique pas l’absence de toute règle, même si celle-ci échappe à l’observateur et au joueur. “
            préface du traducteur de « Jeu et réalité » de Winnicot

            Le fait que je ne mets pas dans le jeu que je propose aux enfants des intentions, ne veut pas dire que ce jeu ne soit pas bénéfique pour le groupe et les individus. Mais c’est le jeu lui même qui fera ou pas cela. La situation de jeu. Et non moi, ma décision, mes choix “pédagogiques” possiblement mal maîtrisés.

            (de la même façon sur le sujet de ce post : ce n’est pas parce que l’animateur ne va pas intervenir qu’il ne va rien se passer de richesse pour ces enfants !!!)

            Ce n’est pas la réflexion plus ou moins maîtrisée des animateurs qui va faire la richesse du temps partagé, mais ce qu’il va se passer durant ce temps. Indépendamment même de ce qui est fabriqué dans le cas d’un atelier manuel : même dans le pire atelier pâte à sel, perle, scoubidous, les enfants pourront autour d’une “animatrice conteuse” ou une “animatrice écoutante”, s’enrichir de cette rencontre.
            Et vice-versa : “sous couvert” du plus formidable écrit scientifique, une animation n’en sera pas pour autant d’un quelconque intérêt pour les enfants, pour leur devenir… Parce qu’encore : ce temps, c’est ce qu’en feront les participants. L’intérêt de ce temps, c’est ce temps, ce qu’il se passe entre les participants. Il peut y avoir en amont une réflexion de l’animateur, seul et en équipe. Mais quand débute le temps de rencontre, on en revient à ce que l’on est, en tant que personne face à d’autres personnes.

            “Poser un objectif”, c’est aussi prendre le risque de ne pas être capable de ressentir le moment vécu, ce qui dans l’instant est important, ne pas voir que loin de cette idée de “développer la capacité des enfants à…”, la petite phrase de Jérémy ou le geste de Chloé EST l’instant à ne pas rater, l’événement. Cela nécessite une écoute, une attention de ces “petits riens”, et non la focalisation sur un objectif plus ou moins pertinent. Il est si facile en partant d’objectifs d’oublier que l’on a à apprendre des enfants. Il est facile d’oublier que l’on a affaire à des êtres vivants, présents, là, maintenant et non des cobayes encore une fois de pseudo théorisations, ou les individus futurs dont on prétendrait orienter ce qu’ils deviendront. Pour leur bien ou celui de la société.

            3) Le jeu : un espace particulier

            « dans le jeu le comportement se trouve dissocié de (et protégé contre) ses séquelles normales. C’est là que résident à la fois la flexibilité et la frivolité du jeu »
            PC Reynolds

            Cet espace particulier qu’est le jeu permet donc de tenter des choses que l’on n’aurait osé dans « le monde réel ». Il permet notamment à l’enfant d’expérimenter en toute sécurité, de créer, d’inventer…

            (là encore, parallèle avec l’entre-enfants où, débarassés du regard adultes, les enfants sont plus en mesure d’expérimenter, essayer…)

            « Il s’agit en un mot d’une activité entreprise pour elle-même et non pour autrui. Le jeu est donc un superbe moyen d’exploration qui suscite une sorte de courage spécifique. (…) Si le jeu permet d’expérimenter, et peut être d’apprendre, c’est parce qu’il s’oppose au sérieux, parce qu’il est du côté du frivole, du futile. Et en conséquence on peut lui trouver un sérieux dérivé, au second degré, mais qui doit rester cacher à l’enfant au risque de détruire la valeur de son jeu. Mais là se trouve la paradoxe : le sérieux risque de chasser la frivolité du jeu et en conséquence son intérêt spécifique ».Brougère

            Le jeu est donc bien un espace social puisqu’il n’est pas créé par nature mais à la suite d’un apprentissage social et suppose une signification conférée par plusieurs joueurs (un accord). (…) Cette espace social suppose des règles. Il y a choix et décision continuée de l’enfant dans l’introduction et dans le développement du jeu. Rien ne tient l’accord sinon le désir de tous les partenaires. Au défaut de cet accord qui peut être longuement négocié le jeu s’effondre. La règle produit un monde spécifique marqué par l’exercice, le faux-semblant, l’imaginaire. L’enfant peut sans risque inventer, créer essayer dans cette univers.
            Brougère

            Le jeu est « un moyen de minimiser les conséquences de ses propres actes et, par conséquent, d’apprendre dans une situation comportant moins de risques. »J S Bruner

            Mais c’est également un monde ouvert, incertain. On ne sait pas d’avance ce que l’on y rencontrera ; le jeu possède une dimension aléatoire. On y trouve à l’œuvre le hasard ou l’indétermination issus de la complexité des causes agissantes. C’est un espace peut maîtrisable de l’extérieur. Toute contrainte interne fait rebondir le jeu, toute contrainte externe prend le risque de le détruire. »
            Brougère

            « (…) L’enfant dans cette situation essaie des comportements nouveaux pour lui, créativité relative et non absolue, mais essentielle à la découverte de ses compétences ».idem

            Toute cette programmation du centre de loisirs, ces objectifs, tout ce fatras ne prend jamais en compte cette dimension aléatoire (de là l’idée de former les animateurs à l’imprévu, ce dont on a déjà parler là aussi sur le forum)

            4) Nous ne sommes pas chez nous

            (d’où l’idée sur l’un des posts précédents d’avoir en tête que l’on est l’invité des enfants)

            Nous ne sommes pas chez nous, s’agissant de jeux dans une cour d’école, de jouer, d’entre-enfants, de proposer un imaginaire… Même quand c’est nous animateurs, qui apportons la technique pour construire une peluche, une voiturette, ce qui se passe dans cette situation créative, ce qui se passe dans la tête de l’enfant, ses émotions, tout cela ne nous appartient pas.
            La moindre des choses alors, c’est de ne pas y aller avec nos “règles du jeu” tronqués. On y va pour apprendre. Et non pour exploiter des situations. Cela devrait se faire sans arrière-pensée. Sans calcul.
            On y va pour apprendre donc, nous adultes, et enrichir celui que l’on est. Et c’est avec ce que l’on est que l’on abordera le prochain atelier avec des enfants, etc…

            En tant qu’animateur, on attend rien des enfants !!

            Sur ces phrases toutes faites « Je suis à fond pour les objectifs dans les jeux…parce que sinon, on fait des jeux juste pour faire des jeux. Et on retombe dans ce système de merde où on joue pour jouer mais au final on ne transmet rien aux gamins.»

            « Et puis aussi parce que je considère que mon travail d’animation n’est pas de proposer juste des jeux pour jouer »

            Le fait de dire que le jeu n’a pas besoin d’objectifs, de projets, de sens à donner, de “gain” pour le futur…, que le jeu en lui-même dépasse tout ce que je pourrais intellectualiser pour en tirer des objectifs rentables : c’est une réflexion ! C’est un processus intellectuel. Une démarche, basée notamment sur l’encore toute jeune socio-anthropologie de l’enfance.
            Et à l’inverse, ce que l’on peut voir à l’œuvre « in situ » le plus généralement dans l’animation socioculturelle, c’est un « mal digéré » de lectures et idées, ou totalement incomprises, ou utilisées dans un autre contexte que celui pour lesquelles elles ont été pensées.

            J”ai par contre intégré à ce que je fais dans mon métier (et ce que je suis donc), ma pensée : cela guide mon travail dans ce domaine, ce que j’ai “réinventé” de ces lectures, idées, échanges, pratiques, réflexions rencontrées en amont.
            Mais je ne « vais pas au jeu » avec cette théorisation et des objectifs précis prédéfinis, « du sens » caché pour les enfants, j’y vais avec ce que je suis et ce que je sais de ces enfants !

            5) Le jeu se suffit à lui-même

            Le jeu est un non-travail “qui a sa propre raison d’être et trouve son but en lui-même”
            Martine Mauriras-Bousquet

            Le jeu se suffit à lui-même. Et le but d’un jeu, c’est de jouer ! (Et non d’aider les enfants à grandir. Sinon, si sa raison d’être était là, pourquoi les adultes joueraient-ils ???)
            Il est autotélique : il n’a de but qu’en lui-même. Il est sa propre finalité, il n’y a pas de production.
            Vouloir lui trouver un but, vouloir en tirer du « bénéfice », c’est faire que le jeu n’est plus un jeu.

            C’est le grand avantage d’un système de garderie, où les adultes laissent au jeu libre des enfants les moyens de s’étendre plus librement que sur ces accueils où l’enfant est encadré : la classe, le centre de loisirs, la colo où règne le modèle colonial, expliqué par Houssaye. Où l’animation est devenue aujourd’hui l’ennemi du jeu de l’enfant, de l’entre-enfants. Où l’enfant n’a plus le temps de jouer, où il doit participer à ce que les adultes ont préparé pour lui, en découpant chaque temps de sa journée.
            Où l’animation est devenue telle que sur les centres de loisirs, les colos, il faut organiser des récréations !L’animation serait-elle alors un temps de travail imposé aux enfants ! Et non un jeu, un temps de loisirs.
            Lieux où bien souvent par exemple les jouets des enfants sont bannis !! Où il paraît difficilement imaginable que les enfants puissent amener leurs jouets et passer l’après-midi à jouer… parce que cela ne serait pas éducatif ! Pas profitable à l’enfant ! Pas rentable d’un point de vu éducatif !
            Le loisir de l’enfant est devenu un « semi-loisirs » (selon le terme de Démazouter)
            Piste : « les vacances et l’animation  -espace de pratiques et représentations sociales » de Baptiste Besse-Patin
            Ce n’est pas l’animateur qui donne du sens au jeu, c’est le jeu lui-même, la situation de jeu.
            Quand des enfants un jour ont inventé le jeu du chat glacé, ils n’ont pas extrapolé sur ce qu’il y aurait de bénéfique à tirer de cette situation de jeu ! Ils ont joué ! Et parce que ce jeu pour mille raisons répondait à quelque chose, ce jeu à continué à exister, au fil des générations d’enfants. Parce que le jeu libre d’une cours de récréation entre enfants est avant tout un plaisir immédiat : c’est sa raison d’être : le plaisir maintenant à être ensemble autour d’une même activité partagée… Le jeu était là bien avant l’animation ! Les animateurs ! Le jeu ne nous appartient pas ! Avons-nous alors le droit de le dénaturer, l’orienter pour arriver à tel ou tel objectif ?

            Le jeu est aussi vieux que l’humanité. Non : le jeu est plus vieux que l’Humanité, puisque les animaux jouent. Les petits d’animaux plus particulièrement, même si c’est là deux choses différentes : le jeu chez les petits d’animaux et le jeu chez les petits d’humains.
            Si effectivement dans la nature les petits d’animaux sont effectivement des créatures en devenir, qui se préparent à devenir “adultes” que l’on prépare à devenir “adultes”, ce n’est pas vrais pour les humains.
            Parce que dans le cas des animaux, le petit qui va grandir sera “adulte” dans un environnement (une “société”) qui est et qui sera, la même, alors que les petits d’humains seront adultes dans un environnement (une société) qui n’existe pas encore, celui qu’ils feront.

            On ne doit pas définir les enfants comme des êtres en devenir, nous animateurs, plus que tout autres “travailleurs de l’enfance”, mais comme des êtres présents maintenant.
            Nous sommes des travailleurs de l’instant présent.
            Nous travaillons sur du présent, sur une personne présente maintenant, là (on peut très bien accueillir sur notre centre un enfant déboussolé par une vie “difficile”, on va agir dans une situation où cet enfant est là, au sein d’un groupe, avec nos moyens, en gérant le mieux que l’on puisse le temps présent, sa place dans le groupe, dans une structure d’accueil et de loisirs, les autres vis à vis de lui, mais on n’est pas pédopsychiatre, psychologue, assistante sociale, éducateur spécialisé, on ne va pas essayer de fantasmer ce que pourrait être si on… on ne va pas soigner. En tout cas pas consciemment : on va peut être participer à quelque chose, mais on en a pas pas l’objectif, (on peut l’espérer) on en a pas la capacité : nous voyons l’enfant maintenant, la personne, et non le futur être social. Et c’est dans le présent que l’on agit. Celui de l’enfant et le nôtre.

            Ne pas définir l’enfant comme un être en devenir ne veut pas dire que l’on renonce à avoir des idéaux (politiques…) en tant que travailleur-citoyen.
            En pensant notre métier vis à vis de l’enfant présent, là, maintenant, et non pas dans ce qu’il deviendra peut-être (ce que fait l’école par exemple, au service de la société, des soignants en partie, des entraîneurs sportifs, le prof de piano…), ce n’est pas renoncer à colorer ce que sera la société de demain, ce que seront ces futurs citoyens. C’est penser l’enfant-citoyen maintenant. Quand à ce qu’il adviendra…

            Si effectivement dans la nature les petits d’animaux sont effectivement des créatures en devenir, qui se préparent à devenir “adultes” que l’on prépare à devenir “adultes”, ce n’est pas vrai pour les humains.
            Parce que dans le cas des animaux, le petit qui va grandir sera “adulte” dans la “société” qui est et qui sera, la même, alors que les petits d’humains seront adultes dans une société qui n’existe pas encore, celles qu’ils feront. Ce à quoi il faut les préparer, ce n’est pas à ce monde existant, mais les préparer à concevoir leur monde. Et c’est à travers le jeu notamment que les enfants apprennent cela.

            Et même chez les animaux cela ne semble pas aller de soi. Le regard romantique sur l’enfance et sur les jeux enfantins, que l’on voudrait mettre en relation avec les comportements chez les jeunes animaux jouant, est démenti par l’éthologie (en partie).
            « Aujourd’hui nous sommes obligés de reconnaître que l’on ne peut s’appuyer sur l’éthologie pour imposer l’idée d’une valeur éducative du jeu de l’enfant, mais aussi qu’il faut bien reconnaître que chez l’enfant comme chez l’animal nous ne disposons pas des preuves certaines d’un rôle essentiel du jeu dans l’éducation. En effet qu’en est-il de la réflexion actuelle de l’éthologie en ce qui concerne la valeur du jeu animal ? Elle semble être mise en cause aujourd’hui de bien des points de vue. En particulier des études empiriques (sur les chats, les chacals, les souris) n’ont pu démontrer aucun désavantage (en particulier dans les comportements de prédation) chez les sujets privés du jeu, aucun gain pour les sujets pour lesquels le jeu était stimulé. Brugère

            De même que le jeu ne semble pas fait pour préparer l’enfant à grandir, l’animation (qui n’est que jeu et rencontres) ne devrait pas avoir pour but d’aider l’enfant à grandir, l’envisager dans ce qu’il sera. Mais aider l’enfant à être. Au présent.
            quel fonctionnement aujourd’hui de centre prend en compte cette réflexion centrale ????

            C’est pourquoi il faut penser l’enfant maintenant, individu, citoyen, enfant parmi d’autres.
            Une telle pensée dirige alors notre action d’animateur, s’agissant de jeu, d’entre-enfants, d’autonomie, de prise de parole, prise de décision…
            Et non par exemple chercher dans le jeu de futurs bénéfices en y « important » des finalités.

            6) le jeu durant le claé, la récréation

            Pour l’animateur, la première approche des enfants dans leur récréation, elle semble passer naturellement par le jeu…. le jeu est un moyen de communication universelle, la façon la plus naturelle au premier abord que l’on pourrait imaginer pour entrer dans ce monde de la récréation des enfants… mais avec quelques précautions (qui tiennent compte de ce que je dis ci dessus : le jeu n’appartient pas ici aux adultes)
            Je n’y suis plus ici, moi adulte, metteur en scène tout puissant, mais éventuellement participant, partenaire ou passeur. Il s’agit de ne pas trahir la confiance donnée par ses enfants qui en toute naïveté m’accepte dans ce « monde-jeu » Sans pouvoir par exemple comprendre tout ce qu’il a de danger à accepter un adulte dans ce monde-récréation.

            Que la confiance que les enfants ont en moi et la confiance que j’ai dans le groupe, font que je peux me permettre d’être un joueur parmi d’autres durant un jeu, en abandonnant mon statut “d’adulte tout puissant” dans cet espace si particulier qu’a décrit Winnicot. Que mon rapport aux enfants me permet de ne pas me sentir en danger en acceptant cet “état d’égalité” dans le jeu. Que cette situation ne brouille en rien chez les enfants la clarté de ma place (autorité ?) et que je sais alors accepter d’être un joueur et non l’adulte référant.
            Dans le cadre du jeu (qui n’a pas d’objectif pédagogique, qui n’a d’autre but que le jeu) , je ne peux imposer : je ne peux que proposer. Et accepter de faire face à un refus légitime.
            Si l’on sort du cadre du jeu (une dispute qui nécessite mon intervention…) alors oui j’ai ce rôle facile de “garant de la loi” à laquelle je suis aussi soumis. Mais si j’accepte “l’état de jeu” dans cette cour de récrée, si j’accepte de devenir l’un des participants du jeu, là la situation peut paraître “peu rassurante” : comment ne pas passer d’un état de démocratie (chacun a son mot à dire dans ce jeu) à celui de “dictature” (c’est moi adulte qui ait raison !) Puisque je suis plus grand. Puisque je suis plus vieux et donc plus expérimenté. Puisque je suis dépositaire d’une “autorité. Si j’ignore que cette autorité est d’abord un “statut” me permettant d’autoriser et non d’interdire (avoir de l’autorité, c’est être celui qui autorise avant d’interdire : merci Shaaa)

            Et si l’on n’est pas capable de cerner ce que peut être sa place d’adulte qui entre dans ce monde-jeu, alors il ne faut pas essayer d’y entrer. Je peux alors proposer un jeu, diriger : il n’y a pas tromperie : c’est annoncé. Et les enfants auront le choix ou non de venir (et d’en sortir quand bon leur semble)
            Dans le jeu, et plus particulièrement dans le rapport entre les enfants et l’adulte qui leur propose un jeu, qui joue avec eux, il y a une part d’abandon.
            Une part d’acceptation, de confiance, de renoncement à plein de choses : outre le renoncement provisoire à l’entre-enfants, le renoncement au regard des autres en tant que norme de ce que l’on peut ou ne pas faire en société, d’acceptation dans un monde “fantasmagorique” où les loups parlent et tiennent sur leur deux pieds…
            De gratuité, de…
            Abandon donc de quelque chose pour les enfants et pour l’adulte.
            Le jeu est un acte gratuit dans lequel on s’abandonne, sans arrière -pensées au moment où l’on joue (ce qui ne veut pas dire qu’un joueur n’en ait pas au moment d’accepter l’entrée dans le jeu)
            Sans calcul : bon ! Alors si les enfants jouent à 1, 2, 3 soleil ! ça va développer leur… C’est absurde !!!!
            Et c’est pourtant le lot quotidien de cette armée de décérébrés qui font l’animation.

            Parce que le jeu est une situation hors-norme :
            Prétendre donner à ce jeu des objectifs, des projets… cela ressemble à une trahison de cette confiance première donnée par l’enfant. Qui lui joue sans arrière pensée. Qui se livre “corps et âme” dans cette action de jouer. Sans calcul. Ignorant de mes plans.
            Dans cette situation particulière de jeu, dans ce qu’elle amène aux groupes et aux individus, dans l’histoire d’un séjour, dans les rapports entre les personnes, dans cette situation si étrange, si riche, il n’est pas besoin de nous, animateur. Mais de nous, personne, joueur parmi d’autres.

            7) Comment proposer un jeu en étant sûr que c’est un jeu ! Et que ça reste un jeu !

            Brougère propose 5 critères permettant de dire si une situation relève ou non du jeu :

            1) la présence d’un second degré
            2) la décision (de jouer et dans le jeu)
            3) la règle
            4) l’incertitude
            5) la frivolité
            qui peuvent par exemple permettre de répondre à ce nœud « jeu et éducation »

            Il faut que le jeu (pour qu’il soit jeu) que l’on propose aux enfants, ait ces spécificités énoncées (décision de l’enfant !!! Incertitude !!! Frivolité !!!)
            Il faut donc renoncer à l’idée que le jeu soit à but éducatif, soit « à coup sûr » éducatif : c’est ainsi que le jeu pourra éventuellement l’être: si l’on accepte son indétermination, son incertitude.
            C’est ce que l’on doit avoir en tête au moment par exemple de créer un grand jeu. On peut savoir que tel jeu en a lui des germes (développer les capacités à…) mais on ne peut s’inscrire dans la prévisibilité : rien ne dit que de ce jeu en « ressortira » telle ou telle «bienfait  pour l’enfant ou la société».

            « Il faut saisir le jeu dans le cadre de la société enfantine. Le jeu y apparaît alors comme le prétexte pour créer ou maintenir le lien social entre enfants, ou entre enfants et adultes. Le contenu y importe moins que cette possibilité d’être avec les autres. Cela ne fait que renforcer cette frivolité fondamentale du jeu dont les conséquences importent peu. »Brougère

            Toute projection « éducative » dans un jeu, se confrontera forcément à cette frivolité. Le fait qu’il n’y ait pas de conséquences « graves » à ses actes dans un jeu, fera que l’adulte qui voudra en tirer « à coup sûr » un objectif éducative, butera toujours contre ce « c’est pas sérieux ». Ou le jeu reste un jeu, incertain, frivole, ou ce n’est plus un jeu. Alors il s’agit de travail. Voilà ce que propose alors l’animateur dans ce cas-là.
            Où il dénature un jeu, en en faisant autre chose, où dés le départ ce qu’il propose aux enfants n’est pas un jeu. Et ne prétend à ce terme « jeu » que parce qu’il est si difficile de déterminer toutes les réalités que l’on a « fourgué » dans ce terme.

            Voilà une autre proposition tirée des travaux « l’enfant et le jeu » de la mission départementale maternelle du Val de Marne que l’on retrouve ici :
            http://www.maternelle.ia94.ac-creteil.fr/html/mission_espace_enfant_jeu.html

            1- Le jeu est autotélique : il est ouvert à tous les possibles. Le jeu est sa propre finalité, il n’y a pas de production.
            2- Le jeu est fonctionnel :
            S’il n’a pas de finalité hormis lui-même, le jeu a un résultat ; il est fonctionnel, il prépare les gestes et les actions utiles à l’homme adulte, il est une expérimentation de soi-même, il concourt au développement moteur et psychologique.
            L’enfant qui joue, développe ses perceptions, son intelligence, ses tendances à expérimenter, ses instincts sociaux et la maîtrise de son corps.

            3- Jouer est un comportement global :
            L’enfant qui joue s’y investit complètement, toute son activité y est concentrée, il ne peut pas jouer en faisant autre chose.

            4- Jouer est une activité volontaire :
            On peut accepter ou refuser de jouer, mais ne pas y être contraint.

            5- Jouer c’est prendre du plaisir : (même si on est sérieux)
            C’est de l’ordre de la jubilation ; pensons particulièrement aux jeux de vertige où le plaisir est lié au risque, à la limite entre la stabilité et la chute.
            Dès qu’il y a déplaisir, on ne joue plus, on s’en va, ou on refait les règles.

            6- Jouer c’est entrer en relation :
            Même quand son activité est solitaire, c’est-à-dire sans coopération ni opposition motrice avec autrui l’enfant reste un être social et les autres ne sont pas absents de ses motivations ; il s’agit par exemple d’imiter, de s’initier à une pratique enviée, d’attirer l’attention sur sa personne.
            Lorsque les enfants jouent « à côté » les uns des autres, on note beaucoup d’influences réciproques sur les comportements.
            Les rencontres fortuites sont à l’occasion de découvrir l’existence des autres.
            Regarder un jeu c’est déjà jouer.
            Plus tard le jeu est un espace de rencontres, d’espacements, d’accommodements aux autres ; c’est un lieu d’apprentissage des règles sociales, de leur élaboration, de leur respect, de leur remise en cause, de leur modification.

            7- Le jeu a toujours des règles :
            Implicites au jeune âge, explicites plus tard, elles structurent le jeu. Faire n’importe quoi, n’importe comment, ce n’est pas jouer.
            La règle est indispensable au jeu, mais n’est pas la source du jeu. Les règles se définissent comme des lois unissant les éléments de la structure ludique dans l’espace et dans le temps.
            Elles assurent par exemple, l’entrée et la sortie du jeu : « on dirait que c’est le matin, on dirait que je suis la maman… »

            8- Jouer c’est faire semblant :
            On ne tombe jamais dans l’illusion. En jouant, l’enfant sait qu’il joue, qu’il fait comme si, même s’il en a une conscience implicite pour les plus jeunes. Cela s’illustre quelquefois dans les disputes quand on est traité de mauvais joueur, celui qui « se prend au jeu », qui perd cette notion du faire semblant (ex : bagarre).

            9- Le jeu est symbolique, il a toujours rapport à l’inconscient :
            Le jeu véhicule ainsi tous les désirs exprimés, toutes les frustrations enfouies, refoulées à la faveur de l’éducation. Dans le jeu, l’enfant projette ses relations, ses désirs. Les jouets prennent de l’importance dans ce qu’ils peuvent représenter de l’inaccessible : mots, avions… (ex : l’enfant règle des comptes).

            10- Le jeu se déroule dans un temps et un espace spécifique :
            Le jeu se donne des possibilités imaginaires de tracer un dedans et un dehors.
            Il existe des espaces qui facilitent et stimulent le jeu (forêt, espaces dégagés, squares) et d’autres qui n’interviennent qu’au moment où le jeu a des objectifs précis (terrain de foot).

            En résumé :
            Le jeu est une action ou une activité volontaire, accomplie dans certaines limites fixées de temps et de lieu, suivant une règle librement consentie et complètement impérieuse, pourvue en soi, accompagnée d’un sentiment de tension et de joie, et d’une conscience d’être autrement que dans la vie quotidienne.
            (Huizinga dans « Homo ludens »).
            8) Les 4 grandes fonctions du jeu :

            le “laisser jouer” : l’adulte n’impose rien à l’enfant qui est laissé “maître” de son jeu : c’est “l’apprentissage” de la liberté ;

            le “faire jouer” : l’adulte impose à l’enfant les règles du jeu, les règles d’une partie de cache-cache par exemple ;

            le “donner à jouer” : l’adulte se contente de donner à l’enfant les “outils” (une feuille de dessin) nécessaires à l’organisation de son jeu ;

            le “jouer avec” : l’adulte joue avec l’enfant, un moment de partage que le parent doit vivre -absolument- avec plaisir !

            En animation, le « point faible », c’est ce « laisser jouer ». Portions incongrues sur les AL. Parce que les animateurs pensent qu’ils doivent produire. Pensent comme le dit l’animatrice ci dessus que « je considère que mon travail d’animation n’est pas de proposer juste des jeux pour jouer ». Et qu’ils ignorent toute l’importance du jeu libre, que cette « récréation » est sans doute le temps le plus important de cette journée en accueil de loisirs.

            « Le jeu, c’est la vie de l’enfant ! » Jean Epstein, psychosociologue et spécialiste du jeu
            Jean Epstein insiste bien sur l’importance du “laisser jouer” : Arrêter avec cette idée de vouloir occuper l’enfant à tout bout de champ, à remplir son planning d’activités encore et encore. Et laisser à l’enfant le temps de s’ennuyer, d’être seul. Selon cet auteur, l’agressivité des enfants serait en partie due à cette suractivité chez les enfants.
            Dans la vie de certains enfants, la chambre devient le dernier refuge, sans consigne des animateurs, des professeurs, entraîneurs… où l’enfant est enfin seul avec lui-même.
            Pourquoi ces temps de « recueillement » de « retour sur soi », de solitude primordiales aux adultes pour leur équilibre, ces allers-retours société-individu, ne le seraient pas pour des enfants qui devraient sans cesse être « encadrés » ?

            Les enfants ne sauraient plus jouer ?
            J’entends souvent ce constat que les enfants ne sauraient plus jouer… Parce qu’ils n’ont plus d’espace où ils ne sont encadrés par des adultes , « De temps vacant »…
            Ce ne serait donc pas tant qu’ils ne savent plus jouer, mais qu’on ne leur laisse pas le temps « d’étaler leur monde-jeu ». Parce que dés qu’on leur laisse des miettes pour ça, les enfants sont capables de créer du jeu dans n’importe quelle situation, même la plus hostile : la salle d’attente chez le docteur, l’attente à la caisse du supermarché, le métro bondé… Y compris quand il est seul.
            L’observation et le vécu d’une trentaine de cours de récrée ces vingts dernières années me montrent aussi le contraire.
            Autre lieu où j’observe que cette idée « les enfants ne savent plus jouer » ne me semble pas être une réalité : Mon expérience d’animation enfants en camping aussi. Cette situation où mon approche particulière finit par créer une « tribu » hétéroclite, qui peu à peu s’émancipe de moi, d’abord timidement en se retrouvant en dehors des « animations de David » à la piscine, avant de me retrouver au club enfants à l’heure prévue. Puis en revenant sans moi à la cabane le samedi après-midi sans animation. Et enfin en ne participant plus qu’épisodiquement à mes propositions, se retrouvant le soir y compris entre eux, pour jouer, pour jouir de cette liberté toute nouvelle incroyable, grisante, quit à mentir un peu aux parents (On va avec David)

            7) Et au delà du jeu : un métier de relations

            Ce que je dis du jeu ici, peut être entendu de l’animation socioculturelle en général :

            « On s’en fout en fait de développer leur autonomie, de développer la socialisation car en étant dans un mode de fonctionnement qui favorise la “vie” on imagine assez bien que tout cela se développera au centuple. » Solleana, sur le forum

            Avant d’imaginer proposer du jeu, mon rôle est de rendre possible cet entre-enfant d’où naîtra le jeu libre. En favorisant une sérénité, en créant des espaces, des temps pour cela…

            Tout ce que l’on apprend finalement à ces enfants (et je ne parle plus juste du jeu) ce ne sont pas les idées du projet péda, du projet du vendeur de séjours, les objectifs Machins… mais ce que l’on est ! En tant que personne et non animateur.
            Ce que l’on apporte aux enfants, c’est cette expérience des rapports aux autres, à l’autre. Ce que l’on a dit ou pas dit, fait ou pas fait… notre réaction quand… C’est tout ça qui importe dans notre métier. Ce “métier d’humains”.

            Si on fait ce métier, c’est parce qu’au départ on a des envies (je fais de l’animation parce que j’aime les enfants, ou je fais ce métier parce que je pense avoir quelque chose à apporter aux autres…) puis ensuite parce que l’on a des valeurs (construites par le discours d’autres que nous, qui foisonnent, comme dans les projets péda, où l’on trouve tellement d’objectifs que cela ne veut plus rien dire) à défendre, puis enfin parce que l’on a un vécu et sa propre idée de ce que l’animation devrait être, 2-3 idées (et non la litanie de 30 objectifs fourre-tout du projet pédagogique) issues de ce que l’expérience nous a façonné, de ce que toutes ces rencontres nous ont apprises.

            On fait enfin à cette étape de l’animation pour soi, pour ce plaisir de rencontrer, pour les instants présents. Toutes ces belles théories que l’on a rencontrées, on les régurgite plus (et ce passage est nécessaire, cette confrontation aux idées, avant ensuite de se déconditionner soi-même ou avec l’aide d’autres) , elles font alors partie de nous, on a “incorporé” à notre façon de penser celles qui se sont avérées “nôtre”.

            Ce que l’on apporte alors quand on fait de l’animation, ce ne sont pas des “objectifs, des idées…” c’est nous.
            Et non de l’activité, de la production.
            Nous ne sommes pas producteur d’activités, nous sommes  facilitateurs de rencontres, d ‘échanges, de relation interpersonnelles.

            Construire cette relation de qualité “ne demande aucun “savoir savant”. Une grand-mère sera parfaitement à même d’arriver dans un groupe et créer de la richesse à cette rencontre.
            Il en va de même pour l’animateur.
            Ce qui n’empêche pas une ébauche de réflexion. Petit à petit. Au fur et à mesure que l’on expérimente, que l’on devient animateur conscient de ce que l’on fait, de ce qu’il se passe autour de nous, des répercutions de nos actions.

            A travers ce simple exemple du jeu, l’idée est de te montrer toute l’étendue des paradigmes que l’on a chacun sur l’enfance, les conceptions de l’enfance marqués par différentes époques (je te rencoie à Brugère)

            et toute l’étendue de ce qu’il peut se passer entre enfants lors d’un simple jeu : une petite partie de ce que peut être cet entre-enfants que les colos et autres centres de loisirs résument à une récréation.
            Toute l’étendue de ce que ne savent pas les animateurs, quand ils ont la prétention que leurs actions vont apportr quelque chose aux enfants, qu’il leur faut absolument produire de l’animation…

            Et a essayer de extraire de ces paradigmes, de s’appuyer sur la toute récente socio-anthropologie de l’enfance pour aller au delà de ce regard sur l’enfance dans l’animation sociocul…

            Parce que j’aurais pu aborder la chose du côté de l’entre -enfants, de l’idée de projet, de la socialisation contre l’éducation… pour en revenir à la vision que chacun de nous a de l’enfance…

            Et de ce que ces “acceuils d’enfants” sont très loin d’une réflexion de ce qu’est l’enfance, ce que peuvent être les temps de loisirs des enfants, ce qu’ils peuvent en attendre…

            De ce que les animateurs et leurs directions sont à mille lieux de tout ça avec leur “aidez-moi à trouver des idées pour le thème des manèges” !!!!!!

            #95681
            Hanu
              @hanu

              Moilapa, puis-je savoir quel est ton métier ? ce que tu mets en œuvre et dans quel type de structures auprès de quels jeunes ? et comment arrives-tu as être en accord avec ce que tu avances ?

              Parce qu’en dehors de ta manière de cracher sur l’animation je ne vois pas grand chose dans tes posts. Tout les métiers sont attaquables de la même manière et à part t’exiler au Balouchistan pour élever du bétail je ne vois pas comment tu fais pour vivre heureux (si tu l’es…) en France.

              Oui les alsh et csc répondent à un besoin de garde des parents et c’est tout à fait légitime d’y répondre. Oui les parents n’osent pas laisser leurs enfants livrés à eux-même pendant qu’ils vont au boulot. Ça va certainement à l’encontre de l’autonomie oui, mais est ce que le monde extérieur et la société sont faits pour cela ? Non ! Dans notre société un gamin de 6 ans qui reste chez lui toute la journée seul ou qui va trainer (dans le sens positif du terme) dans la rue pour faire sa vie ça n’est pas tolérable. Ce n’est pas les animateurs qui disent ça, c’est la mentalité globale de la société. Elle est critiquable oui, mais il faut vivre avec.

              Tu vis dans un monde utopique. Chaque individu cherche normalement à s’intégrer dans une société et un fonctionnement en ayant suffisamment d’esprit critique pour le remettre en question. A ce que je lis de toi, tu ne cherches qu’à refaire le monde (sans y arriver) sans accepter ce qu’il est. La consommation est une chose réelle, PERSONNE ne peut vivre en dehors de cela. Les enfants doivent apprendre à vivre avec car ils font parti de ce monde mais ils doivent apprendre à y vivre avec du recul. En tant qu’adulte OUI je cherche à rentrer dans le rang car je ne veux pas vivre en constant désaccord avec notre monde. Donc j’accepte des choses, même si elles ne sont pas toujours en accord avec mes tripes. Et c’est ce que je souhaite aux enfants. Pouvoir vivre le mieux possible avec cette société de consommation et en recevant également d’autres influences.

              Aucun professionnel de l’enfance, que ce soit un anim’, un instit’ un éduc spé, un psychologue, un sociologue ou autres ne peut entrer en relation avec un enfant sans que celui-ci soit dans la consommation car c’est une relation de “professionnel à public”. La seule possibilité serait peut être de devenir “ami” avec un enfant, mais ça…

              Ah au passage:

              Un vendeur est un con qui ne pense qu’à faire du chiffre.
              Un bucheron est un con qui détruit la nature
              Un ouvrier du bâtiment est un con qui construit un immeuble devant la belle vue depuis ma chambre
              Les coiffeurs sont des cons vu qu’ils travaillent dans la mode qui est un truc con vu que ça vient d’une société de cons.
              Les sociologues (que tu aimes citer) sont des cons vu qu’ils étudient une société de cons

              Tu es le seul qui n’est pas con. Exile toi sur Vénus !

              Comment peut-on prétendre baser son travail sur l’autonomisation quand tout dans son fonctionnement va dans le sens contraire : planning d’activité mis en place par les anim’, impossibilité pour l’enfant d’échapper à ces “propositions imposés”, impossiblité de créer son propre temps libre, ses temps de loisirs ? Inventer cette autonomie réellement, et non sous la coupe des adultes-éducateurs… qui n’ont rien de partenaires.

              Mais je suis totalement d’accord avec toi. Mais il est impossible de rejeter la société en tendant vers ça. C’est en rentrant dans un système qu’on peut essayer de le faire changer, pas en le rejetant en bloc !

              Quelle capacité est donnée à ces “animateurs” pour appréhender tous ces questionnements fondammentaux ?

              La formation formelle, et informelle. Cela doit venir de l’animateur, cette volonté de se questionner. Et c’est souvent ce qui manque je te l’accorde. Mais ce n’est pas uniquement un problème de l’animateur. Est ce que l’enseignant/l’éducateur/ l’auxiliaire de puériculture/ l’atsem se pose ces questions ? pas plus que l’animateur. C’est là que les quelques personnes qui sont dans cette recherche de questionnement interviennent, en tentant de provoquer un questionnement chez l’autre. Et je me répète ce n’est pas en rejetant ce que la société est actuellement qu’on va la faire évoluer !

              #95686
              moilapa
                @moilapa

                Ce que je dis sur ce poste dit autrement (notamment ici cette façon de penser l’enfant, toutes ces idées d”éducation, de développement des compétences, le fait de s’intéresser à l’autonomie futur de l’enfant au lieu de l’autonomie présente…. façon de pensée dont on devrait essayer de s’extirper en tant qu’animateur)

                ”Les sociétés occidentales ont construit sur les bases de ses caractéristiques biologique une place particulière à l’enfant qui doit avant tout se développer, apprendre, s’insérer pour devenir adulte. De cette vision permanante d’un devenir, l’enfant ne peut avoir d’existence que dans une dynamique d’éducation qui amène les adultes à le mettre en situation permanante d’acquérir, de progresser, de développer des compétences de tous ordres qui le préparent à être un adulte socialement intégré. De ce fait, l’existence même du loisir pour l’enfant est problématique , puisqu’elle suppose que soit laissé un espace d’autonomie et de liberté dans lequel les adultes acceptent de ne plus projeter de dimension éducative, et reconnaissent à l’enfant une simple utilisation hédoniste du temps et de l’action.”

                “On peut donc faire l’hypothèse d’un détournement très massif des fonctions du loisir lorsque celui-ci est contruit par l’adulte à destination des enfants.”

                Nathalie Roucous

                Ce que vous mettez en place sur vos centre de loisirs, vos colos… n’a rien à voir avec le loisir de l’enfant. C’est de la garderie, une mission de gardiennage au profit des parents et de l’Etat. Ou pire : de l’éducation.
                Même pas de l’occupation : du remplissage. Du gavage.

                Comment peut-on parler d’autonomie dans ce système animation socio-culturelle !! Cela n’a aucun sens.

                Vous ne participez absolument pas à l’autonomie de ces enfants mais à leur aliénation, vous les aidez à entrer dans le rang.

                En bon petits toutous que vous êtes. Que vous l’admettiez ou non.

                (Animateur c’est l’un des métiers les plus dégradants aujourd’hui dans “l’imagerie des gens” .
                A juste raison. Travaille bien à l’école ou tu finiras clodo ou animateur)

                sinon sur ce paradoxe qui n’est pas propre au socio-cul mais à tous les métiers qui touchent à l’enfance, sur ce “blocage” sur la conception de l’enfant sur son autonmie futur : comment peut-on espérer “faire” un être autonome dans le futur sans penser son autonomie présente ?
                Comment peut-on prétendre baser son travail sur l’autonomisation quand tout dans son fonctionnement va dans le sens contraire : planning d’activité mis en place par les anim’, impossibilité pour l’enfant d’échapper à ces “propositions imposés”, impossiblité de créer son propre temps libre, ses temps de loisirs ? Inventer cette autonomie réellement, et non sous la coupe des adultes-éducateurs… qui n’ont rien de partenaires.

                Au lieu de ça, juste la reproduction du modèle scolaire…

                Quelle capacité est donnée à ces “animateurs” pour appréhender tous ces questionnements fondammentaux ?

                #95687
                moilapa
                  @moilapa

                  ggamer : si tu veux voir un peu plus loin que le bout de ton nez, pose-toi juste la question de ce qu’est un temps de loisirs. Et en quoi un centre de loisirs (une colo…) ne peut pas correspondre à cette définition. Aucunement.

                  De là, voir en quoi tout le socio-cul est du bidon…

                  Ca sera déjà pas mal. Viendra ensuite le temps de te poser la question de ton statut d’animateur…
                  si tu est en quelconque capacité de te poser des questions…
                  Ce qui s’agissant d’animateur est quand même peu probable…

                  #95698
                  Shaaa
                    @shaaa

                    La question n’est pas d’avoir trouvé une solution pour révolutionner le brol mais d’être en capacité d’agir en cohérence avec ses intentions. Sauf qu’aujourd’hui, il est très compliqué de penser l’animation – les pratiques des animateurs – différemment de ces discours que ‘démontent’ moilapa.

                    Avoir conscience qu’il existe plusieurs façons de faire et pouvoir décider de celles que l’on veut pratiquer, voila un enjeu fort.

                    À partir de là, tu peux (tout seul) agir comme il te semble ‘juste’ car nous sommes en capacité de nous dégager un peu de marge de manœuvre dans n’importe quelle structure sans être dégouté ou en souffrance d’aller bosser.

                    Le changement prendra plus de temps mais déjà si les animateurs peuvent être un peu moins “assujeti” à un système qui les dépasse et être en capacité à penser leurs pratiques de façon plus complexes, c’est déjà un début.

                    Ensuite, vous pouvez allez lire les références citées par moilapa, elles proposent d’autres points de vue sur la question du loisir des enfants.

                    #95700
                    Ggamer
                      @ggamer

                      Bonjour Moilapa,

                      Ok avec tout ça. Mais ce doit être une souffrance terrible pour toi de te lever chaque matin et d’aller bosser avec une telle conception de ton propre travail en tête, non ? A moins que tu n’aies trouvé une solution qui nous échappe, à nous, les abrutis de base…

                      A +

                      #95702
                      moilapa
                        @moilapa

                        Moilapa que fais-tu des envies des enfants au niveau des pratiques culturelles/sportives… ? Quand j’étais gosse, je voulais jouer de la guitare, j’ai demandé à mes parents qu’ils m’inscrivent dans un centre socioculturel. J’ai aussi voulu faire du théâtre, j’ai fais pareil.

                        Je te retourne la question : que fait-on des envies des enfants sur les centres de loisirs !!! Où en amont des animateurs incapables de réfléchir ou de remettre en cause même ce qui paraît le plus absurde, se cassent la tête non pas à essayer de comprendre ce que pourraient être ces attentes des enfants mais à remplir à tout prix un planning “le manège” !!!!

                        Et qu’elle rapport avec ton envie de guitare ????
                        Tu découvres que les enfants peuvent avoir des envies ???? Quel rapport avec la situation des accueils enfants ??? Avec le gouffre qu’il existe entre la production débilisante de ces animateurs à la con sans réflexion et ce que pourrait attendre les enfants de ces “lieux de rencontre” ???? Qui sont des garderies et rien d’autres : où l’on parc son môme pendant que l’on est au boulot !!! A qui tu veux faire croire que les gamins ont demandé à aller au centre ???????? Tu parles ici à des animateurs qui savent ce qu’est la réalité de ces centres !!! Tu veux convaincre qui ? D’autres “animateurs” comme toi qui ne peuvent que se reconnaître dans ces décérébrés qui font où on leur dit de faire ? Encore une fois, à partir d’un exemple infime d’un gamin qui aurait réellement demandé à aller au centre (avant d’ailleurs de se rendre compte de ce qu’est la réalité de ce centre !!) tu tentes de balayer la réalité !

                        Chez moi les enfants sont demandeurs de ces pratiques, et ils viennent voir les animateurs et même dans la situation où ils ne sont pas “captifs” de l’alsh, il m’est arrivé de voir l’été des gamins qui jouaient dans la rue venir demander à un anim’ de les aider à monter un petit spectacle de cirque (après avoir vu des prédécesseurs faire de même).
                        Ah oui, c’est bien : c’est le cas général des centres de loisirs où des colos : celui où les enfants peuvent partir quand ils le veulent… Faut arrêter de se foutre du monde : ne donne pas un exemple qui ne veut rien dire !!! La réalité d’un centre de loisirs, c’est un système de garderie où l’enfant ne peut partir quand il le souhaite (justement parce que les animateurs et leurs propositions sont d’une indigence incroyable) Un centre de loisirs, cela n’a pas pour but l’épanouissement des enfants ou même leurs loisirs : il s’agit d’ENCADRER !!! De garder les enfants pour justement les empêcher de se retrouver entre eux dans la rue, s’organiser sans les adultes !!!!! Etre en mesure de petit à petit inventer cette autonomie qui en ferait des citoyens actifs de leurs société, des bâtiseurs… Une fabrique à futurs bons toutous où l’on va mâter “l’enfant difficile” (l’enfant difficile étant l’enfant qui a aperçu une part de ce système merdique, qui va refuser ces débilités que d’autres appellent animations…)

                        Combien de fois j’ai vu des enfants l’été me dire qu’ils étaient dégouté de quitter le centre parce qu’ils se font chier comme des rats morts chez eux.
                        Combien de fois j’ai vu des enfants se faire chier dans les accueils d’enfants !!!
                        Je n’ai jamais entendu en 25 ans d’animation un enfant malheureux de pouvoir enfin échapper à ces abrutis d’animateurs.
                        Si tes “observations” n’étaient pas de la foutaise, les centres de loisirs regorgeraient d’ados… Un centre de loisirs, c’est un lieu dont ces enfants à partir de 10 ans ne rêvent que d’échapper. Faut arrêter de dire des conneries juste pour pouvoir intervenir sur un forum ! Ou justifier sa propre indigence.

                        Que des jeunes puissent glander, c’est plutôt une bonne chose : qu’on les laisse enfin se poser, être avec eux-mêmes, pouvoir échapper un peu à ce remplissage, ce gavage d’activités que ces bons adultes croient bons pour eux (au moins pendant ce temps ils font pas de bêtises, ces petits chéris)
                        Et oui il arrive que certains enfants passés par ces centres à décérébrés soient déstabilisés quand il n’y a plus un adulte auprès d’eux pour leur dire quoi faire et à quel moment…. Voilà ce que produisent les usines à crétinisitations que sont les colos, les centres de loisirs, les claés…

                        L’animateur est là pour insuffler une dynamique à des jeunes qui sont demandeurs mais n’ont pas forcément les moyens matériels et la “clef” pour se lancer.
                        Genre de phrase à la con toute faite qu’on ne cesse d’entendre dans la bouche de gens totalement incapables de mettre en place des espaces-temps un tant soit peu réfléchis !
                        C’est marrant, “des animateurs qui insufflent” quoi que ce soit, je n’en rencontre jamais…

                        Dans notre société moderne la participation collective autonome (autonome dans le sens sans adulte) n’est pas innée chez les gamins

                        Mais par la faute de qui justement ! Entre autres ces abrutis d’animateurs qui font partie d’un tout !!!
                        Innée ? Bin non, puisque ça s’apprend. Mais comment les enfants pourraient-ils apprendre l’entre-enfants si ils sont constamment entourés de gens comme toi !!!!!!!

                        Par contre je réprouve le fait d’imposer des choses aux enfants
                        Qu’est-ce que tu veux qu’on ait à foutre que “tu réprouves” !!! On parle d’une réalité de la très grande majorité des accueils d’enfants !!! Où le premier droit que ceux-ci devraient avoir (refuser ces conneries) n’existe même pas !

                        Là je suis totalement d’accord ! Mais être invité ne veut pas dire ne pas être dans un échange

                        Serais-tu capable de proposer un début d’explication d’une phrase aussi conne en réponse à ce que j’avance ??????????? Qui t’a parlé de ne pas être “dans l’échange” ???????
                        Je parle pour les enfants d’échapper à un système complètement con ! Es-tu en capacité, au delà de juste lire, d’essayer de comprendre ce que dit l’autre ???? Où as-tu vu que je parlais de ne pas échanger !!!!!

                        Et en quoi un accueil enfants est devenu un lieu “où l’on échange” !!!!!!!
                        Au lieu d’enfiler les conneries, tu ferais mieux de te pencher sur les ouvrages que je propose ici…

                        …s’adapter à la réalité de la société c’est de ne pas chercher à marginaliser l’animation plus qu’elle ne l’est.

                        En quoi l’animation est-elle marginale !!!!! C’est au contraire un rouage d’un tout, une fabrique à faire des crétins !!! Quoi de mieux que des crétins pour former des crétins !!!!!
                        Tous ces accueils remplissent bien leur rôle au contraire : préparer les masses à la logique consommation, empêcher les enfants de se retrouver entre eux, s’organiser, empêcher les enfants de penser en leur balançant sans cesse des “activités” toutes plus connes les unes que les autres (il suffit de lire les plannings d’activités de chaucn des lieux où vous bosser) ! “Apaiser” le bon peuple ! “Nettoyer” les rues ! Canalyser les véléités d’organisations non “institutionnels” !!!!

                        Quoi de mieux que des abrutis (les animateurs) pour faire correctement tout cela ?

                        #95713
                        Hanu
                          @hanu

                          Moilapa que fais-tu des envies des enfants au niveau des pratiques culturelles/sportives… ? Quand j’étais gosse, je voulais jouer de la guitare, j’ai demandé à mes parents qu’ils m’inscrivent dans un centre socioculturel. J’ai aussi voulu faire du théâtre, j’ai fais pareil.

                          Chez moi les enfants sont demandeurs de ces pratiques, et ils viennent voir les animateurs et même dans la situation où ils ne sont pas “captifs” de l’alsh, il m’est arrivé de voir l’été des gamins qui jouaient dans la rue venir demander à un anim’ de les aider à monter un petit spectacle de cirque (après avoir vu des prédécesseurs faire de même).

                          Combien de fois j’ai vu des enfants l’été me dire qu’ils étaient dégouté de quitter le centre parce qu’ils se font chier comme des rats morts chez eux.

                          Parce qu’à la maison ils se laissent moisir devant la console, parce qu’ils sont dans une dynamique de glandage et ils le reconnaissent eux-même et que ça les emmerdent. c’est pour cela qu’ils aiment venir à l’alsh. Je ne dis pas que c’est mauvais de temps en temps de glander mais tout un été comme ça, je veux voir l’état de nervosité et du bien-être du jeune ! Même en tant qu’adulte j’ai besoin de fonctionner sur des projets… De pouvoir prévoir des objectifs à atteindre et parfois j’aime quand des gens extérieurs s’intéressent et me conseillent sur mes projets et mes envies. L’animateur est là pour insuffler une dynamique à des jeunes qui sont demandeurs mais n’ont pas forcément les moyens matériels et la “clef” pour se lancer.

                          Ils ont besoin de tout ça ! L’animateur doit s’effacer ? non ! Il doit justement être présent pour accompagner les enfants dans ces projets. Disparaître ? C’est la finalité d’un projet oui, mais il y a un long cheminement à effectuer avant de l’atteindre. Dans notre société moderne la participation collective autonome (autonome dans le sens sans adulte) n’est pas innée chez les gamins.

                          Par contre je réprouve le fait d’imposer des choses aux enfants en acm et de mettre plus d’importance à de “l’animation organisée” qu’aux loisirs spontanés des enfants. Les temps informels sont tout à fait acceptables et surtout pendant un temps de vacances. C’est là justement qu’émergent les envies des jeunes.

                          L’idée, quand on envisage de faire de l’animation auprès d’enfants, elle est toute simple : c’est de partir du fait que l’on est l’invité des enfants sur leurs temps de loisirs.

                          Là je suis totalement d’accord ! Mais être invité ne veut pas dire ne pas être dans un échange. Je te rejoins sur le fait qu’il ne faut plus parler de programme mais de loisir en général, qu’il soit sur le même plan d’égalité (voir même à tendre vers le “moins important” venant de l’animateur) et qu’il soit à l’initiative du jeune ou de l’animateur. Il faut également que l’objectif provienne du jeune si il souhaite un objectif.

                          Sinon : il ne s’agit pas de dire non à un poste parce qu’il ne correpond pas à notre idéologie !!!!
                          Au contraire : il faut pas être idiot ! Il y a le temps du recrutement et ensuite le terrain !

                          Là je suis d’accord, pour ça que je ne me sens pas visé dans ta généralité “les animateurs sont des toutous” mais…

                          Il faut selon moi tenter d’approcher aux mieux ses convictions tout en s’adaptant à la réalité de la société (aussi mal faite soit elle…) et si on arrive à faire bouger des choses c’est tant mieux.

                          …s’adapter à la réalité de la société c’est de ne pas chercher à marginaliser l’animation plus qu’elle ne l’est. Je suis d’accord qu’il faut faire violence pour faire passer ses idées. Mais se barricader derrière ses conceptions sans écouter les institutions&organisateurs&co ne permettra que de couper un peu plus le contact déjà souvent si faible. Il faut chercher à faire passer ses idées au plus haut niveau et pas uniquement faire des actions contraires “en cachette”. C’est un combat de longue haleine et c’est le rôle politique de l’animateur socioculturel…

                          #95714
                          Langelous
                            @langelous

                            Si tu prends l’exemple d’une colo, il y a forcément dans une journée un moment (je ne parle pas de 5 min dans un couloir) où les jeunes vont se retrouver ensemble. C’est en ça que c’est planifié.

                            Bon le “forcément” est de trop … y a des directeurs qui ne laissent pas la place au “rien”… donc je retire ce mot.

                            #95717
                            moilapa
                              @moilapa

                              En quoi sont-ils planifiés ?

                              #95718
                              Langelous
                                @langelous

                                moilapa a écrit :
                                Se pourrait-il que tu confondes éducation et apprentissage ? Parce que si éducation et socialisation implique l’un et l’autre l’apprentissage, socialisation et éducation sont deux choses bien différentes.

                                Tu peux trouver d’autres sites qui te diront l’inverse, au sens où la sociologie est une discipline des sciences de l’éducation.

                                Je ne confonds pas éduquer et apprendre. Mais croire que éduquer se limite qu’à l’apprendre, c’est faux de mon point de vue.

                                Eduquer, c’est “faire se développer”, ce qui implique bien plus que le simple apprentissage d’une notion, théorie etc …

                                Quand à la planification, s’est discutable mais je ne conteste pas. Les temps de loisirs où tu laisses tes jeunes ensemble, sans animateur, sont malgré tout planifié, mais bon.

                                #95719
                                moilapa
                                  @moilapa

                                  Cette socialisation, c’est par exemple l’apprentissage des émotions, des expressions de toutes sortes, la justice, la vengeance, l’amour, l’amitié, la trahison…

                                  La façon dont un être reçoit, ingurgite, tout cela, la façon dont tout ça forme la personne, tout cela ne peut que nous échapper. On ne peut rien planifier, projeter, envisager (ce qui me fait parler de projet à la con s’agissant de ce qu’il se fait au jour le jour en animation, aussi bien les projets péda, que l’idée de faire un mois sur l’Afrique, de dire de quelle heure devraient avoir lieux les animations et toutes les autres aberrations de l’animation socio-cul)

                                  La « réappropriation interprétative » (pour reprendre les mots d’Anna Numes de Almeida) que font les enfants de ce temps entre pairs, c’est la richesse que l’on devrait animateur avoir soucis de toujours préserver. Parce que cette socialisation primordiale à l’enfance, elle est fragile dans un système de penser où l’enfant doit être absolument sous le regard de l’adulte, sous la conduite de l’adulte. Dans un “monde” où l’apport de la socio-antropologie est encore bien absente derrière de vieilles façons de penser l’enfance.

                                  Montandon parle de «… la manière dont les enfants s’approprient collectivement le monde environnant pour produire leurs propres modèles culturels, et plus particulièrement pour produire des liens sociaux »

                                  Voilà notre point de rélfexion pour ces prochaines vacances. Et non pas de savoir si pour le thème “manège” je fais un remake du tournée manège, si je construis un manège à partir d’une boîte de camembert où selon les jouets allemands qui tournent sur eux-mêmes à partir d’une bougie…

                                  Tout cela nous échappe, même si on en fait partie à certains moment (les allers retours entre-enfants et “vie avec les adultes” qui se nourrissent l’un l’autre) . Tout cela est d’une complexité telle que l’animation qui voudrait réfléchir à ce qu’elle pourrait faire pour prendre en compte cet entre-enfants, serait en partie contrainte de laisser les enfants entre eux durant leurs temps de loisirs.
                                  Ou accepter l’idée que rien n’y est planifiable, que tout projet n’a aucun sens avant le temps de rencontre avec les enfants, que le sens de nos actions est non pas dans les buts à atteindre pour ces projets (même si la mairie veut que les enfants des claés de toulouse fassent des milliers de fleurs en crépon pour le fesitval de mon cul) , mais dans le processus commun qui crée le projet. Que le processus échoue ou non, d’ailleurs.

                                  L’idée, quand on envisage de faire de l’animation auprès d’enfants, elle est toute simple : c’est de partir du fait que l’on est l’invité des enfants sur leurs temps de loisirs.

                                  De là, beaucoup beaucoup de choses nous paraîtront sans aucun sens : comme d’essayer ici à tout prix de remplir un planning débile pour faire plaisir à une “hiérarchie” réelle ou fantasmée.

                                  Le seul fait de prétendre faire de l’animation sur le temps de loisirs des enfants semble être une contradiction. En tout cas, telle qu’on envisage l’animation aujourd’hui.

                                  Il faudrait arriver à penser autrement cette animation, par exemple en voyant des enfants qui refusent nos animations comme le bien le plus précieux de cet espace-temps qu’est le centre de loisirs, le claé, la colo…

                                  Que par exemple la spécificité de l’animateur par rapport à d’autres intervenants de l’enfance, c’est que lui ne devrait rien attendre des enfants .

                                  Et surtout pas d’obscures objectifs éducatifs.

                                  #95720
                                  moilapa
                                    @moilapa

                                    Se pourrait-il que tu confondes éducation et apprentissage ? Parce que si éducation et socialisation implique l’un et l’autre l’apprentissage, socialisation et éducation sont deux choses bien différentes.

                                    Cette différence est fondemmentale :

                                    La socialisation est ce qui se passe tous les jours de notre vie. Elle n’est pas planifiée et elle implique un apprentissage de notre identité, de la nature de la réalité et de la manière de nous entendre avec les autres. Les compétences et connaissances ainsi apprises n’ont pas de limites définies.

                                    L’éducation, par contre, est planifiée et normalement implique un organisme officiel qui a la responsabilité de fournir et surveiller l’apprentissage. Elle se concentre sur un ensemble limité de compétences et connaissances enseignées selon un programme d’études.

                                    Cette différence est fondamentale pour nous animateurs !

                                    Dans le cadre des loisirs des enfants, il ne devrait pas y avoir de place à cette rélfexion “éducation”. Cela devrait être par définition impensable (puisque l’on parle de loisirs de l’enfant !!)

                                    Cette non planification, on peut l’entendre dans notre “sphère animateurs”, dans ce que l’on ne peut (et ne doit) contrôler cette socialisation, que l’on est pas capable de la contrôler (et d’ailleurs dans quel but ?). au contraire de l’éducation elle planifiée, dont on peut appréhender les contours, la définir précisément.

                                    Dire qu’il faut parler de socialisation et non d’éducation, c’est accepter l’idée que ce qu’il se passe d’intéressant durant ces temps de rencontre nous échappent, ne sont pas sous notre contrôle. Que cette socialisation est faite de plein de choses, dont on ne se rend pas forcément compte de chacunes, de la façon dont toutes ses interactions agissent sur l’individu, font de cette individu un être social…

                                    source : http://www.scn.org/gcad/modules/edu-intf.htm

                                    #95721
                                    Langelous
                                      @langelous

                                      moilapa a écrit :

                                      Sinon non il ne s’agit pas d’éducation mais de socialisation.

                                      Le mot éducation est a mon sens beaucoup plus large que ce que tu présentes Moilapa.

                                      Ca, c’est plutôt marrant : parce que je n’ai ps ici défini ce qui est pour moi l’éducation.

                                      La socialisation est une forme d’éducation !

                                      Admettons que les ACM n’ont plus rien à voir avec l’éducation populaire – vu comment se passent certains accueils je crois volontiers à cette idée – mais néanmoins, l’origine de ces ACM n’en demeurent pas moins qu’ils étaient à une époque (la mienne ? lol) source d’éducation populaire. Aussi, pour moi, je veux qu’un ACM que je dirige soit source de cette éducation non-formelle, où le collectif prend le dessus, où le contact avec l’autre et les autres est enrichissant.

                                      Ok pour dire qu’un temps de loisirs est un temps … de loisirs. Mais justement, laisser des jeunes ensemble sans activité participe hautement à cette sociabilisation que tu dis, moi je parle de citoyenneté, mais qui est une forme d’éducation en soi.

                                      #95724
                                      moilapa
                                        @moilapa

                                        Les ACM, les fédé de l’animation socio-cul, n’ont plus rien à voir avec l’éducation populaire !!!

                                        C’est même insultant pour cette idéologie que de la lier à ce qu’est devenu l’animation socio-cul !!!

                                        Tu trouveras des ouvrages sur le sujet de l’éducation populaire. Et s’agissant de celui qui fait autorité sur le sujet, les raisons qui font que l’animation socio-cul ce n’est plus l’éducation populaire.

                                        Sinon non il ne s’agit pas d’éducation mais de socialisation.

                                        Le mot éducation est a mon sens beaucoup plus large que ce que tu présentes Moilapa.

                                        Ca, c’est plutôt marrant : parce que je n’ai ps ici défini ce qui est pour moi l’éducation.

                                        Non seulement il ne faut pas penser éducation mais socialisation, mais cette socialisation ne doit pas être un objetif.

                                        Cette socialisation sera éventuellement un bienfait de ces temps de loisirs-rencontres, mais non un objectif à chercher à atteindre, à pétendre atteindre, via une de ces débilités “projet”

                                        #95726
                                        Langelous
                                          @langelous

                                          Le mot éducation est a mon sens beaucoup plus large que ce que tu présentes Moilapa. Ce mot a toujours fait débat dans l’histoire.

                                          Tel qu’on peut le trouver par ailleurs, l’éducation populaire, c’est l’ensemble des moyens qui permettent de donner à tous les enfants l’instruction et la formation nécessaires afin qu’ils deviennent des citoyens aptes à participer activement à la vie du pays. Bon, ok, c’est une définition qui a apparu en 1964… Depuis, on peut dire que la déclinaison de l’éducation populaire, ou non-formelle voire informelle a évolué avec le temps et avec la société. Mais l’éducation populaire reste une forme d’éducation qui est complémentaire à celle dispensée à l’école.

                                          Au passage, je suis tombé là dessus, texte rédigé par J&S de Strasbourg en 2007, ce qui n’est pas si vieux.

                                          Enfin, je rappellerai aussi que les ACM relèvent par définition de l’éducation populaire qui est définie par J&S dans le cadre de l’obtention de ces agréments par :

                                          Les buts de l’association et ses activités doivent participer à la formation globale des hommes et des femmes, à leur épanouissement et à la prise de responsabilité dans la vie civile comme dans la vie professionnelle. L’agrément ” jeunesse – éducation populaire ” reconnaît l’association comme lieu d’exercice de la démocratie participative, c’est à dire un lieu ou tous les adhérents sont des acteurs qui échangent et construisent des savoirs et des pratiques, en vue d’une émancipation individuelle et collective. La mise en œuvre d’une pédagogie active ne suffit pas à caractériser une démarche d’éducation populaire. Il n’y a ni élèves ni consommateurs d’activités mais des membres actifs mettant en commun leurs savoirs et leurs pratiques.

                                          En complément sur l’histoire de l’éducation populaire, ce site.

                                          Si après les colos n’éduquent pas … 😀

                                          #95729
                                          Langelous
                                            @langelous

                                            moilapa a écrit :

                                            On est pas là pour éduquer des enfants !!!! Mais pour les aider à vivre ensemble !

                                            Ca reste une forme d’éducation.

                                          20 sujets de 21 à 40 (sur un total de 62)
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