Ta vie ?
C’est vrai que l’image des anim’, c’est plus ce que c’était ma bonne dame.
Quand j’étais enfant, un anim’, c’était un moniteur de colo. Un jeune avec la pêche qui avait souvent pour directeur un instit’… (c’est à peine une caricature) Pour venir faire une colo, il fallait avoir envie.
Aujourd’hui, la majorité des enfants encadrés par des anim’, le sont en CLSH, Claé… et non plus en “colo”.
On a besoin d’anim’ à l’année et non plus juste pour les grandes vacances. Alors forcément le public “animateur” change lui aussi. Difficile de s’impliquer sur une année. Surtout pour un salaire de misère. Même si il reste beaucoup d’étudiants sur le terrain, on a de plus en plus de gens en galère. Qui ont besoin d’un minimum pour vivre. Et forcément, si les raisons de venir dans l’animation sont différentes, l’image que l’on a de son travail n’est pas la même. L’implication non plus, en grande partie parce qu’aujourd’hui un anim’ c’est pas quelqu’un à qui on demande d’être autonome, partie prenante des décisions, créateur…
Si ce public a changé, le regard que l’on a sur lui aussi.
Sur un topic sur les anim’ de Toulouse, quelqu’un racontait que pour les Claé ils prenaient le premier venu, suffit de se présenter quasiment.
C’est ce que je racontais sur le forum il y a deux ans, mais c’est encore plus vrai aujourd’hui. (c’est la première fois que je vois Garonne Animation et le service de la mairie qui s’occupe des animations placarder des affiches aux CRIJ)
Le regard des parents au moment où ils déposent leur petit, ce qu’ils entendent, la façon dont ces jeunes s’expriment, leurs parlent, parlent aux enfants, les animations qu’ils sont capables de mettre en place, leur peu d’entrain, leurs difficultés à comprendre les réactions des enfants, à seulement sourire… et le regard des instit’… l’image est bien loin du “mono” vis à vis de ces personnes sans qualification, envie, capacité même.
Quand j’étais petit, au même titre qu’il fallait finir son assiette parce qu “il y a des petits noirs qui n’ont rien à manger”, au bas de l’échelle sociale on mettait toujours les éboueurs et les femmes de ménage (moi, pourtant, ça m’aurait plu de conduire le camion des poubelles avec le gyrophare). Aujourd’hui, on pourrait ajouter à ces
métiers épouvantails pour les écoliers celui d’animateur.
Et sans doute que dans quelques années, comme pour les éboueurs et les femmes de ménage, il faudra trouver un autre nom plus politiquement correct, du genre “technicien de surface”
, le il y a 14 années.
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