Je vais continuer ici sur la question de cette convention
internationale des droits de l’enfant, en commençant par
la question du travail :
”Depuis les années 1975, des organisations d’enfants et d’adolsecents travailleurs (EJT) existent dans plus d’une trentaine de pays du Tiers-monde, qui regroupent désormais “plusieurs dizaines de milliers d’enfants. D’après le site d’une association française qui soutient leurs revendications, Voix des Enfants Actifs, ce serait en fait des centaines de milliers d’EJT qui seraient ainsi organisés de par le monde.
La plupart se prononce explicitement contre la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) et pour le droit au travail, contre l’exploitation. (…)
L’organisation Kraetzae à Berlin elle aussi, se prononce clairement contre cette convention , qu’elle condamne au nom de… la Déclaration Universelle des Droits de “l’Homme”.”
“En Afrique, la MAEJT regroupe 340 associations de 26 pays”
Mais aussi en Inde…
Toutes sortes d’organisations et syndicats dont on n’entend jamais parlé dans les médias…
”La grande majorité des enfants travailleurs dans le monde n’ont guère le choix, certes ; mais lorsqu’on leur demande s’ils continueraient à travailler s’ils avaient réellement la possibilité de ne pas le faire – si leurs parents gagnaient plus d’argent ou s’ils pouvaient bénéficier eux-mêmes directement d’allocations – beaucoup répondent néanmoins que travailler leur procure non seulement des ressources et une indépendance, mais aussi une identité valorisante, une reconnaissance, un sentiment d’être utile, un moyen supplémentaire de découvrir le monde ou de développer des relations, d’apprendre un métier, etc… Les enfants travailleurs qui sont organisés insistent systématiquement sur ces points. Pour eux, la question n’est pas si ils doivent travailler ou pas, mais dans quelles conditions ils vont travailler…”
Le problème n’est pas le travail des enfants mais l’exploitation des enfants dans le travail (qui est d’ailleurs aussi le problème des adultes travailleurs, pour autant on ne parle de leur interdire le travail au nom de cette exploitation bien réelle)
Parce que certains pays refusent aux enfants ce droit de travailler (au nom de la CIDE) ils sont obligés de le faire dans la clandestinité, ce qui augmente grandement les risques d’exploitation comme de violences.
La question du travail des enfants, n’est pas une question “morale”, “humaniste”, mais de pouvoir : de pouvoir, même limité, que peut avoir le travailleur, d’autonomie…
quand notre société fait tout pour que “nos” enfants soient des êtres sans autonomie, immatures.
“(…) Le travail en économie capitaliste est certes un travail aliéné et exploité, mais il peut aussi un moyen de gagner sa liberté pa rapport à des dépendances organisés socialement, se former, développer de la confiance en soi ou gagner de la reconnaissance sociale (…)
Ces combats pour le droit de travailler ne concerne pas que les enfants du “tiers monde” : il l’est aussi par exmple en Europe, comme il a été pour les femmes en France il y a peu…
Problème dans notre pays qui en rejoint d’autres, comme le droit quitter sa famille, de “rendre légale” la fugue, et non la criminaliser…
(toutes les citations en bleu sont tirées de
“la domination adulte” de Y. Bonardel)
Est-ce qu’ils auront le droit de dire que ça les fait chier les droits de l’enfant…
est-ce qu’ils auront le droit de ne pas faire ton activité ?
J’aimerai faire un projet d’animation sur les droits des enfants pour à la fin aboutir à la création d’un magazine…. C’est pour des enfants de 3-5 ans…. Auriez vous des activités, des idées ?
Et aujourd’hui un rapport de l’Unicef qui dit combien
la France est loin de ce qu’elle a prétendue en signant ce traité…
Pour être précis :
Voici les réserves écrites par les représentants français
au moment de ratifier :
“1) Le Gouvernement de la République déclare que la présente Convention, notamment l’article 6, ne saurait être interprétée comme faisant obstacle à l’application des dispositions de la législation française relative à l’interruption volontaire de la grossesse.
2) Le Gouvernement de la République déclare, compte tenu de l’article 2 de la Constitution de la République française, que l’article 30 n’a pas lieu de s’appliquer en ce qui concerne la République.
3) Le Gouvernement de la République interprète l’article 40 paragraphe 2 b) V, comme posant un principe général auquel la loi peut apporter des exceptions limitées. Il en est ainsi, notamment, pour certaines infractions relevant en premier et dernier ressort du tribunal de police ainsi que pour les infractions de nature criminelle. Au demeurant les décisions rendues en dernier ressort peuvent faire l’objet d’un recours devant la Cour de Cassation qui statue sur la légalité de la décision intervenue.”
source :
https://treaties.un.org/Pages/ViewDetails.aspx?src=TREATY&mtdsg_no=IV-11&chapter=4&lang=fr#EndDec
Si l’article 30 est bien relatif aux questions de la langue,
l’article 40 lui parle de pénalisation d’actes…
Et c’est plus ce que je relevais que la question des langues parlés…
En droite logique avec ce qu’allait faire quelques années plus tard
la clique à Sarkozy.
Et aujourd’hui :
La retenue judiciaire, qui n’est autre qu’un nom d’enfant pour une garde à vue, est désormais possible à partir de 10 ans, c’est-à -dire à partir du CM2.
source :
http://blogs.rue89.nouvelobs.com/derriere-le-barreau/2009/11/20/droits-de-lenfant-interdit-de-fesser-permis-dincarcerer
Cette ratification est une blague : en France, on pense encore
que l’enfant appartient à des personnes, on pense encore que l’enfant
est une “personne en devenir”, etc, etc… Les logiques s’agissant de penser
l’enfance n’ont pas tant évoluer que ça…
On pourrait rajouter à ce constat négatif l’exception française qu’est
l’animation sociocul : ce qui peut se faire de pire s’agissant de prise en
charge de l’enfance…
Et l’on entend certains, comme on pouvait le craindre,
utiliser ces “droits de l’enfants” pour dire que puisque l’enfant
a des droits, alors il a des devoirs…
Et si ceux qui prônaient la non ratification il y a quelques décennies
quand la question s’était posée à la France avaient raison ?
A savoir que la France a ratifié le texte à l’exception d’un article sur lequel elle a mis des réserves.
En fait c’est l’article qui dit qu’un enfant à le droit de parler la langue qu’il veux ( j’ai la flemme de chercher le texte exact).
La France ne l’a pas ratifié car l’article 2 de la constitution dit que la langue officielle de la République est le Français.
C’est pour cela, aussi que la France n’a pas ratifié le statut des langues régionales et minoritaires. ce qui est, à mon sens, une idiotie.
Un député et le gouvernement ont le projet de modifier cet article de la constitution. pour cela il faut soit un référendum, soit réunir le congrès de Versailles et obtenir les 3/5 des voix.
Il est vrai que de nombreux pays on ratifié cette convention, mais ne l’applique pas vraiment. Les enfants portent rarement plainte.
Il est vrai, aussi, que certains articles sont limites contradictoires. Par exemple celui sur le droit à leurs propres croyances.
Au sujet des enseignants formés et sensibilisés à la convention des droits de l’enfants; d’accord avec le dernier message de Simon
Quant au film l’école buissonnière, il relate la vie très eau de rose, par rapport à la réalité de Célestin Frenet avec Bernard Blier dans le role principal.
A un moment donné un candidat au certificat d’étude sort les droits de l’homme à l’examinateur.
L’autre film sur la vie de cet instituteur est plus proche de la réalité.
Actualité signalée par l'OVLEJ
Une étude réalisée en 2014 pour l’UNICEF par le Centre des droits de l’enfant de la Queen’s University de Belfast sur 26 pays et territoires pour évaluer l’action de l’UNICEF dans le domaine de l’éducation aux droits de l’enfant. Elle révèle que les programmes scolaires de 15 pays industrialisés ne parviennent pas à permettre aux enfants de connaître leurs droits. Elle fait également le constat qu’aucun des pays étudiés ne garantit que tous les enseignants sont formés aux droits de l’enfant et qu’ils sont familiers avec la Convention relative aux droits de l’enfant.
Jerome L., Lesley Emerson L., Lundy L. and Orr K., Teaching and learning about child rights: A study of implementation in 26 countries, Unicef, 2015.
C’est raconté dans l’un de ses livres par l’un
des médiatiques “spécialistes de l’enfance” français,
qui n’est pas Edwige Antier, Aldo Naouri,
Julien Cohen-Solal…
Donc… ?
A savoir que la France a ratifié le texte à l’exception
d’un article sur lequel elle a mis des réserves…
Le Canada lui aussi a signé mais n’applique
pas…
Voir aussi ce que disait Alain Finkielkraut à l’époque…
Sinon , mon point de vue : qui dit droits dit
devoirs… hors l’enfant devrait avoir un statut
d’irresponsable, comme les fous (ce que sont
les enfants) : ils devraient être hors la loi,
hors la justice…
Mais avant évidemment se pose la question de
ce qu’est un enfant, ce qui le déifini…
Comment parler d’universalité d’un texte sur
les enfants quand personne n’a pas la même
définition de ce que peut être l’enfance ?
Sinon : pourquoi la présence si importante
de cette idée d’éducation (donc de main mise
des adultes sur les enfants, l’idée de domination
des uns sur les autres, de rentabilité au
service d’une société donnée ?…)
Cette convention est tout sauf une évidence…
On essaye de s’amuser un peu?
Pour commencer, quelques photos écoeurantes : Exposition Angels in hell. (Le Bangladesh a ratifié la convention en 1990).
J’imagine que vous avez déjà parlé de l’étrange distinction entre les droits des enfants et les droits de l’homme… Je ne sais pas trop ce qu’on espère, peut-être qu’on attend que des enfants s’associent pour prendre un avocat et monter une class-action.
En tout cas chez nous on fait des expositions. Est-ce que c’est du business? Est-ce un produit bien vendable et qui donne le sentiment que cette fois, ça y est, on a agi tous ensemble contre la misère? Est-ce que des élus s’en servent comme prétexte pour se faire bien voir? Même si un site web a l’air sincère au premier abord, il se trompe lorsqu’il parle de citoyenneté. Est-ce qu’il se trompe sur autre chose? Business? Vous allez m’en vouloir mais… il y a des mots qui ne trompent pas : “citoyenneté des enfants”, “découvrir la [CIDE] de manière ludique”, “Sensibiliser à la CIDE pour démarrer un projet”, “droits et devoirs”.
Il y a une chose qui est dommage, c’est que ces expos sont généralement destinées aux familles et ne contiennent pas d’images de ce qui est réellement horrible. Finalement c’est comme un film d’épouvante : on s’amuse à se faire peur mais surtout on ne fait pas de politique.
T’aurais une source de ce texte ou rapport ou synthèse? Ca m’intéresse. Je suis aussi quelque part perplexe ou critique. Un texte signé par la totalité des pays (sauf 2) ne peut pas être qu’un acte de si bonne volonté, il y a anguille.
Pour rappel, à l’unanimité les spécialistes
mandatés par le gouvernement Rocard sur
‘intérêt ou non de ratifier la charte, avaient
dit “non”. Et leur argumentation était de mon
point de vue fondée…
Mais le gouvernement n’avait pas tenu compte
de cette avis.
et pour une des dernières tirades historiques de ce film sur les droits de l’Homme (les droits de l’Enfant n’existant point encore) : L’école buissonnière ! de 1949…
(et toc m’sieur l’inspecteur)
Le Monde titre aujourd’hui :
La convention sur les droits de l’enfant toujours mal appliquée en France
Google s’intéresse lui aussi aux droits de l’enfant :
Planet’anim publie aujourd’hui l’article Les Droits de l’enfant fêtent leur 25 ans.
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