Sur cette autre mythe qui permet d’asservir les enfants, d’en faire les jouets de fantasmes de ceux qui se prĂ©tendent “Ă©ducateurs” :
”Le mythe de l’innoncence enfantine, comme celui de l’innoncence fĂ©minine apparue Ă la mĂȘme Ă©poque, est une arme insidieuse qui epose plus durement encore les “innoncents” Ă la rĂ©pression, dĂ©s lors qu’ils contreviennent Ă la “sage” image d’eux-mĂȘmes qu’ils sont tenus d’endosser”.
La domination adulte – Yves Bonnardel
C’est particuliĂšrement vrai s’agissant de sexualitĂ© (et là ça rejoint cet autre mythe qu’est la pĂ©riode de latence)
Ce qui gĂšne dans la sexualitĂ© des enfants, c’est… qu’ils en aient une !
Quand en rĂ©uninon un adulte vient dire combien il a Ă©tĂ© choquĂ© de voir Machin faire telle chose affreuse avec Bidule, j’en viens assez rapidement Ă demander aux adultes autour de la table si ils aiment eux se faire enculer ou sucer des bites : curisuement, tout le monde semblait trouver parfaitement normal de s’immiscer dans la sexualitĂ© d’enfants, mais quand il s’agit d’eux cela devient “indĂ©cent” d’interroger…
On en revient Ă l’image de cet enfant “innocent” (oĂč la version psy “la pĂ©riode de latence”), de ce qu’un enfant “normal” ne devrait pas”, c’est qu’il a vu ou subit…
J’en reviens alors Ă interroger les pratiques sexuelles des adultes autour de la table et des raions qui font qu’ils peuvent aimer se faire enculer ou sucer des bites.
ces réflexes font évidemment appel à des formatages religieux :
”La notion d’innocence a toujours eu un fort arriĂšre-plan sexuel. Elle nous vient en droite ligne du mythe de la pomme de la connaissance du jardin d’Ă©den, malheureusement croquĂ©e par adam Ă l’instigation de Ăšve et du Malin. Croquer la pomme, c’est aussi se “livrer au sexe”. En consĂ©quence de cet acte odieux, adam et Ăšve sont dĂ©chus et, entachĂ©s u pĂȘcher originel, chassĂ©s du paradis, condamner au labeur et Ă l’enfantement dans la douleur. L’innocence perdue, leur propre nuditĂ© leur fait dĂ©sormais honte… la sexualitĂ© est coupable, comme la connaissance elle est le fruit dĂ©fendu… ce fruit qui donne accĂ©s au savoir, Ă la libertĂ©, Ă la responsabilitĂ© ainsi qu’Ă la culpabilitĂ© : bref, qui signe l’accĂ©s au pouvoir, Ă la souverainnetĂ©.
En contrepoint, il semble bien que l’innoncence : la non-sexualitĂ©, le non-dĂ©sir, le non-savoir, signe la non-possession de soi.
Les enfants sont rĂ©putĂ©s innocents : ils sont a-sexuels, ils ne savent pas, ils ne peuvent discerner le bien du mal… ils ne peuvent donc dĂ©cider en toute connaissance de cause des choses importantes de la vie et sont donc placĂ©s sous le joug du pĂšre -bien placĂ© pour savoir, lui.”
En faire appel Ă cette notion “d’innocence” s’agissant des enfants, notamment s’agissant de sexualitĂ©, c’est se rĂ©fĂ©rer (consciemment ou pas, les “lašcs n’Ă©tant pas les derniers Ă faire dans le religieux) Ă cet hĂ©ritage religieux.
C’est encore une fois un des outils bien pratiques qui permettent d’asservir les enfants, en faire ce que l’on veut (et lĂ on en appelle aux fantasmes des adultes eux, bien sexuĂ©s, bien sexuels : voir la question de ceux qui se prĂ©tendent Ă©ducateur et de ce que cela veut dire de dĂ©sir sexuel (refoulĂ©) pour les enfants)
Ce sont des façons de penser l’enfance sur quoi repose notamment la justice française (mĂȘme si l’on prĂ©tend d’autres raisons) pour dire que l’enfant n’est pas “capable”, ne eput donner son consentement (par exemple s’agissant de sexualitĂ©)
C’est ce sur quoi repose l’idĂ©e mĂȘme d’Ă©ducation : cet enfant “innocent”, qui se sait pas, livrĂ©s Ă ses pulsions qu’il ne saurait maĂźtriser, qui faut amener du cĂŽtĂ© de “l’humanitĂ©”…
Sur encore cette “pĂ©riode de latence” :
Au dĂ©tour de lectures, j’apprends que cette
thĂ©orie n’est plus en “odeur de saintetĂ©”,
partout dans le monde, sauf en “France et en Argentine” (!!!)
Sur le mĂȘme sujet :
”la pĂ©riode de latence, un cas d’Ă©cole
L’histoire de la pĂ©riode de latence illustre bien combien
nos intĂ©rĂȘts concrets conditionnent notre apprĂ©hension
de la réalité, et combien cette appréhension, tout particuliÚrement
au sein de rapports de domination, tend Ă ĂȘtre autorĂ©alisatrice,
à créer pour de bon la réalité postulée au départ.
La période de latence est cette invention psychanalytique qui soutient
que l’enfant, Ă partir de 5 ans, perd l’activitĂ© sexuelle qu’il avait
jusqu’alors, qu’il met en sommeil ; c’est la pĂ©riode idĂ©ale pour le faire
travailler Ă l’Ă©cole, en se dĂ©pĂȘchant avant l’Ăąge de la pubertĂ© censĂ©
marquer au contraire, le retour des pulsions sexuelles : “l’Ăąge de la rentrĂ©e
scolaire Ă©tant fixĂ©e Ă six ans, l’enfant doit – en principe – avoir Ă cet Ăąge,
dĂ©passĂ© les stades d’Ă©volution de sa sexualitĂ© enfantine et se retrouver en
pĂ©riode de latence, pĂ©riode propice aux acquisitions de toutes sortes.” On ne
saurait ĂȘtre plus clair . Pourtant Freud lui-mĂȘme affirmait un jour :
“L’enfant est capable, bien avant d’avoir atteint la pubertĂ©,
de réaliser la plupart des exploits psychiques de la vie amoureuse (la tendresse,
le dĂ©vouement, la jalousie). L’irruption de ces Ă©tats accompagne aussi assez souvent
les sensations somatiques de l’excitation sexuelle, si bien que l’enfant ne peut
douter davantage de la connexion entre les deux.”
Voici ce que nous explique aujourd’hui Jean-Yves Hayes, pĂ©dopsychologue spĂ©cialisĂ©
dans “la sexualitĂ© enfantine” : je ne crois pas trop (Ă la pĂ©riode de latence qu’ils sont
censés traverser). Je crois que la majorité des enfants, en grandissant, continuent
d’ĂȘtre intĂ©ressĂ©s par la sexualitĂ© qui, sommes toutes est un des dynamismes-clefs de
toute vie. Mais ils apprennent Ă ĂȘtre plus discrets ! Ils savent bien que les adultes ont
un malaise par rapport Ă “ça”. ”
in : la domination adulte
de Yves Bonnardel
dans la partie “des Ăąges aux stades, des phases aux sĂ©quences”
oĂč il Ă©voque tout le dĂ©lire construit autour des “phases” que traverserait
tout enfant, dont on connaĂźt dans l’animation une expression, via ces fiches
complĂštement connes que l’on retrouve notamment sur les formations Bafa,
oĂč des crĂ©tins expliquent Ă des andouilles que “l’enfant de six ans est ainsi,
a besoin de ceci” et autres nouilleries qui font l’animation sociocul.
S’agissant de l’escroquerie “pĂ©riode de latence” :
dans Annie Hall, la scĂšne Ă l’Ă©cole oĂč Woody Allen
parle Ă travers la bouche de l’enfant qu’il fĂ»t…
Sinon sur le “la domination adulte” de Bonnardel :
Il est difficile finalement de tirer des extraits de ce livre, tant il est dense…
Et il est finalement indispensable (il devrait ĂȘtre une obligation Ă toute personne envisageant un mĂ©tier en contact avec les enfants) : dans un premier temps je me suis demandĂ© si il ne valait pas mieux se tourner vers tous les auteurs, tous les livres, toutes les pensĂ©es auxquels il se rĂ©fĂšre… en fait, il est sans doute un “hall d’entrĂ©e” vers ces diffĂ©rentes rĂ©fĂ©rences.
L’auteur cite abondamment : Holt, Illich, Christine Delphy, Catherine Baker :
”Le problĂšme, ce n’est pas le pouvoir, c’est la soumission au pouvoir” dit-elle. Nous nous soumettons parcequ’on a ancrĂ© la soumission en nous lorsque nous Ă©tions petits(…)
Il peut donc ĂȘtre cette premiĂšre approche d’une rĂ©flexion sur la place de l’enfant dans la sociĂ©tĂ©, dans la pensĂ©e collective, et surtout de son propre rapport aux enfants et aux violences “invisibilisĂ©s” (pour reprendre son terme) dont la seule raison d’ĂȘtre est celle de la loi du plus fort. La jouissance que l’on tire de la faiblesse de ces enfants Ă notre merci : parents, instit, Ă©ducateurs, animateurs, ou simples passants.. Comme une sorte de vengeance (enfin!) par procuration envers ceux qui ont violentĂ© notre propre enfance…
Tous les grands sujets abordĂ©s ces dix ans durant sur le forum sont lĂ , avec “en plus” cette historique des luttes des mineurs (enfants) dans l’Histoire, un peu partout dans le monde (Ă l’exception peut ĂȘtre de la france). En allemagne, par exemple.
Avec des constantes tout au long de ces combats :
la condition imposĂ©e aux enfants, le statut de mineur, la coercition scolaire, l’impĂ©ratif Ă©ducatif, l’obligation de la vie de famille (…)
et le droit de travailler, d’avoir une rĂ©elle autonomie, pas seulement en ayant le droit de choisir sa famille, ses relations sexuelles, d’avoir un compte en banque, de pouvoir acheter une maison (voir ici Holt et Illich), notamment “une sociĂ©tĂ© sans Ă©cole” (Illich) et “s’Ă©vader de l’enfance” (Holt)…
notamment en rĂ©fĂ©rence avec d’autres civilisations, sociĂ©tĂ©s, Ă©poques oĂč l’enfant a une rĂ©elle place dans la sociĂ©tĂ©.
Exemple, dans le maelstrom qu’a Ă©tĂ© la rĂ©volution russe de 1917, lors de la premiĂšre confĂ©rence nationale du Prolekut en 1918, une “DĂ©claration des Droits des Enfants” (qui n’a rien Ă voir avec l’abominable et gerbante “convention internationale des droits de l’Enfant” que l’on connait aujourd’hui et sur laquelle toute personne se prĂ©tendant soucieuse des enfants ne peut que chier) :
”Point 3. Tout enfant, quelque soit son Ăąge, est une personne dĂ©finie et ne doit en aucun cas ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une propriĂ©tĂ© de ses parents ni comme propriĂ©tĂ© de la sociĂ©tĂ© ou de l’Etat.
Point 4. Tout enfant a le droit de choisir lui-mĂȘme ses prochains Ă©ducateurs, de se sĂ©parer de ses parents et de s’en aller si ceux-ci s’avĂšrent ĂȘtre de mauvais Ă©ducateurs. Ce droit de quitter ses parents, chaque enfant l’a Ă tout Ăąge, et en ce cas l’Etat et la sociĂ©tĂ© doivent veiller Ă ce que ce changement n’apporte aucune aggravation dans la situation matĂ©rielle de l’enfant”.
Le point 8 concerne la participation de chaque enfant au “travail productif”.
Point 8 : L’enfant est, Ă tous les Ăąges de sa vie, mis sur un pied d’Ă©galitĂ© avec l’adulte majeur, dans ses libertĂ©s et ses droits (…)
Evidemment mis au placard par la confĂ©rence…
Tout cela fait rĂ©fĂ©rence en France Ă plein de sujets, comme le droit de fuguer, le devoir pour les adultes d’aider les enfants fugueurs (rĂ©primĂ© par notre systĂšme français Ă gerber, patrie Ă gerber) les 98°/° d’enfants violĂ©s, torturĂ©s, violentĂ©s d’une façon ou d’une autre, dans les familles en toute inpunitĂ©, avec l’aide de l’Etat français, le droit de refuser l’Ă©cole et ses tortionnaires du quotidien, etc…
Ca fait du bien de lire des enfants qui s’expriment librement, qui disent ce que seraient ces “fameux besoins”, tellement loin des andouilles qui font par exemple l’animation sociocul et qui prĂ©tendent s’en rĂ©fĂ©rer Ă ces “besoin de l’enfant” (cet enfant mis au singulier, bien Ă©videmment)
Pour ce qui est du “La domination adulte” de Yves Bonnardel
J’ai envie de dire “pas grand chose de nouveau” … et Ă la fois :
indispensable : en dehors de ce trĂšs intĂ©ressant “historique” des
luttes enfantines, l’auteur “centralise” des conceptions parfois un
peu “Ă©parpillĂ©s” ou difficiles d’accĂšs (livres datant des annĂ©es 70…)
Il “rĂ©actualise la lutte”, fait rĂ©fĂ©rence Ă diffĂ©rents domaines de recherches
On retrouve toutes les grandes thématiques déjà rencontrées si
l’on a lu les auteurs maintes fois citĂ©s sur le site (et qu’il
site lui-mĂȘme, comme des inspirateurs)
On pose la question encore de ce que cette “enfance”
est quelque chose de relativement récent :
L’histoire et la sociologie nous enseignent pourtant aujourd’hui que
l’enfance telle qu’on la connaĂźt, telle qu’on l’imagine et qu’on la construit,
cette enfance-lĂ est une crĂ©ation relativement rĂ©cente de nos sociĂ©tĂ©s (…)
”Cette dĂ©pendance enfantine qui est invoquĂ©e ici demande elle-mĂȘme Ă ĂȘtre
clarifiĂ©e. Est-elle intrinsĂšque Ă une “condition enfantine” ? PassĂ©s nos premiĂšres annĂ©es,
lorsque nous savons parler et marcher, existe t-il une dépendance enfantine
qui serait caractĂ©ristique d’une nature enfantine, qui serait essentielle dans la dĂ©finition
de “l’enfant” ? Ou bien une telle nature n’existe-t-elle pas, et cette dĂ©pendance est-elle de nature
sociale, juridique, politique ?”
(ce qui renvoie ici Ă©videmment Ă Holt notamment)
L’auteur ne diffĂ©rencie pas non plus enfants et adolescents (pubĂšres et impubĂšres)
Il s’appuie sur cette “historique” pour s’attacher Ă reprendre le point de vue des enfants,
et non le point de vue des adultes (et enfants téléguidés)
”je prĂ©sente Ă la fois un historique et un Ă©tat des lieux actuel de de la domination adulte,
cette domination totalement banalisée que nous exerçons au quotidien, dont on se rendra
compte qu’elle est marquĂ©e particuliĂšrement du sceau de la violence et de la contrainte.
On verra aussi qu’elle n’est en rien inĂ©vitable, ni juste, ni normale, qu’elle n’a pas toujours
existĂ©e sous sa forme actuelle et qu’elle ne peut pas ĂȘtre apprĂ©hendĂ©e uniquement comme
une suite de relations simplement inter-individuelles : elle constitue bel et bien un systĂšme
politique.”
Et les grands classiques des luttes enfantines : droit de travailler, droit Ă refuser l’Ă©ducation,
Ă choisir oĂč vivre (hors la famille)… bref, Ă Ă©chapper Ă cette domination.
Il oublie (volontairement) la question au droit Ă une sexualitĂ© libre, de part ce qu’est notre
société, son intolérance et ses délires modernes et ancestraux sur la sexualité.
— en cours de rĂ©daction —-.
J’ai retrouvĂ© l”auteur et le livre dont je parlais je ne suis plus oĂč : 5-12 ans : les enfants et leur enfance de Michel Richard. lecture “de hasard” surtout prĂ©texte Ă des rĂ©flexions autres.
Au delĂ des Ă©vidences, de ce qui ne semble plus ĂȘtre besoin d’ĂȘtre dĂ©battu sur le forum :
”C’est Ă l’Ă©cole qu’ils apprennent Ă devenir ce modĂšle “adulte-rationnel-productif”, Ă ĂȘtre dĂ©possĂ©dĂ©s de leur enfance. Un renoncement forcĂ© ? Ca c’est la logique Ă©conomique ultre-libĂ©rale dans laquelle nous sommes, c’est son rĂ©sultat le plus nĂ©gatif sur les enfants et sur l’enfance.”
le livre repose sur le “concept” :
les enfants : réalité objectivable (objets de science et de technique)
l’enfance : rĂ©alitĂ© transcendante (objet de sens et de pensĂ©e)
Et de ce qu’il est nĂ©cessaire de sĂ©parer ces deux “antitĂ©s” pour parler de l’enfance (et des enfants)
J’en ai retenu surtout que je crois de moins en moins Ă la rĂ©alitĂ© de cette “pĂ©riode de latence”…
Qu’il s’agit lĂ avant tout d’un fantasme adulte…
Si ce qui est “latent, c’est ce qui est “invisible”, que l’on cache, ce concept ne concerne les enfants quand prĂ©sence des adultes. Ce n’est pas quelque chose “d’intĂ©rieur”, mais une obligation dĂ»e Ă la prĂ©sence des adultes, Ă la sociĂ©tĂ© reconnue des adultes… et qui n’a plus lieu d’ĂȘtre en l’absence des adultes (et non pas façon connement “sa majestĂ© des mouches”, Ă©videmment)
Ce qui est le cas par exemple s’agissant de sexualitĂ©. Lorsqu’ils sont “entre eux”, Ă©videmment que les enfants vivent leur sexualitĂ© (puisqu’ĂȘtres sexuĂ©s et sexuels)
Il n’y a donc pas de “refoulement”, au sens “contrainte” extĂ©rieure, que l’on s’impose Ă soi : l’enfant renoncera (partiellement et momentanĂ©ment) principalement Ă certains
jeux (je) (pulsions ?) parce que l’adulte est lĂ , que lĂ n’est pas une situation “intime”, qu’il a la conviction aussi que cela ne “regarde pas” les adultes… (tout comme la sexualitĂ© des adultes ne concerne en rien les enfants)
(Et s’agissant de la sexualitĂ©) toute personne capable d’observer Ă minima les situations de notre mĂ©tier, savent que cette sexualitĂ© s’exprime, “partout”, “tout le temps”, entre enfants-enfants, mais aussi adultes enfants (ici les animateurs)
La sexualitĂ© (la pulsion sexuelle) n’est pas tue : elle est exprimĂ©e “autrement”.
Cette “latence” ne serait pas censĂ©e concerner le trĂšs jeune enfant, et finirait avec l’arrivĂ©e de la pubertĂ©… j’y vois surtout un rapport Ă©vident : cet enfant d’avant la capacitĂ© Ă se soumettre Ă l’autoritĂ©, et cet ado qui Ă©chappe peu Ă peu au contrĂŽle des adultes, plus que des ĂȘtres qui seraient guidĂ©s par leurs pulsions (sexuelles ici)
Je ne crois pas non plus que cette “pĂ©riode de latence” soit une pĂ©riode de “stabilitĂ©” (en opposition aux deux pĂ©riodes qui l’entoure, pĂ©riode de “crises” (la petite enfance “capricieuse” et l’adolescence tumultueuse) La aussi notre expĂ©rience dans ce mĂ©tier nous montre en quoi cette pĂ©riode n’a rien de “stable”. DĂ©sirs de haine, de mort… non seulement prĂ©sents mais exprimĂ©s.
A relire alors sur ce sujet : Lacan, “grand dĂ©fenseur” de cette idĂ©e… Sublimation, dĂ©couverte du symbolisme…
Ca a l’air effectivement trĂšs intĂ©ressant…
Avec des discours pas inconnus pour ceux qui fréquentent
rĂ©guliĂšrement le forum…
De la remise en cause de cette totalitaire Convention Internationale des Droits de lâEnfant,
Ă celle des “pĂ©dagogies modernes”, cette Ă©ducation “humaniste (l’Ă©ducation tout court), la question centrale de l’isolement
des enfants dans notre sociĂ©tĂ© (Holt, Illich…), la question de la soumission au chef…
Mais surtout, ce quâil y a Ă retenir du livre, câest que la domination adulte est un systĂšme social dâoppression qui reste Ă visibiliser en tant que tel pour quâil puisse ĂȘtre combattu, quâil faut attaquer politiquement, et pas seulement tenter dâamender dans notre sphĂšre privĂ©e ou professionnelle.
Mais on peut déjà ici penser cette violence dans notre sphÚre professionnelle, cette violence omniprésente
dans tout accueil enfants, dans tout lieu oĂč il y a des animateurs enfants, et de ce que cette violence leur estt invisible
Ă toutes ces personnes soit disant Ă l’Ă©coute de ces enfants..
Et pour faire Ă©cho Ă d’autres Ă©changes sur le forum, intĂ©ressant aussi d’aller
fouiner du cĂŽtĂ© de cette “communication non violente” (qui comme coca cola ou macdo est
une marque dĂ©posĂ©e) et de ce qu’il peut y avoir de totalitaire derriĂšre de “belles idĂ©es, des
affirmations humanistes…
Dont on peut, Ă juste raison, y voir des traits de similitudes avec les sectes…
OĂč il s’agit de mettre en place des “structures gouvernementales et civiles qui…”
Pour ceux qui aime les outils magiques, ceux qui vous permettent de ne pas
vous poser de question dans votre vie, vous dit quoi faire, comment quoi penser, comment…
Laissez-vous guider : d’autres ont pensĂ© pour vous…
avec plein d’Ă©tapes Ă suivre, pas Ă pas, des tableaux, des chĂ©mas,
des dessins comme le “bonhomme OSBD”, le genre de documents tout cuits comme
on les adore sur les Bafa, comme l’utilisation de ce que serait les traits
caractĂ©ristiques d’animaux pour enjoindre les personnes Ă se ranger dans
l’une de ces cases : chacal, girafe, vous savez le genre d’Ăąneries oĂč
on met 4 affiches aux 4 coins de la piĂšce et oĂč les gens doivent s’autoĂ©valuer
et choisir l’un de ces coins (des dĂ©marches Ă appliquer jusqu’Ă votre maniĂšre de parler….
OĂč l’on reparle d’Ă©valuation, oĂč l’on critique le pouvoir tout en ayant comme but ultime ce pouvoir,
OĂč l’on prĂ©tend ne pas avoir d’accointance avec une religion mais oĂč le gourou premier se rĂ©fĂšre dans ses
ouvrages notamment Ă l’Ă©vangile…
Bref, pour ceux qui ont besoin d’un tableau pour vivre, pour vivre avec les autres…
Et pour les autres, on trouve facilement des critiques de ces prĂȘt Ă penser :
Dans le journal “la libre Belgique” qui se moque de ces pratiques :
« Ne dites plus : « Tu ne m’Ă©coutes jamais ! », dites : « Lorsque je parle, pourrais-tu avoir l’Ă©lan d’attendre que j’aie fini avant de prendre la parole Ă ton tour pour rĂ©pondre ainsi Ă mon besoin d’expression ? » »
Quand Ă l’utilitĂ© de la “mĂ©thode”, elle a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ© par un scientifique quĂ©bĂ©cois :
(…) il n’existe aucune synthĂšse d’Ă©tudes scientifiques pouvant conclure Ă l’efficacitĂ© ou Ă l’utilitĂ© de la CNV (…)
Re-sinon : quelques pistes sur internet :
la CNV est-elle le summum de la manipulation bienveillante …
La Communication NonViolente au risque de la manipulation ?
Putain, la communication non violente, ça me gave !
LES ĂCUEILS DES TECHNIQUES DE COMMUNICATION NON-VIOLENTES
Et toujours totalement au hasard sur internet, un forum anarchiste :
Le but, il n’y a pas.
Sauf que la derniĂšre fois que j’ai croisĂ© un prĂȘcheur de la CNV (Communication Non Violente) :religion: c’Ă©tait un spĂ©cialiste de la violence verbale. Pas dans le ton ou les injures. Non, le monsieur Ă©tait poli, bien Ă©levĂ© et toussa.
Par contre, c’Ă©tait un menteur de la pire espĂšce, capable de “faire couper la tĂȘte” Ă n’importe qui avec ses paroles mielleuses, entre autres.
Le groupe ne pouvait que respecter cet individu, car au premier coup d’oeil entre un mĂŽssieur si poli, cultivĂ©, instruit avec plein de rĂ©fĂ©rences livresques, qui de plus prĂȘche la CNV, tous se faisaient vite une opinion sur celui qui au contraire (celui qu’allait “se faire couper la tĂȘte”) qui criait et l’injuriait (parce que seul Ă savoir que le CNV ‘iste mentait).
Ah ! Les belles idĂ©es “humanistes” une fois confrontĂ©es Ă la rĂ©alitĂ© de l’humanitĂ©…
dans la continuité de moilapa sur un autre post, une petite pépite sortie en septembre 2015, pour 18 euro !!
“Vous ĂȘtes probablement de celles et ceux qui considĂ©rez lâenfant comme une personne, le respectez en tant que telle, pensez le laisser sâĂ©panouir le plus librement possible dans les choix quâil fait. Et bien, attendez-vous quand mĂȘme Ă recevoir une claque Ă cette lecture !”
Merci Crevette… Du coup, je vais pouvoir rajouter ce que je suis en train de lire…. (‘font chier Ă toujours sortir des bouquins qui
questionnent notre mĂ©tier, notre pratique, notre rapport aux autres, soi…)
moilapa a Ă©crit :
Ne sachant plus oĂč est le post sur les suggestions de lectures…
Bibliographie Education Populaire/Animation
(fusionné)
Ne sachant plus oĂč est le post sur les suggestions de lectures…
J’ai assistĂ©, par accident, Ă une confĂ©rence il y a quelque jours :
Pourquoi les bĂ©bĂ©s jouent ? par Laurence Rameau…
Je ne sais pas ce que valent ses livres (je vais m’y mettre) ,
mais cette soirée était vraiment intéressante.
Ses réflexions faisant écho a bien des problématiques soulevées
avec les Ăąges qui nous concernent ici.
Ont Ă©tĂ© abordĂ©s des sujets comme les animateurs et ce qu’il pouvait y avoir
de nĂ©faste Ă la seule prĂ©sence des animateurs (avec le problĂšme mĂȘme
de ce terme” animateur”, ce qu’il a dĂ©jĂ en lui de nĂ©faste), la question du jeu
(du jeu forcĂ©ment libre et de tout le reste qui n’est de fait pas jeu …), la question
de la maltraitance (la violence) présente dans tous ces
accueils enfants, et cette cécité des adultes vis à vis de cette violence dont ils sont
pourtant tous les producteurs… plein d’autres
thĂ©matiques trĂšs intĂ©ressantes abordĂ©es sur le forum Ă un moment ou un autre…
Avec appui sur des récentes études neurologiques pour dire par exemple combien
il est criminel de priver les enfants de jeux, des dégùts faßts sur le cerveau des petits
par les comportements et logiques de ces accueils de groupes d’enfants (crĂȘches en premier lieu)
Quelqu’un connaĂźt-il cette auteur ?
Shaaa a Ă©crit :
En juillet, devrait paraĂźtre un ouvrage collectif sur l’animation : Regards sociologiques sur lâanimation coordonnĂ© par JĂ©rĂŽme Camus et Francis Lebon (chez la Documentation française – Fonjep).A priori, ce seront les contributions d’un ancien colloque oĂč on retrouverait des articles de Elisa Herman, Vanessa Pinto, Francis Lebon, JĂ©rĂŽme Camus, Marjorie Glas, Thibaut Menoux…
ludou a écrit un résumé du bouquin
Hop ! C’est lui !
Et ben, il est pas mal du tout, intĂ©ressant surtout quant Ă la construction du mĂ©tier depuis la perspective du travail, liaison avec le monde associatif, le rapport avec d’autres rĂ©alitĂ©s professionnelles proches… manque peut ĂȘtre d’un peu d’analyse de terrain et des pratiques (mais peut ĂȘtre que cela arrivera dans un tome II ? Faut espĂ©rer… !)
Shaaa a Ă©crit :
En juillet, devrait paraĂźtre un ouvrage collectif sur l’animation : Regards sociologiques sur lâanimation coordonnĂ© par JĂ©rĂŽme Camus et Francis Lebon (chez la Documentation française – Fonjep).A priori, ce seront les contributions d’un ancien colloque oĂč on retrouverait des articles de Elisa Herman, Vanessa Pinto, Francis Lebon, JĂ©rĂŽme Camus, Marjorie Glas, Thibaut Menoux…
paru :
Regards sociologiques sur lâanimation, La Documentation française,
Sous la direction de JĂ©rĂŽme Camus et Francis Lebon
1. Histoires dâanimation
« L’animation » nâĂ©merge vĂ©ritablement que dans les annĂ©es 1960. LâĂtat, le monde associatif et les mairies soutiennent alors le dĂ©veloppement professionnel de ce secteur, notamment par la conception dâĂ©quipements socio-Ă©ducatifs et le financement de postes d’animateur et de directeur. Beaucoup d’histoires de l’animation Ă©grainent des dates de crĂ©ations associatives et ministĂ©rielles ou bien accordent une place trop importante aux diplĂŽmes professionnels du secteur. Les contributions rĂ©unies ici invitent Ă Ă©largir la focale d’observation. Il sâagit de prendre en compte trois univers qui, plus ou moins voisins de l’animation, ont contribuĂ© Ă la construire au fil du temps : l’action culturelle, les colonies de vacances et la Ligue de l’enseignement, principale association « satellite » du ministĂšre de l’Ă©ducation nationale. Il faudrait bien sĂ»r poursuivre le travail d’enquĂȘte en Ă©voquant lâencadrement des activitĂ©s physiques et sportives, la formation des dâadultes ou bien encore l’Ă©ducation spĂ©cialisĂ©e. NĂ©anmoins, plusieurs enjeux peuvent d’ores et dĂ©jĂ ĂȘtre mis en Ă©vidence.
L’histoire de l’organisation des colonies de vacances met en lumiĂšre un certain nombre de traits qui irriguent aujourdâhui encore le monde de l’animation : la place centrale du monde associatif et des rĂ©seaux militants (politiques et religieux), lâespoir placĂ© dans l’encadrement de la jeunesse (un public « cible »), la volontĂ© de favoriser la socialisation et lâapprentissage (en particulier de la citoyennetĂ©), une ambition rĂ©formatrice (du monde scolaire, etc.).
Dans les annĂ©es 1960, lâĂtat entĂ©rine la distinction entre le secteur « culturel » et le secteur « socioculturel » ou des « loisirs ». CensĂ©es incarner lâexcellence artistique, les Maisons de la culture, par exemple, se dĂ©finissent contre lâĂ©ducation populaire, ce qui tend Ă resserrer lâespace des agents culturels autorisĂ©s. Dans le secteur culturel, les fonctions que recouvrait lâappellation dâ« animateur » dans les annĂ©es 1960 se retrouvent aujourdâhui, pour partie, sous de nouvelles dĂ©nominations : chargĂ© de relations avec les publics, mĂ©diateur culturel, spĂ©cialiste de lâadministration culturelle, agent de dĂ©veloppement culturel, etc.
Pour la Ligue de lâenseignement, grande association de jeunesse et dâĂ©ducation populaire, lâanimation est une question plutĂŽt secondaire car cette organisation est jusque dans les annĂ©es 1980 dominĂ©e par les instituteurs, avant qu’elle ne recourt Ă des formes d’emplois prĂ©caires pour assurer ses fonctions d’animation.
Ces trois focus invitent donc Ă prendre en compte l’Ă©volution des rĂ©fĂ©rentiels et des territoires « cousins » de l’animation qui ont souvent, Ă prĂ©sent, leurs propres agents et parfois mĂȘme leurs propres « intellectuels organiques » : l’Ă©ducation nationale, la culture, les loisirs, l’insertion, l’intervention sociale, l’Ă©conomie sociale et solidaire, la formation tout au long de la vie, etc.
2. « Ătre fait pour lâanimation », quâest-ce que ça veut dire ?
Lorsque lâon tente dâanalyser ce qui fait le cĆur du mĂ©tier dâanimateur, par delĂ ses multiples dĂ©clinaisons, on ne peut faire lâimpasse sur le fait, maintes fois exprimĂ©, quâil ne sâagit pas tout Ă fait dâun mĂ©tier comme les autres. De lâimmanquable « jâadore les enfants » des animateurs BAFA Ă la volontĂ© de « travailler avec de lâhumain » en passant par « lâenvie de faire bouger les choses », « dâĂȘtre utile », câest dâabord le sentiment dâĂȘtre « fait pour ça » qui se dit dans ces milles et unes formulations. Les contributions rassemblĂ©es ici tentent donc de comprendre cette sorte de moteur ressenti par lâindividu dans lâexercice des fonctions dâanimateur.
Lâobjet pourrait paraĂźtre anecdotique, il est pourtant incontournable : si lâanimation nâa pas le monopole de la vocation dans le rapport au mĂ©tier (on la retrouve chez les prĂȘtres, les sages-femmes, les enseignants et chez bien dâautres travailleurs sociaux), ce sentiment dâĂȘtre « fait pour ça » a quelque chose de spĂ©cifique, de propre Ă lâanimation, et permet ainsi de la dĂ©finir. La relation aux publics, faite de proximitĂ© comprĂ©hensive et dâeffacement, les formes de don de soi, ou pour le dire autrement, lâimpĂ©ratif de « donner de sa personne », ou encore les façons de transformer un intĂ©rĂȘt personnel en mode dâintervention, constituent bien les pratiques assez ordinaires des animateurs aux travers desquelles cette vocation est mobilisĂ©e et « motive » davantage que ne sauraient le faire des raisons plus « externes » comme le salaire et les conditions d’emploi. La place du savoir doit aussi ĂȘtre questionnĂ©e car les oppositions entre animation et Ă©cole sont souvent prĂ©sentĂ©es de façon trop rapide : elles traversent en rĂ©alitĂ© l’intĂ©rieur mĂȘme du monde enseignant ainsi que l’espace de l’animation.
Parfois dĂ©signĂ©e comme un « esprit », une « Ăąme », la vocation pour lâanimation permet Ă celles et ceux qui la partage de dĂ©finir la qualitĂ© de leur mĂ©tier, de leurs actions. Mais elle rend Ă©galement possible dâen exclure ceux qui, au contraire, « ne sont pas fait pour ça ». Et Ă lâopposĂ© des discours ordinaires qui voit dans lâajustement au mĂ©tier une sorte de miracle individuel grĂące auquel lâindividu fait ce pour quoi il est fait, la sociologie montre que cette vocation produit dâabord une sĂ©lection Ă base sociale.
Elle pose Ă©galement la question, non moins Ă©pineuse, de la continuitĂ© de lâanimation : si le mĂ©tier ne se rĂ©sume quâen lâexpression des qualitĂ©s individuelles, alors il y aurait autant dâanimations que dâanimateurs. Le parcours de permanent prĂ©sentĂ© dans cette partie montrera que la vocation fait plus que sâaccommoder dâun contexte institutionnel indĂ©pendant des volontĂ©s individuelles, puisquâil contribue Ă lui donner son sens.
3. Comment le terrain conditionne-t-il lâaction des animateurs ?
Le cadre dâexercice des fonctions dâanimateur, quâil sâagisse dâun centre social, dâun EHPAD, dâun ALSH ou tout autre, constitue une rĂ©alitĂ© se prĂ©sentant souvent comme paradoxale dans le discours des animateurs. Ce mĂ©tier de la « relation », de lâ « humain », semblerait pouvoir se passer de cet environnement institutionnel. Et pourtant, pas un animateur ne fait lâĂ©conomie dâun commentaire sur « sa structure », jusque dans sa façon de se prĂ©senter. Lâanimateur se dit ainsi souvent « de » ou « en » quelque chose, MJC, « colo », FJTâŠ
Câest que, contrairement Ă la vision spontanĂ©e qui pense lâanimateur dans sa relation avec « son public », il tire Ă la fois sa lĂ©gitimitĂ©, ses modalitĂ©s dâaction et ce qui constitue le sens mĂȘme de son intervention du cadre institutionnel qui le mandate. Comprendre ce cadre, ces effets sur les fonctions dâanimateur, semble donc indispensable.
Ce contexte, câest dâabord celui qui englobe les structures : quels que soient les « finalitĂ©s » et les « objectifs » affichĂ©s, plus ou moins Ă©mancipateurs, les animateurs n’Ă©chappent pas complĂštement Ă lâordinaire des rapports sociaux. Les rapports de genre sont de ceux-lĂ et posent un paradoxe bien difficile Ă rĂ©soudre au quotidien : comment se fait-il que les individus souvent parmi les plus favorables Ă lâĂ©galitĂ© de genre (jusquâĂ en faire des thĂšmes dâanimation) contribuent-ils Ă reproduire les inĂ©galitĂ©s sociales entre les sexes dans leurs pratiques professionnelles quotidiennes ?
Mais le cadre institutionnel, câest aussi celui qui conditionne les pratiques, encadre lâencadrant, parfois Ă son insu. A ce propos, de nombreux discours se limitent Ă une vision binaire : dâun cĂŽtĂ©, la bureaucratie contraignante, lâinstitution rigide, de lâautre, la souplesse, lâadaptabilitĂ© et les idĂ©aux Ă©mancipateurs. Les contributions prĂ©sentĂ©es ici mettent en Ă©vidence que les choses sont sans doute plus complexes que cette opposition pour le moins caricaturale.
Les rapports entre bĂ©nĂ©voles et professionnels en sont un bon exemple. Suffit-il dâĂȘtre employĂ© professionnellement par une structure pour ne plus ĂȘtre militant ? Les intervenants non-salariĂ©s ne sont-ils pas, parfois, plus compĂ©tents que les professionnels ? Si ces questions semblent insolubles, câest sans doute dâabord parce quâelles mobilisent des façons de penser spontanĂ©es tellement Ă©videntes quâelles empĂȘchent de comprendre autrement le rapport de lâanimateur Ă son mĂ©tier.
Autre dimension envisagĂ©e ici, celle des façons dont lâindividu sâajuste Ă son contexte dâexercice, comment il en vient Ă devenir lui-mĂȘme un Ă©lĂ©ment de lâinstitution. Les politiques de la ville constitue un contexte institutionnel consensuel que tout porte Ă percevoir comme a-politique. Mais ne peut-on pas voir dans la responsabilisation de lâindividu, Ă travers les injonctions typiques dâune certaine « pĂ©dagogie du projet » à « se prendre en main », à « ĂȘtre acteur », une vision Ă©minemment politique de la sociĂ©tĂ© ? Sâagit-il toujours dâ« a-politisme » lorsque lâanimateur faisant la promotion de la « citoyennetĂ© » ou du « lien social », enferme son public dans des identitĂ©s prĂ©construites (« jeune », « immigrĂ© », « vieux », « demandeur dâemploi », « handicapĂ© ») qui dĂ©signent autant des catĂ©gories de population que des problĂšmes quâil prĂ©tend rĂ©soudre ?
Depuis plusieurs annĂ©es maintenant, ces questionnements autour, pourrait-on dire, de la dimension politique de lâanimation, sont de nouveau dâactualitĂ©. Les grandes fĂ©dĂ©rations semblent avoir retrouvĂ© lâusage de lâexpression « Ă©ducation populaire ». Les SCOP dâĂ©ducation populaire en ont fait une catĂ©gorie Ă travailler, Ă actualiser, Ă mobiliser, Ă traduire en dispositif. Et loin des pĂ©titions de principes et des termes creux, la derniĂšre contribution montre que si lâanimation veut se rĂ©armer pour penser son action, le dĂ©bat doit assumer sa dimension politique et accepter les lignes de clivages quâil gĂ©nĂšre. Dâautres façons de penser lâanimation sont alors possiblesâŠ
Un blog remplit de ressources….
En juillet, devrait paraĂźtre un ouvrage collectif sur l’animation : Regards sociologiques sur lâanimation coordonnĂ© par JĂ©rĂŽme Camus et Francis Lebon (chez la Documentation française – Fonjep).
A priori, ce seront les contributions d’un ancien colloque oĂč on retrouverait des articles de Elisa Herman, Vanessa Pinto, Francis Lebon, JĂ©rĂŽme Camus, Marjorie Glas, Thibaut Menoux…
Sur les cours de récré:
http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2015/02/25/l-enfance-cote-cour_4579366_4497186.html
Un petit nouveau sur l’Ă©ducation populaire et l’autogestion pĂ©dagogique.
(et il a un site assez fourni : http://www.hugueslenoir.fr/education-permanente-et-populaire/ )
http://www.franceculture.fr/2014-12-30-introspection-dix-intellectuels-explorent-la-crise-en-nous
Dans cette sĂ©rie, une intervention de Lepage⊠qui fait du LepageâŠ
Un nouveau livre sur les colos de Mathias Gardet, professeur de sciences de l’Ă©ducation et historien Ă Paris 8. Il a notamment travaillĂ© sur les “chateaux du social” et la fĂ©dĂ©ration des pupilles de l’enseignement public.
http://www.cherche-midi.com/theme/Les_Colonies_de_vacances-Mathias_GARDET_-9782749134888.html
Aussi, il a été interviewé sur RFi avec de longs extraits issus des archives du PAJEP.
http://www.rfi.fr/emission/20141206-vacances-colonies-enfants-gardet-sourice-ina-fongep/
Et pourquoi pas une BD sur l’analyse de pratiques socioculturelles ?
Pas mal pour rĂ©flĂ©chir Ă la question du projet, Ă la place des enfants dans ces projets ci, aux rapports hiĂ©rarchiques et institutionnels dans l’univers de l’animation, aux conditions de [sur]vie dans ce mĂ©tier… tout cela, avec des tous beaux dessins et un rythme lĂ©ger !
Une bonne piste Ă suivre (je crois, surtout, pour des personnes en formation et pratique d’animation professionnelle)