Donc, voilà :
Au contraire de la vidéo, si on veut que cet atelier soit plus adapté à des enfants, à la première étape, faire une base en une seule partie, que ce cela soit à partir d’un patron de l’anim’ ou selon le délire des gosses (et pour les raisons données sur le post précédent)
Deuxième étape, là l’atelier est encore dirigé, mais déjà les enfants peuvent faire selon leurs délires. Tout papier brillant fera l’affaire. Après, selon les finances de l’accueil…
Et à partir de là, chacun son petit délire : ne proposer plus de directives : mettez à disposition des gamins tous les “bidules” que vous avez dans les placards. Ici, j’ai mis des petites fleurs, des perles…
Pour les lettres : au contraire de la vidéo où le type les découpe (bonjour le travail pour les gamins) j’ai trouvé un pot de lettre en mousse (créamousse) dans une boutique à deux euros. Passés à la peinture dorée. Chaque gamin pourra alors inscrire son prénom dans sa ceinture.
Autre gros gain de temps et de facilité : les petits “trucs brillants” qui entourent, au lieu de coller des paillettes une à une, il existe des paillettes déjà reliées qui se vendent au mètre.
N’amenez pas de photo de “vraies” ceintures : laissez les gamins partir sur leurs délires. Je n’ai pas respecté le visuel des ceintures trouvés sur internet, et c’est tout aussi sympa.
Cet atelier pouvant être ouvert à tous, y compris les filles, proposez leur aussi l’idée : y a moyen de se faire des ceintures de fées qui brillent, avec paillettes…
Ceinture avec du carton et des sacs poubelles… c’est dommage de faire du pas beau qui va casser tout de suite avec les gosses…
Sinon, la vidéo : déjà remplacer les aggraffes par de la colle de contact. Notamment pour les raccords entre le rond central et les pièces sur les côtés évidemment trop fragiles. Surtout sur la mousse qu’il utilise : de la créamousse.
Cette mousse est d’ailleurs trop cher pour un atelier avec ne serait-ce que dix gamins.
A la place : un tapis de gym (les machins dont on se sert pour le camping) à 2 ou 3 euros pour tout le groupe.
Bon, j’utilise une matière bien plus intéressante que je récupère gratuitement en grande quantité : du plastazote (très dure à trouver, mais si tu viens sur Toulouse je t’en récupère si ça t’intéresse pour tes mômes) en 5mm d’épaisseur.
Sinon, effectivement, velcro. Mais ne pas prendre de l’autocollant comme le gars : évidemment cela semble le plus simple, mais dans la pratique pour les costumes, tu mets et tu enlèves deux fois et l’un des bouts se décolle et part avec l’autre côté. Donc collage colle de contact, du genre costaud (la couture étant presque impossible sur ces matières)
(je suis en train de faire un modèle)
Mais je vois une différence (mais peut-être que je me trompe encore, qui sait…) entre deux groupes qui s’affrontent car ils ont des objectifs divergents (conquête d’un territoire, d’un pouvoir, d’une squaw…) et deux individus tout seuls (!!) qui n’ont pour but que de casser celui qui est en face.
Je crois en effet que tu te trompes.
D’abord parce qu’au catch, les affrontements à plus de deux sont monnaie courante… les scénarii incluent alliances, trahisons, combats groupés, etc.
Ensuite, justement, parce qu’il y a bien plus que de la bagarre pure (ça, c’est la boxe) avec pour seul but de casser la gueule de celui qui est en face.
Quand (attention, langage technique) à Wrestlemania XXII on voit l’affrontement Triple H-John Cena, le premier apparaît en barbare sanguinaire, Conan le destructeur, fourrure, couronne, sceptre, thème d’introduction “King of Kings”, chorégraphie… Le second, gangster londonien de l’entre-guerre, débarque en voiture d’époque, entouré de ses hommes de main, tirant à la mitraillette…
C’est bien plus que de la boxe, c’est du théâtre, du grand spectacle, des cascadeurs qui viennent effectuer leurs prouesses sur scène, étaler leurs muscles et incarner un personnage, le barbare, l’homme masqué vengeur (Rey Mysterio), le zombie fossoyeur (Undertaker)…
Ce qu’il y a de fascinant dans le catch, c’est le succès avec lequel il se développe chez les jeunes, malgré la large réprobation qu’il suscite. Les reportages télévisuels conditionnent très bien, apparemment, parents et animateurs, pour leur faire croire à un spectacle ultra-violent, sanguinaire, dangereux pour l’enfant, qui amène la violence dans les cours de récréation…
On critique un affrontement à deux individus, “tout seuls (!!) qui n’ont pour but que de casser celui qui est en face. “, et on oublie qu’à notre époque, on a été passionné par les trente épisodes (!!!) de DBZ sur le combat entre Sangoku et Freezer…
Je me demande dans quelle mesure la réprobation du catch est, chez les enfants, cause de la fascination qu’il a sur eux.
Aujourd’hui j’ai amené sur mon claé (CP-CE1) des coloriages de catch… Première fois que je me penche sur les coloriages, pour constater qu’ils bouffent du Walt Disney-Père Noël – autres personnages cucul la praline depuis le début de l’année.
Le catch, peut-être aussi une manière de signifier sa lassitude du monde de l’enfance rose et innocent qui leur est proposé à longueur de temps? Une émission qui n’est pas un dessin animé, perçue socialement comme “violente” (autrement dit : où on fait la bagarre), avec des héros réels, filmés sans trucage… une porte d’entrée sur le monde des adultes ?
En tout cas, ils essayaient de chourer les coloriages tellement ils leur plaisaient… (Transformers et coloriage magique fonctionnent bien aussi, mais c’est un autre sujet).
Et pour ceux que ça intéresse, on fait des très belles ceintures de catch avec du carton, du sac poubelle (l’intérieur noir est d’un effet surprenant !), du scotch et des agrafes… (et, pour les motifs, un coloriage de catch, ou des motifs en papier d’alu…)
Pour quelque chose de plus évolué, un tuto en anglais (mais très compréhensible) très bien fait ici : http://www.youtube.com/watch?v=XkP105_10m8&feature=related
Oui, d’accord. Mais j’ai déjà dit que je me contrefoutais de ce genre d’état d’âme.
Mais quel rapport avec le terme utilisé de d”hypocrisie” ?
Sinon, parce que tu ne vois pas le lien entre tous ces sujets ? Cela me semble pourtant évident.
Et il me semble qu’au contraire bien parler du débat d’ici : le problème n’est pas le catch ou autre produit de consommation, le regard négatif et de refus qu’on les animateurs sur ces modes de cours de récré, mais la capacité des encadrants à avoir d’abord eux-mêmes une réflexion sur leur propre consommation. Où ils en sont eux-mêmes de leur rapport à cette société de consommation, avant de pouvoir dire ce qui est “bien” ou “pas bien” dans ces modes éphémères.
Bien entendu que ce débat sur le regard des animateurs sur une mode d’enfants (et les critiques exprimées pour dénigrer ce produit) porte avant tout sur ce que sont ces animateurs ! Sur leur rapport à eux avec cette consommation et leur capacité à proposer autre chose !!! Qu’est-ce qu’il y a là dedans que tu ne conçois pas ?
Moi ça me parait clair tu parles de débats mais dés lors que nous exposons nos idées nous sommes remballés par le grand moilapa .
Est ce que tu penses avoir répondu au sujet de départ? Absolument pas on parlait du catch américain et que fais tu tu relances à partir de ce sujet tes trois discussions privilégiées c’est à dire la nécessité d’un anim dangereux, les autres animateurs incapables de proposer du ludique et la critique de l’animation consommation(qui à la rigueur aurait pu aider à résoudre aux questions de départ).
Tu parles de faire avancer la réflexion mais quelle réflexion car finalement tu campes sur tes idées à 300% on est pas d’accord avec toi on est des ignorants ou alors des pleurnicheurs comme tu a parlé ici.
Alors oui je te reconnais une qualité d’animateur très forte en tout cas au niveau de tes idées d’animation mais il serait bien à l’avenir de laisser place à un réel débat d’idées et d’être un minimum respectueux des personnes qui viennent participer au discussion même si leur participation ne fait guère avancer les choses.
Je finis en disant que selon moi tu as un rôle important à jouer sur ce forum au vu de ton expérience pour aider les autres encore faudrait il que cela soit ton but…
Pourrais-tu préciser ta pensée ?
moilapa a écrit:
C’est pas vos chouinements qui nous feront évolués.
Quel choc !!! 2010 commence avec un soupçon d’hypocrisie.
Ca me fait bien marer ces paroles à 2 bal
moilapa a écrit:
Ce qui ferait gagner du temps à tout le monde, c’est que certains arrivent à se débarasser de ces comportements puériles “il est pas gentil, je m’en vais, na ! Et vous serez bien embêté quand j’aurais fugué”.
rôh, j’suis vexé 😥
Et soient en capacité d’apporter des idées, des objections, faire avancer la réflexion, et non des tartines de pathos. Débarassez-vous de ce réflexe “affecte” qui consiste à ramener touts les échanges à vos petites personnes. On s’en fout de vos états d’âmes. C’est pas vos chouinements qui nous feront évolués.
j’essaye, sincèrement, mais je suis trop nul (ouuuuuuuuuuh pathos!), alors je m’en vais en pleurant, non parce que j’ai ce réflexe “affecte”, mais simplement parce que y a toujours un moment où on tourne en rond parce que tout ce que je dis ne va pas, je ne me pose pas les bonnes questions (snif, j’suis trop nul)… Mais tout ça c’est à cause de mon égo démesuré, je sais… snif…
bonne nuit… snif
Ce qui ferait gagner du temps à tout le monde, c’est que certains arrivent à se débarasser de ces comportements puériles “il est pas gentil, je m’en vais, na ! Et vous serez bien embêté quand j’aurais fugué”.
Et soient en capacité d’apporter des idées, des objections, faire avancer la réflexion, et non des tartines de pathos. Débarassez-vous de ce réflexe “affecte” qui consiste à ramener touts les échanges à vos petites personnes. On s’en fout de vos états d’âmes. C’est pas vos chouinements qui nous feront évolués.
bon, je t’avoue que je n’ai pas lu jusqu’au bout tes derniers posts parce que là franchement… que tu veuilles faire du rentre-dedans, ok, mais ne viens pas te plaindre que personne ne se pose de question. Si on se pose des questions et qu’on a pour seule réponse des choses de ce genre, comment veux-tu qu’on avance ? Contrairement à ce que tu penses, je n’attends pas que les gens s’éveillent, j’ai juste une méthode différente de la tienne (pas du rentre-dedans à tout bout d’champ, seulement parfois avec parcimonie quand je l’estime nécessaire).
J’étais venu participer à une discussion sur le catch américain, j’ai essayé de donné mon avis et surtout poser mes questions sur quelque chose que je ne connais pas très bien, et au final, je ne ressors pas avec grand chose de nouveau…
Salut
(ps: peut-être qu’un jour je lirai tes réponses et trouverai ça intelligent, comme souvent, mais ça ne sera pas pour tout de suite!)
Donc :
Mais cela pose le problème non pas des enfants mais de nous même : de notre rapport avec cette société : on ne peut pas reprocher à ces enfants d’adhérer à la mode qu’on leur a concoctée sur mesure (ici du cactch) et se trimbaler toute la journée avec le téléphone portable dernier cri.
Et plus particulièrement pour nous animateurs :
Qu’est-ce que l’on propose d’autre aux enfants ? Si l’on pense que cette mode catch est effectivement une couillonade, qu’est-ce que l’on met en place dans la cour de l’école ? Qu’est-ce qu’on offre d’autre ? De la pâte à sel ? Des animations à la con comme celles qui pullulent sur le terrain ?
Dans ce cas-là, laissons les enfants à ces merdouilles commerciales formatées. Elles ont au moins l’intérêt qu’à un moment quelqu’un s’est penché sur la question “Comment pourrais-je intéresser ces gamins (consommateurs)” ?
Il ne s’agit pas de faire l’apologie d’une mode aussi couilonne (dans laquelle on trouvera si l’on cherche des aspects positifs) il s’agit de s’interroger sur le “questionnement” de ces animateurs (notamment) qui rejette cette mode couillonne créée par le marketing.
Où en sont-ils eux avec la culture, avec la consommation, quel est leur regard et leurs actions vis à vis de cette société ?
C’est comme ces animateurs qui montent un projet pour “donner envie aux ados à aller à la bibliothèque” sans se poser la question de leur rapport à eux au livre…
Ca n’a juste pas de sens. Comme la majorité de ce qui se fait en animation aujourd’hui.
D’une part, je ne vois pas comment je pourrais mener une activité sur Lorie ou la variété française
Ca tombe bien, parce que c’est absolument pas ce que je dis. Prends le temps de lire ce que j’ai écris.
En gros, j’ai l’impression qu’il n’y a pas de place pour autre chose
D’où l’intérêt d’avoir choisi un métier (métier ?) comme animateur. D’avoir la capacité d’apporter autre chose aux enfants, d’avoir la capacité de donner vie et envie. Et d’ avoir des idées politiques sur ce “métier”. Que ce soit avec des enfants, des pré-ados, des ados, des adultes, n’est-ce pas ce qu’il y a d’intéressant dans cette animation ? Proposer quelque chose qui surprenne le public, qui l’interroge, qui le dérange ?
Mais devant des animateurs qui ne sont pas encore adultes, penses-tu qu’une “action plus frontale” fonctionne?
A un moment, faut arrêter d’attendre que les gens “s’éveillent”. On ne peut pas être ado toute sa vie. Le rentre-dedans est ce qu’il me semble le plus efficace avec les adultes. Et honnêtement, sur “le terrain”, j’ai autre chose à faire.
Mais je vois une différence (…) entre deux groupes qui s’affrontent car ils ont des objectifs divergents (conquête d’un territoire, d’un pouvoir, d’une squaw…) et deux individus tout seuls (!!) qui n’ont pour but que de casser celui qui est en face.
Point de vue de l’adulte non ? Comment les enfants perçoivent le catch ? Comme un spectacle violent? Comme la grosse farce couillone que c’est ? Comme spiderman qui se bat contre les méchants ? Grominé qui court après Titi ?
Prends alors l’exemple d’enfants qui jouent à la bagarre. Et moi je vais t’y trouver plein de choses positives.
Toi qui est adepte du jeu, de la construction du collectif pour grandir, pour essayer, pour se tromper, voir, comprendre (ou pas) les relations entre les membres d’un groupe, est-ce que tu trouves qu’on peut construire autant avec deux catcheurs qu’avec une histoire qui dure 3 ou 4 récrés sur les cowboys et les indiens (ou autre hein)?
Question couillonne du genre qui donne la réponse dans son intitulé. Et regard de l’adulte qui ne connait pas le phénomène : ce que je trouve d’intéressant dans cette mode, ce n’est pas le spectacle télé (comme je l’ai déjà écrit là encore).
Mais notamment ces cartes à échanger qui crées du lien dans la cour de l’école… Là encore, je vais pas refaire la démonstration.
La critique de ce spectacle naze (le catch télé), ce n’est pas la critique des enfants consommateurs. C’est la critique de la société que l’on offre à ces enfants, l’environnement dans lequel ils doivent trouver leur place. (là encore, je vais pas me répéter s’agissant de dépendance de l’enfant à son environnement et de sa nécessité de s’y fondre)
Y’a t-il quelque chose de riche intellectuellement, humainement, à par exemple la boxe, le foot à la télé, les émissions de télé-réalités ou autres consommations d’adulte ? quel adulte sommes-nous, nous qui critiquons cette incapacité des enfants à décrypter les merdes qu’on leur offre comme culture, comme environnement ?
On n’est d’accord qu’on ne peut peut pas limiter sa culture à ce genre de produits marketing, des “Avatar”, sans difficulté d’accés, avec un scénario simpliste qui n’offre aucune surprise, produit tout public (tout est dit dans ce “tout public” : accessible à tous, quelque soit son niveau intellectuel, culturel…)
Cela fait partie d’un environnement culturel… Pourquoi pas “de temps en temps” ? si l’on ny voit qu’un divertissement “par çipar là”. Si on se tourne aussi vers des oeuvres plus ambitieuses, plus intelligente, plus enrichissante…
Mais cela pose le problème non pas des enfants mais de nous même : de notre rapport avec cette société : on ne peut pas reprocher à ces enfants d’adhérer à la mode qu’on leur a concoctée sur mesure (ici du cactch) et se trimbaler toute la journée avec le téléphone portable dernier cri.
Je rebondis sur deux points particulièrement intéressants :
moilapa a écrit:
Pour l’enfant, lui imposer ce qui a été chez l’adulte un long cheminement, avec des étapes obligatoires, ça n’a juste pas de sens.
je ne peux être que 100% d’accord avec ça. Le problème n’est pas vraiment de vouloir changer l’environnement culturel d’un enfant parce qu’on le considère comme néfaste ou mauvais, mais plutôt d’ouvrir leur esprit à d’autres choses que ces tartes de consommation, et donc forcément à des choses que l’on connait et qui nous passionne (parce que personnellement, c’est encore de ça que je parle le mieux, c’est avec ça que je suis le plus à l’aise et sans doute le plus intéressant…).
C’est là que la question de “cultures de transitions” me gêne. D’une part, je ne vois pas comment je pourrais mener une activité sur Lorie ou la variété française (je sais, on peut pas faire plus concret et terre-à-terre…) car ça ne m’intéresse absolument pas, et d’autre part, qu’ils aient ces “cultures de transitions” ne me dérange pas en soi, mais mon observation est qu’il est très difficile de parler d’autre chose que de cet environnement culturel premier (la télé) avec eux et d’aborder des choses qui sont ridiculisées et dévalorisées par ces modèles culturels même!
Alors oui, l’enfant intègre ce qu’il va chercher lui-même. Oui, on est pas là pour leur faire adopter nos propres avis, nos propres modèles culturels, mais mon constat est simple (je peux toujours me tromper!) : le carcan médiatique (symbolisé par exemple par le catch) appauvri nettement les échanges possibles et limite considérablement les possibilités de découvrir autre chose que la parole juste qu’est la télé ou la pression publicitaire. En gros, j’ai l’impression qu’il n’y a pas de place pour autre chose (un peu comme dans une secte), et même si on prend en compte qu’ils sont en pleine évolution, qu’il y a des étapes qu’on ne peut pas sauter, je trouve que cette limitation des possibles n’est pas saine.
C’est plus en direction des animateurs d’ailleurs que l’on devrait avoir une action plus “frontale” (ou des ados) : ici par exemple quand quelqu’un vient nous voir avec un thème “walt Disney” ou autres merdouilles, sans même soupçonner ce qu’il y a de reproductif d’une sous culture abrutissante.
évidemment, je suis d’accord. Mais devant des animateurs qui ne sont pas encore adultes, penses-tu qu’une “action plus frontale” fonctionne? Ne penses-tu pas qu’un accompagnement est plus efficace, comme on le ferait avec des enfants? (ceci est bien sûr à visée strictement personnelle ;-))
Pour revenir sur les cow boys et les indiens, je n’ai pas dit que les enfants théorisaient sur le bien et le mal 😆
Mais je vois une différence (mais peut-être que je me trompe encore, qui sait…) entre deux groupes qui s’affrontent car ils ont des objectifs divergents (conquête d’un territoire, d’un pouvoir, d’une squaw…) et deux individus tout seuls (!!) qui n’ont pour but que de casser celui qui est en face. Toi qui est adepte du jeu, de la construction du collectif pour grandir, pour essayer, pour se tromper, voir, comprendre (ou pas) les relations entre les membres d’un groupe, est-ce que tu trouves qu’on peut construire autant avec deux catcheurs qu’avec une histoire qui dure 3 ou 4 récrés sur les cowboys et les indiens (ou autre hein)?
Certainement que l’angle de la cour d’école est plus intéressant pour nous…
Sur ce sujet, et plus particulièrement sur toutes ces modes enfantines de passage, et le sempiternel discours sur la société de consommation… Il y a quelque chose qui n’apparait jamais ici sur ces discours “anti-consommations de masse”, sur les réssistances nécessaires, les répercutions sur nos réflexions et nos actions : la necessité absolue d’adaptabilité de l’enfant à son environnement. Bien plus que l’adulte, car plus fragile, plus dépendant, moins autonome. L’enfant subit forcément plus son environnement. Et il n’est pas à une étape de remise en question de cet environnement dans lequel il a tant besoin de “se fondre” et dont Il en est entièrement dépendant.
Le comportement d’un enfant est le comportement le plus approprié à son environnement. Il calque son comportement à ce qu’il voit et vit.
L’adulte, par son histoire, sa longue réflexion, son vécu en société, sa capacité d’élaborer une réflexion, peut avoir ce réflexe de méfiance ou de rejet vis à vis de son environnement (notamment de cette dérive “consommation à outrance”) Mais pour cet adulte-là (qui n’est pas tous les adultes) encore faut-il qu’il ait trouvé sa place dans une (et non la) société pour pouvoir en comprendre les faiblesses, les dérives, et vouloir éventuellement se mettre en marge ou la combattre de l’intérieur. Il faut un minimum de stabilité pour ça, de confiance en soi et d’autonomie : sinon on parle alors de marginaux qui subissent plus qu’ils ne revendiquent des idées en marge.
Pour l’enfant, lui imposer ce qui a été chez l’adulte un long cheminement, avec des étapes obligatoires, ça n’a juste pas de sens. Il n’en est pas là. Il ne peut en être là dans la société qu’on lui propose. Parce que nous ne sommes pas la société, ou que nous ne sommes qu’un bout infinitésimale comparé à son éducateur numéro (la télé), avant d’autres comme l’école, les parents… et surtout les autres enfants. Et parce qu’il n’a pas encore une idée globale de toute cette société… il n’en a pas fait le tour… comment alors pourrait-il en tirer une critique intelligente ?
On peut faire le constat en tant qu’adulte que les Walt Disney, les émissions de TF1, le rap, les modes des cours d’école lancés par de rusés commerciaux, que tout ça c’est une sous culture qui laisse le peuple dans une “misère culturelle”… oui… mais sans dédaigner cette sous culture. qui est culture.
Il y a effectivement le gros risque que cette culture de masse ne soit le seul horizon culturel d’un individu. Mais en rejetant “sa” culture, on ne peut qu’enterrer un peu plus cet individu. C’est le meilleur moyen de refermer sur cette pauvreté culturelle l’individu, lui faire rejeter à coup sûr ce que l’on lui présenterait alors comme “la vraie culture”.
Alors pourquoi pas le slam, Lorie, Oui-Oui… si ce n’est qu’une étape.
On peut donner aux enfants le moyen de facilité ce cheminement vers quelque chose de plus ambitieux, mais pas leur imposer une vérité, une idéologie toute prête. Parce qu’en disant à l’enfant quoi rejeter, alors même qu’autour de lui ses pairs, la télé, tout ce qu’il aime, disent le contraire, on ne lui facilitera pas ce cheminement.
C’est plus en direction des animateurs d’ailleurs que l’on devrait avoir une action plus “frontale” (ou des ados) : ici par exemple quand quelqu’un vient nous voir avec un thème “walt Disney” ou autres merdouilles, sans même soupçonner ce qu’il y a de reproductif d’une sous culture abrutissante.
Combien d’entre nous, lorsqu’ils étaient enfants, ont regardé des match de foot à la télé, passé la matinée avec le jouet à la mode de l’époque… est-ce que cela a fait de nous des adultes totalement crétins ?
C’est la difficulté ici : celle d’avoir des idées sur cet abrutissement général, ce “je consomme donc je suis” et celle de trouver l’angle auprès de ces enfants bien dans leur époque.
Continuer à ne pas aller dans le sens de cette masse consommatrice, tout en permetttant à l’enfant de vivre dans la société qu’on lui a offert, y trouver sa place… pour éventuellement être capable de la rejeter plus tard.
En commençant par se questionner sur la façon dont on aborde ces enfants, dont on envisage son métier d’animateur.
Donne t-on aux enfants le moyen d’approcher cette tarte à la crème qu’est l’autonomie, est-ce que dans ce que l’on met en place il y a la possibilité de prémices au réflexe du doute ? De la remise en cause ? Est-ce que dans nos rapports à ces enfants, il y a les germes de ces réflexes salutaires ? Doit-on se limiter à rejeter une mode, aussi couillone soit-elle que le catch ? Ou doit-on plutôt chercher un rapport aux enfants qui soit plus “multiple”, moins borné mais plus riche ? Quit à accepter cette “culture” de passage, pour mieux offrir ensuite un cheminement possible vers autre chose ?
Est-on animateur suffisamment dangereux pour offrir à ces enfants devenus grands le moyen de peut-être penser autrement ?
En ce moment il y a l’émission de la 6 enquête exclusive qui (essaye) de traiter le sujet. Autant vous prévenir il n’y a rien de passionnant dedans . Il est décrit le commerce réalisé par les produits dérivés etc et après on montre une troupe de catch organisant le spectacle montrant la préparation la scénarisation (je sais pas si ca existe) et ensuite le rendu final.
Le seul truc sur lequel on pourrait reparler est la comparaison faite entre le catch et les guignols. En effet le catch ayant un scénario les répets ressemblent plus a du théâtre qu autre chose. Il y a le gentil et le méchant et à la fin c est le gentil qui gagne grâce au soutien des enfants.
Voila enfin pour ce que les enfants veulent voir ceux qu on voit dans le sujet vienne voir je cite de la bagarre des coups et certains du sang donc en gros il cherche surtout la violence et pas grand chose d’autre et le but du catch ben je ne vois pas trop non plus à part mettre l autre KO.
L’émission doit être possible à revoir je crois par internet mais son contenu n’est pas très riche donc à vous de voir …
ps : contrairement au cowboys et aux indiens, je ne vois pas de lutte au nom d’une idée ou d’un idéal, bon ou mauvais…
Crois-tu que quand les enfants jouent aux indiens et aux cow-boys, ils théorisent sur la lutte du bien et du mal ? On pourrait aussi s’intérroger sur cette distribution des rôles gentils-méchants façon Hollywood pour les petits garçons que nous étions ? Parce qu’à cette époque, les méchants, c’était toujours les indiens… Il ne s’agit pas “d’idéologiser” (oui, je sais) mais juste de dire qu’il y avait des gentils et des méchants. Et qu’il était plus facile d’être les gentils (les cow-boys) et plus difficile de trouver des indiens (mais pour ça heureusement, il y avait quelques gamins dans la cour qui n’aurait pas eu de copains de jeu si ils n’avaient pas endossé ce rôle… je suis pas sûr que quand des enfants jouent, ils soient à la recherche d’une quelconque morale…) De la même façon que quand nous jouiions à zorro, le gros de la cour de l’école trouvait enfin sa place parmi les autres…
Il y a dans le catch (façon spectacle) des gentils et des méchants (d’une façon très couillone). des personnages stéréotypés et construits de façon à ce que l’on haïsse certains (les méchants) et que l’on soit du côté du gentil (ce qui est pas trop difficile à comprendre, comme c’est le cas de la grande majorité de ce que l’on propose comme divertissements à ces enfants devenus adultes, que ce soit à la télé, au ciné, au stade…) Mais il ne faut pas chercher du côté d’une quelconque idéologie catho sur le bien et le mal, d’une réflexion sur une ”lutte au nom d’une idée ou d’un idéal” juste une façon de parler à quelque chose de plus “animale” en nous et de très couillon.
moi, je connais pas assez. C’est quoi le but du catch ?
Je me demande si c’est pas en partie ça qui fait la culture enfantine : que les adultes en soient exclus parce que dépassés. Même dans le cas de produits aussi “fabriqués” que cela.
Ce qu’il y a d’intéressant dans cette mode ? De quel point de vue ? Du tien ? De celui des enfants ? Déjà les cartes, ensuite les figurines qui vont bien se vendre à Noël…
Et sans doute aussi le fait que les adultes n’y voient rien d’intéressant et qu’ils auraient plutôt tendance à rejeter tout ça.
Et côté rapport à la violence : dans le cas des cartes, pas plus pas moins qu’avec les images panini de Bambi.
moi, je connais pas assez. C’est quoi le but du catch ? Parce que quand je demande aux gamins (lors de plusieurs colos, à des âges différents), ils disent tous “bah, rien, juste se taper”. Outre le côté provoc’ de ces réponses car ils savent bien que je prône rarement la violence gratuite, quel est le vrai but, et qu’est-ce qui leur plaît là-dedans ?
ps : contrairement au cowboys et aux indiens, je ne vois pas de lutte au nom d’une idée ou d’un idéal, bon ou mauvais…
Heu… s’il fallait relever mes contradictions sur le sujet des claé, ça serait d’abord le fait que je pense que les anim’ sur la récré des enfants c’est pas une bonne chose et qu’en même temps je suis animateur en claé !!!! (plus en ce moment, j’ai pas trop le temps)
Sur cette “contradiction”, j’y réponds sur l’autre échange, post 12 :
Le jouet n’est qu’un support au jeu. Un support très intéressant, mais un support.
Le jeu naîtra dans une cours d’école d’enfants même sans jouet.
On pourrait même y voir dans cette disparition commandée par la directrice une chance pour le Jeu.
Alors, comme je l’écris, ces cartes ne sont en rien dangereuses… elle crée même un partage entre enfants (même les disputes peuvent être un partage). Peut-être participent-elles à cette culture enfantine… (peut-être parce que ça correspond à la définition que je me faits de cette culture enfantine, mais en même temps c’est un produit entièrement apporté par le marketing adulte) Si elles sont là, tant mieux (en fait tant mieux si les adultes sont assez intelligents pour ne pas les supprimer) mais si elles ne sont pas là, les enfants trouveront toujours à s’amuser. Cette absence concrète de jouets va même favoriser la naissance de jeux qui ne nécessitent pas d’accessoire (ou qui vont transformer par la magie du “on dirait que” un bâton en baguette). Cela va favoriser l’imagination : il va falloir tout créer (et non plus partir d’un support déjà existant, dont certains pensent que c’est déjà “nocif” pour cette imagination)
Il n’y a là rien de contradictoire. Je trouve ça même plutôt cohérent (vous en pensez quoi les zôtres ?)
(voir ce que pense Maria Montessori sur les jouets, que je trouve trop extrémiste, ou Freinet, dont je ne partage qu’une partie du discours)
Sinon, côté contradiction, en cherchant un peu, tu trouveras bien plus rigolo.
Une autre déclinaison, les cartes, ne sont pas plus dangereuses elles non plus que les images panini du petit poney ou de diddles… Elles créent du lien en ce moment sur les cours d’école, des disputent aussi… et alors ? Est-ce une raison pour les supprimer comme c’est le cas sur certaines écoles ? Parce que cela crée du désordre ? Encore une fois, je renvois à l’idée que l’on a quand on fait un métier d’animateur ou d’instit’… La démocratie crée du désordre, c’est pas pour autant qu’on veut s’en passer. Cet entre-enfants dans la cour de récré, loin des anim’ (et des adultes en général) dépassés par les règles de jeu, c’est même très bien. Et encore une fois, combien parmi ces anim’ qui rejettent ces cartes à collectionner ont chez eux une collection de boîtes de camembert, de pogs ou de je ne sais quoi… chacun se reconnaîtra dans ce “je ne sais quoi”.
Moi je suis assez d’accord… Mais quand j’avais soulevé la question dans “interdictions en claé”, tu m’avais expliqué qu’interdire les cartes catch, les billes, les jouets divers, etc., était plutôt une chance et une liberté donnée à l’enfant, non ?
Il y a là un paradoxe (je me trompe peut-être) qu’il faudrait résoudre…
Oui… Je dirais juste que concernant un jeu comme “action ou vérité” il y a bien plus en jeu pour les jeunes. Dont le principal (le seul ?) me semble être la sexualité (la preuve même que le refoulement n’est pas juste une élucubration de psy) Et qu’il me semble difficile dans ce cas de trouver le stratagème qui répond à quelque chose d’aussi complexe que la naissance du désir sexuel chez ces bombes à hormones… et que ce jeu me semble plus tenir de la part secrète de ces jeunes qui ne me concerne pas. Au même titre que leurs histoires amoureuses réelles ou fantasmées.
Mais sans doute qu’un débat sur ce seul sujet se suffirait à lui-même.
Sinon au delà de déjà leur dire que ce qu’ils voient à la télé est réalisé par des gens dont c’est le métier, que ce sont bien des choses dangereuses (ce qui n’est pas forcément une évidence effectivement chez un enfant, même si le niveau d’exagération a pu mettre la puce à l’oreille à la majorité) je te rejoins sur cette idée de proposer aux enfants un jeu sur les tapis , qui dans ma pratique ressemble plus à une bagarre de chatouilles qu’à une initiation à un quelconque sport de combat… (et qui dans un certain point a plus à voir avec ce dont je parle s’agissant de découverte chez par exemple les mater’ avident de tout ce qui passe à porter de leurs petits doigts inquisiteurs, et dont, adulte, je suis extérieur là aussi)
On peut s’éloigner même beaucoup de ce catch, parce que je ne crois pas que c’est le “sport” qui intéresse les enfants dans ce spectacle. C’est plus m machinerie spectacle, les paillettes, le scénario autour d’un méchant et d’un gentil comme dans tout conte de fées, avec ses ogres et ses chevaliers dans lequel l’enfant s’identifie…
Le catch :
– S’agissant du spectacle en lui-même, ça ne me semble pas non plus aussi subversif et dangereux que je ne l’ai entendu sur un journal télé… Je rapprocherais ça des clowns de mon enfance (qui ne me faisaient d’ailleurs pas rire). Juste en un peu plus couillon.
Est-ce que dans l’imaginaire des enfants d’aujourd’hui ces personnages ne seraient pas comme des super-héros en vrai ? Des spidermans ou des batmans qui existent vraiment, que l’on pourrait un jour croiser dans la rue ? (on a tout ce qui fait “le visuel” d’un super-héros : cape, masque, musculature surdéveloppée, personnages très “tranchés” ou très méchants ou très gentils…)
Si un adulte va ou zapper ou regarder au millième degré, comment les enfants “vivent” ces chorégraphies” pas très fines ?
Si vous en avez parlé avec les gamins, vous savez qu’ils savent que “c’est du chiqué” … et pourtant ils apprécient mais sans ce millième degré… Alors ?
Je crois que Saimy donne une clef possible : au lieu de diaboliser cet attrait réel des gamins, tenter de canalyser… Parce qu’il y a sans doute une part de refoulement dans cet attrait. Même si je ne crois pas que la violence soit le principal attrait pour ce “spectacle”. Que cela tient plus des zorros de mon enfance, ou de mes combats imaginaires tout seul dans mon jardin pour bousiller quelques Golgotes inamicaux…
Avec quand même la capacité minimum de l’adulte de ne pas faire les conneries que l’on souhaitait éviter.
– Côté grosse machinerie marketing : Comme je l’ai déjà écrit à plusieurs reprises, je ne crée pas une échelle de valeurs entre les héros des enfants d’aujourd’hui et ceux de mon enfance. J’ai joué à Steeve Austin (l’homme qui valait 3 milliards!!!), j’ai acheté la figurine articulé… cela ne m’a pas empêché de développer une réflexion sur la place de la consommation aujourd’hui…
Ces personnages déclinés en figurines ne sont pas plus couillones qu’un télétubees ou un match de foot ou que mon goldorak…
C’est le jouet à la mode, alors en tant qu’éducateurs certains vont alors décrier, avoir une “démarche citoyenne de rejet” vis à vis de cette conso effrénée.. mais qui donne l’exemple à l’enfant de ce “je consomme donc je suis” ?
Ne mélangeons pas les choses : celui de l’imaginerie de l’enfance (même artificiellement crée pour des raisons mercantiles) et la réflexion adulte sur le monde qui nous entoure. Ce discours me semble d’autant plus difficile à entendre quand ces pédagogues se promènent avec un téléphone portable dans la poche… Qui correspond exactement à cette description de la demande crée articificiellement pour des téléphones qui font des photos, qui permettent toute sortes d’applications plus inutiles les unes que les autres, comme dans la pub…
Ma réponse est très simple : très facile de construire avec photosphop ces cartes avec la tronche des gamins à la place de leurs héros, de fabriquer un ring pour leurs figurines, de construire masques, ceintures de vainqueur… plutôt que de tendre la main à Carrefour… Donc, plutôt de se lamenter sans rien faire sur cette “conso de vivre”, agir en proposant une autre alternatif, même si cette alternatif reprend le visuel de l’objet matraqué.
Tout ça n’est pas plus con qu’un autre sport (il faut lire : tout ça est aussi con que n’importe quel sport) mélangé à un spectacle de clowns. Que des gamins s’entichent d’un sport comme le rugby et l’on aura autant de risques que d’accidents.
Et en se basant sur ces seules accidents, si il existait des statistiques sur les cours d’école, nul doute que le foot serait loin devant tout autre “occupation”. Et pourtant, peu songerait à remettre en cause cette usine à beauf…
Une autre déclinaison, les cartes, ne sont pas plus dangereuses elles non plus que les images panini du petit poney ou de diddles… Elles créent du lien en ce moment sur les cours d’école, des disputent aussi… et alors ? Est-ce une raison pour les supprimer comme c’est le cas sur certaines écoles ? Parce que cela crée du désordre ? Encore une fois, je renvois à l’idée que l’on a quand on fait un métier d’animateur ou d’instit’… La démocratie crée du désordre, c’est pas pour autant qu’on veut s’en passer. Cet entre-enfants dans la cour de récré, loin des anim’ (et des adultes en général) dépassés par les règles de jeu, c’est même très bien. Et encore une fois, combien parmi ces anim’ qui rejettent ces cartes à collectionner ont chez eux une collection de boîtes de camembert, de pogs ou de je ne sais quoi… chacun se reconnaîtra dans ce “je ne sais quoi”.
Je ne sous-estime jamais la capacité à la connerie, y compris chez les enfants (mais dans ce cas-là, je parlerais plus de couillonerie, car moins ancrée et moins prémédité) et les accidents réellement survenus dans des chambres d’enfants…
Mais je dois faire aussi un minimum confiance en ces enfants. Sinon j’ai peur de tout, en tout moment. Et pour répondre à cette peur, j’interdis tout, je maîtrise tout dans leur vie, chaque minute, chaque centimètre… Et dans ce cas-là, j’efface comme si cette mode n’existait pa…(en fait, j’ai le fantasme de tout maîtrisé, en tant qu’adulte omnipotent et omniprésent) et le jour où ces enfants devenus adultes se retrouvent sans maître pour leur dire quoi faire, ils devienent des limaces prettent à suivre le premier prophête venu.
A un moment où un autre, il faut laisser aux enfants faire des expériences, vivre entre eux une part qui nous échappe. Si on interdit les cartes dans la cour, elles ressurgiront devant l’école. Dans ce cas-là, ceux qui ont cette envie de tout contrôler obtiennent le contraire : dans la cour, ils ont encore la possibilité d’intervenir en tant qu’adulte quand cela paraît nécessaire…
Un enfant seul devant la télé, cela me semble bien plus problématique que la dernière couillonerie à la mode… dont là il arrivera un jour à se passer.
Et le fait qu’il ait joué enfant à quelque couillonerie que ce soit ne le prédispose pas forcément à n’avoir aucune capacité de décryptage du monde qui l’entoure.