Cela aurait pu se terminer dramatiquement.

  • Ce sujet contient 61 réponses, 15 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Calou71, le il y a 10 années et 8 mois.
20 sujets de 21 à 40 (sur un total de 62)
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  • #44674
    Images
      @images

      C’est très drole Matin d’essayer de défendre ton salaire et ton poste 🙂

      Désolé d’insister mais je crois ne pas avoir eu de réponse à cette question (mais peut être la réponse n’est pas avouable ?):
      Tu vis de quoi pendant que tu es bénévole ?

      D’un vrai métier triple buse. La répons est pourtant assez simple et je m’étonne que tu n’y ais pas songé…
      Tu n’avais pas remarqué que les Scouts tournent déjà sous forme de bénévolat ? et pour Emmaüs, Les restos, Le secours populaire ? que des salariés ?

      Les salariés des resto du coeur, de la croix rouge ou de l’association locale ils ne travaillent pas “bien” ? ils ne sont pas assez “responsables” ?

      Mouais j’attendais un peu mieux de toi qu’une question aussi bassement orientée dans le but de me culpabiliser…
      C’est marrant, je ne crois pas me souvenir que les restos où la croix rouge sont payant pour ceux qui en bénéficient… et puis, au passage, ces associations ne tournent QUE parce qu’il y a des bénévoles donc ta comparaison de tient pas la route 2 secondes (dommage).

      si l’animateur n’est là que pour garder des enfants il faut changer le nom je propose donc surveillants ou gardien d’enfants ou technicien de surveillance

      Les deux termes proposées sont bien révélateurs de la façon de voir l’adulte qui, si il n’est pas “éducateur”, doit nécessairement se poser comme dans une situation de force avec les enfants comme le connotent très bien les terme “surveillants” et “gardien”.
      Pour toi, un adulte ne peut avoir d’autres rôle que le rôle éducatif et coercitif ?

      #44689
      eugene
        @eugene-2

        C’est bien plus simple qu’on pourrait le croire : Aujourd’hui, c’est donner un mode de garde aux parents qui bossent pour faire garder leurs mômes quand l’école ferme.

        cette réponse est une réponse simple donc si je comprends bien ce mode de garde devrait être gratuit car c’est un temps de loisirs des enfants et que pour certains d’entre vous l’enfant ne devrait pas avoir d’encadrement de peur de ressembler à l’école.
        Je suppose donc que vous allez dans les ACM pour partager du temps avec des enfants sans être payés
        puisque pour vous l’animation n’est pas un travail.
        Si c’est le cas bravo car vos actions sont en adéquation avec votre conception.
        Je pense néanmoins que vous ne représentez la majorité.

        Dans le cadre de l’histoire liée à cette conversation il me semble que des parents ont payé une prestation comme la plupart des parents qui veulent que leurs enfants soient gardés et là il y a eu escroquerie car le minimum d’un système de garde c’est que ton enfants que tu as confié soit en sécurité .
        Pour assurer ce minimum faut-il être qualifié ?
        Car si l’animateur n’est là que pour garder des enfants il faut changer le nom je propose donc surveillants ou gardien d’enfants ou technicien de surveillance
        j’attends vos propositions

        #44696
        Matim
          @matim

          Désolé d’insister mais je crois ne pas avoir eu de réponse à cette question (mais peut être la réponse n’est pas avouable ?):
          Tu vis de quoi pendant que tu es bénévole ?

          Merci de m’éclairer et par la même occasion m’aider à être encore plus bénévole .

          Et je rajoute une autre interrogation :
          Les salariés des resto du coeur, de la croix rouge ou de l’association locale ils ne travaillent pas “bien” ? ils ne sont pas assez “responsables” ?

          **

          #44697
          Images
            @images

            Ils coûtent combien les autres modes de garde ? Nounou, fille ou garçon au pair ? (Rassures-toi, les garderies ont aussi un coût.)

            Où as tu vu que je prenais exemple sur d’autres modes de gardes ? d’ailleurs c’est marrant parce que qu’es ce qui coûte cher dans ces modes de gardes que tu cites si ce n’est le salaire ? 😉

            la conscience professionnelle reste directement liée au salaire

            ça c’est ce qu’on appelle un pléonasme car bien évidemment que le fait de bien faire le travail pour lequel on est payé dépend directement dudit salaire !
            Supprime le salaire de l’équation et tu n’as plus de professionnels mais seulement des gens qui choisissent devenir non plus par nécessité économique et tu supprimes ainsi un problème de l’équation.

            mais peut être est il temps de vous rendre compte que les seuls professionnels qui puissent revendiquer l’appellation “animateur” sont ceux qui donnent vie aux personnages de dessins animés…

            et de poursuive sur comment faisait les “vrais” animateurs.

            ça c’est très drôle, j’espère que ta coordo à reçu la médaille de J&S 😉

            Oui, ça me parle et ça me fait penser à une phrase entendue il n’y a pas longtemps : “Être libre, c’est s’autoriser l’échec”.

            Mais dans ce que j’ai vu de l’animation, ce n’était pas quelque chose d’envisageable…

            Comme le dit Franck Lepage dans ça conférence “tu peux échouer mais dans ce cas il faut que tu le tournes de manière à y faire ressembler à un succès, une société où tu n’as plus le droit à l’échec s’appelle le fascisme”

            En fait, se questionner sur le “coût” du travail par rapport à la “gratuité” de bénévolat et leurs conséquences sur les relations aux autres serait pertinent dans un système où chacun toucherait un revenu universel et serait libre ou non de travailler. Ce qui n’est pas le cas actuellement. Mais ramener un peu de liberté dans l’animation, je suis pour… En payant moins ou plus? Est-ce vraiment la question?

            J’ai vu quelques part (sur Grenoble il me semble ou dans le coin) une asso qui fonctionne en péris et où les intervenant sont des adultes (parents bien souvent) qui, après leur journée de boulot, viennent selon leur disponibilité pour garder les enfants après l’école. ça fait quelques temps que j’avais vu ça sans en savoir plus sur le fonctionnement mais j’avais trouver le concept très sympa.

            #44726
            Vegeteuse
              @vegeteuse

              Shaaa a écrit :
              Effectivement, le cas de ton coordo est assez symptomatique d’une façon d’attirer le chaland en lui faisant croire qu’il décide de quelque chose. D’autres appelleraient ça de la manipulation (qui fonctionne d’autant plus que la personne manipulée a un sentiment d’agir librement exacerbé) ; ou du marketing. 😀

              Pour le coup, cette discussion a eu l’effet totalement inverse et je l’ai abrégée le plus rapidement possible. En plus, je crois que ces paroles faisaient suite à une tentative de ma part d’expliquer quel genre d’animatrice j’aurais voulu être… Ce à quoi le coordo a répondu que j’avais rien compris (ce qui m’avait un peu vexée :-D) et de poursuive sur comment faisait les “vrais” animateurs.

              C’est flippant cette tendance à ne plus pouvoir être libre d’exprimer quoi que ce soit de personnel (voir sujet “Charte de la laïcité : le retour”) et de divergent sans que ce soit vécu comme de la haute déviance et un danger pour le groupe/société.

              Plutôt que d’attendre des apprentissages espérés, souvent objectivés et évaluables, il s’agirait plutôt de vivre la situation telle qu’elle se co-construira avec l’Autre, d’être prêt à partir pour l’aventure, en acceptant de ne plus en avoir la maîtrise et d’en partager le contrôle et la direction, d’accueillir les imprévus qui en feront sa singularité au-delà des résonances avec d’autres expériences que nous aurions déjà vécu. De façon “ardoinesque”, de l’autorisation naîtra l’altération.

              Oui, ça me parle et ça me fait penser à une phrase entendue il n’y a pas longtemps : “Être libre, c’est s’autoriser l’échec”.

              Mais dans ce que j’ai vu de l’animation, ce n’était pas quelque chose d’envisageable…

              On peut aussi largement puiser dans l’œuvre de Deligny qui a recourt à l’inconnaissance. Dans la préface d’Hameline au bouquin de Ribordy-Tschopp (Deligny, éducateur “sans qualités”), il la définit ainsi :

              « L’inconnaissance est ici d’ordre « prudentiel », voire méthodique. Le
              paradigme de « l’agir », aussi bien que du « dire », c’est que ça n’est
              jamais ça et qu’il vaut mieux le savoir. Inconnaissance n’est pas
              méconnaissance. Le première est active quand la seconde est subie ».

              Autrement dit, pour Houssaye (dans 15 pédagogues contemporains) : « Ni projet, qui est connaissances, ni voyance, qui est connaissance. Juste être là, agir là, et il se pourrait qu’il advienne de l’humain. Comment déjouer les pièges de la sollicitude envers l’autre ? Comment éviter tout projet et toute projection sur l’autre ? L’inconnaissance aboutit à ne rien vouloir connaître des effets de son
              action, par crainte de les pervertir en les voulant. Que reste-t-il ? Une obstination à agir d’abord, à dire ensuite ».

              Par son inconnaissance (et sa présence proche, laissant une nécessaire distance), Deligny « n’a pas de projet sur les autres, sauf celui que l’autre puisse en avoir un sur lui-même à partir d’un réel autre ». Et ça, c’est plutôt fort. 😀

              Il est bien ce terme “inconnaissance”, justement j’étais en train de réfléchir à un mot qui pourrait remplacer le “ne rien attendre de l’autre” qui ne me semblait pas vraiment adéquate, mais je ne trouvais pas : “ne rien interdire” trop ambivalent, “autoriser l’autre” trop hiérarchique ; “Inconnaitre l’autre”, c’est pas mal 🙂

              Même si je ne suis pas bien sure de comprendre comment Houssaye articule l’inconnaissance et le fait de projeter (inévitablement, je dirais) plus ou moins de trucs sur l’autre? Je comprends qu’en n’anticipant pas les effets de ses actions, on se laisse la liberté à soi et à l’autre d’en faire quelque chose de nouveau et unique.

              Mais la connaissance de nos propres projections sur les autres, n’est-il pas un moyen justement de pouvoir passer à autre chose ?

              Car si je comprends bien la dernière phrase de Deligny, il décrit notre projection sur l’autre (le réel autre) comme un moyen de se projeter sur soi… (mince j’ai même du mal à me comprendre).

              ça fait quand même chère pour garder les enfants et assouvir le besoin de quelques adultes à jouer aux éducs spé… Cela doit il revenir si cher de permettre aux enfants de passer un moment de loisirs avec leur copain après l’école ? ça coûte si cher de prendre un ballon et de faire une gamelle ou un foot ? ça coûte si cher de juste partager un moment avec les enfants ? ça coûte si cher de les laisser jouer dans un coin sans vouloir à tout prix intervenir et mettre sans grain de sel “pseudo éducatif” ? ça coûte si cher de juste empiler quelques bouts de carton et laisser les enfants y voir leur château fort ? ça coûte si cher de ramener la caméra de la maison pour tourner un film avec quelques gamins ?

              En fait, se questionner sur le “coût” du travail par rapport à la “gratuité” de bénévolat et leurs conséquences sur les relations aux autres serait pertinent dans un système où chacun toucherait un revenu universel et serait libre ou non de travailler. Ce qui n’est pas le cas actuellement. Mais ramener un peu de liberté dans l’animation, je suis pour… En payant moins ou plus? Est-ce vraiment la question?

              #44727
              RMR31
                @rmr31

                Langelous a écrit :
                Il est dommage de penser que lorsqu’on parle d’engagement, c’est l’argent qui gouverne la motivation de s’engager, puisque chacun sait on est loin de trouver en premier lieu la motivation par le gain lorsqu’on décide de s’engager dans de l’associatif, de l’éducation pop …

                La question n’est pas de savoir si c’est dommage ou pas, mais si c’est juste ou faux, moi aussi je trouve dommage que l’argent gouverne le monde.

                Que certains sachent faire la part des choses, que certains y soient plus sensibles que d’autres, que les variations soient plus ou moins importantes en fonction des individus c’est évident, malgré tout la conscience professionnelle reste directement liée au salaire, c’est une construction mentale ancrée en nous depuis notre plus tendre enfance, libre à chacun de s’en croire libéré, pour ma part j’ai constaté, quoi qu’en dise certains, qu’elle est bel et bien présente dans tous les domaines, socio-éducatif compris;

                #44730
                Shaaa
                  @shaaa

                  Images a écrit :

                  l’animateur ne fait donc pas partie de la famille socioéducative

                  Tout à fait, du moins pour ceux qui réfléchissent un peu à leur action… c’est un peu comme si la caissière du monoprix disait qu’elle fait partie de la direction marketing ou du FMI.

                  Ce sujet montre qu’il y a débat d’où ma question c’est quoi l’animation ????

                  C’est bien plus simple qu’on pourrait le croire : Aujourd’hui, c’est donner un mode de garde aux parents qui bossent pour faire garder leurs mômes quand l’école ferme. Après, certains aiment y jouer aux instits et aux éducs transformant le temps de loisirs des enfants en temps merdique où les adultes cherchent à se valoriser eux mêmes et à se conforter dans leurs théories fumeuses à grands coups de PP et de PE qui se ressemblent tous (ils t’expliqueront pourtant que le leur est unique et novateur).

                  En réalité ce système coûte très chère aux collectivités qui, si il n’en assume totalement le prix, demande une participation aux familles plus ou moins élevées.

                  exemple : 5€ par soir par enfant pour une famille avec 2 enfants inscrivant leurs gosse 3 soirs par semaine toute l’année plus un mercredi par mois à 15€ : ce qui donne donc environ 1680 € par an soit environ 140 € par mois (et ces tarifs sont une moyenne on en trouve des beaucoup plus haut pour les QF<800).

                  ça fait quand même chère pour garder les enfants et assouvir le besoin de quelques adultes à jouer aux éducs spé… Cela doit il revenir si cher de permettre aux enfants de passer un moment de loisirs avec leur copain après l'école ? ça coûte si cher de prendre un ballon et de faire une gamelle ou un foot ? ça coûte si cher de juste partager un moment avec les enfants ? ça coûte si cher de les laisser jouer dans un coin sans vouloir à tout prix intervenir et mettre sans grain de sel "pseudo éducatif" ? ça coûte si cher de juste empiler quelques bouts de carton et laisser les enfants y voir leur château fort ? ça coûte si cher de ramener la caméra de la maison pour tourner un film avec quelques gamins ?

                  Ils coûtent combien les autres modes de garde ? Nounou, fille ou garçon au pair ? 😀 (Rassures-toi, les garderies ont aussi un coût.)

                  #44744
                  Langelous
                    @langelous

                    Il est dommage de penser que lorsqu’on parle d’engagement, c’est l’argent qui gouverne la motivation de s’engager, puisque chacun sait on est loin de trouver en premier lieu la motivation par le gain lorsqu’on décide de s’engager dans de l’associatif, de l’éducation pop …

                    #44747
                    Matim
                      @matim

                      RMR31 a écrit :
                      Je pense que la conscience professionnelle diminue de façon proportionnelle à la diminution du salaire.

                      Foutaise.
                      Ca va faire plaisir à tous les bénévoles qui s’investissent au quotidien, y compris dans les grosses associations ou ONG…
                      Affirmation ridicule et infondée

                      **

                      #44751
                      RMR31
                        @rmr31

                        Vegeteuse a écrit :

                        Assez d’accord, mais je ne comprends pas bien dans quel contexte tu situes la baisse de conscience professionnelle et de prise de responsabilité? En rapport au salaire? Au bénévolat? Autre?

                        Je pense que la conscience professionnelle diminue de façon proportionnelle à la diminution du salaire.

                        #44757
                        roke17
                          @kevin

                          J’ai justement pas mal discuté avec les gamins de la colo où j’étais et ils semblaient plutot nombreux à venir en clo par choix parce qu’ils aiment ça et qu’ils aiment ce qu’ils y vivent. Beaucoup d’entre eux sembaient en effet avoir la possibilité de faire d’autres choses pendant leurs vacances. C’est certes surement un choix à défaut mais beaucoup étaient vraiment là parce qu’ils en avaient envie…

                          #44761
                          Images
                            @images

                            l’animateur ne fait donc pas partie de la famille socioéducative

                            Tout à fait, du moins pour ceux qui réfléchissent un peu à leur action… c’est un peu comme si la caissière du monoprix disait qu’elle fait partie de la direction marketing ou du FMI.

                            Ce sujet montre qu’il y a débat d’où ma question c’est quoi l’animation ????

                            C’est bien plus simple qu’on pourrait le croire : Aujourd’hui, c’est donner un mode de garde aux parents qui bossent pour faire garder leurs mômes quand l’école ferme. Après, certains aiment y jouer aux instits et aux éducs transformant le temps de loisirs des enfants en temps merdique où les adultes cherchent à se valoriser eux mêmes et à se conforter dans leurs théories fumeuses à grands coups de PP et de PE qui se ressemblent tous (ils t’expliqueront pourtant que le leur est unique et novateur).

                            En réalité ce système coûte très chère aux collectivités qui, si il n’en assume totalement le prix, demande une participation aux familles plus ou moins élevées.

                            exemple : 5€ par soir par enfant pour une famille avec 2 enfants inscrivant leurs gosse 3 soirs par semaine toute l’année plus un mercredi par mois à 15€ : ce qui donne donc environ 1680 € par an soit environ 140 € par mois (et ces tarifs sont une moyenne on en trouve des beaucoup plus haut pour les QF<800).

                            ça fait quand même chère pour garder les enfants et assouvir le besoin de quelques adultes à jouer aux éducs spé… Cela doit il revenir si cher de permettre aux enfants de passer un moment de loisirs avec leur copain après l'école ? ça coûte si cher de prendre un ballon et de faire une gamelle ou un foot ? ça coûte si cher de juste partager un moment avec les enfants ? ça coûte si cher de les laisser jouer dans un coin sans vouloir à tout prix intervenir et mettre sans grain de sel "pseudo éducatif" ? ça coûte si cher de juste empiler quelques bouts de carton et laisser les enfants y voir leur château fort ? ça coûte si cher de ramener la caméra de la maison pour tourner un film avec quelques gamins ?

                            #44766
                            eugene
                              @eugene-2

                              à lire certains d’entre vous j’ai l’impression que l’animation ne peut pas être un métier car un salarié ne pourrait pas vivre pleinement la relation avec l’autre.

                              En effet pour “être un non animateur” il suffit de vivre une relation sans rien attendre de l’autre l’animateur ne fait donc pas partie de la famille socioéducative
                              l
                              Ce sujet montre qu’il y a débat d’où ma question c’est quoi l’animation ????
                              l’histoire citée valorise-t-elle l’animation ???

                              #44772
                              Shaaa
                                @shaaa

                                Effectivement, le cas de ton coordo est assez symptomatique d’une façon d’attirer le chaland en lui faisant croire qu’il décide de quelque chose. D’autres appelleraient ça de la manipulation (qui fonctionne d’autant plus que la personne manipulée a un sentiment d’agir librement exacerbé) ; ou du marketing. 😀

                                Sur le “rien attendre”, je le rattacherai surtout à des effets éducatifs ou des résultats que l’Autre pourrait en retirer. Pouvons-nous réellement deviner l’étendue de l’expérience qu’il va réaliser sachant qu’elle se déroule après une certaine histoire de vie dont on ne connaît rien voire que cette expérience prendra un (ou plusieurs) sens nouveau avec d’autres expériences… Bref, “illusoire” est le mot.

                                Plutôt que d’attendre des apprentissages espérés, souvent objectivés et évaluables, il s’agirait plutôt de vivre la situation telle qu’elle se co-construira avec l’Autre, d’être prêt à partir pour l’aventure, en acceptant de ne plus en avoir la maîtrise et d’en partager le contrôle et la direction, d’accueillir les imprévus qui en feront sa singularité au-delà des résonances avec d’autres expériences que nous aurions déjà vécu. De façon “ardoinesque”, de l’autorisation naîtra l’altération.

                                On peut aussi largement puiser dans l’œuvre de Deligny qui a recourt à l’inconnaissance. Dans la préface d’Hameline au bouquin de Ribordy-Tschopp (Deligny, éducateur “sans qualités”), il la définit ainsi :

                                « L’inconnaissance est ici d’ordre « prudentiel », voire méthodique. Le
                                paradigme de « l’agir », aussi bien que du « dire », c’est que ça n’est
                                jamais ça et qu’il vaut mieux le savoir. Inconnaissance n’est pas
                                méconnaissance. Le première est active quand la seconde est subie ».

                                Autrement dit, pour Houssaye (dans 15 pédagogues contemporains) : « Ni projet, qui est connaissances, ni voyance, qui est connaissance. Juste être là, agir là, et il se pourrait qu’il advienne de l’humain. Comment déjouer les pièges de la sollicitude envers l’autre ? Comment éviter tout projet et toute projection sur l’autre ? L’inconnaissance aboutit à ne rien vouloir connaître des effets de son
                                action, par crainte de les pervertir en les voulant. Que reste-t-il ? Une obstination à agir d’abord, à dire ensuite ».

                                Par son inconnaissance (et sa présence proche, laissant une nécessaire distance), Deligny « n’a pas de projet sur les autres, sauf celui que l’autre puisse en avoir un sur lui-même à partir d’un réel autre ». Et ça, c’est plutôt fort. 😀

                                #44773
                                ludou
                                  @ludou

                                  La confusion est dans le propos d’Images, pas le tiens.

                                  #44774
                                  Vegeteuse
                                    @vegeteuse

                                    ludou a écrit :

                                    Bien sûr qu’il est intriguant d’envisager une relation totalement unilatérale. Ne rien attendre de l’autre (ou pire, lui faire croire ça), c’est en quelque sorte refuser la relation. On se positionne alors en dehors, à côté. Nous on peut apporter aux autres, mais nous n’attendons rien des autres.
                                    Il y a peut-être une sorte de confusion (une ambivalence de plus) entre ne pas attendre un comportement précis, déterminé, normé, une réponse déjà prévue et ne rien attendre. Dans un cas, on refuse la normalisation, dans l’autre, on refuse d’être touché par l’autre.

                                    Merci Ludou pour ces précisions, je comprends mieux ce qu’a (probablement) voulu dire Image, j’ai effectivement mal interprété ce “rien attendre”.

                                    Ça me rappelle, une discussion que j’avais eue avec un coordinateur d’une des grosses fédé d’educ populaire à propos du métier d’animateur. Il me racontait que pour lui, dès que les enfants formulaient une demande, il savait exactement où il allait les emmener, quelles compétences il allait bosser, ce que les enfants en retireraient… J’avais trouvé ça très présomptueux et surtout complètement illusoire.

                                    #44781
                                    ludou
                                      @ludou

                                      Vegeteuse a écrit :

                                      En fait, c’est une question que je me pose : est-il possible d’avoir une relation à l’autre sans véritablement ne plus rien attendre de lui? N’est-ce pas une position un peu mortifère?

                                      salut Vegeteuse,

                                      ça fait du bien de te lire à nouveau… 😉

                                      Bien sûr qu’il est intriguant d’envisager une relation totalement unilatérale. Ne rien attendre de l’autre (ou pire, lui faire croire ça), c’est en quelque sorte refuser la relation. On se positionne alors en dehors, à côté. Nous on peut apporter aux autres, mais nous n’attendons rien des autres.

                                      Il y a peut-être une sorte de confusion (une ambivalence de plus) entre ne pas attendre un comportement précis, déterminé, normé, une réponse déjà prévue et ne rien attendre. Dans un cas, on refuse la normalisation, dans l’autre, on refuse d’être touché par l’autre.

                                      Quand à l’éternel débat sur l’engagement et le salariat, il reste vain tant que l’on cherche à systématiser un type d’engagement (bénévole, CEE, salariat…) avec un type de qualité sur le terrain. C’est la même chose que le niveau de qualification : ce n’est pas un diplôme qui fait un bon animateur…

                                      #44782
                                      roke17
                                        @kevin

                                        A force de lire les écrits de gars comme Image, j’en viens parfois à me dire que je suis de ces mécréans qui produieraient ces accueils collectifs de merde.

                                        Et puis voila, je reviens de deux semaines de colo, j’y ai vi une soixantaine d’enfants et une dizaine d’animateurs s’éclater, j’ai partagé pleins de supers moments avec les enfants, ils se sont amusés, ont pu se reposer et prendre le temps des vacances, ils ont pu faire les activités qu’ils voulaient et au final, je me dis que je ne fais pas de la merde, quand je vois les retours que j’ai de la part des enfants, des parents qui nous envoient des messages spontanément, j’en oublie presque tous les coups que je me prends dans la gueule quand je lis les posts de images (et d’autres évidement).

                                        Enfin, non, je ne dirige pas bénévolement, pour autant, ça reste un engagement et je n’ai pas besoin de ça pour vivre puisque j’ai un métier, que j’ai en plus une activité d’intervenant sportif indépendant, et que rien de ce que je fais contre rémunération ne me rapporte aussi peu que de diriger un séjour (pour donner une idée, en deux jours d’interventions sportives de 10h à 12h et de 14h à 16h le lendemain et le surlendemain de mon retour de colo, je me suis fais plus d’1/4 du salaire que j’ai gagné en 15 jours de colo. Et des directeurs ou des animateurs qui pourraient gagner l’argent autrement, j’en connais plein alors je persiste, travailler dans les ACM est bien souvent une façon de s’engager pour les vacances des plus jeunes.

                                        #44784
                                        Vegeteuse
                                          @vegeteuse

                                          RMR31 a écrit :
                                          L’absence de salaire perverti autant le travail que sa présence. Alors que dans un cas certains viennent pour la paie, dans l’autre on assiste à une baisse de conscience professionnelle pour les moins touchés voire à une absence totale de prise de responsabilité pour les plus atteint.

                                          Assez d’accord, mais je ne comprends pas bien dans quel contexte tu situes la baisse de conscience professionnelle et de prise de responsabilité? En rapport au salaire? Au bénévolat? Autre?

                                          #44785
                                          Vegeteuse
                                            @vegeteuse

                                            Images a écrit :
                                            Pas d’accord, dans un boulot salarié, t’es pas content.. bah tu reste parce que t’as quand même un salaire (ridicule certes) qui tombe à la fin du mois. En revanche, quand je suis bénévole quelques part, rien ne me retient et je n’ai que l’embarras du choix pour faire mes interventions.

                                            Comme le dit Crevette, on ne peut pas faire de généralités sur les rapports qu’entretiennent les gens avec leur travail ; tout est question de choix (ou non choix) individuel. Concernant ton exemple : certains vont rester dans un emploi qui ne leur plait pour le salaire, pour leur position sociale, pour leur image, pour maman, par masochisme parfois… Que sais-je? Et d’autres ne resteront pas pour encore de multiples raisons.

                                            Et le bénévolat n’est pas synonyme de liberté absolue, d’absence de pression hiérarchique ou politique ou autres (tout comme salariat n’est pas synonyme d’esclavage, même si parfois…)

                                            Mais cela veut il dire qu’une fois tes heures faites, tu rentres chez toi ? Quoi qu’il en soit je peux dire que ces anims ont compris ce que doit être l’animation, pas quelques chose où l’on viens par nécessité (financière) mais par envie , par besoin de partager un temps entre humain sans rien attendre d’autre.

                                            Oui, quand j’ai fini mon boulot je rentre chez moi (ou je vais me promener, rencontrer des gens, faire des courses, me balader sur planet anim, réfléchir sur ma position par rapport aux enfants :-D….). Et sans culpabilité aucune.

                                            Tout à fait d’accord avec la réponse de Situla.

                                            Ce n’est pas parce qu’on est bénévole qu’on attend plus rien des autres, que nos intentions deviennent miraculeusement pures…
                                            Quant à mon rapport aux enfants, il est complexe, j’en ai conscience. Mais je ne pense pas que se soit lié à ma position de salarié. Mon rapport au travail et mon rapport aux enfants sont deux choses distinctes.

                                            En fait, c’est une question que je me pose : est-il possible d’avoir une relation à l’autre sans véritablement ne plus rien attendre de lui? N’est-ce pas une position un peu mortifère?

                                          20 sujets de 21 à 40 (sur un total de 62)
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