C’est le dĂ©but de la fin

  • Ce sujet contient 17 réponses, 7 participants et a Ă©tĂ© mis Ă  jour pour la derniĂšre fois par HervĂ© MORICE, le il y a 11 annĂ©es et 1 mois.
18 sujets de 1 à 18 (sur un total de 18)
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    Messages
  • #50777
    Hervé MORICE
      @herve-morice

      Il faut sortir du complexe d’infĂ©riosupĂ©rioritĂ© entre formation occasionnelle et professionnelle. Les outils de formations ne sont effectivement pertinents uniquement que si on sait bien s’en servir. Les utiliser pour les utiliser revient effectivement Ă  n’ĂȘtre que dans dispositions mĂ©caniques de travail.

      Pour autant, il faut sortir de l’unique idĂ©e que l’animateur (occasionnel ou professionnel) est un simple technicien. Gillet parle de deux autres positions de base de l’animateur que sont le militant, le mĂ©diacteur (Moilapa en est l’archĂ©type). Il Ă©voque un juste milieu entre ces diffĂ©rentes positions en Ă©voquant un point d’Ă©quilibre Ă  atteindre. Reste que l’on est ce que l’on et que mĂȘme si on essaye d’y parvenir il est impossible d’ĂȘtre l’animateur parfait !

      #50823
      Ady
        @ady

        La sociĂ©tĂ© dit “c’est mieux d’avoir des diplĂŽmes” pour augmenter son salaire horaire. Alors nombre de jeunes passent ces diplĂŽmes. Dans les formations, on leur apprend Ă  rĂ©flĂ©chir sur des projets (mais surtout pas de penser cette notion de projet!!). Alors ces jeunes ont l’impression qu’ils rĂ©flĂ©chissent Ă  leur action, quitte Ă  croire qu’ils sont meilleur-e-s que des simples-Bafa. Alors qu’ils ne font que produire ce qu’on attend d’eux sans remettre en cause la rĂ©flexion par une autre rĂ©flexion.

        #50898
        moilapa
          @moilapa

          L’objet de (la formation) pro ou universitaire reste la transmission de savoirs. pour ce qui est des rapports humains, effectivement cela ne s’apprend pas, cela ce vie.
          Exactement : ce qui fait ce mĂ©tier ne peut s’apprendre qu’en vivant !
          La question est : a t-on vraiment cru Ă  une Ă©poque que l’animateur pouvait ĂȘtre professionel (professionnel du rapport Ă  l’Autre, professionnel du vivre ensemble !!! Professionnel du vivre !!! Le simple fait de se croire professionnel du vivre ensemble, fait qu’on ne l’ait pas : parce que dans cette “intelligence sociale”, il y a envie tout de l’humilitĂ©)
          ou dĂ©s le dĂ©part on a inventĂ© ces formations de pĂ©riphĂ©rie du coeur du mĂ©tier avec cynisme, dans un but purement commercial ? (si on a connu le dĂ©marrage du beatep, on ne se pose pas la question, en fait, mĂȘme si il n’Ă©tait pas le prĂ©curseur, il Ă©tait au moins du point de vue de la masse)

          Cela Ă©tant impossible (ĂȘtre professionnel du vivre ! ) il Ă©tait donc impossible d’inventer des formations permettant de le devenir… On a donc montĂ© des formations sur du pĂ©riphĂ©rique de ce mĂ©tier, sur des techniques pĂ©riphĂ©riques.
          On produit donc en masse des techniciens (du domaine de l’animation si l’on veut) (et non des animateurs pour faire de l’animation !!!) qui une fois sur le terrain ont cru que l’animation c’Ă©tait ça : ces domaines phĂ©riphĂ©riques ! Et ce que l’on appelle “animation” aujourd’hui, c’est ça : il n’y ait plus question de rapport Ă  l’autre, ce qu’est ce mĂ©tier, de vivre ensemble !!!

          L’escroquerie n’a pas seulement consistĂ© Ă  faire croire Ă  ces personnes qu’on pouvait ĂȘtre animateur professionnel, mais Ă  leur faire croire qu’elles Ă©taient animateurs professionnels alors mĂȘme qu’elles n’Ă©taient pas (ne sont pas) animateurs !!!
          On devient animateur au fil de sa vie, de ses expĂ©riences, de ses rencontres, de la construction de soi, et donc de ce que l’on offre aux autres dans ces rencontres.
          On ne devient pas animateur parce que d’autres l’on dĂ©crĂ©tĂ©, via l’achat d’une formation.

          Comment s’Ă©tonner alors que dans cette logique de “professionnalisation” (avec le but avouĂ© de “redorer” l’image vulgaire de cet animateur amuseur peu sĂ©rieuse) on en vient Ă  rechercher les diplomes les plus glamours ????

          Si il y a bien quelque chose Ă  remettre en cause, c’est cette idĂ©e mĂȘme de pseudo “professionnalisation” !!!

          #50909
          moilapa
            @moilapa

            L’objet de (la formation) pro ou universitaire reste la transmission de savoirs. pour ce qui est des rapports humains, effectivement cela ne s’apprend pas, cela ce vie.

            Et c’est juste le coeur du mĂ©tier d’animateur… les diplĂŽmes quels qu’ils soient, n’ont de ce fait aucune valeur s’agissant d’animation (de rencontre avec l’Autre) Croire qu’on puisse faire des diplĂŽmes d’animateurs, c’est du vent. Cela repose tout au plus sur deux trois savoirs faire “techniques”… mais ça ne fait en rien un animateur. Ca fait un technicien armĂ© de quelques outils. Et c’est ce que l’on produit ici : des techniciens… est-ce ça dont on a besoin dans le rapport Ă  l’autre ? Ou est-ce que la moindre mĂ©mĂ© qui a juste “vĂ©cue” ne sera pas bien plus enrichississante que n’importe lequel de ces mongoloĂŻdes “diplĂŽmĂ©s” ?

            Et mĂȘme : s’agissant de ce qui serait “transmissible”, de “savoirs”, de techniques : regarde ce post :

            BIJOUX GRIGRIS ET BRELOQUES

            VoilĂ  ce qu’est l’animation sociocul aujourd’hui. Ici, les outils, les diplĂŽmes, n’empĂȘchent en rien que cette animation n’ait absolument aucun sens. C’est ça la rĂ©alitĂ© de l’animation sociocul, partout, tous les jours : ce n’est pas l’exemple d’une Ă©quipe esseulĂ©e : c’est l’animation sociocul : des Ă©quipes Ă  la dĂ©rive, sans plus aucune notion de quoi que ce soit, sans plus aucun repĂšre, oĂč toute idiotie devient possible.

            Dans cette façon de penser l’enfant qui n’est rien, qui n’est qu’une merde, toute violence est possible. Et non seulement outils et diplĂŽmes n’empĂȘchent rien, mais ils facilitent : en mettant Ă  distance l’enfants-objets de ces adultes producteurs, les enfants deviennent de simples moyens pour atteindre des objectifs, de la viande pour projets…

            Tout est ici possible, comme de prendre une animation dĂ©jĂ  trĂšs “limitante” vis Ă  vis du public concernĂ© potentiellement, et d’en faire carĂ©ment un thĂšme pour des semaines ! Pour tous les mĂŽmes ! Quelque soient leurs Ăąges ! Leurs envies !!! Le mot “bracelet” devient le thĂšme que vont bouffer ces connards de gosses !!!
            Et personne pour seulement dire : “Non mais vous ĂȘtes complĂštement cons ou quoi ???” Ce que le moindre “passant” pourrait faire en jettant un coup d’oeil sur ces lieux refermĂ©s sur eux-mĂȘmes, mais que tous les “diplĂŽmes pro” ou outils ne peuvent empĂȘcher…

            Il n’y a plus de limite pour ces Ă©quipes Ă  la dĂ©rive. L’enfant n’est plus seulement “rien”, il devient un problĂšme ! L’ennemi qui gĂȘne la bonne mise en place de la “super idĂ©e” ! Puisqu’il faut se demander comment faire pour amener ces garçons qui ont le culot de ne pas vouloir de ce thĂšme !!!

            On ne part plus de l’enfant mais du dĂ©lire des adultes ! Et on essait ensuite de trouver des solutions au problĂšme que l’on a apportĂ© ! Au lieu de ne juste pas crĂ©er le problĂšme au dĂ©part !!!
            L’enfant est un ennemi.
            Je n’ose imaginer la violence possible dans des lieux oĂč l’on imagine l’enfant ainsi…

            VoilĂ  ce qu’est cette animation sociocul, avec ses “diplĂŽmes”, ses outils, dont cette logique de projets. Et cette nouvelle reprĂ©sentation de l’enfant, un paradigme complĂštement inhumain propre Ă  ce mĂ©tier.

            Maintenant rien ne nous empĂȘche de mettre en corrĂ©lation l’un avec l’autre.
            Oui… mais qu’est-ce que toutes ces Ă©quipes attendent ???? OĂč est le dĂ©but de cohĂ©rence dans ce qui est produit au jour le jour ? Partout en France ? Dans tous ces acceuils en roue libre ???? En quoi ces diplomes “pro” depuis toutes ces annĂ©es ont-ils apportĂ© quoi que ce soit, en dehors de crĂ©er un marchĂ© ? OĂč voit-on le rĂ©sultat bĂ©nĂ©fique ?
            Pourquoi devrait-on alors défendre ces formations bidons ???

            Le souci vient selon moi des employeurs qui ont des niveaux d’exigences de plus en plus Ă©levĂ©s
            Ce n’est absolument pas vrai !!!! Encore une fois : regardons ce qu’il se fait sur le terrain : cette Ă©norme boule de merde qu’est l’animation sociocul !!! OĂč est le “niveau d’exigence Ă©levĂ©” ?????
            Je ne connais pas les diplĂŽmes universitaires du secteur, mais par contre je vois trĂšs bien ce que donnes ces “animateurs” “pros” tout juste pondus !!!! C’est la fĂȘte Ă  l’ineptie, Ă  la connerie ! Il n’y a pas un dĂ©but de construction sensĂ©e, intellectuelle de quoi que soit ! Et s’agissant de la “pratique”, du “rendu” in situ, c’est la mĂȘme abyssale connerie Ă  tous les Ă©tages.

            Ces “exigences” sur le niveau de tel ou tel diplĂŽme, ce ne sont pas de l’exigence !!!! Il n’y a rien d’exigence dans ces diplĂŽmes professionnelles du sociocul. il y a juste un montage financier pour un secteur en recherche de “dĂ©bouchĂ©s” plus rentables que les historiques cibles.

            Comment peut-on plaider pour ces diplĂŽmes qui coutent dix fois un bafa et qui n’apportent aucune plus-value suppplĂ©mentaire ?
            Non seulement vis Ă  vis d’un animateur Bafa, mais vis Ă  vis d’un animateur sans diplĂŽme ????

            Comment est-on arrivĂ© Ă  ce rĂ©sultat qu’un animateur “pro” bpjeps” soit non seulement moins efficasse que l’animateur sans aucun diplome (animation) mais soit en plus bien souvent un nuisible ?????

            Pourquoi irait-on dĂ©fendre ce systĂšme de dingue et pleurer sur ces pauvres “pro” ? C’est Ă  dire, sur juste un montage financier ?

            #50939
            Hervé MORICE
              @herve-morice

              Oui effectivement, mon clavier a fourchĂ©, ce n’est pas l’animation mais la formation pro.

              Si tu n’as aucune utopie en tĂȘte, comment donc bosser (vivre) autrement qu’en admettant ce systĂšme Ă lacon ??? Elles sont passĂ©es oĂč tes idĂ©es rĂ©volutionnaires pour changer le monde ?

              Mon utopie, mes convictions, mes idĂ©es, mon engagement n’ont pas bougĂ©.

              Je pense simplement que les formations pro ou l’universitĂ© sont des sources de savoir qu’il appartient Ă  chacun de restituer ou pas sur le terrain. Contrairement Ă  Moilapa je ne pense pas qu’il faille tout jeter au feu.

              Le souci vient selon moi des employeurs qui ont des niveaux d’exigences de plus en plus Ă©levĂ©s. Les centres sociaux ou MJC demandent gĂ©nĂ©ralement pour ĂȘtre directeur, en plus d’un niveau deux de qualification, 5 ans d’expĂ©rience de direction.

              Comment fait on pour devenir directeur s’il faut dĂ©jĂ  5 ans pour l’ĂȘtre ?

              Demain les recrutements se feront sur une base niveau I et 10 ans d’expĂ©rience ?

              #50955
              crevette76
              Administrateur
                @crevette76

                coloandco a Ă©crit :
                L’objet de L’animation pro ou universitaire reste la transmission de savoirs.

                tu voulais dire la formation non ?

                #50957
                Hervé MORICE
                  @herve-morice

                  L’objet de L’animation pro ou universitaire reste la transmission de savoirs. pour ce qui est des rapports humains, effectivement cela ne s’apprend pas, cela ce vie.

                  Maintenant rien ne nous empĂȘche de mettre en corrĂ©lation l’un avec l’autre.

                  #50960
                  moilapa
                    @moilapa

                    Pour se faire un peu de méthodo reste nécessaire pour sa bonne maitrise.

                    bin, il existait des animateurs avant cette “belle” invention envahissante… Serait-ce que ces animateurs “d’aujourdhui” seraient de meilleurs animateurs “d’avant” cette avanlanche d’outils ?

                    Le constat que je fais, c’est que cette “animation d’aujourd’hui” tend de moins en moins vers l’humain. Et que ces tous ces outils ont contribuĂ© Ă  cela…

                    Qu’est-ce que ces “formations pro”, ces outils ont apportĂ© Ă  l’animation ? A l’humain ? A la rencontre ? A l’enfant ?

                    Si je me base sur ce que je vois, non seulement elles n’ont rien apportĂ©, mais le moins que l’on puisse dire c’est qu’elles n’ont pas Ă©tĂ© bĂ©nĂ©fiques…

                    Sinon, sur mon approche perso, ma façon d’envisager ces retours entre la pratique et la rĂ©flexion (pour ramasser le propos), il y a une Ă©norme diffĂ©rence avec ce que j’observe dans cette animation sociocul : c’est que cela vient de moi…

                    #50966
                    crevette76
                    Administrateur
                      @crevette76

                      coloandco a Ă©crit :
                      Moilapa il faut arrĂȘter d’ĂȘtre dans le mythe du bon animateur.

                      😕
                      et c’est colo&co qui dit ça…

                      donc il faudrait cesser de tenter de viser ce “bon animateur” ?
                      Et laisser tout ce qui rend cette fonction ubuesque prendre le pas, laisser ce mĂ©tier ĂȘtre un mĂ©tier de produit et de rendement sous couvert d’Ă©tiquette Ă©duc pop ?

                      DĂ©solĂ©e mais moi j’peux pas.
                      Je sais que l’attitude “parfaite”, le “professionnel ultime” de l’animation n’existe pas. Logique puisqu’un “bon” animateur est humain (on peut mĂȘme dire un animateur -tout court- devrait ĂȘtre humain) et qu’un humain par dĂ©finition c’est imparfait.

                      C’est pas pour autant que je vais me rĂ©soudre Ă  faire, laisser faire ou cautionner n’importe quoi.

                      On ne peut pas “enfermer” (j’ai pas d’autre mot lĂ ) les bonnes pratiques du bon animateur dans une grille de procĂ©dure comme on peut lister (et minuter mĂȘme) les tĂąches prĂ©cisĂ©ment dans un mĂ©tier technique.
                      Toute procédure qualité est un paradoxe ultime dans ce métier.
                      Et la plupart des Ă©crits “projets” relĂšvent de cet ordre lĂ .

                      Si on voulait pouvoir appliquer le conseil de xxyyzz “Un projet Ă©crit est utile, mais il faut ne pas en ĂȘtre esclave”, il faudrait dĂ©jĂ  que ces projets ne soient pas une contrainte de la hiĂ©rarchie, complĂštement dĂ©connectĂ©e du public et de l’animateur, simplement liĂ©e Ă  l’image “qualitĂ©”, Ă  l’illusion de compĂ©tences… et qui dans un nombre assez incalculable de cas met juste en difficultĂ© les animateurs qui au lieu de rĂ©flĂ©chir Ă  une maniĂšre correcte d’accueillir un public se retrouvent Ă  mobiliser leurs compĂ©tences pour rĂ©flĂ©chir en prioritĂ©, voire exclusivement (au dĂ©triment du public qui n’y est pour rien) Ă  la maniĂšre de remplir ces documents projets pour satisfaire une hiĂ©rarchie…

                      Et vous pouvez entendre “hiĂ©rarchie” au sens large : ça peut ĂȘtre le dirlo, le dirlo fera pareil avec l’employeur ; ça peut ĂȘtre le formateur ou l’organisme de formation ; ça peut mĂȘme ĂȘtre des “pairs”.
                      L’animateur -humain imparfait qui a dĂ©jĂ  par dĂ©finition des dĂ©fauts et des tendances Ă  se retrouver dans des Ă©cueils d’Ă©go et cie- est sommĂ© par le systĂšme de formation, de validation, de consignes de “chef” de placer le public accueilli en derniĂšre ligne de rĂ©flexion.

                      Alors, oui, le “bon animateur” c’est un mythe… une utopie.
                      Et oui la réalité en est loin dans bien des cas.
                      Mais pour moi ce n’est absolument pas un prĂ©texte pour noyer ce mythe et se contenter de ce qui construit actuellement l’animation.
                      Ni pour cautionner ces modalitĂ©s de formation, de consignes, d’exigences, de moyens, de marge de manoeuvre, de considĂ©ration… qui ne respectent ni le public pris pour un prĂ©texte (Ă  gagner des sous, Ă  obtenir un diplĂŽme, Ă …) , ni l’animateur – pris pour un benĂȘt mouton pion fini, ou tiraillĂ© par des paradoxes impossibles Ă  concilier.

                      Si tu n’as aucune utopie en tĂȘte, comment donc bosser (vivre) autrement qu’en admettant ce systĂšme Ă lacon ???
                      Elles sont passĂ©es oĂč tes idĂ©es rĂ©volutionnaires pour changer le monde ?

                      #50979
                      Hervé MORICE
                        @herve-morice

                        Moilapa il faut arrĂȘter d’ĂȘtre dans le mythe du bon animateur.

                        Cela reste une utopie a moins qu’a force de vouloir personifier cette image tu en es pas devenu quelque peu le prisonnier.

                        Dis comme cela cela ressemble quelque peu Ă  de la psycho de comptoir quoi que…

                        Un animateur se construit de se son expĂ©rience mais Ă©galement du savoir qu’il acquiĂšre. Maintenant bien Ă©videment reste toujours la question de la source de ce savoir et de ce que l’on en fait.

                        Tirer Ă  bouler rouge sur la formation pro ou sur les diplomes universitaires ne sert pas Ă  grand chose. Le constat est lĂ . L’animation n’est plus le propre de l’animateur mais des institutions qui les enferment dans des pratiques.

                        C’est clair que l’empirisme comme accĂšs au savoir Ă  du bon car il permet en premier de prendre du recul avec ce que l’on fait et de sortir des chemins balisĂ©s voir banalisĂ©s.

                        Maintenant toi le premier cette expérience tu la relie au savoir.

                        On se doit donc d’avancer en complĂ©mentaritĂ© des deux, non ?

                        La recherche action en animation reste cette espace de libre reflexion et d’analyse qui permet de sortir de la routine et de faire avancer nos pratiques. Pour se faire un peu de mĂ©thodo reste nĂ©cessaire pour sa bonne maitrise.

                        Maintenant utiliser la mĂ©thodo pour faire un gateau avec des enfants ou une sortie avec des personnes ĂągĂ©es n’est lĂ  que pour rassurer l’institution sur le bon travail de l’animateur.

                        #50985
                        XXYYZZ
                          @xxyyzz

                          On peut tous faire cette expĂ©rience, dans notre domaine d’action, de gens qui ont des diplĂŽmes mais sont de fichus incompĂ©tents, des incapables, voire des nuisibles.

                          Oui d’accord mais cela est le cas partout; pas seulement en animation. Ceci n’excuse rien bien sur.

                          Notamment de par le distinguo “sciences humaines” et “sciences exactes” ; le jour oĂč les sciences humaines se prĂ©tendront exactes, elles ne seront plus qu’inhumaines.

                          Parce que notre mĂ©tier est avant tout un mĂ©tier de la relation, de la rencontre, de son rapport aux autres. D’une “intelligence sociale” qui ne s’apprend nulle part ailleurs “que dans la vie”.

                          Oui entiĂšrement d’accord avec cela. En animation savoir tirer parti de son vĂ©cu, (et du vĂ©cu des autres) est capital.

                          Un projet comme une cabane, ce n’est pas tant la façon dont on va faire la cabane qui importe : c’est ce que cette cabane produit de rencontre, de vivre ensemble, d’expĂ©rimentation de l’autre, des autres, et donc de soi parmi les autres.

                          Cela est vraie de toute animation : une animation manuelle en elle-mĂȘme peut ĂȘtre un vrai plaisir pour l’enfant, notamment quand il s’agit de se construire son jouet (un vrai jouet, jouable)… mais ce qui importe rĂ©ellement c’est le temps vĂ©cu, partagĂ©, la rencontre, les sentiments nĂ©s de ce temps. De ce que la personne en tirera, y compris de “simples” souvenirs…

                          Oui l’aspect relationnel est important. le plaisir qu’auront les enfants Ă  pratiquer tele ou telle activitĂ© aussi. j’e dirais m^me surtout.
                          Mais, si en plus, on peux apporter un peu de savoir faire, pourquoi s’en priver.

                          L’animation sociocul, voudrait faire croire que l’on est lĂ  dans “une science exacte”, oĂč des Ă©crits par exemple seraient garants de la “qualitĂ©” d’une animation, des projets en tous genre qui prĂ©tendent calibrer, normaliser tout ce joyeux bordel…

                          La je serai plus nuancĂ©. Un projet Ă©crit est utile, mais il faut ne pas en ĂȘtre esclave et le modifier si on en ressent le besoin. Sur la demande des enfants, mais aussi des circnstances, des observations del’Ă©quipe et autres.
                          c’est avant tout un pense bĂȘte, une trame.

                          S’agissant de vivre avec les autres, du rapport Ă  l’autre, ce n’est certainement pas les diplĂŽmes qui feront la richesse.

                          Cela me semble Ă©vident malheureusement tout le monde ne pense pas comme cela.
                          De plus je ne pense pas que les diplomes universitaires soient plus performants que ce qui existent actuellement, m^me s’ils sont loin, d’ĂȘtre parfaits.

                          Il faut arriver dans une cour d’Ă©cole sans idĂ©e prĂ©conçue, “nu”, avec ce seul plaisir de l’inconnu, sans rien attendre des enfants.

                          La je ne comprends pas trĂšs bien ce que tu veux dire, dans “sans rien attendre des enfants.”
                          Pour moi il faut arriver avec quelques idĂ©es. Mais il faut savoir s’effacer et renoncer Ă  ses propres propositions.
                          Ceci en fonction de l’attitude des enfants.
                          Cette possibilitĂ© peux trĂšs bien ĂȘtre mentionnĂ© dans le projet.

                          #50997
                          moilapa
                            @moilapa

                            Dans une “sociĂ©tĂ© industrielle”, ces imposteurs n’ont pas leur place (parmi les “non dĂ©cideurs” j’entends) : parce que si il faut avoir boulonnĂ© 1000 boulons Ă  la fin de la journĂ©e, on ne peut tricher… On ne peut s’improviser charcutier, Ă©lectricien, maçon…

                            Dans une “sociĂ©tĂ© tertiaire”, c’est dĂ©jĂ  plus imaginable… mais avec un mĂ©tier comme l’animation, pour ces imposteurs, c’est l’el dorado ! Le paradis !
                            N’importe qui peut se prĂ©senter Ă  un poste d’animateur : sans savoir-faire, compĂ©tence, sans talent, sans mĂȘme envie, passion ! (je parle mĂȘme pas de direction !)

                            Au lieu de juste accepter que ce mĂ©tier est un “mĂ©tier de l’Autre, que l’on ne peut prĂ©tendre ĂȘtre “professionnel” du rapport Ă  l’autre (!!!) (et donc de soi) ces escrocs s’inventent des compĂ©tences, des diplĂŽmes “pro”, des autoritĂ©s…

                            il s’agissait juste pour cela de faire croire que l’on parle de quelque chose de “tangible”, de maĂźtrisable, de normalisable, de balisable…

                            alors que c’est ce chaos l’intĂ©rĂȘt de ce mĂ©tier, “l’incontrĂŽle”, l’imprĂ©visibilitĂ© de l’ĂȘtre…

                            #51080
                            moilapa
                              @moilapa

                              A rapprocher du livre “la fabrique des imposteurs”.

                              Cette machine Ă  reproduire des normes et croyances qu’est l’animation sociocul (une autre raison qui fait que l’on ne peut plus accoler animation sociocul et Education Populaire) s’est donc inventĂ©e sa “professionnalisation”. Via des formations “professionnelles”…

                              Si l’on farfouille sur le forum Ă  partir du mot “incompĂ©tents” (oui, il y a avec ce mot le problĂšme de son “invention” dans l’entreprise, mais il me semble quand mĂȘme bien dire de quoi on parle ; Ă  la rigueur, je devrais parler d’imposteur-incompĂ©tent pour ĂȘtre plus juste, quand je parle de toutes ces personnes qui naviguent dans ce milieu) on retrouvera des idĂ©es qui rĂ©sonnent curieusement avec ce que dit le livre en question dans d’autres domaines :

                              L’imposteur est aujourd’hui dans nos sociĂ©tĂ©s comme un poisson dans l’eau : faire prĂ©valoir la forme sur le fond, valoriser les moyens plutĂŽt que les fins, se fier Ă  l’apparence et Ă  la rĂ©putation plutĂŽt qu’au travail et Ă  la probitĂ©, prĂ©fĂ©rer l’audience au mĂ©rite, opter pour le pragmatisme avantageux plutĂŽt que pour le courage de la vĂ©ritĂ©, choisir l’opportunisme de l’opinion plutĂŽt que tenir bon sur les valeurs, pratiquer l’art de l’illusion plutĂŽt que s’émanciper par la pensĂ©e critique, s’abandonner aux fausses sĂ©curitĂ©s des procĂ©dures plutĂŽt que se risquer Ă  l’amour et Ă  la crĂ©ation. VoilĂ  le milieu oĂč prospĂšre l’imposture !

                              Notre sociĂ©tĂ© de la norme, mĂȘme travestie sous un hĂ©donisme de masse et fardĂ©e de publicitĂ© tapageuse, fabrique des imposteurs. (…)

                              (…) Elle (l’imposture) emprunte la froide logique des instruments de gestion et de procĂ©dure, les combines de papier et les escroqueries des algorithmes, les usurpations de crĂ©dits, les expertises mensongĂšres et l’hypocrisie des bons sentiments.

                              De cette civilisation du faux-semblant, notre dĂ©mocratie de camĂ©lĂ©ons est malade, enfermĂ©e dans ses normes et propulsĂ©e dans l’enfer d’un monde qui tourne Ă  vide. Seules l’ambition de la culture et l’audace de la libertĂ© partagĂ©e nous permettraient de crĂ©er l’avenir.

                              On croirait que l’auteur (psychiatre) (ou Ă  travers lui ceux qui rĂ©sument ses propos) est en rĂ©alitĂ© intervenant dans cette animation sociocul, que c’est cette animation qu’il dĂ©cortique, ses dĂ©rives, ses croyances idiotes, comme cette logique de projets…

                              Pourquoi d’ailleurs cette animation sociocul Ă©chapperait (essaierait d’Ă©chapper) Ă  ce qui fait la “sociĂ©tĂ© aujourd’hui “?

                              http://www.evene.fr/livres/livre/roland-gori-la-fabrique-des-imposteurs-1751187.php

                              Voir aussi le papier dans Marianne…

                              #51094
                              ludou
                                @ludou

                                … le dĂ©but de la fin. Ouf ! Peut-ĂȘtre qu’il sortira alors des futures formations (universitaires ou non, ça n’a pas grande importance) des ĂȘtres humains un peu moins formatĂ©s et “formatant”, des personnes qui cherchent et qui ne se contentent pas de ce paquet de donnĂ©es reçu en formation.

                                #51104
                                Ady
                                  @ady

                                  En piquant plein de phrases Ă  Moilapa :
                                  ———

                                  On peut tous faire cette expĂ©rience, dans notre domaine d’action, de gens qui ont des diplĂŽmes mais sont de fichus incompĂ©tents, des incapables, voire des nuisibles. Notamment de par le distinguo “sciences humaines” et “sciences exactes” ; le jour oĂč les sciences humaines se prĂ©tendront exactes, elles ne seront plus qu’inhumaines.

                                  Parce que notre mĂ©tier est avant tout un mĂ©tier de la relation, de la rencontre, de son rapport aux autres. D’une “intelligence sociale” qui ne s’apprend nulle part ailleurs “que dans la vie”. C’est avant tout, si il s’agit de formation, d’une autoformation permanente, Ă  chaque expĂ©rience de vie : tout ce que l’on vit peut faire que l’on sera un moins mauvais animateur. Si on est capable de remise en question, d’analyse… C’est ce que l’on est que l’on offre aux autres quand on va Ă  l’animation : rien d’autre. Tout le reste Ă©tant du vent et de la branlette.

                                  Un projet comme une cabane, ce n’est pas tant la façon dont on va faire la cabane qui importe : c’est ce que cette cabane produit de rencontre, de vivre ensemble, d’expĂ©rimentation de l’autre, des autres, et donc de soi parmi les autres.

                                  Cela est vraie de toute animation : une animation manuelle en elle-mĂȘme peut ĂȘtre un vrai plaisir pour l’enfant, notamment quand il s’agit de se construire son jouet (un vrai jouet, jouable)… mais ce qui importe rĂ©ellement c’est le temps vĂ©cu, partagĂ©, la rencontre, les sentiments nĂ©s de ce temps. De ce que la personne en tirera, y compris de “simples” souvenirs…

                                  L’animation sociocul, voudrait faire croire que l’on est lĂ  dans “une science exacte”, oĂč des Ă©crits par exemple seraient garants de la “qualitĂ©” d’une animation, des projets en tous genre qui prĂ©tendent qualibrer, normaliser tout ce joyeux bordel…

                                  Ca fait des dĂ©cennies que l’on y travaille dans cette animation sociocul en pensant autour de ces projets Ă©crits… et tout ce temps aprĂšs, quand on regarde ce qu’est concrĂštement cette animation de tous les jours, on peut se dire Ă  minima que l’on pourrait se passer de toutes ces conneries qui allourdissent le travail de l’animateur, en lui faisant croire qu’il y a lĂ  des “choses” maĂźtrisĂ©es, alors qu’on parle juste d’humains, de rencontres, d’inconstant, d’inattendu, d’individualitĂ©s diffĂ©rentes & multiples, …

                                  La moindre vieille qui s’ennuie chez elle, pourrait ĂȘtre pour vos groupes d’enfants bien plus riches que le dernier des couillons qui prĂ©tend s’appuyer sur sa formation “professionnelles” (mais quelle blague ! Comment se prĂ©tendre professionnelle de la relation Ă  l’autre !?! ). Sans diplĂŽme aucun… juste avec ce qu’elle est, ce qu’elle a vĂ©cu, ce qu’elle sait, et ce qu’elle accepte de ne pas savoir, cette humilitĂ©.

                                  S’agissant de vivre avec les autres, du rapport Ă  l’autre, ce n’est certainement pas les diplĂŽmes qui feront la richesse.

                                  Et quand on arrive, animateur, dans une cour d’Ă©cole, en tant que simple invitĂ© des enfants, la moindre des choses, c’est de s’intĂ©resser Ă  ceux qui vont nous faire face, ce qu’ils pourraient attendre de cette rencontre si jamais ils en ont envie… sans projet, sans planification, sans toutes ces lourdeurs reçues en bĂ©nĂ©diction dans telle ou telle formation, sans tenir compte des conneries de telle ou telle mairie dont seuls les bĂątiments lui appartiennent, aucunement les enfants et leur devenir.

                                  Il faut arriver dans une cour d’Ă©cole sans idĂ©e prĂ©conçue, “nu”, avec ce seul plaisir de l’inconnu, sans rien attendre des enfants.

                                  #51129
                                  Images
                                    @images

                                    Parce que ces diplĂŽme d’Ă©ducation populaire ont ils une vĂ©ritable valeurs dans ladite branche ? Maintenant on forme des gestionnaires de projets, des managers mais plus des animateurs…. ca n’a plus rien a voir avec l’educ pop et depuis bien longtemps….

                                    #17047
                                    Hervé MORICE
                                      @herve-morice
                                      #51137
                                      Hervé MORICE
                                        @herve-morice

                                        Aujourd’hui la place des diplĂŽmes pro en animation sont minorĂ©s par rapport aux diplĂŽmes universitaire.

                                        Avec la fin du dĂ©fa est venu la fin d’une Ă©poque ou l’animation reposait sur des diplĂŽmes d’Ă©ducation populaire.

                                        Si vous n’avez pas minimum un niveau II, dur dur d’accĂ©der a un poste de responsable de structure (MJC, centre social).

                                        Nous entrons dans une nouvelle Ăšre socioculturelle faut il s’en rĂ©jouir ou rĂ©agir ?

                                      18 sujets de 1 à 18 (sur un total de 18)
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