[moilapa]

Puisqu’on en est, en ce moment sur le forum, à parler des auteurs qui ont un rapport avec notre travail d’animateur, le texte ci dessous cite Bruno Bettelheim dans Psychanalyse des contes de fées :

« Pour qu’une histoire accroche vraiment l’attention de l’enfant, il faut qu’elle le divertisse et qu’elle éveille sa curiosité. Mais, pour enrichir sa vie, il faut en outre qu’elle stimule son imagination, qu’elle l’aide à développer son intelligence et à voir clair dans ses émotions; qu’elle soit accordée à ses angoisses et à ses aspirations ; qu’elle lui fasse prendre conscience de ses difficultés, tout en lui suggérant des solutions aux problèmes qui le troublent. »

C’est ce que j’ai essayé d’expliquer s’agissant de parents qui pourraient passer à côté de l’histoire quand leur enfant sera réellement touché au plus profond par cette histoire. Les parents, notamment parce qu’ils ont perdu cette part d’intutition, de capacité de ressentir ce qu’ils ne peuvent comprendre, en resteront au stade ”Pour qu’une histoire accroche vraiment l’attention de l’enfant, il faut qu’elle le divertisse et qu’elle éveille sa curiosité”
quand l’enfant en sera à à voir clair dans ses émotions; qu’elle soit accordée à ses angoisses et à ses aspirations ; qu’elle lui fasse prendre conscience de ses difficultés, tout en lui suggérant des solutions aux problèmes qui le troublent

De la même façon que les adultes passent à côté de ce livre quand il se retrouve dans une “malle lecture”, ou étalé parmi d’autres sur la moquette posée près de l’air de jeux du camping…

L’imagination est pour l’enfant le moyen de transport gratuit dont il se sert pour pouvoir poursuivre son chemin à travers les problèmes quotidiens. C’est le pot d’échappement normal et salutaire pour les émotions corrosives, telles que la frustration, l’impuissance, l’ennui, la peur, la solitude et la rage. Un moyen de transport positif et adéquat »
(Sendak, l’auteur du livre)

Pour en revenir à notre travail d’animateur, s’agissant de cette imagination, qui a t-il de cette idée quand on “offre” aux enfants de “l’imagination” en colo, en claé, lors d’un grand jeu… Ou dans le simple choix d’une histoire à lire ou à raconter ?
Quelle part “sombre” dans cet imaginaire importé par les adultes ? Quand ces adultes ont de l’enfance une image d’innocence et d’angelots, on ne peut s’étonner que cette “imagination” ressemble plus à du disney édulcoré quà quelque chose qui fasse réellement raisonnance au plus profond de l’enfant. Qui lui apporte des réponses.

Bien sûr, nous voulons tous protéger les enfants contre des expériences douloureuses qui dépassent leur capacité de compréhension émotionnelle et sont source d’anxiété. Cela paraît évident. Cependant, ce qui est tout aussi évident, mais souvent négligé, c’est que tous les enfants, dès les premières années de leur vie, ont affaire à des émotions qui les perturbent, que la peur et l’anxiété sont une partie intrinsèque de leur vie quotidienne et qu’ils gèrent en permanence leur frustration le mieux qu’ils peuvent. La fantaisie reste la meilleure arme dont l’enfant dispose pour apprivoiser ses parties sauvages
(du même auteur)

Et là j’en renvoie au post sur ‘un animateur doit-il être dangereux ?” , sur les discutions sur les risques, la sécurité omniprésente et maladive en colo…

Sur ce délire que l’on retrouve jusque dans le choix des lectures que l’on confronte aux enfants : Des oui-ouis et autres Dora, quand on a à dispositon des Petits Poucets qui luttent pour ne pas être dévorés ou des Peaux d’Ane qui tente d’échapper aux bras d’un papa…

Et finallement, j’y vois aussi un lien avec les échanges sur les “enfants difficiles”, notamment sur le post “interdictions en claé”.

De même que certains de ces enfants “difficiles” n’ont juste pas eu droit à cette étape crutiale de l’apprentissage de la frustration , qu’il ne s’agit que d’enfants-rois à qui ont a pas offert de limites salvatrices, d’autres sans doute n’ont aucune réponse à leurs angoisses. Ne trouvent nulle part dans ce que les adultes leur offrent des réponses, des chemins possibles. Comme ce petit garçon qui se déguisent en loup affamé et destructeur :

”Peut-être encore, serait-il un petit garçon peureux, projettant au-dehors de lui ces pulsions destructives qu’il n’aura pas su ni identifier, ni transformer, ni intégrer”

[solleana]

Pour compléter, une lecture psychanalytique de Max et les Maximonstres

http://www.cairn.info/revue-enfances-et-psy-2002-2-page-128.htm

[moilapa]

Juste un petit rajout : il faut vraiment “accompagner” l’enfant de 4 ans dans cette histoire. Plus que la scène où l’un des monstres devient méchant, c’est cette “mise en abyme”, ce dialogue au “plus profond de l’enfant”, qui peut être destabilisant pour les plus jeunes.

[moilapa]

C’est un “film d’enfance” très fidèle à l’album, surtout visuellement (les monstres sont remarquables de ce côté là) Mais aussi du côté des thèmes forts. Comme celui de la colère, de la difficulté de trouver sa place dans une famille, la peur de ne plus être aimé, la difficulté d’être parmi les autres, le rêve, la richesse des jeux d’enfants, les imbrications du monde rêvé et du monde réel… Et surtout, tout ce que cette enfance peut avoir de noire : la violence, la douleur, la méchanceté…

Puis encore : la fugue, et toute une réflexion autour des jeux d’enfants…

Le petit garçon est formidable…

Pour ceux qui ont lu le livre enfant où qui l’ont utilisé comme animateurs, ils ressentiront peut être quelque chose quand ils verront Max avec son improbable costume de loup la première fois.

Côté monstres, plutôt que de faire des personnages entièrement numériques (ce qui aurait donné aux créatures cet aspect “froid”, ils ont tourné avec des acteurs costumés. ils ont ajouté les expressions des visages ensuite en numérique)

Cela donne une “réalité” aux maximonstres. Avec chacun une personnalité, et non un collage artificiel sans profondeur comme c’est le cas dans la majorité des films “tout public”.

Le film est constélé de “dialogues, de situations “psychanalitiques” qui vont s’adresser au plus profond de l’enfant, des messages dont ils ne comprendront pas la portée, mais dont il aura l’intuition, comme dans tout bon conte. Des niveaux de lecture aussi pour l’adulte… Mais je ne crois pas qu’il faille se référer à la vision adulte de ce film… Je regrette vraiment de ne pas l’avoir vu avec des gamins…

“Quand je rencontre un problème, je le mange”. (à quelque chose prêt)

“Tu es le seul roi que l’on ait pas mangé…”

Si vous bossez en centre de loisirs, je crois que ça vaut le coup de se “battre” pour y aller. Surtout pour des enfants de 4-8 ans.

Et si vous avez un enfant de cet âge, courez-y, prenez un seul siège et gardez votre petit contre vous.

Je crois que ce film peut être un moment marquant de la vie d’un enfant de cet âge. Par ces “raisonnances” qui feront leur travail bien après la projection.

J’en ai profité aussi pour lire les avis “à la sortie du film”…. C’est ce à quoi je m’attendais : des adultes qui n’ont pas aimé le film (certains sont partis durant la projection) parce que nourrient aux films catastrophes et autres produits pré-machés, voir déjà régurgités…
Et des témoigages de parents d’enfants de 4 ans… enfants complètement bouleversés… sans pouvoir dire pourquoi.

Mais encore une fois : il faut essayer de voir ce film en pensant à ce que l’on sait des enfants de cet âge… sinon la poésie ne marchera pas.

Reste à trouver une salle avec “Kérity”… Certains ont vu ?

[moilapa]

L’un des historiques et best-sellers des albums jeunesse…

La question que je me pose, et que je m’étais déjà posé au moment de l’adaptation des “Trois brigands”, l’un des autres “monuments” de cette littérature particulière, c’est la difficiculté d’adaptation de ce format. Les albums pour enfants ont des “formats courts”, les histoires sont simples et il n’y a pas mille intrigues qui s’emboîtent les unes dans les autres. Ce sont des livres que l’on peut raconter à un enfant en dix minutes…

Alors comment adapter au format cinéma (plus d’une heure et demi, bissness obige) des histoires de dix minutes ? En brodant à partir de l’univers créé par son auteur.
Ce qui est le risque ici.

De ces premières images, on peut au moins dire que les monstres sont fidèles à l’oeuvre originale.

[crevette76]

[crevette76]

“Max, un petit garçon pas très sage, est privé de dîner et envoyé par sa mère dans sa chambre. Celle-ci se transforme peu à peu en forêt, puis l’océan se fait entendre.

Max embarque alors sur un bateau et navigue longtemps jusqu’au pays des Maximonstres. Les habitants l’accueillent en faisant grincer leurs crocs, rouler leurs yeux, menaçant de le griffer et criant tant et plus. Max leur ordonne de faire silence et devient ainsi leur roi. Une fête épouvantable s’ensuit mais l’estomac de Max gargouille et puis il se sent seul…

De retour à la maison, un souper l’attend…”

adaptation de la bande dessinée créée par Maurice Sendak en 1963

fiche du film sur allociné

fiche du film sur cinémovies

https://www.youtube.com/watch?v=Tp8X4UgXXi8

https://www.youtube.com/watch?v=cP55yjrdNzk

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