Je ne connaissais pas cette colo, mais joli documentaire. Il y manque sans doute le son par moment, au moins pour retranscrire les paroles des personnes qui y interviennent.
On peut y voir aussi la rupture (toute relative) qui existait alors entre prolétariat urbain (prônant l’athéisme communiste) et prolétariat agricole, plus attaché aux traditions religieuses (même si les plus militants suivent autant que leurs cousins des villes le courant athéiste), tant décriées par les premiers. On pourra se reporter ici à la célèbre scène de Don Camillo lorsque la chapelle devait être abattue et que, suite à la rupture du câble, tous les villageois posent genou à terre.
La philanthropie nourrissait depuis le 19ème siècle, surtout outre-manche, les mêmes objectifs (le bien d’autrui), mais sous couvert plus religieux (au départ, puritanisme, puis catholicisme “social” une fois importé en Franc, même si ce fut souvent teinté d’achat de la paix sociale.
De même, on se situe au lendemain de la crise de 1929 qui marquera la société jusqu’à la IIè GM. Le capitalisme a montré ses limites et les extrêmes montent en puissance : en France, on aura le Front Populaire, en Allemagne le national-socialisme…
Le choix de l’Ile d’Oléron (rappelons-nous que nous sommes en 1932, avant le FP et donc à une époque où les congés payés et le tourisme de masse n’existaient pas) porte alors sur un lieu de villégiature choisi, non pour son attrait en terme d’activités (à l’époque, on ne cherchait pas les colos avec activités à prestataires multiples et envahissantes), mais pour son “bon air”. On retrouve là aussi la vision hygiéniste des colos qu’on a quelque peu oublié aujourd’hui et dont on peut faire remonter la source au courant du XIXè siècle.