Bonjour,
Suis en accord avec Moilapa.
Ton boulot c’est d’animer. Animer = donner vie.
Gérer le deuil des enfants et ou des adultes c’est le boulot d’autres professionnels.
Donc on propose des animations comme d’habitude.
“Comment aborder un travail d’animation après un traumatisme”
Comme un travail d’animation sans traumatisme.
Pourquoi chercher midi à quatorze heure alors que le simple sujet du forum est “vécu et témoignage” ?
Je poste une situation professionnel dificile pour moi, j’essaie de trouver comment agir sans bousculer dans mon travail d’animation.
Je l’avoue, je suis maladroite dans mes posts, je ne sais pas encore quelles sont les réelles questions à me poser en matière professionnel, car ici oui je ne parle que de ma pratique professionnel.
Je ne vais pas m’excuser par ” je suis un peu boulversée par ce qui m’arrive”
Je ne vais pas justifier à chaque fois qu’on me le demande ” 2 ou 3 enfants faudrait savoir” 3 vicitmes 2 que je connaissais. Un peu malin est celui qui va voir son google actualité.
J’ai été témoin certes mais mon travaille m’oblige quelque peu à m’occuper des enfants plus que de moi. Donc on oublie le ” est ce qu’on répond aux demandes des adultes ou des enfants”
Je n’ai pas été claire, je reformule ” Comment agir dans son travail avec des enfants témoin d’un accident ayant couté la vie de trois de leurs amis”
Il n’y a pas à chercher la peine imaginaire ou réelle d’enfants il n’y a que pour ceux que ça interresse une thématique : ” Comment aborder un travail d’animation après un traumatisme”
“Par contre, faire une “sortie extraordinaire”, ”
Il ne s’agit pas de faire une sortie extraordinaire. Il s’agit plutôt il me semble de dire à cette animatrice ici, aux enfants sur le terrain “La vie continue”. Dans une situation où on ne sait de quelle façon aborder les enfants, peut être est-ce là une façon de passer un message sans ces mots visiblement difficiles à trouver :
Etre face à une situation douloureuse, c’est pas “arrêter de vivre”.
C’est répondre par du “Disneyland” à cette animatrice que la survenue d’un drame et la douleur que l’on peut ressentir n’est pas incompatible avec des moments de plaisir, que l’on ne doit pas ressentir des réticences à cela… Parce que c’est peut être une façon de mieux “faire ce deuil”
Et parce que j’ai ressenti son message comme “Comment partager notre souffrance”, gratter nos croutes, comme si cela semblait être une évidence… Alors que pour moi l’évidence est ailleurs.
Que faire doucement un deuil, ne se résume pas à se recroqueviller sur sa peine, faire tourner son “univers” essentiellement autour de la douleur. Et j’ai confiance aux enfants pour cela, si il n’y a pas autour d’eux des adultes qui les en empêchent.
Et donc à la question : Que proposer à ces enfants ?”,
je réponds : “S’éclater”.
Et puis enfin, depuis le début, je me pose plus de questions sur la personne qui poste ce message que sur la réelle ou imaginaire peine des enfants.
je sais pas si ça intéresse peu. Peut-être que les gens ne se sentent pas capables de répondre (c’est un peu mon cas). Qui plus est, je trouve que ce que tu dis, Moilapa, est très pertinent, donc je lis…
Par contre, faire une “sortie extraordinaire”, je vois pas vraiment pourquoi? Pour “se changer les idées”? Peut-être, mais pourquoi?
Voir d’autres adultes, c’est clair. D’autres enfants aussi? Rencontre avec un autre centre, grands jeux communs, tournois de pétanque (ou autre hein, on est pas tous marseillais)…?
Et les gamins qui s’en moquent, ils vont apprécier qu’on leur parle de ça tout le temps? (question stupide, j’en conviens, c’est la fin de semaine, fin de semestre, fin d’année…).
Effectivement un projet d’animation en lien avec le deuil…. heuuuu mais pourquoi ?
Peut-être que je vais dire un truc “facile à dire quand on y est pas”, mais le plus naturel me parait d’éviter à la fois le tabou, donc d’occulter les faits ; mais aussi de focaliser dessus et de ne pas laisser les mômes continuer leur chemin…
Chacun fait le deuil à son rythme propre, et l’animation “autour du deuil” ressemble pour moi à une tentative de prolonger le délai auprès de ceux qui vont avoir une facilité plus grande à intégrer ces décès comme une étape de la vie, comme quelque chose qui se passe parfois autour de nous. (les plus jeunes ?)
Ecouter ce qu’ils auront éventuellement à dire me parait essentiel ; y répondre le plus simplement possible malgré peut-être sa gène d’adulte (surement effectivement plus présente que celle d’un enfant), sans avoir peur de dire “je ne sais pas” à certaines questions.
Continuer les animations sans enfermer les enfants dans un deuil prolongé qu’il ne souhaitent pas forcément subir.
Voilà à mon avis ce qu’il faut faire… et si certains ont plus de mal, alors une cellule d’aide à été mise en place, et elle concerne aussi les adultes, non ? Donc en parler avec chaque personne qui est en demande, et ceux qui ne sont pas en demande, ben ne pas leur renvoyer ces décès pour x raisons.
alphaaline a écrit:
Bonsoir,Je travaille dans une structure où nous venons d’apprendre la mort accidentelle et brutale de deux enfants la fréquentant.
alphaaline a écrit:
Mais après un choc physchologique et l’annonce de la mort de trois enfants d’un coup… Quand même la police n’arrive même pas à résoudre pourquoi …
2 ou 3?
Sinon le PA sur le deuil je trouve ça plus que limite.
Comme Moilapa je pense que ce dont ont besoin les enfants c’est de profiter de leurs loisirs avec des adultes en bonne condition mentale et pas enfermés dans un deuil. Ca leur fera bien plus de bien qu’un PA sur un sujet aussi sensible et casse-gueule. Qu’on discute ouvertement et sans tabous avec ces gamins s’ils le souhaitent et qu’on leur foute la paix pour le reste.
“que construire comme projet d’animation en lien avec le deuil ?”
Cette question me semble délirante. Et visiblement il n’y a qu’à moi que cela donne cette impression.
Si il me semble important d’aborder avec les enfants à travers l’animation des thèmes comme la mort (comme beaucoup d’autres thèmes) justement pour les aider à faire face lorsqu’ils se trouveront confronter à l’un de ces thèmes (la peur du noir, la séparation, la grande école…) , il me semble beaucoup plus délicat de partir d’un traumatisme qui vient d’avoir lieu pour en chercher des animations.
N’y a t-il pas un risque que l’on réponde à un besoin d’adultes de se morfondre dans la douleur, de gratter des croutes au lieu de faire ce que vont faire naturellement les enfants : aller de l’avant ?
Entre “accompagnement” et utilisation d’un événement dramatique pour le décliner en animations, il y a, me semble t-il, un gouffre.
Et encore une fois : qu’est-ce qu’il y a réellement derrière ces demandes : le mal être des enfants ou d’adultes ?
Je trouve très bien cette idée de la mairie d’aller voir ailleurs, de s’aérer. N’y a t-il pas de parcs d’attraction autour de chez vous ? De sorties rigolotes ? D’endroits où l’on peut s’éclater ?
J’aurais presque envie de dire que ce qu’il faut à ces enfants, c’est rencondrer d’autres adultes que ceux qui vivent ce traumatisme.
(Visiblement ce sujet intéresse peu)
que construire comme projet d’animation en lien avec le deuil ?
ma direction veut louer un bus et organiser des sorties à la journée à la place des projets plannifiés pour les vacances de noel, en gros eloigner les gones de leur quotidien, de leur problème, est ce une solution ?
“Peut etre parce que j’ai encore le nez sur l’accident, que depuis Samedi je n’ai pu rencontrer une aide psychologique.”
D’où ce que j’écris dans mon post :
“Le traumatisme de qui ? Des enfants ou des adultes ? Est-ce les enfants qu’il faut aider ou les anim’ ? Toi ?”
“Le sujet de la mort n’est pas un sujet tabou”
et
“Les mots me manquent cruellement.”
Faut leur expliquer avec des mots simples, les mioches sont pas des débiles, et ils comprennent tres bien contrairement a ce qu on croit….
Le sujet de la mort n’est pas un sujet tabou, nombreux sont les enfants qui ont perdu un frère ou un parent dans mon centre.
Nous arrivons à en parler avec aisance et en dénouant certaines angoisses.
Mais après un choc physchologique et l’annonce de la mort de trois enfants d’un coup… Quand même la police n’arrive même pas à résoudre pourquoi …
Les mots me manquent cruellement.
Comment justifier auprès des enfants la consigne de mes hauts placé qu’est de délocaliser le centre de loisir dans une autre structure pendant les vacances, consigne que moi même je n’en trouve pas le sens.
Les contes, le théatre et tout ces outils pédagogiques je les utilise régulièrement pour faire vivre un groupe dans les différents événements traversant nos vies. Mais le cas de figure que je rencontre me parrait plus complexe.
Peut etre parce que j’ai encore le nez sur l’accident, que depuis Samedi je n’ai pu rencontrer une aide psychologique.
moilapa a écrit:
Est-ce que par hasard, nous ne voudrions pas “protéger” les enfants de cette idée de mort ?
Ca, cela serait particulièrement stupide…
mais c’est. Pourquoi, parce que nous-même, pour la plupart, nous ne savons rien de la mort, et c’est effrayant (et ça peut se comprendre). Un animateur qui n’a jamais réfléchi à ça pour lui-même avant, bah pris dépourvu devant un enfant, il va sortir une réaction bateau formatée qu’on entend partout (enterrements, télé, etc..). Rien de plus naturel dans le comportement humain, si? Al, notre grand penseur de l’être humain, qu’en pense-t-il?
Mon temps étant écoulé, je n’ai pas pu finir :
Qu’a t-on fait dans notre métier d’animateur Avant ?
Qu’a t-on fait quand la petite Chloé nous a effleuré un jour avec l’histoire de son petit chien mort ? Juste un “Oh le pauvre” et une ruse d’évitement, par gêne, parce qu’il y avait tout ces petits autour de soi ?
Qu’a t-on fait vis à vis d’outils comme les contes qui permettent tant de choses, d’aborder des thèmes comme la mort ? Qui permettent tant sans qu’il y ait confrontation douloureuse ? Qui disent des choses aux enfants non par des mots directs, mais bien souvent par des sentiers dont les enfants n’ont même pas idée ? Et qui pourtant…
Est-ce que par hasard, nous ne voudrions pas “protéger” les enfants de cette idée de mort ?
Ca, cela serait particulièrement stupide…
et les membres de la cellule de soutien, ils en pensent quoi?
Le traumatisme de qui ? Des enfants ou des adultes ? Est-ce les enfants qu’il faut aider ou les anim’ ? Toi ?
Pour ma part, je pense que les enfants sont mieux armés face à de telles situations, moins fragilisés (dans la mesure où les adultes ne viennent pas par leurs réactions créer ce traumatisme) En partie parce qu’ils n’ont pas la même vision de la mort.
Chacun, à ta question, selon sa propre histoire, sa capacité à appréhender la mort, t’amènera une réponse différente (Mais comment parler de la mort quand soit même on est en difficulté pour aborder ce moment oh combien naturel ?)
Je me rappelle que, enfants une petite fille de notre école était morte. Et dans l’ensemble, les enfants avaient rapidement et facilement “passé” ce moment. Moins facilement pour les adultes.
Le matin, certains enfants pleuraient dans la cour, le lendemain, nous jouiions déjà au foot.
Et y’avait pas de “cellule psychologique” à chaque occasion.
Si traumatisme il y a chez les enfants, c’est du côté de la réaction des adultes qu’il faudrait en chercher les causes.
Les enfants, sans doute, attendent avant tout des réponses à des questionnements.
Et je ne crois qu’il existe une recette pour de tels moments.
Le problème n’est peut être pas “qu’est-ce qu’il faut dire”(comment juger de ce que l’enfant a envie d’entendre ? Et si il n’a pas envie de nos explications ? Si il n’en a pas besoin ?)
Mais commencer peut être par écouter ceux qui ont envie de parler. Ou de dessiner, …
Est-ce que par un comportement, si ce n’est apaisé, au moins serein, ne serions-nous pas plus à même de rassurer les enfants qui en ont besoin ?
Eviter de tenter de répondre à des questions dont on ne sait pas soi même répondre !
Pourquoi ? Je ne sais pas. C’est comme ça. Y a un jour où on né, y’ a un jour où on meurt. C’est une chose naturelle, qui arrive çi et là. C’est comme ça. X n’est plus là et ne reviendra pas. C’est la vie.
Pourquoi pas alors parler de bons moments en rapport avec les défunts… et puis après, des bons moments à venir ?
Si dans notre société on était capable de dédramatiser quelque chose d’aussi naturelle que la mort, d’en parler avant de se retrouver dans une situation douloureuse, ça ne rendrait pas les moments moins douloureux, mais sans doute que cela ne laisserait pas les enfants seuls avec leurs questions en un moment pareil.
L’accident s’est déroulé peu avant l’ouverture du centre.
Les enfants étaient connus de tout le quartier donc en priorité on a géré les 6-12 (grp dans lequel ils se trouvaient) et les pré ados, puis accueillis les familles, les voisins, les plus grands.
Je travaille dans une strcuture de proximité, donc premier lieu où les gens se sont tournés.
Dans l’urgence il est assez facile d’agir … “entre guillemets”
Mais sur le long terme, comment faire arès un tel traumatisme ? Que mettre en place en terme de projet ?
Le deuil est une phase très difficile dans notre société, dans la mesure où la mort est un sujet taboo, et auquel nous sommes très peu préparés…
Il n’y a pas de recette miracle pour dédramatiser une telle situation (ce qu’il ne faut pas faire d’ailleurs…) La seule chose possible est de ne pas nier l’évidence…c’est dramatique mais ça arrive tous les jours ! Il faut en parler avec ceux qui veulent en parler, c’est à toi de sentir si la personne va vraiment mal ou non. Après chacun va réagir différemment. Si tu étais (trop) proche d’eux, tu n’es peut-être pas la meilleur personne pour en parler, ou du moins tu dois te distancier par rapport à ça. C’est également votre rôle à vous, animateurs, de ne pas laisser les enfants se dire que certains sont plus tristes que d’autres parce qu’ils les connaissaient mieux ou des choses comme ça…
Surtout, ne faites pas au sein de votre centre, un lieu de deuil en lui-même ! Vous avez le droit/le besoin d’être en deuil, mais les enfants ne viennent pas là pour être tristes et penser à la même chose dont tout le monde parle en ce moment j’imagine !! Continuer sans eux, aussi difficil que cela puisse parraître, c’est sans doute la meilleur chose à faire, car la vie continue pour ceux qui sont encore là, et votre rôle d’animateur ne change pas à ce niveau là!!
Bonne chance dans cette épreuve douloureuse!
Fait nous part de tes ressentis et de comment se déroule la suite !!
Salut!
Bonsoir Alphaaline,
j’imagine que ça doit pas être facile à gérer tout ça… L’accident a eu lieu pendant le temps d’accueil? Quelle genre de structure c’est? Quelle tranche d’âge?