Donc certains enfants font seuls, sans mes explications (après les deux premières étapes dans cet atelier là : après que l’on a fait sa boule de fourrure, tout le reste n’est que créatif, imagination, “chacun comme il veut” Au moment de reprendre sa bestiole parmi les autres, réunis pour la photo, chacun sera reconnaître Sa bestiole, même si pourtant cette atelier n’offre que peu de “différenciation” : on fait tous un hamster (et non chacun un animal différent comme sur l’atelier précédent avec des chaussettes ou celui avec de la mousse de matelas encore plus créatif)
Sur la photo ci dessus, un exemple de matériau mis à disposition, dont je ne voyais pas forcément la finalité : ces petites fleurs en créamousse : j’imaginais que les enfants s’en serviraient pour coller sur le dos ou la tête de leur bestiole, comme décoration…. Ils s’en sont servi notamment pour les pattes, les oreilles, gagnant ainsi pas mal de temps, et passant outre quelques étapes peut-être «délicates».
Certains ont fait les yeux avec des perles, d’autres avec des ronds de créamousse, d’autres avec des mini-pompons qui auraient dû servir aux queues… Certains ont fait les museaux en créamousse, d’autres en feutrine… ce qui a fait ces choix différents, c’est le matériel à disposition sur la table : il est important que sur ces ateliers il y ait plusieurs matériaux à disposition, plusieurs directions possibles pour arriver au bout.
Ca renvoie encore une fois aux capacités de l’animateur : sa connaissance des matériaux, de leurs utilisations, leurs propriétés à chacun, la possibilité d’ utiliser l’un ou l’autre, de savoir quels matériaux peuvent s’alier, avec quelles colles… Et à la part d’imagination des enfants.
Les enfants se retrouvent donc dans la cour avec leurs jouets… ce qui aurait pu poser un problème dans ces cours d’école où les jouets sont interdits (essentiellement par fainéantise des adultes : interdire les jouets, c’est éliminer artificiellement la difficulté : ici celle du vivre ensemble. Là où tant que pédagogue on devrait justement utiliser cette difficulté pour avancer avec les enfants, les équipes pédagogiques ici et là (aussi bien du côté de l’équipe instit’ qu’anim’) se facilitent le travail. Là où l’on devrait en tirer du vivre ensemble… )
Lorsque je suis remonté du premier atelier avec les enfants, je suis allé voir l’équipe enseignante pour leur dire que ces petites bestioles qui pullulaient dans la cour étaient le résultat des ateliers du claé : on ne contrevient pas ainsi à priori à cette règle qui interdit d’importer des jouets de la maison : ce ne sont pas des jouets (en tout cas dans mon discours ici) mais avant tout le résultat des ateliers du claé. Ce qui n’a finalement pas posé problème.
Et m’a valu plusieurs ateliers « constructions de jouets » plus tard, une facétie de l’un des maîtres : Salut ! C’est quoi aujourd’hui le jouet que je vais confisquer tout l’après-midi en classe ?
Ce qui se passe après l’atelier, entre l’enfant et son jouet, ne m’appartient plus.
Une organisation concrète :
Sur une première table tout le matériel rangé par catégorie, aligné pour fabriquer des bestioles en fourrures. J’ai prévu cette fois pour 24… Il y a le matériel que j’ai utilisé, répertorié. Et il y a plus : ça, c’est la part offerte à la créativité des enfants : je ne sais pas ce que l’on pourrait faire de tel matériau ici : je le mets juste à disposition : ce que je n’ai pas su découvrir, inventer, 20 cerveaux (20 sensibilités) en pleine ébullition eux seront peut être quoi en faire.
Sur les tables de travail, il y a juste les ciseaux (un par enfant voir plus parce que certains enfants sont plus à l’aise avec certains ciseaux que d’autres, gauchers ou pas gauchers) et les tubes de colle :
On peut y être assis ou debout.
Rien ne doit empêcher les déplacements des enfants à tout moment : ce sont eux qui vont chercher le matériel dont ils ont besoin, à chaque étape.(on élimine au passage le temps de distribution de l’animateur : ça aussi c’est quelque chose que j’ai observé sur mes ateliers notamment l’été : le manque d’autonomie des enfants qui, perdus dans la multitude, vont attendre sur leur chaise les ciseaux, la colle, alors que tous s’agitent autour d’eux, autonomes… qui vont finir par réclamer à l’adulte… Tu veux des ciseaux ? Bin, y’ en a partout sur les tables… Et la colle ? Idem : personne ne va te la mettre entre les mains : cette façon de faire n’est pas seulement une question d’organisation : c’est primordial : ça dit déjà tout de l’atelier à l’enfant)
Le premier atelier est parfois difficile (désarçonnant) pour certains : les enfants ne savent pas encore qu’un atelier manuel ça veut dire construire, se déplacer, prendre, décider… (rapport à leur expérience de ce qu’est habituellement un atelier manuel avec des animateurs qui font à la place, ou à « l’état de classe » qui ne permet pas cette autonomie, de déplacement par exemple) Où tout arrive, comme par magie. Où l’on est assis, à juste subir.
Dés le deuxième atelier, c’est plus facile : l’enfant a éliminé cette possibilité « c’est l’animateur qui va me le faire ». Et il a aussi acquis de la confiance, alors que paradoxalement il sait aussi (par expérience) que si il ne fait pas, il n’aura pas le jouet. J’envisage qu’un enfant puisse repartir sans rien de l’atelier : rien n’est acquis. Même si je fais tout pour que cela n’arrive pas. En rassurant et non en faisant à la place : l’enfant doit avoir la certitude que je prendrais le temps d’expliquer, de ré expliquer, cette certitude surtout que je prendrais le temps pour lui.
« L’enfant bloqué » peut se tourner vers le copain d’à côté qui vient visiblement de passer l’étape en question: “Enfant aidant” que je ne mets pas en avant, ça doit être chose normale… pourtant, ces enfants qui se tournent vers leurs pairs plutôt que vers moi, ça, c’est une des réussites visibles d’un atelier, et de ce que j’aspire à mettre en place dans ces temps de rencontres, quand parfois on ne sait trop comment et sur quelle mesure baser un bilan, autre que sur un « auto-satisfécit »
Dans ce parcours initiatique qu’est (que devrait être) un atelier manuel, l’enfant ne demande qu’à être rassuré sur ses propres compétences : il ne demande pas que l’on fasse à sa place (ou si c’est le cas, c’est le résultat d’un formatage, notamment scolaire) : il n’a parfois juste besoin que d’entendre l’adulte dire que ce qu’il a fait est très bien, dans la bonne direction…. Le simple fait que moi, l’expert en « zhu-zhu pet », je dis que c’est très bien, suffit. Il est prêt pour l’étape suivante (ce fonctionnement par étape est très important pour certains enfants : je montre le geste, ensuite on fait, et je ne montre le geste suivant que quand on a franchi cette étape)
Par contre, je ne « triche » pas : si un enfant me montre son jouet dépité : « il est pas beau », je ne vais pas dire « Mais si il est beau » si je ne le pense pas : je décrypte ce que dit l’enfant et ce qu’il va falloir modifier pour que le jouet redevienne plus proche (animateur technicien) de ce que l’enfant peut en attendre (animateur du relationnel) Très très souvent la réponse est graphique : proportion tête-corps, positionnement plus bas des yeux dans le visage, dans le cas de peluches par exemples, consignes qui dans notre cerveau vont tout de suite nous rappeler les proportions des bébés humains, etc…
D’autres enfants ont la certitude de ce qu’ils font : ils n’ont pas besoin de l’adulte pour savoir si ce qu’ils font correspond à ce qu’ils attendent (ils ont la certitude d’être les seuls pour ça). Cet enfant qui n’a pas besoin ici des certitudes de l’adulte, c’est mon but d’animateur qui « travaille à sa disparition ». Je ne dois pas intervenir si l’enfant ne me le demande pas, est satisfait de ce qu’il a fait. Le vécu de chaque enfant (Est-il chez lui encouragé, en classe est-il montré en exemple ? Son pépé bricoleur invente t-il avec lui chaque mercredi ?) sa personnalité (Est-il timide, ou sûr de lui, de ses capacités ?) nécessite une approche différente pour chaque personnalité autour de la table.
En fait, c’est le temps d’une seule peluche qui se fait en parallèle puisque chacun fait la sienne. Voilà pourquoi 10 ou 30 enfants, ça ne change pas grand chose : il faut juste plus de place, de matériel. Ce n’est que parce qu’il refuse de mettre en les mains des enfants les clefs de l’atelier que l’animateur peut être effrayé par dix enfants de plus sur son atelier.
Malgré cela, on est juste souvent au niveau du temps (je parle ici d’un atelier dans le cas d’un claé). On est donc calés sur celui qui va le moins vite : cette attente pour les premiers qui ont fini telle étape, amène souvent les enfants à continuer seuls : ils observent les modèles et extrapolent la suite : souvent en inventant d’autres “parcours” que le mien. D’autres façons de faire, d’utiliser les matériaux… Pour cette liberté, ils ont comme base la première étape autour de laquelle le reste n’est que possibilités.
Mais ça reste quand même la construction d’un seul modèle au niveau du temps. Ca m’oblige à ré expliquer plusieurs fois, au fur et à mesure que chacun arrive à telle étape. Ca finit par devenir une gymnastique. Quand les derniers arrivent à cette étape, ils ont entendu les consignes une dizaine de fois au moins, ils ont vu le geste autant de fois…
Ca a aussi un autre avantage : certains enfants impatients ou aventureux, font jusqu’au bout.
Et à un moment on entend un : J’ai fini !!!!
Et tout le monde s’émerveille !
(Ce n’est pas chercher à aller le plus loin possible dans ce que je peux faire faire à l’enfant, mais l’accompagner là où il imaginait aller (ce qui est différent avec un adulte : la nécessité de rassurer est plus grande sur les formations animateurs), que cela soit un cheminement ambitieux techniquement ou pas : en décortiquant l’atelier en étapes : en faisant que chaque étape soit à leur portée. Et en gardant en tête l’idée de plaisir à faire. Parce que je sais la fierté de ces enfants quand ils vont se retrouver dans la cour avec Leur jouet (Maîtresse ! Regarde !) face à des parents qui se rendent compte qu’ils seraient incapables de faire ce que leur enfant de six ans a fait. Ne seraient même pas dire comment il s’y est pris. Et que l’enfant perçoit cette expression. Parce que je sais le plaisir pour ces enfants à jouer avec un jouet qu’ils ont fait eux, aussi beau qu’un jouet qui viendrait du commerce, mais avec cette magie en plus, cette part d’eux-même dans le jouet. Regarder ce jouet « très fini », le tenir dans ses mains et se dire : C’est moi qui l’ai fait ! Exactement la même expression que des animateurs lors d’une formation, devant leur petite création. Avec en plus, dans ce cas là, l’idée que le plaisir pris à faire, donne envie de retranscrire ce qui a pu se passer, ce qui a pu être ressenti. Où la fierté ici d’avoir fait, peut répondre à une réalité du métier, d’une situation où le salarié n’est pas toujours reconnu, mis en valeur, porté à créer, à inventer, ou à juste prendre des initiatives.
Le fait qu’il n’y ait rien dans la salle permet alors tout de suite à cet enfant (le premier qui a fini) de jouer avec son jouet (et d’ensuite se tourner tout naturellement vers ceux qui vont le suivre, à travers l’échange entre leurs hamsters respectifs… (toujours ce choix pas anodin du jouet))
Je rassure juste les autres : vous avez tout le temps, les enfants ! Faîtes tranquillement à votre rythme ; ils restent plein de temps (c’est pas toujours vrai, mais peu importe ; il m’arrive de déborder sur le temps de récrée géré par les profs qui prennent le relais. De toute façon, si certains n’ont pas fini, sur le claé du soir je n’ai rien d’immuable : ils finiront le soir, au milieu de la cour, avec ou sans moi : je peux être à deux mètres à jouer, alors qu’ils peaufinent les détails de leur animal : oreilles, pattes… ce n’est plus une étape où l’on acquiert des techniques : elles sont acquises : on est là dans le « pure créatif », « la part de soi » : les enfants n’ont pas besoin de moi dans cette partie du travail la plus rigolote : ils ont une base à partir de laquelle ils vont coller, ajouter…)
Construire un jouet, par exemple en claé
L’idée est donc de construire un jouet. Pour que l’objet construit ait une vie après l’atelier. Pour que les enfants jouent entre eux après l’atelier. Sans adulte…Ou quand les enfants comprennent peut être pourquoi David nous a laissé faire deux balles rebondissantes, quand l’un des deux petits trésors devient dans la cour cadeau scellant un peu plus une amitié…
Alors quel jouet ?…. (celui que sera capable de faire faire l’animateur ?)
Le jouet construit doit réellement être un objet avec lequel les enfants vont jouer. Et non quelque chose de friable, fragile, d’inutilisable (et donc pas un jouet ! Puisqu’on ne peut jouer avec ! Par exemple la pâte à sel, des objets à partir de boules de polystyrène dont on aura pas maîtrisé les collages, les assemblages, du crépon….) D’où le choix de la mousse de matelas ci-dessous.
Je fais parfois le choix de jouets à la mode : Petshop, Zhu-Zhu pet…
En répondant facilement au questionnement sur le côté matraquage de ces produits commerciaux : que faut-il faire face à cette réalité ? Faire semblant d’ignorer ou dire aux enfants “combien leurs goûts sont limités et dirigés” (tout en faisant, nous adulte consommateurs effrénés de téléphones portables et autres, la même chose, et en étant persuadés que les jouets de notre générations étaient plus porteurs de « valeurs » ) ? Ou dire : ces jouets sont une réalité, ils sont une partie de leur culture, de leur environnement (celui qu’on leur a créé). Donner une idée d’un autre rapport à cette consommation : oui, ces jouets sont mignons, bigrement attirants (puisque réalisés par des spécialistes en tous genres (sociologues, graphistes…) qui ont pensé ces jouets en fonction des envies des enfants, des tendances, d’études…) mais plutôt que d’avoir ce réflexe “je rentre dans le magasin, je tends la main…” je propose ici aux enfants de réaliser leur propre jouet. Et à partir de matériel de récupération (ce qui donne du sens d’une autre façon à mes actions ici) Revenant à une idée ancienne du jouet, à une époque où les enfants se construisaient les leurs…
Piste de réflexion : « la dimension consommatoire de la culture enfantine » de Sirota
Gérer un grand groupe d’enfants sur une activité manuelle en claé
Comment je gère un groupe important d’enfants ? En fait, la solution est très simple : je ne gère pas. C’est aussi simple que ça. Je ne gère pas le groupe de 30 enfants : je propose au groupe une organisation qui va permettre à chacun de faire (je suis quand même garant des conditions qui vont permettre l’atelier : mais c’est un travail en amont, qui découle de mon rapport aux enfants des situations passées : les enfants vont avoir tel comportement entre eux quand ils sont avec David : la question du comportement de chacun, cela est déjà réglé : cela est déjà établie : avant même d’entrer dans la salle : il n’y a pas un temps où je dois « réaffirmer les règles du vivre ensemble » : cela est implicite, accepté : on est en atelier avec David. Point. Il n’existe pas ce temps décrie dans la thèse où il faut « gouverner » pour obtenir le calme », pour être « en état d’atelier » : cela est implicite à partir du moment où l’on a choisi de venir sur l’atelier : un contrat durant ce temps claé où l’enfant a tout loisir de rester à jouer dans la cour et ne pas participer aux ateliers. De la même façon que les limites qui déterminent la présence ou l’impossibilité de participer à ce temps en groupe sont parfaitement assimilés et reconnus par les enfants. L’aspect primordial : lenfant a RELLEMENT fait le choix d’être là !) Je ne gère donc pas le groupe, quelque soit le nombre. Mais je peux par exemple appuyer sur certains points : « les enfants, vous êtes très nombreux : j’ai accepté de vous prendre tous sur l’atelier, puisque vous aviez envie de venir : maintenant, pour que l’atelier soit possible… » L’enfant est là parce qu’il a avant tout le désir de construire son jouet ! Est-ce que tel comportement, par exemple, vaut le coup de ne plus pouvoir participer à cette petite fête ?
Très souvent, l’animateur est débordé parce qu’il fait à la place de l’enfant… Il s’agit donc de faire 10, 20 fois !
Effectivement donc, cela va prendre un temps considérable, et une énergie incroyable. N’importe qui serait vite débordé. Surtout sur les jouets en photo ci dessus qui peuvent prendre 2 heures… soit pour 30 enfants par exemple, 30×2 heures… mathématiquement impossible de faire à la place.
Si c’est réellement l’enfant qui fait, qu’il y ait 10 ou 30 enfants, ça ne change pas grand chose, si il y a suffisamment de matériel et de place pour tous. Et l’organisation qui va avec. Voilà quelle est la seule limite envisageable. L’animateur « est au dessus » s’agissant de l’animateur technique, il regarde le groupe faire entre deux étapes d’explications, ce n’est pas vers lui que les enfants se tournent. Et si cela arrive, ce n’est qu’un enfant ici ou là (parfaitement gérable) : les autres sont persuadés que c’est à eux de faire,, qu’ils ont la capacité de faire. Jusqu’à l’étape suivante.
Sur ces ateliers, je regarde beaucoup les enfants entre eux, faire sans moi. Parfois je construis mon propre jouet, puisque je n’ai rien d’autre à faire. Si régulation il y a, elle se fait par le groupe d’enfants lui-même.
Un exemple concret d’approche :
Faire un modèle avant l’atelier, que l’on va proposer aux regards des petits créateurs venus sur l’atelier, c’est une démarche visant à aider l’enfant à “voir le cheminement”, c’est un « appui »… Ce n’est pas forcément une pratique à bannir. Mais ça peut poser problème :
– quand l’atelier est “trop fermé” (il n’y a qu’un objet à construire), ne permet pas la diversité, tout le monde fait la même chose !!! (préparation au travail à l’usine ?))
– ou, même si l’animateur a intégré la possibilité pour les enfants d’aller vers leur propre objet, la présence du modèle unique de l’animateur, fait prendre le risque d’obtenir 20 clones du modèle premier…
les animateurs font avec leur maigre bagage : trop souvent ils reproduisent des activités de leurs collègues, trouvées dans des livres d’activités, sur internet… et se cantonnent à ce qu’ils ont vu. Au lieu d’intégrer dans un premier temps et d’ensuite réinterpréter, s’accaparer. Ce qui fait que l’animateur, sans doute par incapacité, ne favorisera pas les « écarts », qu’il n’a pas su s’accorder lui-même, les tentatives (ces tentatives étant le centre de l’atelier ! La part de créativité des enfants qui tente tant bien que mal parfois de s’exprimer)…Dans ce cas, les enfants copient une copie de copie… et renoncent à cette part d’eux créative…
Ma réponse : apporter non pas un objet, mais une technique.
Pour cela, je me suis inventé mes animations : à partir de matériaux inconnus en animation : plastazote, polystyrène extrudé, mousse de matelas…. Et les techniques qui vont avec, elles aussi inventées et adaptées à l’animation enfants (la réflexion dans les étapes, les difficultés et la façon de passer outre…)
Voir mon site, notamment la partie « activités manuelles » :
http://moilapa.free.fr/animateurs/jouets/jouets0.html
Il m’a fallu apprendre à connaître ces matières, découvrir ce que l’on pouvait en tirer, de quelle façon. Et surtout apprendre à marier ces matières, pour aller plus loin dans les possibilités.
Ce n’est qu’à cette condition que l’on inventera des ateliers, que l’on en finira avec cette reproduction à l’infini d’ateliers vus et revus, qui font des accueils enfants des lieux de reproduction et non de création, où les enfants boufferont de la pâte à sel, quelque soit les animateurs qu’il auront en face. Avec la promesse que, partout où l’enfant ira en vacances en France, il retrouvera les mêmes ateliers…
Car comment un animateur pourrait-il prétendre par exemple « développer la créativité chez les enfants » (comme on va le retrouver dans tout bon projet péda qui se respecte) si lui même est incapable de faire preuve de créativité, d’imagination ? (et au delà, la même question s’agissant d’autonomie) Si il ne fait pas des efforts de recherches, si il n’est pas curieux par exemple dans différents domaines, comme le graphisme qui m’est très utile dans mon travail d’animateur. Le dessin, la sculpture…
Et ensuite ? Une fois que j’ai le matériau et l’idée ? Que j’ai la maîtrise pour construire par exemple un animal ?
Je choisis un thème justement comme « animaux » et non un animal particulier : chaque enfant, à partir de cette base que j’apporte (matériaux, techniques) va choisir lui-même ce qu’il va faire : pour ça il a toute la palette de ses connaissances en animaux, et, s’agissant de la construction pas anodine de jouets, tout l’affect qu’il peut mettre dans un animal particulier, son histoire (y compris l’omniprésent matraquage publicitaire)
Et sur ce modèle apporté par l’animateur qui effectivement peut être un appui pour l’enfant, qui peut donner envie de venir à l’atelier, qui peut donner à l’enfant une image quand il « ne voit pas trop » où cet atelier lui propose d’aller :
Je construis et propose tellement de « modèles » que l’enfant :
– a la certitude dés le premier regard que l’on a droit de partir dans toutes les directions, sait qu’il va pouvoir s’inventer son propre modèle (jouet), se “lâcher”, qu’il ne sera pas coincer dans une seule direction possible.
– a tellement d’idées sous les yeux qu’il ne sait “où donner de la tête” et finalement peut être choisir une autre voie ! … même si certains auront quand même cette tentation de “faire comme”… Au moins au départ : l’atelier réel apportera d’autres envies, à partir d’une idée, un matériau, un geste, une erreur parfois, une association d’idées, l’échange avec les pairs, l’assurance… c’est le déroulé de l’atelier lui-même qui va amener l’enfant dans une logique qui ne sera plus la mienne, celle « accouchée » de mon modèle.
(voir annexe forum, la partie où je parle des interventions en festivals enfants)
Une nécessité de la maîtrise de l’atelier
Paradoxalement, le fait que ce soit l’enfant qui fait, ne veut pas dire que l’animateur n’ait pas besoin de maîtriser : au contraire, sa maîtrise technique doit être totale !!!!!! Il faut faire 10, 100, 1000 fois avant : chaque geste doit être parfaitement maîtrisé, maîtrisé chaque matériau, colle. Chaque mot compte : en un seul regard, je dois savoir ce qui « cloche » sur un modèle : en un mot, un seul coup de ciseaux. Comment passer outre chaque difficulté ! Qu’est-ce qui fait que l’enfant à l’impression que « ça cloche ». Qu’est ce qui fait que l’enfant bloque. Comment proposer un autre chemin. Ce n’est qu’à ces conditions que l’on peut faire faire à des enfants de 6 ans ce que très peu d’adultes (animateurs compris) seraient capables de faire seuls).
Je sais à l’avance qu’elles vont être les étapes où certains enfants vont avoir des difficultés, je les ai déjà vécues, j’ai déjà passé outre, j’ai déjà les réponses… Et ce sont souvent les enfants qui m’ont amenées ces réponses, à travers l’expérience des ateliers précédents.
Si dans le cas de l’atelier modelage où le but serait de juste laisser chaque enfant divaguer avec son bout de terre, je n’ai pas besoin d’avoir une quelconque notion de modelage… si je veux aller au delà, il y a nécessité à se former, s’auto-former, à apprendre, acquérir des techniques, des savoirs, des savoirs-faire. Inventer. Créer. Parce que le modelage, comme tout autre domaine artistique, ce n’est pas quelque chose qui s’improvise : il y a une part de travail, d’étude. Même les plus Grands ont appris. Pour aller au delà du « pure créatif » de l’enfant, il y a le savoir, la culture. Et ça, sans doute, c’est le temps de l’animateur. L’animateur est sans doute ici celui qui confronte l’enfant à la culture. Encore une fois, la limite n’est pas l’enfant. La limite, ce sont les limites de l’animateur.
Cette multitude d’essais avant l’atelier, chez moi, au calme, au fil des semaines, des années, me permet ensuite d’autoriser chaque enfant à partir dans toutes directions possibles. Parce que ces possibilités ne me mettent pas en danger : j’ai moi-même cheminé, expérimenté, avant d’en arriver à l’atelier proposé. C’est ma maîtrise qui permet à l’enfant d’aller plus loin : et pourtant ce n’est pas moi qui fait à la place : plus je maîtrise un atelier, plus les enfants pourront aller loin et moins paradoxalement j’interviens physiquement dans la construction de l’enfant : parce que l’animateur est ici “accompagnateur. Passé l’étape où il apporte une technique, son rôle est alors de comprendre et d’aider l’enfant à traduire ce qu’il a en tête. Plus la maîtrise de l’animateur est grande, plus il a de chances de savoir comment guider l’enfant dans « des chemins de traverse », s’éloigner du sacro-saint « modèle du livre ». Ce qu’il apporte, c’est un savoir-faire : à l’enfant alors de s’accaparer ce savoir nouveau pour aller là où lui seul à l’idée d’aller.
Ma maîtrise, elle est notamment parole, geste, démonstration, répétition, elle a remplacé le coup de ciseaux que je faisais « à la place » de l’enfant en difficulté apparente. Cette maîtrise, c’est la place réelle accordée à l’enfant dans l’atelier. Même si il est tellement plus simple de faire à la place de l’enfant.
Les enfants que j’encadre aujourd’hui iront plus loin dans la création, dans le graphisme de leur réalisation : non pas que ces enfants sont plus doués que les enfants que j’encadrais jadis : ce sont les « mêmes » : ce qui a changé c’est ma maîtrise : je ne me demande plus ce que les enfants sont capables de faire mais ce que je suis capable de leur faire. Là où je suis capable de les amener dans leur propre créativité.
Souvent, quand l’enfant va dire “Et moi je voudrais faire une chauve-souris, un panda…” l’enfant abandonnera parce que l’animateur n’a pas pu lui donner les moyens, l’épauler (il ne s’agit toujours pas de faire à la place !) Parce que l’animateur ne sait répondre : il ne peut lui transmettre ce qu’il n’a pas lui même en lui !!! Parce qu’il a proposé un objet. Et non une technique. Et qu’il est bloqué dans ce processus trouvé dans un livre.
Dans le cas de l’atelier que je présente ici (des animaux en mousse de matelas) certains enfants n’ont absolument pas besoin de l’animateur, une fois les 2 étapes-consignes clefs données (basées sur ces connaissances en graphisme : le contenu de l’atelier auprès des stagiaires dans le cadre de la formation). Il partira seul jusqu’au bout de sa fabrication. C’est le cas pour nombre des ateliers présentés dans mon site internet.
Cette expertise technique me permet d’être serein sur les ateliers, de « voir venir », d’être tout bêtement à l’écoute parce que pas obnubilé par la technique, la peur de « l’échec » à travers le regard des enfants, des parents ou autres « prescripteurs ». C’est cette maîtrise « d’animateur technicien » qui me permet ici d’être « animateur de la relation » Et de répondre en partie aux observations de la thèse en question de P. Marty.
Le lien avec l’objet réalisable par l’enfant, il est dans cette maîtrise. Qui permet une traduction de l’envie exprimée en réalité technique.
Très souvent, il suffit de juste dire à l’enfant qu’il est capable pour qu’il passe telle difficulté : l’enfant ne se trouvait pas réellement incapable de faire, mais trop pris dans un fonctionnement, une logique où l’adulte fait d’habitude à la place quand on demande, pour imaginer faire lui-même.
L’image qu’il a dans la tête n’a sans doute rien à voir avec celle dans la tête de ses petits collègues : si l’adulte peut l’aider à « traduire », il n’y a que l’enfant qui peut valider la corrélation entre ce qu’il a en tête et ce qu’il construit : voilà la difficulté sur un atelier qui se veut réellement créatif. Voilà ce qu’il faut comprendre : on amène une technique et non un objet fini « intangible ».
L’animateur technicien laisse alors place à l’autre animateur… Voir juste à la personne.
On est là, ensemble, autour d’une table, on entend toutes ces pairs de ciseaux qui s’activent (une paire de ciseaux par enfants !) comme chez le coiffeur, et il y a quelqu’un qui raconte… Parce que l’esprit vagabonde, que dans cette situation de sculpture de mousse, au delà de mes consignes qui arrivent à certaines étapes, et que certains ont déjà devancées, que d’autres écoutes poliment alors qu’ils ne vont pas en tenir compte (c’est moi qui ait donné cette première consigne au départ : tout ce que je dis n’a pas force de loi : vous pouvez dés à présent partir sur vos envies…) le groupe de copines nouvellement créé qui, comme dans toute situation, a cette capacité à créer un “cocon de copines” au sein d’une multitude, comme dans les cours d’école, les soirées sur le village vacances…
On a pas grand chose d’autres à faire… Que de dire, d’écouter… d’échanger…
Et cette atmosphère sereine, de confiance, va permettre à l’enfant la fois d’après d’aller plus loin… Voilà peut être un autre but à ce type d’atelier : au delà du plaisir à construire du jouet, c’est cette acquisition de confiance en soi.
Conduite d’activité : Une étude sur les ateliers manuels en claé
Voici une étude qui pourra peut-être aider à mieux appréhender ce qui se joue lors d’un atelier manuel, ce qu’il s’y passe, comment l’animateur consciemment ou pas met en branle des fonctionnements, des processus. Et au delà : de ce qu’il dit alors à ces enfants sur ce qu’ils sont capables de faire, avec leurs propres moyens, de leur participation réelle, la part réelle d’autonomie, de prise de décision, de capacité à mettre en branle, à réellement imaginer et concevoir.
Il y a là peut être dans cette étude, pas forcément finalisée, matière à réflexion sur son propre travail d’animateur, sa propre approche de l’atelier (sa conception de l’animation en fait : du rapport animateur-enfants, adulte-enfants) :
Dans sa thèse : “Modalités et dynamiques des pratiques professionnelles d’animation :
le cas de l’animateur de centre de loisirs associé à l’école”, P. Marty a étudié la pratique d’animateurs claé dans le cas d’activités manuelles. Sur les 36 séances observées, il a remarqué que les animateurs ont des comportements similaires.
La séance d’animation, selon lui, se découpe en 5 périodes :
– Le moment de l’installation centré soit :
sur le climat
sur le matériel
sur les enfants
– le moment du lancement centré soit :
sur la liberté d’action de l’enfant
sur l’imagination des enfants
sur la reproduction
3 formes qui découlent de ces 3 choix de l’animateur :
un modèle déjà réalisé par l’animateur
la formulation à l’orale du résultat attendu
la réalisation libre
– le moment du déroulement centré soit :
sur le groupe
sur la réalisation
sur la régulation
avec 2 façons d’envisager l’aide aux enfants :
aide directe (faire à la place, montrer comment faire)
aide indirecte (indications, réalisation par étapes…)
Avec ici des animateurs qui s’assoient au milieu des enfants, d’autres qui se déplacent… (ce qui influe sur la façon d’aider les enfants)
– le moment de préparation au rangement
– le rangement centré soit
sur la contrainte
sur le faire
Que nous disent ces observations ? On peut sans doute déjà en tirer un regard sur ses propres pratiques, en essayant par exemple de situer le type de fonctionnement qu’on met en place, suis-je directif ou pas, quelle liberté ont les enfants de réellement créer, la place faite à leur imagination, comment j’appréhende ma place d’animateur parmi ces enfants… et donc quelle est la participation réelle des enfants sur ces temps…
Ces observations observent-elles des fatalités ? Un atelier serait-il soit basé ou sur un favoritisme du climat général ou la créativité de chacun ? Est-il impossible de faire à la fois un atelier où chacun peut aller au bout de son imagination et un atelier où l’animateur peut apporter quelque chose à tous, des techniques, des savoirs-faire… ? Est-ce incompatible ? Aussi démarqué que le souligne l’auteur dans son étude ?
L’animateur est-il soit technicien qui maîtrise une pratique, ou animateur du relationnel qui met au centre de son organisation le climat de la séance : du point de vue de chaque enfant individu et du groupe ?
L’animateur n’est-il pas (ne devrait-il pas) être l’un et l’autre pour imaginer maîtriser ce temps de rencontre et de création ?
Pour aller plus loin sur la compréhension de notre propre vision du travail d’animateur, et la place que l’on laisse réellement aux enfants de s’organiser, proposer, se confronter à cette fameuse autonomie… on peut se servir de l’échelle de participation des enfants de Rogers Hart
réalisée dans son étude («Monter l’échelle de la participation» Les enfants d’abord, UNICEF, avril-juin 1992) à partir des idées de l’échelle de participation citoyenne de Sherry Amstein.
(En parallèle de l’atelier concrètement réalisé avec les stagiaires)
Une fois que l’on a dit qu’une activité manuelle c’est avant tout un temps de rencontre, un temps de partage, comme toute action d’animation… Quelle raison d’être à cet atelier ? Quelle place pour l’enfant dans cet atelier ? Quelle place à la créativité des enfants dans ce qui est un atelier où l’on va fabriquer de ses mains ? Quelle conduite d’activité va prendre en compte et le groupe et l’individu ? Comment par exemple parler de prise en compte de la créativité de chacun quand tout le monde tend vers le même objet final ? (la situation de la grande majorité des ateliers manuels proposés en accueil enfant : l’animateur a trouvé dans un livre comment faire une étoile pour mettre sur le sapin de Noël, et va alors proposer aux enfants le même déroulé pour arriver au même objet final, pour tous…)
La raison d’être de l’atelier : donner du sens
Pourquoi propose t-on sur les accueils enfants des ateliers manuels après tout ? Parce que c’est l’un des ateliers traditionnels des colos depuis « la nuit des temps », entre un grand jeu, un sport et une veillée jeux…? Parce que « c’est que j’ai appris sur le Bafa » ? Parce que c’est mon directeur qui m’a demandé ? Parce que « les animateurs garçons mettent en place du sport, et qu’en parallèle les animatrices proposent alors des activités manuelles « pour équilibrer », bref un « truc d’animatrice »… Que je finirai bien d’une façon ou d’une autre à raccrocher au projet péda…
Si on met en place un atelier manuel, c’est que l’on va construire quelque chose… Soit un objet fabriqué en commun, soit un objet pour chaque participant…
Si, dans le cas d’un objet commun, on a bien souvent imaginé le sens de cette construction (un décor pour un spectacle, un pont pour un grand jeu….) dans le cas où chacun fabrique son « bidule », y a t-il eu cette question au départ : pourquoi fabriquer ? Que va devenir l’objet fabriqué après l’atelier ? A quoi va servir le « bidule » ?
Il est pourtant facile de répondre, d’une façon ou d’une autre.
En se plaçant du point de vue de l’enfant par exemple : que pourrait-on construire qui pourrait avoir du sens pour l’enfant au delà de la construction, du plaisir à faire (primordial néanmoins dans l’idée de proposer l’atelier) ensemble ou en groupe ?
Donner du sens à un atelier manuel, ça peut être par exemple construire un jouet : créer quelque chose «qui a une vie après».
Du point de vue de la créativité
Si il s’agit notamment de « développer la créativité des enfants », comme on l’a écrit dans le projet que nous a demandé notre directeur… quelle place à la créativité des enfants quand tous vont faire la même chose, à partir d’un exemple fini apporté par l’animateur ? Quand lui même ne fait qu’obéir au plan de réalisation trouver dans un livre…
Mais si alors, on décide « d’ouvrir les possibles » d’un atelier aux différentes sensibilités de chacun, comment gérer un atelier où l’on ne connait pas l’objet fini, puisque chacun va faire le sien ? Comment imaginer cet objet, les étapes de la construction, le matériel nécessaire, le temps nécessaire si on ne sait pas ce qui sera au final, si chacun ne fait pas la même chose ?
Comment gérer, comment être animateur dans ce cas ???
On peut imaginer par exemple un atelier modelage avec de la terre où chaque enfant va faire ce qu’il a envie… mais au delà ?
Peut-on alors aller ici au delà du fameux panier, de l’escargot et de la « tarte » que vont faire au final tous les enfants ? Quelle place ici pour l’animateur ? Est-il juste accompagnant dans cette activité où chaque enfant va faire ce qu’il veut, finalement limité du point de vue créatif à un « imaginaire minimum commun » qui va effectivement nous donner dix paniers et dix escargots ? Ou peut-il y avoir une autre étape où l’animateur a sa place, où l’adulte peut guider les enfants, tout en laissant toute sa place à la créativité, la possibilité pour chacun d’aller au bout de son idée, de sa sensibilité ?
Je vais mettre ici ce que j’entends concrètement quand je parle de “ce que devraient être ces formations animateurs”.
Basées sur ce que vit l’animateur (et qui fait que ces formations animateurs n’ont de sens à mes yeux qu’après des années de terrain) Qui partent de ces expériences pour tendre sinon vers une analyse, au moins vers un questionnement sur ses pratiques. Et de là, pourquoi pas la recherche d’une “autre direction” pour ces pratiques quand elles semblaient poser problème…
Il ne s’agit pas de renoncer à la théorie (la première partie l’est), mais de partir d’exemples qui parlent aux animateurs pour avancer certaines idées (comme dans la deuxième partie)
Développer des “réflexions pratiques”, qui puissent “de suite” être utiles aux animateurs qui sont en recherche de “tout de suite pratique”, en relation avec ce qu’ils vivent réellement sur le terrain, en relation avec ce à quoi ils sont confrontés. Comme par exemple ici : un atelier manuel et 20 mômes en face. “J’ai fait plusieurs fois et j’ai remarqué ça, j’ai eu des difficultés ici…”
Cette “conduite d’activité” que certains arrivent à aborder sur une formation animateurs sans mettre la main à la pâte ! (si l’on se penche un peu sur les capacités du “formateur” on comprend mieux combien la situation peut être périlleuse pour lui : il ne s’agit plus juste de dire…)
Comme je vais être un peu long, je vais découper en posts :