Critique des présupposés de la pédagogie nouvelle ou active

20 sujets de 21 à 40 (sur un total de 83)
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  • #60202
    michmuch
      @michmuch

      Dans ton message, lapin, il y a plusieurs questions, plusieurs points et plusieurs erreurs…
      Commençons par les erreurs :
      – anecdotiques : je ne suis en aucun cas le porte parole de J. Houssaye… Il n’en a pas besoin et j’ai des points de désaccords avec lui, sur le fond et sur la forme mais ce n’est pas le sujet…
      – Ton points “Ces finalités sont incompatibles avec l’organisation contraignante citée en 1”, si tu parles d’autonomie et d’enfant acteur, alors organisation et finalités sont en adéquation… L’autonomie et l’enfant acteur sont bien construits sur une organisation fermée voire totalitaire… La liberté se discute puisqu’il faudrait définir le concept…
      – “seul, la pdld…” jamais personne n’a dit que seule… la pdld… d’ailleurs personne ne parle non plus de LA pdld mais des pdld… et c’est une vraie différence. Il ne s’agit pas de construire un modèle Vrai et unique… Quand à la socialisation heureuse, je ne comprends pas et ce que j’en comprends me fait un peu peur…
      – cette définition de la socialisation “c’est se conformer aux normes sociales” est incomplète, étroite, et peut être complètement fausse. Celle que j’utilise est celle donnée par Marpeau (que cite Ludou), même si elle demanderait à être approfondie et complétée. Cette définition peut éventuellement être proche d’une définition de l’acculturation dans le discours de la sociologie française (il faudrait plutôt utiliser le terme inculturation). Dans la pensée des sociologues américains l’acculturation est le conflit entre des cultures dominantes qui finissent par construire une seule culture dominante par infiltration dans chacune d’entre elles…
      – “La société est un appareil d’intégration”, vision purement française, les anglo-saxons ne peuvent dire une chose pareille.
      – “Houssaye va inventer le triptyque”, ce n’est pas lui qui invente cela, il reprend cela de travaux de HWANG et les concepts d’acculturation (durkheim), de personnalisation (mounier ou Tap) et d’individualisation existait avant houssaye. D’ailleurs personnes ne dit non plus qu’un colonie fonctionne sur uniquement l’un de ces trois modes de socialisation…
      – dans un autre message : “D’ailleurs, qui ferait la promotion du mode n°1 “… Bin à peut près tout le monde et notamment l’école, les politiques, les forces de l’ordre, les psychiatres, bon nombre de parents (notamment des parents d’élèves), pratiquement tous les syndicats, j’en passe et des meilleurs… et cela pour simple et bonne raison que ce mode n°1 permet de pérenniser une société, de ne pas devoir vraiment penser et qu’il place l’adulte au centre et plus adulte est expert, plus il est au centre… le pouvoir par le savoir…

      Sur la critique des travaux de J. Houssaye : je partage l’analyse des sociogrammes et une partie du travail de J. Houssaye qui au final ne démontre rien, sauf que dans une colo où les enfants décident, ils développent de plus en plus de relations. Tout le reste est encore à démontrer…
      Ce que cherche à construire J. Houssaye est une finalité permettant aux colonies de se construire sur un modèle propre qui n’est ni celui de l’école, ni celui de la famille. Il dit que si les colos continuent à être prisonnière de leur forme scolaire, elles vont mourir. Il indique donc que l’un des moyens possibles est de travailler sur la socialisation en partant d’un processus qui n’est ni celui de l’école (acculturation) ni celui de la famille (personnalisation) mais d’un troisième qui apparait, l’individualisation. L’enfant est multiple il est l’un des membres d’une société qu’il faut former (acculturation), il est une personne (personnalisation) qui se construit et il est un individu (individualisation). l’individu se construit alors sur une dialectique entre lui (le moi) et la société (sur laquelle il peut agir), il n’est pas un élément inerte de la société qu’il subit, ni une personne qui agit seule, il est les deux en même temps et l’un agit sur l’autre et inversement…
      Ce concept d’individualisation est en train de se construire. J. Houssaye a une intuition et il s’arrête là dans la conceptualisation. Les sociologues (notamment de singly) travaillent sur cette question, des psychologues, etc… le concept est récent et en plein travail… D’un point de vue pédagogique (le mien), il me semble intéressant de construire ce concept sous le nom d’individualisation sociale, ce que fait J-M Bataille.

      Je ne comprends pas ce que tu appelles le “trou”… La socialisation n’est pas une finalité, nous sommes d’accord, l’émancipation en est une et c’est en tout cas ce que moi je travaille. Mais qu’entend-on par émancipation : ce qu’explique moilapa, le plaisir personnel, la société comme moyen, etc… Ce n’est en tout cas pas ma pensée. L’homme renvoyé à une dialectique entre individu et animalité… émancipation comme extraction de la relation dominant/dominé… Je n’y retrouve un peu plus mais c’est un peu simpliste pour moi, émancipation comme “principe d’égalité” de Rancière, je partage encore un peu plus. Il me semble que tout cela demande de travailler sur les notions de société et d’institution (au sens Oury, Tosquelles, etc…), tout individu vivant dans une institution doit être égal aux autres et doit pouvoir agir sur l’institution, c’st là qu’entre en jeu la manière de penser la dialectique individu/collectif qui est au coeur de tout notre travail dans l’animation… et LES pdld mettent au travail ces questions. A chaque institution, à chaque personne, à chaque temps sa pédagogie… avec la démocratie au coeur… démocratie qui questionnent les questions de statut, de parole (de porte-parole) et de liberté…

      La question pour le pédagogue est de savoir sur quoi il pose sa centration : l’individu, le groupe, le jeu, le savoir, lui-même, etc… voire les interaction entre ces diverses éléments, il saura alors dans quel sens travaillé. Les pdld posent leur centration sur la dialectique individu/groupe au travers d’une institution démocratique. D’autres pédagogies s’inscrivent dans une autre centration : individu/jeu voire individu seul (montessori, courcelles). Chacun fait ces choix et personnes n’a raison, il s’agit de construire sa cohérence et son point de vue. Un chose parait évidente se centrer uniquement sur la société/le groupe à travers le savoir, revient à faire l’école…

      Les pdld ne sont pas nés de la simple tête de J. Houssaye, elle s’inscrivent dans une histoire qui datent de bien plus loin que les années 70/80, les questions de relation individu/groupe ont été traitées par de nombreux pédagogues Korczak est sans doute le plus connu, mais Robin ou Makarenko l’on fait aussi. Les anarchistes soulèvent la question depuis le XIXe siècle, les républiques d’enfants ont développé une forme, la question de l’institution est aussi présente dans les travaux du CERFI et de La borde sur les sujets de la ville et de la psychiatrie, les communards ont aussi développé une pensée, les socialiste utopiques aussi… Bref, les pdld sont inscrites dans un mouvement ancien et aux multiples origines.
      Pour revenir aux colos, dans l’histoires des colos ont peu revenir aussi loin que possible mais la question de l’individu et du groupe est présente, il faudrait que je mette, ici, un résumé d’une partie de mon mémoire qui parle longuement de cette approche historique de l’individualisation.

      Pour reprendre un remarque de Solleana, “Houssaye abandonne totalement la critique de la totalité sociale, de la société et sur le fait qu’aujourd’hui la société est synonyme de domination, d’unidimensionnalité comme l’avait démontré Marcuse…”, je ne sais pas si Houssaye abandonne, mais il n’en parle pas, c’est un fait. Pour ma part, ce n’est pas le cas… Il s’agit de prendre un fil et de le développer plutôt que de prendre la pelote et de ne pas trop savoir quoi en faire. Si je peux partager plusieurs points de la pensée bourdieusienne de la domination, j’essaie de savoir aussi quoi en faire, d’où par exemple mon refus de construire des représentants dans les pdld car pour moi cela revient à (re)construire le principe du dominant/dominé : est dominé celui qui a besoin d’un porte-parole… Et pour moi chacun à droit à la parole, rendre la parole à quelqu’un dans une micro-institution (une colo), c’est lui permettre de le faire ailleurs, donc d’agir sur la société… Certains diront que c’est petit, utopiste, etc… mais mon point de vue n’est ni celui du philosophe, ni celui du sociologue, ni celui du psychologue mais celui du pédagogue, celui d’une dialectique théorie/pratique incarnée.

      C’est déjà assez long… Je laisse le débat se faire… heureux de ce déterrage… ce cette discussion…

      #60204
      Shaaa
        @shaaa

        Si je comprends bien la critique formulée, est-ce l’idée que les pédagogies de la décision proposent un nouveau mode de socialisation qui serait une acculturation à l’émancipation ? Et quelque part, elles rateraient leur intention ?
        Je rejoins aussi Solleana sur l’absence d’une dimension “macrosociale” pour critiquer la forme scolaire.

        Sinon… je crois que le triptyque me semble un peu artificiel et ne reflète que difficilement la complexité d’un processus de socialisation. Cela dit, l’individualisation me semble le plus “ajusté” pour observer la réalité en considérant des relations verticales et horizontales mais aussi subies et choisies voire réciproques (les adultes se socialisent aussi au contact des enfants ; serait-ce encore le même mot ?)..
        Encore que, c’est peut-être une construction personnelle.

        D’un autre côté, je trouve que les ouvrages et les observations relatées dans les bouquins-recherches de Houssaye, de Bataille ou de michmuch montrent des relations à l’Autre différentes. Il y a du “possible” qui est offert et ce n’est pas donné à toutes les pédagogies.

        #60209
        solleana
          @solleana

          La grosse erreur d’Houssaye c’est de parler de socialisation comme un “en-soi” indépendamment de l’Universel que représente la société capitaliste marchande… De fait est-ce que l’on peut dire qu’il y a socialisation, démocratie, individualisation dans cette société précise.
          Pour moi le mot intérioriser n’est pas plus clair que le mot se conformer, il s’agit toujours in fine d’accepter sans aller au delà, sans aller s’affronter à la forme sociale dominante et c’est ce qui est d’ailleurs cruellement absent chez Houssaye qui lutte contre la forme scolaire sans jamais la relier à une totalité sociale…

          Du reste, la sociologie (seule) ne pourra peut-être jamais comprendre et décrire la socialisation, justement par son incapacité à se baser sur autre chose qu’une statistique ou un phénomène quantitatif. Quand bien même elle souhaite évaluer un aspect qualitatif, ses moyens resterons quantitatifs. Mais ça, ça fait un bon moment que je l’écris ici…

          Bon là c’est une critique niveau 0 de la sociologie… Que la sociologie dominante soit celle des entretiens, des statistiques, du quantitatif et de l’objectif cela est vrai maintenant réduire la sociologie à cela c’est méconnaître toute une autre “tradition” de la sociologie et notamment de la sociologie critique…

          #60216
          Lapin
            @lapin-2

            Bonjour à vous,

            oui, ludou (post #55), exprimer cette contradiction n’est pas simple.
            Au début de ton post, tu différencies – un peu à la manière de Libertaire – deux modes de socialisation, ou deux façons de se socialiser : un mode descendant (rentrer dans le moule) et un mode plus horizontal (s’impliquer), et je pense deviner un peu lequel tu défendrais… D’ailleurs, qui ferait la promotion du mode n°1 ?
            Mais distinguer une socialisation “forcée” d’une socialisation “partagée et négociée” est un non sens : la socialisation n’est que tensions, conflits, organisations, représentations, actions, émotions…

            Certes, je n’arrive pas à formuler la contradiction. C’est normal, je ne suis pas chercheur et je ne perçois pour l’instant que le “trou” dans l’enchaînement de la théorie d’Houssaye. Disons qu’Houssaye “saute”, au fil de ses ouvrages, du moyen (jeu libre et autogestion pédagogique) dans un “trou”. On n’attend logiquement la finalité dans une articulation classique moyens / fin. Mais la socialisation ne peut pas être une finalité. L’émancipation, la liberté, la dignité… oui, mais la socialisation, non. Comme le montre moilapa post #57 sous l’angle du plaisir personnel, l’autre est une nécessité. La société n’est pas seulement un résultat (sous un angle historique, hégélien) mais également un réel social, une expérience.

            #60245
            Ady
              @ady

              P@tain, je m’inspire toujours de plus en plus de Moilapa. Ou si je m’en inspire pas, tu mets à l’écrit ce que je n’arrive pas à exprimer. Pas grave, j’aime 🙂

              #60251
              moilapa
                @moilapa

                Nous sommes animaux sociaux : si notre humanité nous “pousse vers l’individualité”, du fait de la consicence d’être, d’être unique, notre animalité nous renverra toujours vers les autres : tout bêtement parce que nous trouvons du plaisir dans l’autre. Non pas par nécessité d’abord (il est plus facile de voir arriver le loup quand on est dans une tribu) mais par plaisir tout simplement. C’est certes du plaisir pour nous, mais c’est dans l’autre que l’on trouve ce plaisir. C’est plus fort que nous : animaux sociaux qui pour se reproduire…
                Sinon, comme nombre d’animaux, nous n’irions vers nos semblables qu’au moment de la reproduction. Pour ensuite repartir seul dans nos petites vies. Et les rapports humains se limiteraient à ce temps de la copulation.
                Sauf que nos petits ont besoin de nous, jusqu’à un certain âge. quand là aussi certaines espèces pondent et filent vers d’autres aventures… ou crêvent.

                C’est de nous-mêmes avant tout que nous accepterons cette “socialisation” parce qu’elle nous permet d’accéder à ce plaisir de l’autre dans une sorte de skyzophrénie entre cette conscience d’être unique et l’attrait pour l’autre : quelque que soit la violence de cette “socialisation”, tant que la balance est du côté du plaisir, nous accepterons cette violence : inutile que des personnes prétendent nous l’imposer. Si il y a évidence : que l’on conçoie effectivement cette communauté comme quelque chose de positif.
                Et que, en plus de notre animalité, parce qu’à un moment ou un autre on a fait l’expérience de ce plaisir à être avec les autres.
                (Viens un moment, pour certains, où cette violence devient inaceptable : et l’autre n’a plus rien d’attractif : on n’a plus que soit et sans doute que cela ne suffit pas à vivre)

                C’est exactement ce sur quoi je compte quand je fais assoir un enfant sur un banc, au milieu de la cour : je fais le pari de son envie d’être parmi les autres (ce n’est qu’un pari) , de voir ce qu’il a à gagner à la communauté. Et à perdre à être en marge. avant d’éventuellement d’avoir sur cette société un regard qui lui permet de s’en passer en grande partie.
                Même si le cas de l’enfance est pour moi différent : a t-il conscience de ce que la communauté peut lui apporter, cet enfant ? Est-ce que cette communauté s’impose d’elle-même, en dehors de cette protection face aux loups ? Est-elle évidente pour l’enfant ? Peut-il voir ce qu’il a à perdre en dehors de mettre à distance le loup ?
                A t-il fait un jour l’expérience de ce plaisir ou cette nécessité du groupe “n’est que” vitale ?

                Pour moi, cette question rejoint le post de je ne sais plus qui qui s’interroge sur le “pourquoi on fait de l’animation ?”
                Qui est en fait la seule question qui importe dans ce métier : puisque l’on fait de l’animation avant tout pour soi.
                Personnellement : Je vis de plus en plus en autarcie : j’utilise la communauté pour ma petite personne : j’ai besoin de cette solitude pour penser à moi, ce que je suis. Et je n’utilise la collectivité que quand j’en ressens le besoin (la société actuelle permet cela !!!) : là aussi pour moi. Et quand je rejoints le groupe, c’est encore pour me questionner sur moi : quand j’observe les enfants jouer dans la cour, et optionnellement l’équipe d’animation “au travail”, c’est encore pour répondre à ce que je suis avant tout, et non dans un but qui serait de comprendre l’autre.

                On s’émancipe de la société le jour où l’on sait l’utiliser pour soi, et non quand on participe à son devenir en tant que “citoyen” . L’autre n’a d’intérêt que pour soi. Et si cette “éducation permanante a un sens (voir le texte lié dans le post ci dessus, un peu à l’Ouest) ce n’est pas au service de la société mais de soi : non pas en tant que citoyen mais qu’être conscient de son existence. Capable de penser et qui sait qu’il pense : on ne doit rien à la société : c’est notre animalité qui fait cette société.
                “Le pouvoir n’appartient qu’aux citoyens” : c’est de la foutaise : il n’y a pas de pouvoir : cette violence (puisque pouvoir) n’est pas celle des hommes mais de notre animalité d’animaux sociaux.
                La meilleur image pour moi, est celle de ces fourmis qui se balladent toute leur journée, toute leur vie, en profitant des bien faits de la collectivité, sans jamais rien apporter à la collectivité (surtout pas l’idée de se reproduire et de reproduire cette société !!!) sauf par accident quand elles tombent sur un morceau de sucre durant leurs ballades…
                Cette socialisation doit être vécue comme quelque chose permettant de jouir de la vie,du seul fait d’exister, sans rien donner en échange. Ou accidentellement : parce que le plaisir que l’on tire du vivre avec les autres pourra éventuellement en apporter à d’autres : c’est plus fort que nous.
                (là je rejoins évidemment ce travail d’animateur)

                Sinon : éducation, culture et citoyenneté. (toujours le texte joint) : mon cul : moi, moi et moi.
                Education et culture ? Si elles sont à mon service. au service de mon plaisir.
                Citoyenneté : bin non. ou quand ça m’arrange (ce qui fait que cela n’a plus beaucoup de sens)

                Chacun vit cette socialisation à sa façon : à partir de soi. Ce qui fait qu’un ouvrage de sociologie peut avoir du sens si il porte sur une personne à un moment donné. Au delà, on est dans une “généralisation facilitante”, qui permet l’échange, l’étude… (quand à savoir alors pourquoi étudier, essayer de comprendre : il s’agit juste de faire passer ce temps d’une façon la plus agréable possible, parce qu’il faut bien s’occuper)
                Et de son regard sur cette société : si on sait quelle n’a aucun sens, que rien ne nous pousse à participer à la continuation de son existence incensée, la chose qui garde du sens c’est soi, son plaisir. Et rien d’autre.

                Cette socialisation n’a de sens que si on en fait un instrument esentiellement tourné vers soi. Son plaisir.
                Au mieux, par riccocher, par accident, on participera au plaisir d’autres…
                L’autre n’existe que parce que l’on existe.

                #60286
                ludou
                  @ludou

                  D’ailleurs, ça renvoie bien à ce qui se passe aussi en Belgique. Dans ce texte, on retrouve les concepts d’acculturation et d’individualisation, mais avec d’autres mots (et une histoire un peu différente, et un parti-pris assumé) :
                  Concernant l’histoire de l’éducation permanente en Belgique, l’auteur la qualifie d’hésitation permanente entre un pôle intégration/promotion et un autre pôle émancipation/rupture.

                  #60300
                  ludou
                    @ludou

                    merci Lapin pour ce rebond.

                    Pour ma part, je vois très bien le manque et les aspects critiquables (que Solleana avait déjà relevés ici), mais pas bien la contradiction dont tu parles ?

                    Michmuch a donné un jour la définition de la socialisation de Marpeau : “intériorisation des normes et des valeurs, afin de rendre possible une vie en société”. A partir de cette définition, je vois une différence (de taille) avec la définition que tu as donnée (“se conformer aux normes sociales, aux règles explicites et tacites du système.”) : dans le premier cas se pose la question du rôle de l’individu dans l’élaboration, la construction de ces normes et de ces valeurs. “Se conformer” signifie de manière unilatérale “rentrer dans le moule déjà fait” (prendre la forme du moule). Pour moi, la première définition laisse la porte ouverte à une implication (partielle, totale ?) de chacun dans la construction des normes (le terme de “valeur” me pose plus problème), tandis que la seconde, non.

                    Et puis l’autre critique que l’on peut envisager, c’est la non prise en compte des réactions individuelles, des blocages, des limites de chacun dans la construction du commun, des règles, de la norme (mais ça rejoint d’un certain côté le problème de l’évaluation de la qualité d’une relation). La société peut bien permettre, ce n’est pas pour ça que ça se fait… il y a un autre travail à faire derrière, autour de et par la relation.

                    Du reste, la sociologie (seule) ne pourra peut-être jamais comprendre et décrire la socialisation, justement par son incapacité à se baser sur autre chose qu’une statistique ou un phénomène quantitatif. Quand bien même elle souhaite évaluer un aspect qualitatif, ses moyens resterons quantitatifs. Mais ça, ça fait un bon moment que je l’écris ici…

                    Concernant le triptyque, il s’agit en effet d’une conceptualisation en catégories (assez restrictives il est vrai). Je ne connais pas Lourau, mais je vois qu’il a travaillé avec Ardoino, peux-tu nous en dire plus Solleana ?

                    Enfin, on discutait l’autre jour de l’appellation pdld, privilégiant le pluriel “les pédagogies de la décision” par opposition à une pédagogie définie de manière bornée (délimitée, cadrée), ce qui revient à détruire un modèle pour en créer un autre (pas très réjouissant).
                    Pour généraliser un peu plus ta remarque, Lapin, on peut se demander pourquoi le champ de l’animation s’appuie aujourd’hui principalement (uniquement ?) sur la sociologie ? Peut-être parce son “intégration” universitaire s’est faite dans le département des sciences de l’éducation, et que la sociologie y est plutôt bien implantée. Peut-être aussi par refus des bases psychologiques (Piaget, Dolto…) qui ont justifié et co-construit le modèle dominant depuis des dizaines d’années… ce ne sont que des hypothèses qui rejoignent un peu la 2nde partie de la thèse de Bataille). Et puis il y a quand même l’entrée particulièrement riche du “jeu” (je n’oublie pas Shaaa).
                    Il y a quand même pas mal de réponses à ces questions chez Bataille, qui rappelle dans son chapitre limites de la sociométrie : “Mon interrogation est la suivante : si le sociogramme permet de rendre compte d’évolutions dans la structure du groupe d’enfants, peut-il nous aider à expliciter les processus de socialisation ?” …..

                    L’absence la plus dommageable pour moi, ce n’est pas celle dont tu parles, Lapin (mais en même temps, je ne l’ai pas comprise, donc…), mais c’est l’absence d’une dynamique de questionnement personnel (comme celle, inconsciemment peut-être, de Marie13 ici) qui va conditionner les relations futures entre animateurs et enfants, entre animateurs et animateurs, et forcément, à la longue, entre enfants. On ne sait pas faire ça, nous êtres humains “évolués”, c’est dommage, c’est peut-être bien ce qui pourrait nous soulager de nombreux maux. Car la liberté ne viendra jamais d’un cadre (le cadre peut seulement empêcher la liberté, mais jamais la garantir), ni de la société (là on est dans les nombreuses utopies qui ont animés beaucoup de régimes dans le passé), elle ne peut venir que de l’émancipation individuelle, du développement de son esprit critique envers le monde et envers soi-même. La société ne peut qu’offrir un espace favorable à cette émancipation, rien de plus.

                    Pour Houssaye, la socialisation “consiste aussi à rendre [l’individu] non-conforme aux idées établies, libre dans ses pensées et dans ses actes, critique et actif dans la position qu’il occupe socialement […]”. Ça, pour moi c’est contradictoire, ou plutôt incohérent, car les pdld n’amènent pas nécessairement à ça. En fait, les pdld (le fonctionnement) ne garantie pas le l’individualisation (le résultat), il y a bien d’autres choses à travailler autour, et ça demande des compétences…

                    Le sage est un fou.

                    #60307
                    solleana
                      @solleana

                      La critique de Lapin me semble assez juste mais surtout peut être doublée d’une autre critique.
                      Quand je parlais de la critique des sociogrammes ce n’est pas uniquement parce qu’il s’agit d’une science de l’éducation froide à la limite de la rationalité instrumentale mais surtout parce que les sociogrammes ne me semblent rien démontrer du tout mais servent plutôt d’appareil technique pour justifier une démarche ou pour accorder une pseudo-scientificité à la démarche.
                      Pour moi ce qui reste incomplet, c’est ce que les sociogrammes mesurent. Ils ne mesurent surement pas la socialisation puisqu’en tant que relation humaine elle se trouve par définition insaisissable et in-mesurable. Par ailleurs, il serait bon qu’Houssaye explicite ce qu’il entend par socialisation qui pour moi reste un concept relativement creux.

                      D’accord avec Lapin sur la critique du tryptique qui relève évidemment de l’illusion pédagogique qu’avait déjà critiquée Lourau dans un livre fameux… De même, Houssaye abandonne totalement la critique de la totalité sociale, de la société et sur le fait qu’aujourd’hui la société est synonyme de domination, d’unidimensionnalité comme l’avait démontré Marcuse…

                      #60315
                      Lapin
                        @lapin-2

                        Salut Libertaire,

                        très claire ta distinction entre socialisation subie et socialisation construite qui résume parfaitement le saut théorique d’Houssaye.
                        Cependant, cette simplification ne rend pas compte de la complexité de la socialisation, interaction permanente entre l’autre et moi, confrontation entre un conditionnement (un apprentissage ?) et un intime.
                        Pas d’échappée possible ! Pas de “Zone Autonome Temporaire” intégrée à la société comme tu le montre sur Déconstruction de la notion de “Projet”
                        Puisque tu aimes lire des trucs divers, sur ce sujet, l’écrit incontournable, beau, et frémissant, qui m’a initié aux concepts puissants que sont les représentations sociales, les genres professionnels et l’action située : le mémoire de M1 de Shaaa (2011).

                        #60318
                        Ady
                          @ady

                          Je suis loin d’être un spécialiste des écrits des auteurs-pédagogues. Autant je lis beaucoup, autant je lis tout en désordre et je ne retiens jamais qui a écrit quoi. J’assimile ce dont j’ai envie parce que ça me parle au fond de moi. Je marche beaucoup (trop?) à l’intuition et aux ressentis, surtout que ça m’empêche pas de remettre en question mon propre conditionnement social.
                          Bref.

                          Donc mon avis,
                          “Socialisation heureuse” = une socialisation qui va se créer à partir des enfants (qui ont déjà leurs propres conditionnements sociaux).

                          Alors qu’une “Socialisation malheureuse” serait une socialisation basée sur le modèle des adultes (dirlo et/ou anim), qui vient écraser le potentiel des enfants à s’organiser eux-mêmes.

                          Donc oui, même si les enfants ont déjà encaissé et admis certaines normes sociales pas toujours bienveillantes, au moins, ce sont les leurs! Et quoi qu’il arrive, les adultes n’étant pas absents, leur influence sera prise en compte par les enfants. Mais on peut espérer que ça sera en de moindres mesures que si c’est entièrement les adultes qui fabriquent le fonctionnement du séjour.

                          Malheureuse parce qu’on y est pour rien, tout s’impose à nous. Parce qu’en cas d’échec du fonctionnement, on en veut énormément à ceux qui nous l’ont imposé à coup de répression.
                          Heureuse parce que ça vient de nous. Et même si c’est injuste & violent, on peut s’en prendre qu’à nous même.

                          A méditer encore, surtout pour trouver de meilleurs adjectifs à SOCIALISATION, ça m’a bien fait réfléchir 🙂
                          Socialisation subie / Socialisation construite ?

                          #60322
                          Lapin
                            @lapin-2

                            Bonjour à toutes et à tous,

                            je veux tenter de montrer ici qu’il y’a une contradiction masquée dans le discours d’Houssaye. Il ne s’agît pas d’une contradiction visible, comme celles que j’ai commencé à discerner ici, ni d’une critique de la froideur des sociogrammes comme le fait Solleana ici, mais bien d’identifier un vide, une absence.
                            Houssaye est probablement le pédagogue le plus cité sur planet : ses travaux nous sont expliqués par michmuch, qui est sont plus fidèle porte parole sur le forum. Selon moi, il y’a une équation impossible, une contradiction fondamentale, dans le raisonnement à l’origine de “sa” pédagogie de la décision (pdld par la suite).

                            Je résume brièvement l’origine de la pdld en trois temps :

                            1. La forme actuelle des colonies de vacances et des centres de loisirs est la forme scolaire (1), c’est-à-dire une forme d’encadrement et d’enfermement total, dans le but, avoué ou non, de former les enfants, de “leur apprendre la vie” (sous-entendu, adulte).
                            2. Parallèlement, le discours des dirigeants de ces centres est à la pédagogie ouverte : autonomie, liberté, enfant acteur… Ces finalités sont incompatibles avec l’organisation contraignante citée en 1.
                            3. Seule la pdld, qui permet aux enfants à la fois d’exprimer leurs sentiments et leurs envies, et à la fois de décider de l’organisation du centre, de construire ensemble la loi commune, peut permettre une socialisation heureuse.

                            C’est moi qui formule l’oxymore “socialisation heureuse” afin de mieux souligner la contradiction. En effet, la socialisation c’est se conformer aux normes sociales, aux règles explicites et tacites du système. Aucun système organisé n’intègre d’élément autonome et libre. Tout élément libre est un élément marginalisé.
                            Dès lors que l’on pose que la socialisation n’est pas seulement “développer des relations sociales”, mais “développer des relations sociales dans un collectif, sous un régime commun”, alors on admet son caractère violent et total. La société est un appareil d’intégration, qui s’auto-entretien et s’auto-reproduit, et fonctionnant par l’intégration de modèles culturels (ex : la consommation de masse) par les individus.

                            C’est pourquoi, pour masquer cette contradiction, Houssaye va inventer le triptyque acculturation / personnalisation / individualisation. Dans cette présentation, le maître (l’enseignant ou le directeur de colo) peut tout bonnement choisir un mode de socialisation et le “faire vivre” à tous par une organisation spécifique !
                            Comme si la société ne nous dépassait pas !


                            (1) J’utilise volontairement ce qualificatif plutôt que “colonial” – qu’Houssaye utilise finalement assez peu – qui me semble plus juste

                            #64603
                            Shaaa
                              @shaaa

                              Un article tout en dialectique qui me semble intéressant pour situer les difficultés rencontrés par les tenants de l’éducation nouvelle. Mais aussi utile pour comprendre son épanchement sur les colonies de vacances (cf. Houssaye).

                              http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&ved=0CGMQFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.unige.ch%2Ffapse%2Fpublications-ssed%2FRaisonsEducatives%2FREenligne%2FFOREDU%2FPages_de_207_FOREDU_INT_Maulini.pdf&ei=mrsaUM6rDKqk0QX6_oH4CQ&usg=AFQjCNE-b1FxJGyc0iAR-6SG0r7Dvao1uA

                              (ou en PJ)

                              #87199
                              ludou
                                @ludou

                                pour relancer un peu le fil et puisque bourricot parle d’autorité, un petit texte de Bruno Robbes sur les 3 conceptions de l’autorité (on trouvera dans la 3ème, des noms cités plusieurs fois ces derniers mois ici même). Trouvé ici.

                                #88819
                                Simon
                                Administrateur
                                  @simon

                                  peut être la critique la plus forte aujourd’hui est le courant assimilé aux travaux de Meirieu et sa zone d’influence. La plupart des bouquins du style Breghelli qui rappellent à un retour de la discipline et de l’autorité à l’école assimilent l’échec de l’école à l’emprunt grandissant par cette dernière des démarches de l’éduc nouvelle. Et cette critique a pas mal d’écho : on entend en effet plus ce discours réac de droite dans les médias.

                                  Après il y a une autre “critique” de gauche qui point le bout de son nez et qui a l’effet boule de neige aussi actuellement dénonçant ce courant comme de toute façon associé aux théories néo-libérales. Même il y a un certain vrai (voir travaux de Lepage qui eux sont bien démontrés) parfois ça frise aussi grave le réac : la nostalgie d’un passé style Guerre des boutons.

                                  #88823
                                  solleana
                                    @solleana

                                    (remarque on) faut qu on precise quand on fait des boutades parce que les gens n ont plus d humour sur planet’ ou c est juste pour faire joli? (remarque off)

                                    #88826
                                    ludou
                                      @ludou

                                      Pour relancer un peu ce fil passionnant, et aussi continuer la question de Solleana, je dirais pour le moment que les PdlD peuvent (doivent) prendre en compte le public (âge notamment) et ses besoins sur deux plans :

                                      – pour permettre un fonctionnement de l’espace adapté (les outils mis en place ne seront pas les mêmes pour des ados de 16-17 ans que pour des enfants de 8 ans ou des petits de 5 ans)
                                      – pour adopter une relation elle aussi adaptée (les questionnements, les formulations ne seront pas les mêmes)

                                      dans la même optique, je me suis posé la question cet été pour un public atteint de handicap mental…

                                      [boutade on]
                                      Je ne suis pas d’accord avec michmuch : l’école pourrait tout à fait s’inspirer des PdlD notamment par rapport à cette question de la relation et de l’espace démocratique à l’école. Le fait que l’instruction et l’accès au savoir soient le but premier de l’école, il ne me semble pas incompatible avec ces questions…. Le problème de l’orientation à l’école en est un exemple très concret puisqu’on pourrait dire qu’actuellement on nous demande de faire des choix et non pas de décider de nos vies (je n’ai d’ailleurs toujours pas réussi à décider de ce que je ferai dans ma vie… mais je décide chaque jour de comment la vivre).

                                      A ce titre, on ferait mieux d’intégrer dans le BAFA une aide à l’orientation plutôt que des cours sur la sensibilisation aux risques d’être jeunes… (:lol:, allez, j’arrête ça, c’est pour plus tard).
                                      [/boutade off]

                                      #93443
                                      edophoenix
                                        @edouard-l-j

                                        Moi, le truc que je critiquerais, ce ne serait pas le mouvement des pédagogies actives en soi. C’est plutôt le fat que les gens veulent à tout prix réduire tout système à UN champ dominant, ou à UNE idée ultime (selon eux).
                                        Faisons descendre les pédagogies nouvelles de leur piédestal, mais sans les renier pour autant : usons-en, mais pas de manière exclusive ! Intéressons-nous autant aux pédagogies dites “actives” qu’aux autres mouvements, soit traditionnels, soit plus modernes, et pas uniquement à UNE thèse, voilà mon propos.
                                        Je dis ça en repensant aussi (et en rigolant dans ma barbe -que je devrais raser, d’ailleurs si c’est pas une honte d’être négligé comme ça !-) que pendant quelques mois Freinet et Piaget furent mes gourous !

                                        #93445
                                        Shaaa
                                          @shaaa

                                          Ben une lecture sous l’angle de la théorie des besoins de Piaget amène cet aspect : j’ai des enfants de 3-6 ans, je vais faire des jeux symbolique, j’ai des enfants de… je vais faire ci. Du coup, les enfants de 8-12 ans ne feront pas de jeux symboliques, ils en ont plus besoin, ils sont passés à un stade ‘supérieur’, c’est pour les bébés.

                                          Mais ça c’est parce que les animateurs savent pas lire…

                                          Je rajouterais les formateurs… 😀

                                          Sinon, j’avais encore un souvenir qui revenait. Certains auteurs arrivaient même à dissocier les ‘vrais’ besoins (véritables) des faux (besoins superficiels). Sur quoi se basaient-ils pour les différencier ? De ‘simples’ jugements de valeur du coup on retombait dans un débat sans fin. Qu’est ce qui était le plus important (ou avait le plus de valeur), le besoin de sécurité ou le besoin de prendre des risques ?
                                          Forcément, tout le monde prêchait sa paroisse… donc bon.

                                          juste un truc bête pour voir…

                                          > la socialisation, c’est un besoin ?

                                          (j’vous laisse réfléchir…
                                          et accessoirement pour info j’vous rend partiellement responsables de mes déviances actuelles)

                                          Non. Ce n’est pas quelque chose d’instinctif qui va pousser les enfants à échanger sur leurs pratiques et intégrer des normes sociales.

                                          Dans la situation d’un ACM, des enfants sont, de fait, réunis au même endroit pendant une durée. Le fait d’être avec d’autres gens entraîne une socialisation horizontale, verticale, frontale, brutale…, c’est au choix. Les adultes ont un pouvoir sur quel ‘mode’ de socialisation ils veulent tabler.

                                          Houssaye en a différencié trois types : acculturation, personnalisation, individualisation.
                                          L’acculturation fait référence à la socialisation durkheimienne dans le sens où elle unilatérale de l’adulte qui inculque les bonnes normes aux enfants.
                                          D’autres ‘modes’ reconnaissent plus d’activités aux socialisés qui peuvent interprétés, transformés les éléments qu’on leur donne.
                                          D’autres encore, les interactionnistes, considèrent que socialisés et socialisants sont des deux côtés de la socialisation, elle se fait de façon “bilatérale”. Je ne peux influencer quelqu’un sans qu’il m’influence à son tour.

                                          Entre adultes, ça se pense plutôt bien (et encore, pas toujours, quand on lit certains points de vue sur l’intégration ‘culturelle’). Entre adultes et enfants, c’est plutôt récent (faut regarder du côté de R. Sirota, C. Montandon, Chombart de Lauwe, J. Delalande).

                                          Certains travaux reconnaissent même l’existence d’une culture enfantine qui ne serait ni transmise ni créée par des adultes mais exclusive aux enfants qu’ils se transmettent entre eux (les comptines ou les jeux de récré par exemple – j’ai un texte qui traine pour qui veut). Ça bouleverse forcément et fortement le point de vue de Durkheim.

                                          Après… pour les ACM, il nous reste à choisir ce que l’on veut mettre en place. Est-ce qu’on veut reproduire le même ‘mode’ de socialisation qu’à l’école ou dans la famille voire les activités périscolaires (soit 90% de leur temps) ou est-ce qu’on veut leur permettre de vivre autre chose pendant un temps limité ?
                                          C’est ici que s’inscrivent les pédagogies de la décision.

                                          Mais ça a un impact majeur sur le fonctionnement et la posture des animateurs. Et ça, on n’aime pas trop à naviguer dans le flou vu qu’on ne connaît pas. 😀

                                          #93448
                                          michmuch
                                            @michmuch

                                            crevette76 a écrit :
                                            la socialisation, c’est un besoin ?

                                            Ca aurait été un excellent sujet pour le bac philo… Vous avez 4 heures…

                                            Ma réponse est :
                                            – si on considère que la démocratie est un besoin pour l’homme… alors la socialisation est un besoin.
                                            – si on considère que “être et faire ensemble” est un besoin… alors la socialisation est un besoin.
                                            – si on considère que la loi mise en pratique est un besoin…
                                            alors la socialisation est un besoin.

                                            si on pense, comme J. Houssaye, que les pédagogies du choix et des besoins sont des pédagogies qui “savent” pour l’enfant, c’est à dire “des pédagogies de l’emprise au nom du savoir sur l’enfant”, on réfléchit à deux fois… et on pense ne pense plus besoin et apprentissage mais valeur et organisation.

                                            à suivre…

                                          20 sujets de 21 à 40 (sur un total de 83)
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