Danger : la rationalisation de la nature

3 sujets de 1 à 3 (sur un total de 3)
  • Auteur
    Messages
  • #44741
    pensahb
      @julien-calige

      Salut, moi aussi j’ai écris un ptit texte à force de lire partout la même histoire en en-tête de sites de carriéristes-promoteurs d’aide au développement :

      Un intervenant, dans une école :

      “Les enfants, écoutez bien cette petite histoire.
      Si tu donnes un poisson 1 jour à 1 homme, il mange 1 fois.
      Si tu apprends à pêcher à l’homme, il mangera tous les jours.

      -Oui M’sieur, mon papa grâce au micro crédit il a acheté un chalutier et maintenant y a plus de poisson !
      Dis-moi M’sieur, qu’est ce que je vais pouvoir bien faire quand je serai grand pour pouvoir manger ?

      -En bien mon p’tit, fais des études et tu pourra devenir banquier, tu verra ça gagne bien.”

      #17320
      ludou
        @ludou
        #46651
        ludou
          @ludou

          Lorsque la technocratie se pose (enfin) la question du déclin de la biodiversité, cela ne peut donner qu’une évaluation économique. Seule la question de la subsistance (la notre !) leur vient à l’esprit. Conséquence directe : on ne cherche déjà plus à réduire le kyste, mais bien à vivre malgré ce kyste.

          Quel est le prix des abeilles ?

          Question récurrente : pourquoi le progrès n’est-il envisagé que par la croissance, l’expansion, la dominance perpétuelles ?

          Une image de cette course au toujours plus.

          Il était une fois, une graine. Elle n’était pas plus grande qu’une tête d’épingle, mais elle était toute ridée. Stoppée net dans sa course avec le vent, elle se retrouva au pied d’un monticule de terre. C’était de la belle terre noirâtre, humide et chargée. Notre petite graine s’y trouvait bien. Elle commença à s’enterrer, doucement. Puis, lentement, elle sort de sa dormance, déployant en premier ses jambes, puis ses bras, appelés cotylédons par les barbares. De ces bras s’ouvrent deux mains, toutes prêtes à recueillir la nourriture.
          Ça y est, elle grandit maintenant. Les mains laissent bientôt place à un corps entier, mille bouches commencent à s’ouvrir vers le soleil. Elle mangent toutes directement ces rayons d’étoile, ouvrant leurs gueules de plus en plus grand !

          Bientôt arrive la nuit, et avec elle, le froid. Puis des nuits de plus en plus longues, et des froids de plus en plus glaçants. Mais notre plante a fait ses réserves, elle lutte tant qu’elle peut. Son acharnement à la vie finit par payer. L’étoile nourricière revient de plus en plus longtemps chaque jour, et les bouches se multiplient à nouveau. Des bouches vertes, de plus en plus énormes. Pendant ce temps, les pieds eux aussi poussent, ils prennent toute la place.

          A côté de notre plante, une autre graine, moins ridée, a pris place. A l’ombre des grandes bouches, elle ne reçoit que les miettes d’étoile que sa grande sœur veut bien laisser tomber dans sa boulimie insatiable. Affamée, elle ne grandit pas bien vite. Elle aussi connait la lutte quotidienne pour survivre, mais pas que durant l’hiver : c’est à chaque saison qu’elle redouble d’efforts pour gagner quelques millimètres.

          Voilà qu’un jour, le soleil s’énerve. Sa colère est si grande que l’on entend l’écho de sa voix jusqu’aux confins de la voie blanche qui parcourt le ciel, la nuit. Notre grande plante est heureuse, elle se goinfre jusqu’à n’en plus pouvoir. D’ailleurs, elle finit réellement par ne plus pouvoir manger, brûlée de la bouche jusqu’à l’estomac. La gorge en feu, la bouche desséchée, elle comprend. Elle comprend que sa lutte est finie, qu’à vouloir manger toujours plus, à chercher les poussières d’étoiles toujours plus haut, son indigestion la tue. Ce n’est pas une mort lente et douloureuse. C’est une mort rapide et tragique qui se joue. Les veines se contractent, le corps tire dans tous les sens. La peau éclate même. En moins de temps qu’il ne lui a fallu pour déployer ses mains vers le ciel, notre plante tombe avec fracas sur le sol poussiéreux. Sa petite sœur la regarde tomber. Elle qui n’avait pas de ride et qui a poussé à l’ombre de son ogresse de sœur, la voilà désormais seule, avec ses petites bouches, récoltant chaque rayon d’étoile. Mais contrairement à sa grande sœur, chaque fois que le froid revient, son sang fuit sous la terre, dans les racines. Sa bouche se fane sa vie décroit. Elle le sent. Au fond d’elle, le sommeil grandit. Le printemps reviendra.

        3 sujets de 1 à 3 (sur un total de 3)
        • Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.
        0
        0
        color
        https://archive.planetanim.fr/wp-content/themes/blake/
        https://archive.planetanim.fr/
        #febf42
        style1
        paged
        Chargement en cours
        #
        on
        none
        loading
        #
        Trier la galerie
        https://archive.planetanim.fr/wp-content/themes/blake/
        on
        yes
        yes
        off
        off
        off