tout à fait d’accord avec les derniers posts…
Les vacances, c’est un moment privilégié pour découvrir autre chose, s’évader… et il y a mille et unes façons de s’évader… partir découvrir de nouveaux horizons… ou rêver !
J’accorde une place très importante à l’imaginaire sur mes centres, quelque soit la tranche d’âge et les moyens en terme de préparation d’activité.
Effectivement, il me semble important lors de certains moments de figurer cet imaginaire (décors, costumes, histoire…), pour orienter les enfants peut être sur “autre chose” que ce qu’ils imaginent, ce qu’ils vivent habituellement et leur permettre de vivre “à fond” certaines aventures.
Mais à l’inverse, je suis également pour favoriser ces moments d’imaginaire “libre” c’est à dire non guidé. Les enfants n’ont pas besoin de nous pour se créer leur propre monde (imaginer une histoire a partir de 3 cailloux ou de bouts de ficelles, comme dit précédemment). Nous pouvons cependant chercher à éveiller leur curiosité pour les laisser s’approprier ensuite l’environnement. (installer à leur insu une cabane sur le centre, une déco mystérieuse…).
Et ce encore une fois quelque soit la tranche d’âge. Même les plus grands ont besoin d’imaginaire! certes on ne racontera pas une histoire de petits lutins à des ados (quoi que?) mais une enquête policière avec décors, contexte et autres (pour reprendre un exemple classique) oui !
pas d’autre avis ? L’imaginaire, ça fait rêver pourtant, non ?
steppenwolf a écrit :
je pensais bien le dire tout seul mais apparemment j’ai fait l’erreur d’aller manger.
Bah oui… Quelle idée d’aller manger aussi. On ne doit manger que quand notre survie en dépend. 😛
steppenwolf a écrit :
je suis d’accord, une corde n’est qu’une corde et elle n’a que le pouvoir qu’on lui donne. encore faut-il avoir une corde et pas des bouts de ficelle effilochés, ce qui pour le coup serait du “matériel à faible valeur imaginative” (terme barbare j’en conviens).
Ce n’est pas l’objet, quelqu’il soit, qui me questionne mais sa potentielle instabilité (à cause d’une mauvaise qualité par ex.) qui peut faire quitter l’imaginaire en cours de jeu. Exemple : Le secret de Térabithia, quand la corde casse on peut dire que l’imaginaire en prend un coup!
T’es négatif un peu dis-donc. Si t’as que des bouts de ficelles, c’est facile, tu prends pas de corde, tu remets en question ton activité par rapport au matériel dispo qui te convient et/ou crée la toi-même ta corde.
Quand tu joues aux mimes, les enfants comprennent pêcheur, footballeur, serpent, chien,… Pourquoi ils ne seraient pas capable d’imaginer une corde ?
@ smiley
je pensais bien le dire tout seul mais apparemment j’ai fait l’erreur d’aller manger.
@ edophoenix
je suis d’accord, une corde n’est qu’une corde et elle n’a que le pouvoir qu’on lui donne. encore faut-il avoir une corde et pas des bouts de ficelle effilochés, ce qui pour le coup serait du “matériel à faible valeur imaginative” (terme barbare j’en conviens).
Ce n’est pas l’objet, quelqu’il soit, qui me questionne mais sa potentielle instabilité (à cause d’une mauvaise qualité par ex.) qui peut faire quitter l’imaginaire en cours de jeu. Exemple : Le secret de Térabithia, quand la corde casse on peut dire que l’imaginaire en prend un coup!
edophoenix a écrit :
Qu’est-ce que c’est que tu appelles un “matériel à faible valeur imaginative”. Ca existe ça ?
Pour moi, un matériel, quel qu’il soit, n’a jamais une “valeur imaginative” intrinsèque – qu’elle soit grande ou petite, peu importe.
L’imagination, c’est toi ET les gamins qui l’apportez, et l’esprit humain peut bien projeter de l’imaginaire sur n’importe quoi, pour ce que j’en ai déjà vu.
Totalement d’accord, je voulais que steppenwolf le dise tout seul. Mais tu l’as devancé. Ah bah bravo. 😛
edophoenix a écrit : Tiens, ça me rappelle le film Le Secret de Térabithia : les gamins ils s’imaginent aller dans un autre monde avec une corde. Une corde, quoi.
S’il y a un objet plus terre-à-terre qu’une corde, je veux bien qu’on me le montre !
C’est pas un objet mais la parole. Ou même le stylo. Ou même rien du tout. Un exemple : Neverland
si li n’y a pas de fabulation, tu n’as pas besoin d’un matériel qui contribue à l’imaginaire. mais rien n’empêche d’être créatif pour les supports du jeu
Qu’est-ce que c’est que tu appelles un “matériel à faible valeur imaginative”. Ca existe ça ?
Pour moi, un matériel, quel qu’il soit, n’a jamais une “valeur imaginative” intrinsèque – qu’elle soit grande ou petite, peu importe.
L’imagination, c’est toi ET les gamins qui l’apportez, et l’esprit humain peut bien projeter de l’imaginaire sur n’importe quoi, pour ce que j’en ai déjà vu. Tiens, ça me rappelle le film Le Secret de Térabithia : les gamins ils s’imaginent aller dans un autre monde avec une corde. Une corde, quoi.
S’il y a un objet plus terre-à-terre qu’une corde, je veux bien qu’on me le montre !
steppenwolf a écrit :
question subsidiaire : faut-il mieux faire un grand jeu avec fabulation et un matériel à faible valeur imaginative ou faire un jeu sans fabulation?
Le jeu sans fabulation, y a un matériel à faible valeur ou pas ?
edit : à faible valeur imaginative, je voulais dire.
Je suis d’accord avec la lame tranchante de ludou, “il ne faut pas lâcher l’imaginaire”. Mais encore faut-il rendre concret l’imaginaire mis en place avec des supports crédibles et personnellement le faire avec du matériel un peu bancal me mets mal à l’aise (il faut dire que je suis exigeant). Mais peut-être ai-je trop un regard d’adulte sur la question.
question subsidiaire : faut-il mieux faire un grand jeu avec fabulation et un matériel à faible valeur imaginative ou faire un jeu sans fabulation?
Puis même si ils t’ont reconnu, je pense qu’ils se sont bien marrer en te voyant déguiser.
Peut-être aussi qu’avec les plus grands on peut commencer à rentrer dans des trames plus compliqués, plus proche du réel, pour vraiment qu’ils se posent la question. Finit le lapin magique quoi 🙂
Et pourquoi ne pas faire des trames dont l’issue leur appartient? Genre le héros est là, bien présent, mais incapable d’influer sur le cours du jeu? Ca nécessite cependant une super coordination avec l’équipe.
Totalement d’accord avec Ludou !
Il m’était arrivé la même chose sur un Cluedo. J’étais Iznogoud et en plus le meurtrier. Un anim’ s’était travesti en servante du roi. Tout le monde savait que c’était nous.
Le lendemain, quand j’ai demandé ce qu’il s’était la veille, on m’a dit qu’Iznogoud il avait tué le femme du roi et que la servante, elle était trop folle. Alors que j’étais là, j’ai tout vécu.
Donc, il faut continuer de les faire rêver ces p’tits trucs. Faut les emmener dans l’imaginaire parce que même s’ils disent que c’est nous, à la fin c’est pas avec nous qu’ils se sont amusés, mais avec nos personnages.
Un anim’ très gentil qui pour un jour devient un personnage très méchant, ça change du quotidien. Et au final, comme ça a été dit plus haut, c’est pas avec nous qu’ils ont passé la journée mais avec Pierre, Paul ou Jacques, les animateurs d’un jour.
Salut loup des steppes,
ta question est vachement intéressante, et je pense avoir un avis tranché (lame aiguisée).
Je vais commencer par un exemple vécu récemment et qui m’a prouvé combien l’important n’était pas dans le fait que les enfants sachent que c’est leurs anims qui jouent les personnages et qu’ils sont toujours sur le centre.
Il y a quelques mois, lors d’une sortie sur deux jours avec nuitée, nous avions entrepris de construire des cabanes dans la forêt juste à côté du gîte (à la demande plus qu’oppressante des enfants, garçons et filles). Quelle chance, un village avait été complètement détruit lors d’une grande tempête et il fallait le reconstruire (le truc bien, c’était que vu la neige qu’il y avait, on a pu faire igloos et cabanes en bois). Et un des personnages qui leur a demandé ce coup de main pour les construire, c’était un vieux bûcheron bourru bien comme il faut (moi quoi). Un des gamins du groupe, la première fois que je suis arrivé costumé et bien maquillé (grosse barbe), a tout de suite dit “Ludou on t’a reconnu, je sais que c’est toi…” et il a continué un petit moment, et régulièrement pendant la journée. Ayant un peu l’habitude, j’ai continué comme si de rien était et nous sommes parti reconstruire le village…
Le soir en rentrant, le vieux bûcheron leur dit au revoir. J’ai à nouveau le droit à “ahaha, je suis sûr que quand le bûcheron sera rentré, Ludou va revenir comme par magie, on sait que c’est toi” (ce qui évidemment n’a pas loupé…).
Mais le truc extraordinaire, c’est que le lendemain, nous sommes retournés aux cabanes, mais sans le bûcheron cette fois. J’y suis alors allé en tant que Ludou, et sur le chemin, j’ai commencé à questionner ce gamin : “alors vous avez fait quoi avec le bûcheron hier ? Vous avez une cabane ?” (bon, évidemment, je le savais très bien). Et lui de commencer à me raconter, tout excité, ce qu’ils avaient fait la veille, et de me montrer leur super cabane, les techniques qu’ils avaient apprise avec le bûcheron, la déco, etc… (alors qu’il l’avait faite avec moi !!!).
Conclusion : évidemment, dans son esprit, il savait que c’était son anim le bûcheron, mais pour lui au final, il n’a pas construit des cabanes avec ses anims, il a aidé à reconstruire un village dans la forêt avec l’aide d’un vieux bûcheron un peu aigri.
Ayant beaucoup rit de ce tour qu’il s’était joué à lui-même, j’ai réalisé ce jour-là que ce qui compte, c’est l’histoire (ce que tu appelles fabulation). Evidemment, un minimum de décors et costumes sont nécessaires, mais pas besoin d’être méconnaissable, loin de là. On peut facilement changer sa voix aussi.
Donc pour moi, le truc primordial, c’est bien de ne jamais lâcher cet imaginaire, même si tout le monde dit “waaah, ahaha, on t’a reconnu !!”. On est alors très surpris de ce qu’il peut se passer par la suite… même avec des ados !!!
le gamin de l’histoire avait 9-10 ans.
Le fait que les enfants jouent ne t’appartient pas. Tu remarqueras aisément que nombres de jeux enfantins (si ce n’est pour se déguiser) n’ont pas besoin de travestissement – ou de fabulation.
Alors à quoi sert-elle ? Bonne question. 😀
Bonjour à ceux qui liront,
je suis tout à fait conscient de la plus-value qu’une fabulation peut apporter mais si les plus petits sont facilement dedans, les plus grands ont toujours dans un coin de leurs tête l’idée qu’ils sont en train de faire un grand jeu crée par les anim’, et parfois vous le font savoir, ce qui peut parfois gâcher la dynamique du jeu (voir flinguer l’enthousiasme des autres).
Sans compter que parfois il faut composer avec le réel : le jeu est annoncé sur le planning, on prend le car pour aller sur le site, le matériel a un air de déjà vu.
Les enfants ne sont pas si naïfs, ou alors mes grands jeux sont mal fichus.
Du coup, à chaque création de grand jeu je me pose la question de la fabulation, de l’imaginaire autour du jeu. Un jeu sans fabulation perd-t-il de sa saveur?
Après plusieurs années et un certain nombre de grands jeux montés (avec ou sans fabulation) je n’ai pas de réponses.
Si certains ont un avis plus tranché …
Se pose aussi la question : quel est l’élément le plus important dans un grand jeu? (mis à part la satisfaction des enfants évidemment).