Déconstruction de la notion de “Projet”

  • Ce sujet contient 510 réponses, 35 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Simon, le il y a 9 années et 3 mois.
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  • #72290
    Shaaa
      @shaaa

      ludou a écrit :
      Salut shaaa,

      je veux bien, mais par rapport aux arguments que j’ai donné en exemple qui viendraient légitimer certains horaires organisés et ritualisés…?

      Ben… sur la question de la nourriture, c’est avant tout culturel. Rien qu’entre l’Espagne, la France et l’Angleterre, il y a des différences alimentaires considérables (type, horaires, quantité, etc.). En quoi les français, les espagnols ou les anglais sont plus ou moins harmonieux ? 😀

      Et puis notre corps n’a rien d’une horloge atomique précise à la seconde près. Nous avons des capacités d’adaptation psychologique et sociale selon nos journées et nos activités (farniente ou journée à la neige ?). C’est plutôt nos organisations collectives qui sont beaucoup moins souples (au nom de l’éducation ou une acculturation).

      Quel peut être l’intérêt d’avoir un horaire identique ? Dans tous les cas, le rituel du repas peut se faire à différents moments… À moins de vouloir (faire) incorporer une certaine rigueur dans la planification de nos journées et la rationalisation de notre utilisation du temps.

      C’est le monde du travail qui est minuté, chronométré, dans l’urgence, pressé, obnubilé par la montre, la pointeuse, où le temps c’est de l’argent. La vie, c’est autre chose. 😀

      #72295
      PHILIPPE
        @philippe-18

        Je suis directeur depuis un certain nombre d’année et j’avoue être assez surpris de la vision “sectaire”, qu’en font les parents.

        Cependant je peux te citer un cas contraire et formateur m’étant arrivé : centre avec hébergement et le gentil agent de contrôle débarquant en plein milieu de l’après-midi. Sur ce, j’avais un anim en caleçon, recouvert de boue et portant ces cheveux en mode homme de cromagnon se retrouve nez à nez avec cet inspecteur.

        Sans se démonter l’anim lui a dit : “bonjour monsieur” et lui a adressé mon bureau. Nous avons fait l’inspection sans aucunes remarques réprobatrices à ce sujet. Comme quoi :

        – “LES INSPECTEURS DE LA DRDJSCS NE SONT PAS TOUJOURS CON”.

        Sur les intérêts pédagogique, ils doivent être en concordance avec une certaine hygiène, cependant, cela n’a jamais été interdit de faire cuire des œufs sur un camp ou qu’un animateur joue un rôle et soit dans son élément.

        Les règles sont cependant essentielles, car comme dit un peu plus haut, si l’interdit n’existe pas (levé, temps de repos adaptés aux besoins de l’enfant, animation journée, douche, couché) on se rends compte que ça devient vite l’enfer. L’enfant à besoin de limites pondérées ( cas de la colo ayant 4 douches pour un effectif de 20 enfants, l’enfant peut il se doucher sur une plage horaire de 2 heures, le matin ou le soir ??? et dans ce cas peut il rester plus de 5 minutes sous la douche ???) Je prends aussi ce cas car c’est l’animateur qui doit responsabiliser l’enfant en lui faisant comprendre par le jeu (une bataille d’eau n’est pas interdite, du moment qu’elle ne dégénère pas et qu’elle n’est pas reproduite de façon quotidienne). Si l’enfant se sent “minuté” durant sa douche, je prends ça sur le compte de l’animateur. La pédagogie c’est cela.

        D’autre part je te prends tes objectifs opérationnels “plaisir à toucher de la glaise humide de s’en recouvrir entièrement”
        et “création magique”. Cela peut se défendre sur le temps d’un après-midi et de manière encadré dans un projet d’animation. Document mettant en place les activités avant le début de séjour et adaptable en fonction des “besoins” et des “envies” des enfants.

        Pour moi c’est ça la VRAI pédagogie !

        #72316
        ludou
          @ludou

          Salut shaaa,

          je veux bien, mais par rapport aux arguments que j’ai donné en exemple qui viendraient légitimer certains horaires organisés et ritualisés…?

          #72319
          Shaaa
            @shaaa

            Vu le temps que passe les animateurs à tenter de contrôler, réguler, maîtriser les activités enfantines, ce n’est pas étonnant d’en retrouver les stigmates dans l’organisation du “cadre”.

            Qui plus est, on a en France une certaine conception de la collectivité liée à la Patrie-Nation, à l’égalité et à l’ordre… Les premières organisations collectives étaient militaires (ou religieuses) et c’est aussi le passé commun des colos (mis à part le placement familial) et patronages.

            Le projet n’est qu’une façon contemporaine de rationnaliser ces conceptions totalitaires au nom de valeurs éducatives fortes sur lesquelles il est difficile de revenir.

            Puis, ils en ont besoin… 😀

            #72326
            ludou
              @ludou

              ça sort un peu du projet, mais…

              solleana a écrit :

              La colo c’est un peu comme l’hôpital, l’asile, on y entre en se séparant d’un certain nombre de choses, on se lave à la même heure tous les jours, on mange tous en même temps,

              je ne questionne ici que le temps du repas (le midi et le soir, pas le matin puisque conditionné par l’heure de lever). J’ai en tête des raisons biologiques à la prise de repas à heures plus ou moins identiques, notamment tout le côté physiologique du processus de digestion. Qu’en penses-tu ? Est-ce suffisant pour justifier les repas à heures fixes ? Je ne m’intéresse évidemment pas pour le moment à la question organisationnelle…

              Deuxième remarque que j’ai en tête pour justifier ces heures fixes de repas (et non des douches, du rangement des chambres ou que sais-je encore…), je parle des sacro-saints repères dont l’enfant aurait besoin (oui je sais…) pour grandir harmonieusement. Est-ce que savoir qu’il pourra manger à sa faim un moment ou un autre suffit ? N’a-t-il pas besoin d’un cadre qui fixe également pour la communauté (ou plus souvent, la famille) un temps de partage convivial ou en tout cas ritualisé qui le rassurera dans son quotidien ?

              #72330
              solleana
                @solleana

                Ce que tu dis vis à vis de l’hygiène et de la propreté interroge aussi de fait le côté totalitaire de la colo (y a t il des écrits là dessus?)…
                La colo c’est un peu comme l’hôpital, l’asile, on y entre en se séparant d’un certain nombre de choses, on se lave à la même heure tous les jours, on mange tous en même temps, on ne peut rentrer chez soi le soir, les contacts avec l’extérieur sont limités voire inexistants, le contact avec les parents est lui aussi limité au nom d’on ne sait quel principe… La colo m’apparaît de plus en plus, et malgré tous les fonctionnements que l’on peut mettre en place, comme une institution totalisante, particulièrement enfermante et où la vie ne cesse d’être étouffée au profit de l’organisation et elle ne permet d’ailleurs que très peu les manifestations de la vie à l’exception peut être de quelques séjours itinérants avec contact avec d’autres populations…

                #72333
                moilapa
                  @moilapa

                  Une autre question,en apparence plus anodine, soulevée par les terrains d’aventure, où les enfants très souvent revenaient “sales”, couvert de boue à cette période de l’année, avait à disposition des plans d’eau pour jouer librement, jouer avec le feu, jouer à des batailles de terre…
                  ”C’est sale… tu n’as plus l’âge de jouer avec la terre..”

                  “Joue avec tes jouets plutôt que de tripoter la terre”

                  Sur le sujet de la “saleté”, encore plus que dans d’autres domaines, c’est avant tout avec ce qu’il est, son histoire, que l’animateur va réagir (avant même la crainte du regard du parent ou de son chef)
                  Il serait pourtant intéressant ici aussi d’essayer d’échapper un peu à nos “formatages sociales”.

                  Quand sur un camping je programme “gadoue” sur le programme enfants, il y a toujours beaucoup de monde (et de questions du côté des parents !!)
                  Au delà du côté regressif évident, d’un plaisir à toucher de la glaise humide de s’en recouvrir entièrement,… il y a aussi celui du rapport à la “création magique” , de formes qui apparaissent de ce qui n’était qu’un tas informe…

                  De la même façon que de retour d’une colo les enfants retiendront le feu le soir, la baignade dans la rivière, la descente en radeau, le trou creusé derrière la cabane… et non pas le grand jeu mis en place avec amour par l’équipe d’animation, avec leur rouleaux de crépons et leurs pancartes en carton.

                  combien de séjours permettent-ils une partie de ce rapport “à la nature” (je parle pas des conneries façon “écologie” “développement durable”…) ?
                  Combien de directeur sont prêt à assumer ces choix face à leurs responsabilités, au délir sécuritaire et hygiénique ?

                  Quand j’étais enfant et que je partais en colo, il était évident ^pour les parents que leurs enfants aller se salir, peut être trouer leurs vêtements… c’était une colo après tout. Et chaque enfant partait avec son canif (c’était dans les listes demandées par l’organisateur)
                  Aujourd’hui, sur les centres de loisirs, il y a cette peur du parent le soir. A raison : parce que l’on trouvera effectivement un ou deux parents pour nous faire chier sur ce sujet si les gamins se sont salis…

                  Mais pourquoi ne pas inclure ça dans le “contrat” avec ces familles ? En posant dés le début qu’au centre de loisirs les enfants vont jouer dehors, dans l’herbe,avec la terre, fabriquer, peindre… et que l’on pourra s’y salir… tout ça au moment de l’inscrition : libre au parent de refuser et d’aller voir ailleurs. Et que si il a mis “des vêtements neufs” à son gosse ce jour-là, on pourra lui poser la question de sa responsabilité à lui.

                  Cette “anodine” question du pantalon tâchée, recelle certainement bien d’autres inconcsients, non dits…

                  #72871
                  moilapa
                    @moilapa

                    sur cette violence dans les terrains d’aventure :

                    Ces bagarres existaient avant le terrain d’aventure : ce n’est pas lieu ici qui fait la violence : la violence est déjà là. Prétendre y répondre en parquant les enfants dans des centres de loisirs sous la surveillance des animateurs, ce n’est juste que faire s’accumuler ces violences, provoquer au pire des “névroses”, qui s’exprimeront à l’adolescence, puis à l’âge adulte d’une façon ou d’une autre : le petit chef dans son entreprise dérisoire…

                    Ce que l’on pourrait tirer encore de ces expériences, c’est que sur un accueil enfants, ce ne sont pas des animateurs qui devraient accueillir les enfants, mais des pallettes, dees clous, des marteaux, des recoins à l’abris des regards, des cabanes, un terrain valoné, arboré, une mare… Pas des projets pondus par des “animateurs” tout fières de leur “démarche pédagogique”…. des andouilles qui s’ignorent et finallement ne maîtrisent pas grand chose…
                    Mais des gens qui sont juste là, pour répondre à des demandes si elles s’expriment, permettre par leur présence lointaine ou pas le vivre ensemble : tout le reste n’étant que du flanc (l’animation sociocul dans son ensemble)

                    L’enfance confinée

                    Sur cette idée première des terrains d’aventure (la ville n’était pas adaptée à l’enfant) : ça l’est encore plus aujourd’hui : la ville n’a jamais été pensée pour l’enfant, elle est définitivement hostille à l’enfant. Et la logique a voulu que l’on se résoud à parquer les enfants pour les en protéger : l’enfance aujourd’hui est confinée.

                    Un animateur qui voudrait permettre un peu d’espace à ces enfants, un peu de “liberté”, ne peut que prendre en compte cette réalité de confinement.

                    Qui dit confinement dit violence : on met l’enfant dans une situation de violence institutionnelle, légitime, dont il est la principale victime, et en même temps on réprime chacune de ses propres expression de violence… avec violence !!!

                    L’ado qui est bien moins malléable que l’enfant, bien moins soumis, bien moins apte à accepter toute violence comme légitime, échappe évidemment à ces modes de garde : et c’est là enfin que cette violence va pouvoir s’exprimer.
                    Le risque, c’est que cet ados n’a pas été préparé à cette violence : celle des autres mais surtout la leur : cet ado n’a jamais été confronté à cette “petite voix intérieure” qui lui dit où peuvent être les limites… Ce sont toujours d’autres qui ont dit à sa place…. tout en exerçant de la violence en son encontre… Que faut-il comprendre ? que ce n’est qu’une fois grand que l’on va pouvoir exprimer pleinement cette violence ? quand on ne sera plus petit et faible, victime désignée ?

                    Le rsique est donc cet ado fragilisé, fragilisé par son inexpérience du “déhors”, de la vie hors confinement (famille-école-centre de loisirs-clubs en tous genres…)

                    Certains ados arrivent à l’adolescence sans avoir vécu ce vivre ensemble, où l’on n’est pas sous le regard de chefs omniprésents et omnipotents. Voir d’un dieu dans le cas d’une éducation religieuse.

                    C’est aussi de fait un être très fragile, manipulable à un autre dégré, parceque naïf : physiquement ils sont plus forts et les bousculer comme on bousculait les enfants qu’ils étaient ne va plus de soi (le risque de s’en prendre une en retour). Mais “intérieurement”, ça reste des enfants qui ne sont pas confrontés au vivre ensemble, en cela facilement manipulables. Et des adultes enfin…

                    Toujours prompts à rejeter une autorité “très visible”, prôche, les parents, les profs, mais en même temps totalement désarmés face à un chef accepté, désiré…

                    #73007
                    moilapa
                      @moilapa

                      Les “fianceurs” ont donc imposé à cette équipe d’animateurs un “supérieur”. Et l’on a mis en place des activités dirigées : perles… (en fait, tout ce qui se fait aujourd’hui dans tous les accueils de France : pa^te à sel… et autres merdes que vous mettez en place avec amour)

                      Cela a eu très rapidement un impact sur les enfants fréquentants les lieux : d’abord une forte diminution et un changement de profil : des enfants qui ne se retruvianet pas dans cette espace de liberté effrayant, notamment les filles.

                      Suivi un été heureux… puis le licenciement de l’un des animateurs porteur de cette idée première du terrain d’aventure.

                      En septembre, l’auteur, entouré des enfants qui avaient parfaitement compris que c’était la fin de cette aventure, ont mis le feu : ils ont tout brûlé, tout ce qui avait fait cette aventure unique…

                      Finallement il ne resta que l’animateur “diplomate”… et les financeurs lui demandèrent de se tourner vers la création “d’une vie associative dans la cité”…

                      D’une certaine façon, cette première expérience en France, est symboliquement le passage avec la situation actuelle de l’animation sociocul. De ce qu’elle est devenue.

                      Alors que ce n’était qu’une première expérience, en parallèle un peu partout cette idée nouvelle des terrains d’aventure poussait partout, portant en ses germes sa fin annonçée (cette prise en compte réelle de l’enfant vouée à disparaître)

                      Sans doute que le malheur des enfants français, c’est cette “exception française” s’agissant d’accueil enfants : ces centres de loisirs, colo… sans doute ce qui se fait de pire en Europe.

                      Ces idées sont impossibles aujourd’hui, parce qu’il faudrait partir de bases incompréhensibles philosophiquement aujourd’hui, comme celle de faire confiance aux enfants… et non pas voir dans l’enfant un danger, une menace, en accolant tout de suite enfant et violence comme le font la majorité des intervenants du forum, quand on parle par exemple d’enfants entre eux….

                      Toute l’animation sociocul est basée sur cette idée que l’on ne peut faire confiance en l’enfant, que l’entre-enfant n’est que violence, dangers, désordre… D’où la nécessité de cette animation, cette production qui comble les “vides”, qui rentabilise déjà le temps de vie de ces futurs citoyens (et non déjà citoyens comme on veut le faire croire chez les francs, à léo, l’UFCV ou ailleurs)

                      Cette exception française, dont certains blaireaux sont très fiers, c’est une systématisation d’une maltraitance. Et cette systématisation fait que les intervenants de cette animation sociocul ne voient même plus ce qu’il y a là de violence, un peu comme dans toutes les écoles maternelles où l’on maltraite l’enfant. Du fait même de l’organisation de ces “acceuils”.

                      rien ne semble plus néfaste à l’enfance que cette organisation des accueils “à la française”. Ces centres de loisirs, ces “colos”, et autres accueils.

                      Les terrains d’aventure partaient du constat que l’enfant n’avait pas sa place en ville : 40 ans plus tard, ce n’est toujours pas le cas. C’est encore moins le cas.

                      L’enfant n’y a toujours pas sa place, il est parqué dans des lieux clos, refermés sur eux-mêmes (d’où la violence par exemple sur les écoles maternelles : pourquoi cette violence ? Bin, tout bêtement parce que l’enfant est moins fort que l’adulte !!! C’est aussi simple que ça !)
                      L’enfant est parqué comme du bétail dans des lieux coupés de la ville, surveillés par des animateurs-gardiens. A qui on ne demande rien, même pas à penser.
                      Juste à croire que les amoncellements de conneries écrites ou entendues pourraient avoir du sens…

                      Ce dernier ouvrage finit sur la description de ce pouvait être un animateur de terrain d’aventure. Aboslument rien ne correspond à “l’animateur d’aujourd’hui”.
                      Cet “animateur d’aujourd’hui” qui n’a pas accés à un dixième de l’autonomie dont pouvait jouir ces enfants dans ces terrains d’aventure, dont ils pouvaient faire l’expérience. Dans une société où l’enfant était pourtant bien moins pris en compte que dans notre société actuelle.

                      Comment expliquait ce paradoxe ? Plus l’on prend en compte l’enfant en apparence, moins il est autonome, moins on lui permet de faire des expériences, de découvrir par lui-même, avec juste ses copains…

                      Ce n’est pas seulement parce que le peu d’attention que l’on pouvait porter aux enfants “en d’autres époques” n’avait d’égal que la liberté dont pouvianet jouir ces enfants quand ils en avaient fini “avec leurs tâches”, les travaux des champs… (quand leur trvavail leur permettait)

                      Est-ce les “droits” des enfants sont vraiment mieux pris en compte aujourd’hui qu’hier ? Est-ce que cette déclaration des droits de l’enfant a été bénéfique à l’enfance ?
                      Est-ce que l’intérêt porté à l’enfant a été bénéfique à l’enfance ? Est-ce qu’un enfant aujourd’hui est plus heureux qu’un enfant des années 40 ? 60 ?

                      Est-ce que la multitude de “découvertes”, d’écrits sur l’enfance, fait que les parents d’aujourd’hui sont de “meilleurs parents” que ceux d’hier ?

                      Bien évidemment que non.

                      La société d’uajourd’hui n’est pas seulement plus aliénante pour les adultes, plus violentes pour les adultes. Elle l’est tout autant pour ces enfants. Comment pourrait-il en être autrement ? comment pourrait-ont extraire les enfants de ce processus ?

                      plus on s’es penché sur la question de l’enfance, plus on a enfermé l’enfant dans un “cocon”, un parc à l’abris “du monde”…
                      Plus cette enfant a acquit le statut de “chose fragile à protéger”, plus on l’a “impréparé” à la vie.
                      Cette aspetisation de l’enfance est omniprésente dans l’animation sociocul, bien évidemment.
                      Sous des discours qui prétendraient penser “l’autonomie” des ces enfants, on a fait l’exact contraire, toujours “pour le bien de ces enfants”…

                      Si la famille, malgré ces dérives “Doltéiennes” mal ingurgitées, si l’école magré son système inhumain qui écrasent l’individu, son système agressif, totalitaire, permettent des esapces de révolte, de liberté surveillée, les accueils enfants eux ne laissent aucun répits à ces enfants : c’est un monde où l’enfant n’a plus à si’nquiéter de rien : ni de penser, ni d’extrapoler, concevoir, enisager, tout est pensé pour lui, tout ce que l’adulte estime nécessaire est à portée directe de l’enfant, sans effort…

                      L’enfant se retrouve “protégé”, entouré seulement d’enfants de son âge, protégé des “autres étapes de la vie”… jusque dans ses jeux (et c’est là que je veux en venir)

                      Jusque dans son intimité d’enfant parmi les autres enfants. Dans ses interactions avec les autres…
                      Comme un nourrisson qui n’aurait jamais évolué, toujours protégé en apparence (toujours surveillé en réalité) .

                      Comment un tel enfant pourrait-il envisager un jour de prendre sa place dans la société ? Comment peut-il alors définir sa place ?

                      Heureusement qu’il reste l’adolescence (belle invention !) à l’espèce humaine, cette part d’iraisonnable possible, cette possibilité de déviances… avant de plonger dans cet âge adulte… Comme un “sas” qui permet de passer d’une étape à l’autre en vivant réellement…

                      avant d’entrer réellement dans ce monde de plus en plus contrôlé, où l’on accpete de plus en plus, tout, petit à petit, allant de plus en plus loin dans la capacité à ne plus s’émouvoir, des fichages ADN en passant par FB, les obligations des passeports qui vont petit à petit en venir à tous les documents personnels, les caméras de surveillance partout… et à notre nideau, dans ce pire des mondes, des ribambelles animateurs abrutis, aux ordres, dociles…

                      Cette idée des terrains d’aventure était une étape tellement élevé dans la rpise en compte réelle de l’enfance, que cela ne pouvvait qu’effrayer la société. Que l’on ne pouvait qu’en revenir en arrière, à cette mise en place d’un contrôle absolu de l’enfance, une partie de l’humanité. Les enfants sont nos choses, plus à notre merci que jamais. A la merci d’une société qui se protège de ce qui lui semble porteur de danger.

                      #73025
                      moilapa
                        @moilapa

                        Au fur et à mesure que ces enfants prenaient possession réellement de ces terrains d’aventure, comme aucun type d’acceuil enfants aujourd’hui ne le permet, que ces animateurs trouvaient leur place auprès de ces enfants, les organismes financeurs commençaient à douter, ”effrayés par les destructions et estimant que nous n’avions pas tenus notre rôle de responsable d’équipement”.

                        Alors même que cette utopie ” terrain d’aventure” reposait sur l’idée qu’enfin les enfants puissent utiliser un lieu, se l’approprier, et donc forcément détruire, construire…

                        Pourquoi ceux la même qui avaient envisagé la création de ces T.A., sur ces différences exépriences réelles, finissaient par rejeter la réalité de ces acceuils enfants ?
                        Là où ils imaginaient un équipement de plus où fourguer les mômes (et ici les plus “problématiques”) , les rendre invisibles (une des raisons par exemple aujourd’hui de la création d’acceuils jeunes sur les communes ou “d’animateurs de rues” qui sont juste les bons toutous d’un ordre établi)….
                        Là où ces financeurs voyaient un atout financier pour leurs projets immobiliers, un équipement à montrer aux futurs acheteurs-propriétaires, aux visiteurs… ils se retrouvaient face à un “dépotoire” géant au coeur de la cité !!!!!!
                        Ce lieu dont les enfants avaient fait leur univers…

                        Chaque adulte envisageait ce terrain d’aventure à travers le fantasme de sa propre enfance, des petites fleurs devant des maisonnettes, des enfants jouant sagement à la corde ou aux billes…

                        Forcément, il ne pouvait y avoir que conflit… entre ces financeurs et les animateurs porteurs de ce projet, de cette idée, cette réalité, en laquelle il avaient fini par croire…

                        Donc, dans l’un des récits lus, quand les “autorités” ont demandé de “nettoyer tout ça” (sous entendu aussi de mettre de l’ordre d’un point de vue idéologique : cette idée de réellement mettre entre les mains des enfants l’organisation de leurs loisirs, c’était juste pour dire !!!! Il n’était pas question que cela devienne une réalité !!!! Sinon bonjour la chianlit !!!) les animateurs ont fait bloque et on choisit de défendre cette idée “terrain d’aventure”, de s’opposer à ceux là même qui les payaient.

                        ”Si bien que, au fil du temps, les enfants de Bouffémont ont réagi, vécu, créer leur terrain d’aventure, tandis qu’à Paris (là où se trouvaient les “décideurs”) chacun gardait dans sa tête son imaginaire”.

                        Ca me fait penser à un livre où l’on racontait la “vision” d’un des principaux architectes de cette époque, qui ont batti ce que l’on appelle aujourd’hui “les banlieus”, ces “villes nouvelles” des années 70… (ces immenses barres d’immeubles que l’on ne cesse de détruire aujourd’hui)
                        Ces travaux allaient bien au delà de quelques ‘immeubles.. ce sont bien des villes qu’ils ont imaginé, fait bâtir…
                        Ainsi, l’une des plus grandes villes de la région parisienne avait été conçu en partie “du point de vue des enfants” : au moment d’imaginer puis de dessiner cette idéale, l’architecte avait pensé à l’enfant qu’il était, solitaire… Et parce qu’il avait été un enfant solitaire, il pensait que tous les enfants avaient ce goût pour la solitude ! Il avait imaginé cette ville-labyrinthe vis à vis de cet enfant solitaire (lui enfant) !!! imaginant des recoins, des lieux isolés, où cet enfant solitaire pouvait se réfugier. au détriment de lieux permettant de se rassembler, se retrouver !!!!

                        Une seule personne, à partir de son enfance fantasmée, avait impacté la vie de milliers de personnes, pour des décennies…

                        Au delà du côté “dépotoir”, c’est évidemment la mise en vie d’une idéologie qui posait problème à ces “financeirs”, à la société de cette époque :

                        ”Quand soudain se découvre une force, une violence, qui s’oppose à l’adulte ou à son monde, et ce chez un être que l’on pense inoffensif parce que pas encore indépendant, alors s’élève l’inquiétude, la peur de ne pas maîtriser le phénomène…”

                        encore une fois, on ne peut que faire la parallèle avec ce que sont les acceuils enfants aujourd’hui, très très loin de remettre en cause quoi que ce soit, d’être des lieux dangereux, où l’enfant peut s’exprimer, penser par lui-même, élaborer une pensée critique…

                        Fallait-il que les animateurs des T.A. acceptent de tromper les enfants, pour péréniser leurs postes et permettre en France le développement de ce type d’acceuil, en en dévoyant l’essence même ?

                        Qu’auraient fait tous les abrutis-animateurs que l’on voit passer ici, plus soucieux de juste obérir aux ordres de leur maître, quit à nier l’enfant, quit à faire de l’enfant un objet, une chose sans valeur, à laquelle on peut tout faire faire… (voir tous ces récents posts : celui qui voulait mettre en place des débats durant le temps de repas des enfants sur une école JUSTE pour justifier sa présence !!!!! Tous ceux prés à venir mendier ici pour qu’on leur donne quelques idées pour remplir des plannings de thème d’une bêtise à peine croyable, juste parce qu’on leur a demandé… ?)

                        Ces animateurs de terrains d’aventure, auraient-il dû faire “le dos rond”, sachant combien ce type de structure était périlleuse, fragile, incensée de par cette idée réelle de donner aux enfants la possibilité de prendre en main leurs temps de loisirs, de leur apporter cette idée folle qu’ils pouvaient avoir droit à la parole ???Périlleuse pour une maririe, des élus, face à des citoyens dont les “valeurs “ne pouvaient s’accorder avec cette idée de l’enfance…

                        Pas plus hier qu’aujourd’hui, même si cette image de l’enfance a changé…

                        #73212
                        moilapa
                          @moilapa

                          Un exemple sur à peu près le même “blocage de conception” où le propre formatage de chacun rend difficile de laisser certaines “libertés” à ces enfants (et qui montre aussi combien ces animateurs, comme les enfants, ont besoin pour être rassurés de limites, de murs autour d’eux) :

                          J’avais mis en place un grand jeu (j’en parle sur le post “une journée comme une autre en claé) sur un claé : quand j’avais écris le jeu, j’étais parti du principe qu’il y aurait beaucoup d’enfants et que je pourrais être seul. Après, si des anim’ sont intéressés par l’idée, tant mieux, mais je pouvais mettre en place un grand jeu quoi qu’il arrive.

                          J’avais donc par exemple mis en place une épreuve à partir de carrés de moquette (lino…) pour en faire un labyrinthe (sur une idée piquée sur le forum sur Crevette) : pieds nus et yeux fermés, les enfants allaient parcourir le chemin juste en s’aidant du toucher (parce que la moquette est douce, le lino est lisse…)

                          Et c’est une épreuve que les enfants faisaient à leur rythme, quand il voulait durant le jeu, et surtout sans adulte pour “gérer” (juger). En jouant juste.

                          J’ai gardé l’idée que les enfants pouvaient aller et venir à leur rythme entre toutes les épreuves, malgré la présence des animateurs : cette épreuve restait quand même sans adulte : les enfants se déchaussaient seul, faisaient le parcourir puis venaient me dire qu’ils avaient réussi (le moteur du jeu reposait sur le fait que tous les dix enfants réussissants une épreuve, l’équipe (tous les enfants) gagnaient une étiquette (qui une fois réunies serveriaient dans un deuxième temps)

                          Et les animateurs ont bloqué sur ça : qu’il n’y ait pas d’animateur sur cette épreuve :
                          – Mais ils vont tricher !
                          – Mais qu’est-ce que ça peut te foutre ???? On est pas dans une logique qui demande flicage.
                          (comme bien souvent, c’était plus facile de mener un grand jeu seul, même pour 50 mômes, qu’avec une équipe d’animateurs)

                          l’idée et la façon dont le jeu avait été pensé pour ces CP-CE1, faisait que la très grande majorité des enfants n’en serait pas à essayer de “tricher” : chaque épreuve était un jeu : l’enfant était là pour jouer. On était pas dans l’optique des animateurs, avec de la concurence, de la triche parce qu’il y a au bout la gagne…
                          Juste ce faire plaisir, venir dire à David “j’ai gagné”
                          – C’est bien Ludo. Tu vas où maintenant.

                          On parle même pas de “faire confiance aux enfants” comme a essayé un des anim’… Cela n’est même pas la question !
                          On s’en fout que l’enfant ait ou non réussie l’épreuve : on en a absolument rien à foutre.

                          La valorisation de l’échec, c’est un peut autre chose… mais on en est pas très loin, dans cette idée de déconstruire CHEZ l’adulte des “logiques”, des vérités” (bien ancrées depuis l’enfance)

                          Cette valorisation de l’échec, c’est par exemple à l’école la maîtresse qui va dire à un enfant qui vient de donner une réponse mais eronnée :
                          – Alors ce n’est pas la réponse mais en proposant une réponse, Bastien, tu nous permets de fermer une porte et de nous rapprocher de la bonne réponse (je simplifie)

                          Ceci pour notamment ne pas faire qu’un seul gamin ose lever le doigt, par peur de se tromper, d’entendre “mais non que t’es con, Hypolite ! ”
                          Apprendre, c’est se tromper, d’une certaine façon.

                          Et ça, plus particulièrement en claé, c’est très important en animaton (subversif sur une école !!!)

                          Et facilement appliqquable, traduisible du point de vue des animations.

                          #73347
                          moilapa
                            @moilapa

                            Une chose remarquable : un été les enfants se mettent à construire avidement des bateaux, alors qu’à cette époque le bassin est à sec.

                            “on a construit tout aussi avidement un parcours pour vélo, si périlleux, que jamais personne ne tenta de le parcourir. Et qu’il n’avait jamais s’agit de cela. Mais juste de rêver, à des exploits de vélo qui bondiraient, feraient des pirouettes… sans qu’il y ait nécessité de relier ces “actions-rêves” à une réalité terre à terre…”

                            Cette gratuité dans les actions, dans l’énergie dépensée, voilà quelque chose que l’on devrait prendre en compte dans les accueils enfants, dans une société toujours plus performante, où même à ces enfants on demande d’être le plus tôt possible compétent, productif…
                            comme si ils avaient une dette à rembouser…

                            On retouve cette idéologie de la production partout dans les ACM (en fait partout dans le société, comment alors pourrait-il en être autrement ?) Pas seulement dans les évident tournois sportifs, “rencontres” sportifs (Rencontres !!!! On rencontre l’autre en lui faisant la guerre !!!) mais aussi dans les évidents “grands jeux” : là où l’animateur devrait être une possibilité d’un autre ragrd, les animateurs d’aujourd’hui ne sont plus rien : ni potentiellement dangereux, promesse de quoi que ce soit, de surprise, de nouveau, d’effrayant ou dérangant…

                            Quelques voix du côté de l’éducation nationale, commencent à dire tout haut qu’il faut mettre en valeur l’échec… certes très minoritaires (c’était d’ailleurs la thématique d’un des numéros des cahiers pédagogiques, si je ne trompe pas de revue) On en a même parlé dans un journal tv !

                            Pour que cette logique de pensée puissent réellement avoir sa place dans les accueils enfants, il y a un gros gros problème : les animateurs, les équipes. Il est déjà si difficiles d’essayer de faire imaginer à ces équipes que l’on pourrait ne pas systématiquement mettre en concurence tous les enfants, à la moindre occasion, que d’imaginer avoir une action sur cette valorisation de l’échec semble pour le moins un doux rêve : comment des personnes beignées (imbibées !!!) de cette doctrine de la compétion comme mode de vivre ensemble, pourraient-elles comprendre l’intérêt de mettre en avant l’échec ?

                            #73350
                            moilapa
                              @moilapa

                              La violence décrite dans certains de ces ouvrages témoignant de ces terrains d’aventure, est parfois hallucinante, animale… mais encore une fois : comparée à la violence subie par ces enfants, insitutionnelle notamment (je ne vais pas revenir sur les violences dont est capable l’institution scolaire, jour après jour, années après années) , on est “loin du compte” si je peux me permettre l’expression… Et pourtant : qui songerait remettre en cause l’école parce qu’elle maltraite les enfants, les humilie, en fait des larves ou des bourreaux… on a aura alors tout le temps de paumer sur des gamins paumés qui vont trucider des enfants de 4 ans devant des écoles…

                              Notamment la description d’une noirceur terrible de ce qu’était l’appréhension de la vie pour les adolescentes (notamment de ces mileux “défavorisés) de cette époque pas si lointaine. Ce qu’elles savaient de leur avenir de femelle pondeuse qu’on ne pouvait imaginer que femme au foyer, pondeuse juste bonne à baiser et à torcher les mômes… ne faisant que pondre la génération suivante…

                              L’un des chapitres de l’un de ces ouvrages est plus particulièrement intéressant : “Le terrain d’aventure ou l’enfance inquiétante”

                              Ce sont notamment là ces financeurs de l’époque qui se retrouvaient confrontés à la “réalité des termes” : liberté, non directivité… tant qu’il s’agissait de jolis mots dans des brochures agichantes, vendeuses, cela semblait follement à la mode, très “neuf”… mais quand ces types d’acceuils enfants sont entrés en action (même si il est difficile de regrouper sous une même appelation toutes ces expériences, tant elles ont été dans la forme et dans “l’esprit” très éloignés les unes des autres) .

                              D’où la difficulté aussi d’être animateur dans un tel contexte :
                              ”Rien n’est jamais sûr, on avance dans l’immédiat, avec un minimum de passé et pas du tout d’avenir…”

                              (Plus on s’intéresse à cette expérience des terrains d’aventure, plus on lit facilement ce que sont les acceuils enfants aujourd’hui. et ce que sont les animateurs aujourd’hui)

                              Pratiquement tous les auteurs ont évoqué cette difficulté, ce gouffre existant entre l’essence de ces lieux (les enfants sont chez eux) et la réalité économico-politique des décideurs et autres “donneurs d’ordres”. Non seulement directement par le biais de citoyens (électeurs ! )mécontents , mais surout de par leur idéologie propre, leur façon d’appréhender l’enfance !!
                              Parler de liberté accordée à ces enfants, d’un système rendant possible l’appropriation d’un lieu, une organisation enfantine pouvant fonctionner sans adulte) c’est une chose : mais être confrontée physiquement, phylosophiquement à ce que cela était, en était une autre !!

                              ”il nous faudrait les manipuler (les enfants) pour que leurs “désirs” aillent dans le sens prévu à l’avance. Total dévoiement de l’idéologie “terrain d’aventure”.

                              Parce que si ce réflexe de manipuler les enfants dans toutes ces situations communes où l’on prétend s’inquiéter de citoyenneté s’agissant d’enfant, d’apprentissage de la démocratie, de prise de décision de ces enfants )pour eux-mêmes (il n’y a qu’à voir ce qui se fait partout dans les ACMn, les mairies…) est la norme, dans le cas de ces terrains d’aventure cela ne pouvait fonctionner : parce que l’on était réellement là dans une situation où l’on mettait entre les mains des enfants des décisions, des choix !!! Et ça, ces décideurs, à aucun moment ils n’avaient pensé que ces mots sur le papier pouvaient avoir une quelqconque réalité !! Ils ne pouvaient imaginer que ces connards d’animateurs allaient réellement penser une organisation des lieux qui prennent non seulement en compte les enfants, mais leur disent : “ce lieu est à vous : à vous de l’habitez, à vous de vous organisez pour y vivre ensemble “!!!

                              il n’avait jamais été question de cela !!! Il s’agissait juste de vendre des HLM à des familles, en proposant en sus ces très à la mode “terrain d’aventures”, si nouveaux…

                              ”Le terrain a été construit par des constructeurs immobiliers. Des gens dont le métier est de bâtir du solide, du définitif”.

                              Il s’agissait de faire du rentable, du retour sur investissement : pas de mettre dans la tête de ces gamins de milieux qu’ils pouvaient être citoyens, qu’ils pouvaient s’intéresser à la vie de la cité, à la politique !

                              Dés le départ, en France, ces terrains d’aventure n’avaient aucun avenir (ils existent par contre encore dans d’autres pays comme l’Angleterre : nombre d’abrutis ici s’extasient du modèle français s’agissant d’acceuil enfants, de “hors l’école”, mais ce système français est sans doute ce qui se fait de pire) Parce que les décideurs et leurs vues politiques étaient totalement imcomptibles avec ce rêve “terrain d’aventure”. Ces deux idéologies n’avaient rien en commun, et ces constructions en France étaient basées sur de mauvais idées, aucunement autour de l’idée d’enfance. Au mieux l’enfance comme une menace qu’il faudrait cacher derrières des murs, sortir des rues, mais pas l’enfance en tant que richesse, avenir…

                              Comment en aurait-il pu être autrement : “Au fond, l’obéissance est parfois reposante. Or nous voulions les déranger (les enfants, c’est un animateur qui parle) de leur confort.
                              Même la majorité des enfants devaient rejeter cette idée…

                              #77239
                              moilapa
                                @moilapa

                                Parfois l’auteur a un vrai regard ethnologiques sur ces différents groupes d’enfants qui se côtoient sur le terrain d’aventure : comment ces peuplades occupent le terrain, se le partagent, se l’approprient, d’une façon codifiée, symbolique, sacraliser.

                                (ce sont là mes réflexions (“décryptages) à partir de ces lectures et non ce que dit l’auteur : quand l’auteur “parle”, je colorie en bleu)

                                Et certaines de ces observations pourraient nous être utiles sur les ACM : par exemple, au premier jour, comment ces enfants (groupes) “s’imprègent” du terrain : quand ils arrivent sur ce lieu inconnu, ils commencent par construire leur cabane : soit se créer une limite à soi dans un esapce plus grand inconnu. D’une certaine façon, un “point d’ancrage” qui permettra d’explorer plus loin.

                                Ce qui pourrait se traduire sur “nos collectivités” d’accueil enfants, de penser un lieu où l’enfant puisse d’abord aller avant d’être confronté aux autres, notamment adulte, une “cabane” (même symoblique) où l’adulte n’a pas le droit de mettre les pieds : chaque accueil enfant devrait posséder un tel lieu.
                                (à chaque fois que je parle “d’enfants”, je parle d’enfants qui en ressentent le besoin : il peut y avoir des enfants qui vont à la collectivité parce qu’ils ont envie de cette confrontation à l’autre, avec plaisir, avec goût : cette cabane étant une possibilité et non une obligation : cela ne voudrait plus rien dire ! Cela serait à ranger au même “étage” que toutes les aberations en pratique dans tous les accueils enfants.

                                Après ce temps de construction de cabanes pour ces gorpues d’enfants, vient la création de règles de vie : ainsi, ces enfants “laissés entre eux”, que l’on pourrait penser “libres de tout faire”, d’eux-mêmes en arrivent à crer la loi ! Sans aucune intervention adulte ! (rien à voir avec les pseudos “échanges” des “assemblées d’enfants” des acceuils enfants, notamment colo, et des soit disants réalisation de “règles communes” adultes-enfants)

                                Et après ce temps où à l’intérieur du groupe on a créé la loi, vient le temps où l’on se confronte (forcément) aux autres groupes (qui peuvent avoir aussi leurs règles propres)
                                Vient alors le temps de la politique.

                                ”Le but premier des destructions (des cabanes) est d’empêcher un groupe de s’investir sur le terrain et d’être tenter de se l’approprier”.

                                Ces différents groupes de gamins qui divaguent, dont on pourrait penser qu’ils agissent d’une façon anarchique, irréfléchie, sans but, ont au contraire des comportements parfaitements “logiques”, pensés.

                                Le groupe dominant du moment va par exemple accepté des enfants “inorganisés”, mais va tout de suite sentir comme une menace tout autre groupe organisé. C’est ce que l’on retrouve par exemple dans le sport, cette “conscience du lieu”, qui font beugler la masse venue soutenir “son” équipe, celle qui représente leur village, même si aucun joueur n’est du village.
                                Ou ce qui fait qu’une équipe a bien plus de chance de gagner sur “son terrain”, alors que pourtant au “match retour”, ce sont bien les deux mêmes équipes, la même baballe, les mêmes règles ! Et que là le score risque d’être inversé…

                                Cette “conscience d’appartenance” …

                                quand un groupe nouveau arrive sur le terrain, la première chose qu’il fait c’est de détruire les cabanes : toute trace de la présence d’occupation précédente : là encore, tout ça est logique, et l’on peut retrouver ces comportements “semi animaux” chez les adultes, less animaux : cette défense du territoir vitale.

                                Les enfants entre eux n’agissent pas dans un illogisme total : bien au contraire !

                                Ces comportements “animaux”, ces rites, ces règles au delà de “la société pensée”, antérieure à la société pensée… ce n’est pas là quelque chose d’absent dans les accueils enfants “d’aujourd’hui” . On (on étant les adultes “encadrants) n’en tient pas compte parce que l’on en a pas conscience, mais ils existent. ET ils expliquent certainement bien des comportements que l’on ne comprend pas.
                                Comme on est loin dans cette idée de réelle appropriation des lieux dans ces ACM où l’on admet juste que l’enfant puisse accrocher son dessin sur les murs… comme cela est dérisoire…

                                L’appropriation du terrain d’aventure pense ensuite à une étape où le groupe confronte cette idée qu’il pourrait, au contraire de tous les autres lieux existants (appartenant aux adultes, y compris le fameux centre de loisirs) réellement s’approprier les lieux : dixit les adultes présents. Alors, logiquement (là encore) ils confrontent cette idée “juste dite” aux adultes présents.
                                L’auteur relève alors comme un “temps fort” le temps où le groupe d’enfants prend une décision vis à vis d’adultes forcément hostiles, ou avec lesquels il y a un différent.
                                Tout cela devient un “processus de structuration” selon l’auteur. Un type de socialisation.

                                Reste néanmoions ce processus qui semble inévitable, d’expulsion d’un groupe par un autre. Processus de violence.

                                Bizarrement, alors que je reconnais nombre de parallèles entre ce que j’essaie de mettre en place dans l’espace de liberté qu’est l’animation en camping, et cette expérience des terrains d’aventure, je ne retrouve pas -ou peu- cette omniprésence de la violence (peut être parce que je suis absent ?)
                                Sans doute la conscience du temps limité qu’est cette parenthèse camping (vacances d’été, une exception), l’appropriation forcément partielle ici…
                                Mais peut être aussi le partage des lieux avec le “reste de la société ” : cette cabane des enfants cahés quelque part sur l’espace du camping, est “rattaché”, “fait partie” du reste de la vie du camping : dit simplement : pas facile de se taper dessus sans être dérangé quand à tout momebt un vizux papay et sa canne peut passer à deux mètres de la cabane…
                                Plus plein d’autres raisons : il n’y a pas de “vécu” pré-implantation (quand dans le cas des terrains d’aventure des vieilles querelles dans la rue pouvaient ressurgir sur le terrain) même si on peut alors rétorquer que l’on a des individus (des groupes) qui sont les uns pour les autres des étrangers (donc menaçants possibles)

                                Le fait que l’on est bien là dans ce que j’appelle “un temps suspendu” : un temps qui “n’est pas la réalité”, ou par exemple l’expérimentation d’autres rapport à l’autre sont possible, où l’on n’a pas à se tenir au rôle que l’on doit de tenir dans le quartier, son rang…

                                Qu’arriverait-il sur un claé par exemple, les adultes avaient la “bonne idée” d’organiser une rencontre avec un autre claé ?
                                Pour l’avoir vécu, exactement les mêmes comportements de méfiance, d’appartenance très très forte, bien plus forte par exemple que l’idé”e qu’un enfant puisse être un psetiféré dans la cour de l’école : dans ce cas, même à ce pestiféré “de d’habitude”, on accorde cette appartenance : e lui même s’accorde enfin cette appartenance…

                                Si en plus, ces formidables animateurs n’ont rien trouvé de mieux à faire que de proposer pour cette “rencontre” un match de foot (Dans les claé de Léo Lagrande Toulouse, on pense !!!!) on obtient les mêmes comportements égrégaires” adultes présents ou pas : c’est bien plus fort que ce que ces adultes pourraient mencacer ! Et bien plus fort que ces adultes même : jusque dans ces adulte,s j’ai aperçu ces comportements “animaux” vis à vis de “l’autre”….

                                Ces comportements ne sont pas l’apanage de l’entre-enfants.

                                #77279
                                moilapa
                                  @moilapa

                                  Pour ceux qui “débarqueraient, un terrain d’aventure était une forme d’acceuil enfants qui a été expérimenté en France dans les années 70 et rapidement abandonnée.
                                  Dans des villes où l’espace avait trop de valeur pour le laisser aux mômes, on avait “institutionnalisé les terrains vagues”.
                                  La différence entre un terrain vague et ces terrains d’aventure étant la présence des animateurs.
                                  A cette époque, les parents de ces milieux avaient 3 possibilités pour leurs enfants quand eux travaillaient :
                                  – Les envoyer au centre de loisirs ou en colo (tant pis pour ces nombreux enfants qui ne pouvaient se couler dans le moule de ces enfants “qui ne posent pas problème”, dociles)
                                  – Les enfermer dans l’appartement devant la télé
                                  – Les laisser traîner dans la rue.
                                  Et là, ces enfants livrés à eux-mêmes pouvaient, si une telle structure existait dans leur quartier, allait dans l’un de ces terrains d’aventure.
                                  Expérience racontée notamment par Philippe Savoye dans “terrain d’aventure : espace de vie”.

                                  ”La plupart des terrains d’aventure ferme peu de temps après leur ouverture car ils posent question. Les structures traditionnelles favorisent à de très rares exceptions prés l’insertion de l’enfant ou de l’adulte sur la route du français moyen. Or le terrain d’aventure par l’alternative sociale qu’il offre va à contre courant de ces données.Cet aspect le fait considérer comme dangereux aux yeux du pouvoir en place qui freine son développement.”

                                  Aujourd’hui, tout animateur peut revendiquer oeuvrer dans une structure qui n’est en rien dangereuse pour ce “pouvoir en place”. D’aucune façon les accueils enfants d’aujourd’hui ne remettent en cause, ne questionnent. non seulement elle ne remette pas en cause ce pouvoir, mais elles y participent, docilement, voir avec zèle.

                                  Quand je vois la difficulté des personnes à s’extraire d’un tout qu’on pourrait appeler “système” (à raison de mieux) j’ai du mal à prendre pour “argent comptant” les différents récits sur ces terrains d’aventure. Dans ces “acceuils” qui n’avaient d’autres buts que d’offrir un lieu de rencontre entre ces enfants “libres” et ces animateurs. Et surtout débarasser les rues de cette racaille pas agréable à l’oeil pour les bons passants..
                                  Vivre ces aventures, ces expériences, mettre en confrontation cette idéologie “non interventionniste” avec ces rapports enfants-adultes autres, notamment durant les conflits, les remises en cause des enfants, la part de contrôle dans les prises de paroles, de décision, la part de mainupation dans les “choix” du groupe, cette “non directivité qui ne siginifie pas la non intervention” et la place de l’animateur dans ce “concept” fragile, le doute des animateurs face à la violence incroyable de ces groupes d’enfants. Bref, les jeux de pouvoir inhérents à tout rassemblement humain.
                                  Les jeux de pouvoir dans cet espace qui prétend remettre en cause le pouvoir, dans cette période particulière où mai 68 était encore “tout frais”. (Pardoxalement, le point de vue des enfants est pratiquement absent de ces 3 récits)

                                  Ces expériences n’ont pu laisser “indemnes” ces animateurs,ont dû bouleverser leur façon de penser l’animation (alors qu’un passage dans un centre de loisirs asseptisé aujourd’hui pourra laisser partir l’animateur comme il est arrivé, “neutre”, sans avoir eu à remettre quoi que ce soit, à seulement penser sa place, où l’on a pris la peine de penser à sa place, où il n’a eu à se soucier de rien, pas même d’imaginer quelques animations il allait mettre en place…) mais que sont-ils devenus ? Qu’ont-ils réussi à sauvegarder de ces idées si ils sont encore dans l’animation ?

                                  Dés l’ouverture du terrain où travaillé l’auteur, cette la ruée, preuve que les lieux répondaient à une forte attente de ces enfants. Les enfants sont là jusqu’à 23 h à construire des cabanes, à jouer dans un lieu qui leur est enfin destiné… si bien que les premières plaintes tombent déjà, dés ce premier jour d’ouverture !

                                  D’un jour à l’autre, le nombre d’enfants varie énormément : il peut y en avoir moins d’une dizaine un jour, puis être l’envahssement l’heure suivante d’une centaine d’enfants.
                                  Ca, c’est quelque chose que les animateurs aujourd’hui auraient énormément de mal à gérer : des enfants qui peuvent aller et venir quand bon leur semble… Parce que dans les accueils enfants aujourd’hui il y a cette logique que les animateurs doivent maîtriser les enfants. Il faut qu’il y ait contrôle total. Mais comment contrôler un enfant qui peut partir quand il le souhaite lui ? Comment plus prosaïquement gérer une activité où les enfants peuvent entrer à tout moment ? Où rien ne le retient !
                                  Anecdote : Sur ces variations du nombre d’enfants présents : ce terrain d’aventure était tributaires des programmes télé : si aujourd’hui les écrans sont la première garderie pour les enfants, déjà à l’époque la télé avait sont influence : les enfants venaient par exemple le mercredi en jonglant entre 2 émissions attendues.

                                  D’ailleurs, du fait que les enfants pouvaient venir quand ils le voulaient et en repartir de même, ces fluctuations étaient normales :
                                  ”Le terrain correspond d’autant mieux à cette tranche d’âges (des 6-10 ans) qu’il permet une libre expression de l’instabilité qu’ils manifestent, ce qui est à l’antipode de l’école.”
                                  Et des accueils enfants d’aujourd’hui qui sont une violence pour ces enfants qui ont besoin de bouger, changer d’idée, quand ces crétins d’animateurs prétendent que le garder prisonnier sur une activité “va apprendre à l’enfant l’idée d’engagement”… Pauvres merdes, puissiez-vous crever devant tant de connerie… L’enfant n’a t-il pas d’autres temps que ces temps de loisirs qui devraient lui appartenir (et non appartenir à ces connards d’animateurs) pour apprendre “ce que c’est que l’engagement”… ?

                                  ”(…) les enfants règlent leur temps de présence, non en fonction de la présence des animateurs (bien qu’elle joue un rôle) mais en fonctions de leurs propres désirs, de leurs préocuppations et de leurs activités du moment…”
                                  Donc : ce n’est plus l’adulte ici qui décide quand l’enfant doit avoir envie de jouer, avoir envie de se reposer, d’échanger avec les autres ! (une des autres violences de tout accueil enfants, avec son planning pire qu’à l’usine)

                                  ”L’enfant a son propre rythme ici. Les structures qui lui sont continuellement imposées ne respectent pas ses besoins fondamentaux, mais le moulent à certaines normes, le standardisent, l’obligent à vivre à un rythme qui lui permettra de bien s’insérer dans la société (…) La structure a pouvoir sur l’individu.”

                                  On pourait s’étonner que 40 ans plus tard ces observations sont non seulement d’actualités, mais que la situation des enfants dans les accueils enfants est bien pire. Malgré toutes ces accumulations de connaissances, ces progrès sur la compréhension de la vie d’un enfant… Si l’on ignorait que le but de ces accueils enfants (centres de loisirs, colo…) est de justement contrôler les enfants.

                                  Aujourd’hui, des générations d’animateurs abrutis prétendre faire en sorte que “l’enfant s’approprie la structure” en affichant sur un mur son dessin !! Quand il faudrait que l’enfant puisse transformer les lieux pour pouvoir peut être réellement se les approprier ! Transformer, fabriquer, refaire… Dans ces structures où ces générations d’abrutis vont jusqu’à interdir aux enfants de creuser la terre !!!! Comment imaginer que ces enfants puissent transformer ces mourroirs !!! Ou au minimum ils devraient pouvoir avoir un lieu à eux où les adultes n’ont pas le droit d’aller, ne serait-ce qu’une cabane symbolique où se cacher du regard des adultes…

                                  Parmi les raisons qui peuvent expliquer que ce système d’accueil qui était pourtant ce qui a pu se faire de plus prôche des principales idées soit disant défendues par les projets péda d’aujourd’hui un peu partout, c’est que les politiques qui ont permis d’implanter cette utopie n’ont pas réussi à les récupérer.
                                  Tout simplement parce que l’on ne peut mettre en place uns structure qui donne réellement la possibilité à l’individu de s’accomplir, de se penser, de se prendre en main, de participer à l’élaboration d’une conscience collective, et s’en servir pour contrôler la population ! C’est juste totalement contradictoire. Qu’il s’agissait surtout de nettoyer les rues, de réagir à la “recrudescence de violence” notamment.

                                  Qui a intérêt aujourd’hui à ce que les colos redeviennent des lieux où l’on expérimente un autre rapport à l’autre ? Quel pouvoir pourrait accepter qu’un accueil d’enfants (qu’il finance !) permette sa remise en cause ?

                                  Les colos ne peuvent être que des lieux d’apprentissage de la consommation, d’apprentissage du moule, si l’on veut que l’Etat accepte d’en financer une partie.

                                  Il n’y a qu’à voir avec quelle violence la commune de Bour-la-Reine reprend le terrain aux enfants. Le jour où le premier camion arrive pour préparer l’invasion (la construction de bâtiments) les enfants se sont mobilisés en nombre. ”Rarement le terrain n’a accueilli autant d’enfants”.
                                  Ce qui, au bout d’un processus long, permet enfin à ces enfants d’entrer dans une démarche revendicative, en tant que groupe. Et d’organiser des actions (après tout, voilà ce que ce terrain leur avait appris : à s’orgaiser entre eux, à prendre “leur destin en main”, à entrevoir cette idée qu’ils étaient citoyens respectacles… Avec d’un côté des tentatives “légales”, comme une pétition, de l’autre cette violence inouïe dirigée contre les constructions en cours et les ouvriers…
                                  C’est sans doute là que mon point de vue diverge totalement de celui de l’auteur : comment aller si loin dans cette idée sous tentue par cette utopie “terrain d’aventure” et reculer finalement ?
                                  N’est ce pas ici que les animateurs auraient dû épauler les enfants pour leur donner les moyens de transformer cette violence en actions politiques (forcément violentes) ?
                                  Comment avoir penser, participer, cru, à cette utopie “terrains d’aventure” sans avoir en parallèle préparer avec des partis politiques la suite logique et violente ?
                                  Au lieu d’épauler la frange des enfants qui cherchaient un autre lieu pour installer un autre terrain d’aventure…
                                  Peur de l’inévitable récupération ?

                                  Pourquoi alors cette idée ? Pourquoi avoir enclancher quelque chose chez ces enfants sans avoir été au bout de l’idée ? Quand par exemple un jour un inspecteur JetS se présente sur le terrain et, comme du goût des enfants il accapare trop l’animateur, il est bombardé de bottes de terre.
                                  D’une certaine façon, ces bandes qui se réunissent aux Halles où dans la gare de Paris (dont je ne me rappelle pas le nom) pour jouer à faire la guerre, se donner des coups de barres de fer ou de couteau, ce sont les enfants d’aujourd’hui qui se réapproprient cette ville où on ne veut pas d’eux, réinventant ainsi cette idée de terrain d’aventure…

                                  Sur cette expérience Française du terrain d’aventure, il y a ce noeud de la réelle appropriation du terrain par les enfants. Même si à un moment les enfants y ont cru (puisqu’après tout c’est ce que’on leur avait dit, les enfants étant très naïfs, peu armés, face à la réalité adulte) ces terrains ne leurs appartenaient pas : ils pouvaient en être chassé à tout moment.
                                  L’auteur fait le parallèle à les terrains d’aventure au Danemark, à Habro, où les enfants étaient juridiquement propriétaire du terrain…

                                  Sans doute que le plus terrible parmi les constats qui rendent impossible la remise au goût du jour de cette idée d’accueil enfants, c’est celui des enfants ! Ces lieux seraient trop insécurisants pour une majorité d’enfants, habitués à être dirigés, à ne se soucier de rien, où tout tombe entre leurs mains comme par magie, il n’y a qu’à obéir, à ingurgiter le savoir apporter par l’adulte. Et accepter même d’être réprimender pour être sorti du lot…
                                  ”A son arrivée, l’enfant est d’autant plus perdu devant cet univers totalement différent de ceux qu’il rencontre habituellement, que personne ne lui demande son nom, ne le guide vers un lieu ou ne lui propose une activité.”

                                  “- C’est quoi ça ?
                                  – Faut payer ?
                                  – Vous, monsieur, vous nous surveiller ?”

                                  Je retrouve exactement les mêmes questions en camping, quand je mets en place des ateliers familiaux où l’on vient quand on veut, repart quand on veut, où il n’est pas toujours facile de savoir qui est l’animateur… Où je ne suis pas le point central du groupe, notamment les ateliers manuels où je laisse une grande part à l’initiative des participants. Il arrive que des enfants pleurent, parce que “personne ne s’occupe d’eux”, qu’ils se retrouvent dans une situation totalement inconnue. Dans ce cas, où un enfant ou un parent vont prendre sous leurs ailes ce petit perdu, ou je vais aider l’enfant à “démarer”, ou le plus souvent je propose à l’enfant d’aller chercher papa ou maman.

                                  Il ne s’agit jamais que de réapprendre à vivre ensemble…

                                  Voici quelques phrases d’enfants tirées du livre :

                                  Un animateur : Pourquoi tu scies ?
                                  Joël, 9 ans : parce qu’il me reste un quart d’heure.

                                  “A l’école, c’est chacun pour soi, on truande à cause de ça, mais quand on fait des conneries on s’y met à plusieurs.”

                                  Un échange entre deux enfants de six ans :
                                  - Comment ça se fait du feu ?
                                  – Avec des allumettes.
                                  – J’en ai pas.
                                  – A fait rien, tu fais du feu sans allumettes.
                                  – Avec quoi ?
                                  – Tu vas en ramasser par terre.

                                  #78908
                                  moilapa
                                    @moilapa

                                    S’agissant de la violence encore sur ces terrains d’aventure… les récits sont parfois difficiles à lire, cette violence est très présente, notamment envers les plus fragiles parmi les fragiles : les petits et les filles.

                                    Notamment pour ces filles où la société toute entière à cette époque est une violence, si vous avez le pas de chance d’être femelle humaine.
                                    Quand les adolescentes de quartiers “sensibles” pensent leur avenir, c’est juste terrible de lire ce qu’elles savent qui les attend : une vie de femelle dans sa prison familiale, à torcher des mômes, à se faire baiser, à juste pondre la génération future…

                                    Les animateurs ne rejetaient pas cette violence, au contraire : ils cherchaient ”comment favoriser l’expression des conflits” et non comment intervenir pour les faire cesser.

                                    ”Partout fréquents, les conflits existent sur un terrain d’aventure. Ils ne sont pas niés, fuits ou réglés par le bon vouloir de l’adulte. Ce qui le différencie des structures traditionnelles/alibis qui évitent aux conflits de s’exprimer, ou lors d’exceptions ils se vivent selon des normes précises qui permettent à l’adulte d’écraser avec vigueurs les éléments révélateurs”.

                                    J’ajouterais que ces exceptions permettent d’abord l’expression de la violence de l’animateur. S’agissant de la violence des enfants, il est à remarquer qu’elle est toujours tournée vers les autres enfants, voir un enfant.
                                    Ce sont évidemment les grands jeux, forme la plus visible de la mise en vie des violences des adultes (fantasmes ? Pulsions ?) (voir sujet sur les jeux dits “coopératifs”)
                                    Mais cette violence est présente à tous les temps de la vie d’un accueuil enfants. Peut être moins évidente à “première vue”. Parce qu’il s’agit là d’un système de fonctionnement, dans lequel les animateurs ont eux-même grandit, et pour lequel ils n’ont aucun repère “estérieur”.

                                    Une des situations les plus intéressantes s’agissant de ces récits sur les conflits sur les terrains d’aventure, ce sont ceux qui ont opposés les enfants avec des adultes venus sur le terrain se plaindre de telle ou telle chose.
                                    L’adulte va tout naturellement se tourner d’abord vers les animateurs… qui expliquent qu’ils ne sont pas porte-paroles des enfants et que si il y a un problème il faut directement aller les voir.
                                    L’adulte se retrouve donc face à une société d’enfants, sur son territoire.
                                    Dans les années 70, un enfant vis à vis d’un adulte, c’était vraiment pas grand chose… Sauf que là, l’adulte se retrouve dans une situation nouvelle. D’abord dans sa logique des rapports de domination de l’adulte sur les enfants, il reçoit de la part des enfants qui ont ici la certitude de l’égalité entre tous, des “enculés” et “connards” comme réponses. Réponse juste vis à vis du ton de l’adulte. Adulte qui se retrouve dans la situation ou de fuir ou d’accepter cet “état d’égalité”, face à non plus de “simples enfants”, mais d’autres citoyens.
                                    Il se retrouve renvoyé à sa propre violence qu’il pensait naturellement imposer aux enfants.
                                    Ce qui pose alors des questions fondamentales : et si un de ces types avait par exemple essayer de giffler l’un des enfants ? S’en prendre physiquement à l’un d’eux ?
                                    Sans aucun doute que ça se serait très mal passé pour l’adulte agresseur. Et sans doute que les marteaux et les pierres dont étaient porteurs ces enfants ont fait réfléchir l’adulte…
                                    J’avoue bien hunblement ne pas être arrivé à amener des groupes d’enfants à ce niveau de prise en compte de la valeur de chacun, de ce que chacun est respectacle. Quelque soit son âge. Et que dans pareille situation il fallait aux enfants mon appui et ma propre violence pour leur donner les moyens de faire valoir leurs droits, de s’affirmer comme citoyens à part entière…

                                    Autre situation racontée dans l’un des 3 livres,un type venu sur le terrain venu “récupérer du bois”. Voyant ces piles de bois de l’extérieur, il s’approche d’un tas et commence à se servir; un enfant approche et lui demande ce qu’il fait.
                                    – Je récupère du bois. De toute façon, vous, vous le brûlez.
                                    – Mais ce bois est à nous et vous ne le prendrez pas.
                                    – C’est ce qu’on va voir…
                                    Et le groupe d’enfants finallement fait fuir le type…

                                    C’est juste une situation extraordinaire, qui à elle seule justifiait l’existence de ce terrain d’aventure. Cette scène a très certainement participer à construire durablement les animateurs-citoyens qui exerçaient alors ici.

                                    que dire de ces enfants, de cette fillette de 9 ans capable de faire face aux policiers venus leur demander d’arrêter de faire péter des pétards…

                                    Comme la comparaison avec les animateurs d’aujourd’hui est violente là aussi ! Quand on compare ces animateurs et ce que sont la majorité des animateurs d’aujourd’hui, ces gens soumis qui viennent par exemple sur le forum nous réclamer de l’aide pour répondre aux demandes de leur maître, pour remplir des plannings idiots…

                                    Mais comme il devait être difficile d’être animateur de terrain d’aventure, d’arriver à juste trouver sa place ! Etre à la fois présent sur ce “terrain vague instituionnalisé”, en tant que salarié d’un consortium qui avait des idées bien précises sans aucun rapport avec ce qu’est un terrain d’aventure, et trouver la “bonne distance” : Ne pas “créer des relations qui gênent leur (l’) autonomie (des enfants); Cela ne doit pas être si évident, puisque certains travailleurs sociaux sont surpris par l’attitude non directive et l’apparente passivité des animateurs. Pour eux, l’éducateur doit être en contact permanant et le plus étroit possible avec l’enfant ou le jeune. Ce besoin d’être constamment avec les enfants, ne pas savoir rester seul, s’occuper, créer, s’exprimer par (et pour) soi, révèle une fuite de ses propres problèmes par un transfert d’attention sur les enfants”.

                                    Je trouve cette idée très intéressante : ce besoin (ce désir) de certains adultes à s’occuper d’enfants, d’une façon maladive, et sur laquelle je reviens souvent sur le forum, serait peut être pour une part d’imaturité de “l’adulte” : ce besoin de contrôle des enfants (que l’on retrouve dans tous les accueils enfants, chez pratiquement tous les animateurs) serait une façon de se faire croire que l’on a une part de contrôle sur sa propre vie (dont on a l’impression de ne pas contrôler grand chose)

                                    #78934
                                    moilapa
                                      @moilapa

                                      Cette liberté est une provocation” et il est normal que les enfants, déstabilisés, se comportent “comme des sauvages” : rien ne les a préparer dans cette soumission constente à l’adulte à vivre sans l’adulte… il est tout à fait normal alors que la violence soit la première forme d’expression dans le groupe : c’est le seul rapport à l’autre qu’ils connaissent : cette violence constante qui façonne les “enfants éduqués”.

                                      Notre seul soucis de ce point de vue, n’étant pas de condamner cette violence légitime, mais de faire en sorte qu’elle ne se tourne pas vers les enfants eux-mêmes. Et dans cette première étape, quand les arrivent sur les lieux, c’est de permettre à cette violence par exemple de se tourner vers la structure elle-même.
                                      L’enfant en arrivant au terrain d’aventure casse : voyons voir si ce discours de ces drôles d’adultes a une réalité : nous serions chez nous et pourrions vivre un autre rapport aux adultes… ah oui ? Et si je casse ça ? Que va t-il y avoir derrière ce beau discours ?
                                      N’oublions pas que cette destruction (transformation) est le premier pas dans l’appropriation (voir plus haut)…
                                      “On le voit, en suivant la vie de ces terrains d’aventure, la violence exprimée par les enfants n’est qu’une réponse à la violence de tout un système social. ”

                                      La première prise en compte de cette violence du système contre les enfants, pour nous animateurs, le premier “geste” dans cette idée de faire de leurs temps de loisirs un “îlot” dans cette logique qui ne finit jamais dans la journée d’un enfant , c’est de ne rien attendre d’eux :
                                      ”A l’école on lui demande de savoir ses leçons, à la maison d’être un bon fils, au club de sport de taper dans un ballon selon les règles. Partout on attend lui quelque chose (…) Au terrain d’aventure on attend rien de lui.”
                                      Un animateur ne devrait rien attendre d’un enfant : aucune formation animateur ne devrait avoir lieu sans une réflexion première autour de cette donnée primordiale. Aucune discution d’équipe ne devrait se dérouler sans que quelqu’un ramène constamment chacun à cette vérité première. Aucun discours.
                                      Et l’animateur devrait arriver nu sur le terrain de l’animation, sans projet, idée. Ce n’est qu’en se confrontant aux enfants qu’il devient animateur, que peut naître telle ou telle idée, telle action commune.

                                      ”Cette situation n’est pas particulièrement confortable. essayons d’imaginer la chose pour nous-mêmes, et il nous apparaîtra peut être que souvent nous remplissons notre temps d’activités multiples et pas toujours primordiales, un peu par crainte de nous retrouver face au vide, à la réflexion, par rapport à nous-mêmes et à la vie que nous menons.”
                                      C’est étrange comme je peux retrouver pratiquement mots à mot dans certains récits d’animateurs (des années 70) ce que j’ai écrit sur le forum…

                                      ”Permettre à l’enfant d’exister dans la société telle qu’elle est menée par le système politique aujourd’hui, c’est de la dynamite.”
                                      Mais alors, on peut se demander comment les pouvois publiques de l’époque ont pu seulement imaginer mettre en place ces terrains d’aventure ? A l’encontre de leurs objectifs ?
                                      ”Ces crédits ont été accordés difficilement, avec méfiance, et on peut être sûr que l’expérience sera suivie attivement : on ouvre des terrains d’aventure par démagogie, parce que les besoins d’espace pour les petits citadins deviennent impossibles à étouffer, que cet équipement est provisoire et peu coûteux, mais la liberté des enfants ne doit pas introduire de trouble dans la population. “
                                      Juste parce qu’ils imaginaient pouvoir contrôler ces structures, ce qui était juste impossible de part ce qu’elles exprimaient : ce droit à la parole de l’enfant-citoyen.

                                      Et comment expliquer qu’aujourd’hui on est plus besoin de ces “défouloirs” pour que les enfants expriment leur mal être dans une société qui les oppriment ?
                                      Sans doute parce que le combat pour étouffer les enfants est gagné, que les enfants d’aujourd’hui sont mieux préparés, préparés à accepter toute leur vie. Que de participer “comme des grands” à “l’assemblée des enfants” leur suffit, meêm si on est là dans la fameuse échelle de la participation des enfants au plus bas de l’échelle, celle où l’on utilise les enfants pour des objectifs dont ils n’ont même pas idée.
                                      Et que pour quelques enfants et ados qui heureusement arrivent encore à s’exprimer par la violence dans les “banlieues”, on ne peut que constater que la majorité des enfants sont dociles, soumis.
                                      Que tout est fait pour empêcher toute émergence d’une conscience de groupe, empêcher toute initiative entre enfants, comme c’est le cas dans tout accueil enfant qui se respecte.. Quels enfants aujourd’hui pourraient marauder tranquillement en ville, sans être rapidement ramasser comme les merdes sur le trottoir ?

                                      L’auteur, depuis ces écrits des années70, semble évidemment, à la lumière d’une lecture 40 ans plus tard, optimiste, à la limite de la naïveté :
                                      ”Le terrain d’aventure serait donc voué à l’échec ? Non, certes, si j’écris tout ceci, c’est bien parce que je crois à sa richesse possible. Mais les animateurs doivent savoir qu’ils ne sont pas seuls maîtres sur le terrain d’aventure avec les enfants : ce petit bout de territoire concerne aussi les puissances financières et politiques…”
                                      Comme si le fait que ces terrains aient du sens, apporte réellement quelque chose aux enfants, pouvait avoir une quelconque valeur !!!
                                      On voit bien ce qui aujourd’hui fait office de lieu de gardiennage des enfants : les centres de loisirs et autres, qui sont à l’exact opposé de l’idée de liberté et de prise de décision collective que représentait cette utopie “terrain d’aventure”.

                                      Ces terrains d’aventure, c’est le témoignage de l’échec de l’animation sociocul.

                                      #79009
                                      moilapa
                                        @moilapa

                                        Il s’agit donc dans cette guerre à l’enfance, cette lutte contre l’entre-enfants, d’occuper tout l’espace, le temps : les récréations sur les écoles, en nettoyant tout temps en friche sur les colos, tous ces temps où les enfants risquaient de se retrouver en eux, sans adulte… toujours “pour le bien de l’enfant”, bien évidemment.

                                        Alors oui, une collectivité d’enfants livrés à eux-même, cela peut être violent… mais cela ne sera jamais aussi violent que ce désir de contrôle total des individus.

                                        Et l’animateur ici ?

                                        ”En se donnant le droit d’avoir une personnalité et d’exister en totalité, il donne aux enfants ce même droit (…)

                                        S’agit-il alors, si je me réfère à ce que sont majoritairement les animateurs d’aujourd’hui, de faire des larves obéissantes et sans pouvoir de penser de ces enfants ?

                                        Comme nous le démontre ces expériences uniques de la réalité de prise de décision des enfants, que sont les terrains d’aventure, un animateur ne doit pas être un leader. Cela d’autant plus que, comme écrit le post précédent, les enfants ne demandent que ça : avoir un chef, quelqu’un à qui obéir, quelqu’un qui les guide et les débarasse de cette difficulté de penser.

                                        ”L’animateur, par son attitude et sa manière d’être, inroduit une image nouvelle de l’adulte, un rapport entre enfants et adultes différent de l’ordinaire : là est la spécificité du terraind ‘aventure”.

                                        Ce qui d’ailleurs rend impensable la “redécouverte” des terrains d’aventure aujourd’hui : on n’a personne pour ça : ce que l’on appelait animateurs à l’époque lointaine où l’animation faisait partie d’une idée plus grande qu’est l’éducation populaire, n’existe sans doute plus.

                                        A qui confier la gérance de telle lieu : le vide a été fait : il ne reste plus que des sociétés commerciales, dont le seule but en ce moment est “comment continuer à enculer en masse des générations de jeunes travailleurs via le CEE tout en se débarassant de cette idée stupide d’un “tribunal européen” qu’un animateur de colo avait droit de se reposer !!!

                                        Quelle chance qu’un animateur du sociocul soit aujourd’hui capable de faire vivre ces idées ? Aucune.

                                        Et aujourd’hui, quelle possibilité pour un animateur de vouloir vivre cette situation où les enfants se retrouvent à faire des choix, où l’animateur n’est pas le Grand Guide qui sait ? Dans l’animation sociocul, ça n’est juste pas possible, sauf à monter son propre séjour avec des gens qui partagent les mêmes idées, comme certains sur le forum le font… très rares…

                                        Paradoxalement, un animateur aujourd’hui qui a une idée du respect de l’enfant, de sa parole, de ses rythmes, de ses choix, il doit aller voir… du côté des campings !!!! Des lieux dont l’objectif unique est de faire de l’argent avec les vacances des familles !

                                        C’est en effet dans les conditions de travail en camping (si l’on évite certains pièges comme un “responsable de l’animation” qui soit passer par le sociocul (catastrophe !!)
                                        : on est un lieu où l’on a, pour peut que l’on soit réellement animateur, autonome, gestionnaire, capables de gérer et les mômes et les familles, absolument toute liberté d’action.
                                        On peut partir d’une feuille blanche : par exemple : ce sont les vacances DES ENFANTS : que pourraient entendre ces enfants de ces vacances ? Comment pourraient-ils eux-mêmes organiser ces vacances, prendre en main ces quelques jours, et juste DECIDER ?

                                        Cela, c’est juste impossible en animation sociocul.

                                        #79012
                                        moilapa
                                          @moilapa

                                          Les terrains d’aventure français ont été copié sur le modèle anglais (puisqu’il existe (exisait ? ) dans plusieurs pays d’Europe) : les terrains de jeux londoniens.

                                          Souvent, on entend des personnes de l’animation sociocul défendre “le modèle français” s’agissant de prise en charge des enfants hors l’école.
                                          Je pense que ce modèle français est ce qui se fait de pire pour l’enfants. C’est un modèle qui pense l’enfant comme une chose à contrôler, à laquelle il ne faut pas laisser de “temps libre” : il faut occuper chaque temps de vie de l’enfant, le gaver, rendre impossible la vie entre enfants, l’émergeance d’une organisation enfantine.

                                          Le peu que je lis de ce qu’il se passe dans d’autres pays, c’est bien la pire situation.

                                          Au niveau de la ville, l’enfant français aujourd’hui n’est pas plus pris en compte que dans ces années 70 : il l’est même encore moins.
                                          En dehors des “parcs à jouer” (où même là on apprend à l’enfant à se conformer, à jouer avec des infastructures penser de telle façon, pour que l’enfant joue de telle façon : l’enfant ne peut ici inventer sa façon de jouer : on est toujours ans cette même logique.), il y a des structures et des logiques qui ont bénéficié de cette idée d’enfermement : les installations sportives notamment.
                                          Partce qu’il faut bien parquer les enfants quelque part dans la ville : certes, on ne les voit pas, mais il faut les parquer quelque part…
                                          Le sport est donc un des autres bras marqués de ce système répressif, de contrôle de l’enfance : là, cette fois, en plus de l’esprit, c’est le corps que l’on modèle, comme on le ferait avec des bonzaï… et les parents en redemandent…

                                          Tout sauf des enfants entre eux ! Tous sauf des enfants qui vivent entr eux, s’organisent, découvre l’idée réelle de la démocratie…

                                          Léo Jago, organisateur de ces terrains de jeux londoniens, repris dans l’ouvrage dont je parle ici, pronait ces quelques “maximes” :

                                          – Non suelement le jeu est bon l’enfant, mais san lui il ne peut parvenir à la maturité et devenir un adulte créateur.

                                          – (le comportement de l’enfant) est toujours adapté à l’enfant, même lorsqu’il n’est pas adapté au monde des adultes.

                                          – Le jeu se renouvelle constamment (…) Cette créativité est à la fois intérieure -construction de la personnalité – et extérieure – création d’objets.

                                          “Le terrain d’aventure est une tentative pour fournir à l’enfant un espace dans lequel il ne soit pas concraint de se conformer systématiquement à ce qu’attend de lui l’adulte…”

                                          Là encore, la comparaison avec la réalité de ce que sont les accueils enfants d’aujourd’hui est terrible…

                                          Je dirais alors pour paraphraser cet english :
                                          Le jeu est un espace dans lequel il ne se voit pas contraint de se conformer à l’adulte, à la société des adultes.

                                          Le jeu devenant un enjeu : le dernier refuge pour cette vie entre enfants, pour cette vie d’enfants qui échappe au contrôle des adultes.

                                          D’où l’idée alors d’aller prendre ce dernier bastion de liberté, en allant dans le coeur même de ce qu’est une enfance : le jeu.
                                          Et pour ça : l’arme secrète : ces crétins d’animateurs.
                                          De parfaits petits soldats qui ont l’impression d’apporter quelque chose à l’enfant, quand ils ne font que lui prendre sa dernière richesse d’enfants…

                                          voilà pourquoi j’ai écrit à plusieurs reprises que : les animateurs, c’est ce qui se fait de pire pour les enfants.

                                          #79016
                                          moilapa
                                            @moilapa

                                            Cette démarche “qui vise à la prise de décisions collectives” en vigueur dans les terrains d’aventure, réellement et non comme on fait semblant dans l’animation sociocul, serait aujourd’hui ressentie comme une agression par les animateurs, les équipes d’animation.

                                            Cela n’est juste pas pensable dans le cadre des acceuils enfants : rien n’a été pensé pour cela. Où l’enfant n’a aucune prise, aucun accés réelle aux décisions quelle qu’elles soient. J’ai souvent entendu avant la confrontation avec la réalité d’un lieu, de belles idées sur la question. Et une fois que l’on a observé cette réalité à hauteur des enfants, du vent…

                                            Pour les enfants qui découvraient les terrains d’aventure, cette démarche n’était pas non plus évidente, c’était un choc :

                                            ”Dés sa naissance, un être humain est soumis à un type de ralations repressives. Il l’assimile et devient lui-même un élément producteur de ce type de relations”.

                                            C’est donc une situation inconfortable pour l’enfants, qui attend de l’adulte qu’il se comporte comme attendu : dans un rapport de force. C’est ce qui est la logique à l’école, dans les animations enfants :
                                            “L’institutionnalisation de l’animation est, dans la grande majorité des cas, la création d’un nouveau type de pouvoirs : celui de l’animateur sur les loisirs de l’individu.”

                                            Ce qui fait que quand l’enfant sort de la voiture, il quitte la relation de soumission familiale pour rejoindre un autre statut de soumis, soumission à l’animateur, de la même façon qu’à midi les enfants qui sortent de classe et échappent au pouvoir du maître, ont juste la longueur du couloir avant d’appartenir cette fois aux animateurs…
                                            Du certaine façon, la situation est facile, réconfortante : celle où l’on n’a pas à choisir, anticiper, vouloir… Les adultes font ça pour lui. Pas de décision inconfortable où il faut faire des choix, renoncer, échanger avec l’autre pour chercher le compromis…

                                            ”Cette démarche collective n’est pas ressentie du jour au lendemain par les enfants, car pour eux la seule loi qui existe est celle de la société : la loi du plus fort qui n’est… qu’individualisme.”

                                            Parce que la société, pour se protéger de tout ce qui pourrait ressembler de prêt ou de loin à la prise en main de leur propre existence par les personnes, toute tentative d’organistion, va favoriser et mettre en avant l’individualisme : et pour ça, elle a ses “bras armés”, comme l’école. En faisant de l’éducation une obligation pour l’enfants (et non un droit comme certains le prétendent)
                                            Les accueils enfants oeuvrent aussi dans ce même but : empêcher l’idée du collectif, faire en sorte que jamais les enfants ne soient en mesure de s’organiser entre eux, penser par eux-mêmes et pour eux-mêmes.
                                            quand certains prétendraient avoir une “autre approche”, “penser un autre rapport à l’enfant que celui de l’école…” En fait, le même système repressive : il s’agit d’une continuité qui ne s’arrête pour l’enfant que quand il dort…

                                            Et pour ça, on peut compter sur les animateurs zélés, troupeaux d’abrutis en tous genres qui viendront sur le forum nous demander de l’aide pour réaliser le grand jeu “qu’on nous a demandé de faire”. Ou qui n’arriveront pas à trouver des idées de costumes pour le carnaval sur le thème du carnaval de Rio (Tu m’étonnes, pauvre andouille : il fait -10 en France et 31 en ce moment à Rio !!!)
                                            Plus ces animateurs seront des abrutis, moins il y aura de risque qu’ils soient en quoi que ce soit dangereux, porteurs de remises en cause…

                                            et l’animation n’a plus rien de subversif, comme ça a pu être le cas : c’est au contraire le domaine de pauvres gens obéissants, qui sont là parce que leur niveau scolaire ne leur a rien permis d’autre, qui font ce que leur chef leur dit, et qui ne sont plus capables de penser, d’élaborer…

                                            Quand ces lieux devraient être des lieux de subvertion, à l’image de ces terrains d’aventures, décidemment trop dangereux pour les “instutions”, trop proches d’une adéquation entre les idées cheres à l’éducation populaire et la rélaité des actions sur le terrain…

                                            A la place : ces parcs à faire des abrutis, encadrés par des abrutis : centre de loisirs, colos…

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