Déconstruction de la notion de “Projet”

  • Ce sujet contient 510 réponses, 35 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Simon, le il y a 9 années et 3 mois.
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  • #86834
    Import
      @import

      michmuch a écrit :

      j’aimerais (si possible ) que les personnes qui s’expriment ici puissent aussi nous expliquer les conditions institutionnelles qui leur permettent d’agir (puisqu’il s’agit de cela) a contre courant…

      Les conditions sont celles de salariés tout à fait ordinaire… Il suffit alors de construire autre chose et de démontrer sa pertinence, de l’appuyer sur une démarche de réflexion construire et sérieuse, d’apporter les éléments théoriques permettant sa compréhension et enfin de plier son action pour qu’elle rentre dans les cases permettant de répondre aux organismes de contrôle ou aux financeurs… C’est finalement assez simple lorsque l’on réfléchit bien son action et que l’on connait les codes et le jargons habituels de l’animation.

      Sur le fond je suis en accord avec toi sauf qu’il faut souvent faire avec ce que sont les animateurs et les élus (je prêche là pour ma chapelle, l’animation communale).

      Les vagues de titularisation de 1996 et suivantes ont fait entrer un grand nombre d’animateurs sans qualification sans recul et sans capacités à évoluer qui ne permettent pas la remise en cause des fonctionnements. La meilleure volonté du monde ne peut rien contre l’inertie.

      Concernant les élus cela dépendra malheureusement de leurs capacités intellectuelles et de leurs représentations de l’animation. Le plus simple c’est finalement quand ils s’en foutent et ne veulent juste pas de vagues.

      moilapa a écrit :
      Ca ne change rien par contre au fait que les modérateurs font avec leurs maigres capacités.

      Ils ne font que faire respecter une règle fixée.

      #86835
      moilapa
        @moilapa

        Ca ne change rien par contre au fait que les modérateurs font avec leurs maigres capacités.

        en même temps, vos mieux que ce soit des gens qui n’ont pas forcément grand chose à apporter à la discussion : parce que la modération est de mon point de vue la première cause de disparition de ceux qui avaient des choses à dire (on se pose souvent la question sur les posts du genre “comment auccueille t-on les nouveaux” du pourquoi de la disparition de certains, ceux qui avaient une réelle importance pour le forum, la communauté)

        La modération bouffe ceux qui au départ étaient plein de bonne volonté, intervenaient souvent en enrichissant la communauté.
        Comme ils étaient plutôt des personnes de réflexion, ils ont été contacté pour devenir modo… gérer les discutions, les annonces, les…
        et l’usure faisant, de jeter l’éponge. Et de disparaître du forum (plus emmerdant)

        Donc, vaut mieux ces modérateurs là que les quelques personnes qui ont une richesse à nous apporter.

        Que dieu nous garde de l’idée des cieux d’ici d’adouber modérateurs des shaa et autres Michmuch…

        #86838
        Import
          @import

          J’ai édité ton message en supprimant les attaques contre la modération

          En espérant avoir conservé le sens de ton intervention.

          #86840
          moilapa
            @moilapa

            Juste […] mon C’est ce que l’on fait de mieux dans l’animation.
            comme cela pourrait sembler, n’est pas acquiescement aux propos de wismo, mais la réponse peu sympathique à une phrase qui n’existe plus.

            […]

            La question de la liberté d’action d’un animateur (et donc de sa capacité à se détacher de la notion de projet institutionnel) serait-elle liée alors au condition salariale : entre salarié et volontaire ?

            Je ne le crois absolument pas. D’abord parce que les “volontaires” (et peut être faut-il s’entendre sur ce terme, des personnes sous CEE ne sont que très très minotairement ce que l’on pourrait appeler des volontaires) sont tout autant empêtrés dans ces amoncellements de projets insencés. dont ils ne maîtrisent rien. Ils subissent tout autant ce système qui a perdu tout sens et qui régie l’ensemble de l’animation socio-cul. ils ont été formé au sein de ce même système délirant et incensé : ils n’ont que très peu de possiblité de voir en quoi ce système est totalement aberrant. Où le sport principal est de reprendre des écrits, des pensées qui ont du sens, pour en traduire des inepties quotidiennes telles qu’on peut tous en rencontrer à chaque coin d’animation.

            Et ils sont tout autant dépendant de ce “système animation socio-cul”, de ses lourdeurs, de ses “on a toujours fait comme ça”, de ses “outils” qui ont pu avoir un sens à “une autre époque”, de cet amoncellement de strats d’incompétence, une couche si épaisse que toute action à laquelle on veut donner du sens en devient utopique.

            Pourtant, si on veut agir au sein de ce système délirant et insencé, on le peut : quelque soit son statut : il faut juste savoir décoder ce monde de cinglés (et donc d’abord bien le connaître, y avoir vécu) , et agir sans “trace institutionnelle” (et surtout être en perpétuelle “capacité de remise en question”, tant ce “système délirant nous imprègne, de notre plus tendre bafa jsqu’aux routines si vécues qu’elles nous semblent bible)

            Peu importe les projets, les ambitions éducatives et politiques des uns et des autres : le vrai pouvoir c’est d’être sur le terrain, au sein ce système d’incompétence (et sans mémoire s’agissant des personnes, de leur passage ici et là) où ceux qui pourraient nous mettre des bâtons dans les roues sont si éloignés “du terrain” qu’ils seraient bien incapables de nous empêcher d’agir (éloignés du point de vue géographique mais aussi de cette réalité du terrain)

            On travaille sur une “grosse boîte” qui réclame sans cesse de l’écrit pour tout ? Du jargon onaniste pour être entendu ? Des réunions à n’en plus finir où des “supérieurs” nous font l’honneur de pensées profondes et lectures mal régurgitées ?

            Qu’à cela ne tienne : rédigeons ces documents sans valeur aucune : et agissons en parallèle en intelligence, en pensant ses actions. au sein si possible d’une équipe capable de réellement appréhender ce que peut être l’animation. En centrant notre travail sur l’enfant.
            Et non sur les innombrables branlettes pédago-débiles dont certains se nourrrissent, au point de finir par se croire compétants.

            On n’a aucun compte à rendre à des Léo, Ligue, UFC et consorts, mairies, financeurs institutionnels et autres fédé : l’enfance, la jeunesse n’appartient à personne : l’avenir de ces enfants, ces enfants n’appartiennent à personne : et surtout pas à une société prompte à penser à sa propre survie plutôt qu’à la société de demain que sont en puissance ces enfants.

            En étant toujours, toutes ces années après, “simple animateur bafa” sur telle ou telle structure, en élaborant encore et encore une réflexion sur son métier, sur ses répercutions sur la société, sur la société des enfants, sur l’influence de l’action adulte sur cette société enfantine.
            Sur les interactions nourrissières entre ces deux mondes.

            en se formant encore et encore, loin si possible de l’animation socio-cul, en s’auto-formant, en se confrontant à toutes les disciplines “transversales” de l’animation : la socio, la socio du monde du travail, la psycho, l’antropologie, l’anthropologie de l’enfance… encore et encore.

            Ce n’est qu’à se titre que l’on devient ENFIN animateur.

            #86876
            fernand76
              @fernand76

              Bonsoir tout le monde,

              apparemment la réalité institutionnelle de certains serait qu’il est facile de trouver un travail ailleurs lorsque celui que l’on a ne nous plait pas (pour des raisons de sens éducatif ou de désaccord sur la notion de projet) :
              je trouve cela formidable et je félicite ces personnes, mais je ne pense pas que cela représente la réalité du monde du travail de l’animation aujourd’hui (je vais peut-être déménagé à Toulouse…),
              il suffirait de “discuter avec les élus et de connaitre le jargon de l’animation” pour pouvoir avancer…
              Je crois (et je parle en mon nom) que tout le monde n’a pas cette chance.

              La question de la liberté d’action d’un animateur (et donc de sa capacité à se détacher de la notion de projet institutionnel) serait-elle liée alors au condition salariale : entre salarié et volontaire ?

              #86890
              moilapa
                @moilapa

                C’est ce que l’on fait de mieux dans l’animation.

                Pour ceux qui auraient du mal avec cette notion de garderie : les enfants sur votre centre ont-ils le loisirs de partir seuls quand bon leur semble ?

                Si oui effectivement pas garderie.

                Sinon vous faîtes effectivement de la garderie.

                Tout le reste (vos actions pseudo éducatives) c’est du flanc.

                *****

                #86911
                wismo
                  @wismo

                  **********.

                  Aujourd’hui je gère un accueil de loisirs “ados” (11-18 ans) qui accueille 30% de la population scolaire du collège local sur des accueils uniquement en après-midi et soirée. Aucun problème de garde sur ce public ; ça ne l’empêche pas de sy retrouver nombreux.

                  Sur l’accueil de loisirs que je dirigeais il y a 10 ans (tu vas me dire que c’était une autre époque), 10% venaient alors que les deux parents ne travaillaient pas et 25% des enfants venaient pour des raisons autres qu’un problème de garde.

                  ******

                  #86913
                  moilapa
                    @moilapa

                    Il n’y a pas que les enfants dont les parents travaillent qui ont le droit d’aller en ALSH / CV !

                    Ca serait bien de faire un effort : où vois-tu que je dis cela ????
                    N’ayons pas ce genre de réflexe puérile : le sujet du post n’est absolument pas là : faites des efforts, s’il vous plaît, ne serait-ce que vis à vis de l’intelligence des autres.


                    Nous ne sommes pas un simple mode de garde !

                    Bien entendu que vous êtes avant tout un mode de garde : c’est juste l’une des idioties les plus répandues de l’animation socio-cul : voir dans ce terme de garderie un vilain mot.

                    Que seriez-vous de plus ???? Qui a t-il de plus “noble” que cette idée de “garderie collective” ?????? : un lieu où des enfants se rencontrent, vivent ensemble, apprennent à vivre ensemble….

                    Il n’y a rien au dessus de cette idée : le reste, c’est du vent. ************

                    #86915
                    wismo
                      @wismo

                      On est bien d’accord sauf

                      les parents attendent avant tout que leur enfant soit accueilli sur le centre le moins loin de leur boulot et puis c’est tout

                      Nous ne sommes pas un simple mode de garde !

                      Il n’y a pas que les enfants dont les parents travaillent qui ont le droit d’aller en ALSH / CV !

                      #86916
                      moilapa
                        @moilapa

                        (‘j’suis dans la salle des anim’, sur l’ordi : j’en profite qu’il n’y a pas un des jeunes sur msm !!!)

                        Et un projet qui a un sens donné par l’adulte mais qui prend une direction non-prévue, ça n’existe pas ?

                        Peut-être faudrait-il en revenir à la définition du mot “projet” : un projet, c’est une idée de ce que l’on pourrait faire, de comment on pourrait le faire… Et non un objectif, un but que l’on doit attendre : donc l’idée de non prévue ou de “changement de direction” est intégrée à l’idée de projet : ta question ne me semble pas avoir de sens.
                        “J’ai le projet d’aller aux Etats-Unis”. Mais rien ne dit que je ne ferai pas autre chose.

                        Un projet peut donc être une base de ce que l’on pourrait faire : rien dans un projet ne devrait interdire d’aller dans toutes autres directions : parce que dans ce cas-là, on ne parle pas( plus) de projet mais d’objectif incontournable.

                        C’est d’ailleurs un des nombreux malentendus de l’animation socio-cul : prendre ce qui n’est qu’une idée (un projet) et en faire un “immuable”, un plan pour aller quelque part et non un simple post-it.

                        C’est d’ailleurs le même mal-entendu, pour rebondir sur une autre discution, avec les plannings : cela devrait être une base de réflexion pour l’équipe (équipe : enfants-adultes) , une béquille pour rassurer éventuellement les animateurs, et non ce qui sera forcément. Bien évidemment que les animations mises en place peuvent n’avoir aucun rapport avec les 2-3 mots écrits sur un papier à la con.
                        Et cela doit être expliqué dans notre façon de penser notre travail, expliquer aux parents…

                        Répondre “oui mais les parents” me semble être un “faux prétexte” : les parents attendent avant tout que leur enfant soit accueilli sur le centre le moins loin de leur boulot et puis c’est tout : je ne crois pas que les parents choisissent de faire 50 km de plus parce que le planning y est plus “alléchant”.

                        Le rapport de confiance avec les parents, il ne se fait pas a priori mais a posteriori : il se fait à partir des contacts que l’on noue peu à peu, de ce que l’enfant dit de sa journée au centre, ce qu’il y a vécu….

                        Quand aux “élus”, là non plus je ne crois pas qu’ilsl aient majoritairement quoi que ce soit à foutre de ce que contient le planning : une équipe intelligente sera sinon faire comprendre que cela n’estpas de leur ressort : je n’ai jamais parlé poules renards vipères et autres avec des élus ! La discution (heureusement !!) se fait sur un tout être niveau : sur le pourquoi des actions, sur l’idée politique que soutend telle action, etc…

                        C’est sur que c’est plus facile d’expérimenter, de foutre un coup de pied dans un fonctionnement sclérosé, d’oser,… quand on est directeur que quand on est animateur.
                        Pas forcément d’accord avec ça : pour la simple raison des “comptes à rendre”.
                        Et parce que l’animateur est celui qui a le réel pouvoir dans cette situation d’animation : ma directrice, je la vois le matin, 30 secondes avant de commencer la journée, sur une discussion ci et là… mais quand j’arrive “sur le terrain”, face aux gamins, c’est moi qui ait les cartes en main : c’est moi qui agit. Tant mieux si on est sur la même longueur d’onde.
                        Mais j’ai déjà travaillé sur des lieux où je ne voulais pas perdre de temps à expliquer chacune de mes actions : je faisais.

                        mais ne pensez vous pas aussi que cette réflexion amène a penser le positionnement de l’animateur dans son rôle de salarié,
                        son positionnement n’est-il pas lié aussi au risque de la perte de son emploi (au regard de la précarité du statut aujourd’hui),

                        Comme déjà expliqué sur le forum, cette précarité est là un atout : qu’a t-on à perdre ???? Le paradoxe de cette idée se situe sur les colos !

                        Sinon, cette consommation effraynée de travailleurs, ce turn-over permanant des équipes, fait qu’il n’existe pas (ou peu) de mémoire, surtout dans les “grandes boîtes” : j’ai travaillé dans des structures où j’étais parti avec fracas…

                        Autre avantage : sur par exemple les claé ici : chaque école de toulouse, primaire-maternelle, a son claé. Son équipe, sa direction… toujours à la recherche d’animateurs pour remplacer ceux partout : quand j’ai envie de travailler sur un claé, je vais au CRIJ, je prends quelques adresses parmi la cinquantaine (centaine ?) de demandes, je vais visiter et puis voilà : je bosse dans tel claé.

                        Sinon d’accord sur les remarques sur la rélaité sur le terrain du projet péda : j’ai passé depuis un bon moment cette étape de crédulité.

                        #86927
                        ludou
                          @ludou

                          coloandco a écrit :

                          C’est une évidence qu’un projet quel qu’il soit n’a de sens que le sens qu’on lui donne.

                          je me concentre particulièrement quand je lis des évidences… 😆

                          Et un projet qui a un sens donné par l’adulte mais qui prend une direction non-prévue, ça n’existe pas ? C’est négatif ? (c’est clair qu’il faut pas avoir pondu des critères d’évaluation trop précis, sinon, l’évaluation tiendra en un mot : échec).

                          #86928
                          Hervé MORICE
                            @herve-morice

                            Par organistion j’entendais tous les moyens structurels contribuant au fonctionnement d’un ACMCE :
                            – projet éducatif et péda
                            – équipe d’animation
                            – organisateur

                            C’est une évidence qu’un projet quel qu’il soit n’a de sens que le sens qu’on lui donne.

                            Il y a effectivement de quoi se poser pas mal de questions autour de l’engagement de l’animateur par rapport aux fonctions qu’il exerce.

                            Pour être plus compréhensible, il peut être difficile d’évaluer les motivations de certaines personnnes à faire de l’animation. Est ce pour des raisons purement personnelles centrées sur leur propre intérêt ? ou est ce au service des enfants dont ils en ont la responsabilté ? En fonction de cela, la nature de l’engagement des personnes varient souvent du tout au tout. Engagement ou désengagement qui occasionne la plupart du temps un dynamisme ou une déperdition du travail éducatif de l’animateur. Mais ceci est un autre sujet.

                            #86933
                            wismo
                              @wismo

                              C’est sur que c’est plus facile d’expérimenter, de foutre un coup de pied dans un fonctionnement sclérosé, d’oser,… quand on est directeur que quand on est animateur.

                              A l’inverse on se retrouve parfois avec des animateurs qui rechignent à changer leurs habitudes !

                              En 12 ans de temps, j’ai plus souffert de ceux-ci que de mes employeurs qui savent voir quand on fait du bon boulot.

                              #86935
                              michmuch
                                @michmuch

                                coloandco a écrit :
                                C’est clair que la démarche de projet est lié directement à l’organisation à laquelle on appartient que se soit comme salarié mais également comme bénévole.

                                Oui et non… Il est toujours possible de faire autrement. Dans les ACM, la loi impose un projet éducatif et un projet pédagogique, elle ne définit ni la méthodologie, ni la durée, ni même la durée de vie du projet… Combien d’organisateurs ont un projet qui date de plus de 10 ans voire pas du tout (les collectivités sont les premières spécialistes pour ne pas avoir de projet éducatif…).
                                D’autre part, écrire un projet et de pas le mettre en place est aussi possible (c’est d’ailleurs le cas de bien des ACM).
                                Le détournement est aussi envisageable et réalisable…

                                Il y a effectivement de quoi se poser pas mal de questions autour de l’engagement de l’animateur par rapport aux fonctions qu’il exerce.

                                Comprend pas…

                                j’aimerais (si possible ) que les personnes qui s’expriment ici puissent aussi nous expliquer les conditions institutionnelles qui leur permettent d’agir (puisqu’il s’agit de cela) a contre courant…

                                Les conditions sont celles de salariés tout à fait ordinaire… Il suffit alors de construire autre chose et de démontrer sa pertinence, de l’appuyer sur une démarche de réflexion construire et sérieuse, d’apporter les éléments théoriques permettant sa compréhension et enfin de plier son action pour qu’elle rentre dans les cases permettant de répondre aux organismes de contrôle ou aux financeurs… C’est finalement assez simple lorsque l’on réfléchit bien son action et que l’on connait les codes et le jargons habituels de l’animation.

                                #86946
                                Hervé MORICE
                                  @herve-morice

                                  Le livre dont parle Moilapa est “l’enfant en jeu” paru aux éditions cnrs en 1976.

                                  C’est clair que la démarche de projet est lié directement à l’organisation à laquelle on appartient que se soit comme salarié mais également comme bénévole.

                                  Il y a effectivement de quoi se poser pas mal de questions autour de l’engagement de l’animateur par rapport aux fonctions qu’il exerce.

                                  #86949
                                  fernand76
                                    @fernand76

                                    Bonjour a toutes et a tous,

                                    je suis nouveau dans ce forum,
                                    donc excusez moi si j’aborde dans cette discussion des sujets déjà répétés,
                                    j’ai essayé de remonter cette discussion; il apparait que vous parliez d’un livre : duquel s’agit’il ?

                                    Concernant la démarche de projet,
                                    effectivement les agitateurs ne manquent pas : Deligny; Lepage, Bataille et d’autres…
                                    mais ne pensez vous pas aussi que cette réflexion amène a penser le positionnement de l’animateur dans son rôle de salarié,
                                    son positionnement n’est-il pas lié aussi au risque de la perte de son emploi (au regard de la précarité du statut aujourd’hui),
                                    j’aimerais (si possible ) que les personnes qui s’expriment ici puissent aussi nous expliquer les conditions institutionnelles qui leur permettent d’agir (puisqu’il s’agit de cela) a contre courant..

                                    a bientot

                                    #87336
                                    ludou
                                      @ludou

                                      moilapa a écrit :
                                      Parce que ce système “tout surveillance” participe aussi de ce que ces enfants deviennent petit à petit violents (parce qu’empêcher de s’exprimer, d’être eux mêmes, d’expérimenter…) Et qu’aujourd’hui, pour prétendre lutter contre ces “enfants de plus en plus violents”, on va se tourner vers… plus de contrôle !!!!!

                                      ça me fait vraiment penser à Vulbeau et l’autorisation.

                                      Je me rends compte, qu’avant même de lire ces expériences, j’ai par ma pratique mis en place bien des idées de ces terrains d’aventures : par exemple, sur ces terrains d’aventure, les enfants pouvaient venir sans qu’il soit question d’inscription, “d”obligation parentale”.

                                      dur de réintroduire la spontanéité des relations et de ces terrains dans nos modèles formatés, pré-remplis et télédéclarés deux mois à l’avance. Merci Moilapa.

                                      Juste une question, tu arrives à convaincre tes employeurs à chaque coup ? Combien avec lesquels tu n’as pas voulu bosser parce qu’il n’acceptaient pas ça ?

                                      #87339
                                      moilapa
                                        @moilapa

                                        L’erreur de ces expériences “terrains d’aventures”, c’est d’avoir pensé que cette idée ne pouvait être que provisoire. En attendant par exemple que la ville se dote de lieux conçus pour l’enfants, pensés (à la place de) pour ll’enfant.

                                        Parce que ces terrains d’aventures opartaient de l’observation juste que les enfants préfèrent le terrain vague ou le dépotoir transformable à volonté, à la structure pré-déterminée, programmée, intransformable : les centres de loisirs, les airs de jeu dans les parcs, et autres aberrations qui accueillent les enfants aujourd’hui.

                                        C’était ce contre quoi il fallait lutter et non ce qu’il fallait bâtir.
                                        Les terrains d’aventures étaient la réponse et non le lieu transitoire en attendant “mieux” (“mieux du point de vue adulte)

                                        9a n’empêche que sur ces lieux en apparence “non transformablses”, on peut transformer : ici, depuis que je suis là, les enfants durant la récréation creuse la terre : ils sont en train de faire un trou, je vous raconte pas ! C’est interdit sur lequel : ce sont les enfants qui me l’ont appris : “David ! David ! Y’a des ce2 qui sont “au trou” !
                                        -Oui ? Et alors ?
                                        – Bin, ils ont pas le droit.
                                        – Pas le droit de quoi ?
                                        – De creuser. “On” nous l’a dit.
                                        – Ah ? Et pourquoi c’est interdit fde creuser ?
                                        Aucun enfant n’a su répondre à cette question.
                                        Donc, jusqu’à ce qu’un enfant puisse m’expliquer pourquoi c’est interdit, t’as des gamins tous les jours qui passent leur heure à creuser.
                                        Et moi je ne les voit pas.
                                        “Quand un espace est créé dans un usage programmé, il n’est pas (à priori) transformable par l’enfant : donc il ne peut se l’approprier totalement.”
                                        (j’ai ajouté “à priori” puisque c’est le but de mon poste ici : dire que même sur ces lieux stéréotypés on peut créer, détruire, reconstruire.

                                        C’est quand même l’enjeu crutial par exemple à l’école : comment espérer la réussite scolaire de ces enfants, leur bien être, si ils ne se sentent pas “chez eux”, si ces enfants ne peuvent s’approprier les lieux ?

                                        derrière cette “logique moderne de l’enfance”, ce “délire de contrôle”,(et bien au delà de l’idée de “se protéger en cas de…) il y a le désir des adultes de ne pas laisser les enfants s’organiser entre eux, dans ces conditions d’entre-enfants qui recréent, rinventent la société, le monde… et remettent ainsi en cause le monde des adultes.
                                        C’est un peu la même chose dans toutes les “strates” de la société : à notre petit niveau d’animation, ce sont les animateurs que l’on essaie de “débiliser”, rendre incompétent s’agissant de prise de décisions. Et de s’étonner ensuite que le jour où ils auraient dû agir, ils n’ont rien fait. Ou on fait le mauvais choix. (un peu comme ces gamins de sixième qu’on retrouve écrabouillés sous les voitures en masse, parce que leurs parents les ont surprotégés du temps du primaire sur ce parcours vers l’école, vers l’autonomie)

                                        “Laissé libre de l’organisation de l’espace, l’est corrélativement de sa structuration sociale, et l’excercice de ses variables permet aux enfants de mieux appréhender les rapports entre individus au travers dun “jeu social de l’espace” dans lequel ils peuvent enfin intervenir.”

                                        si l’adulte est omniprésent, omniprésent, c’est impossible : cette idée de réinventer la démocratie est impossible.
                                        Parler alors de “citoyenneté” dans toutes ces usines à faire des larves sociales” (centres de loisirs, fédé de “l’éducation pop”…) c’est du foutage de gueule : c’est le signe qu’en tant qu’animateur rien ne nous oblige (pas même le contrat salarial) à “suivre les directives” : parce que ces projets (projets de société notamment), ces actions sont totalement incohérentes.
                                        Rien ne m’oblige en tant qu’animateur à me référer à des écrits quel qu’ils soient, s’agissant de penser l’enfance, d’accompagner cette enfance : l’enfance n’appartient à personne : ni à ces associations, organismes, ni même cette société actuelle qui n’agit non pas pour le bien être des enfants et futurs adultes, mais pour sa seule prennité.

                                        “… la condition essentielle nécessaire à réaliser tout ceci, tout ce dont ils ont manqué, “tout ce qu’on veut”, c’est la situation de liberté instaurée sur le terrain. Nouvelle pour eux, elle nécessité qu’ils la précisent et la détournent”. Ils jouent alors avec ses frontières, la définissent par rapport aux adultes, aux parents et par rapports à ces personnes présentes en permanance pour s’occuper d’eux : les animateurs.”

                                        par ces “organismes” ne “jouent pas le jeu” de cette espace de liberté necessaire pour mettre en oeuvre les grandes idées humanistes qu’elles prétendent défendre, rien ne oblige vis à vis de nos employeurs, des organisateurs de séjours, d’espaces enfants.

                                        Parce que ce système “tout surveillance” participe aussi de ce que ces enfants deviennent petit à petit violents (parce qu’empêcher de s’exprimer, d’être eux mêmes, d’expérimenter…) Et qu’aujourd’hui, pour prétendre lutter contre ces “enfants de plus en plus violents”, on va se tourner vers… plus de contrôle !!!!!

                                        Je me rends compte, qu’avant même de lire ces expériences, j’ai par ma pratique mis en place bien des idées de ces terrains d’aventures : par exemple, sur ces terrains d’aventure, les enfants pouvaient venir sans qu’il soit question d’inscription, “d”obligation parentale”.

                                        #87343
                                        moilapa
                                          @moilapa

                                          Merci Shaa pour les pistes…

                                          Situla : J’ai oublié de colorier en bleu le chapitre
                                          “Pendant les deux premiers mois…”
                                          qui fait partie du livre que je site sur l’expérience “terrain d’aventures”. Il ne s’agit donc pas dans ce chapitre du claé où je bosse actuellement.

                                          L’ambiance de ce claé est plutôt sereine. Rien d’une jungle…

                                          Mais ces comparaisons ont une importance : parce qu’en dehors de notre propre enfance, notre éducation, notre vécu, il y a un autre facteur qui influence très fortement notre conception de l’enfance, notamment la réelle part d’autonomie qu’on est prêt à accorder à ces enfants : c’est le type de structure sur lequel on travaille.

                                          Ce claé, au milieu du système semi carcérale qu’est l’école, offre des possibilités de liberté : cette récréation est (devrait être) un espace de liberté. Que les idées qui ont aboutis à la création des claés, les objectifs de la mairie, les projets du directeur du claé, n’y changent rien : cette récréation ne leur appartient pas : elle appartient aux enfants; elle existait avant toutes ces théories à la con sur “comment occuper les temps de friches des enfants, jusque dans les recoins de leurs intimité. ”

                                          Et un poste en claé est idéal pour redonner aux enfants cet espace : je suis sur la cour : il va bien être bien difficile de démontrer l’absence de surveillance à postériori si jamais la situation se présente : les enfants sont en bas, dans l’herbe, je suis sur la cour goudronné… il faudra prouver, puisque je suis bien présent, que je n’ai pas regardé du côté de ces mômes durant une heure. On n’attend pas de moi qu’à chaque seconde j’ai un regard sur chaque enfant : à un ratio de 1 pour 20 c’est impossible.
                                          Je suis donc là “en surveillance” , en état de “présence vigilante” : qui pourra prouver que j’ai délibéremment laisser les enfants s’organiser entre eux ?
                                          Et même ? Je suis bien présent. Et j’interviens si cela s’avère nécessaire.
                                          Laisser les enfants s’organiser dans cet entre-enfants ne veut pas dire que ce contrat de surveillance n’est pas assuré.

                                          Là je parlais d’une hypothétique situation “judiciare”.

                                          S’agissant de la hiérarchie “in situ” : bin, je suis à mon poste. J’ai une bonne partie des enfants autour de moi d’ailleurs, et puis d’autres qui jouent entre eux ici et là… où est le problème ? N’était-ce pas ainsi du temps où ces bonnes vieilles cantinières surveillaient les cours d’école ? Y’avait-il moins d’accident du temps du “1 cantinière pour toute la cour” que du 1 pour 12 de ces soit disant animateurs ? Qui pourra dire que durant une demi-heure je n’ai pas tourné le visage vers les enfants en bas, dans la partie “nature” ?

                                          Sinon, dans le pire des cas dans ce cas de conflit avec la hiérarchie parcque “je ne surveillerais pas suffisamment” : qu’y a t-il à craindre du point de vu “travailleur salarié” ? Des “remontrances” ? Qu’est-ce que tu veux que ça me foute ? Les blâmes ou autres enculages de mouches ? Le licenciement ? Pour un poste de claé où l’on attend pas grand chose de ces “animateurs” ? Quand je suis de très loin celui qui met le plus en place, réfléchie ses actions, proposent des animations en commun pour bouger un peu l’équipe façon grandx jeux…
                                          C’est une chose que d’exposer ses idées ici, c’est une autre chose sur le terrain que de s’aperçevoir de ce que je mets en place s’agissant de “non intervention systématique”.
                                          Le licenciement ? (déjà hautement improbable en claé !! il est si difficile de trouver des gens dont on attend en premier lieu qu’ils répondent au cotat demander par Jet S avant tout ! même pas de faire !
                                          Et même , Un licenciement ? Bin, le lendemain je travaille dans un autre claé ! non seulement il y a en a partout ici (et ailleurs) mais il n’y a aucune mémoire dans l’animation socio-cul ; je suis par exemple intervenant en ce moment dans une fédé où je suis partie avec fracac, en “bousculant” des personnes…
                                          Et qui à la place ? Il est tellement difficile de trouver des gens (et je ne dis pas compétent) pour remplir ces centaines de claé sur la ville et aux alentours…
                                          De toute façon, les tructures se dmeandent comment me garder le plus longtemps possible et non comment se débarasser de moi.

                                          Et je reste pour ces enfants référent sans aucun doute : quand il y a un problème (un conflit…) ils viennent parfois me voir : et ma réponse, après avoir écouter, est parfois (selon le type de conflits) : “Bien : je vous propose deux choses : ou c’est moi qui règle votre querelle (je tranche, je dis la loi) et vous ne pouvez plus aller tout seul dans l’herbe (le coin de liberté”…) ou vous le réglez entre vous.

                                          Parce que si cette espace de liberté crée de lui-même des codes et des lois, ce n’est pas toujours chose aisée pour les enfants : il est parfois plus facile d’aller voir l’adulte que de chercher la conciliation.

                                          De la même façon que les animateurs préfèrent faire disparaître les jouets des cours d’école plutôt que de faire leur boulot.

                                          ”Multipliant les champs des relations sociales, le terrain permet que l’on change, que l’on “grandisse” et que l’on s’insère socialement”.

                                          C’est accpeter que dans un espace-temps donné, l’enfant échappe aux contrôles continuel des adultes.

                                          Parce que, ”qu’il le veuille ou non l’adulte est acculé à agir avec l’enfant et non pour l’enfant”.

                                          Sauf à vouloir créer des générations d’enfants et de jeunes (futurs adultes) incapables sociaux.

                                          L’enfant aujourd’hui, dans “la logique dominante”, est comme le faisait remarquer les animateurs dans le livre vis à vis de la cité : “Au coeur de la ville, l’enfant n’est pas seulement l’oublié, mais aussi le dominé”.

                                          On ne peut pas penser “enfance” sans penser ces temps de liberté entre-enfants, ces temps d’expérimentation du vivre ensemble.

                                          Et cela, c’est au delà des projets de telle mairie, de tel organisme gestionnaire de claé, organismes tels l’Education Nationale.

                                          #87502
                                          Shaaa
                                            @shaaa

                                            Oubli de ma part, moilapa. Je parlais de quelques bouquins. 😀

                                            – SAVOYE Philippe, Terrain d’aventure : Espace de vie, Lyon, Federop, 1978.
                                            – D’ALLAINES-MARGOT Dominique, Terrain d’aventure et enfants des cités nouvelles : aperçu d’une expérience, Paris, ESF, 1975.

                                            Il y aussi les photos de Flatard : http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article4427
                                            Sinon, il y a un autre bouquin qui parle d’exemples scandinaves mais je n’ai plus le nom en tête.
                                            (au fait, tu travailles dans quel coin cette fois-ci ?)

                                            Sinon situla, tu résumes assez bien la question. Le monde de l’animation fonctionne beaucoup sur les années d’expérience, le “terrain”… (et pas tellement avec les diplômes). Avec un peu d’aplomb et d’assurance, ça suffit à faire accepter ses initiatives.

                                            Quelque part, il n’y a aucune, ou très peu, de réflexions théoriques ou argumentées pour défendre la mise en place de pratiques particulières. Il suffit de s’appuyer sur quelques références et travaux (reconnus comme) scientifiques pour démontrer la justesse de ses propositions. Et je ne doute pas de moilapa de ce côté-là ! 😀

                                            Maintenant, il est possible que certains employeurs soient plus enclins ou non à les accepter. Certains ont des représentations tellement arrêtés qu’il leur est impossible de changer ou d’accepter la mise en place de pratiques qui remettent en question leurs façons de penser. Plus que la région, la structure (associative ou collectivité), il s’agit plutôt des personnes, leurs façons de faire, de penser, leur histoire, leur formation qui aura un impact. Et ce ne sera pas dans les projets éducatifs ou pédagogiques qu’on trouvera des indices “d’ouverture”. 😀

                                            (Plutôt lors des entretiens… d’ailleurs moilapa en raconte quelques-uns.)

                                            Maintenant, par rapport à ce qu’il expose, ça ne m’étonne pas. Un espace ouvert à toutes les possibilités va peu à peu se construire avec les personnes qui s’y retrouvent et des règles (tacites ou explicites) vont se poser au fur et à mesure des histoires, vécus, évènements… Dans la lignée, on peut se pencher sur les travaux de J. Delalande sur la cour de récréation, par exemple. Même si, d’un point de vue extérieur, on pourrait croire à une joyeuse anarchie, il y a tout un tas de règles, d’interdits que les enfants partagent sans que les adultes aient eu à intervenir.

                                            À mon sens, ça peut être le rôle et la place des ACM dans les différents “mondes sociaux” de l’enfance (à côté de l’école, la famille, etc.). Et pour le coup, le métier d’animateur change clairement de type (ou genre).

                                            (mais je m’arrête sinon je réécris 50 pages :-D)

                                          20 sujets de 241 à 260 (sur un total de 511)
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                                          https://archive.planetanim.fr/wp-content/themes/blake/
                                          https://archive.planetanim.fr/
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