Hého, Matim, t’as oublié de répondre à çui-ci aussi ! post #178 😀
Sinon Cloug, rien de simpliste dans ton raisonnement. Le bouquin de Boutinet est sacrément costaud, t’as du courage. 😀
Après, effectivement, on peut différencier les projets à destination des enfants et des jeunes. Et, ils sont majoritairement éducatifs et pédagogiques alors qu’ils ont pu être politique, sanitaire, religieux… Cette “fin des finalités”, J. Houssaye le montre très bien. Aujourd’hui l’éducatif mais pour l’éducatif et rien que pour l’éducatif se suffit très bien à lui-même. Il n’y a plus ses intentions politiques, ses projet-visées pour citer J. Ardoino. Donc, on fait de l’éducatif à grand coup de projets (et de pédagogiques par objectifs) mais on ne sait plus pourquoi.
On peut lire cette évolution dans la construction historique des centres de loisirs (ex-centres aérés, ex-patronages) devenus ACM à caractère éducatif. Dans le bouquin de F. Lebon (Une politique de l’enfance), il l’explique très bien ainsi que l’arrivée (réglementaire) du projet en 1975 (pour les colos) et 1981-2 pour les CLSH.
Aujourd’hui, impossible de passer outre cette méthodologie : en bafa, en bafd, en bapaat, en bpjeps… L’animation est régie par des projets aux finalités éducatives et pédagogiques sans jamais se questionner sur celle-ci.
Si on prend un peu de recul, on se rend compte que la quasi-totalité du travail social et des métiers de l’enseignement sont aussi régis par des projets… Et si on prend encore de la distance avec Lepage (un peu orienté) et Boutinet, il est difficile de ne pas se questionner. Sauf, sans les mots pour penser différemment, compliqué d’en sortir et tu le dis très bien.
Juste pour revenir sur un point que tu soulèves sur la réflexion et l’action comme si ces deux processus étaient dissociés et ne pouvaient pas être réalisé dans un même temps. Comme si pendant que j’agissais, je ne pouvais pas réfléchir à ce que je fais et que ça devrait se faire avant ou après. Comme si l’action ne pouvait jamais précédé la réflexion… Comme si l’action sans réflexion préalable était vouée à l’échec.
Mr. Donald Schön peut vous prouver le contraire (si vous avez la chance de trouver son bouquin quasi introuvable). Un exemple qu’il donne parmi d’autres : les hommes ont su faire voler des avions avant de connaître les lois de l’aéronautique. 😀
J’ai “quitté” l’échange (enfin, je lis attentivement quand même) parce que je ne pense pas pouvoir apporter grand chose au débat… Et je cherche à comprendre (lentement mais sûrement) Boutinet que Shaaa m’a conseillé 🙂
J’entends bien l’idée de déconstruire le projet, omniprésent aujourd’hui, qui n’est plus un outil parmi d’autres mais un postulat de départ à toute réflexion, qu’on ne réfléchit plus ni dans sa mise en place ni dans la manière de le construire.
Et quel lavage de cerveau!! 😆
Ca fait plusieurs pages, j’ai l’impression, qu’on se harcèle et qu’on se répète “mais si regarde, la démarche que tu mets en place, c’est un PROJET!”, juste parce qu’on a pas d’autres mots à mettre dessus. Alors qu’en fait, c’est juste une manière de faire, de vivre, qui ne se projette pas forcément.
Mais sans mot, on n’arrive pas à sortir du paradoxe en fait. Qui parlait de langage commun? C’est un peu ça je trouve.
Bon bref, cf. Eric Hazan (parmi d’autres) pour ce genre de réflexions linguistiques.
Bref, du coup, je me débats avec ce paradoxe. A chercher à mettre d’autres mots pour mieux formuler mes pensées.
D. Buzzati a dit: interdisez le mot liberté, c’est tout le concept qui s’envole… C’est ce que j’essaye de faire en ce moment avec le projet
Mon autre interrogation est à mettre en lien avec une remarque de Ludou et une autre de Xav.
Le projet peut ne pas être à destination des enfants, à coup d’éducatif, d’objectifs et de branlette intellectuelle genre “nous, les anims, on est trop les meilleurs parce qu’on apprend plein de choses aux enfants”… Mais il peut tout de même être un outil à destination des anims (qui ont peur sans cette aide précieuse, cf je ne sais plus quel post de Ludou) et qui permet un langage commun favorisant la prise de recul sur nos actes et nos choix. Je m’explique.
Euh… Attendez… Michmuch, on est d’accord au moins pour dire que la manière dont nous agissons a des conséquences sur le groupe des enfants, ça va? Je ne parle pas d’impact éducatif hein… (je préfère demander, je ne sais même plus ce que je peux considérer comme acquis sur ce forum 😆 )
Agir sans réfléchir (je le nomme comme ça mais c’est pas ça non plus, j’en ai conscience… c’est pour simplifier) à la Moilapa, je trouve ça cool quand on a un recul suffisant sur nos pratiques. Quand ce n’est pas le cas, cette “méthodologie” a justement l’avantage (que tu décris à juste raison comme un inconvénient) de tout contrôler. On a tous vu des anims qui avaient des pratiques hallucinantes…
Bon, dit comme ça, ça donne un côté “je ne fais pas confiance aux anims alors on va essayer de tout anticiper”… je me suis peut-être mal exprimée…
Mais en fait, l’idée elle est là!
Quand je démarre dans un nouvel organisme, j’ai toujours l’impression d’être regardée comme une potentielle bombe à retardement qui va pourrir les gamins (ce qui m’énerve au plus haut point d’ailleurs).
Cette notion de contrôle/méthodologie/langage commun (appelez ça comme vous voulez 😀 ) amène à une analyse de pratiques…
Oui mais pratiques de quoi? Vu qu’on a pas encore été sur le terrain…
Et puis en fait là, vous me ressortez l’argument des formations, non?
Plutôt que de tirer vers le bas (contrôle et suranticipation par le projet), autant avancer vers l’avant…
Bon, je me suis fait une révélation perso, là, donc je m’en vais, je reviens plus tard 🙂
***
Les raisonnements que je tiens sont simplistes, j’en ai conscience, je suis désolée, je vais doucement sinon je m’embrouille…
Matim a écrit :
Étrange cette façon de classer “les pour, les contre”, tout serait blanc OU noir selon toi ?
Étrange mais révélateur…
Je ne classe pas, je parle de défenseur de la “notion de projet”… Et comme tu réagis, je me dis que j’ai tapé dans le mille. C’est une démonstration par l’exemple, ne me colle donc pas des pensée que je n’ai pas et que tu aimerais bien que j’ai…
Tu vois c’est précisément ce genre de raccourci maladroit qui me fait dire que ton appréhension de la méthodologie provient plus d’un manque de pratique que d’un réèl problème de fond.
Ah bin parlons pratique si tu veux… c’est quoi ta pratique? c’est quoi ta méthodologie? moi ma pratique que l’ai déjà exprimé sur ce forum notamment ici et là plus d’autres messages que je n’ai pas pris le temps de chercher… Mais pourquoi toujours revenir à la pratique, il n’y a que cela qui compte dans l’animation?
Alors sans me mettre du coté des “défenseurs” de l’écrit (car j’ai expliqué que l’idéal serait d’avoir ce réflexe pédagogique accompagné d’un langage commun) je crois que ce passage écrit devient indispensable lorsque l’on veut “partager” sa vision et expliquer le sens de son action.
Alors là oui, le passage à l’écrit est une bonne à fortement développer dans l’animation… mais cela ne veut pas dire projet, cela peut être un compte-rendu, un journal de bord, une monographie, un mémoire, un recherche, etc… pas forcément un projet qui suppute sur l’avenir, parler et conceptualiser sa pratique voilà bien un travail que les animateurs et autres directeurs devraient faire… il devrait passer plus de temps à cela qu’à rédiger des projets inutile voire délirant…
Dans n’importe quel métier, dès lors que tu dois expliquer, partager, démontrer, adhérer, il te faut une méthodologie et un mode d’emploi ! là il s’agit de la méthodologie de projet.
Méthodologie, méthodologie mais de quoi parle-tu puisque tu ne définis pas ce que c’est pour toi une méthodologie… Un outil tout fait qu’il faut suivre? un cache-misère? c’est quoi Ta méthodologie?
L’éducation n’a jamais été LE but ultime, personne ne tient ce discours.
Ah bon : regarde ici, encore ici, toujours ici, là aussi, et là encore, là toujours bref je m’arrête là, j’ai fait les grandes fédérations… Il en faut plus…
Ceci dit, il est vrai que le 1er juillet c’est pas franchement le bon moment pour passer du temps sur un forum.. mais si tu bosses tu dois le savoir nan ?
Bin nan… puisque je dirige un service de protection de l’enfance… pas de travail… 🙂
edophoenix a écrit :
selon mon point de vue, c’est que j’exclue l’obligation pour l’animateur de chercher à tout prix à en faire l’objectif de ses activités d’animations.
L’éducatif est présent, certes, mais il ne doit pas être le but ultime ; plus simplement un élément dont il faut tenir compte, mais pas une fin à atteindre par-dessus tout.
Je ne crois pas avoir vu, ici, quelqu’un proner le “tout éducatif” au détriment du loisir ou du plaisir ..
Ce lien “méthodologieobligation éducative” fait partie des ces phobies qu’il faut combattre et qui nuisent à la méthodologie de projet !
L’éducation n’a jamais été LE but ultime, personne ne tient ce discours.
Par contre, quand tu dis que c’est “un élément dont il faut tenir compte”, tu confirmes bien que c’est une obligation pour toi (=IL FAUT !).
Par réflexe tu te l’impose comme une sorte de calque sur tes actions . Alors comment faire maintenant pour transcrire ce que tu fais ??? comment vas-tu partager ou formuler cette présence éducative : quelle forme va t elle prendre ? quelle importance lui donner ? quels outils.. bref : quelle MÉTHODE ? et donc quel projet souhaites-tu mettre en place?
Finalement tout le monde fait de la méthodologie et utilise cette notion de projet, après y’a ceux qui la transcrivent et y’a ceux qui la gardent en eux. Dans le 2eme cas on est plus limité quand il faut partager et analyser ses actions.
**
Hello ! Bon, je suis un peu d’accord avec les uns, un peu d’accord avec les autres…
Je reprends juste une citation de xav du 43 parce que, comme ça m’est adressé, je voulais signaler que j’y avais bien fait attention.
En fait, je suis d’accord avec tout ce que tu dis
xav43 a écrit :
Edophoenix,
Relis les posts de moilapa, devenu ton mentor, concernant sont fonctionnement et tu verra que rien n’est fait ( ou presque rien) gratuitement… On retrouve derrière ses exemples, non seulement une notion de projet et une notion d’intention éducative…
Nous intervenons sur des temps plus ou moins long avec des enfants en plein développement et notre action a une portée éducative…
C’est en ce sens que l’animateur est aussi quelque part éducateur…
J’aimerais apporter une nuance : je ne voulais pas dire qu’il n’y avait aucun aspect éducatif dans notre métier d’animateur. Ce serait faux, et quand je disais que ça n’avait rien à voir c’était une exagération. Je l’avais d’ailleurs déjà rectifiée.
Simplement, j’aimerais bien expliciter, pour que mon point de vue soit clair :
pour moi, il y a clairement un aspect éducatif, ne serait-ce que dans le fait qu’on apprenne aux enfants à vivre et faire des choses ensemble sans se taper dessus ; l’éducation citoyenne en quelque sorte, sauf que c’est plus vaste que ça mais je simplifie. Ce n’est qu’un exemple, je suis sûr que vous (ou moi-même si je m’en donnais la peine) pourrions citer bien d’autres aspects éducatifs.
En fait, ce que je voulais dire, et selon mon point de vue, c’est que j’exclue l’obligation pour l’animateur de chercher à tout prix à en faire l’objectif de ses activités d’animations.
L’éducatif est présent, certes, mais il ne doit pas être le but ultime ; plus simplement un élément dont il faut tenir compte, mais pas une fin à atteindre par-dessus tout.
J’espère que c’est, expliqué ainsi, plus clair.
michmuch a écrit :
Bon les défenseurs de la “notion de projet”, vous êtes partis en colo? vous travaillez trop à écrire des objectifs? vous n’avez plus d’arguments? vous rédigez un projet pour redonner du lustre à la “notion de projet”?…
Étrange cette façon de classer “les pour, les contre”, tout serait blanc OU noir selon toi ?
Étrange mais révélateur…
Tu vois c’est précisément ce genre de raccourci maladroit qui me fait dire que ton appréhension de la méthodologie provient plus d’un manque de pratique que d’un réèl problème de fond.
Alors sans me mettre du coté des “défenseurs” de l’écrit (car j’ai expliqué que l’idéal serait d’avoir ce réflexe pédagogique accompagné d’un langage commun) je crois que ce passage écrit devient indispensable lorsque l’on veut “partager” sa vision et expliquer le sens de son action.
Dans n’importe quel métier, dès lors que tu dois expliquer, partager, démontrer, adhérer, il te faut une méthodologie et un mode d’emploi ! là il s’agit de la méthodologie de projet.
**
Ceci dit, il est vrai que le 1er juillet c’est pas franchement le bon moment pour passer du temps sur un forum.. mais si tu bosses tu dois le savoir nan ?
ils mettent en application les objectifs, michmuch, ça prend du temps.
Si on continue à réfléchir, le projet, avec son côté bien monté, bien ficelé, qui fédère et canalise les énergie pour construire quelque chose (bah oui, y’a quand même du positif dans la notion de projet je pense), c’est une manière de faire. Et les autres ? Je vois bien l’instinct, ou le “je fais comme ça vient”, mais quelles autres solutions propose-t-on (et qui ne vienne pas du monde du marchandizing) ?
😕
Bon les défenseurs de la “notion de projet”, vous êtes partis en colo? vous travaillez trop à écrire des objectifs? vous n’avez plus d’arguments? vous rédigez un projet pour redonner du lustre à la “notion de projet”?…
Pour Shaa
“Si tu veux les connaître vite, fais-les jouer. Si tu veux leur apprendre à vivre, laisse les livres de côté. Fais-les jouer. Si tu veux qu’ils prennent goût au travail, ne les lie pas à l’établi. Fais-les jouer.”
F. Deligny
Ah la vache ! J’avais pas fait attention que ce sujet avait autant avancé ! Bon, je vais lire la quelque dizaine de pages supplémentaires que vous avez pondus
(edit.: désolé pour le post inutile…)
Roh, c’est étrange, tu as oublié de répondre à deux objections Matim. 😀
A-t-on obligation de résultats, de montrer que l’ACCEM a servi à quelque chose, qu’il a été productif ? (c’est-à-dire d’évaluer nos actions suite à un projet qui les as anticipées)
Tu crois qu’entre les années 1920 et 1950, ils faisaient comment ? Bizarrement, sans projet… Ils faisaient de la merde ? Même pas, à peu de choses près, ils faisaient comme nous. Le modèle colonial est toujours là. Et parce que maintenant qu’il y a un “projet” derrière, ça a plus de valeur (et donc évaluable) ?
https://archive.planetanim.fr/modules/newbb/viewtopic.php?post_id=169099#forumpost169099
https://archive.planetanim.fr/modules/newbb/viewtopic.php?post_id=169060#forumpost169060
https://archive.planetanim.fr/modules/newbb/viewtopic.php?post_id=169100#forumpost169100
https://archive.planetanim.fr/modules/newbb/viewtopic.php?post_id=168950#forumpost168950
Je vois pas tellement de différences entre ceux estampillés et les autres non. J’ose espérer que tu les aideras à mettre en place l’évaluation de leurs projets. 😀
Vous serez bien content si on indexait vos objectifs sur le socle commun des compétences de l’école publique ?
rien à voir.
Dommage. Pourquoi tu crois que l’on parle de “complémentarité éducative” ? Tu liras avec attention un article d’un responsable d’une fédé : les colonies de vacances : quel avenir pour ces espaces complémentaires de l’école. Tu verras les résultats de certaines expérimentations financées par feu le Haut Commissaire à la Jeunesse sur la portée éducative du CLAE vis-à-vis de l’école. Tu pourras même creuser l’apparition historique de ces mêmes CLAE et par la même occasion l’apparition de l’obligation d’avoir un projet éducatif-pédagogique. Pendant que d’autres se posent des questions : http://www.association-ozp.net/spip.php?article9835
Tu regarderas à quel profit tourne l’aménagement des rythmes des enfants (CEL and co).
Dis moi la différence entre le garderie et les accueils périscolaires, dis moi pourquoi l’éducatif a envahi l’espace du loisir des enfants dont les récréations ?
Ce n’est qu’une continuité logique. Avec le projet et la démarche qualité (conditions de financements), ça ne devrait pas tarder.
Peut-être que le projet vous donne un sentiment de contrôle de vos actions, de vos animations, de vos objectifs, du sens de votre travail. Mais les projets (et toutes les projections développées par michmuch), en quoi elles correspondent au sens que donnent les enfants à leurs vacances ?
S’il veut juste jouer avec ses copains ? C’est possible ? Non, il fera des jeux sportifs façon “Gaulois”, “Cluedo”, ou “Retour vers le futur”… Et tout l’art de l’animateur (et son pouvoir de manipulation) sera de donner envie, d’être force de propositions, de rendre attrayant et ludique quelque chose qui n’a aucun sens pour les enfants.
Animer, c’est donner vie… parce que les enfants sont morts et ont besoin d’animateurs pour jouer ? pour vivre ? 😀
Désolé, à mon sens, le métier d’animateur ne se situe pas là (à créer, préparer des projets d’activité et les évaluer).
Matim a écrit :
Combien d’animateurs se posent la question de l’intérêt de leur action ? combien sont capable d’avoir une analyse objective de ce qui s’est passé durant leur activité ? combien sont capables de décrire l’impact de leur action ?
A force d’avancer tête baissée sans réfléchir, on fini par se prendre des murs ou tourner en rond..
Faut-il faire des projets pour réfléchir? A mon sens, le projet est un outil technique de marchandisation de la pratique qui n’a pas grand chose à voir avec la pensée… En quoi le projet, t’amène à penser ton action. Aujourd’hui, ces mêmes projets sont des justifications secondaires pour justifier que ce que font les animateurs à un sens. Bref, c’est du papier (et non une réalité) sans intérêt aucun… Sinon tous les ACM de France penserait franchement et clairement leurs actions… Et ce n’est pas le cas, pourtant ils ont tous un projet… Relis mon analyse du PE de Telligo pour comprendre que pour eux le projet à vraiment un sens, une cohérence et est un appui pour leur pratique (commerciale?). C’est ici
Pas besoin d’écrire un projet en respectant sa sacro-sainte méthodologie pour définir un sens.
Ok, ça c’est l’idéal mais c’est utopique.
Maintenant dans la vraie vie, comment on fait pour partager le sens d’une action, pour l’expliquer, pour l’argumenter sans passer par un minimum de transcription réfléchie et méthodique ? où l’on parle, encore, du langage commun..
Être capable de partager son avis, se faire comprendre ça passe forcement par un acte de synthèse, de résumé, d’argumentation : une méthodologie !
Ah bon… Il suffit de définir et d’expliquer ce que l’on fait, comment et pourquoi… Et puis travailler sans projet est possible, c’est bien souvent ce que je fais. Le projet n’est alors qu’un document qui justifie de mon ouverture légale. Dans ta logique, on serait donc obligé de demander à chaque personne un projet de vie, un projet professionnel pour postuler à un emploi, un projet d’insertion pour construire sa formation, un projet thérapeutique pour aller se faire soigner, un projet personnalisé d’accueil pour les enfant accueilli en structure spécialisé, un projet d’intégration pour les étrangers, un projet… un projet… un projet… et s’il n’est pas réalisé on vire… C’est le sens de mon message précédent, c’est ce qui se passe dans notre société, c’est la réalité renvoyer une responsabilité individuelle sur un problème collectif, coller des projections sur les gens, rentabiliser la vie humaine, etc… Ouvrer les yeux, vous êtes en train de justifier la marchandisation de la vie humaine, de la relation éducative, de la vie entre enfants et adultes, faites de projet… Pour gagner de l’argent ou pour virer si ça ne marche pas… Ceci d’autant plus que l’évaluation sur critère est une aberration dans les relations humaines, évaluer quoi? l’autre et son acculturation? s’il correspond à ce qu’on à projeter sur lui? et si la projection était une connerie, c’est l’autre qui est con ou le projet qui est de la merde? la difficulté n’est jamais l’autre, mais ce qu’on projette sur (ou attend de) lui, c’est donc le projet de problème, on est pas des machines, les enfants ne sont pas des machines, nous ne produisons rien, nous ne sommes pas rentabilisables… Penser projet, c’est penser qualité, commerce, désir sur l’autre, attente sur l’autre, argent, etc…
Shaaa a écrit :
Je ne reviendrais pas sur l’évaluation.
mais quand même un peu,
Évaluer une formation et son dispositif, des stagiaires, certes. Évaluer les effets éducatifs de ma colo, ça me semble une bonne blague. Quelle valeur donnée à ce qui a été vécu ? Ce que j’ai explicitement observé, tout ce qui a été informel ?
ça voudrait sous entendre que le vécu et de l’ordre de l’impalpable, de l’intouchable, qu’on ne pourrait pas l’analyser ? Et bien non, même le vécu est source d’enseignement et pas seulement lorsque tu l’analyses de manière “informelle”.
L’évaluation construite et réfléchie te permet par exemple de partager cette évaluation informelle avec tes collègues. On en arrive au langage commun.
Vous serez bien content si on indexait vos objectifs sur le socle commun des compétences de l’école publique ?
rien à voir.
Ça n’a rien à voir avec la méthodologie de projet. Tout praticien, tout professionnel se pose la question après son activité, ses actions, s’il a bien fait ce qu’il voulait faire. On a voulu nous faire croire que c’est du projet, ben non.
aïe.. “s’il a bien fait ce qu’il voulait faire”.. c’est effectivement une rhétorique looooin très looooin de la notion d’évaluation. J’éspère qu’aucun professionnel ne raisonne de la sorte (“moi je” , “j’ai fait ce que JE voulais”..grrr)
Un peu de nettoyage là-dedans. Un projet d’activité, d’animation, pédagogique, éducatif me semblent tout à fait inutiles vu ce qu’ils sont actuellement.
Ce conseil c’est ce qui malheureusement amène à des animations miteuses et catastrophique par manque de recul, de préparation, d’analyse ou même par manque de discernement !
Combien d’animateurs se posent la question de l’intérêt de leur action ? combien sont capable d’avoir une analyse objective de ce qui s’est passé durant leur activité ? combien sont capables de décrire l’impact de leur action ?
A force d’avancer tête baissée sans réfléchir, on fini par se prendre des murs ou tourner en rond..
Pas besoin d’écrire un projet en respectant sa sacro-sainte méthodologie pour définir un sens.
Ok, ça c’est l’idéal mais c’est utopique.
Maintenant dans la vraie vie, comment on fait pour partager le sens d’une action, pour l’expliquer, pour l’argumenter sans passer par un minimum de transcription réfléchie et méthodique ? où l’on parle, encore, du langage commun..
Être capable de partager son avis, se faire comprendre ça passe forcement par un acte de synthèse, de résumé, d’argumentation : une méthodologie !
**
merci du conseil, pour la lecture… Cela je l’avais lu… Il parle bien de déflation éducative mais comme étant une conséquence de certaines pratiques actuelles, de certains mode de fonctionnement… En parlant de déflation éducative il ne nie absolument pas l’impact éducatif, l’importance éducative des acm mais plutôt les pratiques qui à son sens ne permet pas à l’ acm d’être une véritable alternative éducative, un supplément educatif à l’école, la famille etc… C’est du moins ce que j’en ai compris…
Et bien relis… Il prône la déflation et il appelle à des fonctionnements qui réduisent l’éducatif à une part réduite et irréductible : une socialisation différente.
Or, au niveau des discours éducatifs tout au moins, les responsables des
centres de vacances tentent de maintenir les propos de cette finalité
éducative unique de la période précédente. Ce qui ne peut plus être
entendu. Nous sommes alors plongés dans une véritable inflation
éducative. Il serait temps au contraire de prôner la déflation éducative.
D’autant que l’éducation nouvelle, en tant que système de référence du
secteur, mérite d’être interrogée. L’enfant n’est-il pas devenu objet/sujet
du « tout éducatif » ? Éduquer, comme l’a si bien montré Hameline (1977),
c’est naviguer entre domestication et affranchissement. Certes, tout le
monde veut affranchir, tout en sachant bien qu’il y a toujours peu ou prou
imposition éducative dans le même mouvement. Mais, précisément, le
tout éducatif, dans sa forte volonté de libération, génère des dispositifs de
maîtrise par trop maîtrisants car trop maîtrisés. L’Éducation nouvelle, en
dénonçant l’enfant contraint et enfermé de la pédagogie traditionnelle, a
eu tendance à passer de l’enfant connu à l’enfant conforme et à l’enfant
tenu. Savoir ainsi l’enfant (puisqu’on en a le savoir et le savoir-faire), c’est
aussi le tenir, le prévoir, l’organiser. La maîtrise règne alors en maître et le
tout éducatif a les moyens.
[/b]Dans le contexte actuel, la rétention éducative est de mise. Certes, dans
les centres de vacances, il y a bien effets éducatifs. Mais cela signifie-t-il
que l’on veuille tout maîtriser par l’intention éducative et en leur nom ? Il
serait opportun de passer d’une volonté éducative généralisée à une
volonté éducative très restreinte[/b]. C’est la condition pour pouvoir se faire
entendre et pour pouvoir justifier son existence dans un contexte de
confusion de finalités et d’institutions. Il ne s’agit surtout pas de se poser
comme complémentaire ou compensateur des autres structures
éducatives, il s’agit au contraire de se poser comme différent et
irréductible. Sinon on est absorbé dans le trou noir de la confusion.
Mais, alors, quelle peut bien être la spécificité éducative du centre de
vacances d’enfants ? Il devient un lieu où on ne veut plus vouloir pour les
enfants. L’inflation éducative fonde la volonté de maîtrise totale sur
l’enfant. Elle met en oeuvre le bon vouloir permanent sur l’enfant. Elle
justifie l’omniprégnance de l’éducateur responsable sur l’enfant. À
l’inverse, vouloir peu pour l’enfant, vouloir peu sur l’enfant, pour vouloir
que l’enfant veuille, et simplement vouloir cela en centre de vacances,
cela relève d’une nécessaire, salutaire et indispensable déflation
éducative.
On peut organiser la récession éducative et se dire que hors de l’éducation
il y a du salut (dans un centre de vacances, jouer se suffit à lui-même par
exemple et le jeu n’a pas à être éducatif, ni les loisirs), que le centre n’est
pas un lieu éducatif privilégié. […]
La finalité éducative globale unique portée par l’Éducation nouvelle est
devenue inopérante et nocive. On assiste en effet à une diffusion et une
dilution de ce qui voulait se donner comme spécifique au centre de
vacances et justifiait le centre de vacances comme une institution
spécifique certes, mais totalisante et exemplaire. Or ce discours
pédagogiste a envahi aussi bien la famille que l’école ou les structures de
loisirs. La justification semble toujours du même ordre quant aux finalités
(autonomie, responsabilité, citoyenneté, etc.). À tel point qu’il est devenu
indispensable de faire des projets éducatifs ou pédagogiques (preuve que
la lisibilité de l’institution n’est plus évidente !). À tel point que tous les
projets éducatifs se ressemblent, tant entre institutions éducatives que
dans les diverses structures de chaque institution. À tel point que tous les
lieux éducatifs tiennent les mêmes propos et visent les mêmes fins
D’autre part je trouve ta présentation de la méthodologie de projet un peu caricaturale même si malheureusement on peut retrouver une certaine réalité de certaine pratique…
Une caricature bien réelle. Et désolé Matim, je n’étais que stagiaire à cette époque mais ça m’a permis de voir la poutre qui gênait mon œil. C’est toujours plus facile à observer chez les autres.
Je ne reviendrais pas sur l’évaluation. Évaluer une formation et son dispositif, des stagiaires, certes. Évaluer les effets éducatifs de ma colo, ça me semble une bonne blague. Quelle valeur donnée à ce qui a été vécu ? Ce que j’ai explicitement observé, tout ce qui a été informel ? A-t-on obligation de résultats, de montrer que l’ACCEM a servi à quelque chose, qu’il a été productif ? 😀
Vous serez bien content si on indexait vos objectifs sur le socle commun des compétences de l’école publique ?
La méthodologie de projet n’a pas pour but d’amener a ce que tu décris… Mais bien de se poser les questions sur le sens de notre action
Ça n’a rien à voir avec la méthodologie de projet. Tout praticien, tout professionnel se pose la question après son activité, ses actions, s’il a bien fait ce qu’il voulait faire. On a voulu nous faire croire que c’est du projet, ben non. Je renvois au mimétisme, au bricolage, à l’improvisation, à l’intuition, à la reprise qu’explique Boutinet.
tous a longueur de topic vous ( moi y compris) exposez des intentions éducatives, des volontés de fonctionnement par rapport a l’enfant… Privilégier le relationnel, privilégier l’enfant acteur, le droit pour l’enfant de ne pas participer, permettre a l’animation de se construire a partir des projets des enfants… Etc… Permettre a l’enfant de s’épanouir a travers le beau, l’intelligent ( interdiction de faire pratiquer du sport aux enfants)… Et on vient me dire qu il n’y a pas projet…? Ce ne sont pas des choses que vous pensez avant l’action…
Un peu de nettoyage là-dedans. Un projet d’activité, d’animation, pédagogique, éducatif me semblent tout à fait inutiles vu ce qu’ils sont actuellement.
Un projet politique pour les ACM et le loisir des enfants me semble plus pertinent et on s’inscrit forcément dans une autre temporalité et l’action ne se situe pas sur et pour des gamins en vacances.
Non un projet ce n’est pas faire une grille de programmation, une journée type….
C’est bien une formalisation d’un certain nombre de chose, d’action, de non action, d’attitude qui permettent de donner un sens à notre action…
Pas besoin d’écrire un projet en respectant sa sacro-sainte méthodologie pour définir un sens. Tu crois qu’entre les années 1920 et 1950, ils faisaient comment ? Bizarrement, sans projet… et aujourd’hui, on ne peut pas penser sans et donc, s’en passer. 😀
Il ne s’agit pas de tout prévoir, tout contrôler mais d’être dans la cohérence…
Et la normalisation. Regarde les résultats et relis Houssaye…
Je n’ai pas de lien internet pour le texte de J. Houssaye, ni de fichier texte ou .pdf pour l’instant… Je vais le demander… Il ne reste plus qu’à chacun d’acheter le livre ici.
Pour le débat en cours…
Matim, Xav43, Cloug, vous pouvez toujours essayer de contourner toutes les difficultés que pose la notion de projet, inventer des méthodologies de projet différentes (participatives, en spirales, consultatives, etc…), le problème de départ reste le projet lui-même… Sa volonté est de projeter dans l’avenir ce que l’on attend, ce que l’on veut voir arriver. Effectivement comme dit Ludou, ça rassure mais cela donne aussi un sentiment de maîtrise sur les évènements. On peut délayer, discuter les critères et autres indicateurs de changement, on peut se donner l’impression que l’on y ai pour quelque chose mais tout cela, dans notre champ, n’est que poudre aux yeux et justifications secondaires, que rationalisation permettant de justifier de son existence et surtout des sous que l’on nous a donné… Oui le projet est une logique marchande, concurrentielle et inadapté à notre champ d’activité. Soit vous êtes en accord avec cette logique marchande et cette instrumentalisation monétaire de l’être humain et cette notion de projet s’applique, soit vous êtes en désaccord avec cela, vous préférez travailler l’incertitude, la relation et le projet ne rentre pas dans cette logique. Le projet c’est la logique de margaret thatcher vis à vis de l’Europe : I want my money back…
Pour reprendre le début du texte de J. Houssaye que je cite plus haut, il dit : “la démarche qualité n’est pas né dans l’univers éducatif mais bel et bien dans l’univers économique. Elle est l’application d’une démarche d’un univers à un autre.”, il fait la liste des mots-clés un peu plus haut : “label, qualité, projet, critères, référentiels, accompagnement, objectifs,…” et reprend les propos de F. Lebon (dans le même livre) : “ce développement des politique contractuelles en matière d’éducation sous-tend l’action éducative des centres de loisirs, à moins qu’il ne s’agisse aussi d’une modalité de la pénétration des logiques de marché”. Il ajoute que de telle démarche son initier par un couple : CAF-DDCS, c’est à dire le couple financeur-controleur, il n’y a donc pas de séparation entre demandeur, financeur, évaluateur et controleur… Bonjour l’instrumentalisation et la démocratie… La logique projet est étroitement liée à la logique appel à projet – marché public, les projets sont donc “à temps” toujours court, demande une évaluation qui se limite à quelques “trucs”, se définit par des objectifs (que Houssaye met en parallèle : “l’organisateur s’engage à …. (logique qualité), l’enfant sera capable de (logique projet – pédagogie par objectif)”… Vous pouvez m’expliquer où se trouve l’humain dans un machin pareil…
Le projet=projection sur l’autre… Je reprends ma question (désolé Xav43 si tu ne comprends pas :-)) Pourquoi projeter quelques choses sur des enfants dont on ne connait rien ou simplement des a-prioris et des pseudos-savoirs?
On va me rétorquer : diagnostic, diagnostic partagé, etc… Ne vous inquiétez pas j’ai pratiqué cela en dirigeant un centre social… (motif : financement CAF sur 3 ans + sub du CG, montant 80 000€/an), il n’empêche que les enfants des ACM, on ne les connait pas, on ne sait pas qui ils sont, à quoi ils prétendent et ce que veulent les parents… Alors pourquoi projeter sur eux des pseudo-savoirs que l’on croit bon pour eux… D’ailleurs pas besoin de démocratie pour cela… Cela me rappelle la phrase de la responsable de la démocratie participative et des conseils de quartiers dans une commune (de gauche) où j’ai travaillé : “vous me parlez démocratie, c’est bien beau mais moi je sais ce qui est bon pour les habitants de ce quartier…”… L’élu présent n’a pas bronché, il a même abondé : “bien oui, c’est la démocratie représentative, moi je sais ce qu’il faut faire, c’est pour cela que je suis élu…”… Consternant.
Pour revenir à nos enfants, pourquoi faudrait-il que les enfants soit autonome, soit capable de découvrir les quatre continents, soit capable de s’ouvrir aux arts vivants, soit capable de développer leur esprit d’équipe, etc… Moi je n’en sais rien… Une personne (adulte ou enfant) ne change que si elle a décidé de changer, si le changement lui apporte un mieux être, que sait-on des “mal-être” des enfants qu’il faut amener un changement chez lui? sommes-nous là pour “forcer” un enfant à changer, à rentrer dans la grande danse de la société marchande? Si notre rôle est là, il s’agit d’insertion et non d’éducation, de rééducation, d’orthopédie et non d’éducation, il s’agit de mettre en oeuvre un processus bien connu : l’acculturation, celui qui conduit notre société actuelle dans le refus de la différence et de l’étranger.
Normer… Voilà à quoi servent les projets, faire rentrer les enfants dans des cases, maintenir le pouvoir aux adultes (qui eux seuls savent ce qui est bon pour les enfants)… Et que font les ACM quand un enfant ne rentre pas dans la case… euh le projet, bin il l’exclus… Voir le nombre de messages sur ce forum sur que faire d’un enfant difficile, puis-je accueillir un handicapé, peut-on accueillir un enfant sans papier ou un rom, etc… la réponse est toujours la même, bin on aimerait bien mais on est pas former, il faudrait des éducateurs, on est pas psy, il empêche les autres de profiter, etc… Bref, il est exclus à court ou à moyen terme, et pourtant tout le monde crie au et fort : dans l’animation on a un rôle éducatif… Oui mais avec des enfants qui n’en ont pas besoin… qui sont déjà socialisés (acculturés), qui sont déjà ouvert à la différence, qui sont déjà autonome (notamment pour se lever, se coucher, choisir des activités), qui ont déjà compris que leur intérêt était de “respecté” l’adulte, etc… Rôle éducatif… Mon c… si je peux me permettre… Faire entrer des enfants dans la norme de nos projet, alors là oui… par tranche d’age, par capacité, par souhait d’apprentissage, par milieu social, etc..
Maitriser, normer, rentabiliser, rationaliser, voilà les objectifs non avoués des projets… Vous pouvez contourner ses objectifs (je l’ai fait et je le fais encore) mais il faut en être conscient… C’est la notion même qui est à rejeter pour inventer d’autre modèle, une autre société, en tout cas d’autres mini-société que l’on pourrait alors réellement appelées ACCEM. Il faut sortir de cette dictature du projet pensé par les “gens qui savent”.
ludou a écrit :
Bon, j’ai pas tout lu les derniers posts, mais j’y reviendrai…J’ai eu une révélation aujourd’hui (enfin un coup de fil en fait). Le projet, ça sert à rassurer. Pas à rassurer l’enfant, non non. A rassurer l’adulte. Nous sommes tellement noyés dans le fonctionnement par projet(s) qu’il en est devenu la référence sans laquelle on ne peut avancer. La preuve : l’angoisse des animateurs à l’arrivée d’un séjour où rien n’est encore prévu (car en effet, les enfants n’y ont pas encore mis les pieds). C’est du vécu de today, hein. On ne s’imagine même plus un fonctionnement autre que “projectif” : prévoyance, investissement, réalisation, retour sur investissement (bah oui, l’aspect commercial n’est jamais très loin :-D).
Bon, i’ll be back.
tu peux en dire plus sur cette situation… ? Interressant…
Le facteur rassurant du projet est un fait notemment quand le projet en arrive a du directif, a poser en cadre bien forme et ferme…( dans ce sens de projet je rejoins la critique de shaaa entre autre…
Il m’est arrive moi d’avoir le reproche de la part d’ un gros ce gros organisateur de séjour qui après analyse de mon PP., le trouvait pas assez cadre, pas assez directifs pour les animateurs et les enfants…
Il a fallut user de la salive pour vendre mon bout de gras… Et quand on connait l’organisme et les valeures éducatives qu’il affiche, j’avais de quoi mettre de l’eau a mon moulin pour argumenter…
Oups… Fausse manip… J avais édite 2 fois..
Shaaa,
merci du conseil, pour la lecture… Cela je l’avais lu… Il parle bien de déflation éducative mais comme étant une conséquence de certaines pratiques actuelles, de certains mode de fonctionnement… En parlant de déflation éducative il ne nie absolument pas l’impact éducatif, l’importance éducative des acm mais plutôt les pratiques qui à son sens ne permet pas à l’ acm d’être une véritable alternative éducative, un supplément educatif à l’école, la famille etc… C’est du moins ce que j’en ai compris…
D’autre part je trouve ta présentation de la méthodologie de projet un peu caricaturale même si malheureusement on peut retrouver une certaine réalité de certaine pratique…
Je ne pense pas que ce que j’essayais d’expliquer de mon point de vue a cloug soit dans la lignée de ce que tu racontes..,
et cela rejoint ce que je disais: on est face à une mauvaise maitrise de l’outil… Pas dans un défaut de l’outil…
La méthodologie de projet n’a pas pour but d’amener a ce que tu décris… Mais bien de se poser les questions sur le sens de notre action
tous a longueur de topic vous ( moi y compris) exposez des intentions éducatives, des volontés de fonctionnement par rapport a l’enfant… Privilégier le relationnel, privilégier l’enfant acteur, le droit pour l’enfant de ne pas participer, permettre a l’animation de se construire a partir des projets des enfants… Etc… Permettre a l’enfant de s’épanouir a travers le beau, l’intelligent ( interdiction de faire pratiquer du sport aux enfants)… Et on vient me dire qu il n’y a pas projet…? Ce ne sont pas des choses que vous pensez avant l’action…
Et a quoi sert de mettre des actions en place qui vont permettre d’être dans la lignée de nos intentions, de nos choix ( pédagogiques, educatifs, politique) si on ne se donne pas les moyens d’évaluer l’action par rapport a l’objectif, a l’intention…?
Pour réajuster si besoins… Modifier…
Je pige pas trop vos façons de fonctionner…
Vous arrivez le premier matin et vous vous dites bon allez on va voir ce que ça donne…! Pas de réunion de prepa, ça sert a rien!!!
Non un projet ce n’est pas faire une grille de programmation, une journée type….
C’est bien une formalisation d’un certain nombre de chose, d’action, de non action, d’attitude qui permettent de donner un sens à notre action…
Il ne s’agit pas de tout prévoir, tout contrôler mais d’être dans la cohérence…
C’est du moins ma vision… Le point ou je suis d’accord c’est que malheureusement ce n’est pas toujours ce que l’on voit sur le terrain ou même sur le papier… Pour en avoir lu un paquet, avoir lu un paquet de bilan de stage pratique… Je ne peut le nier…
Méthodologie de projet n’est qu’une methode pas un concept…
Bon, j’ai pas tout lu les derniers posts, mais j’y reviendrai…
J’ai eu une révélation aujourd’hui (enfin un coup de fil en fait). Le projet, ça sert à rassurer. Pas à rassurer l’enfant, non non. A rassurer l’adulte. Nous sommes tellement noyés dans le fonctionnement par projet(s) qu’il en est devenu la référence sans laquelle on ne peut avancer. La preuve : l’angoisse des animateurs à l’arrivée d’un séjour où rien n’est encore prévu (car en effet, les enfants n’y ont pas encore mis les pieds). C’est du vécu de today, hein. On ne s’imagine même plus un fonctionnement autre que “projectif” : prévoyance, investissement, réalisation, retour sur investissement (bah oui, l’aspect commercial n’est jamais très loin :-D).
Bon, i’ll be back.
Shaaa a écrit :
Et qu’allez vous répondre au directeur (gentil) BAFD qui s’est construit une grille d’observation de 7,2 pages pour observer tous les jours si Roger ou Paul sait enfin nouer ses lacets ? Et qu’est-ce qu’il se passe quand il y a 87 enfants et aucune évaluation de leur “état” initial. Si ça se trouve, il savait déjà et vous serez bien emmerdé avec Martin, il a des chaussures avec des scratchs.
“Ah non nonon ! Essayes de mettre des lacets, on va voir si ma colo t’a rendu plus autonome !”Vous trouvez pas ça ridicule ?
Puisque tu poses la question je me sens interpellé et j’y réponds :
OUI, c’est ridicule…
-C’est ridicule de faire croire que l’évaluation est figée comme tu le laisses supposer.
-C’est ridicule de croire que l’évaluation c’est UNE méthode et une seule..
-C’est ridicule de prendre un tel exemple (evidemment caricatural) pour tenter maladroitement de démontrer le caractère inepte de l’évaluation en général.
Au delà de cette caricature stérile, pourquoi ne pas expliquer que l’évaluation fine c’est aussi un diagnostic, une analyse des acquis, des critères précis, des outils multiples et adaptables et puis aussi une grosse part d’autoévaluation (je suis capable de …) entre autre.
En un mot ? : ADAPTATION !
Ceci évitera à ton directeur de pédaler dans le vide.. et ça te permettra de lui répondre autrement qu’en lui disant qu’il est “gentil” et “ridicule”. On dirait que ça développerait ton coté formateur et empathique !
Alors oui, c’est ridicule… et merci d’avoir posé cette question.
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