Au revoir Syzif.
Cloug. Un petit tour par Boutinet te ferait le plus grand bien, du côté de son “Anthropologie du projet”. 😀
Il présente d’autres façons de s’organiser qui sont nettement plus souples que le projet, sa méthodologie et sa réalisation. edit :Tu peux lire les perspectives critiques de l’édition de 2005 p.293-298; p.304-308 et les pages 327 à 332 pour d’autres formes de création et, si tu as le courage, pousser sur les temporalités “tyranniques”.
Ta situation illustre, à mon sens, notre incapacité à penser sans mettre “projet” partout.
Il s’avère, aussi, que nos pratiques réelles n’ont, en règle général, rien n’avoir avec les pratiques prescrites par les projets. À mon sens, cette domination illustre assez bien le rapport de notre société au temps : nous cherchons à tout maîtriser et contrôler. L’évolution du travail et de ses conditions en est un exemple plutôt frappant.
Or… comment voulez-vous objectiver les relations entre les sujets, ou en d’autres termes, le subjectif ? En jouant sur les mots, on pourrait même dire que le projet chercherait à rendre “objet” des sujets. Objets dans notre consumérisme ambiant que l’on pourrait considérer comme “produit”.
Étrange, non ?
Nous avons peur de l’imprévisibilité de toutes les relations humaines qui se construisent dans le “présent”.
Ce projet et sa méthodologie nous rassure dans la mesure où il permet de réduire ces imprévus à leur minimum. Nous connaissons nos cadres, nos moyens, etc. et nous avons les connaissances scientifiques des besoins des enfants. Je peux donc organiser rationnellement ma structure entre groupe d’âge (3-6, 6-9, 10-12), trancher les horaires des journées (votre journée-type) et définir les activités (physiques, manuelles) et leurs rythmes (calmes, intensives) dans la journée, semaine, séjour. Sous couvert d’objectifs éducatifs, bien sûr. 😀
Grâce au projet, je peux tout maîtriser et même le contrôler. Et une fois lancé, il supporte assez mal le changement car, bien souvent, il ne sera évalué qu’à la fin de l’action réalisée.
Ainsi, à mes objectifs seront adossés mon lot de critères d’évalation et d’indicateurs de réussite/d’atteinte. Maintenant, vous allez m’évaluer votre objectif de “rendre les gamins acteurs/autonomes/responsables”.
Et qu’allez vous répondre au directeur (gentil) BAFD qui s’est construit une grille d’observation de 7,2 pages pour observer tous les jours si Roger ou Paul sait enfin nouer ses lacets ? Et qu’est-ce qu’il se passe quand il y a 87 enfants et aucune évaluation de leur “état” initial. Si ça se trouve, il savait déjà et vous serez bien emmerdé avec Martin, il a des chaussures avec des scratchs.
“Ah non nonon ! Essayes de mettre des lacets, on va voir si ma colo t’a rendu plus autonome !”
Vous trouvez pas ça ridicule ? 😀
Un autre exemple, autrement plus sérieux, est relaté par D. Glasman dans son article “Leur reste-t-il du temps pour jouer” paru dans la revue Ville École Intégration en 2005.
Cette méthodologie ne favorise que la programmation, la planification et la gestion de tâches et d’activités. Elle vous pousse à produire un lot d’objectifs sans questionner le sens même de votre action éducative. Autrement dit, elle n’intègre pas la dimension d’un projet-visée que peut décrire Ardoino (voir dans le sujet plus avant).
Comprenons-nous bien, projeter la gestion et l’organisation de la cuisine, de l’économat, du recrutement, de la communication, le budget. Ça peut se faire et encore que, ce serait dommage ne pas s’autoriser à quelques changements en cours de route.
Chercher à projeter les relations qu’aurons animateurs et enfants, enfants et enfants, me paraît tout à fait… stupide.
(et je me suis fait doubler par michmuch)
Il me semble que l’effort nécessaire à faire pour mieux comprendre et d’aller chercher ailleurs quand les références habituelles et souvent en dehors du champ de l’animation qui manque cruellement de références théoriques. Sinon, c’est le risque de tourner en rond en discutant toujours avec les mêmes personnes dont les références n’évoluent pas. En termes biologiques, on pourrait parler de consanguinité. 😀
xav43, continues à lire J. Houssaye. Tu verras qu’il parle aussi de “déflation éducative”…
PS : Je rejoins solleana sur sa demande.
Michmuch,
interresse par les propos de houssaye sur ce sujet as tu un lien Internet pour y avoir accès?
Depuis quelques temps et les différentes références à j houssaye, je me suis penches d’un peu plus près sur ces ouvrages en lien avec les acm… Pas encore tout lu… Il y en as…
Mais ce que j’ai pu lire, me conforte un peu dans certains de mes propos…
Il ne me semble pas que j. Houssaye combatte la notion de projet en tant que telle mais plutôt ce qu’ils sont dans la majorité des structures…
Le fonctionnement qu’il décrit dans les structures est à mon sens issus d’une réflexion, l’ayant amené à concevoir un projet de fonctionnement lié à ses intentions éducatives ( socialisation, mixité sociale, pouvoir de l’enfant, importance du relationnel, mise en place du cahier de “ralage”… Et l’étude, l’analyse qu’il en fait n’est il pas une évaluation de ce projet de centre de vacances…
Son “invitation” en 1995 à la pédagogie institutionnelle de d’interresser aux centres de vacances n’est t il pas un projet de changer les modes de fonctionnement…
D’ailleurs Houssaye reconnais l’impact et l’importance du rôle éducatif des centre de vacances…
Tu pourrais le diffuser ce texte Michmuch?
Je suis dans le calvados donc cela m’intéresse en sachant que la labellisation mise en place dans ce département est une immense blague tant la qualité ne se retrouve évidemment pas nécessairement au sein des structures tamponnées et certifiées. Reste évidemment que le projet est en place et qu’il est fondamentalement destructeur…
michmuch a écrit :
La question du projet est :
Que projète les adultes sur des enfants qu’ils ne connaissent pas?
voire même :
Pourquoi projeter quelques choses sur des enfants dont on ne connait rien ou simplement des a-prioris et des pseudos-savoirs?
je comprend pas! Desolé
La question du projet est :
Que projète les adultes sur des enfants qu’ils ne connaissent pas?
voire même :
Pourquoi projeter quelques choses sur des enfants dont on ne connait rien ou simplement des a-prioris et des pseudos-savoirs?
Une référence pour aller plus loin… Cahiers de l’action n°30 : Pour une animation enfance-jeunesse de qualité – L’expérience du Calvados
Coordonné par Natacha Blanc à l’INJEP… Un excellent texte de J. Houssaye sur ces procédures de labélisation / démarche qualité où clairement la question du projet est posée… On peut toujours essayé de contourner le problème, de faire rentrer coute que coute l’enfant dans un projet, de diagnostiquer des trucs et mettre en place des méthodes, la question reste la même pourquoi faire des projets lorsque l’on travaille avec de l’humain. Les projets (méthodo, objectifs, critères, etc…), les démarches qualité, etc… viennent du marcheting, de l’industrie pas du travail avec l’humain. C’est bien cela que pose J. Houssaye dans ce texte.
Cloug,
t inquiète pour la clarté j’ai souvent le même soucis…
Bon c’est vrai que j’ai du mal a cerner tes interrogations et t soucis…
Cette méthodologie sert juste a formaliser ton projet de base… Et de mettre d’accord sur ce qu ‘ on ( l’équipe), va faire, comment le faire en fonction de ce que l’on a envie de faire de cet accueil…
Le principe c’est déjà de faire une analyse de ce que l’on a en terme matériel, structure, humains ( nombre, compétences etc…), et surtout le public ( âge, caractéristique ( ils viennent de partout, ils se connaissent, ils viennent régulièrement au centre… Etc..), séjours de vacances ou accueil de loisirs, les objectifs de l’organisateurs etc…
Bien entendu tu ne les connais pas les enfants, tu te projettes…
Ton projet n’est pas quelques choses d’immuables, il peut ( il doit) évoluer au cours du temps, du séjours en fonctions des nouveaux paramètres, des résultats de tes évaluations régulières…. Tes objectifs opérationnelles, tes actions vont bouger au cours du temps ( ou pas! )
ce qui ne change pas ces tes intentions éducatives, ce que tu veux que soit le séjour en fonction de ta conception…
On parle bcp de l’importance du vivre ensemble: pourquoi cet axe?
La place de l’enfant: tu la vois comment? Pourquoi ce choix?
Quels sont les autres choses que tu estimes importantes à mettre en place? Veut tu les “imposer” aux enfants ou leurs proposer en les laissant libre d’adherer ou pas … C’est la ou la notion de permettre a l’enfant de… Diffère de amener l’enfant à…
Quand tu détermines tout ces points, ce que j’appelle intentions éducatives, tu détermines les comments on va s’y prendre… Qu’elle progression j’envisage… Et la j’envisage les moyens d’évaluation pour faire progresser mon projet et que les actions répondent à mes finalités…
Je sais pas si je me fais comprendre…
Bien sur ce n’est qu’un projet car réfléchie en amont de l’action, avant même de connaitre les enfants ( mais ce paramètre peut ( doit a mon sens), entrer en considération dans le projet… Comment les connaitre, comment permettre à l’enfant de s’épanouir tout en prenant en compte ce qu il est en tant qu’individu au sein du groupe, ( le groupe au service de l’individu, ou l’individu au service du groupe?), comment laisser une place à l’évolution du projet…
En résume c’ est réfléchir le projet en étant tourne vers l’enfant…
Par exemple dans la notion de permettre plutôt que d’amener, tu laisse plus d’ouverture sur le choix de l’enfant…
Je suis pas sûr d’être très clair dans mes explications… LOL
mais tu es bien oblige d’anticipe un certain nombre de chose… Ne serais ce que pour les détails techniques d’organisations matérielles, d’organisation d’equipe, de mode de fonctionnement…
Ton projet dois avoir assez d’éléments pour répondre aux demandes des administrations, de l’organisateurs, des parents, de l’équipe ( ça rassure de savoir ou l’on va… Même si par la suite on prend un autre chemin…)…
Mais doit te donner assez de liberté d’action pour ne pas devenir un carcan… Ou t’amener à être dans l’incohérence entre objectifs et actions…
Ah bah non, je suis plus d’accord (et zut 😛 )
(bon j’ai pas encore lu le lien que tu m’as donné par manque de temps donc ma réponse va peut-être te sembler incomplète pour le moment…)
A propos des méthodologies de projets:
Différent dans le domaine marketting, commerciale , de l’entreprise que quand on se place dans le contexte de l’animation, de la politique sociale, culturelle, jeunesse etc….
Peut-être que le contenu est différent mais la démarche est la même, il s’agit d’anticiper des trucs, parfois loin des enfants (bah oui, on construit le projet en amont, sans les connaître)…
Et il est là mon plus gros souci. On reprend des outils qui sont récupérés par d’autres domaines et qui du coup perdent son sens car la manière dont toi (ou moi ou d’autres) tu le réfléchis n’est pas (plus?) partagée par tout le monde. Cela nécessiterait donc un travail en amont super important (formations, échanges, construction collective…)
Ce n’est pas une réflexion que j’ai eu à propos du projet mais du développement durable. Qui est devenu aujourd’hui une grosse fumisterie. Mais c’est un autre sujet, qui a d’ailleurs déjà été abordé sur le forum.
la formulation (…) est importante
Et on retombe dans les mots. Bien sûr, se mettre d’accord sur les définitions de mots est très importante, ainsi que la formulation, on l’a vu sur ce topic notamment. Mais derrière le mot éducation populaire, on voit de tout (!!!), de même que derrière le mot projet, et c’est pareil pour “amener l’enfant à” et tous tes exemples… Ce ne sont que des mots. On reste toujours dans le projet et on arrive pas à en sortir.
mes actions répondent bien à ce que je voulais au départ, et si maintenant on faisait ça?
Euh… Ok. Et comment tu fais pour tout anticiper alors que tu n’as même pas commencé l’accueil? Et les enfants? Leur place dans tout ça?
Et puis, je ne reprends pas les arguments des autres forumeurs qui ont déjà été dits dans ce fil, on risquerait de tourner en rond et ça en énerve plus d’un 😀
***
C’est super relou, je galère pour formuler mes idées et mes phrases, je suis désolée si ce n’est pas clair.
Cloug,
pour essayer de répondre ( ou amorcer une réponse à ton questionnement), je ne pense pas que ce soit à la méthodologie de projet qu’il faille s’attaquer… En tant que telle…
Mais bien la prendre comme un outil, une méthode pour formaliser nos projet…
En partant de questionnement simple…
Une des méthodes d’ailleurs par exemples avec celle des w ( pour qui ( who?), pour quoi ( what) etc…. Je te mets un lien à la fin sur le projet…
– de déterminer ce que tu envisage que soit ton acm, la place des enfants en privilégiant les points qui te semblent essentiels: le vivre ensemble par exemple…
– de réduire tes objectifs à l’essentiel ( plus tu te mets d’objectifs plus tu risques de mettre des freins)
– de partir de ses intentions ( en déterminant pourquoi c’est ce que tu veux priviligier…) et réfléchir a concrètement comment va t on faire, quel fonctionnement, quelles attitudes de l’adulte: on arrive à l’objectif operationnels et aux actions possibles
– la formulation ( comme l’expliquait michmuch dans un autre topic) est important… Permettre à l’enfant de… N’est pas identique à amener l’enfant à… Par exemple…
Et penser à un moment, mais comment je vais savoir si mes actions répondent bien â ce que je voulais au départ, et si maintenant on faisait ça?
Les freins que tu redoutes, ce n’est pas la méthodologie de projet, le projet en tant que tel qui les mets, mais bien le contenu de ton projet…
Savoir penser simple, large…
Bon je sais pas trop si cela répond en partie eux questions que tu poses, si cela t’aide dans ta réflexion… Mais c un peu comme ça que je fonctionne… Peut être que j’ai tout faux!!!! I don’t know…
Sinon:
peut être cela pourra t il t’aider aussi dans ta réflexion, mais cela reste théorique…
Quoique à mon avis un bon outil pour la formation a la méthodologie de projet… Que les formateurs devraient lire!!! LOL
Ludou,
on est bien d’accord! Mais si comme toi g la même compréhension que toi sur les propos de Lepage qui à mon sens parle bien de la drconstruction de la notion de projet en partant de la critique de l’utilisation qui en est faite… Bourricot lui interprète de façon plus radicale: je cite: ” Lepage combat le terme de projet”… C ‘est la que je suis moins radicale…
D’ailleurs il n’y a pas une méthodologie de projet mais des méthodologies de projet… Et à chaque contexte correspond des méthodologies plus adaptées…
Le choix de cette méthodologie étant influe par les objectifs visées qui engage le processus…. Différent dans le domaine marketting, commerciale , de l’entreprise que quand on se place dans le contexte de l’animation, de la politique sociale, culturelle, jeunesse etc….
La méthodologie de projet doit bien rester un outil pour formaliser, structurer, verbaliser nos intentions éducatives, nos choix politiques et pédagogique dans notre action au sein des acm… Et permettre une concordance d’une part entre nos volontés et nos actes et dans les actions des différents membres d’une équipe… Et ne dois pas devenir la finalité de notre réflexion… C’est peu être la que le bas blesse…
Outil mal utilisé, mal maîtrisé dans certains cas… Et c’est peut être là effectivement que l’on peut avoir aussi un regard critique sur les formations qui entrainent les directeurs sur cette utilisation inappropriée et excessive de la méthodologie de projet et de la notion d’intention éducatives, d’éducatif au sein des acm…
En effet, Lepage n’est pas contre le projet mais contre la langue de bois qui fait qu’on l’utilise à toutes les sauces, comme le dit Ludou.
Si on arrive à se mettre d’accord, pour certains d’entre nous (sans, je pense, que ce soit un consensus mou :lol:) pour dire que la méthodo de projet n’est pas négative en soi,
je me pose la question de la concrétisation sur le terrain…
Quelles formes doit-on inventer pour lutter contre les dérives que tu décris Xav?
Le souci, c’est que nous ne réfléchissons plus ni ne prenons de recul par rapport à cette méthode qui est plus qu’hégémonique dans le domaine de l’animation (tant sur le terrain que dans les formations). Il doit pourtant en exister d’autres. Mais cette manière unique de faire arrange tout le monde. Cela permet de ne plus réfléchir quoique ce soit et effectivement la DDCS (machin chose) se facilite la vie en ayant un seul mode de fonctionnement (vaste, je le reconnais). Un QCM de je sais pas combien de questions et hop le tour est joué, nous avons contrôlé la qualité de la démarche de l’acm…
Comment faire pour revenir à des projets qui ne soient pas des freins au vivre ensemble, à des valeurs qui vont au-delà de l’acquisition de connaissances, des actis imposées?
Je me pose la question que ce soit sur le terrain (le jour où on réfléchit ces fameux thèmes avec les anims 😀 ) ou en formation…
euh oui, ce sont des questions que j’ai déjà posé il y a quelques pages maintenant mais je n’arrive pas à avancer…
Parce qu’ok, on déconstruit le projet, on essaye de prendre conscience que pleins de mots “positifs” sont en fait récupérés depuis belle lurette… Mais je n’arrive pas à concrétiser ces réflexions… enfin si, j’ai bien quelques pistes, mais elles sont très anecdotiques.
Quel dommage Sizif, j’avais encore plein de questions à te poser (notamment sur ton dernier message auquel je n’ai rien, mais alors absolument rien compris !). Mais bon, si tu trouves que ça tourne en rond alors c’est sans doute justifié. Sache en tout cas tu peux revenir à tout moment en recréant ton compte avec le même nom.
Xav, merci pour ces précisions. Perso, la méthodologie de projet ne me dérange pas systématiquement, et je l’utilise moi-même. Ce qui me dérange, c’est le fait que tout (ou presque), soit régit par cela. Alors certes ça fait avancer, mais à l’instar des thèmes en ACM, on conjugue le mot projet à toutes les sauces, et on en fait une bouillie, une mixture qui n’est plus là que pour justifier que l’animation est un vrai boulot, avec des objectifs, donc on y met des buts éducatifs à chaque coin de phrases (tiens, c’est marrant ça), et on s’enferme dans un système que le marketing s’est approprié depuis longtemps.
Je pense qu’il faut relire le premier post de bourricot où il cite le spectacle de Lepage. Encore une fois, il ne dit pas qu’il faut arrêter les projets…
Donc pour te rejoindre, Xav, ce n’est pas la méthodologie de projet qui est mauvaise, mais l’utilisation (excessive et inappropriée) que l’on en fait. Comme le dit très bien Denis de Rougement, ce n’est pas non plus la technologie qui est dangereuse pour l’homme, mais bien l’homme qui est dangereux avec la technologie qu’il invente (dit comme ça, ça paraît évident, mais en 1954, ça ne l’était pas).
Ludou,
attention je ne me positionne pas contre la méthodologie de projet en tant que telle… ( méthodologie donc méthode, cheminement de construction et d’écriture d’un projet), mais je suis plutôt dans la critique des projets qui n’ont aucune cohérence dans le cheminement… Où par exemple les objectifs operationnelles, les actions, le fonctionnement ne sont pas en adequation avec les intentions éducatives énoncées dans le pe et les objectifs généraux, ou plus a titre perso selon ma vision à une critique de projet dont les objectifs ( donc les intentions éducatives), ne correspondent pas à ma vision, à mes choix politiques dirait certains, à ma conception de l’educatif en acm…
Par exemple comme l’expliquait notre collègue ci dessus de vouloir à tous pris faire changer les attitudes selon ma conception, ou privilégier l’acquisition de savoir ou savoir faire aux savoirs être…
Vouloir à travers les objectifs amener l’enfant à plutôt que de permettre à l’enfant de…
Ce que je n’arrive pas à comprendre dans le débat c’est en quoi la méthodologie de projet est déplaisante, pourquoi est mauvais d’avoir ce travail en bafd ou bpjeps…
Est ce la méthodologie de projet qui est mauvaise? Ou bien l’utilisation qui en est faite…
Est la notion d’éducatif en acm qui est mauvaise où les pratiques éducatives mises en place dans certains acm…
Est ce que parce que les directeurs ont travaille cette fameuse méthodologie de projet, l’ont associée a cette notion d’éducatif et tout à coup l’outil leur échappent? ( problème de formation)…
Quand je regarde ma pratique, je la trouve souvent pas si éloignée de la votre, les “avant gardiste ” de l’animation ( humour…!!!), et pourtant j utilise la méthodologie de projet et j’ai des intentions éducatives et un impact éducatif…
xav43, rassure-toi, je vois bien que nous ne sommes pas d’accord sur tout. J’ai bien parler de tes interventions ici, au sujet du projet, c’est tout. Irresponsable, parce qu’on a besoin de projet, pour toutes les raisons que tu avances et je-ne-sais-plus-qui.
ludou, donc je serais au niveau des pâquerettes. C’est tout ce que je retiens. Et quand je trouve que des comportements sont irresponsables, pauvre chou, je ne les accepte pas, car inutile de tartiner encore ce que d’autres ont déjà dit à ma place. Et je peux te dire que sur le terrain, oh moï-moï.
M’enfin, moi, je m’arrête là de l’échange. Ça tourne en rond, ça se monte la tête, ça s’imagine plein de choses, ça extrapole, et je dois vous assurer que nos pratiques ne doivent pas être si différentes que ça, beaux amis. Vous êtes juste pris dans un tissu de connivences et d’illusions par rapport aux mots, ce qu’ils connotent pour vous, ce que vous vous représentez au quart de tour dessus. (On appelle ça l’illusion réaliste : prendre les mots pour la réalité. Au contraire, sur un forum, on gagne à être nominaliste, si vous me permettez cette digression.) Bref c’est fatiguant.
Allez salut.
Ah, la démarche qualité. Bon, l’extrait de cette conf n’est pas le plus approprié mais je t’invite à regarder à l’occaz cette conf du Pavé (tu sais, les sbires de F. Lepage, alias le diable moralisateur :-D). Annaig en parle surtout dans le cadre des entreprises, et je ne m’étais jamais dit qu’on pouvait la réfléchir aussi dans un cadre socioculturel…
Salut SIzif,
être contre le consensus mou, ce n’est pas faire l’apologie de la pensée unique, c’est tout le contraire. En effet, c’est s’insérer dans une démarche dynamique du jeu de questions/réponses (dans un sens et dans l’autre) pour essayer de dépasser le niveau des pâquerettes et faire en sorte que nos questionnements à propos de nos pratiques ne restent pas de simples questionnements histoire de faire bonne impression.
Tu vois, le consensus mou, c’est trouver que des comportements sont irresponsables, mais les accepter sans rien dire (ce que ton post nous montre avec brio). Ne t’emballes pas tout de suite, ce n’est pas non plus être intolérant que de rechercher la confrontation, car évidemment il y a consensus parfois, mais on peut aussi ne pas être d’accord et donc continuer à comprendre pourquoi et chercher la voie la plus juste (si le mot vérité fait peur).
Xav, tu dis
je m’associe à la critique de certaines formes de projet aussi bien dans leurs incohérences entre finalité, intentions et actions sur le terrain, que dans leurs fonds qui ont tendances à s’eloigner de ma propre vision et de mes intentions éducatives…
.
Comment peut-on le justifier alors que l’on est formés quasiment qu’à la méthodologie de projet (en tout cas, dans les différents BPJEPS dont je vois les contenus de formation, mais également en BAFA/D) ?
Shaa, toi qui a des sources plutôt bien étayées, est-ce que tu penses que cette omni-présence (pourrait-on dire dogme) du projet à toutes les sauces et partout a la même origine “commerciale” que les notions d’évaluation de type contrôle qualité ? Est-ce lié à la fonction politique qui souhaite uniformiser les fonctionnements un peu partout ? C’est comme ça que je le vois pour l’instant en tout cas.
Sizif,
si mon discours va dans le sens d’une réflexion sur le sens des mots et des concepts concernant la notion d’éducatif et de projet, pour expliquer que ces notions ont toutes leur place dans le champs de l’ animation… Et tend plutôt à démontrer que nos pratiques découlent de ces notions de projet et d’intentions éducatives liées à nos choix politiques ( pour faite plaisirs… Mais tjrs dans le sens premier du mot… LOL), à notre vision de ce que doivent être nos actions, si à travers ce discours je minore les intentions des législateurs ( shaa montre que certaine ddcs vont elle même plus loin dans cette analyse… Ce qui pose question…)…
Si j’accepte par delà le droit aux organisateurs au nom de la liberté d’action d’avoir différentes intentions éducatives ce n’est pas pour cela que j’adhére à tout à titre personnel…
Par expérience, notemment au sein des jury bafd, je m’associe à la critique de certaines formes de projet aussi bien dans leurs incohérences entre finalité, intentions et actions sur le terrain, que dans leurs fonds qui ont tendances à s’eloigner de ma propre vision et de mes intentions éducatives…
En ce sens je n’adhere pas à ta vision ( enfin celle que tu exprimes) de l’éducatif en acm ( du moins telque tu les exprimes) et me sent plus proche de la pratique et de la vision des autres…
Nos désaccords se situe à un autre niveau … Plus sur cette impression de rejet de notion d’éducatif ou de notion de projet dans la globalité… Plus sur une histoire d’utilisation des termes….
Positions irresponsables??? Je ne crois absolument pas!!!
En quoi irresponsable.?
Le consensus mou… c’est une attaque sommaire, très vite faite, de ce que j’adhère à tes interventions xav43 et celle d’un autre. Si l’on n’a plus le droit de s’entendre… si c’est tout de suite du mou… enfin, Shaaa est vindicatif-ve pour le coup. Tant pis. C’est facile de dire ça. Moi aussi, vindicativement, je trouve qu’il y a en face un consensus mou… et surtout irresponsable. Mais bon. Je préfère sérieusement penser que nous sommes sur un forum, et qu’on peut se représenter ce que l’on veut à travers les mots des autres, et penser surtout que la Vérité, ça n’existe pas. Ou alors, Elle est nombreuse. Bref, je respecte les positions, même si je n’y adhère pas voire les trouve irresponsables. S’esh a so. (C’est ainsi.) Il faut de tout pour faire un monde. Là, je suis libéral, sans être relativiste.
Shaaa,
document interressant et qui laisse je le reconnais dubitatif…
Analyses qui posent questions sur la notion de qualités éducatives où effectivement l’acquisition de savoir, savoir faire et savoir être semblent avoir de l’importance dans la notion d’éducatif des acm… Même si d’autres points apparaissent quand même notemment sur la place de l’enfant, le vivre ensemble, le droit de ne pas participer, l’ implication de l’ enfant…
D’autre part une partie de ce document est une critique justifiée des projets existants dans les centres et de l’incohérence entre les objectifs et les actions … ( méthodologie et réflexion non abouties???)
Et pour continuer sur la notion de consensus mou… La je pige pas.. Doit on aller vers une notion de pensée unique, de modèle unique…
” l’objectif n’est pas d’aller vers un modèle unique” dit le texte que tu cites…
Chacun doit pouvoir faire selon ses valeures, ses intentions éducatives, ses choix en accord avec la loi et la Securite…
Je ne suis pas en accord avec les intentions éducatives de l’organisateurs… Je ne dirige pas pour lui!
Je ne suis pas en accord avec les intentions éducatives du directeur, et je ne peux intervenir sur ces choix… Je bosse avec un autre directeur…
Je ne trouve aucun modèle de fonctionnement qui me convient, je deviens organisateurs…
Le lien que tu mets ( interressant sur pleins de choses… Interressant ne veut pas dire que j’adhere… Mais qui posent de réelles interrogations… Cf début de mon poste)… Est une traduction du texte de Loi par une ddcs ou drjcs …. Le texte de loi ne va pas si loin, et toutes les administrations non plus…. :
http://www.ddjs-haut-rhin.jeunesse-sports.gouv.fr/CVL/CLSH1.htm
De plus, tous les projets éducatifs ne sont pas sur cette orientations …
Va lire par exemple celui d’une petite asso qui s’appelle rêves de jeux…
Ou la notion de jeux, de plaisirs de jouer, de construire ensemble etc… Est très présente…
Pour moi tout cela n’enlève en rien la dimension éducative de nos actions en acm, ni le fait que la notion de projet est intrinsèque à notre action dans les acm…
Ou alors je comprend pas trop ou vous voulez en venir à travers ce débat….
Ou la victoire du consensus mou où tout le monde il est d’accord, où tout le monde il est gentil… Trop facile.
Ou as t on vu que la notion de projet éducatif et projet pédagogique imposées par les textes, donnaient obligation de transformer les acm et nos actions en outils de transmission de savoir, savoir faire…
Ici. Désolé xav. 😀
http://www.ddjs-drome.jeunesse-sports.gouv.fr/documents/ACM%20repere%20qualite.pdf
Jettez-y un oeil ou les deux pour voir et dites-moi quelles conceptions de l’enfance et du loisir sous-tendent cette qualité des ACM voulue par notre ministère tutelle. Mieux, comment ils envisagent l’éducation ou le rôle des projets éducatifs et pédagogiques.
Allez, je vous aide. Dans les annexes, il y a une liste d’indicateurs de la “qualité”. Une petite sélection… (p.61 à 69)
– « Les activités (contenus, objectifs, méthodes) conduites par les animateurs sont- elles cohérentes avec le projet d’animation ? »
– « A-t-on recours à des fiches techniques et pédagogiques pour les activités ? »
– « Les temps d’activité sont-ils programmés en tenant compte non seulement des attentes des parents et des enfants mais aussi et surtout des besoins, des acquis, des capacités des enfants ? »
– « Le planning d’activités prévoit-il une alternance d’activités imposées et d’activités librement choisies ? »
– « Développez-vous des activités (jeux de coopération), des projets précis et concrets visant la cohésion sociale (respect de la différence, lutte contre les discriminations, maintien des liens intergénérationnels,…) dans lesquels vous avez identifiés des objectifs opérationnels et des indicateurs d’évaluation ? »
– « Pouvez-vous expliquer avec des exemples concrets la progression pédagogique entre diverses séances ? »
– « Les enfants souhaitant ne pas participer à certaines activités peuvent-ils bénéficier d’une activité plus adaptée à leur rythme ? »
– « L’évaluation est-elle suffisante pour rendre compte du travail pédagogique réalisé ? des progressions (techniques, comportementales…) faites par les enfants ? des besoins réels des enfants ? »
Faut-il mettre en gras les autres mots un peu étranges comme “imposées”, “indicateurs d’évaluation”, “progression pédagogique” ? 😀
Et ne me dites pas que c’est une exception… Il existe des exemples à foison sur la toile de la démarche qualité appliquée aux loisirs des enfants dans différents départements sous l’égide des DDCS-PP et des fédérations. Maintenant, vous allez pouvoir me dire d’où vient cette démarche qualité et en quoi elle participe à la transformation du sens de la notion de projet.
C’est dit franco de port 😆 mais je suis d’accord.