Oups. Erreur. Un modo peut supprimer ?
edophoenix a écrit :
Hello !Alors… Je n’ai pas lu les 12 pages de discussions, j’avoue, par ma honteusement gigantesque fainéantise. MAIS j’ai lu les premières et les dernières pages.
Et j’ai trouvé ça cool, cette discussion !
Mauvais point pour toi. 😀
Tout ça pour dire que vais faire le perturbateur. Histoire de compliquer certaines choses.
La notion de loisir et celle d’éducation, c’est irréalisable, c’est incompatible. On nous demande des objectifs éducatifs, donc on doit en donner, mais le problème, c’est qu’il y a des choses qui sont inconciliables.
Manque de pot, je dirai qu’ils sont conciliables selon certaines conditions. L’éducation admet plusieurs “formes” qui peut être plus ou moins formelles. Le loisir reste un espace “à formaliser” par les concernés.
La difficulté, pour beaucoup d’entre nous, est de pouvoir penser que des enfants puissent formaliser leur temps de loisir à leur convenance. Au-delà de choisir parmi des propositions, il s’agirait de pouvoir décider.
Effectivement, cette logique méthodologique de projet amenant un projet éducatif dont découle un projet pédagogique puis un projet d’animation et des projets d’activités… Nous en venons à oublier la question de loisir qui devient un temps formalisé par tout un tas de projets.
Finalement, de quoi décident les enfants ? Plus grand chose… 😀
L’apprentissage par le jeu, c’est quelque chose de trop intime pour que l’animateur impose des objectifs à l’enfant : on ne doit pas s’en mêler. On n’a le droit que de rassembler les conditions nécessaires à l’épanouissement de l’enfant dans le loisir, c’est tout !
(tiens, ça, j’ai envie de le souligner tout-à-coup… dont acte.)
Cette souffre de quelques approximations. À la première lecture, on pourrait se dire que laisser jouer suffirait. Et Syzif nous tomberait dessus avec le laisser-faire et le laxisme soixanteuhuitard…
On se mêle forcément du jeu des enfants par le simple fait d’aménager un espace pour jouer en mettant à disposition du matériel ou des personnes… Il s’agira bien de conditions particulières, venant de l’adulte, qui permettront que cet espace de jeu ‘vive’.
Et les actions de l’adulte seront toutes aussi importantes pour que cet espace de jeu perdure, continue à vivre.
Dit autrement, il ne s’agit pas de quitter un extrème éducatif pour en rejoindre un autre. Simplement, c’est la posture de l’adulte qui change.
Toujours est-il que là… Comment dire ?
Juste, tu confonds animation et éducation. L’objection d’un animateur, c’est pas de remplir la cervelle des mômes jusqu’à la faire éclater sous le poids de prises de consciences civiques et de connaissances gargantuesques.
L’animation et l’éducation comme je l’ai déjà remarqué plus haut, ce n’est pas la même chose, et le rôle d’un animateur, ce n’est pas celui d’un professeur des écoles (puisque maintenant, “instituteur”, c’est dépassé… Ca ne me rajeunit pas ça, lol !)
Nous en revenons à ma remarque initiale. C’est bien une question de forme. La forme éducative des animateurs n’est pas celle des enseignants. Ils n’ont pas les mêmes pratiques ni les mêmes objectifs.
Mais comment penser le contraire quand on connaît l’histoire de l’animation et de sa construction très proche de l’école avec un paquet d’instituteurs ? Surtout quand on retrouve des animateurs en classe découverte… On ne peut pas lui jeter la pierre. 😀
L’objectif d’une animation, si c’est éducatif, c’est que quelque part, on a raté quelque chose. L’objectif d’une animation, c’est que les gamins s’amusent ensemble, c’est tout. Ils sont en vacances, je veux dire.
Objection ! Combien d’animateurs considèrent que “faire une activité pour une activité” ou “jouer pour jouer” ne sert strictement à rien : ce n’est pas de l’animation ? Dénoncez-vous ! 😀
Et je ne parle pas des formateurs (même ceux de 70 balais) qui entraînent les joyeux stagiaires à préparer et mener des projets d’activité…
“s’ils ont appris quelque chose tant mieux, mais ce n’est pas ma priorité”.
Là, on rentre dans autre chose. Autant, nous pouvons souhaiter ne pas faire “d’éducatif” autant, nous ne pouvons pas nier que les enfants apprennent quelque chose quand ils sont en vacances !
C’est là tout le paradoxe, savoureux, de l’éducation. Une situation prévue comme éducative (par un adulte) peut n’avoir aucun effet éducatif (sur les enfants) et une situation non prévue comme éducative (par les adultes) peut avoir des effets éducatifs (sur les enfants).
Son corollaire étant que seul un individu peut (décider d’) apprendre et on peut (difficilement) obliger quelqu’un à apprendre.
Alors… pourquoi s’emmerder avec des objectifs qu’il faudra évaluer alors que la fonction première du loisir n’est pas éducative ? Pourquoi devons-nous le rendre éducatif alors… que peut-être, les enfants apprennent plein de choses sans qu’on l’ait prévu ? Pourquoi devons-nous nous centrer (et centrer les enfants) sur des objectifs alors qu’on risque d’occulter le reste en forçant certains traits qui risquent de ne pas avoir d’impacts ? Compliqué… 😀
J’en reviens aux questions, marquantes (du moins qui m’ont marqué) de michmuch : quelle éducation dans les ACM ? À quoi éduquons-nous et pour quels apprentissages ? Qu’apprennent les enfants dans les ACM ?
Il s’agit donc bien de projets politiques (n’en déplaise à xav43) sur ce que nous souhaitons faire dans les ACM.
(et je vous invite à lire Jouer/Apprendre de G. Brougère qui éclaire ces questions)
J’ai oublié : à propos de “projets”.
J’aime bien les projets quand même. Mais pas n’importe lesquels, et pas à tous bouts de champs !
Le truc que j’aimerai bien voir un peu plus, dans ‘animation, ce serait qu’on demande au môme : “Et toi, c’est quoi ton projet, qu’on le réalise”, plutôt que de lui imposer ceux de nos directeurs de camps ou ceux de l’administration.
PArce que réaliser leurs envies et leurs rêves (du moins dans la mesure du possible), c’est plus important que de les transformer en exutoire de nos projets u de ceux de l’Etat pour en faire de parfait petits français sortis du moule, de bons moutons consommateurs… Et ça me rappelle tout-à-coup furieusement la prophétie de Tocqueville qui avait bien raison !
Afin qu’ils repartent, avec – et en plus – de leurs bons souvenirs, de meilleures attitudes, connaissances et compétences. C’est la travail du suivi éducatif, qui se fait à travers les projets d’animation.
Je reste intimement persuadé que si l’on souhaite des meilleurs attitudes, connaissances et compétences au travers de projets d’animation, cela ira toujours à l’encontre de la liberté de l’enfant dans ses loisirs. Car si l’on attend quelque chose chez un enfant lui ne voudra peut être pas le donner et si on va chercher des subterfuges pour y arriver quand même il s’agit pour moi d’un schéma scolaire. Il s’agit de faire rentrer les enfants dans un moule (tes critères). Je rejoins Solleana pour la notion de dressage.
Hello !
Alors… Je n’ai pas lu les 12 pages de discussions, j’avoue, par ma honteusement gigantesque fainéantise. MAIS j’ai lu les premières et les dernières pages.
Et j’ai trouvé ça cool, cette discussion !
(…) “ Trop de volontés éducatives… Ou plutôt des intentions éducatives portées par des adultes qui ne voient plus les acm que comme des lieux d’éducation mais plus de loisirs, de plaisirs, de vivre ensemble…”
En fait, je ne vois pas de quels types de centres on parle. Occasionnels ? Socioculturels ? … C’est une chose. Et quand bien même : j’ai plutôt l’impression que les objectifs éducatifs manquent globalement. Ou alors, si effectivement ils ne manquent pas mais surabondent, j’ai l’impression qu’il ne s’agit plus que de blablabla irréalisés sur le terrain. Bref, des idées sur un projet qui se vend bien aux subventionneurs (cf. F. Lepage à ce sujet). Mais de toutes façons, sur le terrain, il n’y a pas de plus ou de mieux.
Évidemment qu’il s’agit de blabla ; j’ose dire encore heureux !
La notion de loisir et celle d’éducation, c’est irréalisable, c’est incompatible. On nous demande des objectifs éducatifs, donc on doit en donner, mais le problème, c’est qu’il y a des choses qui sont inconciliables.
Je veux dire : bien sûr que l’enfant apprend en jouant, et que l’animateur peut lui apporter des p’tits trucs, par exemple lui apprendre à allumer un feu de camp en prenant les mesures nécessaires pour éviter de ficher un incendie. MAIS ce genre de truc échappe quand même à ce que l’administration attend comme transmission de valeurs.
Tu sais, en fait, avant de “rencontrer” Moilapa sur ce forum, je pensais comme toi “projet éducatif”, “objectifs pédas”…
L’apprentissage par le jeu, c’est quelque chose de trop intime pour que l’animateur impose des objectifs à l’enfant : on ne doit pas s’en mêler. On n’a le droit que de rassembler les conditions nécessaires à l’épanouissement de l’enfant dans le loisir, c’est tout !
(tiens, ça, j’ai envie de le souligner tout-à-coup… dont acte.)
Ensuite, dans les propos de xav43, je ne comprends pas l’antinomie éducation/loisirs. Avec la jeunesse, tous les moyens sont bons pour éduquer (façon de parler) et le loisir est le parti-pris du socioéducatif.
Je reprends les termes que j’emploie ailleurs pour décrire ma démarche. Il me faut bien un projet pour ça :
“Je ne cherche pas à “faire impacter” quelque chose, mais je cherche à “avoir un impact”, un impact éducatif. De même pour le suivi, il s’agit d’un suivi éducatif. Bien entendu, “je le fais bien sur, en étant attentif à tout les enfants, le bien-être, l’égalité, la sécurité, l’affectif…” mais à l’éducation aussi, qui est l’objectif de tout le processus, et je prends réellement garde aux jeunes, pour aller au-delà.
Alors ma définition de l’éducation, à partir de laquelle j’agis, est la suivante : “ensemble du dispositif (valeurs, structures, espace-temps, moyens, pédagogies, personnes) œuvrant pour les jeunes d’une société donnée, à la prise en compte et l’acquisition d’attitudes, connaissances et compétences (ou savoir-être, savoirs et savoir-faire) favorables à leur développement, jusqu’à insertion sociale et professionnelle.”
L’éducation, pour moi, englobe l’enseignement, le professorat, l’apprentissage, le compagnonnage, la transmission par le jeu et l’imaginaire propre à l’animation, etc.
Donc, si tu parles d’impact éducatif, il faut constater la prise en compte et l’acquisition d’attitudes, connaissances et compétences. Cela signifie qu’au début d’un séjour, on enregistre les constats, puis à la fin du séjour. Pour savoir si nous avons bien joué (c’est le cas de le dire !). Si, au moins dans le contexte du séjour, les jeunes ont développé leur bagage personnel à différents niveaux. Afin qu’ils repartent, avec – et en plus – de leurs bons souvenirs, de meilleures attitudes, connaissances et compétences. C’est la travail du suivi éducatif, qui se fait à travers les projets d’animation.
Alors bien sûr, cela pose plein de questions pour savoir, surtout, ce que sont de “meilleures attitudes”, et moi-même cette expression m’effraie, tant elle évoque l’Éducation Nationale et sa niaiserie comportementaliste. Une “meilleure attitude” dépend d’une part de tes valeurs éducatives (les miennes sont le respect – à tous les niveaux – et le service) mais aussi des savoir-être constatés chez le jeune, et dont tu peux constater une amélioration (par exemple, un jeune chez qui tu constates une capacité à prendre en compte les autres et à les aider positivement, bref un altruisme, mais que cet altruisme lui pèse, car il manque de reconnaissance de la part de ses pairs, etc. ; tu auras amélioré son attitude, si à la fin du séjour il a appris à prendre soin de lui, à ne pas se laisser bouffer par son altruisme, tout en préservant cet altruisme au plan solidarité).
Voilà. C’est ma vision de l’éducation, de l’impact éducatif, du suivi éducatif. Évidemment, le plus compliqué, c’est un suivi adéquat, qui ait un impact. C’est-à-dire que les blablas et les laisser-faire, ici, valent zéro. Par contre, qu’on laisse faire dans le cadre de ce suivi, est tout à fait possible. Ce qu’il faut, c’est que ce soit adapté. Or, là, on est sur le terrain, avec une infinité de possibilités.”
Alors, premier truc que je n’ai pas compris : tu dis “ne pas chercher à faire impacter mais avoir un impact”…
Je ne sais pas… ce que tu cherches à expliquer, mais je ne comprends absolument pas… J’ai l’impression que tu te contredis. impacter…impact….
Ouais, bon, je vais pas me surchauffer ma cervelle (elle est plus limitée que je voudrais le faire croire, je l’avoue !)
Toujours est-il que là… Comment dire ?
Juste, tu confonds animation et éducation. L’objection d’un animateur, c’est pas de remplir la cervelle des mômes jusqu’à la faire éclater sous le poids de prises de consciences civiques et de connaissances gargantuesques.
L’animation et l’éducation comme je l’ai déjà remarqué plus haut, ce n’est pas la même chose, et le rôle d’un animateur, ce n’est pas celui d’un professeur des écoles (puisque maintenant, “instituteur”, c’est dépassé… Ca ne me rajeunit pas ça, lol !)
L’objectif d’une animation, si c’est éducatif, c’est que quelque part, on a raté quelque chose. L’objectif d’une animation, c’est que les gamins s’amusent ensemble, c’est tout. Ils sont en vacances, je veux dire. (ou alors, si pas en vacances, ils sont dans un centre de loisirs, ou alors dans un CLAE)
…On n’a pas à chercher à leur fourrer des éducations dans le crâne. En fait, je dirais exactement comme Hanu :
“s’ils ont appris quelque chose tant mieux, mais ce n’est pas ma priorité”.
Alors voilà : ce qui me fait plus peur que tout, c’est que tu vas carrément jusqu’à parler de “suivi“. Et là, j’ai l’impression de retourner en 1984, mais pas le nôtre, celui d’Orwell, celui du “Big Brother is watching you !”
Enfin, quoi, les mômes ils sont là pour se détendre, on nous les confie pour ça, et toi, tu vas mettre en place des évaluations des mômes, et est-ce qu’ils ont progressé depuis le mois dernier, avec notes et graphique à l’appui, juste pour te rassurer de constater que c’est bon, le message est passé, ils ont appris ce que tu voulais qu’ils apprennent ?
(bon là, je vais une pause… je m’excuse, parce que je m’emporte, et désolé si je parais agressif… Ca vient sûrement du fait que moi aussi j’ai été comme ça, quelle horreur ! et donc, surtout, je ne voudrais pas que tu te sentes agressé ou quoi, c’est pas mon intention.)
Bon, enfin, voilà, pour conclure, juste que je trouve très dommageable que les enfants soient “suivis” (=”évalués”) alors qu’ils sont censés être en temps de loisir, et non en salle de classe. C’est normal que l’enfant soit évalué à l’école, c’est son propre intéêt qu’on se rende compte s’il a bien intégré les savoirs et savoirs-faire ou s’il faut les lui ré-expliquer.
Mais pas quand il est en centre de loisirs.
Il est pas là pour ça.
Le seule suivi auquel l’animateur aie moralement droit, c’est le sien, et la seule évaluation possible, c’est de demander aux enfants s’ils ont bien aimé l’acti’ et ce qu’ils aimeraient améliorer la prochaine fois.
Le reste, c’est de la bureaucratie. 😉
Donc ce n’est pas du chantage, personnellement je me fais descendre parfois pour des idées que j’ai juste mal exprimées. Ce n’est pas ton cas apparemment.
Je rejoins entièrement Solleana!
(…)ce que sont de “meilleures attitudes”, et moi-même cette expression m’effraie, tant elle évoque l’Éducation Nationale et sa niaiserie comportementaliste. Une “meilleure attitude” dépend d’une part de tes valeurs éducatives
Donc, pour que TU détermines que l’enfant a amélioré ses attitudes, compétences et comportement, tu choisis comme critère TES valeurs éducatives.
Si l’enfant n’est pas d’accord avec tes valeurs, il ne s’améliorera pas (enfin, selon toi… le fait qu’il ait évolué avec d’autres enfants, ait appris des choses qui ne dépendent d’aucun adulte, appris à vivre la collectivité…c’est pas dans ton projet, on s’en fout), aura été dévalorisé sur le séjour parce que quand même voyons, tout le monde doit être d’accord avec TON projet. Je sais, j’exagère, ce sera probablement ton prochain argument, mais si je vais jusqu’au bout de ce que tu dis, on arrive là… en mode soft. En mode hard, on va à l’armée.
Ses envies, ses goûts, ses choix, sa personnalité, on s’en fout en fait.
Bah en fait, elle est là la critique formulée par pas mal de forumeurs sur ce fil (tu l’as lu?)…
Donc je recite Moilapa, post 69, comme je l’ai fait qq posts plus haut:
En perdant de vue l’idée première de toute animation (prendre du plaisir dans un temps commun, partagé), ces animateurs férus de “projetonyte”, ne créent plus ce partage, cet apprentissage du vivre ensemble. On se focalise dans ces projets sur des buts arbitrairement choisis en amont, bien souvent loin de ce qu’est un enfant, ce qu’est la réalité des enfants. On en oublie ce qui se joue entre les personnes (ici enfants) dans le seul fait d’être ensemble dans un même lieu, un même temps.
J’avais posé quelques questions la dernière fois mais je ne suis pas sûre que ce soit le moment de les upper, on verra plus tard.
Bon le problème avec Xav c’est qu’il n’y a que lui qui se comprend alors à force ça va être compliqué.
Sinon Sizi ce dont tu parles, c’est pas un projet d’éducation, c’est un projet de dressage. C’est marrant qu’à aucun moment ta définition de l’éducation ne comprend les mots liberté, critique qui permettent justement de ne pas former des individus “adaptés” mais des individus singuliers…
8-° … il me semble avoir été clair ensuite.
Et puis c’est quoi ce chantage ?
Tu peux m’expliquer, avant que je m’enflamme, j’ai dû mal comprendre 😀
Afin qu’ils repartent, avec – et en plus – de leurs bons souvenirs, de meilleures attitudes, connaissances et compétences. […]
tu auras amélioré son attitude, si à la fin du séjour (…)
Améliorer l’attitude des enfants… C’est ça ton projet?
Tu peux m’expliquer, avant que je m’enflamme, j’ai dû mal comprendre 😀
Bon, j’étais assez d’accord avec xav43 tout à l’heure, donc d’une certaine façon je reprends à mon compte sa réponse à Shaaa. Par contre, j’ai les boules de lire : “bien souvent ( trop souvent), les projets pédagogiques et éducatifs sont blindes d’objectifs anti nomiques avec la notion de loisirs…
Trop de volontés éducatives… Ou plutôt des intentions éducatives portées par des adultes qui ne voient plus les acm que comme des lieux d’éducation mais plus de loisirs, de plaisirs, de vivre ensemble…”
En fait, je ne vois pas de quels types de centres on parle. Occasionnels ? Socioculturels ? … C’est une chose. Et quand bien même : j’ai plutôt l’impression que les objectifs éducatifs manquent globalement. Ou alors, si effectivement ils ne manquent pas mais surabondent, j’ai l’impression qu’il ne s’agit plus que de blablabla irréalisés sur le terrain. Bref, des idées sur un projet qui se vend bien aux subventionneurs (cf. F. Lepage à ce sujet). Mais de toutes façons, sur le terrain, il n’y a pas de plus ou de mieux.
Ensuite, dans les propos de xav43, je ne comprends pas l’antinomie éducation/loisirs. Avec la jeunesse, tous les moyens sont bons pour éduquer (façon de parler) et le loisir est le parti-pris du socioéducatif.
Je reprends les termes que j’emploie ailleurs pour décrire ma démarche. Il me faut bien un projet pour ça :
“Je ne cherche pas à “faire impacter” quelque chose, mais je cherche à “avoir un impact”, un impact éducatif. De même pour le suivi, il s’agit d’un suivi éducatif. Bien entendu, “je le fais bien sur, en étant attentif à tout les enfants, le bien-être, l’égalité, la sécurité, l’affectif…” mais à l’éducation aussi, qui est l’objectif de tout le processus, et je prends réellement garde aux jeunes, pour aller au-delà.
Alors ma définition de l’éducation, à partir de laquelle j’agis, est la suivante : “ensemble du dispositif (valeurs, structures, espace-temps, moyens, pédagogies, personnes) œuvrant pour les jeunes d’une société donnée, à la prise en compte et l’acquisition d’attitudes, connaissances et compétences (ou savoir-être, savoirs et savoir-faire) favorables à leur développement, jusqu’à insertion sociale et professionnelle.”
L’éducation, pour moi, englobe l’enseignement, le professorat, l’apprentissage, le compagnonnage, la transmission par le jeu et l’imaginaire propre à l’animation, etc.
Donc, si tu parles d’impact éducatif, il faut constater la prise en compte et l’acquisition d’attitudes, connaissances et compétences. Cela signifie qu’au début d’un séjour, on enregistre les constats, puis à la fin du séjour. Pour savoir si nous avons bien joué (c’est le cas de le dire !). Si, au moins dans le contexte du séjour, les jeunes ont développé leur bagage personnel à différents niveaux. Afin qu’ils repartent, avec – et en plus – de leurs bons souvenirs, de meilleures attitudes, connaissances et compétences. C’est la travail du suivi éducatif, qui se fait à travers les projets d’animation.
Alors bien sûr, cela pose plein de questions pour savoir, surtout, ce que sont de “meilleures attitudes”, et moi-même cette expression m’effraie, tant elle évoque l’Éducation Nationale et sa niaiserie comportementaliste. Une “meilleure attitude” dépend d’une part de tes valeurs éducatives (les miennes sont le respect – à tous les niveaux – et le service) mais aussi des savoir-être constatés chez le jeune, et dont tu peux constater une amélioration (par exemple, un jeune chez qui tu constates une capacité à prendre en compte les autres et à les aider positivement, bref un altruisme, mais que cet altruisme lui pèse, car il manque de reconnaissance de la part de ses pairs, etc. ; tu auras amélioré son attitude, si à la fin du séjour il a appris à prendre soin de lui, à ne pas se laisser bouffer par son altruisme, tout en préservant cet altruisme au plan solidarité).
Voilà. C’est ma vision de l’éducation, de l’impact éducatif, du suivi éducatif. Évidemment, le plus compliqué, c’est un suivi adéquat, qui ait un impact. C’est-à-dire que les blablas et les laisser-faire, ici, valent zéro. Par contre, qu’on laisse faire dans le cadre de ce suivi, est tout à fait possible. Ce qu’il faut, c’est que ce soit adapté. Or, là, on est sur le terrain, avec une infinité de possibilités.”
Shaaa,
je pense qu’ effectivement tu n’as pas compris le sens de mon propos, et je n’ai peut être pas été assez explicite dans mes formulations…
Mais quelques part tes propos rejoignent en partie les miens…
D’une part je n’ai en aucun cas caricaturé l’ intervention de Lepage, je disais simplement que contrairement à ce qui était dis plus haut ( par bourricot me semble t il), il ne rejette pas la notion de projet dans son sens globale mais bien de prendre du recul sur ce que sont devenu certain projets ( voir un grand nombre !)…
La connotation politique politicienne que certains y voient ( sûrement a juste titre…!!!), et l’appuie ou la dénigre ( en caricaturant) selon leurs sensibilités, j’ y fait abstraction… ( capitalisme, anti capitalisme, gauchisme etc…)
je prend les notions de projet, de pédagogie dans leurs sens premier, propre, globale…
Oui une analyse, une critique, un recul sur ce que l’on met dans les projets est nécessaires…
D’accord avec toi, sur le fait que bien souvent ( trop souvent), les projets pédagogiques et éducatifs sont blindes d’objectifs anti nomiques avec la notion de loisirs…
Trop de volontés éducatives… Ou plutôt des intentions éducatives portées par des adultes qui ne voient plus les acm que comme des lieux d’éducation mais plus de loisirs, de plaisirs, de vivre ensemble…
Toi même tu parles de dérives…
Je voulais simplement appuyer le fait que le fait de penser à cela en amont de nos actions d’animation, penser la place de l’enfant… Etc… On est dans le projet… Évaluer ces actions et mesurer l’impact de notre action par rapport à nos volontés lies à ces simples objectifs … N’est ce pas être dans cette fameuse méthodologie de projet?
Ma réponse était plus dans le sens, que à mon sens, ( et la j’en reste persuadé), réduire le débat à pro projet/anti projet ( je reprend les termes exprimes plus haut…), n’a pas de sens réel car dans notre action nous sommes dans le projet ( la methodologie: méthode, reste un outil pour formaliser le projet, si besoin est… Notemment pour le retranscrire, pour mettre en mots nos volontés)…
Par contre débattre sur ce que sont les projets actuels sur les acm, sur leurs contenus, en faire l’analyse et la critique … Je suis d’accord… Tout à fait…
C’est pourquoi je ne comprend pas tes propos ci dessus, car je ne reconnais aucunement mes propos précédents….
Sorry!
C’est étrange, xav43, j’ai l’impression que ta position n’a pas bougé. 😀
À la lecture, on dirait (ce qui peut être faux) deux personnes qui se refusent d’entendre une critique du projet et de façon plus précise : des projets.
Il ne s’agit pas de rejeter en bloc cette notion de projet mais de bien comprendre qu’elle cache bien des choses et qu’elle n’est pas si simple et réductrice à une méthodologie. D’une part parce qu’elle est le fer de lance du “néo-management” et d’autre part parce qu’elle se traduit (bien malheureusement, à mon avis) en pédagogie par objectifs dont les dérives sont antinomiques avec le loisir.
Créer de l’échange, du débat, de la confrontation d’idées, questionner le courant dominant, ne pas y plonger tête baissée, prendre du recul par rapport à ses pratiques… Voila à quoi nous pousse F. Lepage et j’y vois plutôt une démarche d’éducation populaire.
Je n’ai pas eu l’impression qu’il souhaitait convaincre le plus du monde que le “projet c’est pas bien” mais, au moins, de ne pas voir que son côté universel “on fait tous des projets” presque incontournable “mais comment tu fais sans projet”.
Tout le monde le sait ici, le changement c’est pas facile (la preuve :-D), il a le mérite de créer le mouvement pour se questionner. Libre à vous de prendre son discours comme une caricature de l’anticapitalisme gauchiste pour ne pas l’entendre.
Je suis d’accord.
Just pour mettre un peu mon grain de sel…
Faut il lutter contre la notion de projet en tant que telle? Ou bien s’interroger ( et c’est plutôt comme ça que je comprend les propos de Lepage..), avoir une critique de ce que sont ces projets, de ce qu’ils sont devenu majoritairement dans les structures…
Comment concevoir un accueil de mineurs sans avoir une base de projet… Savoir d’où l’on part et ce que l’on veut faire de notre accueil en fonction de nos valeures, nos sensibilités…etc…
Projet= se projeter vers l’avenir… Partir d’une idée, d’une envie et la traduire en action…
Vouloir privilégier l’entre enfant, le relationnel, le prendre du plaisirs dans un temps de loisirs partage etc…. N’est t on pas dans une notion d’objectif s recherchés…. Et à partir de cela comment allons nous, animateurs,inscrirent nos actions pour aller dans ce sens ( la non action pouvant être dans ce cas considèrée comme une action…)
c’est là ou je ne suis pas les arguments des anti projets…
On parle ici à longueur de topic de l’enfant acteur, de la place de l’enfant, du droit pour l’enfant a ne rien faire etc…. On est en plein dans le projet…
Nos actions ne sont guidées que par nos objectifs, nos volontees…
Et pour aller plus loin, je dirais que si a aucun moment on évalue ce qui se passe, s’est passe… Comment faire pour savoir si notre pratique répond à nos volontés, nos objectifs…
La méthodologie de projet ce n’est ni plus ni moins que ça…!!!
Peut on donc être complètement anti projet dans les propos tout en étant congruent?
Je ne pense pas! Il faut simplement voir derrière la notion de projet, de méthodologie de projet autre chose que cette vision restreinte qui fait réagir les “anti projet”…
Je continue de regarder le spectacle jusqu’au bout, car il est intéressant en terme de témoignage et plein d’autres choses. Et je découvre qu’F. Lepage est à l’aise lors de certains moments quand même : pour s’indigner, pour moraliser, pour bon-sentimentaliser. Evidemment, on trouvera que le terme “moraliser” est trop fort, car on estimera avoir reclus la morale aux vieilleries, songeant qu’on est “libéré”, ou qu’être “de gauche” suffi, etc. surtout quand on “réfléchit” la société comme F. Lepage le fait. Et pourtant… à quel point il est moralisateur… et à l’aise dans la moralisation des faits…
Il ne se satisfait pas qu’un enfant ait du temps oisif, du temps de loisir.
8-° … Pour ça, il n’y a pas la maison ? La cours de récréation ? Rendre visite aux copains ? …
Moi je l’aime cette notion de projet, je la chéris, je la trouve sublime. Et je ne suis pas de droite. J’aime aussi que le jeune acquiert des valeurs, connaissances et compétences ; j’aime que mes objectifs pédagogiques soient atteints ; j’aime constater un résultat, car c’est le signe d’un bon boulot. Évidemment, à travers du ludique, de la joie, de la motivation, de l’enjouement. Je ne suis pas de droite, ni capitaliste, ni entrepreneurial. Mais j’aime entreprendre un séjour. Ou, si vous préférez, prendre l’initiative d’éduquer. C’est bien l’esprit d’entreprise, d’initiative, non ? … C’est sûr, la notion est rattachée à la droite. Au productivisme. Mais voilà, je ne suis pas productiviste. Il ne s’agit pas de vouloir du résultat “à tout prix”, du rendement, du profit… mais il s’agit de vouloir des résultats pour pouvoir évaluer la pertinence d’une démarche éducative. Et ne pas se quitter sur un “c’était sympa, c’était bien” sans possibilité de comprendre pourquoi ça a été bien et sympa. Car, comprenant pourquoi ça l’a été, on dispose des moyens de remettre en place les conditions, les démarches et les attitudes d’une “plus-value humaine” (plus-value, encore un vocabulaire connoté rendement… mais valable en terme de valeur humaine). Etc.
F. Lepage tient un discours qui fait réfléchir. Tant mieux. Mais alors, qu’est-ce qu’il est mal dans sa peau ! Il n’a pas quitté son “identité” de “clown danseuse” en changeant de domaine… Regardez-le se positionner sur scène. Il n’est même pas à l’aise dans son spectacle, et doit inventer une catégorie bâtarde de “conférence gesticulée” pour légitimer son intervention. Bref. Il fait rire, il faut réfléchir.
Pour te répondre Cloug,
Le terme de projet est bien combattu par Lepage, il n’y a pas maldonne. Disons qu’il faut l’associer à la notion de culture : le travail socioculturel. Il explique que le socioculturel remplace le politique. Donc grossomodo que l’animateur travaille à faire accepter le système par le défavorisé et non pas à lui expliquer les raisons de son exploitation (cela qui relève d’une éducation populaire). L’arme sémantique c’est le projet, notion hyper positive contre laquelle il s’avère difficile de lutter. la connotation hyperpositive du mot projet pousse à la démultiplication de la méthodo de projet dans les accueils de proximité, puis les foyers, puis les colos, puis les cours de récréation gérées maintenant par du sociocu : le clae.
Le projet a comme fondement une demande de rendement. Il ne se satisfait pas qu’un enfant joue. Il faut que l’enfant produise quelque chose en jouant, de la solidarité, de l’esprit d’équipe, de l’acceptation des règles et tout plein de trucs débiles.
Il ne se satisfait pas qu’un enfant ait du temps oisif, du temps de loisir. L’enfant doit être responsable, autonome, apprenant, citoyen, écologique, respectueux, autorisé, tolérant, etc…. En fait, la démarche de projet prépare l’enfant à son avenir : consommateur citoyen écolo.
Bonjour,
Je venais sur ce forum poser qq questions suite à une interview de F. Lepage (http://www.youtube.com/watch?v=9jVeTtX_zlE&feature=related)(pour la deuxième partie de l’interview)…
Je tombe donc sur ce post qui m’a beaucoup intéressée mais qui me fait réagir à plusieurs niveaux. J’espère ne pas être dans la répétition ou la redondance sinon personne ne voudra répondre 😀
J’espère aussi que ce ne sera pas trop le bordel ce que je vais écrire, je vous livre mes réflexions dans l’ordre où elles sont venues sans trop les organiser.
Tout d’abord, sur la notion de projet…
Lepage parle de la notion de projet, en disant qu’il faut la déconstruire. C’est aussi dans le cadre d’un atelier de désintoxication de la langue de bois, que j’ai suivi il y a deux ans. Je vous renvoie pour cela à la vidéo ou au premier post du fil de Bourricot… et il y a une autre vidéo encore… qui est à propos de mots que nous utilisons tous à un moment ou à un autre: http://www.youtube.com/watch?v=oNJo-E4MEk8
La première fois que je l’ai entendu parler de la notion de projet en termes négatifs, j’ai été perturbée. Car c’est une notion à laquelle je crois, j’ai eu d’ailleurs quelque échanges avec certains d’entre vous dans ce forum.
Sur ce fil, pour simplifier, il y a deux grandes catégories les anti projets et les pro-projets. Je ne refais pas l’argumentaire hein mais je ne perçois pas forcément en quoi c’est inconciliable, comme le dit XXYZ… Tout dépend en effet des objectifs et de la manière dont c’est mis en place, je suis toujours d’accord.
Mais je ne pense pas que ce soit de ça dont parle F. Lepage et c’est sur ça que j’ai des questions à poser.
F. Lepage n’est pas contre le projet en soi mais la langue de bois qui pousse à mettre des mots positifs pour ne plus les combattre. Les mots façonnent notre pensée (Orwell, 1984) ex: on ne parle plus en colo d’enfants ou de colons mais de clients, c’est un exemple que je trouve révélateur et qui peut être mis en lien avec certains posts ici. Pour Lepage c’est aussi anticiper un résultat et influencer la réalité pour que ça colle aux résultats (après tout, c’est pour ça qu’on eu des sous, parce qu’on connaissait déjà ce qu’il allait en ressortir)…ou ne plus avoir envie de mener ce projet parce qu’en fait tout est déjà objectivé, anticipé, quantifié…
Ce n’est pas cette notion de projet là que je vois défendue par certains ici. Pourtant, elle est quand même présente, Moilapa le décrit bien.
J’ai appris au BAFA (par les CEMEA) à créer et mener un projet d’animation. J’ai été confrontée sur ce forum à une idée toute nouvelle pour moi (bon, je suis anim que depuis 4 ans mais quand même)…je réinsiste toute nouvelle: la notion de jeu libre, ne pas avoir de projets et d’objectifs… Je la mets en lien avec ce cycle de conf que j’ai suivi… Ma question est donc:
il faut se battre contre un langage positif, quelles formes doit on inventer pour résister à ce genre de choses?
Tu parles de l’animation comme d’un truc simplissime moilapa, je ne suis pas d’accord avec toi. J’ai besoin d’outils, d’apports théoriques ou pratiques pour démarrer une réflexion personnelle, pour me remettre en question…la méthodologie de projet en est un… que tu rejettes et effectivement je suis sensible à tes arguments (le fait de construire ses propres outils, avec l’expé…) mais les animateurs que tu fusilles à tout va…que leur proposes tu?
Je ne suis pas sûre qu’ils soient tous ”embrigadés” dans cette méthodo de projet. Pour certains, c’est même le contraire. Il n’y a aucune réflexion ni recul sur ce qu’ils peuvent amener. Je pense au jeune stagiaire avec lequel j’ai pu travailler et qui s’est douché en mm temps que les garçons dans les douches collectives. Ou à un autre anim qui voulait que les jeux de confrontation soient valorisés en baffes qu’il faut donner au perdant…
Que mettre en place concrètement sur le terrain et/ou dans les formations comme outils pour déconstruire cette volonté de tout objectiver? Ou de tout projeter? jusqu’à en perdre du sens et se conforter dans une manière unique de faire, qui n’est pas la sienne propre? Après, de là, à rejeter toute notion de projet, je ne suis pas sûre mais c’est une réflexion personnelle en cours et je ne suis pas encore prête à me faire fusiller dans tous les sens sur ce forum 🙂
En perdant de vue l’idée première de toute animation (prendre du plaisir dans un temps commun, partagé), ces animateurs férus de “projetonyte”, ne créent plus ce partage, cet apprentissage du vivre ensemble. On se focalise dans ces projets sur des buts arbitrairement choisis en amont, bien souvent loin de ce qu’est un enfant, ce qu’est la réalité des enfants. On en oublie ce qui se joue entre les personnes (ici enfants) dans le seul fait d’être ensemble dans un même lieu, un même temps.
(Moilapa, post 69). Est-ce parce que les animateurs ne réfléchissent pas le projet de la ”bonne manière” ou est-ce parce que c’est quelque chose qui est intrinsèque au projet? Comment revenir à des projets qui ne seraient pas des freins au vivre ensemble? Analyse de pratique vient avec le temps, c’est ce que tu dis mais alors comment l’aborder?
J’ai l’impression de toucher du doigt un truc essentiel et donc en même temps que je passe à côté…mais voilà…on critique le projet dans son extrême, que pouvons nous proposer à côté?
Lapin relance le sujet d’une façon incongrue. Mais ce sujet mérite à bien des égards d’être relancé.
Une autre façon de parler de cette notion de projet est d’avoir une observation historique.
Il y a un lien, au minimum implicite, entre l’émergence de méthodologies de projet extrêmement précises ( évaluation, demande, action, subvention, objectifs, …etc) et des structures vidées de “vie”. (terme utilisé par solleana précédemment).
Le secteur des colos est encore à un moment charnière où cette voie n’est pas encore complètement empruntée. Et j’irai plus loin c’est qu’il y a une vraie frontière même. Entre des colos de conso très poussées où l’enfant a toute sa tranquillité pour vivre ses vacances à loisir. Où les supports d’activité, jusqu’à des débilités sans nom, ne restent que des supports mais où l’enfant a tout loisir à s’épanouir.
Il y a un autre secteur, les colos de pauvres, les colos municipales, où il n’y a pas ce fond d’activités à piocher. Et dans certaines d’entre elles effectivement on tombe dans un piège systémique de ces projets qui ne s’avouent qu’un seul but, faire accepter le système aux enfants. Ce qui est effarant, c’est que sur ces même séjours, on observe très peu de jeux, très peu de temps LIBRE. Tout est quelque part déjà finement calculé. Expliqué aussi par une peur de l’enfant qui s’avère un prédateur d’adultes, un prédateur d’autorité.
J’ai dû mal encore à expliquer ce ressenti, ce sentiment d’inabouti des beaucoup de projets (et je parle du second cas). Ce sentiment effectivement d’un calque adulte sur un monde d’enfants.
J’essaye de comprendre ce qui peut faire peur ou bloquer cette notion de projet ..
Cette methodologie ou cette notion qui rebute certains est précisément quelque chose qui n’est pas figé et qui se décline différemment d’une structure à l’autre. Si on n’en a pas le besoin on ne va pas la chercher..
Les objectifs ne sont évidemment pas les mêmes dans un CLAE ou dans un centre social, dans un club de vacances ou dans une maison de quartier.. la part du loisirs, la part de l’éducatif, la part de l’accompagnement social ne sont jamais les mêmes et fluctuent aussi en fonction de l’animateur lui même.
Peut être est-ce la raison pour laquelle certains acteurs de l’animation utilisent cette notion de projet et d’évaluation plus que d’autres et que certains la comprennent et d’autres non (car n’y voyant aucun intérêt dans leur structure ils ne la valorisent pas).
Qu’on l’utilise ou non, je reste persuadé que c’est extrêmement enrichissant de la comprendre (sans se la voir imposée bien sur). Ces outils seront utiles un jour.. peut être.. dans un autre fonctionnement..dans une autre organisation.
moilapa a écrit :
Ceux qui ont créé ce verbiage n’ont jamais été en capacité de faire de l’animation.
c’est pas faux … 🙂
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