DĂ©construction de la notion de “Projet”

  • Ce sujet contient 510 réponses, 35 participants et a Ă©tĂ© mis Ă  jour pour la derniĂšre fois par Simon, le il y a 9 annĂ©es et 3 mois.
20 sujets de 401 à 420 (sur un total de 511)
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  • #118663
    moilapa
      @moilapa

      Je suis d’accord que dans mon cas il y a une rĂ©flexion. Ne serait-ce que sur ma prĂ©sence sur un lieu d’accueil.

      Mais ce n’est pas forcĂ©ment un cas universel : il n’y a pas forcĂ©ment de but dĂ©fini au dĂ©part. C’est une consĂ©quence. Par exemple pour un animateur qui dĂ©bute dans l’animation et arrive dans un claĂ©.
      Un groupe d’enfants, un jeu… Aucun but rĂ©flĂ©chie au dĂ©part. Juste le fait d’ĂȘtre lĂ . Avec peut ĂȘtre des “inspirations” inconscientes, comme le fait de retrouver le “goĂ»t” d’un jeu qui avait tant plus enfant, retrouver une atmosphĂšre de complicitĂ© d’une cours d’Ă©cole jadis…
      Et c’est quelque chose de tout Ă  fait observable en animation. Des gens qui sont lĂ  sans but vis Ă  vis du public accueilli. Qui sont lĂ  parce que payĂ© par exemple.
      Ce qui n’est pas synonyme de non qualitĂ© d’intervention. Absolument pas.
      Qui un jour vont faire du foot avec les mioches, le lendemain amĂšne une corde Ă  sauter gĂ©ante oĂč qu’on peut sauter Ă  20, construisent des balles rebondissantes parce que Jessica a casser (sans faire exprĂšs) la boule rebondissante de son ex meilleure copine, et que demain je passerai juste la facture du matĂ©riel achetĂ© aujourd’hui Ă  mon dirlo caisse enregistreuse en lui disant deux mots sur pourquoi il doit sortir 20 euros pour rĂ©concillier deux copines que l’une va faire un cadeau.
      Ou qui juste foute la paix aux gamins qui crĂ©ent un entre-enfants, peut ĂȘtre seul intĂ©rĂȘt d’une cour de rĂ©crĂ©ation.

      Vivre ensemble n’est pas un but, c’est un fait. Nous sommes des animaux sociaux, nous vivons en passant d’un groupe Ă  un autre tout au long de la semaine, de la vie. Alors un claĂ©, pourquoi pas…

      Il n’y a pas forcĂ©ment de but dans le fait d’ĂȘtre, de vivre. Ce n’est qu’au fil du temps que l’on se donne des buts, comme de faire telles Ă©tudes, pour exercer Ă©ventuellement tel mĂ©tier. Mais ce but ne naĂźt qu’au fil de la scolaritĂ©, rarement au dĂ©but de la scolaritĂ©. Et ces buts peuvent changer en cours de route.
      C’est pourquoi je crois que parler de notion de projets Ă  des animateurs qui en sont encore Ă  dĂ©couvrir ce qu’est l’animation (le fait de jouer avec des mĂŽmes, organiser…) est une erreur. Viendra le temps plus tard d’intellectualiser (ou pas) Ă  partir de ses expĂ©riences. D’analyser. Mais d’abord prendre du plaisir Ă  faire de l’animation.
      il peut trĂšs bien arriver Ă  l’animation “parce que j’aime bien les enfants” ou “parce mon pĂšre connait le directeur de l’asoc'”, ou parce que c’Ă©tait prĂȘt de chez moi.” Il n’y a pas de but.

      Ou dans mon cas, en 86, parce ma prof de français chez qui je passais l’aprĂšs-midi, avait parmi ses amis un Ă©duc directeur d’une assoc’ qui organisait des colos pour des enfants de citĂ©s.
      Et qu’elle me chambrait un peu, en pensant Ă  comment je me dĂ©merderais avec ces mĂŽmes dans les pattes, moi qui faisait “tourner en bourrique” ses collĂ©gues prof, notamment femelles.

      On a pas besoin de but au dĂ©part. Le but il nait durant. Le but, c’est ce “durant”. Ce qu’il se passe entre individus, le temps partagĂ©.
      DerriĂšre chaque rencontre, il n’y a pas un but au dĂ©part. C’est le cas pour la vie. C’est pareille pour l’animation.

      Il y a deux semaines de vacances qui arrivent. Et aprĂšs, dĂ©jĂ  des propositions d’enfants Ă  mettre en forme, Ă  traduire, des envies aussi de ma part, mais surtout une feuille blanche : ni but, ni projet. Ils viendront sur le terrain, pendant peut ĂȘtre le premier matin oĂč je serais quand mĂȘme arrivĂ© avec une proposition, au matin, juste en ayant cette capacitĂ© d’Ă©coute et surtout de traduction de mots d’enfants, d’envies, en animation. (sans doute ce qui manque aujourd’hui aux animateurs)

      c’est mĂȘme un jeu : allez les enfants : parlez, dĂźtes des trucs…
      -Mais quoi comme trucs ?
      – Des trucs. Tout ce que vous voulez. Mais je vous dit pas pourquoi parce que ça va orienter vos rĂ©ponses ?
      – C’est quoi orienter ?
      – Une histoire de toto, tu veux dire ?
      – N’importe.
      – Caca ?
      – non. autre chose.
      Et pour le lendemain, une surprise de plus, pour eux, pour moi. A partir d’un simple mot : un grand jeu, une fabrication, une activitĂ©…
      Bien qu’on aurait pu faire un simili merde avec de la bouillasse…

      Quand je me suis prĂ©sentĂ© pour le poste sur ce claĂ©, j’ai dit “Je viens pour m’amuser”.

      Et c’est ce que je fais. Chaque jour. Chaque temps.
      que ce soit en mettant en vie des envies d’enfants (une cabane dans les arbres au milieu de la cour oĂč il faudrait monter avec une longue Ă©chelle, et une fois l’Ă©chelle remontĂ©e on serait seuls au monde; MĂȘme les maĂźtresses pourraient pas venir nous chercher, et on pourrait prendre des cahiers et on Ă©crirait des secrets) ou (la maĂźtresse nous a demandĂ© de faire une maison pour la gerbille de la classe)

      Alors oui, y a une raison Ă  ma prĂ©sence. Mais ça s’arrĂȘte lĂ  sur certaines animations : bin on va la faire votre maison. On va rĂ©flĂ©chir ensemble Ă  ce que l’on a besoin. Dites-moi ce que vous aimeriez qu’il y ait dans cette maison. Et comment elle serait d’abord votre maison, Ă  part les rideaux roses dans la chambre d’amis ?
      Un tour dans la salle du matos, et vogue la galĂšre : on fait au fur et Ă  mesure des envies.

      Il n’y a rien en apparance de dĂ©terminer ; mĂȘme pas l’idĂ©e d’aller au bout de la maison. Entre l’idĂ©e des enfants (ce qu’ils ont dans la tĂȘte) et la rĂ©alitĂ© de ce qui sera, il n’y a forcĂ©ment de rapport. Aucun des enfants n’aurait pensĂ© au plexyglace si il n’y avait pas eu ces grandes plaques qui nous cassaient les couilles dans la salle du matos’ et qui ne servaient Ă  rien, si la semaine prĂ©cĂ©dente des enfants n’avaient pas cassĂ© une table, et que les deux anim’ branleurs qui devaient l’amener Ă  la poubelle avaient fait leur boulot…

      #118674
      solleana
        @solleana

        On peut trĂšs bien partir sur une animation (un temps partagĂ©) sans but Ă©tabli au dĂ©part. Autre que de juste faire ensemble, se rassembler. C’est par exemple ce temps, cette rencontre, qui va crĂ©er Ă©ventuellement crĂ©er des buts, des pourquoi.

        Mais cela est encore et toujours un but… Le but c’est de passer du temps ensemble, vivre avec les gosses, partir de leurs dĂ©sirs voilĂ  bien des choses qui ont Ă©tĂ© qu’on le veuille ou non intellectualisĂ©es, conscientisĂ©es y compris Ă  une degrĂ© trĂšs poussĂ© par toi mĂȘme.
        Faire passer cela pour de l’absolu spontanĂ©isme, de l’immĂ©diatetĂ© totale est en fait un gros leurre! Il n’est pas besoin pour dĂ©fendre l’idĂ©e du “vivre” ou de “l’ĂȘtre avec” de supposer que tout cela n’a aucune genĂšse thĂ©orique. Cela reste un projet, une projection, un dĂ©sir, seulement un projet non cloisonnĂ©, segmentĂ© mais cela en et un. Je crois aussi que le mot d’ordre du “vivre” est Ă  la fois trĂšs simple et trĂšs complexe. TrĂšs simple parce qu’il ne s’agit que d’ĂȘtre lĂ , prĂ©sent avec les gosses en Ă©tant un adulte, ce qui implique ni autoritarisme, ni dĂ©magogie, ni rĂŽle Ă  tenir mais ĂȘtre soi. Or cet ĂȘtre soi me semble complexe Ă  atteindre parce que masquĂ© par tout un ensemble de thĂ©ories ou pseudo thĂ©ories fumeuses, mĂ©thodologies dĂ©biles, et par un tissu social qui favorise le narcissisme, le spectacle de soi et la mise en scĂšne de son identitĂ©.

        #118681
        moilapa
          @moilapa

          Nul besoin systĂ©matiquement de “pourquoi” au dĂ©part

          Il en va des thĂšmes comme de “l’idĂ©e de projet”.
          Si je peux donner du sens et de la cohĂ©sion Ă  mon action, a postĂ©riori, l’idĂ©e fondammentale de la “notion de projet” qu’il faut impĂ©rativement partir d’un pourquoi, n’a plus de sens.

          On peut trĂšs bien partir sur une animation (un temps partagĂ©) sans but Ă©tabli au dĂ©part. Autre que de juste faire ensemble, se rassembler. C’est par exemple ce temps, cette rencontre, qui va crĂ©er Ă©ventuellement crĂ©er des buts, des pourquoi.

          L’animation est quelque chose de simplissime qu’on a voulu intellectualiser, complexifier.
          Ceux qui ont crĂ©Ă© ce verbiage n’ont jamais Ă©tĂ© en capacitĂ© de faire de l’animation.
          Et ceux qui utilisent ce verbiage, ne sont pas en grande majoritĂ© en capacitĂ© de s’en servir (et de faire de l’animation aussi)

          #118926
          Shaaa
            @shaaa

            On est bien d’accord XXYYZZ. L’animateur doit ĂȘtre en mesure de, selon le groupe, l’enfant, le temps, l’espace, soit proposer, imposer, susciter, se concerter, consulter, nĂ©gocier, discuter, accompagner, laisser faire, impulser…

            Encore faut-il savoir que je puisse le faire et surtout comment le faire !

            Pour dire deux mots sur le projet-programme et comment je le perçois. A priori, dans un projet il y a :
            – une situation initiale, un contexte avec tout plein d’Ă©lĂ©ments ;
            – il en ressort des “problĂšmes”, une problĂ©matique, des constats ;
            – de part des valeurs, des conceptions, on veut rĂ©soudre, arriver Ă  une autre situation : la situation visĂ©e.

            Ceci, Ă  mon avis, correspond au projet-visĂ©e. Ensuite, on opĂ©rationnalise au travers de l’objectivation.
            – on pose des objectifs Ă lacon ;
            – on les planifie dans un Ă©chĂ©ancier ;
            – on liste les moyens utilisĂ©s, le budget allouĂ© ;
            – on communique, on valorise ;
            – on met en place ;
            – on Ă©value les rĂ©sultats.

            Voila ce que j’appellerai le projet-programme. Et l’un peut fonctionner sans l’autre. Sauf qu’il y en a un qui fait que dire “ya ka” et l’autre ne fait que “produire” car sans rĂ©flexions : aucun sens.

            Un peu comme un canard sans tĂȘte. 😀

            #118927
            XXYYZZ
              @xxyyzz

              Avé Solléana.
              Comme tu le dis je parle des personnes que je frĂ©quente dans le cadre des associations de l’Ă©ducation populaire et des colos en particulier.
              Quant Ă  ce qui se fait sur le terrain, oui les effets ne sont pas ce que j’espĂšre, malgrĂ© quelques satisfactions, mais les contraintes sont tellements grandes!
              La tribu des “YA KA” existe bien sur , mais ce n’est pas la plus efficace.

              #118929
              solleana
                @solleana

                Je pense que la majoritĂ© des personnes qui sĂ©vissent dans les ACM, CLAE, ou autres, essaient de lutter contre cette marchandisation des loisirs et de l’Ă©ducation, mais apres vient la question comment faire ? Quelle statĂ©gie ? Quel moyens ? Comment intĂ©grer toutes les contraintes ?

                On ne doit pas frĂ©quenter les mĂȘmes parce que je suis totalement convaincu du contraire et ce forum en est gĂ©nĂ©ralement la preuve!
                Ou alors ils parlent et disent lutter mais comme tu le dis il faut ensuite regarder ce qui se fait sur le terrain…

                #118933
                XXYYZZ
                  @xxyyzz

                  Shaaa a Ă©crit :
                  À partir de là, tu peux mettre en place ton projet-programme

                  Avé shaaa
                  Je vais essayer d’apporter ma contribution au dĂ©bat en sachant que je prĂ©fĂšre, de loin, partir du vĂ©cu de terrain plutĂŽt que de grande thĂ©orie.
                  Je trouve flou ce que tu appelle un projet programme.
                  Pour moi un projet n’est pas figĂ©, il peux et doit Ă©voluer en fonction des constats, du vĂ©cu, des problĂšmes rencontrĂ©s; (je me mĂ©fie d’un dirlo, anim ou autres Ă©ducateurs qui me dit qu’il ne rencontrent aucun problĂšmes.)
                  Si tu parles des activitĂ©s, il faut Ă  mon sens, laisser des plages libres dans le programme, pour rĂ©ajuster laisser des choix, refaire si c’est souhaitĂ©.
                  Si tu parles de l’organisation des repas, de la douche, “planifier chaque recoin de la colo” comme dit moilapa. Il est Ă©vident que cela est un frein, une entrave Ă  la libertĂ©, au choix de chacun et au dĂ©veloppement de l’esprit d’initiative des anims et des enfants. C’est le meilleur moyen d’avoir des “moutons”, ce que la plupart d’entre nous ne veulent pas.
                  Par contre si ce projet est fait par l’Ă©quipe, s’il n’est pas figĂ© et si la place est laissĂ©, Ă  l’Ă©volution aux imprĂ©vus, la c’est autre chose. Evidemment ( comme le dit Moilapa) c’est plus difficile, moins sĂ©curisant pour les adultes.

                  Entre parenthĂšse le fait d’imposer un thĂšme est aussi un facteur de contraine, sauf cas trĂ©s particuliers.
                  Pour caricaturer rapidement, il coexiste deux visĂ©es de l’Ă©ducation et de son rĂŽle (qui ne sont pas forcĂ©ment opposĂ©es) :
                  – la personnalisation qui a pour but de dĂ©velopper au maximum les potentialitĂ©s intrinsĂšques-internes des Ă©duquĂ©s. Action qui se fait principalement en accompagnant et en permettant aux Ă©duquĂ©s d’ĂȘtre actif-acteur-auteur (parce qu’ils ont en eux les moyens) de leurs Ă©ducations.

                  Le role de l’Ă©ducateur n’est-il pas, aussi, de donner les moyens d’ĂȘtre acteur Ă  ceux qui n’ont pas ces moyens ?
                  Personnellement je pense que oui.

                  Dans le cas que tu cites je dirais que l’adulte est un partenaire. l’enfant est coauteur de son Ă©ducation
                  L’adulte monte en voiture avec l’enfant et fait un bout de chemin en sa compagnie.


                  la socialisation qui vise l’adaptation des Ă©duquĂ©s aux normes sociales qu’ils y adhĂšrent ou non.

                  Dans ce cas lĂ  ,je dirais que l’adulte est un modĂšle.
                  L’Ă©ducation a pour fonction de transmettre des modĂšles sociaux Ă  l’image de la sociĂ©tĂ© actuelle. L’adulte indique les directions Ă  prendre, les voies Ă  empruntet ou Ă  Ă©viter.

                  Bon. Dit comme ça, c’est un peu simpliste. Entre ces deux visĂ©es, il y a tout plein de nuances

                  L’adulte peut aussi ĂȘtre un repĂšre ou un rĂ©fĂ©rent. Il aide l’enfant Ă  dĂ©couvrir ses itinĂ©raires, Ă  mieux se connaĂźtre. Il part des dĂ©sirs de l’enfant.
                  Pour reprendre l’exemple du trajet en voiture, l’adulte donne un plan , une boussole et un ensemble d’Ă©lement qui permettre au jeune de retrouver son chemin. Mais il reste celui qui sait.

                  C’est lĂ  oĂč l’animateur (ni parent, ni prof, ni Ă©ducateur) doit aussi se questionner sur ce qu’est les vacances. Un temps libĂ©rĂ© de toute contrainte ou un temps Ă©ducativo-scolaire ? Encore un lot de choix Ă  faire.

                  Si j’enlĂšve le mot scolaire, je dirais que les deux ont leur places. Il ne s’agit pas d’opposer les aspects ludiques et les aspects Ă©ducatifs puisque les deux sont prĂ©sents. Dans les m^mes activitĂ©s ou dans des activitĂ©s diffĂ©rentes, avec des degrĂ©s bien sur.

                  Est-ce que l’animateur doit proposer, imposer, susciter, se concerter, les activitĂ©s avec les enfants ? Quelle place Ă  mon dĂ©sir d’Ă©ducateur et le dĂ©sir de l’enfant ? NĂ©gociation, pas de discussion ou totale libertĂ© ?

                  A mon, sens tout cela Ă  sa place. Il s’agit simplement, qu’un seul des Ă©lĂ©ments que tu Ă©voques ne prennent pas toute la place.n

                  .
                  Et quand le “nouvel esprit de capitalisme” s’approprie le projet et qu’en parallĂšle la marchandisation des loisirs est plus qu’avancĂ©e…

                  Oui c’est vrai et malheureusement de plus en plus. Je pense que la majoritĂ© des personnes qui sĂ©vissent dans les ACM, CLAE, ou autres, essaient de lutter contre cete marchandisation des loisirs et de l’Ă©ducation, mais apres vient la question comment faire ? Quelle statĂ©gie ? Quel moyens ? Comment intĂ©grer toutes les contraintes ?
                  J’ai bien quelques idĂ©es, mais pas de propositions miracles.

                  #118934
                  Shaaa
                    @shaaa

                    Entre le dire et le faire, il y a beaucoup d’Ă©carts. Et ce n’est pas le projet (Ă©ducatif ou pĂ©dagogique) Ă©crit qui garantit les pratiques des animateurs, on est bien d’accord.

                    Cette production a Ă©tĂ© induite par la mĂ©thodologie de projet parce qu’elle permet de dire “t’as vu, j’ai fait un truc” et de se sentir utile alors qu’on a aucune obligation de rĂ©sultat. Par lĂ  mĂȘme, cette production va ĂȘtre aurĂ©olĂ©e par des objectifs prĂ©sumĂ©s Ă©ducatifs-pĂ©dagogiques-opĂ©rationnels-intermĂ©diaires (ou alacon d’un projet-programme) parce qu’on fait de l’Ă©ducation populaire, quand mĂȘme.

                    Dans ce que j’exposais plus haut, c’Ă©tait l’idĂ©e que nos actions, nos pratiques sont toujours liĂ©es Ă  des valeurs et une certaine conception de l’Ă©ducation, des loisirs, de l’enfant, de l’animation… mais que ce n’est pas toujours conscientisĂ© (on a oubliĂ© le projet-visĂ©e).

                    Je ne suis pas sĂ»r que l’animateur lambda qui fait son (superbe) projet-programme qu’on a pu lui refiler prĂ©-conçu ait conscience de ce qu’il met en application. Et je crois que pour changer ces pratiques, il faut que ces animateurs puissent rencontrer et voir Ă  l’Ɠuvre d’autres pratiques.

                    Entre le dire et le faire, c’est lĂ  qu’intervient la pĂ©dagogie et lĂ  oĂč ça se complique pour beaucoup d’animateurs, je crois, dans la mesure oĂč ils n’ont pas la reprĂ©sentation de façons de faire diverses et variĂ©es. Ils ont souvent un modĂšle : celui du technicien-spĂ©cialiste qui va (faire) produire avec les enfants un objet quelconque pour justifier sa prĂ©sence-compĂ©tence-son mĂ©tier.

                    Aujourd’hui, je crois que peu d’animateurs sont en mesure d’expliciter leurs pratiques : montrer le lien entre leurs conceptions et ce qu’ils font.
                    (ou en général, ils sont vieux et barbus et ils écrivent des bouquins hors de prix qui ne font pas tout)

                    Et j’ai peu rencontrĂ© d’animateurs en mesure d’expliquer leur fonction d’accompagnement qui se fout du rĂ©sultat et prend le temps de vivre les dĂ©cisions d’expĂ©rimentations des mĂŽmes.

                    #118949
                    moilapa
                      @moilapa

                      Tout dĂ©pend du projet-visĂ©e qui correspond Ă  une certaine philosophie, des valeurs, une conception de l’Ă©ducation, de l’enfant, etc.
                      À partir de lĂ , tu peux mettre en place ton projet-programme sinon ça devient insensĂ©.

                      Pas forcĂ©ment. Et mĂȘme “au contraire” vis Ă  vis de ce qui se fait aujourd’hui massivement dans l’animation socio-culturelle. Non seulement parce que l’existence de cette rĂ©flexion en amont sur des valeurs, des concepts, des grands idĂ©es humanistes n’empĂȘchent Ă  rien le vide actuel de l’animation, de ce qui est proposĂ© jour aprĂšs jour. Parce que cette pensĂ©e en amont n’empĂȘche en rien la rĂ©alitĂ© de la confrontation animateurs-enfants parfois Ă  des annĂ©es lumiĂšres de ces grands idĂ©es premiĂšres, Ă  commencer par le respect de la personne (enfants…)
                      Et que les animateurs sont bels et bien ceux qui font vivre ces projets, ce qui sont au plus proche de la rĂ©alitĂ© de ces projets, qui les mettent en vie. Alors mĂȘme qu’ils sont exclus de toutes rĂ©flexions en amont.
                      Aucun projet Ă©crit quelque qu’il soit n’a rien changĂ© Ă  cette rĂ©laitĂ© : l’animation, les projets, c’est d’abord ce qu’en fait l’animateur sur le terrain, au jour le jour, face aux enfants.

                      Une “animation” en elle-mĂȘme peut ĂȘtre porteuse de valeurs, de bĂ©nĂ©fices pour l’enfant individu ou citoyen. Par ce qui est vĂ©cu en commun, le temps partagĂ©. Ce qui va sortir de ce temps commun n’a alors rien d’insensĂ©. Et pourtant l’animateur au dĂ©part n’est pas porteur (consciemment) d’une logique “mĂ©thodologie de projet”. Et pourtant l’animateur n’a participĂ© Ă  la rĂ©daction d’aucun document censĂ© Ă©clairer son travail (Ă  l’exception peut ĂȘtre de l’inutile et stupide projet d’animation que son directeur l’a obligĂ© Ă  remplir)
                      Et que de toute façon, dans cette rĂ©alitĂ© du terrain, les projets en amont ont pour l’animateur que peu d’importance face Ă  la rĂ©alitĂ© d’un groupe d’individus.

                      C’est par exemple la situation “colo” elle-mĂȘme qui crĂ©e les conditions de bien des objectifs politiques, cette vie en commun, ces temps partagĂ©s, toutes sortes de vĂ©cus et d’expĂ©riences. Et non le projet politique sur papier.

                      Pour simplifier : pourquoi (au niveau de l’animateur qui propose des temps d’animation, que la proposition vienne de lui ou d’un Ă©change avec le groupe d’enfants) ne pas laisser chaque individu-animateur trouver avec le groupe ces buts Ă  atteindre ? Ces (ce) buts Ă  atteindre n’Ă©tant pas dĂ©finis avant l’action, la rencontre du groupe, mais pendant (et mĂȘme pas au dĂ©but de l’animation). LĂ , au simple niveau de l’animation mis en vie, lors du petit jeu, de la sortie, de la balade en forĂȘt, de la construction de tel collier de nouilles… ce qui sous-entendrait une premiĂšre Ă©tape qui n’existe pas aujourd’hui : faire confiance en cet animateur !!!

                      Encore un exemple (peut ĂȘtre insignifiant) parmi tant d’autres de trĂšs dĂ©rangeant dans ce qu’est devenue cette incontournable mĂ©thodologie de projet” :
                      l’idĂ©e de rentabilitĂ©.
                      C’est en partie au nom d’une idĂ©e (non avouĂ©e bien sĂ»r) de rentabilitĂ© que l’on impose (dĂ©marche aberrante) aux animateurs cette dĂ©marche de mĂ©thodologie de projet.

                      Sur cette colo de deux semaines oĂč il faut caser toutes les activitĂ©s avec intervenants vendus aux parents sur le catalogue, peut-on se permettre de prendre le temps ?

                      Peut-on laisser Ă  un groupe (anim’-enfants) le temps de trouver lui-mĂȘme le chemin pour arriver Ă  construire les petits bateaux ? a coup d’impasses, d’essais, de tentatives… N’est-il pas plus facile de dire : “Donnons Ă  chaque animateur une mĂ©thologie prĂ©-existante qui va lister chacune des Ă©tapes qui va permettre d’arriver au but fixĂ© ?
                      Mais ce n’est pas ça l’animation.

                      C’est la mĂȘme chose avec le projet pĂ©da du directeur : il va plannifier jusque dans les moindres recoins chaque temps de la colo, tout organiser, du temps passer dans les douches Ă  l’organisation des repas… parce que sur place “on aurait pas le temps”.
                      En fait, parce qu’il est tellement plus facile de tout ficeler Ă  l’avance que de remettre entre les mains des acteurs (enfants et animateurs) le sĂ©jour. Leur laisser le pouvoir de rĂ©flĂ©chir Ă  un mode d’organisation du rĂ©veil et du petit dĂ©jeuner, des sorties, des prioritĂ©s budgĂ©taires, des choix en tous genres…
                      Mais quel est ici l’apprentissage de la citoyennetĂ© ???
                      Il faudrait rayer alors avec un stylo Ă  grands traits un Ă  un tous les “concepts humainstes” de ces projets pĂ©da.
                      Veut-on rĂ©ellement cette dĂ©couverte de l’autonomie pour l’enfant ? Est-ce que les parents ont vraiment envie de voir leur enfant devenir plus autonome ? Se prendre en main, faire des choix… L’organisateur ? La sociĂ©tĂ© ?

                      Mais heureusement, il ne peut objectivement exister de recherche de productivitĂ©, de “rendement” visible, quantifiable dans le monde de l’animation.

                      (bien que ça aurait au moins l’avantage de mettre Ă  jour cette concentration d’incapables, d’incompĂ©tents.
                      Dans une usine, l’objetif du jour va ĂȘtre de sortir 100 voitures Ă  la fin de la journĂ©e. LĂ , le bilan est facile Ă  faire : ou il y a 100 voitures de plus sur le parking, ou l’on n’a pas atteint les objectifs.
                      Cette logique productive agressive ne permet pas de se cacher derriĂšre des objectifs flous.
                      Bon, on parle quand mĂȘme de nĂ©gation de l’individu, donc ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit)

                      Ce que permet l’animation. Ce qui explique cette concentration incroyable d’incompĂ©tants dans l’animation socio-culturelle.
                      MalgrĂ© tout ce que l’on pourra dire (et lĂ  je ne parle plus de rentabilitĂ© mais de qualitĂ© de travail) , on n’y a pas de compte Ă  rendre. Quelqu’un de totalement incompĂ©tent peut envisager de faire carriĂšre dans l’animation socio-culturelle. rien absolument ne l’en empĂȘche. chaque jours, des milliers de personnes tĂ©moignent de cette rĂ©alitĂ©. on peut en croiser tous les jours.

                      Et la méthodologie de projet, est la premiÚre arme dont dispose ces incompétents pour cela.
                      quand bien souvent celui qui “produit” est le mĂȘme que celui qui tire le bilan.

                      Dans ce systĂšme oĂč ne peut (heureusement) exister la rentabilitĂ©, les rĂ©sultats quantifiables (ce que cette mĂ©thodologie de projet ne permet absolument pas), ceux qui sont au coeur de toutes ces actions (les enfants) sont Ă  la merci de bataillons d’adultes dangereux.
                      Je ne parle pas lĂ  des Ă©vidents lieux et temps rĂ©pertorieux (Ă  juste titre) dangereux, types catĂ©chisme ou colo repliĂ©e sur elle-mĂȘme…
                      Je ne parle mĂȘme pas du classique “tous les jours” en claĂ©, en clsh, et l’amoncellement de routines blessantes ou humiliantes, des “blessures anodines”, quelles soient hurlĂ©es (Ă  la cantine, en sortie…) ou murmurĂ©es (dans le face Ă  face inĂ©gal du bureau du directeur) de gestions façon bĂ©tail… bref l’animation de tous les jours.

                      Je parle de tous ces temps oĂč l’on modĂšle l’enfant Ă  l’image de cette mĂ©diocritĂ©, de cette incompĂ©tence “animation socio-culturelle” dont le mieux qu’on puisse espĂ©rer c’est qu’il y ait encore des enfants qui Ă©chappent Ă  ces temps et ces Ă©quipes d’animation.

                      Pour ne pas brouiller ce post, je vais donner concrĂštement un exemple in situ qui montre que l’on n’a pas besoin de mĂ©thodologie de projet.
                      (post “un jour en claĂ©” que je rĂ©digerais en parallĂšle de mes journĂ©es en claĂ©, en commençant demain)

                      #119057
                      Shaaa
                        @shaaa

                        Pour reprendre l’expression de Ardoino (qui a dĂ©cidĂ©ment, Ă©crit sur “tout”) citĂ© par soleana.

                        Tout dĂ©pend du projet-visĂ©e qui correspond Ă  une certaine philosophie, des valeurs, une conception de l’Ă©ducation, de l’enfant, etc.
                        À partir de lĂ , tu peux mettre en place ton projet-programme sinon ça devient insensĂ©.

                        Pour caricaturer rapidement, il coexiste deux visĂ©es de l’Ă©ducation et de son rĂŽle (qui ne sont pas forcĂ©ment opposĂ©es) :
                        – la personnalisation qui a pour but de dĂ©velopper au maximum les potentialitĂ©s intrinsĂšques-internes des Ă©duquĂ©s. Action qui se fait principalement en accompagnant et en permettant aux Ă©duquĂ©s d’ĂȘtre actif-acteur-auteur (parce qu’ils ont en eux les moyens) de leurs Ă©ducations.
                        – la socialisation qui vise l’adaptation des Ă©duquĂ©s aux normes sociales qu’ils y adhĂšrent ou non.

                        Donc, Ă  partir de ses visĂ©es et visions de l’Ă©ducation, on peut distinguer plusieurs places pour l’Ă©ducateur. Soit, il veut former un enfant qui doit intĂ©grer un monde adulte normĂ© et dont il connaĂźt les rĂšgles, il propose-impose ses choix et ses activitĂ©s pour que l’enfant corresponde Ă  ses normes. Soit, il donne toute une place rĂ©flĂ©chie Ă  l’enfant pour qu’il dĂ©veloppe ses capacitĂ©s internes – certains leur donneront une place maximum (Neil Ă  Summerhill).

                        Bon. Dit comme ça, c’est un peu simpliste. Entre ces deux visĂ©es, il y a tout plein de nuances liĂ©es Ă  des approches historique, sociologique, psychologique, physique-biologique, Ă©conomique, politique, culturelle… qui ont donnĂ©es naissance Ă  tout plein de pĂ©dagogies.

                        En soi, il n’y a pas de hiĂ©rarchie entre un jeu et Disneyland, c’est “juste” une affaire de choix. Qu’est ce que je veux faire vivre aux enfants dont j’ai la responsabilitĂ© pendant leur temps de vacances ?. Sachant que selon mes choix, je vais m’inscrire dans des valeurs.

                        Quand je vais Ă  disneyland, je vais amener des enfants dans un cadre qui aussi une certaine vision de l’enfant ? Suis-je en accord avec cette image proposĂ©e ?
                        Quand je vais encadrer un jeu… c’est autre chose qu’il se passe et qui est vachement complexe.

                        C’est lĂ  oĂč l’animateur (ni parent, ni prof, ni Ă©ducateur) doit aussi se questionner sur ce qu’est les vacances. Un temps libĂ©rĂ© de toute contrainte ou un temps Ă©ducativo-scolaire ? Encore un lot de choix Ă  faire.
                        Est-ce que l’animateur doit proposer, imposer, susciter, se concerter, les activitĂ©s avec les enfants ? Ces positions renvoient, de fait, Ă  des valeurs et des conceptions. Quelle place Ă  mon dĂ©sir d’Ă©ducateur et le dĂ©sir de l’enfant ? NĂ©gociation, pas de discussion ou totale libertĂ© ?

                        Aujourd’hui, on met en place beaucoup de projet-programme qui ont oubliĂ© le projet-visĂ©e i.e. le sens de leurs actions. D’oĂč la nĂ©cessitĂ© de mettre en Ɠuvre toute une dĂ©marche pour faire prendre conscience des valeurs qui sous-tendent toutes actions Ă©ducatives et ĂȘtre en mesure de prendre de rĂ©elles dĂ©cisions.
                        La mĂ©thodologie de projet, c’est le risque de tomber dans le projet-programme.

                        Et quand le “nouvel esprit de capitalisme” s’approprie le projet et qu’en parallĂšle la marchandisation des loisirs est plus qu’avancĂ©e… le projet-programme devient un projet-programme-produit. Et le projet-visĂ©e ? Pas besoin et pas rentable.

                        #119060
                        XXYYZZ
                          @xxyyzz

                          Lapin a Ă©crit :
                          Bonjour,

                          Pour le reste du dĂ©bat, si j’ai bien compris, pour XXYYZZ, buzzz, GGGuiz, et shaaa il n’y a pas de hiĂ©rarchie Ă  Ă©tablir entre un PRV et Disneyland. Ces activitĂ©s n’étant que des “supports pour atteindre des Objectifs” (buzzz post #17).
                          Pour ma part, j’ai toujours du mal (dans mes idĂ©es) dans la contradiction entre le plaisir de l’enfant (trĂšs bien rĂ©sumĂ© par lasof post #49 je trouve) et le rĂŽle Ă©ducatif de l’animateur.

                          Avé Lapin
                          Oui, mais en ayant bien dans l’esprit que l’objectif peut ĂȘtre l’amusement de l’enfant ou/et autres choses.
                          Il n’y a ni contradition, ni opposition entre le plaisir de l’enfant et le role Ă©ducatif de l’anim. Les 2 sont valables.
                          Donc ne t’en fait pas trop.

                          #119062
                          Lapin
                            @lapin-2

                            Bonjour,

                            Superbe la confĂ©rence gesticulĂ©e de Franck Lepage : 137 minutes pour comprendre – en riant – la conception apolitique de la Culture, l’importance du rattachement de la Jeunesse au Sport dans les ministĂšres d’Etat, ou encore le rĂŽle des mots comme socles de la pensĂ©e. Surprenant et Ă©difiant. La dĂ©construction de la notion de projet en est l’aboutissement. A voir.

                            Shaaa : J’apprĂ©cie particuliĂšrement la qualitĂ© de tes posts: concis, renseignĂ©s (cf. Ă©tudes OVLEJ et INJEP) et liĂ©s aux autres interventions, ils montrent une rĂ©elle volontĂ© de faire avancer le dĂ©bat. Merci.

                            Comme GGGuiz (post #8) et Bourrico (post #52) je ne crois pas que la critique de Franck Lepage se limite Ă  la question de l’appropriation commerciale du terme projet. Si j’ai bien compris, Franck Lepage s’appuie sur les travaux de Luc Boltanski et Eve Chiapello (1999), dans Le nouvel esprit du capitalisme pour montrer que la notion de projet – valeur dominante du capitalisme – sert Ă  lĂ©gitimer la situation actuelle (pourquoi nous acceptons le capitalisme) tout en dĂ©sarmant les critiques. Il explique que la notion de projet – notre ennemi Ă  tous – a tellement envahi notre façon de penser que nous ne pouvons plus nous mobiliser pour l’éducation populaire. Ainsi, comme moilapa (post #76), je pense que la critique du projet dĂ©passe la critique de l’outil projet.
                            On serait Ă  100% dans ce qu’explique XXYYZZ (post #11) : “De mĂȘme si les animateurs ont participĂ©, au moins partiellement, Ă  la conception du PP, ils y adhĂ©reront plus facilement et le mettrons en oeuvre plus volontiers” (le projet comme outil de domination), ou encore buzzz (post #27) “Nous ne pouvons pas dĂ©nigrer tel ou tel mode d’accueil (pas de jugement de valeur).” (refus de la critique).

                            Pour le reste du dĂ©bat, si j’ai bien compris, pour XXYYZZ, buzzz, GGGuiz, et shaaa il n’y a pas de hiĂ©rarchie Ă  Ă©tablir entre un PRV et Disneyland. Ces activitĂ©s n’étant que des “supports pour atteindre des Objectifs” (buzzz post #17). Pour Matim, solleana, il y’a une hiĂ©rarchie dont l’animateur doit ĂȘtre le garant. C’est bien ça ?

                            Pour ma part, j’ai toujours du mal (dans mes idĂ©es) dans la contradiction entre le plaisir de l’enfant (trĂšs bien rĂ©sumĂ© par lasof post #49 je trouve) et le rĂŽle Ă©ducatif de l’animateur.
                            La question de la place du prestataire et de l’animateur, qui revient rĂ©guliĂšrement sur le forum, telle que rappelĂ©e par Bourricot (post #50) est un dĂ©but de rĂ©ponse


                            GGGuiz a Ă©crit (post #40) :
                            Permets-moi de formuler autrement ta phrase pour que tu en perçoives toute l’incongruitĂ© :
                            “Jouer aux playmobils ne vaut pas la lecture de Nietzsche”.

                            Non Ă©videmment. L’émancipation !

                            #119065
                            zewdiwang
                              @zewdiwang

                              la façon d’aboutir, ensemble, dans un temps partagĂ© peut venir de n’importe qui, directrice, animateur tout autant que l’enfant.

                              Ensemble et non de haut en bas, du directeur au sujet, de l’adulte Ă  l’enfant, du medecin au patient (et oui, meme le medecin doit me justifier son diagnostic, et son remede.).

                              Ce qui mĂšne doit etre le but pas l’adulte, le but pas la rĂšgle…………… avec qui a la connaissance Ă  un instant incrementant, partageant son savoir faire et son savoir ou sa solution Ă  tout moment. Et ce qui peut etre n’importe qui, Ă  commencer par les premiers concernĂ©s les enfants en ce qui nous concernent.

                              #119074
                              zewdiwang
                                @zewdiwang

                                Mode modérateur XXYYZZ a ecrit:
                                Désolé Moilapa, mais tu peux tres bien donner ton point de vue sans insulter ceux qui ne partagent pas certaines de tes idées.
                                Et puis, tu sais, souvent lorsque l’on en vient Ă  l’insulte ;c’est que l’on sent que l’on Ă  tort.
                                J’ai supprimĂ© les 3 expressions insultantes et grossiĂšres, car destinĂ©es Ă  quelqu’un. J’ai, bien sur, laissĂ© le reste oĂč tu donnes ton avis. bye

                                Post #76 de moilapa

                                XXYYZZ, je trouve ta modĂ©ration frustante. Un chat est un chat, un gros, gros, un noir, noir! Je n’ai aucun doute que les mots bien que vulgaires et choisi par Moilapa avait une pertinence utile. Je n’ai aucun doute qu’elle exprimait un point de vue juste et non une insulte gratuite.


                                XXYYZZ a ecrit: Et puis, tu sais, souvent lorsque l’on en vient Ă  l’insulte ;c’est que l’on sent que l’on Ă  tort.

                                cette phrase suffit quand Ă  douter sur ton jugement et le fondement de ta modĂ©ration. c’est que l’on sent que l’on a tord?????!!!? Aurais tu oubliĂ© qu’il s’agit de moilapa (et je te laisserais extrapolĂ© sur la raison pour laquelle je precise le nom de la personne). Crois tu franchement qu’il est la pour avoir raison! qu’avoir raison est sa motivation!!

                                Bref, vu la probabilitĂ© forte quand au fait qu’il s’agit d’une modĂ©ration bisounours, je te serais reconnaissante moilapa de bien vouloir me communiquer en MP tes sublimes insultes et grossiĂšretĂ© qui enrichirront sans aucun doute un jour la pertinence de mes propos.

                                #119075
                                zewdiwang
                                  @zewdiwang

                                  moilapa a ecrit:
                                  Chaque temps est donc diffĂ©rent. MĂȘme pour un mĂȘme groupe animateur-enfants. Il ne peut donc exister une mĂ©thode, une mĂ©thodologie, de la mĂȘme façon qu’il ne peut exister une mĂ©thodologie pour apprendre Ă  vivre ensemble, Ă  vivre en couple, Ă  Ă©lever son enfant, Ă  se faire des amis, vivre intelligemment au sein d’un groupe…

                                  Ce problĂšme existe bien au dela de l’animation en effet et est visible Ă  tous les echelles dans notre sociĂ©tĂ©.

                                  Le point commun Ă©tant la pyramide.

                                  Nos sociĂ©tĂ©s sont faconnĂ©s par cette forme d’organisation et ce Ă  tous les niveaux, au sein de la famille comme au sein de n’importe quel entreprise: enfant/parent, prof, adulte, animateur/ directeur/ formateur, peuple/president, ignard/savant, fidĂšle/rabbin, prĂštre, imam.

                                  Le vivre intelligemment ayant Ă©tĂ© etouffĂ© depuis notre plus tendre enfance, rĂ©soudre un problĂšme intelligemment est rĂ©duit Ă  executer ce que son chef, l’adulte, la nation exige.

                                  Ces deux clans sont d’ailleurs trĂšs visible ici sur ce forum.
                                  Ceux restĂ©s formatĂ©s par la pyramide ayant une incapacitĂ© Ă  comprendre l’autre groupe. La raison principale de leur incomprension etant la forme de l’organisation de l’autre groupe.

                                  Vivre intelligemment n’a pas de forme prĂ©determiner.
                                  Elle epouse la forme utile Ă  la situation souvent unique du moment.

                                  Il s’agit de rĂ©inventĂ© la façon d’aboutir, ensemble, dans un temps partagĂ©. A chaque fois.

                                  #119091
                                  Import
                                    @import

                                    Excellent message de moilapa qui, j’ai l’impression, couvre bien tous les aspects du sujet de la “mĂ©thodologie de projets”. Et qui met des mots sur des impressions que, sans doute, d’autres ont eues.

                                    C’est la nĂ©cessitĂ© de rĂ©inventer, chacun Ă  sa maniĂšre, les Ă©lĂ©ments d’un parcours. Ses Ă©tapes majeures. Ce qui permet de le faire librement, par choix et quand le besoin s’en fait ressentir (plutĂŽt que par obligation, par formatage et par copie).

                                    #119123
                                    solleana
                                      @solleana

                                      Un texte un peu ambigu, je trouve bien qu’il y ait quelques Ă©lĂ©ments intĂ©ressants notamment sur la question de la cohĂ©rence gloable:

                                      http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article6533

                                      J’aurai voulu faire passer un autre texte vraiment pas mal d’Ardoino autour du projet dont le titre est “Finalement, il n’est jamais de pĂ©dagogie sans projet” et oĂč il distingue deux types de projet: le projet-visĂ©e qui relĂšve plus du philosophique et du politique et puis le projet qu’on pourrait appeler “pratique” qui est un peu la traduction stratĂ©gique qui a aujourd’hui tendance Ă  dominer le projet visĂ©e pour ne pas dire le faire disparaĂźtre…

                                      En descendant un peu sur cette page, on a quelques Ă©lĂ©ments d’une fiche de lecture qui explicite un peu cela:

                                      http://jm.perez.waika9.com/sce621.htm

                                      #119134
                                      moilapa
                                        @moilapa

                                        Avoir recours Ă  une mĂ©thodoogie de projet prĂ©-Ă©xistante pour mettre en ouvre une idĂ©e, c’est dĂ©jĂ  pour moi un constat d’incompĂ©tence. Une ineptie vis Ă  vis de ce que devrait ĂȘtre l’animation.

                                        Une mĂ©thodologie de projet au sens “recette toute faite dĂ©jĂ  Ă©tablie par d’autres que soi”. Au sens pensĂ©e immuable telle que l’on pense ces mĂ©thodologie aujourd’hui. Ce qu’est la rĂ©alitĂ© de cette mĂ©thodologie dans l’animation socio-culturelle. Parce que pour les incompĂ©tents, une direction prĂ©-Ă©tablie, c’est une aubaine. L’outil devient LA voie Ă  suivre. Ce Ă  quoi l’incompĂ©tant va pouvoir enfin se raccrocher. Mordicus. Ce qui va enfin lĂ©gitimer par exemple son statut de supĂ©rieur, dans un domaine de compĂ©tence ou pourtant il n’a aucune aucune capacitĂ© : l’animation.

                                        Tout ce qui est listĂ© dans ces diffĂ©rents outils prĂ©-Ă©tablis, devrait faire partie intĂ©grante du fonctionnement logique de chacun, avec chacun sa propre logique, son propre cheminement (le chacun pouvant ĂȘtre aussi un groupe enfants-animateurs, Ă©quipe d’animation pour un temps donnĂ©, un lieu donnĂ©, un contexte prĂ©cis…)

                                        Faire un diagnostic, dĂ©finir des objectifs, rechercher les moyens, modalisĂ©r la mise en oeuvre… Tout cela existe dĂ©jĂ  dans l’idĂ©e de dĂ©part, tout cela est indissociable de “l’idĂ©e qui va Ă  son terme”. Le “projet” en lui-mĂȘme est dĂ©jĂ  porteur de tout ça. Et ce qui est interessant dans ces projets vĂ©cus en commun, c’est justement de redĂ©terminer (Ă©inventer) Ă  chaque fois quelles sont les Ă©lĂ©ments qui vont faire que le groupe arrive au bout de son idĂ©e, redessiner des parcours toujours diffĂ©rents. C’est en fait ça notre travail : recrĂ©er Ă  chaque fois l’Ă©quivalent de cette “mĂ©thodologie de projet” propre Ă  chaque situation. CrĂ©er cet enchaĂźnement de pensĂ©es qui va faire que le groupe arrive au terme de son idĂ©e. C’est ça l’animation.
                                        Tout est dĂ©jĂ  prĂ©sent au moment oĂč l’idĂ©e vient : il suffit juste de “creuser” l’idĂ©e, de dĂ©velopper une dĂ©marche (intellectuelle, organisationnelle, humaine…). Comme pourrait le faire des scientifiques face Ă  un problĂšme nouveau.

                                        La situation d’aujourd’hui : on en arrive Ă  crĂ©er des “projets d’animations”, des “projets d’activitĂ©s” avec des mĂ©thodologies figĂ©es qui dĂ©terminent Ă  l’avance ce que l’animateur doit faire, doit penser !!!! Avec mĂȘme parfois des tableaux, des listings, des shĂ©mas… Pour pouvoir juste aller avec les mĂŽmes jouer au ballon dans la cour !!! (ou peut importe l’animation en elle-mĂȘme : elle n’a aucun intĂ©rĂȘt en elle-mĂȘme : pĂąte Ă  sel, football, ou tout ce que vous voulez : ce qui importe, c’est ce qui se passe entre les individus durant ce temps)

                                        Il s’agit de normaliser la logique, le mode de pensĂ©e de chacun, de crĂ©er des saintes Ă©critures qui disent ce que chacun doit faire, ce que chacun doit penser. Evacuer toute idĂ©e de doute, d’esprit critique, de remise en cause d’un processus qui serait au dessus de nous.

                                        Sans aucun doute que ces Ă©crits sont ce Ă  quoi on va finallement aboutir, Ă  quelques “directions inutiles” prĂȘts, vis Ă  vis de tel projet donnĂ© qui n’en a pas besoin. Mais ce travail d’animation, c’est justement ce cheminement. C’est cette rĂ©flexion que l’on crĂ©e au fil des dĂ©cennies, que l’on rĂ©invente Ă  chaque fois. Avec les mĂŽmes.

                                        Au lieu de ça, on obtient des andouilles qui sont capables de dire Ă  un animateur qu’il manque “un des 9 Ă©lements listĂ©s dans la mĂ©thode pour bien faire son projet” alors mĂȘme que dans la logique propre de ce projet-lĂ , de ceux qui mĂšnent ce projet, il n’en est pas besoin. Et qu’au contraire d’autres “Ă©lĂ©ments” apparaissent non prĂ©vus par ces saintes Ă©critures… et forcĂ©ment ignorĂ©s.
                                        Ou D’autres personnes qui ne sont plus capables de rĂ©flĂ©chir, d’inventer, de crĂ©er entre deux rĂ©alitĂ©s (comment on fait pour tordre le tube mĂ©tallique qui va servir de “squelette” Ă  notre caisse Ă  savon, de quels moyens on dispose, quelles sont les capacitĂ©s des enfants prĂ©sents dans le projet, de l’animateur, du budget, des rĂ©alitĂ©s physiques du mĂ©tal…) des liens, comme cela se passe dans un cerveau avec des neurones.

                                        Cette “mĂ©thodologie de projet” a crĂ©Ă© une distance entre l’animateur et l’animation, entre l’animateur et le goĂ»t de faire de l’animation, de penser par soi-mĂȘme, de crĂ©er, d’inventer, de prendre du plaisir Ă  faire de l’animation.

                                        La mĂ©thodologie de projet (ou plus exactement l’immense bataillon de crĂ©tins qui font la rĂ©alitĂ© de la mĂ©thodologie de projet telle qu’elle existe aujourd’hui dans “le monde de l’animation” : une culture du “dĂ©jĂ  prĂȘt, du dĂ©jĂ  pensĂ©”, du prĂ©-mĂąchĂ© et digĂ©rĂ©) en temps que saintes Ă©critures a pris la place des possibles : il n’y a plus une multitude de voies possibles empruntĂ©es en groupe (et non de la part du seul animateur expĂ©rimentateur fous de telle ou telle expĂ©rience : dans ces tatonnements, l’enfant est acteur et non sujet des expĂ©riences) .
                                        Notre travail d’animation n’est plus l’aboutissement d’une suite de rĂ©flexions, une mutitude de comprĂ©hensions Ă  un moment donnĂ© (la comprĂ©hension de chaque enfant en face de nous, la comprĂ©hension de chacun de ces enfants ce jour prĂ©cis, la comprĂ©hension de cet enfant dans ce groupe d’enfants-lĂ , sa place Ă  ce moment prĂ©cis, sa place dans le projet, ce que vit cet enfant dans sa famille, Ă  l’Ă©cole…) . Notre travail n’est plus ce Ă  quoi l’on aboutit au fil des annĂ©es, des dĂ©cĂ©nnies, des expĂ©riences et tĂątonnements : on arrive face au groupe d’enfants en ayant dĂ©jĂ  dĂ©terminĂ© (ou plus exactement que d’autres ont dĂ©terminĂ©s une fois pour toute Ă  notre place) tout ce qui va faire de l’idĂ©e un acte abouti. Ce qui fait de ces enfants absolument pas des acteurs de ces temps, quoi qu’en disent les beaux projets pĂ©dagogiques rangĂ©s dans l’un des tirroirs du bureau. Les animateurs n’Ă©tant eux-mĂȘme pas acteurs de ces animations.

                                        La mĂ©thodologie de projet, plutĂŽt que quelque chose de dĂ©jĂ  existant, cela devrait ĂȘtre Ă  CHAQUE PROJET ce que l’on rĂ©invente en groupe : Dire Ă  un animateur qui est en train de chercher des ciseaux pour son animation, alors que celle-ci a dĂ©jĂ  commencĂ©, que les enfants sont dĂ©jĂ  autour d’une table avec leurs feuilles de papiers : “Tu aurais dĂ» prĂ©parer avant” , c’est une parfaite absurditĂ©. C’est de la bĂȘtise, de la connerie.

                                        Sans doute faudrait-il dire Ă  cet anim’ : bin, tu devrais prendre avec toi les enfants quand tu viens chercher les ciseaux, parce que vous vous ĂȘtes rendus compte ensemble que pour dĂ©couper vos cocottes il faut des ciseaux.
                                        Et ainsi Ă  chaque Ă©tape, au moment oĂč on y arrive.
                                        De cette expĂ©rience de groupe, on apprend, on recrĂ©e un cheminement : le prochain projet sera alors diffĂ©rent, puisqu’on a appris, puisqu’on aura Ă  ce moment-lĂ  dĂ©jĂ  pensĂ© Ă  prĂ©parĂ© par exemple les ciseaux (ou pas)…

                                        Faire de l’animation avec des enfants, c’est devenu un “temps tout cuit” avec des mĂ©thodes qui nous tombent du ciel. Pas Ă©tonnant d’avoir alors “les animateurs que l’on mĂ©rite”. Et seulement de la merde Ă  proposer aux enfants.

                                        Ces outils devraient ĂȘtre des aides Ă  faire et non de penser. Ce que sont aujourd’hui ces outils, la mĂ©thodologie de projet en tĂȘte.

                                        Bien entendu que ma mĂ©thode de travail est une mĂ©thodologie de projet. Mais elle m’est propre. Elle est propre Ă  chaque situation, chaque projet.
                                        C’est une logique de travail que je me suis crĂ©Ă©, qui m’est propre. Qui est une Ă©tape dans un cheminement de pensĂ©es, d’expĂ©rience, rĂ©adaptĂ© Ă  chaque fois Ă  ceux que j’ai en face.

                                        Vis à vis de cette méthodologie de projet :
                                        Il faut SURTOUT aller au delĂ  de cette mĂ©thodologie. Ce que je lis des diffĂ©rents documents ci et lĂ , ce n’est qu’une Ă©tape. Qui n’a d’intĂ©rĂȘt, une fois atteinte, que de la dĂ©passer.
                                        Le travail d’animation, cela va bien au delĂ  de cette rĂ©flexion. En rester Ă  cette idĂ©e, c’est stagner dans son travail, dans ses capacitĂ©s de travail, de comprĂ©hension de ce “temps d’animation”.

                                        Tout ça se fait par une succession d’Ă©tapes, au moment oĂč la personne est prĂȘte (ce en quoi proposer une mĂ©thodologie de projet Ă  quelqu’un est absurde) dans une suite d’expĂ©riences, de rencontres, de dĂ©couvertes, de comprĂ©hensions (de son mĂ©tier, des enfants, des interractions au sein d’un groupe, d’une structure, des interractions entre individus lors d’une animation…)

                                        Cette mĂ©thodologie de projet n’est qu’une Ă©tape dont on finit par se rendre compte des limites.
                                        Parce que c’est un mode de pensĂ©e figĂ© (ou plus exactement : on en a fait un mode de pensĂ©e figĂ©)

                                        Ce qui fait par exemple que l’on peut sur tous les les clsh, colo, claĂ© de France, sur le papier bien ficeler intellectuellement un projet, en cerner chacune des Ă©tapes dĂ©jĂ  rĂ©pertoriĂ©es dans un plan prĂ©-existants…pour en arriver Ă  la grande majoritĂ© de ce qui se fait rĂ©ellement sur le terrain : de la mĂ©diocritĂ©, de l’ineptie, du vide.
                                        La mĂ©thodologie de projet, c’est ce qui a permis Ă  l’incompĂ©tence d’avoir sa place dans l’animation, Ă  avoir quelque chose Ă  dire. Un support Ă  cette indigence ainsi validĂ©e.
                                        Cela ne change rien pour autant à ce que ces incompétents sont réellement capables de produire in situ : du vide au mieux, des répercutions négatives plus souvent vis à vis des enfants.
                                        Au delĂ  du constat “comment faire compliquĂ© ce que l’on pourrait faire simplement”, ou comment remplacer le bon sens, la rĂ©flexion, l’humanitĂ©, par de saintes Ă©critures, ce qui change, c’est que ces mĂ©thodes prĂ©-Ă©tablies ont figĂ© cette incompĂ©tence, ont permis que cet incompĂ©tence puissent durer (puisque validĂ©e par les diffĂ©rents projets, mĂ©thodologies, discours lĂ©inifiants et faussement intellectuels). Aujourd’hui, un incompĂ©tant n’a mĂȘme plus cette possibilitĂ© de pouvoir Ă©voluer.
                                        Dans l’animation socio-culturelle, l’incompĂ©tence est devenue immuable, la rĂšgle, et non plus une Ă©tape dans la comprĂ©hension de son travail. On y commence incompĂ©tant, on en sort un jour tout aussi incompĂ©tant. Et tout au long de ce trajet, on laisse derriĂšre soi des traces Ă©crites de cette incompĂ©tence qui serviront Ă  d’autres.
                                        VoilĂ  ce qu’est l’animation socio-culturelle aujourd’hui.

                                        Ce qu’il y a de fondamental dans une action d’animation, c’est la façon dont on y a rĂ©inventĂ© la façon d’aboutir, ensemble, dans un temps partagĂ©. A chaque fois.
                                        Chaque temps est donc diffĂ©rent. MĂȘme pour un mĂȘme groupe animateur-enfants. Il ne peut donc exister une mĂ©thode, une mĂ©thodologie, de la mĂȘme façon qu’il ne peut exister une mĂ©thodologie pour apprendre Ă  vivre ensemble, Ă  vivre en couple, Ă  Ă©lever son enfant, Ă  se faire des amis, vivre intelligemment au sein d’un groupe…

                                        #119139
                                        Al-Batros
                                          @al-batros

                                          Salut Ă  toi, GGGuiz,

                                          Un collier de nouille est il une activité intéressante?

                                          Dans notre vision des choses, ça parait enfantin.
                                          Mais dans la reprĂ©sentation de l’enfant qui rĂ©alise ainsi qu’il est capable de fabriquer un objet, ça prend une autre dimension dont l’accĂšs n’est possible que par une intellectualisation a posteriori.
                                          Donc, je dirais, c’est parfois une activitĂ© intĂ©ressante pour l’enfant et dans ces cas, peut ĂȘtre, que pour l’enfant.

                                          En tout cas, cette discussion a l’avantage de donner encore plus envie de fuir cette notion de “projet” et de tout ce qui en relĂšve. Quand on voit oĂč ça mĂšne…

                                          Je crois qu’il faudrait d’abord dĂ©cider Ă  partir de quand, l’idĂ©e d’un ensemble d’actions Ă  accomplir pour atteindre un but peut s’appeler un projet.

                                          Quand on a une telle idĂ©e qui est un vrai projet, la dĂ©marche de projet s’avĂšre ĂȘtre un outil pour gĂ©rer les actions qui conduiront Ă  ce but.

                                          Quand le prof de maths se fixe comme projet de faire comprendre le théorÚme de Pythagore aux marmots de 4Úme. Il propose des actions: tracés de triangles, mesures des longueurs, calculs et somme des carrés des longeurs. Etc.
                                          Quand l’animateur se fixe comme objectif d’initier les enfants Ă  la dĂ©mocratie, il va choisir des façons de mener n’importe quel jeu de façon Ă  ce que les enfants fassent des choix dĂ©mocratiques et fassent les concessions qu’oblige la dĂ©mocratie.
                                          Etc.

                                          La dĂ©marche de projet, quand elle est utilisĂ©e correctement, c’est un outil pĂ©dagogique. HĂ©las, comme tous les outils, certains humains l’utilisent mal. Et, ce n’est pas parce que quelques humains s’en servent mal qu’il faut dĂ©nigrer cet outil.

                                          faire prendre conscience aux enfants de l’importance de la fonction urinaire

                                          J’aurais pu ĂȘtre pire.

                                          “Favoriser la rĂ©insertion sociale de jeunes en difficultĂ©.*”
                                          =?=> On emploie des droguĂ©s, alcooliques, … pour s’occuper d’enfants.

                                          Al the Vicious

                                          * Vu sur un PE.

                                          #119149
                                          Matim
                                            @matim

                                            GGGuiz a Ă©crit :
                                            Matim : ben, tous tes fantasmes sur le viol, fĂ»t-il moral, ils sont un peu Ă  cĂŽtĂ© de la plaque. Pour toi celui qui ne souscrit pas Ă  tes idĂ©es, c’est plus qu’il les mĂ©connaĂźt, maintenant c’est qu’il en a peur ? Allons… tu peux dĂ©battre Ă  un niveau un peu supĂ©rieur je crois.

                                            J’aimerai bien mais tu nous ramĂšne vite au raz des pĂąquerettes a vouloir traduire les propos..
                                            Je pensais avoir Ă©tĂ© clair avec des mots simples en gras…
                                            Je n’ai JAMAIS demandĂ© a qui que ce soit de souscrire a mes idĂ©es, je le redit encore lĂ . Je demande simplement a des personnes comme toi de s’informer, se former et se poser AVANT de tirer a boulet rouge sur ce qui les inquiĂšte (“inquiĂšt”, c’est bien le mot que tu as utilisĂ© quand Al dit que le projet peut ĂȘtre utile).
                                            Peux tu faire l’effort de comprendre juste cela dans un premier temps ? et je pense que tu te sentiras moins agressĂ© ou contraint ou embrigadĂ© dans des courants que tu perçois comme mystico-religieux .. 🙄

                                            En tout cas, cette discussion a l’avantage de donner encore plus envie de fuir cette notion de “projet” et de tout ce qui en relĂšve. Quand on voit oĂč ça mĂšne…
                                            “faire prendre conscience aux enfants de l’importance de la fonction urinaire”

                                            Tu es tellement pris dans ton mode dĂ©fensif que tu n’as mĂȘme pas saisis l’humour de Al… Tu en es arrivĂ© Ă  un point oĂč tu crois que la notion de projet peut englober ce genre d’objectif.
                                            LĂ  c’est moi que ça fait rire .

                                            Je retente ? > prend du recul. RĂ©flĂ©chis et essaye de comprendre cette notion de projet sans aller t’appuyer sur des exemples extrĂȘmes ou marginaux stp.
                                            Et ne me parle plus d’obligation d’y adhĂ©rer ou d’exclusion de qui que ce soit sinon je finirai par croire que tu le fais exprĂšs…

                                            Je te laisse sur cette invitation Ă  la rĂ©flexion posĂ©e car je m’en vais quelques jours en repĂ©rages pour , justement , la finalisation d’un “projet” de sĂ©jour, avec objectifs pĂ©dagogiques et tout et tout.. hm, on se refait pas je sais.

                                            **

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