Déconstruction de la notion de “Projet”

  • Ce sujet contient 510 réponses, 35 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Simon, le il y a 9 années et 3 mois.
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    Messages
  • #119328
    moilapa
      @moilapa

      Il s’agit d’organiser l’incompétence.

      Et de faire de cette incompétence, la règle dans l’animation.

      Parce que les jeunes animateurs arrivant sur le terrain se retrouvent face à ces animations-bouses. Ces bouses leur servent de référence, d’étalonnage pour ce qu’ils vont ensuite mettre en place.

      Le mieux aujourd’hui que l’on puisse espérer pour les enfants, c’est d’arriver d’une façon ou d’une autre à échapper à ces animateurs claé, clsh ou colo.

      A ces grands projets comme celui que met en place Léo Lagrange avec les claé de Toulouse chapotés par l’organisme en ce moment, une expo “d’enfants” qui n’aura pas grand chose à voir avec ce qu’est un enfant en récréation. Une vitrine pour la fédé, mais certainement pas quelque chose en rapport avec le monde de l’enfance.

      #119342
      moilapa
        @moilapa

        ”On s’en fout en fait de développer leur autonomie, de développer la socialisation car en étant dans un mode de fonctionnement qui favorise la “vie” on imagine assez bien que tout cela se développera au centuple.”

        Et évidemment d’accord avec Soleana.

        Avec un point de vue un peu plus “extrème” :

        En perdant de vue l’idée première de toute animation (prendre du plaisir dans un temps commun, partagé), ces animateurs férus de “projetonyte”, ne créent plus ce partage, cet apprentissage du vivre ensemble. On se focalise dans ces projets sur des buts arbitrairement choisis en amont, bien souvent loin de ce qu’est un enfant, ce qu’est la réalité des enfants. On en oublie ce qui se joue entre les personnes (ici enfants) dans le seul fait d’être ensemble dans un même lieu, un même temps.

        Ces menées deviennent ennuyeuses pour les enfants spectateurs, parce qu’on y a oublié de penser autour de ces enfants. Parce que ces “animateurs” ne sont plus des animateurs : ils ne sont plus en capacité d’animer, de créer de la vie. On part d’une idée papier que l’on valide, et au moment de passer “au terrain”, on fait de la bouse parce que l’on est pas capable de faire autre chose que de la bouse.

        Ce sont juste des “formés par d ‘autres formés”, des spécilaistes de l’enculage de mouches qui produiront des beaux projets papier et de la merde sur le terrain, dans la réalité de l’animation.

        Aujourd’hui, un toboggan est bien plus pédagogue que n’importe lequel de ces animateurs “pro” formés par d’autres incompétents via des BPJEPS et autres âneries à faire du pognon.

        D’animation, il n’est pas question.

        Il est une chose incroyable dans “le monde de l’animation” : plus l’on a affaire à des personnes “haut placé”, plus le niveau d’incompétence s’agissant d’animation est incroyablement élevé.

        #119344
        XXYYZZ
          @xxyyzz

          moilapa a écrit :

          Cette dimension ludique, le fait que les enfants prennent du plaisir à jouer ensemble, c’est aujourd’hui mon seul objectif en tant qu’animateur.

          C’est ton choix et je le respecte.
          Cependant pour moi, s’il est clair que l’enfant doit s’éclater en ACM, il doit aussi découvrir des activités nouvelles, faire de nouvelles connaissances, apprendre des choses et développer certaines de ses compétences à travers des activités diverses et variées.

          #119349
          Shaaa
            @shaaa

            XXYYZZ a écrit :

            Shaaa a écrit :

            Exemple alacon : l’animateur veut faire faire une balle aux camps pour développer je ne sais quelle capacité physique : genre la précision au tir.
            Sauf que les enfants, leur jeu c’est de faire des feintes et des esquives. Le tir, ils s’en cognent pour diverses raisons.
            L’animateur doit-il amener et encourager (forcer ?) les enfants à tirer plus souvent ?

            Bien sur que non Shaaa. Dans ce jeu, les objectifs sont multiples. Que les enfants s’amusent,bien sur. Mais aussi qu’ils développent
            Peu à peu, on tend leurs capacités aux tirs, leurs capacités à esquiver, à faire des feintes, leurs statégies; j’en oublie surement.

            Peu à peu, on tend tout doucement vers un “bête” exercice physique dans le sens où il perd sa dimension ludique pour peu qu’on est une flopée d’objectifs opérationnels à évaluer dans notre projet.

            Mais Shaaa, l’un n’empêche pas l’autre. Il n’y a pas d’opposition entre l’aspect ludique et l’aspect éducatif d’un jeu. ( certains ont voulu me faire dire le contraire sur un autre sujet).C’est tres bien s’il y a les deux.
            Et cela m’empêche pas que de temps en temps on peux pratiquer un jeu où notre objectif est de faire en sorte que l’enfant s’éclate.

            Effectivement l’un n’empêche pas l’autre mais il y a un risque de dérives à vouloir tout formaliser. L’animateur va “forcé” les enfants à atteindre ces objectifs alors qu’il y a des centaines d’apprentissages qu’il ne perçoit pas.
            Le jeu permet l’apprentissage sans animateur, que vient alors y faire l’animateur ? Est-ce que son rôle n’est pas plutôt de favoriser des espaces (temps et lieux) pour jouer ?

            Question (très large) qui en découle alors quand Moilapa dit que ces objectifs de merde ont fait perdre le sens de l’animation. Alors quel est il ce sens ?
            Pourquoi il y a des animateurs en plus d’entraîneurs sportifs, d’éducateurs, de médiateurs culturels et d’enseignants ? À quoi ils servent vu qu’ils font doublon partout !

            Quand solleana dit :
            Je ne dis pas qu’il n’y a pas de finalités derrière tout cela, bien au contraire, ce qui se fait en général c’est une exclusion de la vie au profit d’objectifs pédas très généreux mais finalement profondément destructeurs. je dirais plutôt réducteurs
            On s’en fout en fait de développer leur autonomie, de développer la socialisation car en étant dans un mode de fonctionnement qui favorise la “vie” on imagine assez bien que tout cela se développera au centuple.

            On en viendrait presque à défendre des loisirs anti-éducatifs (au sens formel-formalisé dans des projets-objectifs)… (c’est volontairement provoc’)

            #119355
            moilapa
              @moilapa

              Peu à peu, on tend tout doucement vers un “bête” exercice physique dans le sens où il perd sa dimension ludique pour peu qu’on est une flopée d’objectifs opérationnels à évaluer dans notre projet.

              Entièrement d’accord avec ce constat.
              C’est bien ce qu’est devenue l’animation.

              Et paradoxalement, cet amoncellement d’objectifs de merde font que l’animation a perdu tout sens.

              Cette dimension ludique, le fait que les enfants prennent du plaisir à jouer ensemble, c’est aujourd’hui mon seul objectif en tant qu’animateur.

              #119360
              XXYYZZ
                @xxyyzz

                Shaaa a écrit :

                Exemple alacon : l’animateur veut faire faire une balle aux camps pour développer je ne sais quelle capacité physique : genre la précision au tir.
                Sauf que les enfants, leur jeu c’est de faire des feintes et des esquives. Le tir, ils s’en cognent pour diverses raisons.
                L’animateur doit-il amener et encourager (forcer ?) les enfants à tirer plus souvent ?

                Bien sur que non Shaaa. Dans ce jeu, les objectifs sont multiples. Que les enfants s’amusent,bien sur. Mais aussi qu’ils développent
                Peu à peu, on tend leurs capacités aux tirs, leurs capacités à esquiver, à faire des feintes, leurs statégies; j’en oublie surement.

                Peu à peu, on tend tout doucement vers un “bête” exercice physique dans le sens où il perd sa dimension ludique pour peu qu’on est une flopée d’objectifs opérationnels à évaluer dans notre projet.

                Mais Shaaa, l’un n’empêche pas l’autre. Il n’y a pas d’opposition entre l’aspect ludique et l’aspect éducatif d’un jeu. ( certains ont voulu me faire dire le contraire sur un autre sujet).C’est tres bien s’il y a les deux.
                Et cela m’empêche pas que de temps en temps on peux pratiquer un jeu où notre objectif est de faire en sorte que l’enfant s’éclate.

                #119363
                Import
                  @import

                  Sur la question des “objectifs pédagogiques” : je finis par penser qu’on devrait les définir a posteriori, et après avoir vécu l’animation.
                  On le sait, n’importe quelle animation, même la plus con, on peut lui trouver tout un tas d’objectifs pédagogiques. Un match de foot développe l’esprit d’équipe, la solidarité, la mobilité, l’adresse, le fair-play, etc.
                  Maintenant, en les vivant sur le terrain, et à force, on peut arriver à analyser ce qu’elles créent vraiment, entre les enfants, entre eux et les animateurs, pour eux. Les objectifs pédagogiques, exigés à tous les animateurs et même les animateurs Bafa, c’est, comme le dit moilapa dans ce sujet, “demander à ce qu’ils deviennent chercheurs en animation avant même de savoir animer”. Et ça aboutit à quelque chose qui ne veut rien dire, et que sait faire tout stagiaire bafa pour défendre le PRV (désolé Matim), le foot ou n’importe quelle animation : une liste sans aucun sens “esprit d’équipe, stratégie, endurance, etc.” et totalement déconnectée du terrain.

                  Qui a vécu un match de foot entre jeunes “difficiles” sait à quel point l’agressivité peut s’y exprimer et avec quelle violence vicieuse (untel qui beugle pour effrayer le plus inexpérimenté qui allait vers la balle, l’autre qui conteste tout dans tous les sens et exprime fortement son énervement, vas-y c’est bon là, qui conteste l’arbitre, qui pousse violemment et beugle à l’injustice parce qu’il a shooté dans la main du petit en face, “penalty”).

                  Ce n’est sans doute pas une généralité (même si le foot a une propension à favoriser l’agressivité… peut-être un peu comme le sport en général, vécu comme sport et non comme jeu), mais on voit bien qu’on aboutit à l’exact contraire des objectifs pédagogiques qui défendent paradoxalement l’animation…

                  A l’opposé, j’imagine très bien qu’une sortie à Disneyland soit pour les jeunes, en plus d’une découverte, de moments de plaisir pur, de “rêve”, l’occasion d’apprendre à vivre ensemble, en se mettant d’accord sur les animations qu’ils vont visiter, à apprendre à se connaître, par mille discussions et jeux dans les files d’attentes, l’occasion d’apprendre si l’animateur sait les intéresser à des choses qu’il voit et qu’il sait relier à sa culture (l’histoire sur le stand des pirates, l’astronomie et l’astrologie sur le cinéma 3D qui montre le décollage d’une fusée Ariane, etc), etc. Et j’imagine très bien (et même mieux) que cela puisse être une bien meilleure expérience qu’un PRV mal mené pour des enfants difficiles et blasés.

                  De ces beaux “objectifs pédagogiques”, solleana a dit de manière très pertinente sur un autre sujet (https://archive.planetanim.fr/modules/newbb/viewtopic.php?post_id=119195#forumpost119195) :

                  A mon sens, l’adulte sait lorsqu’il a mené une réflexion poussée (attention cela ne pourra pas se faire dans l’animation volontaire, en tout cas pas avec FG) que ce qui importe, c’est de vivre avec les gosses.

                  Je ne dis pas qu’il n’y a pas de finalités derrière tout cela, bien au contraire, ce qui se fait en général c’est une exclusion de la vie au profit d’objectifs pédas très généreux mais finalement profondément destructeurs.
                  On s’en fout en fait de développer leur autonomie, de développer la socialisation car en étant dans un mode de fonctionnement qui favorise la “vie” on imagine assez bien que tout cela se développera au centuple.

                  #119476
                  Matim
                    @matim

                    Où l’on reparle alors de méthode pédagogiques afin de susciter, amener à… développer, donner envie etc… sans mettre de coté l’aspect ludique évidemment puisque je suis animateur et pas instituteur (encore un cliché).

                    De plus bourricot disait que si on a des objectifs dans un jeu on perd cette notion de jeu. Ce qui n’est pas exact. Dans ton exemple alacon les gamins se fixent des règles et ont un (ou des) objectifs.

                    je pense que cette méthodologie de projet – a partir du moment ou elle est acquise et comprise- devient automatique et instantanée sans même la formaliser. Mais avant que ca devienne un automatisme, l’étape intermediaire de compréhension de cette méthodologie est la formalisation (principe d’apprentissage).

                    #119479
                    Shaaa
                      @shaaa

                      On peut très bien être dans une démarche (une logique) de projet sans utiliser la méthodologie de projet (et tout formaliser).

                      @ Matim : Sur le jeu. L’objectif pédagogique serait posé par l’adulte sur une activité enfantine. À quel moment un adulte peut faire tendre une activité libre de deux enfants qui jouent à un jeu, auquel seul les joueurs sont en mesure de comprendre les règles et le but, sans le dénaturer ?

                      Exemple alacon : l’animateur veut faire faire une balle aux camps pour développer je ne sais quelle capacité physique : genre la précision au tir.
                      Sauf que les enfants, leur jeu c’est de faire des feintes et des esquives. Le tir, ils s’en cognent pour diverses raisons.
                      L’animateur doit-il amener et encourager (forcer ?) les enfants à tirer plus souvent ?
                      Peu à peu, on tend tout doucement vers un “bête” exercice physique dans le sens où il perd sa dimension ludique pour peu qu’on est une flopée d’objectifs opérationnels à évaluer dans notre projet.

                      #119489
                      XXYYZZ
                        @xxyyzz

                        Bourricot a écrit :

                        Dans ma tête, un idéal de colo devrait fonctionner sur un modèle de coins, certains fonctionnant en autonomie, d’autres en accompagnement d’adultes référents et compétents comme l’atelier bois par exemple. Des coins fonctionnant quotidiennement qui donnerait une vie au centre au même titre qu’une cité. L’enfant devrait pouvoir agir sans devoir au préalable passer par une case projet.

                        Avé Bourricot
                        Pour renforcer ce que dis Matim; j’ai à plusieurs reprises installé des “coins” dans les séjours que j’ai dirigé: coin lecture, coin couture, coin bois, coin histoire, coin détente où l’on ne faisait que discuter etc.
                        C’était inclus dans le projet péda. C’est une façon de fonctionner.
                        Je me souviens d’une anecdote, sur le coin bois, (justement). Les enfants construisaient une “maison” en planche. l’animatrice qui partait en congé le lendemain me demande de jeter un coup d’oeil car les “menuisiers” voulaient continuer l’activité. C’est ce que j’ai fait, le soir la maison était presque terminé.

                        Il est important de préciser que la durée de vie de ses coins était variable: de 2 ou 3 jours à tous le séjour.

                        #119490
                        Matim
                          @matim

                          Bourricot,
                          En parlant de “coins”, en évoquant des methodes prenant en compte le rythme de l’enfant, des ateliers bois etc.. tu es , sans le formuler, déjà dans la notion de projet ! et qui plus est un projet pédagogique et éducatif.

                          Ce mot “projet ” ne doit pas faire peur et surtout ne doit pas être posé comme un bloc qui fige tout, non , au contraire. Chaque idée, chaque avancée dans l’intérêt de l’enfant est un projet.

                          Ta vision du “projet=il faut” est révélateur de cette peur. La méthodologie de projet c’est pas un rail sur lequel les gamins avancent, non, c’est -pour faire schématique- mettre des mots, des objectifs, une réflexion, une évaluation et proposer une EVOLUTION de ses actes.

                          Bourricot :
                          Si vous posez des objectifs au jeu que vous allez mener, il n’y aura plus de jeu

                          Je ne partage pas ce point de vue.
                          Dans ce cas tu remets en cause l’ensemble des jeux.
                          Le principe du jeu c’est justement la mise en place d’un objectif, souvent même d’un but, et l’instauration de certaines règles. Le moindre “jeu” répond a ces notions.
                          Ainsi tous les jeux sportifs ou collectifs, tous les jeux a connotations pédagogiques et tous les jeux inventés in situ par les enfants.
                          J’ai en têt 2 enfants qui jouaient tout à l’heure en sautant d’un rocher : y’a un but, y’a une règle, y’a une certaine organisation mise en place . Même si c’est l’amusement qui parait primer, tout est codé.

                          GGGuiz à dit,
                          n’ayant jamais accompagné d’enfants à Disneyland, je ne peux te dire concrètement, comment cela peut se passer. Je peux l’imaginer. Mais j’ai fait pas très différent, une sortie de deux jours au futuroscope : ça te va ou tu restes braqué sur le disneyland ?

                          D’abord merci de ton honnêteté , je t’avoue que je ne comprenais pas ton refus de t’exprimer sur disney . C’est vrai que c’est pas simple de parler de quelque chose qu’on ne connait pas.. Alors vas y , et ensuite on en reparle si tu veux.
                          En ce qui me concerne je ne bloque pas dessus, depuis le début je demande simplement qu’on appelle pas cela “projet pédagogique”.
                          Le futuroscope ? bien sur que je fais une différence. Rien que par l’approche éducative du futuroscope.
                          Et encore une fois, je ne dis pas qu’il ne faut pas y aller (c pas une dictature) , je dis qu’il faut savoir ce qu’on te donne à manger et faire ses choix pédagogiques en fonction des valeurs et des repères que tu veux donner a tes enfants. Un choix de société, un choix de vie …

                          **

                          #119491
                          XXYYZZ
                            @xxyyzz

                            lasof a écrit :

                            “Dans nombre de cas, le projet au lieu d’être une visée dynamique, évolutive, souple devient une forme rigide, un enfermement. D’où la dictature du planning souvent observée à la lecture de projet ou lors de visites.”

                            C’était exactement ça que je voulais dire !…

                            La je suis d’accord avec toi lasof.
                            Dans le mot projet il y a prévisions, donc rien n’est figé, il faut savoir faire évoluer un projet si nécessaire.
                            On entends trop souvent des dirlos ou des anims dire :” non pas ça, car ce n’est pas dans le projet”.
                            J’ai souvenance, en 1984( eh oui ça remonte), dans un camp d’ados; au niveau des activités ce projet tournait autour du journalisme: radio libre, journal, animation d’emision radio …
                            Cela ne nous à pas empéché de faire des piques niques, des activites sportives, de participer à la fête du village etcCeci en fonction des désirs des jeunes, en sachant que tout n’est pas possible.
                            Malheureusement, il est vrai, qu’actuellemont on voit de plus en plus de séjour, où un planning figé, est annoncé avant le début du centre.
                            Si encore ses activites, prévues dans ce fameux planning, étaient conçu avec un complément éducatif ou dans un objectif de découverte pour les jeunes (occasion de pratiquer une activité qu’ils ne pourront jamais faire chez eux) , alors là je ne dis pas non. Mais c’est souvent l’activité pour l’activité.

                            #119492
                            solleana
                              @solleana

                              Il ne s’agit pas de faire l’économie d’une réflexion ; il s’agit de ne pas imposer sa réflexion et ses conclusions à l’autre.

                              D’accord, donc partant de ce principe, tout travail théorique n’a donc pour vocation de ne rester que contemplatif. On pense et puis ensuite et bien on pense…

                              Maintenant, il faut détailler les raisons d’être de ce système. Quel but on poursuit à travers lui. Donner aux enfants les clés du séjour, leur apprendre à devenir maîtres de leur destin, à réfléchir par eux-mêmes, à découvrir leurs capacités, leurs centres d’intérêt, à remettre en cause la parole des adultes, à contester les règles ou à les approuver, etc., me paraissent autant d’objectifs louables.

                              Tout à fait d’accord avec cela, c’est ce que nous faisons en séjour…

                              De même, je ne souscris pas à ta vision de l’éducation, si tu nies l’existence de toute éducation qui ne passerait pas par la prise de décisions à la place de l’enfant dans un domaine qui ne concerne que lui. Par exemple, ce qu’il veut faire de ses journées.

                              Parce que là encore tu ne relies rien à la totalité sociale, pour toi on en reste à “ce qu’il veut faire de ses journées” mais comment est façonné cela? Qui façonne ce que les gosses veulent faire? Personne, ouf sauvé! Ils se mettent donc à désirer de façon tout à fait “naturelle” d’aller à Disneyland…

                              Le fait d’avoir une “pensée” n’est pas contradictoire avec le fait de respecter (voire de se soumettre à) celle des autres, en l’occurrence des enfants.

                              Bien sûr, cela veut dire que ce n’est pas une pensée qui vise à la pratique mais un simple effet de manche, je pense mais je ne fais rien et cela n’a aucune incidence dans le réel…

                              #119494
                              Import
                                @import

                                200% d’accord avec le premier message de lasof, et très d’accord avec le message de Bourricot qui suit.

                                La question des capacités des animateurs, c’est en effet la suite logique du débat.

                                Face à des animateurs incompétents dans un système qui traite l’enfant comme un truc à “occuper”, qu’on (mal)traite à sa guise et comme on veut, dans quelle mesure un séjour à prestations (où l’enfant s’amuse) n’est-il pas MEILLEUR qu’un séjour animé intégralement par ces mêmes anims ? En ce sens qu’il permet à l’enfant 1) de s’amuser, 2) d’échapper un peu à ces anims “dangereux” et 3) de lui faire découvrir des choses, de le faire rêver…

                                (Bien sûr, c’est une fausse question.)

                                #119495
                                lasof
                                  @lasof

                                  Nos post ce sont croisés Shaaa,

                                  “Dans nombre de cas, le projet au lieu d’être une visée dynamique, évolutive, souple devient une forme rigide, un enfermement. D’où la dictature du planning souvent observée à la lecture de projet ou lors de visites.”

                                  C’était exactement ça que je voulais dire !…

                                  #119496
                                  lasof
                                    @lasof

                                    Bourricot :

                                    “Soit alors, on emmène l’enfant en question effectivement vers ces parcs d’attraction ou soit on peut aussi décider d’aménager un coin grimpe (…)”

                                    Pourquoi “soit” ? On ne peut pas dans un séjour prévoir une sortie parc d’attraction et du “faire” (des caisses à savons, tipis…) ?

                                    “Si vous posez des objectifs au jeu que vous allez mener, il n’y aura plus de jeu….”
                                    Tu mets des mots sur mes pensées.

                                    Pour moi, un projet peut être un moteur positif dans un groupe, mais cela comporte aussi beaucoup de ” il faut ” et ça par contre c’est extrêmement négatif, ça casse l’élan.

                                    Désolé si c’est nébuleux

                                    #119497
                                    Import
                                      @import

                                      Matim : Mon argumentaire a l’avantage de ne pas insulter l’intelligence de l’autre, en qualifiant sa réflexion de limitée, en balayant d’un revers de la main (rhétorique foireuse) ses arguments, ou bien en réfléchissant à sa place (celle des enfants).

                                      Solleana :

                                      tu ne pas faire l’économie d’une réflexion sur la société capitaliste et sur le projet politique global d’une telle pédagogie.

                                      Il ne s’agit pas de faire l’économie d’une réflexion ; il s’agit de ne pas imposer sa réflexion et ses conclusions à l’autre.

                                      Alors effectivement, la mise en place d’un “conseil d’enfants” et de toutes les techniques qui permettent à l’enfant de devenir “auteur de son séjour”, ont un fondement idéologique, politique, tout comme d’ailleurs le fait de ne pas les mettre en place. Ce n’est pas juste une “technique” sans but ni fondement.

                                      Maintenant, il faut détailler les raisons d’être de ce système. Quel but on poursuit à travers lui. Donner aux enfants les clés du séjour, leur apprendre à devenir maîtres de leur destin, à réfléchir par eux-mêmes, à découvrir leurs capacités, leurs centres d’intérêt, à remettre en cause la parole des adultes, à contester les règles ou à les approuver, etc., me paraissent autant d’objectifs louables.

                                      Je défends qu’il n’y a pas besoin d’intervenir dans ce système pour le relier à un projet politique. Je crois qu’au contraire, le réguler et le faire aller dans un certain sens, c’est en trahir les fondements, et perdre une grande moitié de ses objectifs.

                                      De même, je ne souscris pas à ta vision de l’éducation, si tu nies l’existence de toute éducation qui ne passerait pas par la prise de décisions à la place de l’enfant dans un domaine qui ne concerne que lui. Par exemple, ce qu’il veut faire de ses journées.

                                      Maintenant, si le but est d’avoir en face des gosses des animateurs sans “pensée”, c’est un choix effectivement.

                                      Le fait d’avoir une “pensée” n’est pas contradictoire avec le fait de respecter (voire de se soumettre à) celle des autres, en l’occurrence des enfants. Il ne passe pas forcément par le choix d’un adulte à la place des enfants.
                                      Une pensée, ça se partage, ça s’échange et ça se confronte ; mais ça peut exister sans qu’on l’impose aux autres.

                                      Les animateurs n’ont-ils pas la parole pendant les conseils d’enfant ? N’est-ce pas pour eux le moment de partager leurs pensées ? Ou celles-ci ne s’expriment-elles que par des interdits et des refus a posteriori?

                                      Curieusement, la convention d’aujourd’hui refuse qu’un autre type de discours existe, tu en es la preuve…

                                      Je ne comprends pas la dernière partie de cette phrase.
                                      Il me semble ne pas avoir remis en cause ton droit à t’exprimer. Il ne faut pas confondre “discuter le point de vue des autres” avec “censurer ce point de vue” – ou même “appeler à la censure de ce point de vue”.

                                      Et si l’on croit que l’on éduque dans la Liberté absolue c’est évidemment faux puisque la liberté n’existe qu’avec des contraintes. Quand tu auras des gosses tu leur mettras une télé dans la chambre parce que c’est ce qu’ils veulent? Ou seras tu ce terrible tortionnaire qui refuse…

                                      Je croyais que tu avais lu “Freedom, not license” ?

                                      Non, je ne mettrai pas de télé dans la chambre de mes gosses. En revanche, je ne l’empêcherai pas d’en mettre une qu’il se serait procurée par lui-même, achetée avec l’argent qu’il aurait gagné…

                                      Il y a un juste milieu entre “tortionnaire qui refuse” et “esclave qui se soumet”, non ?

                                      Je te sortirais volontiers le poncif “la liberté des uns…”, mais cette expression est tellement utilisée à tort et à travers, détournée de son sens élémentaire, qu’elle ne veut souvent plus rien dire.

                                      Parce que soit dit en passant, le système pédagogique actuel est du coup selon ta grille d’analyse un système de l’entière liberté puisqu’il est fréquent que l’on aille une semaine au MAcdo et une semaine au musée, cela arrive sur beaucoup de centres. Au moins venons nous d’apprendre que nous sommes dans un régime parfaitement démocratique, j’en suis heureux pour les enfants.

                                      Là, je crois que tu n’as rien compris du tout à ma “grille d’analyse”, puisque le système actuel est, pour l’enfant, l’exact contraire d’un “régime parfaitement démocratique”.
                                      C’est du moins mon avis.

                                      ——————-

                                      Mais pour être moins global : plus que les objectifs pédagogiques, ce qui est intéressant, je crois, c’est de voir la manière dont se vivent les choses sur le terrain. Tout le monde a déjà fait un PRV et peut juger concrètement de ce qui s’y est passé, et dans quelle mesure l’enfant y a appris des choses qui correspondent de près ou de loin à des “objectifs pédagogiques”.

                                      Aussi, Matim, n’ayant jamais accompagné d’enfants à Disneyland, je ne peux te dire concrètement, comment cela peut se passer. Je peux l’imaginer. Mais j’ai fait pas très différent, une sortie de deux jours au futuroscope : ça te va ou tu restes braqué sur le disneyland ?

                                      #119498
                                      Shaaa
                                        @shaaa

                                        Aah lasof…

                                        Après, il y a un élément (conséquent) à ne pas oublier c’est le public. Parce qu’entre leurs attentes sur leurs loisirs et nos visées pour leurs éducations… y a de la négociation (ou pas du tout).

                                        Ton exemple pose toute la problématique de l’éducation, à mon avis. Quelle place laisse-t-on aux “s’éducants” (diront les québécois) dans ce que j’appelle la “négociation” ? Du coup, comment se positionne le “sachant”… surtout dans un temps de loisirs.

                                        En tant qu’animateur, le Jeu est pour moi une des rares réponses valables. Il permet de créer des espaces hors normes où il existe une liberté incroyable (de crier, hurler, grimper, sauter) voire symoblique (tuer, se transformer, mourir…). Objet sur lequel les enfants n’ont pas besoin d’adulte mais sur lequel l’adulte peut aussi apporter un plus.
                                        Bref, c’est un âpre débat qu’il vaut mieux aborder à côté d’un comptoir. 😀

                                        Sur le mot “projet”. Jean-Pierre Boutinet a remonté l’histoire dans “L’anthropologie du projet” et monte comment son utilisation à glisser entre “des utopies, des visées, des finalités vers lesquelles on tente d’aller vers un mieux collectif, un bien commun” vers un outil qui présente à la fois le but mais aussi “toutes” les modalités pour y arriver. Alors qu’il peut exister tout un tas de moyens et de chemins pour faire un trajet de A à B qui peut s’adapter à l’imprévu.
                                        Il parle d’une injonction au projet, un “harcèlement projectif”. Comme quoi, on a jamais autant appelé chacun au projet que dans une société qui a du mal à se projeter.

                                        Bernard Bier (INJEP) en dit deux mots aussi.
                                        “Tout dans l’accueil collectif de mineurs doit-il être soumis au projet ? En outre qui doit avoir un projet ? le jeune ? l’animateur ? la structure ?
                                        Dans nombre de cas, le projet au lieu d’être une visée dynamique, évolutive, souple devient une forme rigide, un enfermement. D’où la dictature du planning souvent observée à la lecture de projet ou lors de visites.”

                                        Ensuite il faut ajouter ce que dit Lepage sur la récupération du mot “projet” par le capitalisme.
                                        Avec tout ça, on arrive à une perte de sens, une confusion sur cette notion et pas seulement pour les animateurs mais aussi pour des directeurs, des parents, des formateurs, etc.

                                        #119500
                                        Simon
                                        Administrateur
                                          @simon

                                          Je vois que malgré le premier post que j’ai posté, la notion de projet semble difficile à remettre en cause. Elle est même ardemment défendue et développée.

                                          J’ai un autre texte sur lequel je n’arrive pas à remettre la main dessus, critique du travail de Meirieu comme un vrai préalable à l’acception de la concurrence libre et non faussée dans le cadre d’un système capitaliste.

                                          Il est difficile de ne pas donner sens ou corps à la vie des enfants. En y intégrant la méthodologie de projet on tue la vie elle même. De même cette méthodologie de projet empêche beaucoup de choses d’émerger dans une équipe et en premier lieu une sérénité ou un bien être ou du moins un semblant d’être à l’aise.

                                          Dans ma tête, un idéal de colo devrait fonctionner sur un modèle de coins, certains fonctionnant en autonomie, d’autres en accompagnement d’adultes référents et compétents comme l’atelier bois par exemple. Des coins fonctionnant quotidiennement qui donnerait une vie au centre au même titre qu’une cité. L’enfant devrait pouvoir agir sans devoir au préalable passer par une case projet.
                                          Les animateurs savent écouter les enfants(et encore….), les laisser s’exprimer( parfois trop…?) mais ne savent plus faire et donc ne savent plus agir avec les enfants. Les jeux de la majorité des centres se ressemblent dans leur médiocrité. La manipulation des matériaux a disparu : bois, métal, etc… Il est important de se réoutiller, de réapprendre à faire.

                                          #119501
                                          Simon
                                          Administrateur
                                            @simon

                                            Sur la question du jeu abordé en amont.

                                            Si vous posez des objectifs au jeu que vous allez mener, il n’y aura plus de jeu….

                                            Le jeu permet effectivement plein de choses mais tellement complexes qu’elles échappent à notre conscience.

                                            Un jeu éducatif (au titre des jeux développés en temps scolaire) ne sont pas des jeux par exemple, ils sont des exercices, des activités du corps.

                                            Pour qu’il y ait jeu il faut avoir une fonction jubilatoire, une fonction autotélique(qui ne répond qu’à soi même) enfin une adhésion de tous les participants.

                                            Il me semble donc être maladroit de parler de jeux de régulation ou de jeux de détente ….

                                            En revanche, un des aspects intéressants à creuser pour l’animateur est tout le panel de jeux traditionnels qui existent qui ont été joué, qui suscitent des situations d’investissement personnel absolument extrême ou même sur les jeux de cour disparus de nos cours d’école. Je laisse à chacun le soin d’en rechercher les noms…

                                          20 sujets de 441 à 460 (sur un total de 511)
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