Justement le critĂšre de dangerositĂ© a suscitĂ© des dĂ©bats « passionnĂ©s ». Finalement ce critĂšre nâapparaĂźt pas en tant que tel, car ils ont estimĂ© quâil Ă©tait difficile de trouver des indicateurs visibles et mesurables, rĂ©els sur un stage thĂ©orique.
Par contre câest mentionnĂ© dans la compĂ©tence: menĂ©e une activitĂ©. Les critĂšres sont 1) Respecter le rythme du public 2) Appliquer les rĂšgles dâhygiĂšne 3) PrĂ©server la sĂ©curitĂ© physique, affective et morale des enfants.
Un autre critĂšre sur lâhygiĂšne et la sĂ©curitĂ© est inscrit dans : organiser et gĂ©rer la vie quotidienne. La je trouve que ce nâest pas toujours Ă©vident Ă vĂ©rifier.
Pour moi jâai donc, utilise ces critĂšres pour Ă©valuer la dangerositĂ©, mĂȘme si ce nâest pas toujours facile Ă voir.
et alors ? Ăa ne signifie absolument pas que cette personne est dangereuse, qu’est-ce que c’est que ce clichĂ© ? Il est beau le vivre-ensemble si seuls les gens en bonne santĂ©, qui ne fument pas, qui n’ont jamais de coups de dĂ©prime peuvent s’occuper d’enfants. Les robots, c’est “plus mieux” dans ce cas-lĂ … d’autant qu’on peut les contrĂŽler facilement, eux.
VoilĂ , c’est lĂ oĂč je voulais en venir. On n’est pas des robots et on n’analyse pas des robots, donc tout ce qui est de l’ordre du subjectif n’est pas Ă©valuable par les fameuses “grilles de critĂšres”.
On peut dire :
– Ce stagiaire a participĂ© Ă tous les temps de la formation, donc il a satisfait au critĂšre de l’assiduitĂ©.
– Ce stagiaire a Ă©crit un projet d’activitĂ© donc il satisfait au critĂšre “a prĂ©sentĂ© un projet d’activitĂ©”.
Mais ça n’a aucun intĂ©rĂȘt d’Ă©valuer ça.
Et le reste, y compris ce que tu dis XXYYZZ :
“Les critĂšres sont 1) Respecter le rythme du public 2) Appliquer les rĂšgles dâhygiĂšne 3) PrĂ©server la sĂ©curitĂ© physique, affective et morale des enfants.”, c’est pas Ă©valuable ça, en tout cas pas “objectivement”, comment peuvent l’ĂȘtre les critĂšres du dessus…
Et pour vous expliquer un peu pourquoi je parle de ça :
RĂ©cemment, j’ai acceptĂ© d’encadrer une formation BAFA (premiĂšre fois… et j’ai pas franchement envie d’en refaire pour l’instant). Et tout s’est bien passĂ©, jusqu’au moment de l’Ă©valuation des stagiaires.
Je n’Ă©tais pas d’accord avec la responsable du stage qui voulait valider tout le monde, justement parce que j’en jugeais 2 ou 3 dangereux (c’Ă©tait un stage qualif SB)… Mais elle m’a, Ă juste titre, opposĂ© que “ils rentrent dans les critĂšres”, en trichant certes, pour certains, trĂšs limite pour d’autres, mais ils rentrent dans les critĂšres. Et elle m’a dit que ce sera ensuite aux directeurs de ne pas les embaucher s’ils jugent qu’ils sont potentiellement trop irresponsables sur certains points, ou alors de les embaucher mais de les suivre de prĂšs.
Et en un sens elle a raison, parce qu’il n’y a aucune raison que ma subjectivitĂ© Ă moi puisse invalider quelqu’un…
Mais en mĂȘme temps, je trouve aussi que l’argument du “il se fera embaucher quelque part mais sĂ»rement pas par moi” est un peu limite…
Bref… Je suis pour l’abolition de l’Ă©valuation telle qu’elle est pratiquĂ©e ! Et j’veux plus encadrer de stages BAFA…
XXYYZZ a Ă©crit :
Tiens ; Ă deux reprises jâai eu un stagiaire envoyĂ© par un psychiatre. Oui tu lis bien, authentique .
et alors ? Ăa ne signifie absolument pas que cette personne est dangereuse, qu’est-ce que c’est que ce clichĂ© ? Il est beau le vivre-ensemble si seuls les gens en bonne santĂ©, qui ne fument pas, qui n’ont jamais de coups de dĂ©prime peuvent s’occuper d’enfants. Les robots, c’est “plus mieux” dans ce cas-lĂ … d’autant qu’on peut les contrĂŽler facilement, eux.
Evidement jen âĂ©tais pas au courant au dĂ©part. ce sont les stagiaIres eux mĂȘme qui lâont dit. Les dĂ©tails seraient trop long Ă expliquer. Jâai pu en avoir un au tĂ©lĂ©phone et crois moi je lui ai « chantĂ© Manon sur lâair de la Tosca ». :ins:
Ellle pensait que cela lui ferait du bien.
Heureusement ce sont des cas extrĂȘmes et dans les deux cas lâĂ©quipe de formateur Ă©tait nombreuse et solide.
solide pour “faire face” Ă cette personne j’imagine. Son psy avait juste oubliĂ© un dĂ©tail : le jugement moral des formateurs comme couperet pour son patient.
Pour revenir au sujet, on lit dans ta rĂ©ponse Ă Blandine, XXYYZZ, que tu souhaiterais inclure les enfants dans l’Ă©laboration du projet pĂ©da… Quelle riche idĂ©e !
Pour le coup, ça serait Ă©ducatif puisque dans leur vie future, tout ne sera que projet. La pensĂ©e-projet est si indispensable aujourd’hui qu’on ne peut imaginer faire sans. Qui plus est, le projet et la mĂ©thodo associĂ©e doivent ĂȘtre le plus efficace possible (bah oui, c’est la crise alors l’efficacitĂ© va nous permettre de rĂ©duire les coĂ»ts et de survivre, c’est Ă©vident…).
La dĂ©marche projet est aujourd’hui tellement prĂ©gnante qu’elle se doit d’ĂȘtre encore amĂ©liorĂ©e – toujours cette idĂ©e d’expansion, de croissance. Cette croissance perpĂ©tuelle et Ă©ternelle est peut-ĂȘtre ce qui reprĂ©sente le mieux l’idiotie de toutes ces dĂ©marches. Pas seulement pour l’Ă©conomie (croissance Ă©conomique), mais aussi pour le volume d’activitĂ©, la croissance des outils de rentabilitĂ©, la croissance des rapports de gestion (analyses, bilans, EVALUATIONS). Tout doit ĂȘtre inscrit, notĂ©, dĂ©cryptĂ©.
Mais il y a pourtant beaucoup de dĂ©croissance dans le mĂȘme temps : dĂ©croissance de la relation Ă l’autre, dĂ©croissance du conflit, de la confrontation, dĂ©croissance du temps disponible pour vivre (travailler moins pour vivre mieux, voir aussi Rifkin).
Un exemple rĂ©cent dans une asso que je connais bien. Le souhait de la direction est d’engager un travail d’amĂ©lioration (en dĂ©finissant des ambitions Ă moyen-terme et des axes stratĂ©giques) qui passe par de la formation par des consultants de… l’industrie aĂ©ronautique ! Avions, gamins, mĂȘme combat ?
Dans les premiĂšres idĂ©es lumineuses de cette nouvelle direction : regrouper les centres, habituellement de 35 Ă 60 enfants, dans des centres pouvant accueillir 130 Ă 150 enfants. Ăa c’est de l’avancĂ©e !! Une usine Ă boulons enfants pour faire des Ă©conomies d’Ă©chelle, sympa l’idĂ©e !
Inclure les enfants dans des dĂ©marches que nous nous imposons nous-mĂȘme (et oui, pour rappel la loi n’impose pas de projet pĂ©dagogique ! Seulement un projet Ă©ducatif gĂ©nĂ©raliste et un document qui est plus technique que philosopho-pĂ©dagogique), c’est les inviter Ă ne pas crĂ©er leurs propres mĂ©thodes, leurs propres façons de vivre.
Le paradoxe des grands-parents de ma gĂ©nĂ©ration : “les jeunes sont fous, ne respectent plus rien, ne suivent plus les rĂšgles” et en mĂȘme temps “notre monde va mal, l’individualisme a tuĂ© la solidaritĂ©, etc”… Il faudrait que nous, les jeunes, suivions les mĂ©thodes et les rĂšgles de nos aĂźnĂ©s, celles-lĂ mĂȘme qui leur rendent le monde si triste ?
Le problĂšme de base, qui est la cause de la gĂ©nĂ©ralisation de la dĂ©marche-projet, de la pensĂ©e-projet, c’est l’absence de confiance dans les capacitĂ©s de l’autre, dans sa crĂ©ativitĂ© et son sĂ©rieux.
Autre remarque : l’outil. On m’a sorti ce week-end que “c’est pas grave que ces outils viennent de l’aĂ©ronautique, ce qui compte c’est le contenu, ça sera nos valeurs, nos idĂ©es”…
Bien sĂ»r ! Peut-on rĂ©ellement ĂȘtre aussi crĂ©dule ? L’outil conditionne la pensĂ©e, l’outil est dĂ©jĂ un parti-pris sur le devenir des gens et de leurs idĂ©es.
Pour travestir une phrase de Maslow : si ton outil est un marteau, ce que tu tapes ressemblera fort Ă un clou…
Donc la confiance et la peur (de ses propres capacitĂ©s et de celles des autres) comme moteur de nos rigiditĂ©s (l’administration en Ă©tant le fleuron).
Avé Blandine. je sais je me répÚte.
XXYYZZ, toi qui es formateur de BAFA et BAFD, une question : est-ce que ça t’est dĂ©jĂ arrivĂ© de valider un stagiaire que tu juges dangereux pour des enfants ?
Si non, comment tu traites le cas de stagiaires qui rentrent dans les critĂšres posĂ©s au dĂ©part, mais que tu as vraiment “peur” de lĂącher dans un ACM avec des enfants autour ?
Parce que dans les critĂšres, on peut y rentrer de plein de maniĂšres diffĂ©rentes (y compris en trichant, y compris en faisant semblant…). Et en plus, ces critĂšres n’Ă©valuent pas tout…
Ce sont de trĂšs bonnes questions, comme lâon dit lorsque la rĂ©ponse est compliquĂ©e.
đł
Je vais remonter en arriĂšre.
Il y a environ 10 ans , sur proposition de la DDJS locale, les 7 organismes de formation BAFA de La Réunion se sont rencontrés, afin de mettre au point une grille de critÚres minima pour évaluer les stagiaires BAFA
Je nây ai pas participĂ©, mais jâau des comptes rendus et le rĂ©sultat de leurs travaux. ;
Justement le critĂšre de dangerositĂ© a suscitĂ© des dĂ©bats « passionnĂ©s ». Finalement ce critĂšre nâapparaĂźt pas en tant que tel, car ils ont estimĂ© quâil Ă©tait difficile de trouver des indicateurs visibles et mesurables, rĂ©els sur un stage thĂ©orique.
Par contre câest mentionnĂ© dans la compĂ©tence: menĂ©e une activitĂ©. Les critĂšres sont 1) Respecter le rythme du public 2) Appliquer les rĂšgles dâhygiĂšne 3) PrĂ©server la sĂ©curitĂ© physique, affective et morale des enfants.
Un autre critĂšre sur lâhygiĂšne et la sĂ©curitĂ© est inscrit dans : organiser et gĂ©rer la vie quotidienne. La je trouve que ce nâest pas toujours Ă©vident Ă vĂ©rifier.
Pour moi jâai donc, utilise ces critĂšres pour Ă©valuer la dangerositĂ©, mĂȘme si ce nâest pas toujours facile Ă voir.
Et crois moi jâen ai vu et entendu.
Tiens ; Ă deux reprises jâai eu un stagiaire envoyĂ© par un psychiatre. Oui tu lis bien, authentique . Evidement jen âĂ©tais pas au courant au dĂ©part. ce sont les stagiaIres eux mĂȘme qui lâont dit. Les dĂ©tails seraient trop long Ă expliquer. Jâai pu en avoir un au tĂ©lĂ©phone et crois moi je lui ai « chantĂ© Manon sur lâair de la Tosca ». :ins:
Ellle pensait que cela lui ferait du bien.
Heureusement ce sont des cas extrĂȘmes et dans les deux cas lâĂ©quipe de formateur Ă©tait nombreuse et solide.
MagrĂ© tout il m’est impossible de savoir, si je n’ai pas laissĂ© passer un stagiaire.
Par contre en stage pratique câest plus facile, ou moins difficile, Ă voir.
Deux exemples : un qui mâest arrivĂ© : Un animateur est parti avec un petit groupe dâenfant ; Ă la « boutique « 5 minutes Ă pieds. Je lâai vu revenir seul. Lorsque je lui demande oĂč sont les enfants sa rĂ©ponse a Ă©tĂ© : « je ne voulais pas quâils viennent avec mi, donc je les ai laissĂ© pour les punir.
Je lui ai bien sur demandĂ© dâaller les rechercher tout de suite. Jâai jugĂ© cet animateur dangereux. Je nâai pas valide son stage pratique, pour cela et pour dâautres raisons. đż
Un collĂšgue directeur mâa racontĂ© la chose suivante. Trois enfants Ă©taient sur un lieu dangereux, tout proche dâune falaise ; un animateur pas loin, qui ne disait rien. En arrivant sur les lieux le directeur a fait dĂ©placer les enfants. Il a, bien sur, demandĂ© Ă lâanimateur pourquoi il nâĂ©tait pas intervenu.
RĂ©ponse de celui-ci. (assis toi avant de lire) : « ce nâĂ©tais pas des enfants de mon groupe. »
Je ne me souviens plus de réaction de ce directeur.
Voila, allez bye et bisous đ
Contrairement à ce que certains prétendent je ne prétend pas connaßtre de méthodes miracles, mas je vais essayer de te répondre le mieux possible.
Je ne suis pas sur le forum depuis assez longtemps pour savoir qui reproche quoi Ă qui, et je nâaurai probablement pas terminĂ© de lire tout le forum avant au moins 10 ans (:-D), donc je vais me contenter de rĂ©pondre Ă ce que je lis lĂ . đ
Rn début de séjour réunion avec les enfants. Contrairement à ce que certains prétendent, nous écoutions les enfants ; plusieurs de leurs propositions sont acceptés et prises en compte.
Bien sur tout nâest pas possible. Ceux qui prĂ©tendent le contraire, ou se bouche les yeux ou sont des menteurs. Jâai du refuser certaines activitĂ©s irrĂ©alisable. Ex un voyage en m mĂ©tropole ou .
En cours de sĂ©jour des modifications sont aussi possibles en fonction des circonstances, du dĂ©roulement du sĂ©jour, des demandes des enfants.. Jâai donnĂ© quelques exemples vĂ©cus, dans mes messages prĂ©cĂ©dents..
Pris en flag ! Donc câest bien toi qui dĂ©cides (« plusieurs de leurs propositions sont acceptĂ©es et prises en compte », « jâai dĂ» refuser certaines activitĂ©s irrĂ©alisables », « des modifications sont aussi possibles en fonction de ») et pas les enfants. Pour que ce soit vraiment eux qui dĂ©cident (et encore, ça dĂ©pendra de comment la dĂ©cision aura Ă©tĂ© prise par les jeunes, de lâinfluence de lâĂ©quipe sur celle-ci, et de plein dâautres influences aussi, mais passonsâŠ), il faut que tu renonces Ă avoir le dernier mot. Si tu leur demandes leur avis et que le groupe dĂ©cide de quelque chose, tu nâas pas Ă tâopposer Ă la dĂ©cision du groupe (si tu le fais, ça veut dire que câest toi qui dĂ©cides, et pas eux, malgrĂ© le dĂ©bat que tu auras lancé⊠Câest en ça que je parlais de « pseudo dĂ©bats dĂ©mocratiques » sur une prĂ©cĂ©dente intervention). Et si, comme tu le dis, il y a des choses qui ne sont « pas possibles », ça peut vouloir dire trois choses Ă mon sens :
– Soit que les quelques rĂšgles que chacun a lâobligation de respecter ne sont pas connues et/ou respectĂ©es des jeunes. Par exemple, si le groupe de jeunes dĂ©cide quâils veulent aller dealer de la drogue (je prends des exemples extrĂȘmes pour ĂȘtre claire), eh bien ce nâest pas possible. Non pas parce que toi, directeur, tu leur dis que ce nâest pas possible, mais parce que la loi française lâinterdit.
– Soit que les jeunes nâont pas connaissance de tous les Ă©lĂ©ments et impĂ©ratifs qui doivent guider leur prise de dĂ©cision (le temps dont ils disposent â le sĂ©jour a lieu de telle date Ă telle date â, le budget, le caractĂšre dangereux de certains lieux par exemple, etc.) Un voyage en mĂ©tropole, a priori, ça ne rentre pas dans le budget. Sâils ont connaissance du budget, en thĂ©orie, ce nâest pas une proposition quâils font. Et sâils la font, tu peux leur rĂ©pondre un truc du genre « vous pouvez Ă©valuer les coĂ»ts, regarder ce dont on dispose, chercher des solutions, et dĂ©cider ensuite en fonction de ce quâil est possible de faire ».
– Soit toi, directeur, tu nâas pas envie que ce soit possible⊠Et dans ce cas, pourquoi lancer le dĂ©bat et faire croire au groupe que la dĂ©cision finale leur appartient ?
J’en ai fait quelques unes, de ces bĂȘtises-lĂ , et je persiste et signe, ce sont des bĂȘtises⊠:pen:
Laisser le groupe dĂ©cider, ce nâest pas Ă©vident, parce que ça veut dire que potentiellement, la dĂ©cision prise ne te conviendra pasâŠ
Par exemple, une fois, les mĂŽmes ont dĂ©cidĂ© dâune organisation (pourrie soit-dit en passant ! ^^ Point de vue de dirlo) pour le roulement de la vaisselle. Pour ma part, je lâai trouvĂ©e naze leur organisation : pas pratique du tout, pas efficace, qui prenait beaucoup de temps. Sauf que câĂ©tait une dĂ©cision du groupe dans son ensemble, quâils arrivaient Ă fonctionner comme ça (la vaisselle Ă©tait toujours faite et rangĂ©e) et que ça leur convenait⊠Donc mĂȘme si ça ne mâallait pas Ă moi, câĂ©tait leur vie de groupe, leur organisation, leur rĂ©partition des tĂąches, les rĂšgles quâils sâĂ©taient fixĂ©es entre eux pour que ça marche, et je nâavais absolument pas Ă intervenir lĂ -dedans pour mâopposer Ă la dĂ©cision de groupe. Sâils avaient enfreint une loi, mis en danger quelquâun, saccagĂ© les locaux ou le matĂ©riel, je serais intervenue⊠Mais lĂ , aucune raison.
Dire que le directeur dirige et doit donc avoir le dernier mot sur tout parce quâil est responsable de tout (THE affirmation entendue et re-entendue lors de mes formations thĂ©oriques BAFD) nâest pas une Ă©vidence ni une obligation. Câest une conception (parmi dâautres) du rĂŽle de la direction, ni plus ni moins. Et ça veut donc dire quâon peut ne pas la partager.
Avec lâadjoint, je choisis deux ou trois objectifs Ă©ducatifs de lâĆuvre.
Ensuite rĂ©union dâĂ©quipe ( ou de la majoritĂ© de celle- ci) le plus tĂŽt possible. Je donne certaines informations au reste de lâĂ©quipe, puis nous discutons de nos objectifs pĂ©da, de lâorganisation, du fonctionnement, de la vie quotidienne, faisons des propositions dâactivitĂ©s, etc etc. Je prĂ©cise que cela nâest pas dĂ©finitif.
Chacun peux et mĂȘme doit apporter ses propositions et ses avis. Au dirlo de solliciter celles et ceux qui parlent moins et essayer de calmer les plus bavards.
Bah lĂ aussi⊠DĂ©jà ça suppose que lâintĂ©gralitĂ© de lâĂ©quipe adhĂšre aux « deux ou trois objectifs Ă©ducatifs » que tu choisis dans le projet de lâorganisateur, ce qui nâest pas forcĂ©ment toujours le cas. Et ensuite, sâil manque des animateurs Ă ta rĂ©union, eh bien ça complique pas mal les choses pour que les animateurs donnent leur avis⊠DĂ©jĂ que quand tout le monde est lĂ , ils ont parfois beaucoup de mal Ă le donner. Alors lâanimateur qui nâest pas lĂ , il va juste prendre acte de ce qui sâest dit et dĂ©cidĂ© sans lui, et il ne donnera pas son avis.
Si nécessaire et si les conditions le permettent une deuxiÚme réunion a lieu pour compléter
en invitant les parents et les enfants.
Dans cette rencontre, bien sur on apporte des informations aux familles mais on peut trĂšs bien demander des avis aux enfants. MĂȘme si, comme cela pris au dĂ©pourvu, les propositions sont loin dâĂȘtre dĂ©finitives.
Ils ne vont pas vraiment donner leur avis, les enfants⊠:non: Ils sont assis, avec leurs parents Ă cĂŽtĂ© dâeux, au milieu dâun groupe quâils ne connaissent pas encore, Ă Ă©couter un directeur (qui est debout et qui sâadresse Ă une assemblĂ©e assise qui lâĂ©coute, le plus souventâŠ) quâils ne connaissent pas non plus. Dans le meilleur des cas, ils vont rester muets comme des carpes Ă Ă©couter, et sâils parlent, ce sera pour dire/demander ce quâon attend quâils disent/demandent (« on » Ă©tant « les autres », peu importe qui, mais pas eux en tout cas).
Maintenant jâai conscience que ceci nâest pas toujours possible. La RĂ©union est petite ( 210 km de pĂ©rimĂštre) donc pas de grands dĂ©placements. Jâai eu la chance de connaĂźtre pas mal de monde donc, Ă part quelques exceptions, je nâavais aucun mal Ă recruter ne Ă©quipe, je connaissais les organisateurs, jâai fini par avoir une bonne rĂ©putation ( aie mes chevilles).
Allez je vais encore me vanter. Une fois jâai dĂ©clarĂ© Ă un organisateur que mon projet Ă©tat maigre et quâil y avait peu de chose .Il mâa rĂ©pondu quâil me connaissait et quâil savait que le sĂ©jour se passerait bien.
Ăa tâinterpelle pas, ça ? Que des organisateurs qui te connaissent et te font confiance, nâen aient plus grand chose Ă cirer de ce qui peut ĂȘtre Ă©crit ou pas Ă©crit sur le PP ? Le besoin de contrĂŽler serait-il moindre ? đ
Donc faut que tu mâexpliques plus en dĂ©tail comment tu procĂšdes XXYYZZ .
Bonjour Blandine :coucoub:
Contrairement à ce que certains prétendent je ne prétend pas connaßtre de méthodes miracles, mas je vais essayer de te répondre le mieux possible.
Comment faire participer lâensemble de lâĂ©quipe et mĂȘme les enfants Ă lâĂ©criture et Ă la rĂ©alisation du PP ? đĄ Vaste programme !!!!!!!!!
Il est certain que certaines circonstances favorisent ou défavorisent ce noble dessein :
Câest plus facile si tu as lâĂ©quipe bien avant, si tu connais bien lâĆuvre, si tu es en gestion directe. Câest plus compliquĂ© dans une commune oĂč il y a plusieurs accueils de loisirs avec des menus fixĂ©s Ă lâavance par la cuisine centrale, les dates des sorties en bus programmĂ©s ( heureusement pas les lieux).
GĂ©nĂ©ralement voila comment je procĂšde ou plutĂŽt je procĂ©dais. Câest aussi ce que je suggĂšre aux directeurs stagiaires lorsque je sĂ©vis en formation BAFD:
Avec lâadjoint, je choisis deux ou trois objectifs Ă©ducatifs de lâĆuvre.
Ensuite rĂ©union dâĂ©quipe ( ou de la majoritĂ© de celle- ci) le plus tĂŽt possible. Je donne certaines informations au reste de lâĂ©quipe, puis nous discutons de nos objectifs pĂ©da, de lâorganisation, du fonctionnement, de la vie quotidienne, faisons des propositions dâactivitĂ©s, etc etc. Je prĂ©cise que cela nâest pas dĂ©finitif.
Chacun peux et mĂȘme doit apporter ses propositions et ses avis. Au dirlo de solliciter celles et ceux qui parlent moins et essayer de calmer les plus bavards.
Si nécessaire et si les conditions le permettent une deuxiÚme réunion a lieu pour compléter
en invitant les parents et les enfants.
Dans cette rencontre, bien sur on apporte des informations aux familles mais on peut trĂšs bien demander des avis aux enfants. MĂȘme si, comme cela pris au dĂ©pourvu, les propositions sont loin dâĂȘtre dĂ©finitives.
Bien Ă©videment lâĂ©quipe se retrouve sur les lieux la veille ou deux jours avant. Cela donne le temps de la mise en place.
Tiens une anecdote. : il y a bien longtemps ( Ă lâĂšre primaire ou secondaire, je ne sais plus, ) les colos, avec hĂ©bergement, avait lieu dans les Ă©coles et câĂ©tait lâĂ©quipe qui devait tout amĂ©nager. On se retrouvait 3 jours avant.. lâĆuvre louait un combi et le directeur et lâĂ©quipe faisait plusieurs voyages, pour tout transporter ( lits, matelas, frigos, literies etc). je te dis pas la galĂšre. Jâai ai cela trois ou quatre fois..Le plus dur Ă©tait Ă la fin du sĂ©jour. Tout le monde Ă©tait fatiguĂ© et il fallait tout rapatrier. Une fois une commune a fait ce transport dans un camion avec chauffeur, mais le dĂ©chargement ; câĂ©tait pour notre pomme.
MalgrĂ© tout , avec plusieurs personnes nous gardons un bon souvenir de cette Ă©poque Ă©volue…Je ferme la parenthĂšse.
Rn début de séjour réunion avec les enfants. Contrairement à ce que certains prétendent, nous écoutions les enfants ; plusieurs de leurs propositions sont acceptés et prises en compte.
Bien sur tout nâest pas possible. Ceux qui prĂ©tendent le contraire, ou se bouche les yeux ou sont des menteurs. Jâai du refuser certaines activitĂ©s irrĂ©alisable. Ex un voyage en m mĂ©tropole ou .
En cours de sĂ©jour des modifications sont aussi possibles en fonction des circonstances, du dĂ©roulement du sĂ©jour, des demandes des enfants.. Jâai donnĂ© quelques exemples vĂ©cus, dans mes messages prĂ©cĂ©dents..
Ceci implique que le planning du dĂ©but de sĂ©jour comporte des blancs et quâil peux ĂȘtre modifiĂ©
Voila je ne donne pas bonne conscience car; on peut toujours faire mieux. . Je connais dâautres collĂšgues qui ont des fonctionnements semblables..
En plus maintenant les communications sont plus dĂ©veloppĂ©es on peut utiliser internet pour communiquer Ă distance. Ca aide si câest bien utilisĂ©.
Maintenant jâai conscience que ceci nâest pas toujours possible. La RĂ©union est petite ( 210 km de pĂ©rimĂštre) donc pas de grands dĂ©placements. Jâai eu la chance de connaĂźtre pas mal de monde donc, Ă part quelques exceptions, je nâavais aucun mal Ă recruter ne Ă©quipe, je connaissais les organisateurs, jâai fini par avoir une bonne rĂ©putation ( aie mes chevilles). đ
Allez je vais encore me vanter. Une fois jâai dĂ©clarĂ© Ă un organisateur que mon projet Ă©tat maigre et quâil y avait peu de chose .Il mâa rĂ©pondu quâil me connaissait et quâil savait que le sĂ©jour se passerait bien.
Pour conclure je dirais que cela nâes pas facile ( sâil y avait une recette miracle cela se saurait, comme on dit souvent). đł Mais Ă chaque directeur et Ă chaque Ă©quipe de sâadapter Ă la situation.
PoUr ce sujet, ,comme pour beaucoup d’autres, le maitre mot est: la souplesse
Il y a quelques temps un groupe avait publiĂ© sur le forum e methode pour Ă©laborer le PP, qui m’ a semblĂ© interessante. je n’arive plus Ă la retrouver. si quelqiu’un peux le faire ?
Allez bye
Si vous passez par lĂ (les Michmuch, Shaa, Solleana…)
Connaissez-vous “Cercle de RĂ©flexion pour une Ăducation Authentique” ?
Je suis en train de lire leurs productions :
http://www.education-authentique.org/index.php?page=lea
C’est une personne qui m’a envoyĂ©e ce mail, justement Ă la lecture d’une partie de ce post…
Au premier abord (avec un pareil nom) , je me suis dis : chouette : une secte qui me contacte et veut mon bonheur.
Mais apparemment non… (dommage)
Ca fourmille sur internet, mais ça ne rĂ©pond pas aux premiĂšres questions que je me pose…
Je me mets tout ça de cĂŽtĂ© (c’est la pire pĂ©riode pour moi pour me plonger dans de l’analyse (prĂ©paration des animations tout public…)) et donc si du cĂŽtĂ© universitaire il y a de la matiĂšre…
Pour dĂ©velopper un peu ce que j’ai commencĂ© hier (les modos, vous pouvez fusionner si vous voulez).
XXYYZZ, toi qui es formateur de BAFA et BAFD, une question : est-ce que ça t’est dĂ©jĂ arrivĂ© de valider un stagiaire que tu juges dangereux pour des enfants ?
Si non, comment tu traites le cas de stagiaires qui rentrent dans les critĂšres posĂ©s au dĂ©part, mais que tu as vraiment “peur” de lĂącher dans un ACM avec des enfants autour ?
Parce que dans les critĂšres, on peut y rentrer de plein de maniĂšres diffĂ©rentes (y compris en trichant, y compris en faisant semblant…). Et en plus, ces critĂšres n’Ă©valuent pas tout…
Et Ă l’inverse, si on ne met pas clairement de critĂšres de validation, eh bien ça passe jusqu’au moment oĂč un stagiaire est invalidĂ© et qu’il va se plaindre. Et lĂ , les instances qui vont trancher vont demander Ă voir les critĂšres de validation pour pouvoir se prononcer.
Il m’est arrivĂ© de virer des animateurs en cours de sĂ©jour (des non stagiaires) parce qu’ils prĂ©sentaient un rĂ©el danger pour les enfants (pas forcĂ©ment physique, surtout psychologique). Sur le coup, je me suis demandĂ©e comment ces animateurs-lĂ avaient pu passer toutes les Ă©tapes de validation du BAFA. Et en fait, je crois qu’ils ont Ă©tĂ© validĂ©s tout simplement parce qu’ils rentraient dans les critĂšres. Ni plus ni moins. Ce qui n’enlĂšve rien au fait qu’ils Ă©taient dangereux.
Donc on s’en sort pas :
– D’un cĂŽtĂ©, si tu dĂ©finis avec le stagiaire des critĂšres de validation vraiment prĂ©cis et Ă©valuables (par ex. en stage thĂ©orique BAFA, il y a “l’assiduitĂ©” : ok, c’est clair, tu satisfais au critĂšre si tu viens en formation ; si tu es absent, tu ne satisfais pas au critĂšre), eh bien tu acceptes de valider tous les stagiaires qui rentrent dans les critĂšres (quelle que soit la maniĂšre, et quelles que soient les apprĂ©hensions que tu peux avoir Ă lui donner son stage). Donc ça veut dire que les critĂšres sont LE rĂ©fĂ©rentiel de validation (or, ils ont de sacrĂ©es limites…). Cette “solution” peut poser de sacrĂ©s problĂšmes de conscience, et de sacrĂ©s problĂšmes tout court d’ailleurs…
– D’un autre cĂŽtĂ©, si tu ne dĂ©finis pas de critĂšres, ça veut dire que le stagiaire est Ă la merci de son formateur ou de son directeur tout puissant qui peut invalider un stage sur la base de “t’façon j’t’aime pas”, ce qui est pire.
Bref, l’Ă©valuation me pose de sacrĂ©s soucis… đ
Lorsque je dirige des stages BAFD, j’essaie de sensibiliser les futurs dirlos Ă ce problĂšme de l’Ă©valuation, qui n’est pas facile.
Comment on sensibilise au problĂšme de lâĂ©valuation ?
Cela dit, oui, câest carrĂ©ment un problĂšme, parce que ces Ă©valuations sont omniprĂ©sentes. Or, ce qui est vraiment important dans le cadre dâun travail dâanimateur ou de directeur (le ressenti, le relationnelâŠ), nâest Ă©valuable par aucune grille de critĂšresâŠ
Comment on sort de cette contradiction au juste ?
On nous demande de remplir des certificats de stage pratique.
Comme on ne peut pas Ă©valuer la “maniĂšre d’ĂȘtre” d’une personne, on se rabat sur des “””critĂšres Ă©valuables”””, aussi nazes que “est capable d’Ă©crire un projet d’activitĂ© qui rentre dans le thĂšme imposĂ© par le directeur qui a le dernier mot sur l’Ă©valuation du stagiaire Ă la fin du sĂ©jour”.
Trop bien.
J’aime bien avoir des stagiaires dans mes Ă©quipes…
Pour ce qui est de “l’Ă©valuation finale”…. đ
Re avé Blandine
BlandineP a Ă©crit :
Ce que jâessayais de dire, câest simplement quâau moment oĂč un directeur est dans une position dâĂ©valuation dâun stage pratique (au moment de remplir les certificats de stage pratique), il a parfois tendance Ă ne pas se fonder uniquement sur les critĂšres de validation qui ont Ă©tĂ© (ou auraient dĂ» ĂȘtre…) dĂ©finis avant le dĂ©but du sĂ©jour avec le stagiaire, et Ă prendre en compte aussi des critĂšres beaucoup plus personnels, affectifs, etc. (tout le blabla sur le cĂŽtĂ© grande gueule de untel ou trop calme d’untel, sociable ou pas de tel autre…). Et ce que je disais, c’est que tout ça ne devrait pas apparaĂźtre sur un compte-rendu de stage pratique, c’est tout.
Ce n’est pas le prĂ©nom en lui-mĂȘme qui pose problĂšme, mais ce que peut impliquer le fait de parler d’une personne (qui a tel ou tel prĂ©nom) et non d’un candidat Ă un brevet/diplĂŽme.
Je crois que je suis trop focalisĂ© sur le prĂ©nom qu’a mentionnĂ© ta formatrice.
Efectivement ce genre de dĂ©rive que tu Ă©voques existe, maheureusement. Justement le fait de poser les jalons ( critĂšres et modalitĂ©s) Ă l’avance peux donner des moyens de dĂ©fense Ă un animateur face Ă un directeur dont tu dĂ©cris le comportement.
Lorsque je dirige des stages BAFD, j’essaie de sensibiliser les futurs dirlos Ă ce problĂšme de l’Ă©valuation, qui n’est pas facile.
Comme dirait Agatha Christie dans la bouche de MisMarple :
” Etant donnĂ© ce qu’est la nature humaine …”
Bah moi je pense que câest beaucoup plus complexe que çaâŠ
0ui ce n’est pas simple.
Quand tu dis « le dirlo participe Ă ces choix », ça veut dire quoi ? Il prend la dĂ©cision finale ? Il dit ce quâil pense sur la question ? Quand est-ce quâil donne son avis ? Comment il le donne ? Comment se font les propositions de lâĂ©quipe ? Comment se prennent les dĂ©cisions ?
Le directeur fait des propositions d’organisation, de fontionnement,de mise en place, d’activitĂ©s, comme le reste de l’Ă©quipe.
Ensuite les dĂ©cisions se prennent ensemble. il m’est souvent arrivĂ© d’ccepter des propositions d’animateurs dont je n’avais idĂ©es. Cela rends les choix plus riches et offre plus de choix.
Sur la rubrique, « rĂ©unions dâĂ©quipe », voici la premiĂšre contribution : « Je ne sais pas trop comment tu veux les mettre en place mais est-ce quâon aura une petite pause entre le coucher des jeunes et la rĂ©union ou est-ce quâon attaque de suite la rĂ©union pour finir plus vite? »
Donner son avis, câest vachement difficile⊠Pour quâils le donnent, parce quâils lâont donnĂ©, il a fallu que je rĂ©ponde Ă leurs questions par dâautres questions « ben jâsais pas, tu prĂ©fĂšrerais quoi ? ». Et le fonctionnement qui a Ă©tĂ© validĂ© par lâĂ©quipe (par consensus, hein, pas par majoritĂ© absolue, qui est quand mĂȘme une belle escroquerie) est diffĂ©rent de celui que jâavais mis en place (et lĂ toute seule pour le coupâŠ) lâĂ©tĂ© dernier. Yâa encore du boulot, mais yâa quand mĂȘme quelques progrĂšs. Câest laborieux, ça demande beaucoup de temps, câest pas pleinement satisfaisant sur tous les points⊠Mais, au moins, sur pas mal de points, ils ont donnĂ© leur avis.
Tu vois bien qu’il y a eu une bonne Ă©volution. petite certes mais une Ă©volution positive tout de m^me.
TTiens par exemple, ces pseudo-dĂ©bats sur la mise en place des rĂšgles de vie qui se font souvent en dĂ©but de sĂ©jour. Les animateurs demandent aux jeunes « alors quel fonctionnement on met en place pour tel truc ?» alors quâils ont DEJA dĂ©cidĂ©, avant de les consulter. Ă tous (et si on fait ça, il faut accepter que la dĂ©cision finale appartienne au groupe et rien quâĂ lui).
Il y a Ă©videment des demandes impossible Ă satisfaire. Un jour un enfant voulait qe l’on prennent l’avion pour aler Ă L’ile maurice. Bien sur j’ai dit non. Il y a aussi des questions de sĂ©curitĂ©. Mais on peux accepter pas mal de choses : les horaires du lever, du coucher Ă©chelonnĂ© ou pas,choix de certaines activitĂ©s, temps informels, les sorties sans animateurs. etc
Donc faut que tu mâexpliques plus en dĂ©tail comment tu procĂšdes XXYYZZ pour que je comprenne. Tout est lĂ -dedans « ensuite commence le travail avec lâĂ©quipe » : quel travail ? Comment tu fais ? Quâest-ce que tu mets en place ? Moi je suis en phase dâexpĂ©rimentation lĂ , et je veux bien Ă©changer sur ça si vous avez des fonctionnements intĂ©ressants Ă partager.
Si tgu veux des dĂ©tails je t’en parlerais demain ou dans quelques jours; Car come tu le dis, ce n’est pas simple. De lus je ne prĂ©tends pas tout connaĂźtre. Tu es en phase d’espĂ©rimentation dis tu. Mais je pense que cela devrait ĂȘtr le cas de tout directeur. Il faut faire Ă©voluer ses praiques. rien ne doit ĂȘtre figĂ©.
La vraie question, câest pourquoi est-ce quâon ferait le choix, en amont du sĂ©jour, de faire des plannings ? (jâai bien compris quâils sont prĂ©visionnels, mais bon, ce serait possible de ne pas faire de planning aussi).
ah ces satanĂ©es plannings. Ou je suis d’a&ccord avec toi.
Un planning se remplit au fur et Ă mesure de l’accueil.
Bien sur il y a des choses Ă prĂ©voir Ă l’avance : les sorties en bus;, les actes des intervenants Ă©venuels, les visites l . Mais pour le reste, un planning Ă©tablis longtemps Ă l’avance n’est pas une bonne chose Tout est fonction des acivitĂ©s qui peuvent demander un temps de prĂ©paration plus ou moins longs.
Un grand jeu doit se prévoir 2 ou 3 jours avant.
Ceci dit, je n’ai pas diriger depuis quelques annĂ©es et j’ai l’impression qu’actuellement les parents, les organisateurs aime bien un plannng prĂ©cis avant le dĂ©but du sĂ©jour. J’espĂšre me tromper.
Je ne fais pas planning complet Ă l’avance, Y COMPRIS LORSQUE JE DIRIGE DES STAGES BAFA ou BAFD; Cela m’a vallu quelques remontrances de quelques inspecteurs de la DDJS (pas tous) mais qu’importe.
Mais la je deviens hors sujet.
Allez Bye
AvĂ© XXYYZZ đ
Jâai du mal Ă me faire comprendre je crois bien ! đ Je rĂ©essaye dâexprimer ma pensĂ©e un peu plus clairementâŠ
Oui pas toujours facile d’Ă©viter le cotĂ© relationnel.
:boire: :titille: :engarde: :love:Au sujet de mentionner le prĂ©nom, franchement je ne vois pas ce que cela change. Certes dans les rapports Ă©crits j’ai toujours notĂ© M ou Mme ou Mlle un tel; mais durant l’accuel nous nos appelons par nos prĂ©noms. Ceci n’a jamais influencĂ© l’Ă©valuation.
Mais je ne veux pas Ă©viter le cĂŽtĂ© relationnel, mamma mia, quâest-ce que tu me fais dire ! đź Au contraire, encore heureux quâil y a du relationnel dans ces temps-lĂ . Et plus il y en a, mieux câest ! Je ne veux pas non plus arrĂȘter dâappeler les animateurs par leurs prĂ©noms.
Non non non, pas du tout du tout.
Ce que jâessayais de dire, câest simplement quâau moment oĂč un directeur est dans une position dâĂ©valuation dâun stage pratique (au moment de remplir les certificats de stage pratique), il a parfois tendance Ă ne pas se fonder uniquement sur les critĂšres de validation qui ont Ă©tĂ© (ou auraient dĂ» ĂȘtre…) dĂ©finis avant le dĂ©but du sĂ©jour avec le stagiaire, et Ă prendre en compte aussi des critĂšres beaucoup plus personnels, affectifs, etc. (tout le blabla sur le cĂŽtĂ© grande gueule de untel ou trop calme d’untel, sociable ou pas de tel autre…). Et ce que je disais, c’est que tout ça ne devrait pas apparaĂźtre sur un compte-rendu de stage pratique, c’est tout.
Ce n’est pas le prĂ©nom en lui-mĂȘme qui pose problĂšme, mais ce que peut impliquer le fait de parler d’une personne (qui a tel ou tel prĂ©nom) et non d’un candidat Ă un brevet/diplĂŽme.
J’suis toujours pas claire ?
On est bien d’accord sur le fait qu’il faut discuter avec le stagiaire en question des modalitĂ©s et son Ă©valuation avant son stage…
Un animateur peux avoir un naturel calme et avoir la patate. C’est m^me souhaitable.
đ
Je ne faisais que pointer du doigt lâune des dĂ©rives possibles dâune Ă©valuation de la personne. Ma phrase Ă©tait ironique. Loin de moi lâidĂ©e de penser que lâon est un meilleur animateur si lâon a une personnalitĂ© plutĂŽt comme ci, ou plutĂŽt comme ça.
Difficile oui. impossible, non. :non:
Encore une fois le travail en amont est important. c’est Ă©videment plus facile( ou moins difficile, comme tu veux) si tu as l’Ă©quipe, ou au moins une grande partie, longtemps Ă l’avance.Comment je procĂ©dais ? Je choisissais simplement quelques objecifs du PE de l’oeuvre. J’aime bien lorsqu’il ne sont pas trop prĂ©cis. Ensuite commence le travail avec l’Ă©quipe : objectifs, fonctionnement, (au sens large) propositions d’activitĂ©s, ….
Il me semble important de mentionner que ce n’est qu’un projet [ et qu’il n’est pas dĂ©finitif.
Bien entendu le dirlo participe Ă ses choix, mais il doit tenir compte des propositions de l’Ă©quipe.
Bah moi je pense que câest beaucoup plus complexe que ça⊠Mentionner que « ce nâest quâun projet et quâil nâest pas dĂ©finitif », ça donne bonne conscience au directeur mais câest Ă peu prĂšs tout ce que ça fait.
Quand tu dis « le dirlo participe Ă ces choix », ça veut dire quoi ? Il prend la dĂ©cision finale ? Il dit ce quâil pense sur la question ? Quand est-ce quâil donne son avis ? Comment il le donne ? Comment se font les propositions de lâĂ©quipe ? Comment se prennent les dĂ©cisions ?
Parce que suivant ce que tu rĂ©ponds Ă ces questions, la « participation » du directeur ne sera pas du tout la mĂȘme. Câest trĂšs (trop) facile pour un directeur de manipuler le dĂ©bat/les discussions dâĂ©quipe et dâinfluencer la dĂ©cision finale. Je prĂ©cise que jâai pas de solution parfaite, hein, je chercheâŠ
Et quâon le veuille ou non, au dĂ©but dâune collaboration avec une nouvelle Ă©quipe, notre avis de directeur a plus de poids que lâavis de chacun des animateurs (Ă leurs yeux !), et mĂȘme peut-ĂȘtre plus que lâavis de tous les animateurs rĂ©unis. Et ça pose problĂšme quand on veut que le travail rĂ©alisĂ© soit un vrai travail dâĂ©quipe.
Câest flagrant lors des entretiens dâembauche⊠Ou alors je fais vraiment un truc de travers⊠Quand je propose des mises en situation aux candidats, moi ce qui mâintĂ©resse, câest de les entendre rĂ©flĂ©chir tout haut, argumenter (y compris par la nĂ©gative) « je ne rĂ©agirais pas comme ça, parce que je pense que⊠», « JâhĂ©site entre faire ci et faire ça », « peut-ĂȘtre que je me positionnerais de cette maniĂšre-là », voire carrĂ©ment « je sais pas du tout comment je rĂ©agirais, cette situation me pose tel et tel et tel problĂšme que je nâarrive pas Ă rĂ©soudre ». Quasi tous les candidats jouent trĂšs bien le jeu et comprennent le but de ces questions-lĂ (je ne le cache pasâŠ). Mais câest plus fort quâeux, beaucoup me demandent, aprĂšs avoir rĂ©pondu, « alors, câest quoi quâil faut faire ? » ou pire « câest quoi la bonne rĂ©ponse ? ». Et si je leur rĂ©ponds, en disant « je pense que je ferais ci ou ça parce que parce que », je les convertis tous Ă ma position dans la seconde, y compris tous ceux qui auront pris un positionnement inverse 2 minutes avant. Et Ă une ou deux exceptions prĂšs, ce nâest pas du tout parce quâils ont envie dâĂȘtre embauchĂ©s, mais bien parce quâils se disent « câest la directrice, elle a raison ».
Donc câest beaucoup plus compliquĂ© que « bien entendu le dirlo participe Ă ces choix, mais il doit tenir compte des propositions de l’Ă©quipe ».
Et mĂȘme une fois que lâĂ©quipe est formĂ©e, idem, les animateurs attendent lâavis du directeur pour se ranger derriĂšre celui-ci. Un exemple : pour cet Ă©tĂ©, jâai mis en dĂ©bat le fonctionnement dâĂ©quipe pour savoir comment les animateurs veulent que lâon sâorganise entre nous pendant le sĂ©jour, en mettant quelques « grandes rubriques » pour lancer un peu les discussions (et dâailleurs, sans doute quâen mettant des grandes rubriques, jâai dĂ©jĂ beaucoup influencĂ© les choses, mĂȘme en disant que ça peut tout Ă fait bougerâŠ).
Sur la rubrique, « rĂ©unions dâĂ©quipe », voici la premiĂšre contribution : « Je ne sais pas trop comment tu veux les mettre en place mais est-ce quâon aura une petite pause entre le coucher des jeunes et la rĂ©union ou est-ce quâon attaque de suite la rĂ©union pour finir plus vite? »
Donner son avis, câest vachement difficile⊠Pour quâils le donnent, parce quâils lâont donnĂ©, il a fallu que je rĂ©ponde Ă leurs questions par dâautres questions « ben jâsais pas, tu prĂ©fĂšrerais quoi ? ». Et le fonctionnement qui a Ă©tĂ© validĂ© par lâĂ©quipe (par consensus, hein, pas par majoritĂ© absolue, qui est quand mĂȘme une belle escroquerie) est diffĂ©rent de celui que jâavais mis en place (et lĂ toute seule pour le coupâŠ) lâĂ©tĂ© dernier. Yâa encore du boulot, mais yâa quand mĂȘme quelques progrĂšs. Câest laborieux, ça demande beaucoup de temps, câest pas pleinement satisfaisant sur tous les points⊠Mais, au moins, sur pas mal de points, ils ont donnĂ© leur avis et ont pris une vraie dĂ©cision dâĂ©quipe. Et câest une premiĂšre Ă©tape pour que eux, ensuite, aillent demander aux enfants leurs avis (et les entendent et les prennent en compte). Faut pas sauter les Ă©tapes, dire aux anims « les enfants sont acteurs de leur sĂ©jour, câest eux qui dĂ©cident ce quâils veulent faire de leurs vacances », câest une bien belle idĂ©e, au moins aussi belle que « le PP est modifiable en fonction des souhaits des enfants », mais dans la rĂ©alitĂ©, si dĂ©jĂ au sein de lâĂ©quipe, les animateurs ne donnent pas leurs avis, câest vouĂ© Ă lâĂ©chec.
Si on ne fait pas attention Ă ce quâon dit en tant que directeur, Ă quand on le dit et Ă comment on le dit, mĂȘme avec les meilleures intentions du monde, lâĂ©quipe ne participe rĂ©ellement Ă rien du tout. Et donc Ă terme, ton projet, ben tu lâas Ă©crit tout seul, sans les animateurs (et donc les enfants nâen parlons pas)⊠Les animateurs ne prendront jamais en compte lâavis des enfants si le leur nâa dĂ©jĂ pas Ă©tĂ© pris en compte par leur directeurâŠ
Tiens par exemple, ces pseudo-dĂ©bats sur la mise en place des rĂšgles de vie qui se font souvent en dĂ©but de sĂ©jour. Les animateurs demandent aux jeunes « alors quel fonctionnement on met en place pour tel truc ?» alors quâils ont DEJA dĂ©cidĂ©, avant de les consulter. Câest super hypocrite. On vous demande votre avis mais en fait il ne compte pas, puisquâon a dĂ©jĂ dĂ©cidĂ© sans vous… Et les jeunes le savent en plus, donc ils vont dire ce quâon a envie dâentendre. Autant assumer : on annonce comme telles les quelques rĂšgles non-nĂ©gociables que lâon impose (la loi⊠et puis les quelques trucs sur lesquels on nâarrive pas encore Ă lĂącher du lest⊠Moi par exemple câest la baignade en autonomie pour les plus 12, jâarrive pas encore Ă la concevoir) et on sâengage Ă ce que tout le reste fasse lâobjet dâune dĂ©cision de groupe qui convienne Ă tous (et si on fait ça, il faut accepter que la dĂ©cision finale appartienne au groupe et rien quâĂ lui). Il faut que les anims soient un minimum prĂ©parĂ©s à ça, sinon fiasco.
Donc faut que tu mâexpliques plus en dĂ©tail comment tu procĂšdes XXYYZZ pour que je comprenne. Tout est lĂ -dedans « ensuite commence le travail avec lâĂ©quipe » : quel travail ? Comment tu fais ? Quâest-ce que tu mets en place ? Moi je suis en phase dâexpĂ©rimentation lĂ , et je veux bien Ă©changer sur ça si vous avez des fonctionnements intĂ©ressants Ă partager. Ăa mâintĂ©resse de savoir comment vous prenez en compte les animateurs et les enfants. « enfants acteurs de leurs vacances », câest sur tous les projets⊠Dans les faits, câest plus compliquĂ©âŠ
C’est Ă©videment plus difficile si tu as l’Ă©quipe au dernier moment.
Au niveau des mineurs, pour les colonies de vacances j’ai presque touours pu organiser une rencontre avec parens et enfants avant le sĂ©jour;(L’Ăźle est petite).
La rencontre avec les parents et les jeunes, câest avant tout une rĂ©union informative qui vise Ă rassurer et Ă rĂ©pondre aux questions des parents⊠Câest toujours essentiellement ça, non, pas dans ton cas ?
Le premier jour a lieu une moment oĂč les mineurs peuvent exprimer des souhaits.
Annecdote :Un jour un ados de 15 ans, a dit ,le premier jour, qu’il Ă©tait venue pour foutre la merde.
Ensuite pendant le sĂ©jour il m’est souvent arrivĂ© de modifier certaines choses: exemple organisation et horaire du coucher et de lever, planning alimentaire (Un exemple qui m’a marquĂ©, une adolescente qui m’a demandĂ© de la morue), modifications des groupes de vie…
Bien sur c’est au nivau des acrivitĂ©s que les changements ont Ă©tĂ© les plus frĂ©quents.
Je ne me souviens pas d’avoir une seule fois respectĂ© entiĂšremen le planning d’activitĂ©.Bien sur il est important de demander aux animateurs d’ĂȘtre Ă l’Ă©coute des enfants et d’essayer de vor leurs souhaits, pendant les moments informels.
J’ai de nombreux exemples en tĂȘte.
Suppression d’une sortie dans la foret de l’Etang salĂ© car les jeunes ne voulaient pas y aller.
Suppression d’une sortie vĂ©los lors d’un sĂ©jour Ă l’Ile Maurice ( jugĂ© trop dangeureux).
Suppression d’une randonnĂ©e Ă cause d’une prĂ© alerte cyclonique. đ„
Rajout de camping .Un groupe de 10 ados on rĂ©ussi Ă se faire inviter au bal d’un mariage qui se dĂ©roulait juste en face le lieu du sĂ©jour ( dĂ©cidĂ© l’apres midi mĂȘme). J’ai simplement demandĂ© Ă un animateur de les accompager
Autre annecdote / Un inspecteur de la DDJS Ă©tait aussi invitĂ© Ă ce mariage Une adolescente lui a dit qu’elle Ă©tait en colonie avec raymond. Pendant longtemps , chaque fois que nous nous sommes rencontrĂ© il m’a rappellĂ© cela en plaisantant.J’aurais plein d’autres exemples.
La vraie question, câest pourquoi est-ce quâon ferait le choix, en amont du sĂ©jour, de faire des plannings ? (jâai bien compris quâils sont prĂ©visionnels, mais bon, ce serait possible de ne pas faire de planning aussi).
Quâil faille prĂ©voir un menu pour que tout le monde mange le premier soir en arrivant, câest une chose. Faire lâintĂ©gralitĂ© des menus avant le sĂ©jour, ça en est une autre.
Pour les activitĂ©s prestataires, il y a souvent quelques impĂ©ratifs : de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, une rĂ©servation sâimpose en amont pour pouvoir avoir un crĂ©neau. Ce qui ne veut pas dire que tous les jeunes, y compris ceux qui nâen ont pas envie, doivent aller faire du cheval, ou de la voile ou je ne sais quoi, mais que ceux qui veulent devront y aller sur tel crĂ©neau et pas tel autre, parce quâil nây a pas de place ailleurs. Dans des sĂ©jours ski, bon ben on ne choisit pas forcĂ©ment les crĂ©neaux ski avec les ESF par exemple (donc lĂ oui, il peut y avoir un planning des cours de skiâŠ).
Mais pour toutes les autres animations/activitĂ©s, non prestataires, pourquoi est-ce quâil faudrait faire un planning ? Donc pourquoi faire un « planning de sĂ©jour » ?
Quelles que soient les possibilitĂ©s de changement, un planning va toujours orienter les avis (ou les non-avis) des jeunes, voire les bloquer complĂštement dans lâexpression de leurs souhaits. Un planning fixĂ© avant le sĂ©jour va forcĂ©ment restreindre les possibilitĂ©s⊠Non ?
Puisquâon parle de projet pĂ©da, est-ce qu’on ne pourrait pas imaginer un point du projet intitulĂ© « activitĂ©s, animation » oĂč il y aurait Ă©crit quelques lignes pour dire que justement, dans lâoptique de laisser aux enfants la possibilitĂ© dâexprimer leurs envies, et de ne pas bloquer les initiatives et les propositions de lâĂ©quipe, il y a pas de planning dâactivitĂ©s fait en amont et que les journĂ©es seront imaginĂ©es au jour le jour en fonction des envies qui auront Ă©mergĂ©es ici et lĂ . Câest un choix que l’on est en droit dâexprimer sur un PP, non ?
Ce qui ne veut pas dire que lâĂ©quipe ne prĂ©pare rien (au contraire, pour proposer des animations sympa, il y a souvent de grosses prĂ©pa Ă faire), mais simplement quâon ne cale pas sur un planning ce quâon prĂ©pare et quâon ne sâoblige pas Ă faire forcĂ©ment tout ce quâon a prĂ©parĂ©âŠ
Avé Blandine :coucoub:
BlandineP a Ă©crit :
. La critique, câĂ©tait la suivante : en mentionnant le prĂ©nom de la personne, ce nâest plus uniquement les compĂ©tences dâun candidat Ă un diplĂŽme/brevet que lâon Ă©value mais la personne en elle-mĂȘme. Câest difficile de faire la part des choses quand on a passĂ© 2/3/4 semaines avec quelquâun que lâon a appris Ă connaĂźtre (Ă apprĂ©cier ou pas) en tant que personneâŠ
Oui pas toujours facile d’Ă©viter le cotĂ© relationnel.
:boire: :titille: :engarde: :love:
Je pense que le travail fait avant le séjour est primordial.
An dĂ©but d’a&ccuiel le stagiaire doit ĂȘtre au courant des critĂšres sur lesques il sera Ă©valuĂ©. Pour chaque critĂšre il faut essayer d’Ă©tablir des indicateurs le plus visible possible. Bien prĂ©ciser que l’Ă©valuation portear sur ces critĂšres la et seulement sur ceux la.
Il faut aussi préciser en amont les modalités de cette évaluation.
Certes ceci ne va pas tout résoudre mais bien aider.
Au sujet de mentionner le prĂ©nom, franchement je ne vois pas ce que cela change. Certes dans les rapports Ă©crits j’ai toujours notĂ© M ou Mme ou Mlle un tel; mais durant l’accuel nous nos appelons par nos prĂ©noms. Ceci n’a jamais influencĂ© l’Ă©valuation.
ou leur naturel trop calme, alors que câest pourtant bien connu quâil faut avoir la patate et ĂȘtre super avenant pour ĂȘtre un animateur de ouf ! (jâexagĂšre exprĂšs, mais bon, câest lâidĂ©e).
Un animateur peux avoir un naturel calme et avoir la patate. C’est m^me souhaitable.
đ
Un projet doit ĂȘtre modulable, modifiable en fonction des souhaits des enfants, des adultes, des circonstances
Ăa, c’est trop difficile, pour tout le monde… Ou alors, explique-moi comment tu procĂšdes, avec les enfants, et mĂȘme avec les animateurs.
Ou alors dis-moi comment tu fais pour faire Ă©voluer ton PP une fois qu’il est Ă©crit… Parce que je vois pas…
Difficile oui. impossible, non. :non:
Encore une fois le travail en amont est important. c’est Ă©videment plus facile( ou moins difficile, comme tu veux) si tu as l’Ă©quipe, ou au moins une grande partie, longtemps Ă l’avance.
Comment je procĂ©dais ? Je choisissais simplement quelques objecifs du PE de l’oeuvre. J’aime bien lorsqu’il ne sont pas trop prĂ©cis. Ensuite commence le travail avec l’Ă©quipe : objectifs, fonctionnement, (au sens large) propositions d’activitĂ©s, ….
Il me semble important de mentionner que ce n’est qu’un projet [ et qu’il n’est pas dĂ©finitif.
Bien entendu le dirlo participe Ă ses choix, mais il doit tenir compte des propositions de l’Ă©quipe.
C’est Ă©videment plus difficile si tu as l’Ă©quipe au dernier moment.
Au niveau des mineurs, pour les colonies de vacances j’ai presque touours pu organiser une rencontre avec parens et enfants avant le sĂ©jour;(L’Ăźle est petite).
Le premier jour a lieu une moment oĂč les mineurs peuvent exprimer des souhaits.
Annecdote :Un jour un ados de 15 ans, a dit ,le premier jour, qu’il Ă©tait venue pour foutre la merde.
Ensuite pendant le sĂ©jour il m’est souvent arrivĂ© de modifier certaines choses: exemple organisation et horaire du coucher et de lever, planning alimentaire (Un exemple qui m’a marquĂ©, une adolescente qui m’a demandĂ© de la morue), modifications des groupes de vie…
Bien sur c’est au nivau des acrivitĂ©s que les changements ont Ă©tĂ© les plus frĂ©quents.
Je ne me souviens pas d’avoir une seule fois respectĂ© entiĂšremen le planning d’activitĂ©.
Bien sur il est important de demander aux animateurs d’ĂȘtre Ă l’Ă©coute des enfants et d’essayer de vor leurs souhaits, pendant les moments informels.
J’ai de nombreux exemples en tĂȘte.
Suppression d’une sortie dans la foret de l’Etang salĂ© car les jeunes ne voulaient pas y aller.
Suppression d’une sortie vĂ©los lors d’un sĂ©jour Ă l’Ile Maurice ( jugĂ© trop dangeureux).
Suppression d’une randonnĂ©e Ă cause d’une prĂ© alerte cyclonique. đ„
Rajout de camping .
Un groupe de 10 ados on rĂ©ussi Ă se faire inviter au bal d’un mariage qui se dĂ©roulait juste en face le lieu du sĂ©jour ( dĂ©cidĂ© l’apres midi mĂȘme). J’ai simplement demandĂ© Ă un animateur de les accompager
Autre annecdote / Un inspecteur de la DDJS Ă©tait aussi invitĂ© Ă ce mariage Une adolescente lui a dit qu’elle Ă©tait en colonie avec raymond. Pendant longtemps , chaque fois que nous nous sommes rencontrĂ© il m’a rappellĂ© cela en plaisantant.
J’aurais plein d’autres exemples.
Allez bye Blandine et bon courage. đ đ
Raisonnement un peu simpliste.
A mon sens il faut Ă©valuer les compĂ©tences dâun candidat pour des fonctions donnĂ©es. En lâoccurrence celles dâun animateur ou dâun direceur dâACM.
Et uniquement pour ces fonctions la.
Il existe de nombreuses personnes iqui ne veulent pas ou ne peuvent pas ĂȘtre animater et qui sont trĂšs capable de rĂ©ussir ailleurs. Jâen connais un qui a eu une mention non satisfaisant en FG BAFA et qui est ingĂ©nieur au tĂ©lĂ©com. Ce nâest pas le seul exempe. Je cite celui car nous avons gardĂ© quelques contacts.
Ce nâest pas ce que jâai voulu dire. « Evaluer les compĂ©tences dâun candidat pour des fonctions donnĂ©es », oui effectivement, câest ce que devrait faire systĂ©matiquement un rapport de stage pratique. La critique, câĂ©tait la suivante : en mentionnant le prĂ©nom de la personne, ce nâest plus uniquement les compĂ©tences dâun candidat Ă un diplĂŽme/brevet que lâon Ă©value mais la personne en elle-mĂȘme. Câest difficile de faire la part des choses quand on a passĂ© 2/3/4 semaines avec quelquâun que lâon a appris Ă connaĂźtre (Ă apprĂ©cier ou pas) en tant que personne⊠Et pourtant, au moment de remplir le certificat de stage, il faudrait faire abstraction de ce quâest la personne (ou de ce quâelle a montrĂ© quâelle est) durant son stage pratique, pour Ă©valuer simplement les compĂ©tences du candidat (et mĂȘme pas les compĂ©tences que lâon sait que potentiellement elle a et qui vont se dĂ©velopper avec lâexpĂ©rience, mais les compĂ©tences quâelle a montrĂ©es au cours du stage). En soi, câest trĂšs difficile de faire ce travail de distanciation jusquâau bout. Pourtant, câest le seul moyen de rester dans lâĂ©valuation de la seule chose qui devrait ĂȘtre Ă©valuĂ©e en stage pratique : ses compĂ©tences. Et ça protĂšgerait les candidats de potentiels laĂŻus sur, je sais pas moi, leur timiditĂ© par exemple, ou leur naturel trop calme, alors que câest pourtant bien connu quâil faut avoir la patate et ĂȘtre super avenant pour ĂȘtre un animateur de ouf ! (jâexagĂšre exprĂšs, mais bon, câest lâidĂ©e).
Pour le reste, il est tard lĂ , je reviens te rĂ©pondre demain…
Mais en trois mots :
“Pour gĂ©nĂ©raliser sur la notion de projet, cela sâapplique dans pratiquement tous les domaines de la sociĂ©tĂ© et Ă tous les niveaux.
– Les partis politiques ont un projet de sociĂ©tĂ©.
-Un couple qui veut ĂȘtre chez lui Ă un projet de construction de sa maison.
-Un jeune qui va en boĂźte Ă un projet pour une partie de la nuit. : sâamuser, se dĂ©fouler, faire une rencontre
-Un gang à le projet de dévaliser une bijouterie.
– Plusieurs fois par jour une personne a le projet de confectionner un repas. LĂ câest Ă la fois quantitatif et qualitatif.”
La diffĂ©rence fondamentale entre ces projets-lĂ dont tu parles et le projet de type ACM tel que dĂ©noncĂ©, rĂ©side dans la personne Ă qui est “destinĂ©” le projet :
Le couple qui projette de construire sa maison, c’est parce qu’il a envie, pour son confort Ă lui, pour son avenir, d’avoir un chez-lui.
Dans le cas d’un projet d’ACM, ce sont les adultes qui Ă©crivent un projet pour les enfants : les sensibiliser, leur faire dĂ©couvrir, les responsabiliser au sujet de telle ou telle chose, etc.
Et donc la diffĂ©rence est de taille. Parce que, bien sĂ»r, tout le monde en a des projets, pour lui-mĂȘme. Que d’autres choisissent, pour nous, un projet, et nous l’impose, c’est carrĂ©ment autre chose… Quel adulte tolĂ©rerait qu’on fasse des projets pour lui, Ă sa place ?
Un projet doit ĂȘtre modulable, modifiable en fonction des souhaits des enfants, des adultes, des circonstances.
Ăa, c’est trop difficile, pour tout le monde… Ou alors, explique-moi comment tu procĂšdes, avec les enfants, et mĂȘme avec les animateurs.
Une fois que le PP est posĂ© (qui a dit “imposĂ©” ?), qui va le contester ? Qui va le modifier ? Qui va dire qu’il n’est pas d’accord ? Personne. C’est trop difficile Ă faire pour les animateurs, de prendre la parole et de dire Ă son directeur “je suis pas d’accord avec ce qui tu as Ă©crit lĂ ”. Et encore plus difficile pour les enfants de dire “je n’aime pas ce que tu as imaginĂ© ĂȘtre bien pour moi”.
Si toi, en tant que directeur, tu dis Ă des animateurs lambdas que tu recrutes “sur tel et tel sujet, j’ai tel ou tel positionnement parce que parce que”. Bah ils vont tous ĂȘtre d’accord avec toi, pas forcĂ©ment parce qu’ils sont d’accord au fond d’eux, mais parce que t’es le dirlo, que t’as de l’expĂ©rience, que t’as argumentĂ© un temps soit peu ta position. Donc ils vont ĂȘtre d’accord. Et personne ne le contestera ton projet, ni les animateurs, ni les enfants. Parce qu’ils n’ont pas l’habitude qu’on leur demande leur avis, ni les animateurs, ni les enfants… Donc c’est pas vrai que le projet est modulable… Pas dans la pratique en tout cas. La seule maniĂšre de faire en sorte de rĂ©colter des avis non manipulĂ©s et non faussĂ©s, c’est de pas avoir prĂ©-dĂ©cidĂ© avant ce que tu vas faire, donc de ne pas avoir Ă©crit quelque chose noir sur blanc (l’Ă©crit ça reste, mĂȘme s’il y a une touche effacer sur le clavier…).
Non ? J’me trompe ?
J’avais essayĂ© moi : premiĂšre expĂ©rience en direction, pleine de bonne volontĂ©, d’envoyer un “projet” aux anims en leur disant “alors qu’est-ce que vous en pensez ?”, “qu’est-ce qu’il faut modifier selon vous ?”, “qu’est-ce qui ne vous plaĂźt pas ?”. J’avais 19 animateurs. Pas un qui a contestĂ© le moindre point du PP.
Donc faut pas faire comme ça, mauvaise idĂ©e, faut leur demander leur avis avant de donner le nĂŽtre… Et pour les enfants, c’est pareil : si on a dĂ©cidĂ© de ce qu’on veut entendre de leur bouche, ils nous diront ce qu’on a envie d’entendre, c’est sĂ»r de chez sĂ»r. On a l’impression que c’est super, ça y est, les enfants ont voix au chapitre, c’est gĂ©nial, le PP est en accord avec eux, parfait, on l’a fait Ă©voluer en fonction d’eux. Mais c’est pas vrai…
Ou alors dis-moi comment tu fais pour faire Ă©voluer ton PP une fois qu’il est Ă©crit… Parce que je vois pas…
Avé Blandine.
Je me permets de donner mon humble avis sur “le dernier truc” que tu as lu. đ đ
Le cahier sâouvre avec lâopposition entre « dĂ©sir » (ouvert « Ă lâinvention, Ă lâincertitude, Ă la dĂ©couverte, et considĂšre lâautre comme un sujet ») et « projet » (« orientĂ© vers un rĂ©sultat et [qui] traite lâautre en objet ») p.8.
Le projet tue le dĂ©sir⊠Et en tuant le dĂ©sir, il tue le politiqueâŠ
Câest Ă©videment une façon dâinterprĂ©ter le mot dĂ©sir. Mais il y en a bien dâautres : exemple : Le desir câest ce que je souhaite, ce que jâexige, souvent au dĂ©triment de lâautre, qui est alors considĂ©rĂ© comme un objet.Lorsque lâon a un dĂ©sir on veut un rĂ©sultat.
Projet oientĂ© vers un rĂ©sultat, oui mais ce rĂ©sultat nâet pas forcĂ©ment figĂ© il peut Ă©voluer au fil du temps. Câest en tout cas ma conception dâun projet quel quâil soit.
Petit passage trĂšs intĂ©ressant sur lâhistoire de la mĂ©thodo de projet, qui nous vient des Etats-Unis (Henry Gantt, lâinventeur du diagramme (lâun des outils les plus utilisĂ©s en gestion de projet) et associĂ© de Frederick Taylor) et qui est inventĂ©e dans le but de contrĂŽler et dâĂ©valuer le travail afin de rĂ©duire au maximum les coĂ»ts (logique de rentabilitĂ©). Elle dĂ©coule de la « mĂ©thode amĂ©ricaine de la gestion axĂ©e sur les rĂ©sultats » qui « soumet lâactivitĂ© humaine Ă la logique de la marchandise » et « anĂ©antit toute possibilitĂ© de penser politiquement un problĂšme » (p. 8)
Câest effectivement lâune des façons de concevoir un projet, en tout cas au niveau des intentions. Mais ce nâest pas la seule et en tout cas pas la mienne.
Pour moi un projet doit ĂȘtre un pense-bĂ©te, une façon dâinformer les protagonistes de lâaction Ă rĂ©aliser. Il permet de tracer une ligne dâaction, mais ne doit pas ĂȘtre bloquant ; il peux, je dirais mĂȘme, doit Ă©voluer en cours de sĂ©jour
.
« Le financement par projet anéantit toute capacité critique de la société civile, il devient impossible de penser politiquement son métier, car il devient impossible de le penser dans le long terme. » p. 10
Je tâaccorde quâun projet puisse ĂȘtre rĂ©ajustĂ© en fonction des moyens matĂ©riels, financiers, humains dont on dispose. Câest dâaileurs souvent le cas.
Mais ceci nâest il pas le propre de toute chose et de tout individu, dans ce bas monde ?
Je nâai pas les moyens de manger des langoustes tous les jours ; je mange autre chose.
« La mĂ©thodologie de projet a donc consistĂ© Ă importer dans la sociĂ©tĂ© le fonctionnement de lâentreprise. Câest-Ă -dire Ă orienter toute activitĂ© humaine vers la production dâun rĂ©sultat quantifiable. » p. 10
Encore une fois câest vrai dans le cas que le livre expose, mais ce nâest pas toujours vrai. En tout cas ne doit pas lâĂȘtre en ACM. Un projet doit ĂȘtre modulable, modifiable en fonction des souhaits des enfants, des adultes, des circonstances.
La conclusion, câest que « ceux qui ont introduit la mĂ©thodologie de projet dans le monde Ă©ducatif, social, culturel portent une responsabilitĂ© importante [âŠ]. Ils ont introduit lâentropie de ce secteur câest-Ă -dire sa dĂ©politisation complĂšte, sa transformation en un monde de marchandises, de privatisation. Ils ont dĂ©crĂ©tĂ© la mort de lâĂ©ducation populaire ».
Atention au mot entropie .
On appelle entropie le processus par lequel lâĂ©nergie disponible se transforme en Ă©nergie non disponible ;
Il caractĂ©rise toujours la complexitĂ© et donc le “dĂ©sordre” possible d’un systĂšme.
Le projet introduit il donc le désordre ??? Lol
Lâauteur prend lâexemple de « lâautonomie » p.39 (mot-clĂ© phare de tous les PP⊠les miens y compris, mea culpa), objectif gĂ©nĂ©ral. Objectif opĂ©rationnel = il faut quâĂ la fin de lâactivitĂ©, tous les enfants soient en mesure de lacer leurs chaussures tous seuls. LâĂ©valuation consistera donc Ă compter le nombre dâenfants sachant faire leurs lacets. Nous sommes donc pleinement dans cette logique comptable dĂ©noncĂ©e plus haut et qui empĂȘche de penser le mĂ©tier autrement.
Logique comptable, pour cet exemple prĂ©cis oui. Mais câest une rĂ©duction Ă©norme de la notion de projet. Il est souhaitable dâĂ©crire dans un projet quâil faut quâun enfant sâamuse, se fasse de nouveaux camarades, pratique des activitĂ©s quâil ne peux pas faire chez lui, apprennent Ă tenir compte des autres.
Bien sur il serait complĂštement idiot de compter le nombre de nouveaux amis ou le nombre dâactivitĂ©s pratiquĂ©s.
Une de mes formatrices BAFD me disait que le fait de mentionner, sur les certificats de stage pratique des stagiaires (que ce soit BAFA ou BAFD), le prĂ©nom des stagiaires, montrait dĂ©jĂ que lâĂ©valuation avait glissĂ©, du champ des compĂ©tences, Ă celui de la personne, de la personnalitĂ©, Et de fait, mĂȘme sans le vouloir et mĂȘme en sâefforçant de rester dans une Ă©valuation stricto sensu des compĂ©tences requises pour valider le diplĂŽme/brevet, quand on mentionne le prĂ©nom, on Ă©value une personne, et non un candidat Ă tel ou tel diplĂŽme. Et elle me disait aussi que plus les apprĂ©ciations sont personnelles, plus les DDCS valident rapidement les procĂšs-verbaux ou les certificats de stages pratiques. HĂ© oui, si telle est la logique..
Raisonnement un peu simpliste.
A mon sens il faut Ă©valuer les compĂ©tences dâun candidat pour des fonctions donnĂ©es. En lâoccurrence celles dâun animateur ou dâun direceur dâACM.
Et uniquement pour ces fonctions la.
Il existe de nombreuses personnes iqui ne veulent pas ou ne peuvent pas ĂȘtre animater et qui sont trĂšs capable de rĂ©ussir ailleurs. Jâen connais un qui a eu une mention non satisfaisant en FG BAFA et qui est ingĂ©nieur au tĂ©lĂ©com. Ce nâest pas le seul exempe. Je cite celui car nous avons gardĂ© quelques contacts.
ParenthĂšse terminĂ©e, pour reprendre le cours du compte-rendu. Sur les modalitĂ©s de lâĂ©valuation⊠LâĂ©valuation qualitative disparaĂźt au profit dâune Ă©valuation quantitative⊠Et ce quâon compte, câest de lâargent.
Câest tout de mĂȘme une parenthĂšse importante.
Si ce que dit lâauteur du livre est vrai, câest regrettable. A mon avis il faut Ă©valuer sur des critĂšres qualitatifs ( au moins pour lâessentiel).
Il y a aussi une frange de formateur qui prĂ©tende quâil ne faut pas Ă©valuer et laisser le stagiaire sâĂ©valuer tout seul. Moi jâappelle cela de la dĂ©mission et de la dĂ©magogie.
Pour gĂ©nĂ©raliser sur la notion de projet, cela sâapplique dans pratiquement tous les domaines de la sociĂ©tĂ© et Ă tous les niveaux.
– Les partis politiques ont un projet de sociĂ©tĂ©.
-Un couple qui veut ĂȘtre chez lui Ă un projet de construction de sa maison.
-Un jeune qui va en boĂźte Ă un projet pour une partie de la nuit. : sâamuser, se dĂ©fouler, faire une rencontre
-Un gang à le projet de dévaliser une bijouterie.
– Plusieurs fois par jour une personne a le projet de confectionner un repas. LĂ câest Ă la fois quantitatif et qualitatif.
đ
Oui effectivement, ce sont bien les publications de la SCOP le Pavé. Bon complément aux conférences gesticulées je trouve.
La prochaine publication portera sur la “participation”, mais j’sais pas trop quand elle sort…
Edit : et en parlant de participation, le PavĂ© a mis en place (en partenariat avec STAJ Touraine) un approfondissement BAFA “rĂ©unions d’enfants”, dont je serais curieuse de connaĂźtre le contenu…
En mĂȘme temps, certains textes sont hyper-intĂ©ressants et en mĂȘme temps dĂ©noncer la notion de projet en s’appuyant sur la notion de projet, c’est particulier voire contradictoire…
C’est le pavĂ© quoi…
Je suis sceptique quant Ă la thĂšse d’Alexia Morgan…
C’est la premiĂšre publication de la revue de la SCOP le PavĂ© : http://www.scoplepave.org/
Le cahier en question est sorti rĂ©cemment : http://www.scoplepave.org/les-cahiers-du-pave (mais comme je l’ai dĂ©jĂ prĂȘtĂ©, je peux pas te le faire passer :-D)
Pour ainsi dire, c’est la fin d’un cycle car le message initial du sujet est issu de Franck Lepage, ancien membre de la SCOP qui a mis en scĂšne la confĂ©rence gesticulĂ©e sur l’Ă©ducation populaire oĂč il dĂ©nonce la notion de projet. On peut aussi se rĂ©fĂ©rer Ă la thĂšse d’Alexia Morvan, sa compagne, sur l’Ă©ducation populaire critique soutenue il y a deux ans Ă Paris 8 (aussi disponible sur le site et dans le sujet sur la bibliographie animation / Ă©ducation populaire).
Sinon, cÎté Toulouse, ils ont essaimé : http://www.vent-debout.org/
(d’ailleurs, il y a leur festival encore cette semaine de cĂŽtĂ© de l’usine JOB)
Pourrais-tu nous parler un peu de ces “cahiers du PavĂ©” ?
Salut tout le monde,
Je fais remonter le sujet (pour qu’il ne s’enfonce pas dans les profondeurs du forum).
Et j’en profite pour apporter un peu dâeau au moulin, en vous prĂ©sentant le dernier truc que jâai lu (si jâai cherchĂ© correctement, il me semble que personne nâen a encore parlĂ© sur le forum, donc câest lâoccasionâŠ)
Le premier numéro des cahiers du Pavé, sur la question du projet « Leur projet : tuer le désir ; notre désir : tuer le projet ». Je vous présente 2-3 articles sur la question de la méthodo de projet, de la rentabilité, etc.
Le cahier sâouvre avec lâopposition entre « dĂ©sir » (ouvert « Ă lâinvention, Ă lâincertitude, Ă la dĂ©couverte, et considĂšre lâautre comme un sujet ») et « projet » (« orientĂ© vers un rĂ©sultat et [qui] traite lâautre en objet ») p.8.
Le projet tue le dĂ©sir⊠Et en tuant le dĂ©sir, il tue le politiqueâŠ
Petit passage trĂšs intĂ©ressant sur lâhistoire de la mĂ©thodo de projet, qui nous vient des Etats-Unis (Henry Gantt, lâinventeur du diagramme (lâun des outils les plus utilisĂ©s en gestion de projet) et associĂ© de Frederick Taylor) et qui est inventĂ©e dans le but de contrĂŽler et dâĂ©valuer le travail afin de rĂ©duire au maximum les coĂ»ts (logique de rentabilitĂ©). Elle dĂ©coule de la « mĂ©thode amĂ©ricaine de la gestion axĂ©e sur les rĂ©sultats » qui « soumet lâactivitĂ© humaine Ă la logique de la marchandise » et « anĂ©antit toute possibilitĂ© de penser politiquement un problĂšme » (p. 8).
Là est faite une distinction intéressante entre objectif politique et objectif technique :
Lâarticle 1 de la charte de lâONU a Ă©tĂ© modifiĂ© en 2001. Jusquâen 2001, lâobjectif affichĂ© Ă©tait la « rĂ©duction des inĂ©galitĂ©s dans le monde ». Depuis 2001, lâobjectif est la « rĂ©duction de la pauvretĂ© dans le monde ». La pauvretĂ© est quantifiable, chiffrable, il devrait ĂȘtre techniquement possible de lâĂ©liminer intĂ©gralement. Mais les inĂ©galitĂ©s ? A vouloir ne faire que du concret, on passe Ă cĂŽtĂ© des vrais enjeux politiques.
Le projet/la mĂ©thodo de projet est forcĂ©ment quelque chose qui est pensĂ© Ă court terme, parce que prisonnier dâune logique marchande qui implique dâavoir rapidement des rĂ©sultats quantifiables. Ce nâest pas seulement projeter, prĂ©voir⊠Ca va bien au-delĂ : le paradigme dans lequel il sâinscrit est « utilitariste, comptable, marchand, procĂ©dural ». Projet comme outil de management qui sâappuie sur une mĂ©thodo (dâoĂč la rationalitĂ© toute positive quâon lui prĂȘte).
« Le financement par projet anéantit toute capacité critique de la société civile, il devient impossible de penser politiquement son métier, car il devient impossible de le penser dans le long terme. » p. 10
« La mĂ©thodologie de projet a donc consistĂ© Ă importer dans la sociĂ©tĂ© le fonctionnement de lâentreprise. Câest-Ă -dire Ă orienter toute activitĂ© humaine vers la production dâun rĂ©sultat quantifiable. » p. 10
La conclusion, câest que « ceux qui ont introduit la mĂ©thodologie de projet dans le monde Ă©ducatif, social, culturel portent une responsabilitĂ© importante [âŠ]. Ils ont introduit lâentropie de ce secteur câest-Ă -dire sa dĂ©politisation complĂšte, sa transformation en un monde de marchandises, de privatisation. Ils ont dĂ©crĂ©tĂ© la mort de lâĂ©ducation populaire ».
Invitation Ă refuser de travailler par projet, Ă refuser les subventions par projet (dĂ©sormais, on ne subventionne plus que des projets, et non plus des fonctionnements) , Ă refuser de penser avec les logiques entrepreneuriales. « Notre objectif nâest pas la rentabilitĂ©, nâest pas le profit, pas la rationalitĂ©, notre objectif est lâinconnu, lâaventure, la rencontre, lâincertain, le tĂątonnement, lâinattendu et lâerreur, câest-Ă -dire le dĂ©sir ». p. 11.
Et le corollaire de la mĂ©thodo de projet, telle que dĂ©finie plus haut, câest lâĂ©valuation. Celle-ci nâarrive pas Ă la fin du processus, comme on pourrait le penser. Elle conditionne toute la dĂ©marche, puisquâelle oblige Ă dĂ©cliner les objectifs gĂ©nĂ©raux (qui sont des objectifs de principes, de valeurs) en « objectifs opĂ©rationnels » (qui sont, quant Ă eux, des objectifs rationnels et comptables).
Lâauteur prend lâexemple de « lâautonomie » p.39 (mot-clĂ© phare de tous les PP⊠les miens y compris, mea culpa), objectif gĂ©nĂ©ral. Objectif opĂ©rationnel = il faut quâĂ la fin de lâactivitĂ©, tous les enfants soient en mesure de lacer leurs chaussures tous seuls. LâĂ©valuation consistera donc Ă compter le nombre dâenfants sachant faire leurs lacets. Nous sommes donc pleinement dans cette logique comptable dĂ©noncĂ©e plus haut et qui empĂȘche de penser le mĂ©tier autrement.
Cela dit, ce nâest pas lâĂ©valuation en tant que telle qui est combattue (Ă©valuer ses actions passĂ©es pour amĂ©liorer celles Ă venir est indispensable), mais bien « ce quâon Ă©value » et « les modalitĂ©s de cette Ă©valuation ». Et le vrai problĂšme, câest quâĂ©tant donnĂ© que le projet de type entrepreneurial, avec sa dimension comptable, est passĂ© dans des domaines/des mĂ©tiers dont le cĆur est le contrat humain et le rapport Ă lâautre, eh bien on se met de plus en plus Ă Ă©valuer des facettes de la personne, des comportements, des psychologies, etc. « On embauche et forme des gens sur des considĂ©rations aussi objectives que le « savoir-ĂȘtre » ( !). Faut-il aussi que le personnel mĂ©dical qui travaille en psychiatrie Ă©value le « bonheur des patients ? » (p.40)
Cette rĂ©flexion-lĂ , particuliĂšrement intĂ©ressante, me renvoie dâailleurs a une discussion que jâai eu rĂ©cemment avec lâune de mes ex-formatrices BAFD, et qui mâa fait prendre conscience dâune chose importante : elle me disait que le fait de mentionner, sur les certificats de stage pratique des stagiaires (que ce soit BAFA ou BAFD), le prĂ©nom des stagiaires, montrait dĂ©jĂ que lâĂ©valuation avait glissĂ©, du champ des compĂ©tences (« a su exprimer des propositions permettant lâavancĂ©e du travail en Ă©quipe », « a Ă©tĂ© capable de prendre position et dâargumenter sur tel ou tel sujet », etc.) Ă celui de la personne, de la personnalitĂ©, du personnel (« motivĂ© et dynamique », « malgrĂ© sa timiditĂ© untel ou unetelle a quand mĂȘme su⊠», etc.). Et de fait, mĂȘme sans le vouloir et mĂȘme en sâefforçant de rester dans une Ă©valuation stricto sensu des compĂ©tences requises pour valider le diplĂŽme/brevet, quand on mentionne le prĂ©nom, on Ă©value une personne, et non un candidat Ă tel ou tel diplĂŽme. Et elle me disait aussi que plus les apprĂ©ciations sont personnelles, plus les DDCS valident rapidement les procĂšs-verbaux ou les certificats de stages pratiques. HĂ© oui, si telle est la logique…
ParenthĂšse terminĂ©e, pour reprendre le cours du compte-rendu. Sur les modalitĂ©s de lâĂ©valuation⊠LâĂ©valuation qualitative disparaĂźt au profit dâune Ă©valuation quantitative⊠Et ce quâon compte, câest de lâargent.
« Ainsi, lâextension de la mĂ©thodologie de projet participe aussi Ă une extension de la sphĂšre marchande ou au moins Ă une Ă©conomisation toujours croissante des activitĂ©s sociales » (p. 41).
Je mâarrĂȘte lĂ pour maintenant, je reviens plus tardâŠ
L’un des derniers intervenants de cet ouvrage de philosophie, Fermando Barcena (dans “entre enfance et Ă©ducation : Ă propos d’une poĂ©tique du commencement”) Ă©crit (s’agissant de cet “entre” , ce lieu entre l’enfance et la pĂ©dagogie, cet “entre” qui devrait tous nous concerner, nous qui travaillons auprĂšs d’enfants sans que cette idĂ©e d’Ă©ducation soit nĂ©cessaire, cet “entre” qui est mon mĂ©tier depuis des annĂ©es et dont ce passage rĂ©sume assez bien tout ce que j’ai dit sur le sujet dans le forum ces derniĂšres annĂ©es (cet “entre” Ă©tant “un lieu intermĂ©diaire, un passage, et donc un chemin ou un voyage) :
“Dans cette expĂ©rience, on ne peut pas vraiment dire qu’il y ait une “mĂ©thode”, mais plutĂŽt un chemin. Et ce chemin, et la façon de le parcourir, ne se dĂ©terminent pas en fonction de certains objectifs prĂ©alables, sinon tenant compte de l’intĂ©rĂȘt que la propre expĂ©rience du chemin suscite au voyageur, au sujet de l’expĂ©rience. Voyager de la sorte n’est pas un simple moyen posĂ© en fonction d’un but ou d’une destination, mais plutĂŽt une expĂ©rience valable en soi, quelque chose qui ne concerne pas seulement la motivation consciente du voyageur (le dĂ©sir d’arriver Ă telle destination) , mais qui a aussi Ă voir avec sa propre vie, puisque chaque dĂ©cision prise au cours du voyage mobilise tout son rĂ©seau de raisons, de dĂ©sirs et d’aspirations.
Cette forme de voyage, on ne peut l’apprendre Ă personne, puisque seule la gĂ©nĂ©ralitĂ© peut ĂȘtre transmise, et que ce voyage d’expĂ©rience renvoie Ă la singularitĂ©. Ce qui ne veut pas dire que personne ne peut apprendre Ă voyager de la sorte. Seulement, je tiens Ă souligner, cet apprentissage n’est pas le rĂ©sultat d’un exercice mĂ©thodologique menĂ© par des capacitĂ©s ou des dispositions gĂ©nĂ©rales. Cet apprentissage se fait plutĂŽt, pour chacun, pendant le processus de formation de chaque nouvelle expĂ©rience Ă partir des expĂ©riences accumulĂ©es.
C’est pour cela que celui qui oriente l’action Ă©ducative Ă partir de la reprĂ©sentation antĂ©rieure d’un but, la transforme en moyen pour l’atteindre ; Ă ce moment-lĂ , il y a risque que la domination soit exercĂ©e sur l’autre, et non pas Ă partir d’une relation d’expĂ©rience avec l’autre, c’est Ă dire une relation entre gĂ©nĂ©rations. Lorsque cette expĂ©rience-ci se rĂ©alise, ce que nous apprenons marque toujours un commencement : nous apprenons Ă Ă©tablir un commencement, puisque chaque pas est toujours le premier pas et chaque regard, le premier, un regard chargĂ© d’enfance”.
tout est dit ici : c’est la dĂ©finition de ce qu’est ce travail d’animateur, c’est la raison de l’Ă©chec de cette façon de penser “projet” dans l’animation sociocul.
C’est ce Ă quoi finallement on arrive au bout d’un processus intellectuel, d’un vĂ©cu de ce mĂ©tier… ou oĂč l’on n’arrive jamais, sans doute parce qu’il est plus rassurant de ce rattacher Ă des outils tengibles, normalisants, qui crĂ©ent une impression de maĂźtrise , fussent-ils idiots et contre productifs…
Alors que ce mĂ©tier est une promenade qui se veut improductive, oĂč l’on rĂȘve, oĂč l’on prend le temps… le temps juste de vivre auprĂšs des autres…
”L’enfance serait le confin en acte de la PĂ©dagogie dans la mesure oĂč elle ferait obstacle au contrĂŽle et Ă la rationalisation totale de l’expĂ©rience Ă©ducative. Il s’agirait de placer la question de l’enfance au milieu de l’expĂ©rience Ă©ducative comme ce qui relĂšve de l’indicible, en s’opossant Ă toute radionnalitĂ© pĂ©dagogique instrumentale, technologique, Ă©valuative, qui viserait Ă Ă©puiser cette dimension d’inachevĂ©, qui voudrait remplacer le confin par l’accomplissement de la fin.
C’est Ă dire : l’enfance serait l’expĂ©rience du confin en Ă©ducation, mais aussi la place qu’elle occupe en tant qu’obstacle principal Ă toute visĂ©e de prĂ©diction et de contrĂŽle pĂ©dagogique absolu.”
parce que l’on ne peut dire la fin, la visĂ©e de cette Ă©ducation. On ne sait pas ce qu’il sera et surtout mĂȘme pourquoi.
De par cette irationnelle de l’enfant qui rend absurde toute tentative de projection, de bilan… en gros, s’agissant du domaine qui nous concerne, tous les Ă©crits cher Ă l’animation sociocul.
Ces outils n’ont de sens que pour remplir des vides impossibles Ă remplir, que pour rassurer les benĂȘts de l’animation, Ă tous les Ă©tages, crĂ©er une “rassurance” artificielle dans un chaos incontrĂŽlable : l’enfant et le devenir de l’enfant. Se faire croire que ces actions ont du sens, du contrĂŽlable, du vĂ©rifiable…
”L’Ă©ducation, grĂąve Ă la pĂ©dagogie des compĂ©tences ou de l’Ă©valuation, est devenue de nos jours une entreprise rĂ©ductionniste. Cette entreprise suppose que tout est possible de prĂ©voir et, donc, de savoir, sur l’Ă©ducation comme un ensemble de processus programmĂ©s. Il s’agit d’une question de temps pour que, Ă lafin, on puisse tout contrĂŽler de cet enfant qui oppose, dans sa qualitĂ© d’expĂ©rience inachevĂ©e, une rĂ©sitance au contrĂŽle total de la PĂ©dagogie dont il va devenir l’objet visible pour ensuite disparaĂźtre. (…) Dans cette entreprise de rĂ©duction, il va falloir surtout rĂ©duire l’enfance comme telle. RĂ©duire une enfance qui contesterait l’idĂ©e totalitaire de Watson et qui ferait face aux dĂ©gĂąts des “rĂ©sultats prĂ©vus”. (…) La pĂ©dagogie de l’Ă©valuation voudrait la rĂ©duire au pĂŽle de rĂ©sitance qu’il faudrait anĂ©antir Ă tout prix, , la rĂ©duire Ă “l’affaire” de la pĂ©dagogie de devenir son “faire”
Dans cette logique totalisante,l’apprentissage se mesure selon la coĂźncidence entre les objectifs prĂ©vus et les rĂ©sultats obtenus. (…)
L’enfance est la mauvaise conscience de la bonne conscience pĂ©dagogique “
Le “faire” se rĂ©fĂ©rent Ă “Philosophie premiĂšre” de JankĂ©lĂ©vicht
”Cette idĂ©e de l’enfance comme un “je ne sais quoi” qui produirait l’Ă©chec de la PĂ©dagogie toute puissante a des effets importants sur l’acte Ă©ducatif. L’Ă©ducation comme expĂ©rience de l’indicible (c’est Ă dire de l’enfant au singulier) , supposerait qu’elle ne connaitrait pas tout sur elle-mĂȘme en tant que pratique ou en tant que savoir, ni sur ceux ou celles qu’elle voudrait “Ă©duquer”. L’enfance serait aussi ce “non savoir” que la PĂ©dagogie ferait semblant de savoir au moyen du contrĂŽle des instruments et des mesures. (…)
L’enfant serait cette chose qu’on ne peut pas dire dans le discours Ă©ducatif qui fait semblant de tout dire. L’enfant comme indicible serait aussi l’indicible de la PĂ©dagogie. Il serait ce que la PĂ©dagogie ne peut pas dire sur elle-mĂȘme, sur sa pratique, et sur l’immĂ©diat de son action”.
”L’enfance serait lĂ , enfin, pour empĂȘcher la PĂ©dagogie (en particulier une certaine pĂ©dagogie) de le devenir d’une façon totale. elle serait lĂ pour affirmer qu’il y aurait encore de la vie comme “instant tangentiel” dans la pratique Ă©ducative de l’anticipation”.
Ce “presque rien” selon JankĂ©lĂ©vitch, ça serait la vie…
Et cette part d’indicible de l’enfance, c’est ce que nous est offert de rencontrer quand on a abandonnĂ© l’idĂ©e d’Ă©ducation dans les diffĂ©rents lieux oĂč il nous est donnĂ© de cotoyer des enfants… Quand on a abandonnĂ© l’idĂ©e de soumettre l’enfant…