Déconstruction de la notion de “Projet”

  • Ce sujet contient 510 réponses, 35 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Simon, le il y a 9 années et 3 mois.
20 sujets de 101 à 120 (sur un total de 511)
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  • #49568
    moilapa
      @moilapa

      ”Le pauvre enfant qui ne sait rien, qui ne peut rien, qui ne connait rien, n’est-il pas à votre merci ?
      Ne disposez-vous pas, par rapport à lui, de tout ce qui l’environne ? N’êtes-vous pas le maître de l’affecter
      comme il vous plaît ? Ses travaux, ses jeux, ses plaisirs, ses peines, tout n’est-il pas dans vos mains sans qu’il le sache ? Sans doute il ne doit faire que ce qu’il vaut ; mais il ne doit vouloir que ce que vous voulez qu’il fasse ; il ne doit pas faire un pas que vous ne l’ayez prévu ; il ne doit pas ouvrir la bouche que vous ne sachiez ce qu’il va dire.”

      Rousseau, l’Emile….

      C’est une logique de l’enfant-ennemi, de l’enfant à vaincre, à dominer, décrite il y a fort longtemps, qui est encore la logique aujourdhui dans le cadre de l’éducation. Parceque si l’image collectif que peut avoir une société “moderne” comme la nôtre sur l’enfant a pu évoluer tant bien que mal, ce qui n’a pas changé, c’est tout ce qui dans nos rapports à l’Autre est dominé par l’inconscient. Désire de dominer ou d’être dominé , de faire du mal ou que l’on nous fasse du mal…

      Si il y a une part de sexualité refoulée dans le désir d’éduquer, il y a certainement aussi une part de haine
      pour cet enfant-Autre… (sa seule fragilité est une provocation à notre besoin à tous de faire du mal, aussi surement que l’on a besoin de respirer pour vivre ; j’ai vu trop souvent ce regard de haine et cette jouissance à faire du mal à des enfants, notamment dans les écoles maternelles, pour ne pas croire qu’elle soir partager par au moins tout ceux qui ont choisi ces “métiers de l’enfance”, plus généralement tous les métiers où des Autres fragiles sont à notre merci : hôpitaux, mouroirs, prisons, etc…

      Une part de haine dans ce désir de domination. De haine sans doute pour l’enfant fragile que l’on a été, et dont on se venge d’avoir été si peu capable de se défendre… dont on se venge aujourd’hui sur cet enfant à notre merci…

      Mon propos n’est pas ici de remettre en question une éducation (une violence nécessaire) sans doute nécessaire dans une société telle que la nôtre… mais de me demander si cette éducation est nécessaire en dehors de quelques domaines bien précis : école…

      Pourquoi penser “éducation” quand cela n’est en rien nécessaire ? Pourquoi penser coercition, soumission, quand on peut avoir d’autres rapports avec les autres ? notamment durant les loisirs des enfants.
      N’est-ce pas parce que l’on a alors quelque chose à perdre, avec cet enfant qui échapperait à notre emprise ?..
      Dans l’asouvissement facile dans cet être fragile de bien des “envies” inavouables ?

      ”La pédagogie repose sur le paradigme problablement dominant de l’enfance et de l’enfant :
      l’enfant comme être éducable ou plutôt comme “devant être éduqué”, le petit d’homme, plutôt que le petit homme.(…) Aussi la pédagogie prend-elle appuie sur une représentation traditionnelle doxique de l’enfance.
      Représenation qui suppose, quelles que soient les options pédagogiqes, la supériorité et le bien fondé du point de vue de l’adulte sur l’enfant.”

      Mais sur quel bien fondé repose cette éducation quand elle prétend phagocyter jusqu’aux loisirs des enfants ? En s’immiscant dans leur intimité ?
      Il suffit qu’une seule personne dans ce même contexte réalise un même cheminement hors cette pensée “éducation” pour que ce “bien fondé ne repose plus sur rien, n’est plus que le prétexte qui cachaient les vraies raisons de cette situation d’éducation… profondes… comme notre animalité.

      Et même dans cette situation-exception où l’éducation pourrait sembler légitime, nécessaire, elle ne peut repose que sur une “loi” incompressible :
      Cette éducation ne pourrait avoir de sens que si “l’apprenant” peut refuser cette éducation. A tout moment. En dehors de cette idée première nulle éducation qui puisse se prévaloir d’avoir le moindre sens.On est là
      de l’ordre d’autre chose : par exemple un autre gran dans la violence pour défendre la société d’un individu…

      ”(…) C’est alors qu’il faut accorder à l’enfant et à sa nature intime la possibilité de dire non au plus
      généreux des projets, de détruire jusqu’au fondement même de ce qui devrait faire son bonheur : une école, le désir d’un père aimant,
      . Le choix de la violence : insoutenable possibilité pour le pédagogue, insoutenable vérité pour le philosophe.
      Et pourtant, cette négation de la raison et du principe d’éducabilité qui la porte doit être pensée dans sa
      radicalité, et pas seulement expliquée par des causes toujours hypothétiques. C’est ainsiq ue le jeune enfant peut être
      mauvais, qu’il peut être méchant, qu’il peut et doit pouvoir faire la mal.(… ) La prise en compte de sa réalité
      de sujet, de sa réalité comme sujet serait alors à la mesure de cette mauvaiseté reconnue, qui ne brise pas le principe de la
      bonté naturelle, mais met en échec la tentation qui me guette de la confondre avec le bien, humain, trop humain,
      que je désire pour mon enfant.
      Cette ultime découverte ne ruine assurément pas l’approche éducative, qui ne peut se construire que sur
      le principe d’une bonté essentielle de la nature humaine. Mais elle marque plus radicalement l’étrangeté
      de l’enfant (…) Cette étrangeté m’oblige à l’obectivité du regard, cependant aimant, pour saisir ce qu’il est en réalité.
      Elle me condamne encore à l’incertitude quand à la fin qu’il est appelé à réaliser et qui concerne son secret. Et voici qu’elle se complique
      désormais d’une possibilité de refus violent de sa part à l’égard de l’acte même d’éduquer. C’est tout cela qu’il faut,
      envers et contre tout, penser pour comprendre l’éducation. (…)

      Citation toujours ectraite du même bouqin sus nommé…

      #49998
      moilapa
        @moilapa

        Finallement l’enfant se comporte tel que vous attendez de lui qu’il se comporte. Dans une logique de normalisation des rapports adultes-enfants où l’enfant n’est qu’un enfant.

        Si vous allez vers lui avec cette idée de missionnaire, d’éducation (cachée), l’enfant automatiquement se “mettra” dans un rapport ou de soumission ou de rejet. C’est vous même qui induisez une grande partie de ces comportements que vous tentez de combattre.

        Une autre citation du livre de 1826 :
        ”Renoncer volontairement à sa propre volonté n’est pas plus possible à sa faiblesse qu’à notre force. Il n’y a qu’une volonté au monde qui puisse être la maîtresse de l’enfant comme de l’homme, c’est la sienne.”

        et (citation cette fois de l’auteur qui décrypte ce récit) :
        On peut user de la force pour comprimer cette libre volonté, mais non pas l’empêcher de ressurgir, et c’est ce qui explique les retours incessants du caprice lorsqu’il se heurte à la force.

        il en va de même de l’éducation : c’est par la contrainte, la force (inhérentes à l’éducation) que l’éducateur s’efforce d’instruire l’enfant.
        Alors qu’en renonçant à cette forme “éducation”, dans le cadre des loisirs par exemple, plus largement de cette simple idée de vivre ensemble, on obtiendra de l’enfant que ce soit lui-même qui aille vers cet apprentissage. alors même que ce n’est en rien notre objetcif : juste en faisant confiance en cet enfant.

        C’est exactemet le même “lien” : la force (vaine) pour l’éducation et le goût “naturel” de l’enfant à apprendre, à décortiquer, à observer avidement le monde.

        De la même façon que l’école arrive à dégoutter les enfants en un seul CP de cet objet si magique qu’est le livre. De cet objet que l’enfant à adorer, chéri lorsqu’il était plus petit…

        Votre volonté d’apporter de l’éducation dans les loisirs de l’enfant, c’est la preuve de votre incapacité à comprendre cet enfant, à échanger avec lui. A vous extirper de ce rapport à l’autre fait de soumission et de pouvoir (sexualité impossible ?) . A vous extirper de ce formatage que vous avez subi toute votre enfance et que vous continuez à subir.
        Si rassurant rapport à l’Autre…

        Dans cette logique, la norme n’est plus ce qui ouvre à la liberté mais enferme dans ce rapport à l’Autre fait de violence, de désir de domination.

        l’éducation, ce n’est que le rapport à soi : si il y a quelqu’un a éduqué, c’est soi : celui que l’on offre aux autres.
        Quand on imagine par exemple son rapport aux enfants, on ne devrait pas se demander comment les triturer pour ancrer en eux telle ou telle “vérité”, mais comment m’enrichir moi, me questionner moi, me remettre en cause moi, toujours, tout le temps…

        L’enfant a besoin parfois de “n’être qu’un enfant” : notamment à travers ce fameux caprice. Pour ça, il a ses parents, ses maîtres, ses animateurs persuadés de devoir éduquer.
        Cela est sans doute nécessaire à l’enfant. Et permet alors à d’autres de partager d’autres temps avec cet enfant, un autre rapport que cercle éducation-contrainte-violence-résistance…. Des temps où là l’enfant renonce (de lui-même) à ses désirs de petit dieu…
        ce n’est que parce que vous vous plantez que mon travail est possible…

        ”L’enfant est déjà porteur d’une force libre rendant impensable son accés libre à la norme, son autonomie ; la responsabilité à laquelle il doit se hisser ne peut tirer sa force que celle d’une liberté qui, en lui, n’est encore que puissance irresponsable du caprice et du désir. “

        Et c’est en ça que vous vous plantez : parce que l’enfant n’est pas là de lui même. Et ne peut refuser votre “éducation”.
        Alors qu’éduquer, c’est “prendre le risque de voir les finalités les plus nobles refusées par eux qu’on éduque” (Riboul)

        On devrait pouvoir accepter ce refus de l’enfant.
        Et laisser l’enfant aller de lui-même à ce savoir, à son rythme, dans les conditions qu’il a choisi lui.
        Eduquer (prétendre éduquer) cela devrai têtre accepter l’idée première que “l’apprenant” peut refuser toute éducation.
        Eduquer (pétendre éduquer) cela devrait avant tout faire confiance en l’enfant. Cet être “génétiquement social” :
        ”(…) il nous faut convenir qu’au delà de ses attitudes ludiques et de son apparente indifférence aux préocupations des adultes, l’enfant s’interroge constamment, tantôt implicitement, tantôt explicitement, sur le fonctionnement des relations, sur les modalités du “vivre ensemble”. (Jacques Lévine)
        il n’y a qu’une chose qui interrompt cette “nature” : c’est l’état d’éducation !!!!
        L’éducation contre l’apprentissage…

        #50040
        moilapa
          @moilapa

          putain de limite de merde qui m’a bouffé toute une partie de mon message…

          ”Le sourire d’une mère, parce qu’il rencontre en l’enfant un mouvement naturel de sympathie, provoque en lui une ouverture à la sphère morale du devoir. “L’enfant, percevant “les sentiments et les idées qu’exprime ce regard heureux qu’une mère jette si souvent sur son enfant”, fait retour sur lui-même pour attribuer à sa volonté la puissance de provoquer en elle ces effets moraux. De sorte qu’il “s’accoutu (me) à voir retourner sur lui les conséuqneces morales de ses actions. “

          ”La racine de la vie morale de l’enfant se situe donc dans un rapport naturel de la mère et de l’enfant, rapport d’amour et d’affection, qui est vécu par le petit sur le double mode des besoins physiques (la mère nourrit son enfant) et des besoins moraux (la mère aime son enfant). “L’enfant se sent exister autrement que par des besoins ou des sensations physiques” explique Mme d’Atilly (…) Les pleures, rires et sourires échangés entre la mère et l’enfant dés la naissance ne sont pas seulement des actes réflexes : ils sont un langage métaphysique par lequel s’éveille dans le coeur de l’enfant une conscience morale et un sens du bien et du mal (…) “

          Voilà ce que je veux dire quand j’écris quelques posts plus haut que l’enfant sait déjà tout ce qu’il a savoir pour vivre parmi les autres.

          J’en fais l’expérience chaque été. Où il n’est pas question (pour en revenir au thème) d’éducation dans ce rapport de simple vivre ensemble : surtout dans le cadre de ses loisirs, je ne construis pas une logique qui va me permettre d’apporter tel ou tel “plus” à l’enfant. C’est le simple vivre ensemble qui fera la richesse de ces temps, les apprentissages… Y compris du point de vue moral. L’enfant sait déjà. Comme très souvent, l’enfant mis à l’écart dans un acceuil, une école, parce qu’il a fait “une bêtise” , qui a droit à son discours sur le bien et le mal… l’enfant sait déjà.

          Je ne gronde pas parce que je n’ai pas à gronder : l’enfant n’est pas dans ce rapport à l’adulte où il faut “aller au delà”, provoquer”, se comporter comme ce que l’on attend d’un enfant !!!
          Il est là parce qu’il l’a choisi (ça change fondamentalement tout au rapport à l’enfant, qui est plus qu’un “simple enfant” (dont on attend qu’il se comporte comme un enfant, et lui attend de l’adulte qu’il se comporte comme un adulte doit se comporter vis à vis d’un enfant) , il est une des personnes qui constitue le groupe. Un parmi d’autres, et non un “enfant”.
          Il a certes cette particularité du peu d’expérience du vivre (puisque né il y a peu) mais il est là au même titre que les autres pur lui avant tout : on ne peut comprendre cela si l’on ne fait que de l’animation enfant. Parce que là, effectivement et les enfants se comporteront “comme des enfants”, et l’adulte se comportera vis à vis de ses enfants c”comme un adulte”.

          Il peut arriver qu’un enfant se reéssait à ce droit d’être “simplement un enfant” qui a droit de faire des be^tises, mais là il suffit bien souvent de ce regard désaprobateur dont on parle plus haut. Rarement de moi, puisque je ne suis qu’un dans le groupe. D’une maman, d’un grand frère, l’une des personnes du groupe.

          Aussitôt au sein de sa famille, cet enfant “posé”, qui durant les deux heures de l’atelier aura été “parrticipant-citoyen” de l’atelier,”avec cette seule envie de se construire un jouet par exemple, redevient “le petit dernier” ou le tyran, le “gamin insupportable ou capricieux que l’on attend e lui dans sa famille.

          #50043
          moilapa
            @moilapa

            J’en reviens à “Repenser l’enfance”.

            Et notamment la partie “Caprices d’enfants”
            (l’expérience moderne de l’enfant)

            (…) je fais l’hypothèse de l’apparition, à l’époque moderne et dans la personne de l’enfant, d’une figure de l’auto-constitution de soi par soi et je voudrais examiner les formes générales de cette expérience moderne du sujet s’instituant source de soi-même, ou causa sui, et présent en l’homme dés l’enfance (…)

            de mon point de vue, le coeur du livre…

            ”L’hypothèse de travail adoptée dans les pages qui suivent pose que notre expérience de l’enfant et l’expérience que l’enfant fait de lui-même se caractérisent par le croisement de deux dimensions, la dimension de la normativité (ou de l’autorité) et la dimension de l’épanouissement (ou de la liberté) (…)”

            ”(…) la figure du sujet moderne comme expérience de l’organisation de l’expérience de l’enfant sous la gouverne de l’auto-constitution de soi par soi.”

            A partir d’un fil conducteur : le caprice (de l’enfant)
            ”le caprice comme lieu d’expression et de formation de sa personnalité et de sa liberté”. l’auteur (d’Eric Dubreucq) fait l’hypothèse que cette antinomie (normes/liberté) permet à l’enfant de se construire lui-même.

            Il prend comme exemple deux scènes du livre “l’éducation domestique ou les lettres de famille sur l’éducation” de Mme Guizot (1826)

            Deux situations où un enfant de 3 ans fait un caprice avec deux réponses apportées par deux personnes différentes : le père d’un côté, la mère de l’autre. Pour résumer : la force comme réponse ou la négociation (“qui culmine en contrat”)

            Deux réponses critiquées pour leur inefficacité.
            ”De ces deux premières étapes du rapport entre adultes et enfants que le caprice permet de nommer et de problématiser, aucune n’est satisfaisante et ne permet de régler le rapport ni de normer la volonté enfantine. ”

            Les deux réponses “traditionnelles” que l’on retrouve encore aujourd’hui, quand des adultes se trouvent confronter à la volonté de l’enfant, à la naissance de sa personnalité, de son libre-arbitre.

            ”La réponse de Mme d’Amily ((lhéroîne du roman)) commence par affirmé la fausseté du principe de rousseau, selon qui les enfants naissent dépourvus de tout principe moral. (…) avant de pouvoir la comprendre, l’enfant sent la nécessité morale, ce qui rélève en lui une faculté originelle, plus fondamentalement ancrée en lui que la force, le caprice ou l’égoïsme. ”

            (elle est nourrice, et à travers elle, c’est l’auteure qui décrit ce qu’elle a observé :
            ”Toutes les nourrices savent que quand un enfant s’obstine, plus on le contraint, plus il résiste : alors que, si on a l’habitude de lui signifier ses volontés par un signe ou un mot, il obéit souvent beaucoup mieux. Un simple geste, au besoin accompagné d’un simple froncement de sourcils, c’est à dire l’expression d’un jugement de désapprobation fait mieux que l’emploi de la force. Il faut donc conclure que l’enfant sent mieux l’expression morale que l’expression matérielle des influences qui pésent sur lui (…)

            Touts ceux qui ont travaillé avec des mômes de 3 ans ont fait cette expérience : un adulte est évidemment plus fort qu’une personne de 3 ans, le rapport est totalement déséquilibré. Et l’adulte aura toujours cet avantage : une claque, une poussette, et autres gestes classiques des écoles maternelles… mais il n’aura pas la volonté de l’enfant. C’est l’enfant ici qui est plus fort : on ne peut briser la volonté de ces petites choses capricieuses : j’ai fait l’expérience de ce que la volonté d’un enfant de 3 ans est plus forte que l’adulte dans ces situations. Das Atsems ou des animatrices vaincues, qui renoncent à briser cette volonté. Un geste classique comme une claque ne met pas fin à la volonté de l’enfant : elle est l’aveux de cette défaite.
            Tous ceux qui ont travaillé en maternelle ont vu des adultes “bousculer” des mômes (et ceux qui prétendent le contraire sont juste des merdes, je ne vais pas perdre mon temps ici) : mais l’on sait, si l’on observe ces enfants, qu’ils ne sont pas vaincus, que leur volonté n’est pas éteinte. Elle attend juste la prochaine occasion de s’exprimer…

            Suit un exemple donnée par l’héroîne du roman :

            ”Il n’est pas une nourrice qui ne sache que le moyen de disposer un enfant à la résistance, c’est de vouloir lui ôter de force ce qu’il tient à la main, tandis qu’un signe qu’il connait déjà parvient, souvent sans peine, à le lui faire lâcher ; et s’il résite, s’il se débat quelques temps, quique faiblement contre la conviction qui le presse, l’incertitude se peint dans ses traits, ses regards semblent attendre que la volonté ui lui déplait cesse et le rende à la liberté ; mais lorsque enfin elle s’est prononcée plus fortement, lorsque pour le faire obéir, à l’expression de la volonté il a fallu joindre celle du mécontement, il cède avec une petit mine émue, qui n’est point de la colère, qui n’est point de la frayeur, mais le trouble d’une faute”.

            et cette expérience, on peut la faire avec des enfants de plus de trois ans, même si à cet âge ce type de situations (à qui sait écouter les mômes) revient régulièrement… ce qui me faisait répondre aux questions des stagiaires animateurs il y a des années de cela, que je ne me posais pas les questions d’autorité ou de punitions parce que je ne me retrouvais pas dans des situations à devoir exprimer l’un ou asséner l’autre…
            Je donnais l’exemple sur le forum il y a quelques temps d’un gamin qui venait me raconter une de ses bêtises immédiate… non par provoc’, mais pour avoir mon avis… de par ce rapport de confiance instauré…

            “L’interpétation de ce phénomène revient à y voir la preuve que l’accession au stade moral n’est pas une troisième étape qui succèderait à l’enchaînement du stade naturel de la force et du stade sociale de l’échange et de la négociation. Le stade moral, au contraire, est natif et premier. Formellement, il semble qu’ici soit énoncée la thèse de l’existence invétérée d’une conscience morale naturelle et essentielle dans la nature humaine. Mais en réalité la dimension morale de la vie surgit dans une expérience concrète, celle des premiers rapports de la mère avec son enfant. (…) l’enfant perçoit les entiments de sa mère et les adopte comme les siens, les intériorise par un mouvement de sympathie, c’est à dire de reprise en propre du sentiment perçu en l’autre. (…) Dans un second moment, la contrariété et la

            — en cours de rédaction —

            #50115
            moilapa
              @moilapa

              Dans les cahiers pédagogiques de mai 2012 (n°497) un dossier “le corps à l’école” , en écho avec ce que je dis plus haut sur l’absence de chaises sur les ateliers manuels (absolument pas anecdotique)

              Dans le cadre de l’éducation (ici l’école) il s’agit de contraindre le corps pour contraindre l’esprit, discipliner diront certains…
              Dans le cadre de l’éducation, l’adversaire (l’ennemi) c’est l’enfant…
              (voir autre numéro de cette même revues sur les techniques paradoxales, où l’on a l’impression de lire des manuels de guerre :
              https://archive.planetanim.fr/modules/newbb/viewtopic.php?topic_id=17653&forum=25&post_id=210222#forumpost210222

              Ou à peu près tout ce qui a été écrit sur l’éducation des enfants…
              “On achève bien les écoliers”
              Peter Gumbel, etc…

              L’enfant y est comme un bonsaï que l’on va triturer pour arriver à ses fins, où le maître a remplacé dieu dans un ratio studiorum moderne…
              Particulièrement intéressante, la partie où une docteure en science de l’éducation “décrypte” les dessins d’élèves” :

              ”En effet, l’école est perçue, notamment chez les élèves en difficulté ou décrochés, plus généralement les garçons, comme un champ de bataille où les corps et les biens font l’objet d’attaques ciblées : pendaisons, meurtres et morts sont relevés et évoquent des combats destructeurs (métaphore de l’école en tant que guerre, de forteresse ou d’usine) (..) Le contrôle du corps exprime domination et soumission… “

              Sinon, la question posée dans le dossier :

              ”Et pourquoi ne pas s’appuyer sur son épanouissement ((le corps de l’enfant à l’école)) plutôt que de l’enfermer dans un cadre souvent douloureux ? Dans un débat sur le lien entre corps et esprits (le mind-body problem comme disent les anglo-saxons) certains font le pari que dans la construction du (gai ?) savoir, le corps est un allié plutôt qu’une gêne (…)”

              A noter qu’il ne s’agit que d’un pari !!!
              Une exception que cette pensée parmi les éducateurs… Une hypothése !
              En gardant quand même en tête que le but est la soumission de l’enfant, puisqu’éducation…

              Sinon, en écho encore avec ce que l’on dit ici, notamment ceux qui voudraient se faire croire que l’éducation peut être à l’écoute réelle de l’enfant :

              ”Car la relation éducative est, par essense, une relation dissymétrique, une relation de pouvoir, d’autorité. Pour la psychologie, et en particulier la psychanalyse qui en fait un élément essentiel de sa représentation de la psyché, cette dimension est évidemment première. Le pouvoir, on le désire, parfois passionnément, avec avidité (…)”

              ”La classe : un espace clos où l’on ne souhaite voir entrer aucun intrus ; un espace, comme on le dit souvent, d’intimité”.

              Ce qui me permet de rebondir, sur ce que j’ai observé souvent, de ce que les animateurs ne peuvent supporter l’idée que des “intrus” s’immiscent dans leurs relations privilégiées avec les enfants qui leurs sont livrés… en premier lieu de ces intrus-ennemis, les parents évidemment….

              De cette idée d’espace d’intimité…

              Et de ce que le désir de pouvoir est la déclinaison acceptable en société de la sexualité… De ce que ce désir de domination dans le cadre du rapport “éducatif” avec des enfants dit du fantasme impossible de ces “éducateurs”…
              La part de sexualité refoulée dans cette expérience du pouvoir en société, et plus particulièrement dans le rapport maître- élève dans toute forme d’éducation…

              Ne voilà t-il pas ce à quoi il faudrait avant tout douloureusement renoncer en renonçant à cette idée d’éducation ?

              #50171
              moilapa
                @moilapa

                Dans cette idée d’éduquer, il y a avant tout l’idée de soi : l’autre est l’outil d’un besoin primaire. C’est de ce rapport primitif à l’autre (où il s’agit de dominer ou être dominé) qu’il faut tenter de s’extirper. Ne rien attendre de l’autre dans ces temps particuliers, ces temps de loisirs, d’oisiveté, de non production. Se contenter de vivre auprès, avec, sans arrière pensée, en profitant juste du moment présent, du partage “gratuit”. Parce que les apprentissages ne nécessitent pas l’éducation. En élargissant l’idée d’altérité à ce qu’il y a de soi dans l’Autre et de l’autre en soi : parce qu’il s’il y a bien quelque chose sur quoi l’on doit travailler, c’est sur soi. Si il y a bien quelqu’un à éduquer, c’est soi. En commençant par régler son rapport à l’enfant que l’on a été, notre mère, notre père, nos maîtres… pour pouvoir enfin se tourner vers les autres, sans rien en attendre, afin apaisé.

                Il n’y a rien d’indispensable au vivre ensemble qui ne puisse s’apprendre par le vivre ensemble.
                Rien qui ne nécessite cette volonté d’éduquer ici, “la forme éducation” dans son rapport à l’Autre, ce besoin de guider quand l’Autre accepte la soumission, de soumettre quand l’autre est rétissant à cette soumission.
                La grande majorité des apprentissages n’a pas besoin de la “forme éducation”. D’ailleurs, la majorité des apprentissages se fait hors éducation.
                La difficulté pour les adultes qui travaillent auprès d’enfants, ce sont les références d’un rapport à l’enfant : où l’on n’est pas parent. Que connait-on d’autre dans son vécu de ce rapport à l’enfant ? En dehors de l’école ? Du rapport au maître et de ses nombreuses déclinaisons (prof de sports…) ? Un guide plus ou moins autoritaire, détenteur du savoir…
                Il s’agit alors de se raccrocher éperduement à ce que l’on connait, ce “rapport éducation”, de peur de l’inconnu, par l’impossibilité de concevoir un autre rapport à l’enfant qui ne soit pas domination, et au delà de l’impossibilité de concevoir une autre façon de transmettre qui ne fasse pas appel à cette situation si rassurante de l’éducation, où rien n’est à légitimé.
                De peur de juste laissser à la confiance du vivre ensemble ce travail de transmission” ; de crainte que dans cette idée de partage le pouvoir nous échappe, de peur d’être alors remis en cause, de peur de découvrir dans ce partage que l’Autre aussi sait, et que l’on ne sait pas…

                Dans ce “hors scolaire” et hors médical” des métiers de l’enfance, le travailleur qui voudrait prendre en compte cet enfant respectacle, se retrouve forcément empêtré dans ces contradictions, prisonnié de cette forme éducation. Il a du mal à admettre qu’il fasse parti d’un tout violent, coercitif, parce que c’est ce sur quoi repose son idéologie : cet enfant respectacle… comment alors accepter cette idée que l’on est soi-même bourreau ?

                Il est alors nécessaire à ces personnes de se persuader d’avoir raison, d’être dans leur bon droit en pensant l’éducation nécessaire : sinon, comment, malgré les outils, les bilans forcément bidons, accepter l’idée que l’on ne saura jamais si l’enfant a réellement adhéré à tel où tel moment (idée ?) puisque l’enfant ici est captif : qu’est-ce qui pourrait nous dire que l’enfant est acteur, citoyen, dans un système où il est obligé d’être là, captif ? N’est-il pas là parce qu’il est obligé ? Juste obligé ? A quoi alors pourrait-il bien adhéré ????

                Je ferais un parallèle avec l’obligation de soin pour les délinquants sexuels : il n’y a ici aucune adhésion, puisque coercition. Ce n’est pas l’adhésion du délinquant (ce que l’on devrait pourtant chercher pour imaginer une quelconque thérapie) , c’est juste sa présence.
                Non seulement cette “thérapie” n’est pas forcément bénéfique (à l’individu, à la société) mais elle peut être néfaste, en cela qu’elle peut consolider une pathologie, de par l’entraînement à dissimuler, le plaisir à tromper des “spécialistes”, à consolider une pervertion, en réaction à cette coercition.
                Nul thérapie ici sans adhésion du malade. la question étant alors : qu’est qui pourrait faire que ce “besoin” vienne du malade ?

                Il en va de de même pour l’éducation : nul apprentissage qui ne vienne de soi.

                Et nul adhésion réelle de l’enfant si il est là par entrave.

                Si l’enfant vient à l’animation alors que rien ne l’y oblige (à commencer par ces parents) si ce n’est le goût de l’Autre, cet appétit furieux de rencontre, de curiosité, juste parce qu’il en a envie, alors tout apprentissage devient possible, tout apprentissage peut prendre sens.

                Pour le reste, cette violence qu’est l’éducation est sans doute nécessaire pour nos sociétés de violence, pour ce qu’elles sont. Dans ce que sont les rapports entre les êtres.

                Laissons alors à ces “micro-sociétés” qui se créent ici et là, par accident, par nécessité, par opportunité, humeurs, que sont par exemple les loisirs, les rencontres, “les temps partagés”, le centre de loisirs, la colo, les amis… l’expérimentation d’un autre rapport à l’autre.
                Comme des “îlots” où ces autres rapports seraient possibles…
                L’enfant n’est pas notre adversaire : il est altérité.

                #50175
                moilapa
                  @moilapa

                  Le livre note le “glissement” qu’il y a eu dans ce self gourvernement au fil des epériences, ”de la mise en oeuvre pratique et précose des mécanismes et des garanties de la démocratie, (…) à l’idée d’une organisation du groupe et du collectif sur la base de la nature de l’enfant, au sens d’une spontanéité organisatrice de la société enfantine”.

                  “Nature de l’enfant” qui amène évidemment un débat…

                  Au résultat : plus que de découverte de la démocratie, l’affirmation du soi dans le collectif (pour certains) , une hiérarchisation entre les individus et les rôles sociaux.

                  ”Reste que la source de l’autonomie est davantage une capacité naturelle, psychologique, qu’une aptitutde politique cultivée par l’expérience”.

                  Suivent une étude critique sur les expériences de Cousinet dans ce sens.

                  Après ce “passage” en la Croyance d’un mythe de cette “nature” enfantine qui pourrait régénérer la société, les pédagogues qui ont organisé ces expériences de self gouvernement (cette idée d’autonomie de l’enfant) recentrent cette autonomie sur l’école.
                  ”La socialisation enfantine peut alors devenir un objet scolaire, avec un avantage et un inconvéniant. Il peut être avantaggeux de ne pas confrondre le progrés politique et l’éducation des enfants, et d’éviter le travers dénoncé par Hannah Arendt, lorsqu’elle accuse l’école moderne américaine de faire de l’enfant un otage de la politique, le privant de la protection nécessaire pour grandir. Ainsi que de réactiver la distinction entre l’autonomie au sens pédagogique et autonomie au sens politique. Cependant cette recentration ne doit pas dissimuler que la vie de groupe et la discipline scolaire touchent inévitablement au pouvoir, à la légitimité de la norme, à la place de la différence et à l’expression de la liberté individuelle”


                  “Le problème devant lequel nous laissent les expérimentateurs en pédagogie est que, si la distinction entre l’enfant et le citoyen est une nécessité éducative, les enjeux de la discipline demeurent toujours politiques. Le soucis du développement psychologique et de la socialisation de l’enfant en tant que processus développemental ne doivent pas faire oublier que l’activité peut aussi prendre place dans une expérience qui enseigne un fonctionnement démocratique défini en amont du développement de l’enfant.”

                  Ces expériences de self gouvernement montrent bien les limites de cette idée “d’autonomie” de l’enfant. Surtout dans des systèmes liberticides comme l’école, dans des systèmes où l’adulte a “des vues” sur ce qui doit être : l’enfant ici n’est qu’un individu manipulé, qui se retrouve dans un système où il ne faudrait pas grand chose pour qu’il devienne totalitaire. L’enfant singe l’adulte mais n’est en rien en état d’autonomie.
                  Ici, c’est “autonomie” et “éducation” qui entrent en conflit.

                  On retrouve cette même manipulation en ACM, dés qu’il s’agit justement d’autonomie (dans une idée plus globale d’éducation) : cette autonomie dans ces systèmes est une foutaise : si encore ces self gouvernement ont tenté (tentent) des expériences de ce côté là, en centre de loisirs ou colo, cette “autonomie” n’existe pas : l’enfant y fait encore moins l’apprentissage de cette autonomie que dans sa famille. Là où il aura dans sa chambre un contrôle certains d’une partie de sa vie, de ses orientations, ici il ne sera qu’un individu ballotée et sommé d’obéir à l’organisation stricte des lieux, à un découpage militaire de la journée, dans des rapport à l’adulte prôche de l’écolier du début du 20ème siècle.
                  D’où des tensions évidemment entre cet “enfant moderne” et ce conservatisme made in sociocul. Justement de part cette optique “éducation”. De ce que l’on cache aux enfants des buts des adultes, qui pour atteindre ces buts se doivent de manipuler les enfants, les “orienter” diront certains.

                  Cette pseudo “autonomie’ se brisera rapidement à la libre expression des enfants, à leurs désirs s’agissant de leurs temps d’oisiveté : tout simplement parce que l’adulte entend rentabiliser ces temps de loisirs : éduquer l’enfant, jusque dans son intimité, son apprentissage de l’autre, jusque dans ses jeux entre enfants…

                  si l’on n’essaie pas d’extirper ce besoin-désir de l’adulte d’éduquer les enfants en toute occasion, ces temps resteront des temps de conflits, des temps contre-productifs pour cela même qui prétendaient rentabiliser ces “temps en friche”. L’enfant n’y est pas un enfant : il y est un apprenant face à ses mâitres : ce qu’il apprend du vivre ensemble, c’est la soumission. Et non le vivre ensemble.

                  #50177
                  moilapa
                    @moilapa

                    Baltazar Et du coup quand on veut s’occuper d’enfants et qu’on est motivé pour qu’ils comprennent mieux le monde, on le fait quand?

                    C’est bien là la question : ton besoin à toi !!! Et non celui de l’enfant !!!!!

                    Et alors ? En quoi tu as besoin de la forme “éducation” pour ça ? Pourquoi vouloir un enfant soumis ????? Quoi que tu en dises, il n’est pas question de l’enfant dans ta logique, mais de toi.
                    Tu veu savoir quoi faire pour cela ? Bin, tu t’instruis, tu lis, tu découvres… pour offrir au enfants un adulte “plus riche”. Et qui essaie de s’extirper de ce rapport à l’autre de domination, de contrôle.
                    C’est sur toi qu’il faut travailler !!!! Et non sur l’enfant !!!!

                    Sinon, Balthazar, quand tu cites plusieurs personnes, essaie de nommer les personnes dont tu reprends une partie des propos : dans ton message, tu me cites, puis tu cites d’autres personnes, puis tu me recites… d’où une confusion sur qui dit quoi.

                    Soumis quand on y va à l’extrême et qu’on provoque des souffrances régulièrement.
                    Non : soumis à partir du moment où il y a éducation : c’est une nécessité pour l’éducation.
                    Mais je ne reviendrais plus sur cet aspect : on tourne en rond.
                    La forme éducation nécessite un déséquilibre…

                    #50226
                    balthazaar
                      @balthazaar

                      «faire de l’éducatif dans du loisirs !!! (ce qui n’a absolument aucun sens) et prétendre que l’autorité de l’adulte n’est pas violence, contraintes, coercitions !!!»
                      Tout est là on dirait. Et du coup quand on veut s’occuper d’enfants et qu’on est motivé pour qu’ils comprennent mieux le monde, on le fait quand?

                      «Absolument pas : l’autorité vécue dans cette enfance va suivre le sujet toute sa vie, en en faisant un être soumis…»
                      Soumis quand on y va à l’extrême et qu’on provoque des souffrances régulièrement. Mais j’ai aussi l’impression que les enfants on les écoute malgré tout, et qu’on n’est pas à l’extrême dans une position d’autorité tout comme ils ne sont pas à l’extrême dans une position de soumission. Et dans cette position d’affrontement je pense que l’enfant peut apprendre à se défendre contre cette autorité. Il repère les failles, les maladresses, les ouvertures, il apprend à réagir, répondre, manipuler, etc.
                      On connait tous des enfants qui prennent le dessus sur leurs parents ou d’autres adultes, ça ne leur est pas arrivé comme ça par hasard.
                      Et c’est bien triste quand ça se passe comme ça, petits ils vont subir un max et quand ils vont grandir je ne sais pas, je suppose que ça dépend beaucoup de l’intelligence.

                      «une autorité qui ne serait plus elle-même, puisqu’elle tolérerait la mise en question voir la désobéissance»
                      Je ne trouve pas ça aberrant du tout étant donné que je conçois l’autorité comme un ensemble d’influences dans tous les sens. Pas juste comme une influence globale ; en global y’a un qui est supérieur et un qui est inférieur, en gros ça se termine par un mort si on va jusqu’au bout. En multitudes d’influences, il y a un ensemble de stratégies de part et d’autre et ce qui en découle est un équilibre dynamique ou un rapport de force, je ne sais pas comment nommer ça il y en a certainement des bons comme des mauvais.

                      «As-tu besoin d’un rapport d’autorité avec tes potes, quand tu sors le soir ?»
                      Ah vu comment tu parles de l’autorité, non évidemment. Vu comment j’en parle, c’est pas une intention c’est un état de fait mais je ne mets pas une définition “violences, humiliations, menaces et coups” derrière les relations d’autorité, juste des relations d’influence. Au moment de faire un choix, autant être éclairé sur les raisons pour lesquelles on le fait.

                      «Si les mômes se taisent sans que tu leur demande dès que tu prends la parole, c’est que tu as obtenu leur légitimité.»
                      Ça c’est vite dit quand même. 😉 Enfin c’est pas important, c’est juste la tournure de phrase, on pourrait aussi dire “obtenu le respect” (et moi personnellement c’est avec le mot respect que j’ai un souci) ou “obtenu leur crainte”. Un supérieur brutal finit par obtenir l’écoute systématique, mais c’est juste parce que les autres sont moins forts… pour le moment…

                      «DES enfants (…) se sont donc soumis (…) à toi pendant un laps de temps sur un domaine précis où ils s’accordent à estimer que c’est toi le plus compétent pour les aider/accompagner»
                      Pour leur “montrer”?
                      Je ne pense même pas que la durée soit définie au départ, c’est bien ce que l’animateur sait faire qui détermine l’attention que les enfants vont lui accorder.

                      «Si tu est vexé quand les enfants ne t’écoutent plus et que tu veux maintenir leur écoute par la répression ou la manipulation, c’est là que tu tombes dans l’autoritarisme (ce que les socio-cul appellent simplement autorité pour se voiler la face)»
                      C’est bizarre, ça n’arrive que dans des situations qui sont déjà mauvaises à la base, non? Genre à l’école.
                      Ce n’est pas l’autorité qui porte le problème, c’est le fait qu’on doive y faire appel de façon paradoxale car on espère rendre l’enfant libre. D’ailleurs c’est peut-être une des raisons pour lesquelles les profs sont dépressifs.

                      «donc conserver uniquement des autorités légitimes et temporaires.»
                      Encore une fois le temps n’a pas grande importance à mon avis. Ce qui fonde l’autorité, on passe notre temps à le réévaluer, et ça disparaîtra non pas au bout d’un temps défini, peut-être même que ça ne disparaîtra jamais… mais si ça disparaît c’est seulement quand le fondement de cette autorité aura disparu.

                      «tous ceux qui prétendent mettre en place une “autre éducation”, une éducation non violente”, essaient de se mentir à eux-mêmes, pour justifier ce en quoi ils croient… après tout… En partie (grande partie) parce qu’ils imaginent cette “autre” éducation en opposition à cette éducation “d’un autre temps” violente… »
                      Possible mais dans tes différents arguments il y a aussi l’impératif de prendre en compte le contexte des animations, dans mon cas il s’agissait entre autres de mettre en place une participation libre des enfants. Ils viennent dans mon atelier s’ils le veulent, ils en repartent s’ils veulent.

                      Ensuite effectivement j’ai choisi de ne pas utiliser de violence, menace, humiliation, chantage, force, brutalité. C’est de là que je pars pour en arriver à penser, comme toi je pense, que tous les postes ne se valent pas car parfois tout est joué à l’avance, parfois les contraintes du poste posent des exigences de participation des enfants sans liberté de choix.

                      Pour moi d’ailleurs la situation serait plus problématique quand la famille n’a aucun choix : inscrire son enfant dans tel truc et pas ailleurs, point. C’est là que se trouve la situation non libre, c’est là qu’on peut douter de la démocratie de la chose. Ça ouvre la porte à un contrôle de masse par quelques élus qui font la pluie et le beau temps sur le secteur (et parfois un grand secteur car ils cumulent les mandats). La réussite d’une structure ne dépend plus de l’intérêt que les gens lui portent mais plutôt de la considération que des élus vont y apporter.

                      «Toute la différence est alors là : cette “autorité” (que doit rejeter l’animateur) ce sont les autres qui lui donnent : ce n’est pas lui qui s’en pense dépositaire.»
                      Bien évidemment.
                      Et il devrait en être de même pour toutes les autres relations d’influence, faut que chacun soit conscient de ce qui fait qu’à un moment c’est lui qu’on écoute, de ce qui fait qu’il écoute quelqu’un.

                      C’est bien la compréhension de cette relation d’autorité qui permet à Lepage (la vidéo en début de sujet) et à tout le monde comme lui de comprendre à quel moment on passe dans la langue de bois ; par exemple lorsqu’on passe de “être employé par la hiérarchie” à “mettre son énergie au service d’un projet”.
                      En principe la relation ne change pas, mais changer les mots vise à emporter plus facilement l’adhésion des employés ; ils auront l’impression d’être à l’initiative de leurs dépassements horaires, du travail de prépa et de recherche qu’ils font chez eux, etc. Du coup ils n’oseront pas demander de contrepartie.

                      «des tables mais pas de chaises»
                      Tiens ça c’est marrant, j’avais fait exactement le même constat.

                      «Et c’est surtout l’idée de RENTABILITE : puisque l’ennemi, (…) d’une bonne société, (…) c’est celui qui ne produit pas !!!!!»
                      Entièrement d’accord évidemment, et d’ailleurs à force d’entendre dire que pour mériter de gagner sa vie il faut produire, on est forcément un peu suspicieux à l’égard de ceux qui se sont enrichis uniquement sur des rentes, c’est comme ça que j’explique l’actuel défilé des riches qui passent à la télé pour raconter que “les français ont un problème avec l’argent”. Non non, ils n’ont pas de problème, c’est juste qu’à force de leur répéter que pour gagner plus il faut produire plus (…) ils finissent par trouver injustes ceux qui gagnent encore plus sans produire. (par exemple les PDG qui gagnent quelques millions lorsqu’ils se font virer d’une entreprise qu’ils ont coulée) Et ça fait même du tort aux animateurs puisqu’ils ne produisent pas et qu’on a tendance à penser que ce n’est pas légitime de leur part de demander un salaire.

                      #50317
                      moilapa
                        @moilapa

                        Intéressante citation… mais ‘pas sûr qu’on la lise de la même façon…

                        J’y vois la dénonciation de ces adultes qui ne peuvent s’empêcher de vouloir éduquer les enfants, de “mettre de l’éducation partout” dés qu’il s’agit d’enfants.
                        Et non une volonté partagée par les enfants.

                        Telle quelle, cette phrase pourrait tout aussi bien être revendiquée par les “pro tout éducation” (prétendre que quand enfants et adultes se retrouvent ensemble, les uns et les autres recherchent cette “situation d’éducation”, soit pour les uns la soumission, pour les autres le pouvoir)

                        Comme d’une chose “naturelle”, ce qui est parfaitement tarte : autant mes précédents exemples ne démontrent rien que l’instant que j’ai vécu à un moment donné, une expérience “personnelle” racontée par quelqu’un qui a été acteur, non seulement, mais construit terriblement par ces passés, , autant mon vécu ici renvoie cette idée à la poubelle : il n’y a pas ici d’universalité” à ce que “automatiquement” dans un groupe constitué d’adultes et d’enfants il y ait une “double” demande de cette sittuation d’éducation : parce que là, mon vécu totalement contraire (et du côté enfants, et du côté adulte) interdit totalement d’en faire une “vérité” constatée…

                        J’ai remarqué cette propention forte dans les lectures, les discours…
                        Comment pourrait-il en être autrement dans le champs de “de sciences humaines” où (avec comme première limite que le chaos-humain puisse être une science !) , pour pouvoir s’en extraire réellement, il faudrait être né dans une autre planète, une autre espèce animale que celle où l’on a grandit, été éduqué, formaté, normalisé…

                        Ca me fait penser à une étude bâclée de Houssaye (dans un numéro d’Agora débat, il me semble) où il “décortiquait” les envies des enfants en colo. A partir d’un point de vu “très orienté”.

                        il n’y avait rien à tirer de ce texte, en dehors de la voir comme 1 observation d’un directeur de séjours sur les quelques séjours qu’il avait pu encadrer, sur les limites de ses équipes… et donc de lui-même…

                        Etude présentée sans un avertissement sur la grande limite de ces observations, comme si il s’agissait de dire ce qui était la réalité des Colos… (bon, en même temps, c’est une lecture qui pour moi date, et sur laquelle je ne m’étais pas “étiré” plus que ça…)

                        Comme d’affirmer que sur les colos les animations manuelles étaient parmi les moins “attirantes” pour les enfants…. ce qui n’est là qu’une observation à un moment donné, dans un contexte précis : celui de l’incapacité de ces équipes là à proposer des animations manuelles qui plaisent aux enfants….

                        Ca n’a pratiquement aucun intérêt, sauf que de constater que ces animateurs là étaient bidons en ateliers manuels…

                        On pourrait croire que je m’éloigne du sujet… au contraire, on est “en plein dedans” : à l’instar d’un Rousseau pas seulement empêtré dans les paradoxes et contradictions dont je parle plus haut (sur cette éducation impossiblement libre) , mais surtout dans les contradictions entre son apport intellectuel à l’Humanité et sa propre humanité…

                        Parce que ce “noeud”, il est exactement le même aujourd’hui, quelque soit les “progrés” fait dans la compréhension de cet étranger qu’est l’enfant, cet adversaire à dresser (quelque soit les discours “adoucissant de cette violence première) pour le faire pleinement entrer dans la société des Hommes…

                        Or, le bébé sait déjà, s’agissant de rapports à l’autre, pratiquement tout ce qu’il y a à savoir : et c’est avec ce savoir avant tout que l’enfant vit ses temps en société, il a déjà les” bagages minimums” nécessaires”… Et pour la majorité des situations il n’a pas besoin de cette idée d’éducation. Ce qui amoindrit cette idée d’une éducation présente dés qu’enfants et adultes se retrouvent, cette volonté de “mettre de l’éducation partout”…

                        (je prendrais le temps d’expliquer plus tard…)

                        #50350
                        Shaaa
                          @shaaa

                          « Lorsqu’on observe les relations entre adultes et enfants […], ce qui est patent, c’est la propension à faire de chaque instant un instant d’éducation, de chaque activité une activité éducative, dont la finalité est de former, de former les corps, de former les connaissances, de former leur morale, le tout étant indissociable. » (p.44)

                          😀

                          #50351
                          moilapa
                            @moilapa

                            merde…

                            L’mpasse de Rousseau reste tout à fait d’actualité : cette éducation au nom de la liberté qui se doit d’être liberticide pour exister…

                            ”Rousseau révèle ici l’impasse d’une pédagogie qui prend la liberté à la fois comme une fin et un moyen, qui la veut à la fois au présent et au futur, impasse que Kant a entrepris, justement, de surmonter.”

                            Ca ne peut être. Une éducation “libre”, où l’enfant ne serait pas soumis, où l’enfant serait autonome… Ca n’existe pas, cela n’a jamais existé.
                            Parce que si on a comme obectif cet homme libre, comment eput-on intellecutellement accepté la réalité de la mise en place “éducation, du rapport réel entre l’apprenant et le maître ???? Inégalitaire.
                            ”La relation entre maître et élève décrite ici peut justifier pleinement les soupçons de Michel Foucault quand aux relations de savoir et du pouvoir : la pédagogie est, ici, un art qui ignore la limite entre contrôle et visée émancipatrice”.

                            Donc alors ce mdèle du “self gouverement”, cet enfant citoyen au présent :
                            ”le self gouvernement et l’expérience de la liberté politique” :

                            Il s’agit donc de penser et d’organiser la discipline (première gigantesque limite : on part de l’idée qu’il y a problème) dans l’école (autre énormissime limite : on est dans le cadre de l’école !!!! rien que cela suffit à décrédibiliser ces expériences)
                            Il ne s’agit pas de remttre en cause l’autorité, mais de prétendre mettre entre les mains des enfants cette autorité (ce n’est qu’un leurre en fait) : c’est en fait cette même idée de l’Autre, qui serait problème, danger potentiel !! qu’il faudrait “confiner” entourer de barrières, de normes…

                            Ce sont les élèves qui régissent cette discipline (la solution serait donc de donner aux enfants des responsabilités ? On en reste donc bien à une question de pouvoir : pouvoir des uns sur les autres : tu métonnes que certains enfants doivent aimer ça…)

                            ”L’ennemi du self gournernement n’est pas tant, dans ce contexte (celui des écoles amréicaines du début de l’expérimentation notamment) une autre méthode de discipine que la passivité. Suivant l’avertissement de Tocqueville, qui considère que le citoyen de la démocratie a tendance a oublié que son bien-être et sa liberté ont été acquis, et s’enfonce dans une inertie confortable, les promoteurs du self-gouvernement redoutent l’incapacité des citoyens à tenir le rôle qui leur ait conféré. Le but de l’éducation scolaire en matière de disicipline peut alors être considéré comme double : d’une part la discipline doit enrayer la violence et l’arbitraire individuel, les effets destructeurs de l’affirmation individuelle incrontrôlée ; d’autre part, elle doit faire que les individus s’emparent de cet enjeu, et créent ou recréent la loi, à échelle réduite, les conditions du respect de la loi””

                            Il y aurait donc là un pouvoir que les adultes abandonneraient aux enfants…

                            Si je me base sur ma toute petite expérience personnelle (qui n’a évidemment aucune valeur) de ce que donne la réalité de ces situations où l’adulte prétend que l’enfant aurait du pouvoir sur sa propre existence au sein de la société (façon par exemple les élections d’enfants dans les mairies) je n’y vois que du vent :
                            quand j’étais au collège (répertorié comme ennemi par les adultes pour simplifier la chose) j’avais eu l’idée de me proposer en quatrième au post de déléguer de classe”.. alors certes ce n’était absolument pas dans le but de participer à quelque chose mais dans cette logique de “guérilla permanante”, en gros l’idée seule que cela pouvait faire chier au delà de tout les adultes…

                            J’ai donc été élu (un seul vote ne m’avait pas désigné).
                            Brale-bas de combat chez les profs : revote le lendemain !!!

                            Re-je gagne et je vous emmerde (avec toutes les voies cette fois)

                            Les règles ont donc changé pour notre classe : les délgués de classe ne pourraient plus participer au conseil de classe…

                            Ce n’est qu’un infinitessimal récit, mais je le trouve totalement représentatif en fait de la réalité de cette idée de la place de l’enfant dans son éducation.

                            ces self-gouvernement (déjà basés sur la disicpline et non sur d’autres données bien plus intéressantes : le choix des contenus des apprentissages, le choix de l’organisation des cours, l’avis sur les réslutats de la scolairité des enfants) qui ne concernaient d’ailleurs pas les premières violences de l’école prodiguées par les adultes et le système scolaire, c’était (c’est) utiliser justement ce que l’on prétend comprendre pour assoir un pouvoir (celui des adultes) : parce que côté mise en vie des pulsions, quelle meilleur situation que celle-ci pour les mômes ?
                            Et c’est surtout l’idée de RENTABILITE : puisque l’ennemi, au delà de cet enfant “perturbateur” d’une bonne société, (parce que ce perturbateur est lui producteur : il est celui qui rend légitime la construction !!!!) c’est celui qui ne produit pas !!!!!
                            Quelle place à l’enfant qui en a rien à foutre de cette organisation ???

                            je ne ferais là, pour une fois, même pas le parallèle avec l’animation sociocul, ces “logiques” étant (devraient être) totalement étrangères à l’idée de loisirs….

                            Derrière ce prétexte à dégueulé, il ne s’agit que de renforcer encore plus le pouvoir des adultes, d’induire chez ces enfants que “l’idée viendrait d’eux”, de ces sanctions pour tel acte délectueux…. on a tous connu ça quand il s’agit de construire “avec les enfants” tel ou tel réglement…. On est pas loin de la “remarquable” et célèbre expérience de LA VAGUE…

                            L’ordre peut-il naître de lui-même ? Sans parler de “nature de l’enfant”…
                            Y-a t-il situation plus intéressante que l’équivalent de cette cour de récréation où l’adulte est à la fois présent et absent ?
                            Si l’on se contente de penser notre situation du temps de loisirs, ce modèle qui se vit tous les jours, qui tous les jours démontrent combien ces self-gouvernement repose sur un “axiome” frelaté et intéressé (à partir d’une représentation collective bien définie de l’enfance) y at-il meilleur expérimentation ???

                            Plutôt que de partir de l’idée de la discipline quand il s’agit d’imaginer l’autonomie des enfants, , partir de celle de la rencontre… pourquoi toujours vouloir penser ainsi l’enfant ?
                            J’en reviens à cet exemple des gamins qui au pied de mon immeuble se regroupaient et vivaient ensemble… pourquoi forcément imaginer la violence ici ?
                            Vous n’avez pas eu d’enfance loin des adultes ? Vous avez toujours été dans leur giron ?
                            Je vais en revenir encore une fois à ma toute petite execption : enfant, à partir de six ans, j’ai passé tous les mercreids et week-end au sein d’une bande d’enfants, dans les bois autour de nos maisons : soit des heures durant dans ces journées loin des adultes : y’avait-il de la vilence ? n’est pas la bonne question. Mais qy’avait-il plus de violence que dans le rapport entre adultes ? Et la réponse est non. La réponse est “sans doute beaucoup beaucoup mois”. Je n’en ai pas de souvenir, ce qui ne veut pas dire qu’elle n’a pas pu être présente… Mais en tout cas, rien qui ne jutifiait la présence d’adultes.

                            Pour en revenir au bouquin : à ce stade des expérimentations du self-gournernement : Roger Cousinet…. sur lequel je reviendrais plus tard, ce métier d’animateur étant aussi fait de temps “in situ”…

                            #50354
                            moilapa
                              @moilapa

                              Je crois qu’effectivement il faut abandonner le mot, plutôt que d’essayer de le “réinventer” : il est trop “marqué” , il a trop d’histoire derrière lui : du point de vue d’un “tout” , de l’Histoire avec un grand H, mais de l’histoire de chaque enfant, de sa propre expérience avec notamment l’école, la famille…

                              Et surtout : on ne peut extirper ce terme “éducation” des “encadrants” : de ce que chacun croit devoir être dans cette éducaction, ce guidage plus ou moins forcé. On ne peut extirper d’une personne sont propre rapport à l’enfant soumis qu’il a été, l’écolier…
                              La meilleur façon pour en arriver là, c’est de juste ne rien attendre de l’enfant. Soi étant une autre question…

                              Sinon : pour préciser ce que je dis dans le cadre de loisirs de l’enfants :

                              Cette question “éducation” ne peut concerner les enfants durant leurs temps de loisirs. Par contre, elle peut être en question pour les “encadrants” : si leur existence a un sens, un projet éducatif, un projet péda ou de “simples” projets d’animateurs”, ne peuvent concerner les enfants mais bien les adultes rédacteurs (des adultes qui seraient en mesure d’élaborer, de penser, de concevoir ces écrits, ets urtout qui en ressentirait le besoin, ce qui déjà pose problème) : ceux dont c’est le métier ici.

                              Parce que le loisir n’a pas à devoir être éducatif. N’a pas à concerner ces enfants en “état de loisirs”, de vacances. sinon il faut redéfinir les loisirs ! (des loisirs qui ne seraient plus des loisirs !!) et une éducation qui ne serait plus éducation!!

                              Par contre, les adultes, eux, ne sont pas en “état de loisirs” : et je différencierais le temps “in situ”, auprès des enfants, et le temps “autre” : tout ce que l’on fait ou pourrait faire dans ce temps “autre” n’a pour but que d’enrichir celui que l’on est et que l’on propose aux enfants dans ces temps de rencontre. Et là encore, il ne s’agit pas de se “pencher” sur l’enfant, mais sur soi.

                              Un loisir, au même titre que n’importe quel temps de vie, est potentiellement un temps d’apprentissage (une sortie au mac do ou au lazer quest sont des temps éducatifs) mais ils n’ont pas à devoir l’être :
                              un loisir peut être éducatif, mais il n’a pas à devoir l’être. On a pas à le penser ainsi ! Pour ceux qui ne sont pas là en loisirs, qui travaillent. Là, il peut s’agir de penser “apprentissages” : mais pas pour les mômes : pour les adultes !!!!

                              Pour aller au bout du raisonnement : si c’est le désir de l’enfant que de vouloir jouer à apprendre (être éduquer) éduquer (jouer à éduquer) redevient possible : le temps que l’enfant le souhaite.

                              Sinon, pour préciser aussi comment je “conçois” ces “animations familiales” en camping :

                              – en extérieur : les enfants peuvent aller et venir librement, courir, partir, revenir…

                              – des tables mais pas de chaises (pour la raison au dessus, et pour échapper au formatage et réflexe “école, notamment)

                              – il y a à présent toujours une “cabane” à côté de “l’atelier” (par cabane, j’entends un “truc” (souvent des tables recouvertes de grands parachutes…) où les enfants sont entre eux, hors du regard des adultes, et où l’adulte n’a pas à foutre les pieds)

                              – une consigne de départ : les enfants, vous pouvez partir quand vous voulez. Revenir, repartir… (parce qu’il y a toujours le risque que des parents absents de l’ateleir aient “briefé” leur môme)

                              – les consignes pour l’atelier : vous n’êtes pas obligés de m’écouter, vous pouvez dés à présent commencer votre (là, le ou les jouets proposés) si vous savez comment faire, ou inventer quelque chose. Ce que dont vous avez envie : matériaux et outils sont à votre dispositon.
                              Ce qui ont envie que je leur montre comment arriver à (…) vous pouvez aussi en cours de route partir sur tout autre chose.

                              -il doit y avoir sur la table toutes sortes de matériaux dont l’animateur n’a aucune idée de ce à quoi ils pourraient servir dans le cadre de l’atelier du jour.

                              – Des personnes qui arrivent une heure plus tard (qui passaient par là par hazard puisque l’on est forcément “dans le passage”) doivent pouvoir prendre “le train en marche”. (et avoir du mal à discerner qui est “l’animateur”)
                              Selon les “personnalités”, certains demanderont à leur voisin sans se soucier de savoir si il y a un animateur, d’autres demandent “qui est l’animateur” justement… Les “nouveaux venus” doivent pouvoir être pris en main par les “anciens” (ancienneté toute relative…)
                              D’ailleurs, en tant qu’anim’, selon (selon très compliqué à définir) je ne vais que rarement vers de “nouveaux arrivants.

                              – l’animateur doit pouvoir gérer (en tant qu’accueillant) le fait que les particpants puissent être à des degrés différents d’avancement, voir des constructions différentes : justement en ne pensant pas “gérer” : il n’y a aucune raison de vouloir “aider” une personne qui ne le demande pas ou n’est visiblement pas en difficulté.

                              – l’animateur ne doit pas se penser “central”, indispensable : il peut partir de l’atelier sans que celui-ci ne soit en danger.

                              Plus d’autres règles tout aussi simples que j’ai déjà développées sur le forum.

                              Pour en revenir au livre en question :

                              La partie suivante (l’enfant autonome et l’expérimentation démocratique) commence par montrer le gouffre qui a toujours existé entre cette idée quune société “libre” a besoin d’enfants “libres” et la réalité : entre la théories, tous ces discours, écrits et recherches autour de la prise en compte d’un enfant respectable porteur de droits, et l’éducation.
                              Entre ces “découvertes” et l’école, la famille… toutes sortes d’éducations.
                              (l’éducation prisonnière de la forme scoalire, de Guy Vincent)

                              “Si l’idéal d’autonomie habite en quelque sorte l’éducation moderne, faut-il alors s’incliner devant le cours d’une histoire qui nous dépasse, cela signifie t-il qu’il faut abandonner l’espoir d’équiliber le désir d’éduquer et le respect de l’enfant ? “

                              A quoi je réponds évidemment “oui”… D’où la nécessité d’abandonner cette idée d’éducation dans le cadre des loisirs des enfants, d’offrir à cet enfant un autre rapport aux autres, notamment aux adultes.

                              Et s’aggissant de cette autonomie :
                              ”L’autonomie de l’enfant peut être, tout d’abord, considérée sous un double aspect, comme un projet pour le futur ou comme un besoin prséent.”

                              plus que le degré de violence d’une éducation, ou les tentatives des “modernes” à minimiser cette violence, c’est cette distinction qui marque réellement les lignes.
                              L’enfant est-il considérer là, maintenant, ou l’imagine t-on comme un être en devenir, ce qui justifie alors : à commencer par une éducation de touts ses temps de vie, jusque dans son intimité, jusque dans ses loisirs…

                              Suit dans l’ordre du bouquin, un “historique” de la façon de penser cet enfant dans un régime républicain, dans l’éducation… du Rousseau, du Kant, du “self gouvernement” …

                              Quelque soit les “progrés” dans la prise en compte de cet enfant respectacle (notamment cette idée que “tout se joue dans l’enfance), cette idée moderne de l’enfant, on se confronte toujours à la “réalité de ce qu’est l’éducation”.

                              Où l’on reparle alors du travail de Philippe Ariès, le “détachement” des parents pour leurs enfants (remis en cause depuis) en ces “époques obscures”…
                              ”Dans les faits pas seulement en théorie, cette dernière (l’éducation) est dominée par l’incapacité à considérer l’enfant.”

                              donc, l’exercice de la liberté au présent pour l’enfant, déterminerait la liberté future de l’enfant… mais comment alors concillier cette idée de “liberté” avec la nécessite de contrainte de l’éducation ?

                              ”Comme le disait déjà Rouseau, et comme le répète Dewey, une éducation moderne doit considérer la formation à la démocratie, non comme une préparation, mais comme une action” (…)

                              Ce qui pose la question :

                              “(…) y a t-il équivalence entre le développement et la conquête de l’autonomie morale et politique ?”

                              En apparence, ce “self gouvernement” (notammanent historiquement aux US) aurait fait le choix de “l’enfant maintenant” , de cette “autonomie”, de cette” implication” (toute relative !!!) de l’enfant dans son éducation…

                              — en cours de rédaction —

                              #50449
                              Ady
                                @ady

                                moilapa a écrit :On est pas ici dans le cadre d’une éducation, on est juste dans “du vivre ensemble” : je n’attends rien de ces enfants, je ne projette rien, je n’ai aucune prétention à guider, à “améliorer” les personnes que j’ai en face : je n’ai aucun autre but que de m’amuser. Je n’attends rien de ces personnes. Sauf ce temps partagé.
                                […]
                                Que l’approche que j’ai de ces enfants puisse d’une façon ou d’une autre ensuite remettre en question chez certains enfants “le système qui régie leurs vies d’enfants”, bien tant mieux : c’est du bonus… mais ce n’est même pas mon but.
                                Mon but est de m’amuser avec ces personnes, là, à ce moment.

                                Ca tombe bien, moi aussi. Du moins désormais depuis 3 ans (sur 6 ans d’animation). Après, j’apporte ce que je suis, ce que j’aime, sans attendre ce salaire qu’est la ressemblance (pour citer jenesaisplusqui).

                                Quand on voit l’éducation comme des relations entre individus qui par le fruit du hasard, des désirs et des envies, coopèrent ensemble (relationnels) en partageant bonne humeur, plaisirs, idées, compétences, je ne vois pas où est la violence puisqu’il n’y a pas d’autres objectifs que développer les relations entre personne. Comme tu dis souvent, les activités ne sont qu’un prétexte pour créer du lien.

                                EDiT : Moilapa, lis ce post jusqu’au bout, tu verras que ma pensée se remet en question au fur et à mesure à propos de ce mot éducation.

                                Il existe néanmoins une violence que je ne maitrise pas : celle qui contraint l’enfant à rester sur le centre, par un système de fichage, de grillages et de murs. D’où ton intérêt particulier aux villages-vacances en camping que je comprends carrément.

                                Et arrête de te leurrer, quand tu racontes tes anecdotes, on voit bien que les enfants viennent se soumettre à toi parce que tu peux justement leur donner les moyens de créer des choses qu’ils ne pensaient pas possibles.

                                Soumission : wikipédia : Le mot soumission décrit un rapport entre deux entités dont l’une influence le comportement de l’autre.

                                Alors peut-être que tu vas me dire que tu n’influences pas le comportement des enfants, mais que tu permets juste aux enfants de libérer leurs réels comportements. Bref, pour moi, il y a influence dès qu’il y a relation. Et qui dit influence, dit éducation.
                                Encore une histoire de mots pour dire la même chose.

                                Presque sûr que si je cale ton champ lexical sur mon discours, tu ne trouverai pas grand chose à re-dire.

                                Traducteur Lapsady Moilapa

                                Éducation (populaire) Créer de la relation, de la rencontre.
                                Pédagogie Moyens mis en place pour développer de la relation.
                                Soumission (obéissance volontaire) reconnaitre l’utilité de capacités/compétences/savoirs de l’autre
                                Objectifs influence non contrôlée
                                Autorité légitimité / crédibilité

                                Qu’est-ce qui justifie l’idée d’éducation si l’enfant lui-même réclame les apprentissages ?

                                En continuant de tourner en rond, c’est bien qu’il réclame une éducation, par les relations.
                                Quand tu dis : “Où c’est la seule rencontre qui fabrique les richesses ? Les apprentissages , Les expériences ? où c’est le chaos et le hasard qui font réellement ce que l’on est ?” C’est bien ma définition de l’éducation populaire.

                                Dans les relations que j’entretiens personnellement avec mes ami-e-s, je considère déjà que c’est de l’éducation populaire, parce que j’apprends grâce aux échanges avec mes potes. Et l’éducation populaire -à mes yeux- ne peut pas être dans un sens : sachant => aprennant. L’influence est mutuelle : individu individu (enfant et/ou adulte)
                                Oui, ma définition de l’éducation populaire rejette les “fac d’éducation populaire” (comme celle de Onfray par exemple).

                                Relationnel = lien = influence = éducation populaire.

                                a très grande majorité des apprentissages sont acccidentels, La seule raison d’être, le seul “objectif” de ces temps de loisirs,
                                : le jeu, le plaisir, la détente….
                                Ca ne veut pas dire que l’on va renoncer à apporter des savoirs ! de partager ce que l’on aime ! Mais avec l’accord de l’enfant :
                                si l’enfant vient parce qu’il a envie de construire un jouet, il va accepter d’apprendre des techniques pour cela : avec la maîtrise
                                du temps : pouvoir par exemple partir si son intérêt n’est plus là.

                                C’est bien ce que je fais dans mes pratiques et ce que je prône auprès des collègues. Le paramètre que je maitrise pas, c’est les barrières autour du cendre. Elles m’emmerde autant que les mômes, mais on s’adapte à la société sécuritaire. On prend quelques brèches quand on peut, mais oui, j’ai tendance à limiter les risques pour ne pas perdre mon droit de travailler avec les enfants à cause d’un tribunal parce que j’ai peur d’un accident irréversible. Et c’est bien cette peur de l’adulte qui restreint le plus les gosses. Mais faut pas oublier que notre société adore le tribunal et trouver un unique responsable aux yeux de la loi, ce qui a tendance à contraindre les individus davantage… :-/

                                Autant l’étymologie du mot éducation c’est “guider hors-de” et c’est vrai que guider implique une violence. Je pensais tout de même qu’en ajoutant populaire derrière éducation, je pouvais mettre une autre définition à l’éducation.
                                Aller d’accord je craque, je ne parlerai plus d’éducation, même populaire, mais de relations qui permettent aux individus de chercher eux-mêmes à s’améliorer comme bon leur semble.

                                Sinon, t’as envoyé la discussion sur l’éducation plus que l’autorité, mais c’est irrémédiablement lié, comme avec cette put@in de notion de projet.

                                Et encore une fois, ce que j’appelle autorité avec les enfants, c’est la même chose avec mes ami-e-s. On a chacun-e des domaines où les autres nous accordent légitimité et crédibilité, et l’autorité tournent entre les ami-e-s en fonction de leur compétences (sociales et/ou techniques). Ce qui se passe dans mon cercle d’ami-e-s, je le retrouve dans mes relations avec les enfants : sur certains domaines, c’est moi qui accorde la légitimité / crédibilité à l’enfant.

                                Et l’autorité, elle existe dans le “faire autorité” : dans ce cas là, c’est le savoir d’un individu qui lui “donne du poids” : parce que les autres ont reconnu ce savoir (ce qui dans le cas d’atelier manuel est très souvent là) : mais rien n’empêche tout un chacun
                                durant l’ateleir de “faire autorité” à son tour : de par ses capacités…
                                Dans ce cas là, l’animateur ne revendique pas cette autorité : elle lui est “accolé” par les autres (parce qu’ils ont besoin d’être guidé) : tout le travail consiste alors, peu à peu, à faire comprendre à ces personnes qu’elles savent ! Qu’elles savent faire !

                                Toute la différence est alors là : cette “autorité” (que doit rejeter l’animateur) ce sont les autres qui lui donnent : ce n’est pas lui qui s’en pense dépositaire.

                                Et bah voilà !!! 😀 (je réponds au fur et à mesure que je lis). C’est exactement ce que je veux dire à la différence prêt qu’ “accorder l’autorité”, c’est “obéir volontairement sur un laps de temps”, c’est à dire “se soumettre temporairement“.

                                Ce terme d’animateur ne convient pas forcément : on pourrait parler “d’agent de rencontre”, qui fait que des inconnus qui socialement
                                ne peuvent aller spontanément les uns vers les autres, même dans ce cadre “hors cadre” que sont les vacances, le feront du simple
                                fait de la présence de l’animateur !!!

                                Moi qui n’apprécie pas ce mot animateur, tu me donnes un nouvelle piste 🙂

                                ____________
                                Conclusion perso : ce que j’ai approfondis à travers nos discussions :

                                – L’autorité (légitimité/crédibilité) n’est que l’autorisation d’un individus à l’autre. L’autorité doit être éphémère et doit tourner entre les individus. [j’avais déjà cette idée, ça l’a confirme davantage]
                                – L’autorité n’est constructive que si elle a pour but de disparaître. [confirme aussi]

                                – L’animateur a pour seul objectif de développer des relations entre les personnes [idée que tu m’a aidé à verbaliser il y a ~2 ans].
                                – Si l’animateur n’est pas un guide qui oriente dans une direction précise, alors on ne peut pas parler d’éducation.
                                – C’est grâce à ces relations que l’individu cherchera lui-même à s’améliorer comme bon lui semble à travers sa rencontre avec l’autre.

                                Là où j’ai surtout progressé ce matin, c’est ma prise de conscience que le mot éducation (le mot!) implique trop de conséquences néfastes dans l’animation parce qu’il permet tout et n’importe quoi. Même si j’avais modifié sa définition d’après mes pensées pour justifier mes pratiques et ma vision de l’éducation populaire.
                                Je veux bien croire que supprimer le mot éducation pour ne parler que de relation , et supprimer le mot autorité pour ne parler que de crédibilité & légitimité , permet moins de conneries sur le terrain. Finalement, les mots peuvent potentiellement détourner le sens de ses actions pour justifier nawak. J’en étais pourtant conscient pour d’autres champs, mais cette critique de l’utilisation des mots à toute son importance dans notre métier.

                                #50456
                                situla
                                  @desmier-2

                                  fait
                                  (crevette est occupée )

                                  #50457
                                  moilapa
                                    @moilapa

                                    merde… temps limité imparti… sur le coup c’est vraiment très fouilli : je n’ai pas même eu le temps de relire même une fois… de rebondir sur tout ce qui a été objeté… j’y reviendrai ; il est tard…

                                    Juste : si Crevette tu passes par là et que tu as toujours tes pouvoirs magiques : pourrais-tu rajouter à :
                                    Si j’étais justement ça qu’il fallait chercher à conquérir : ces territoires autres que ce rapport “éducation” : où il n’y a pas un apprenant et un sachant ? Où il n’y a pas de but recherché ?

                                    Où c’est la seule rencontre qui fabrique les richesses ? Les apprentissages , Les expériences ? où c’est le chaos et le hasard qui font réellementce que l’on est ?

                                    #50459
                                    moilapa
                                      @moilapa

                                      Je risque d’être un peu long…

                                      Balthazar :

                                      ”Tu n’es pas obligé d’imaginer de la violence partout, on n’a pas la même conception de l’autorité tu t’en es certainement rendu compte. “

                                      Non, ce n’est pas moi qui “imagine de la violence partout”.
                                      Non, ce n’est pas moi qui dit ça : c’est Rousseau, Sirota (!!!) Freinet, Neil, Meirieu, Cousinet, Montessori, Durkeim, Steiner qui font le constat de cette éducation violente.
                                      bref, à peu près tous ceux qui se sont posé un jour la question de l’éducation…

                                      Et non : ce dont je me rends compte, c’est que toi, comme tous ceux qui prétendent mettre en place une “autre éducation”, une éducation non violente”, essaient de se mentir à eux-mêmes, pour justifier ce en quoi ils croient… après tout… En partie (grande partie) parce qu’ils imaginent cette “autre” éducation en opposition à cette éducation “d’un autre temps” violente…

                                      Vous n’êtes pas tellement différent dans votre besoin de maîtriser l’enfant, le dominer, le “guider”…

                                      vous êtes comme le bon papa Ingalls qui, avant de foutre une méga rouste à l’une de ces mômes, lui disait combien il l’aimait,que c’est à lui que les coups font du mal, mais que c’était pour son bien à elle…
                                      Le personnage non plus, si on lui avait demandé, n’aurait pas eu l’impression d’être violent… vous l’êtes pour ces enfants, à partir du moment où vous pensez éducation : il ne peut en être autrement. Alors certes il y a des dégré dans la violence, et votre violence vous semble certainement plus acceptable (parce que “il faut bien”, que faire face à un enfant qui s’oppose ?
                                      Refuse cette idée d’éducation ? Votre légitimité ? Vous faites quoi si il a envie de se tier ? Bien, vous le contraignez : c’est par la force que vous obteindrez ce que vous voulez…

                                      C’est tout simple : si l’enfant n’a pas son mot à dire, on est dans la contrainte, dans la violence. Est-ce que ces enfants peuvent échapper à vos belles idées, à votre “éducation” ? Juste en se tirant, en vous tournant le dos ? Bin non… il s’agit bien de contrainte… la question pour vous est alors de justifier cette “violence douce”…
                                      Tant mieux si vous parvenez à vouys leurrer… le livre dont je parle questionne ce noeud que vous ne voulez voir : cette impossibilité.

                                      Si le problème est la violence, ou la coercition, alors pourquoi ne pas incriminer directement violence et coercition?

                                      Alors je ne sais pas si tu ¨joue au naïf ou au vrai teubé, mais je suis juste en train de démontrer (juste ça) qu’il ne peut y avoir d’éducation sans violence, sans contrainte…

                                      Tu en parles aussi : «c’est aussi l’obligation pour ceux qui bossent avec moi

                                      Bien entendu : il s’agit bien de violence : violence que non seulement j’assume mais que je revendique comme outil de travail…. j’ai déjà longuement expliqué ça… je ne vais pas revenir là dessus : juste : on est dans un système violent, où l’adulte-animateur a tout droit sur l’enfant, où presque toute violence est possible (du moment qu’il n’y a pas admission d’un doigt dans un anus, à peu près tout est permis à ces adultes tout puissants dans le cadre d’une classe, un orphelinat moderne, un centre de loisirs… dans le tête à tête “éducatif”…

                                      Lorsqu’on commence à jouer à un jeu de société, on se rappelle les règles : on se met d’accord.
                                      Je ne vais pas revenir sur un autre très long débat que l’on a eu ici sur le jeu, mais juste : cette règle n’est pas l’adulte !!!! Cette règle n’est pas le pouvoir de l’adulte !!! elle soumet aussi l’adulte !!!! Alors que le pouvoir de l’adulte dans le face à face avec l’enfant ne réclame aucun justificatif ! Aucune légitimité que le statut d’éducateur !!!!

                                      Quand on choisit qui va arbitrer un match, on ne fournit pas d’arme à cet arbitre, il obtient juste l’autorité,
                                      donc, on choisit ? Donc on admet, on accepte, on intellecutalise que le jeu sans règle ne peut exister… Il n’y a pas contrainte extérieur ! C’est de soi-même que l’on accepte !!!
                                      Or, dans le cas d’une éducation, le choix ne l’enfant ne peut exister !!!!!

                                      Lapsady :
                                      Non, je le redis, c’est l’autoritarisme vécue en enfance qui conditionne à la soumission et à la dépendance. Encore une fois, tu utilises le mot autorité avec ses perversions.
                                      Bon, on tourne en rond ici…

                                      Si par tes comportements, tes paroles, tes attitudes, tes compétences t’arrives à obtenir une crédibilité et une légitimité des enfants sur certains domaines, alors ils t’écouteront attentivement parce que tu es capable de les surprendre, de leur permettre de créer, d’inventer, …

                                      Heu, d’acoord, et ??? On est pas ici dans le cadre d’une éducation, on est juste dans “du vivre ensemble” : je n’attends rien de ces enfants, je ne projette rien, je n’ai aucune prétention à guider, à “améliorer” les personnes que j’ai en face : je n’ai aucun autre but que de m’amuser. Je n’attends rien de ces personnes. Sauf ce temps partagé.

                                      Bref, DES enfants (pas forcément LES) se sont donc soumis (au sens propre = obéissance VOLONTAIRE) à toi pendant un laps de temps sur un domaine précis où ils s’accordent à estimer que c’est toi le plus compétent pour les aider/accompagner.
                                      Ca, c’est bien votre problème (ton problème) ce désir que des enfants se soumettent…
                                      Ils ne sont soumis à rien du tout : et j’aurais même tendance à remettre en cause les réactions des enfants (déjà formatés) qui iraient dans ce sens d’une demande de soumission : parce que si je n’attends rien de ces enfants, eux attendent peut être quelque chose moi : il est important de ne pas l’offrir.
                                      Ils vont venir à l’atelier “machin” parce qu’ils ont envie de se construire tel jouet, parce qu’ils ont envie que je les amène dans des possibles qu’ils n’imaginaient même pas, ou parce que cet animateur est rigolo et que sa présence égal jeux, plaisirs… Ils sont là POUR EUX. C’est toute la différence : avec cette possibilité de venir, et de repartir à tout moment .
                                      J’ai passé 5 mois sur une école : au bout de ces 5 mois, je n’était pas fichu de dire 10 prénoms de gamins (je ne parle même pas des animateurs et directions…) : cela n’est pas ce qui m’intéresse : ce qui m’intéresse, pour le cas de la cur de l’école, c’est le temps présent : qu’est-ce qui va se passer aujourd”hui ? De quoi va naître de la confrontation du jour ?
                                      Que l’approche que j’ai de ces enfants puisse d’une façon ou d’une autre ensuite remettre en question chez certains enfants “le système qui régie leurs vies d’enfants”, bien tant mieux : c’est du bonus… mais ce n’est même pas mon but.
                                      Mon but est de m’amuser avec ces personnes, là, à ce moment.

                                      Solleana :
                                      Quand Illich écrit une société sans école, il montre bien comment l’école pourrit l’éducation justement mais il n’a pas écrit une société sans éducation parce que justement d’autres réseaux sont imaginables, d’autres espaces sont à imaginer bien que le monopole de l’éducatif soit bien détenu par cette institution scolaire qui sent la mort et tue les désirs des mômes et relayé par l’abrutissement généralisé de l’animation socio-cul

                                      heu… oui et alors ?
                                      Je ne dis pas que l’éducation n’est pas nécessaire:

                                      Ce que je dis, c’est qu’il ne peut exister d’éducation non violente et consentie par l’enfant, malgré ce que vous voulez vous faire croire (mais comment pourriez-vous faire autrement ? Sur quoi reposeraient alors vos Croyances ???)

                                      C’est impossible : et parce que l’enfant ne peut donner son “accord éclairé”, et parce que dans cette
                                      situation inégalitaire à laquelle l’enfant ne peut échapper, il y en a un qui a des “vues” sur l’autre” : un qui
                                      prétend guider l’autre (le manipuler selon)
                                      Tout se passera bien tant que l’enfant sera soumis : mais dés que l’enfant montre un refus… Cette soit disant “éducation autre”, c’est de la foutaise : cela ne marche que tant que l’enfant est soumis. L’éducation,
                                      c’est une question de soumission et de pouvoir.Il y a contrainte pour l’enfant, quelque soit les jolies habillages humanistes que chacun essaie péniblement de coller dessus.

                                      C’est pourquoi il faut extirper cette idée d’éducation du loisir de l’enfant. Arrêter de penser éducation pour des apprentissages dés que l’on parle de l’enfant : l’enfant apprend avant tout “hors éducation”. A chauqe temps de vie, en chaque situation.
                                      L’éducation ce n’est pas l’apprentissage !!!
                                      Et il est primordial d’amener à l’enfant un autre rapport à l’apprentissage, même si par ailleurs cette éducation semble nécessaire:; justement débarasser de cette idée d’éducation : apprendre, c’est avant tout un plaisir
                                      pour soi, quelque chose qui vient de soi : et c’est bien parce que vous êtes incapables de mettre en place une situation où l’enfant est dans ce besoin d’apprendre que vous devez mettre en place une situation d’éducation : par besoin d’un enfant soumis.

                                      Votre problème, c’est le libre-arbitre des enfants face à vos limites. Et ce sont ces limites qui justifie cette pensée “éducation” dans le temps de loisirs des enfants : de la même façon que vous travaillez dans des lieux où l’enfant est retenu, enfermé, là aussi parce que sinon il voudrait échapper à votre nullité en tous points. Vous avez besoin que cet enfant soit captif, soumis.

                                      cette idée “d’éducation populaire” qui dit bien ce qu’elle dit (même si je ne sais plus quel teubé sur le forum se demandait en quoi l’animation sociocul se construisait contre l’éducation de l’école) : cette éducation autre… et si justement elle n’était pas éducation ? Si on était dans un autre shéma école, famille ou club de foot à fabriquer en chaîne du mongolien ?
                                      Si c’était justement ça qu’il fallait chercher à conquérir : ces territoires autres que ce rapport “éducation” : où il n’y a pas un apprenant et un sachant ? Où il n’y a pas de but recherché ?
                                      Où c’est la seule rencontre qui fabrique les richesses ? Les apprentissages , Les expériences ? où c’est le chaos et le hasard qui font réellement ce que l’on est ?

                                      Qu’est-ce qui justifie l’idée d’éducation si l’enfant lui-même réclame les apprentissages ?

                                      Il vous faut cette idée d’éducation pour retenir l’enfant : et prétendre que l’enfant a donné son consentement à “l’état d’éducation”
                                      c’est certainement la plus grosse connerie que l’on puisse dire dans ce débat : l’enfant ne peut donner son “consentement éclairé” parce qu’il n’a juste pas la capacité d’appréhender tous les enjeux de cette éducation.

                                      Cette seule réalité suffit à démontrer qu’une éducation ne peut être non violente.

                                      Toutes ces idées de contrats, c’est juste du pla^tre pour “amoindrir” les effets justement de cette situation d’éducation !!! c’est l’obligation pour les adultes de créer des règles, des règements, pour rendre possible l’état d’éducation. On y lutte contre ce que l’on a créé… or “nous” avons cette opportunité d’échapper à cette quadrature des cercles : rien ne nous oblige à imaginer l’avenir de cet enfant, rien ne nous oblige à inventer des complots contre l’enfants (des objetcifs et autres merdouilles façon sociocul) : le “sale travail” à la rigueur est fait par d’autres !!!
                                      Il nous reste juste le vivre ensemble, la rencontre, le jeu !!! Et indirectement la déconstruction….

                                      Dans la plus libre façon de penser cette éducation, si l’enfant n’a pas au minimum la possibilité de s’échapper à tout moment, on est déjà dans la contrainte : donc dans la violence.
                                      Pas plus dans le domaine de l’éducation que de la sexualité avec des adultes l’enfant ne peut donner “un consentement lucide” ,”accord éclairé”. Ce n’est
                                      pas possible, parce qu’il y assyimétrie trop importante dans les forces en présence, les connaissances, le vécu, la capacité à formuler.

                                      Même dans la plus “douce” des éducations, il l y a bien existence d’un contrat, bien réel : avec les parents !! Avec la société ! Mais hors l’enfant ! entre l’éducateur et le parent !
                                      L’éducateur et la société !
                                      Et cette soit disant “confiance” de l’enfant, ça aussi cette une formidable connerie dans le cas de l’éducation : c’est de la dépendance tout bêtement ! Parce que cet enfant est petit, fragile, qu’il n’a pas le choix : il a nécessité à faire confiance en cet adulte !!!
                                      Ca aussi ça rend totalement caduque l’idée que l’enfant aurait donné son accord.
                                      Comme tout petit animal ! Il n’a pas plus le choix que le kidnappé qui va s’attacher à son kidnappeur !!! Comme le petit garçon dans sa cave qui va s’attacher à son tortionnaire, quoi qu’il lui fasse jour après jour ! Parce qu’il dépend de lui pour vivre !!!
                                      Si l’enfant n’a pas la possibilité de partir, encore une fois, on est dans la contrainte : et donc la violence : il faut être teubé pour ne pas comprendre ça…

                                      il ne peut exister d’éducation consentie (ce qui n’est pas le cas d’appentissages)

                                      L’enfant qui va rencontrer une vieille dame sur un banc dans le parc, parce que sa maman a choisi de s’assoir sur ce banc là, par accident, aura la possibilité ici de s’enrichir, d’apprendre, d’acquérir : parce que rien ne l’y oblige, que sa formidable envie d’apprendre, de connaitre.

                                      a très grande majorité des apprentissages sont acccidentels, La seule raison d’être, le seul “objectif” de ces temps de lolisirs,
                                      : le jeu, le plaisir, la détente….
                                      Ca ne veut pas dire que l’on va renoncer à apporter des savoirs ! de partager ce que l’on aime ! Mais avec l’accord de l’enfant :
                                      si l’enfant vient parce qu’il a envie de construire un jouet, il va accepter d’apprendre des techniques pour cela : avec la maîtrise
                                      du temps : pouvoir par exemple partir si son intérêt n’est plus là.

                                      une connaissance à l’enfant : mais à condition déjà d’en parler à l’enfant. Pourquoi pas ? Mais pas en pensant “éducation” :

                                      our imaginer apporter des apprentissages dans le temps de loisirs de l’enfant, il faut renoncer à l’idée d’éducation.

                                      Ces temps de loisirs devraient être juste des temps de vivre ensemble : le seul fait de se rencontrer et partager du temps
                                      construit tous ces apprentissages primordiaux : c’est surtout l’occasion de donner à voir à l’enfant un autre rapport à l’adulte :
                                      où il n’est pas celui que l’on doit gaver, mais une personne avec qui on échange, on partage.

                                      Et pour ça : l’enfant doit pouvoir choisir de venir ou pas : réellement : cela doit être de son désir. Et de repartir
                                      aussi à tout moment : en dehors de cette situation, on est évidemment dans la contrainte.

                                      Encore une fois, expliquez-moi vos joiles théories sur ce que les loisirs devraient avoir d’éducatifs pour par exemple
                                      la soirée que vous passez avec des potes dans un bar ???
                                      On ne peut répondre à ce noeud sans décider que pour l’enfant il y a “cas à part” : c’est à dire renoncer à cet enfant porteur de droit, citoyen comme tout être… qui ne serait plus qu’égal à lui-même…

                                      cet “enfant moderne” pose problème à ceux qui prétendent l’éduquer, parce que éduquer ne peut “coller” avec cette idée d’enfant porteur de droit (je ne comprends même pas que même ça certains sont capables de le remtrre en cause) .
                                      Dans une société où l’on prétend que cet enfant aurait des droits, comment imposer cette éducation qui nie tous les droits élmentaires de l’enfant ???
                                      C’est prétendre apporter via l’éducation (non démocratique) l’idée de la démocratie !!!!
                                      En justifiant ainsi la plupart du temps le procédé : “Ca lui servira quand il sera grand”… “c’est pour son bien” (même présent ! cela ne peut suffire !)
                                      Soit l’enfant n’est pas une personne, il est une personne en devenir : voilà de quoi se sert celui qui prétend éduquer.
                                      Ce qui renvoie à ce statut d’incompétent de l’enfant, qui ne peut savoir ce qui est bien pour lui (et au passage, les adultes eux savent !!) un statut d’enfant infans, un fou, un irresponsable juridique, un incensé…
                                      (je suis d’ailleurs pour cette idée que l’enfant ne devrait pas avoir de droit, comme l’ensemble des chercheurs qui avaient été intérrogés par le gouvernement Rocard quand il a s’agit de ratifier ces fameux droits de l’enfant)

                                      Apprendre, cela ne peut venir que de soi.
                                      La raison pour laquelle il faudrait séparer éducation et apprentissages scolaires. Ne pas laisser à l’école de si immenses pouvoirs, sans regard extérieur (et ne pas recopier l’école hors de l’école !!!)
                                      Or renoncer à l’éducation, c’est renoncer au pouvoir que l’on a sur l’enfant. Voilà le problème ! Cet enfant est un enjeu trop important pour une société (le plus important) une société veut que ses enfants soient ce qu’elle imagine pour eux…
                                      Dans toutes ces expérimentations façon Courcelles, dans mêmes les plus abouties constructions, l’enfant reste soumis à l’adulte, prisonniés d’un système qui (quoi que l’on prétente) n’est pas le sien : il participe à l’élaboration en marche, à partir du balisage des adultes, de leurs buts, objectifs, leur sens politique… Pourquoi pas ?
                                      Mais encore une fois : quand l’enfant va t-il réellement se confronter à cette idée de démocratie ? Dans ce balisage ? Où les “récalcitrants ” seront vitre remis au pas ? Ou quand cesse enfin cette éducation ?

                                      quand l’adulte guide : on est déjà là dans l’éducation, dans la contrainte : l’enfant ne peut être un sujet de droit dans le cadre d’une éducation, quellle qu’elle soit.
                                      Alors si on a la chance d’investir d’autres temps de vie de l’enfant, si il y a bien une chose à faire, c’est de renoncer à cette éducation pour chercher d’autres voies, d’autres rapports à l’autres que cette idée d’un sahcant et d’un apprenant… Sinon, toutes ces idées égalitaires resteront de la foutaise.

                                      Si il faut tout un village pour éduquer un enfant (et non une école refermée sur elle-même, une famille tout autant fermée), il faut aussi des enfants pour construire un village. Or l’éducation exclus l’enfant “de la vraie vie” : elle est parenthèse (avec l’idée de permettre à l’enfant de trouver sa place dans ce village)
                                      De la même façon qu’un apprentissage à l’école pourrait commencer à prendre du sens si “tout un chacun” pouvait accéder librement à l’école, à la classe, à tout moment, l’enfant devrait pouvoir faire ce choix de l’apprentissage, de ses apprentissages, à son rythme.

                                      enocre une fois : c’est la chance que l’on a !!!! Etre débarassé de cette idée productive de l’enfant, être en devenir dans une société donnée !!! Ne rien attendre de ce môme !!!

                                      Alors pourquoi l’enfant viendrait ? Si rien ne l’y obligé ?
                                      C’est là qu’il faudrait séparer savoir et éducation.

                                      s’agissant de savoir, il n’est pas d’animal plus assoifé qu’un enfant : on a à peu prés tous bosser avec des mômes de 4, 6 ans… on sait tous combien ces enfants peuvent accumuler les “pourquoi” pour tout ce qui se passe autour d’eux… Jusqu’à ce que peu à peu l’école (l’éducation) en face quelque chose de violent ou de juste ennuyeux, comme c’est le cas pour le livre.

                                      Dimanche, dans le métro bondée, une petite a demandé à sa mère en regardant les gens dans le métro :
                                      “Ils vont où les gens” ???

                                      Soit : qui sont-ils ? Qui es-tu toi qui n’es pas moi ? Qu’est-ce que tu fais ? Comment peut-on faire un doudou ? Comment qu’on fait pour
                                      savoir lire ?

                                      Il n’y a pas besoin de “pousser” un enfant vers les apprentissages : il ira de lui-même.
                                      Et c’est ce que ces temps de loisirs nous permettent justement : abandonner cette idée de contrôle, d’éducation, de guidage,
                                      pour juste vivre auprès de ses mômes et répondre quand on le peut à leur soif insassiable de faire et savoir

                                      Ces animateurs qui viennent ici en disant “les enfants ne veulent rien faire” sont les sous-merdes créées par cette société scolarisée, ils sont l’ennui qu’essaient de fuir ces enfants : parce que l’enfant ne demande qu’à êtee nourri, abreuver de tout ce qui est nouveau.

                                      On a donc pas besoin de penser “éducation” dans son rapport aux mômes : c’est eux qui vont venir à nous avec de multiples demandes, dans tous les domaines : la question est dans la capacité de l’adulte à savoir écouter.

                                      Je n’ai pas besoin de penser “éducation” parce que je fais confiance en la richesse de la reonctre, en l’unicité de chaque être, de ses richesses.

                                      Pourquoi devrions nous penser “éducation” dans nos rapports aux mômes et pas vis à vis des adultes ?
                                      : je me contente de vivre auprès des autres : c’est la rencontre, l’échange qui est source de toutes richesses. Et ce n’est que parce que l’école a démoli les adultes qu’ils cessent les “pourquoi”, façon
                                      petite grenouille à grande bouche…

                                      L’éducation n’est pas un droit pour l’enfant : elle est devenue un devoir.
                                      quel serait ce “droit” où le premier intéressé n’aurait pas son mot à dire, serait continuellement soumis, dirigé, dans un état de soumission (certes moins important qu’à une autre époque, mais plus difficile à vivre quand ceux qui contraignent prétendre vous
                                      prendre en compte, dans une société qui prétend que vous auriez des droits…

                                      Dans le cadre de l’éducation, l’enfant n’a aucun droit. L’idée serait que peu à peu l’enfant de lui-même en vienne à abandonner ses pulsions… l’enfant y fait avant tout de lui-même l’abandon de ses droits, de ce qu’il aurait de respectable, de ce qu’il pourrait revendiquer, être, de ce qu’il aurait d’unique… C’est sans doute le plus terrible

                                      J’en reviens à l’exemple très simple de ce que je fais notamment sur les animations-rencontre en camping : de la même façon que chacun est libre d’aller et venir (et qu’évidemment les enfants particpants ne me sont pas confiés), moi-même doit pouvoir en partir à tout moment :
                                      sur l’idée du “pour et du par” cher au CE EDF-GDF…
                                      L’animateur est l’agent qui permet d’aller au delà de certaines convention sociales : il est celui qui facile la rencontre. Son travail s’arrête au moment où les gens se rencontrent. Ce qui se passe ensuite ne lui appartient pas : les gens vont finallement se recroiser à
                                      la piscine et se saluer ? Le soir s’inviter à boire un coup ? Aller à telle sortie ensemble ?

                                      Tu te trompes donc, Solleana : il n’y a pas dans ce cadre d’autorité : ou en partie, parce que c’est ce que les gens attendent,
                                      c’est que les gens connaissent : mais ce n’est pas ce que je suis : si j’organise un tournoi de boules (pour faire dans le
                                      clichet le plus gras) mon travail s’arrête à avoir choisi dans le programme tel soir une rencontre. Je peux à la rigueur y aller, mais en sachant que ces personnes n’ont pas besoin de moi pour s’organiser : je peux proposer à un “habitué” de prendre en main la grille du tournoi, et puis mon boulot s’arrête : si j’ai envie de jouer, je vais chercher quelqu’un pour faire une équipe mais là
                                      je ne suis plus l’animateur : je ne suis pas l’arbitre qui va départager un conflit : démerdez-vous : surtout que je ne connais
                                      même pas les règles.

                                      Que les gens veuillent me donner ce statut, j’en conviens : mais ce n’est pas pour celq ue je le leur donnerais ce qu’elles attendent.
                                      De la même façon chez les mômes ; autant certains enfants sont tout de suite à l’aise dans ce fonctionnement, autant d’autres enfants
                                      trop salement scolariés vont demander ce rapport rassurant à l’adulte qui tranche…

                                      L’autorité il y a : elle est celle du groupe ! Donc de chacun qui constitue le groupe. D’où l’intérêt d’avoir sur ces ateliers des
                                      personnes de tout âge, de tout “arrivage”…

                                      Et l’autorité, elle existe dans le “faire autorité” : dans ce cas là, c’est le savoir d’un indivdu qui lui “donne du poids” : parce
                                      que les autres ont reconnu ce savoir (ce qui dans le cas d’atelier manuel est très souvent là) : mais rien n’empêche tout un cahcun
                                      durant l’ateleir de “faire autorité” à son tour : de par ses capacités…
                                      Dans ce cas là, l’animateur ne revendique pas cette autorité : elle lui est “accolé” par les autres (parce qu’ils ont besoin d’être guidé
                                      ) : tout le travail consiste alors, peu à peu, à faire comprendre à ces personnes qu’elles savent ! Qu’elles savent faire ! Que c’est
                                      elle alors qui font autorité s’gissant de ce qu’elles veulent faire ! Abandonner ce grasseux statut d’écolier, de soumis.

                                      Toute la différence est alors là : cette “autorité” (que doit rejeter l’animateur) ce sont les autres qui lui donnent : ce n’est pas lui
                                      qui s’en pensent dépositaire.

                                      La question est de se débarasser de cette idée d’autorité : oh ! les gars ! Vous êtes grands : vous croyez que vous avez
                                      besoin de moi pour faire un foot ? Ou aller à la cabane ?
                                      – Ma mère, elle veut pas que j’y aille seul.
                                      – Et tu fais toujours ce que te dis ta mère ?

                                      Ce terme d’animateur ne convient pas forcément : on pourrait parler “d’agent de rencontre”, qui fait que des inconnus qui socialement
                                      ne peuvent aller spontanément les uns vers les autres, même dans ce cadre “hors cadre” que sont les vacances, le feront du simple
                                      fait de la présence de l’animateur !!! Que l’animteur agissent ou pas : après tout, ce ne sont pas eux qui ont décidé de ce lieu et temps de
                                      rendez-vous : on est donc excusé, on peut aller au delà de ces convencances brisées…

                                      Vient donc le temps où cet agent n’est plus utile. Aussi bien pour ces adultes que ces enfants en vacances.

                                      D’unz certaine façon, si cette étucation est nécessaire, cela m’arrange que des gens aient ce besoin de pouvoir, “se salise les mains”
                                      Parce qu’alors il “reste” tout ce qui n’est pas éducation : le fait de vivre sans rien attendre de l’autre,

                                      — en cours de rédaction —-

                                      #50493
                                      balthazaar
                                        @balthazaar

                                        Et les loisirs organisés, c’est tout mélangé? bowling, cinéma, cours de musique, club de sport et centre de loisirs?

                                        Et c’est mesuré comment? par des déclarations des parents? Pas en fonction du temps passé en tout cas…

                                        Pour l’école cependant je suis d’accord, l’humeur générale serait plutôt de faire avant tout de l’instruction en disant que c’est déjà bien assez de travail alors il ne faut pas ajouter d’éducation (et hop, on refile les enfants à un hôpital de jour)

                                        Quelque part si cette étude dit vrai, on pourrait aussi conclure que les animateurs n’ont qu’à proposer mieux.

                                        Ça serait bien de savoir sur quel principe s’est fait l’enquête. Étant donné le mépris que les gens ont pour les centres de loisirs et les structures périscolaires, il ne leur est pas impossible de considérer qu’il n’y a là aucune valeur éducative même si c’est totalement faux.

                                        J’avais en tête d’autres études, j’ai oublié les chiffres mais le résultat était paradoxal : une majorité de parents considèrent que les enfants des autres sont mal éduqués ; tandis qu’une majorité de parents considèrent que leurs propres enfants sont bien éduqués.
                                        Ça montrait que les parents ont une meilleure appréciation de leur travail éducatif que de celui des autres.

                                        #50519
                                        XXYYZZ
                                          @xxyyzz

                                          L’éducation ce n’est pas nécessairement ce qui se passe à l’école, au centre de loisirs, on le sait bien et cette définition de l’éducation n’est pas universelle! Quand Illich écrit une société sans école, il montre bien comment l’école pourrit l’éducation justement mais il n’a pas écrit une société sans éducation parce que justement d’autres réseaux sont imaginables, d’autres espaces sont à imaginer

                                          Avé à tous

                                          Il n’est pas besoin d’imaginer. L’école et les loisirs organisés sont tres loin d’être les sources de l’éducation d’un jeune; Simplement les plus importantes sont inorganisées.

                                          Une enquete de 2004 ) cite quelques chiffres sur l’impact des différens référents sur l’éducation d’un enfant.

                                          En premier les médias :35 %
                                          puis les amis, la rue :30 %
                                          ensuite la famille 20 %,
                                          puis l’école 10%
                                          et enfin les loisirs organisés 5 %;

                                          J’ajoute que je partage ce classement SI je me base sur mon vécu et sur celui de plusieurs de mes collégues.
                                          Vous me direz 2004, c’est loin; oui mas je pense que depuis l’appot des médias à du encore augmenter.
                                          Apres est ce un bien ou un mal ?
                                          Pour parapher Esope je dirais que les médias peuvent être la meilleure et la pire des choses.

                                          Allez bye

                                          #50549
                                          solleana
                                            @solleana

                                            Je me permets de remettre le lien vers un texte d’Ardoino concernant ces questions d’autorité, de pouvoir, d’autorisation qui sont bien des éléments distincts qui nécessitent d’être travaillés.
                                            Il y a pas mal d’éléments dont tu traites Moliapa qui ne renvoient pas à la question de l’autorité mais bien à celle du pouvoir! Or l’autorité n’est pas le pouvoir…

                                            http://jacques.ardoino.perso.sfr.fr/pdf/autorisation_2.pdf

                                            Ce que tu décris notamment dans ta pratique d’anim c’est bien, très justement, un rapport d’autorité qui se crée dans la relation que tu entretiens avec les familles, les mômes, ce qui ne veut pas dire que tu as le pouvoir car effectivement tu n’as pas le pouvoir… Mais c’est bien un rapport d’autorité dont on parle parce que lorsque tu es animateur dans un camping tu es bien, que tu le veuilles ou non, une figure d’identification, de projection et notamment de projection libidinale ou projection d’affects… Tout le monde dans le camping n’est pas l’animateur et tu te retrouves, malgré toi sûrement, être une figure “d’autorité” au même titre que l’instit, le formateur sauf que tu n’uses pas du pouvoir et tu participes sûrement à t’inscrire dans un processus d’autorisation et donc de refus du pouvoir…
                                            Finalement, tu retombes dans le piège que tu combats notamment lorsque tu affirmes que tu ne fais pas de l’éducation puisque tu te retrouves toi même prisonnier d’une définition de l’éducation que tu combats par ailleurs, c’est un beau renversement dialectique… L’éducation ce n’est pas nécessairement ce qui se passe à l’école, au centre de loisirs, on le sait bien et cette définition de l’éducation n’est pas universelle! Quand Illich écrit une société sans école, il montre bien comment l’école pourrit l’éducation justement mais il n’a pas écrit une société sans éducation parce que justement d’autres réseaux sont imaginables, d’autres espaces sont à imaginer bien que le monopole de l’éducatif soit bien détenu par cette institution scolaire qui sent la mort et tue les désirs des mômes et relayé par l’abrutissement généralisé de l’animation socio-cul… Un truc marrant, l’autre jour, j’étais à une réunion sur les parcours d’éducation artistique où les artistes ou intervenants musicaux et culturels ne voulaient pas être confondus avec les animateurs dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires et on les comprend bien tant ce qui se passe dans le monde du socio-cul relève de la débilité parfaite là où certains intervenants culturels essayent de faire encore “œuvre” de culture!
                                            D’ailleurs, le monde que tu décris serait finalement un espace utopique qui frise le totalitarisme parce qu’il s’agit finalement de créer l’univers de “l’homme sans monde” selon la belle expression de Gunther Anders… Car en suivant la logique de ton raisonnement, il s’agirait bien de ne pas éduquer, d’appréhender une forme d’humanité finalement dégagée de ces affects, de ses implications, de ses liens pour que l’on puisse réellement parler de l’homme libre ou de l’enfant libre… S’agit il vraiment de créer un homme sans attache? De la même façon peut on imaginer un monde et un homme “sans volonté” autrement dit un monde sans système de valeurs, sans projet au sens de projection dans le monde, de désirs pour la réalité… Là encore, que tu le veuilles ou non tu as aussi un projet pour les gosses, un projet qui consiste à vivre avec eux…

                                          20 sujets de 101 à 120 (sur un total de 511)
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