Moilapa a écrit :
Et comme l’autorité vise à s’effacer pour laisser place à l’autonomie au fil du temps.
Absolument pas : l’autorité vécue dans cette enfance va suivre le sujet toute sa vie, en en faisant un être soumis…
Non, je le redis, c’est l’autoritarisme vécue en enfance qui conditionne à la soumission et à la dépendance. Encore une fois, tu utilises le mot autorité avec ses perversions.
J’essaye d’expliquer autrement.
Si par tes comportements, tes paroles, tes attitudes, tes compétences t’arrives à obtenir une crédibilité et une légitimité des enfants sur certains domaines, alors ils t’écouteront attentivement parce que tu es capable de les surprendre, de leur permettre de créer, d’inventer, …
(comme toi tu le fais en installant des cabanes et autres parcours dans les récrées, sans oublier les jouets qu’on fabrique soi-même et le bricolage).
Si les mômes se taisent sans que tu leur demande dès que tu prends la parole, c’est que tu as obtenu l’autorité euh pardon leur légitimité. Que tu le veuilles ou non, que tu l’appelle ainsi ou autrement si t’es allergique au mot autorité (ou alors c’est parce que tu considères que le mot autorité est tellement “corrompu” que tu préfères changer ton champ lexical et ça se comprend alors aisément).
Bref, DES enfants (pas forcément LES) se sont donc soumis (au sens propre = obéissance VOLONTAIRE) à toi pendant un laps de temps sur un domaine précis où ils s’accordent à estimer que c’est toi le plus compétent pour les aider/accompagner.
Il se peut très bien qu’à un autre moment, sur un autre domaine, tu ne sois pas considéré comme le plus capables et donc tu n’auras pas leur autorité euh pardon leur légitimité dans cette autre situation.
Si tu acceptes de rester à ta place -celle que les enfants t’accordes-, alors tu est légitime et crédible (et si, ça, c’est une forme d’autorité!).
Si tu est vexé quand les enfants ne t’écoutent plus et que tu veux maintenir leur écoute par la répression ou la manipulation, c’est là que tu tombes dans l’autoritarisme (ce que les socio-cul appellent simplement autorité pour se voiler la face)
L’autorité la légitimité, C’est confié par celui qui se soumet volontairement. Ce n’est pas quelque chose qui se prend parce qu’on a un statut hiérarchique supérieur.
Moi, j’ai bien la prétention de savoir rester à ma place et même d’inciter les enfants à remettre en question le système en place, le fonctionnement, …
L’animation socio-cul a détourné cette notion d’autorité qui s’efface, illes prône ça en théorie et sont souvent incapables de l’appliquer en pratique. Dès qu’illes sont dépassés, illes retombent dans l’ “autorité traditionnelle”.
ainsi donc, une conception antiautoritaire serait laxiste !!!
Putain mais Moilapa, si je remplace à un mot par un autre, c’est pas forcément qu’ils sont synonymes. Ca peut être parce qu’ils s’OPPOSENT. Espèce d’anarchiste conformiste! (@modo je me permets de parler comme ça à Moilapa puisqu’il est tolérant la-desssus : Moilapa, dis moi si je dépasse les bornes 😉 )
Pour moi, supprimer toute forme d’autorité = laxisme, c’est à dire le total laisser-faire qui a pour conséquences de laisser la loi-du-plus-fort s’imposer comme norme.
Alors que anti-autoritaire = c’est casser toutes les formes d’autorité qui s’imposent d’elle-mêmes (illégitimes), et donc conserver uniquement des autorités légitimes et temporaires.
Quand j’ai besoin d’aide en menuiserie, j’appelle mon pote Stéphane qui est ébéniste. Je lui accorde l’autorité euh pardon la légitimité et la crédibilité. Comme je le sais compétent la-dessus, je suis très attentif à ses conseils. Ses conseils, pas ses ordres, parce que c’est MON meuble, c’est à dire que je veux ses conseils, mais je veux être libre de les prendre en compte ou non en fonction de ce que je souhaite.
Et comme Stéphane est un mec presque analphabète, dans beaucoup d’autres domaines, personne ne lui confie son autorité euh pardon une crédibilité. Et c’est l’inverse qui se produit, c’est lui qui donne son autorité euh pardon la légitimité à quelqu’un d’autre qui peut l’aider à vérifier ses contrats de travail ou autre.
Je comprends ton idée pour casser l’animation socio-cul en allant attaquer le terrain de cette connerie d’ “école des loisirs”.
Mais même toi, sans autorité et simplement avec ta légitimité/crédibilité, tu as un rôle éducatif que tu le veuilles ou non. A partir du moment où tu as une influence sur le cerveau des enfants (influence qu’on ne peut pas maîtriser), c’est une part éducative, ne serait-ce par l’exemple que tu montre dans ton relationnel aux autres.
Au même titre qu’entre adultes, en fonction de ses comportements et ses paroles, on influence les autres, et c’est bien là -à mon sens- qu’on est dans l’éducation populaire.
Ici sur le forum, il y a plein de domaines où MOI je t’accorde MON autorité parce que j’estime que tes interventions sont très pertinentes. Et à partir de là, tu es bien dans une relation d’éducation populaire vis-à-vis de moi. Et comme je n’ai pas non plus besoin d’un flic ou d’un mentor pour agir, je n’hésite pas -comme dans ce sujet-, à te remettre en question, c’est à dire relativiser l’autorité que je te confie en matière d’animation. Et ça, j’estime que j’en suis capable parce que l’autorité que mes parents avait avec moi m’a permit de me détacher de ce besoin d’autorité permanente. Et comme je suis un être incomplet, j’accorde quand même l’autorité de temps à temps à certaines personnes en fonction de leurs compétences et en fonction de ce que j’ai besoin sur un moment donné. (ça rejoint ce que j’ai déjà lu de toi dans le forum quant tu parles de la socialisation grâce au BESOIN de l’autre, parce qu’on ne peut pas tout faire tout seul)
Tu n’es pas obligé d’imaginer de la violence partout, on n’a pas la même conception de l’autorité tu t’en es certainement rendu compte. Et ce n’est pas parce que je fermerais les yeux sur une violence que j’aurais trop l’habitude d’utiliser ou de supporter lorsque c’est contre moi.
C’est plutôt qu’il faut appeler un chat un chat. Si le problème est la violence, ou la coercition, alors pourquoi ne pas incriminer directement violence et coercition? D’autant que tu l’as toi-même observé : il est trop facile de se réclamer d’intentions positives pour légitimer des méthodes violentes.
Selon moi autorité ça ne veut pas dire la même chose pour tout le monde, ni même “autorité bienveillante”. Peut-être que des psys y voient les limites que des parents mettent à leurs enfants du genre “pas de porno, d’alcool et de tabac avant 10 ans” ou “maintenant tu vas te laver”. Peut-être que des civitas & co. y voient des “je te frappe mais c’est pour ton bien” et des “interdit par la bible c’est un péché”.
Je sais bien qu’en éducation, lorsqu’on reproche à quelqu’un de “ne pas avoir d’autorité” cela signifie en général qu’il ne contrôle pas suffisamment le comportement des enfants.
Et cela signifie généralement qu’on exige de lui “plus de fermeté”, ou plus de violence. Un jour un parent m’a dit mot pour mot : “vous pouvez le brusquer si vous voulez, je vous y autorise”.
J’estime qu’il ne s’agit pas de la seule relation d’autorité qui puisse exister.
Un patron possède un certain pouvoir sur son employé au travers du contrat de travail : les horaires, les affectations, les missions… aussi loin que cette relation d’autorité est légitimée par le contrat, l’employeur peut commander son employé.
Tu en parles aussi : «c’est aussi l’obligation pour ceux qui bossent avec moi». Pour moi s’il y a obligation il y a relation d’autorité, sans pour autant qu’il y ait de violence, des menaces, etc.
Quand je parlais de se mettre d’accord, bien évidemment qu’il n’y a pas besoin de violence, juste de se parler. Lorsqu’on commence à jouer à un jeu de société, on se rappelle les règles : on se met d’accord. Ensuite cette règle fait autorité : en cas de triche d’un joueur les autres peuvent légitimement lui reprocher son comportement.
Quand on choisit qui va arbitrer un match, on ne fournit pas d’arme à cet arbitre, il obtient juste l’autorité, un pouvoir de décision, parce que tout le monde s’est mis d’accord. Maintenant on peut aller plus loin et voir que lorsqu’un jeu est organisé, s’il faut choisir un arbitre parmi plusieurs personnes, on se basera sur leurs compétences et leur expertise. On dit d’ailleurs d’un expert qu’il fait autorité.
Evidemment pas d’accord avec Lapsady…
Donc :
– ceux qui veulent supprimer l’autorité en éducation
– ceux qui veulent la retrouver et la restaurer
-ceux qui veulent la repenser pour donner vie à la notion d’autorité démocratique.
Pour simplifier :
– une conception antiautoritaire
– une conception traditionnelle
– une conception moderne
Ces “différentzes définitons” du mot autorité, ça arrange bien les partisants de la “conception moderne” : on pourrait même penser que certaines de ces définitions ont été inventées pour permettre de passer outre ce noeud : pas d’autorité sans contrainte, sans violence… C’est une des constructions notamment de cette animation sociocul, qui légitime ainsi son illégitimité : faire de l’éducatif dans du loisirs !!! (ce qui n’a absolument aucun sens) et prétendre que l’autorité de l’adulte n’est pas violence, contraintes, coercisions !!!
Et comme l’autorité vise à s’effacer pour laisser place à l’autonomie au fil du temps.
Absolument pas : l’autorité vécue dans cette enfance va suivre le sujet toute sa vie, en en faisant un être soumis…
“En niant que l’on puisse aisément passer de l’autorité à l’autonomie, la critique psychologique et psychanalytique acccuse ainsi la relation d’autorité de bloquer le développement moral de l’enfant à un stade d’hétéronomie et de soumission craintive aux ordres des figures de pouvoir. C’est pour la vie que l’obéissance à l’autorité ferait sentir ses effets inhibiteurs, en produisant des personnalités dépendantes dont la faiblesse morale explique la banalité du mal.”
n’est donc pas de l’autorité mais de l’autoritarisme.
Autre foutaise servie dans cette animation sociocul (ou tout autre domaine de l’éducation de l’enfant)
Il y aurait, comme pour le colestérol, une bonne et une mauvaise autorité… une bonne violence admise, et une autre à bannir, cette “conception traditionnelle” contre laquelle s’est construite cette “conception moderne”; Cette “conception traditionnelle”, s’étant construite (reconstruite) elle contre la “conception antiautoritaire”…
Cette “bonne violence” qui lutterait contre ce qu’elle à elle-même créée ! En créant des violences et en luttant ensuite contre ces violences, ces résistances des enfants !
”(..) Ces critiques croisées concluent que la distinction entre autorité et autoritarisme, avancée pour la défense de l’autorité, n’a pas de consistance car où fixer la limite entre la mesure et l’excés, puisuqe l’autorité, par définition, appelle à une reconnaissance sans conscession ? Toute autorité est autoritarisme, de ce point de vue, dés qu’une résistance à son impérium se manifeste. L’idée d’une autorité qui ne serait pas autoritariste correspond en fait à une autorité qui ne serait plus elle-même, puisqu’elle tolérerait la mise en question voir la désobéissance.”
C’est ce que je dis plus haut : quand on prétend que l’enfant a ici son mot à dire, a donné son accord, est pris en compte : c’est de la foutaise : et il suffit qu’un enfant remette en cause ce “système” pour que l’on devine le vrai visage de cette “conception moderne” de l’autorité : une conception traditionnelle en fait. Où il y a autorité, il y a force, il y a violence.
Finalement, pour ne pas laisser place à trop d’interprétation, j’ai tendance aujourd’hui à utiliser les mots crédibilité et légitimité plus que le mot autorité afin de parler de ma relation éducative.
Là par contre, d’accord ; j’y reviendrais plus loin…
Pour simplifier l’écrit 3 conceptions que l’on appelera :
– une conception antiautoritaire laxiste
– une conception traditionnelle autoritaire
– une conception moderne alliant crédibilité, légitimité et autonomie croissante
ainsi donc, une conception antiautoritaire serait laxiste !!!
Voilà bien le mot d’ordre des adeptes de la conception traditionnelle, le retour à la violence pour dresser les mômes !!!!
Très courte comme réflexion… j’y reviendrais là aussi…
C’est parce qu’il ne faut pas tout focaliser sur le mot “autorité” qui a plusieurs sens.
Ca, c’est encore de l’enfumage.
Si j’étais terre à terre, (puis qu’ici on parle d’autorité dans le cadre de l’éducation) je me contenterais de voir ce qu’est cette autorité dans la rélaité du face à face adultes-enfants.
Nulle doute que la coercition, la violence, sont présentes; Y compris dans cette “conception moderne”.
-un contrat (même sans écrire : “à partir d’aujourd’hui on fait la vaisselle chacun à son tour”)
Mais ya t-il besoin d’autorité pour ça ??????????? Y-a t-il besoin d’autorité pour vivre ? As-tu besoin d’un rapport d’autorité avec tes potes, quand tu sors le soir ???? Dans le cadre de tes loisirs ???? De tes rencontres ???
Bin, moi j’en ai pas besoin pour vivre : j’ai pas besoin du flic pour vivre mon rapport aux autres.
Dans “ma vie”, mais aussi dans les rencontres qui font mon boulot d’animateur. (je vais y venir petit à petit, même si j’ai déjà développé ça sur le forum il y a quelques années)
Ce qui pourrait n’être qu’un simple témoignage, pose quand même LA question : si un animateur, quelqu’il soit, “arrive” à la même chose sans qu’il soit question d’autorité… mais alors : pourquoi l’autorité ??? Dans le cadre notamment du loisir de l’enfant ??
Et je vois mal comment être contre «l’autorité» dans les faits
Bin, par exemple en condamnant la violence qui accompagne toute autorité, non ?
bin, par exemple, quand je mets en place une animation, sur un camping, pour différentes personnes, où il n ait pas question d’autorité (en partie parce qu’il n’y ait pas question d’éducation)
Il y a d’autres notions, comme celle de la légitimité, la notion de “village reconstituée”…
Ou dans ce que je vis sur une cours d’école (certes après avoir “construit” un autre rapport aux enfants, pusique ces enfants eux sont élevés dans ce contexte d’autorité, de rapport de violence à l’adulte, de soumission)
Quand je passe les deux mois et demi de la saison en camping, à mettre en place des rencontres (animations) il n’est pas question d’autorité… cela ne concerne pas juste ma petite personne : c’est aussi l’obligation pour ceux qui bossent avec moi… Avec des échanges comme “l’autorité amène l’autorité, comme la violence amène la violence : parce que “du côté de l’enfant”, il peut y avoir (pour certains) demandent de cette autorité !!! De part un artificiel sentiment de sécurité. D’être dans ce que l’on connaît… comme le kidnappé va se “rapprocher” de son kidnappeur, comme l’on va prétendre que les murs de la prison vont aider à “structurer” le “délinquant”….
Je crois qu’une seule “exception” permet d’interroger cette nécessité d’autorité : comment la prétendre nécessaire si elle ne l’est pas ici ? Est-ce alors que ce ne serait plus une question de la ligitimité de cette autorité (qui n’a donc plus de légitimité) mais bien du rapport de chaque adulte avec ces enfants, avec l’enfant qu’il a été, avec ses parents, profs et autres maîtres et de la question de la normalisation !!!! De ce que l’on veut “incluquer” à ce gamin !! Faire rentrer dans sa personne ! Créer des logiques ! Des façons de penser ! D’être !!! Et une question de besoin!!!! Besoin de “l’apprenant” à être dans cette posture de soumission, et besoin (désire) du maître à êtere celui qui sait, celui qui guide !!!
Et que si l’on a juste renoncer à attendre quoi que ce soit de ces gamins, on est libéré de cette question d’autorité !!!
L’auteur donc, on l’aura compris, “penche” pour “la troisième voie”,la “conception antiautoritaire”.
”L’idée d’une éducation sans autorité a donc fait son chemin, avec l’idée qu’il faut modifier la clef de voûte de la pédagogie. . La relation de confiance et la situation d’apprentissage libre entre pairs, susceptibles de créer les conditions d’une réelle autonomie, sont alors sollicitées pour structurer la situation éducative, en remplacement de l’autorité.
Toutefois, le courant antiautoritaire rencontre lui-même des difficultés théoriques et pratiques dés lors qu’il tente de dépasser la relation d’autorité. En effet ce dépassement de l’autorité est fréquemment confondu avec la nécessité de bâtir une pédagogie non directive, ce qui n’est pas sans contradiction de principe.”
Je m’arrêterais là deux secondes pour en revenir à “notre” animation : si l’on a compris que ces temps de loisirs de l’enfant n’ont pas à devoir être éducatifs, on est ici “débarassé” de ce noeud !!!
Reste à inventer alors ce rapport aux autres (ici des enfants) ce rapport nouveau… Parce que, à moins d’avoir construit ces logiques au fil des années, rien ne prépare à cela : certainement pas notre propre enfance, l’école, nos rapports aux parents, à nos Maîtres…
(fin de “l’aparthé” animation sociocul)
”La première difficulté conceptuelle est perceptible dans l’étymologie car comment définir l’éducation ou la pédagogie – termes qui contiennent un impératif de conduite de l’enfant par l’adulte – sans y inclure cette dimension de conduite ? Que cette conduite puisse ne pas être menée sous l’égide de l’autorité est attendu, en fonction des critiques exposées plus haut, mais il apparaît clair que les débouchés de ces critiques ont trop souvent proposé des éducations prétendant renoncer à toute forme de conduite de l’enfant par l’adulte. C’est ainsi que le courant antiautoritaire, assez cohérent sur sa partie critique, perd son bénéfice théorique dés que sa vocation constructive est réduite à la mise en oeuvre d’une seule version de l’éducation ; celle qui extrapole le refus de l’autorité au refus de toute intervention normative de l’adulte. Dans cette optique, l’expression “éducation non directive” est tout aussi contradictoire que l’expression “autorité démocratique”.
”Dans cette critique de la critique, on peut relever qu’aucune éducation n’est sans projet. Le maître, même si il est un maître-camarade, reste le mâitre, en ce qu’il sait ce que l’enfant initialement ignore, c’est à dire selon quelle direction et dans quel sens s’oriente la visée éducative”.
C’est ce que je dis “en long, en large… sur le forum : l’animateur ne doit rien attendre de l’enfant.
En cela, il doit renoncer à tous ces objetcifs, toutes ces “dicrections, “tout ce que l’on cache à l’enfant.
Ce qui ne veut absolument pas dire de donner à l’enfant le droit de mettre en oeuvre tout “envie”, toute
(comme certains voient dans l’antiautoritarisme du laxisme !!!! Parce que trop construit dans cette logique de coercision de l’enfant)
”Son présupposé méthodologique antiautoritaire, c’est à dire son souci de ne pas faire subir à l’élève le poids de l’autorité, n’est pas un relativisme absolu, qui ferait dépendre l’éducation des euls désirs variables de chaque enfant. Le maître antiautoritaire, tout en reusant d’user de l’autorité parce qu’il la juge contreproductive, n’en même pas moins son projet éducatif en étant convaincu d’avoir moralement et politiquement raison, même si l’enfant est initlament incapable le bien fondé du projet éducatif. Nous arrivons ainsi à une double impossibilité : le pédagogue/éducateur ne peut être totalement libertaire ou non directif, sinon il n’est plus ni pédagogue ni éducateur.
On ne peut donc prétendre éduquer sans suivre cet enfant, soit éduquer sans éduquer !
”Il ne s’agit pas de confondre la notion d’éducation antiautoritaire et la notion d’éducation libertaire ou non-directive. La première veut éduquer à la liberté par d’autres moyens que l’autorité en son sens traditionnel ; la seconde rend l’éducation impossible au nom de la liberté (…) C’est dans cette confusion que les versions individualistes et absolutistes du libéralisme peuvent tenter de discrétider toute forme de conduite de l’enfant (…) “
Et si cette “absolutisme” était possible ? non pas évidemment dans le cadre d’une éducation… mais dans ceelle des loisirs ????
Ce premier auteur du livre conclus sur cette question du “noeud éducatif” (puisque c’est le thème de l’ouvrage) en disant qu’il ne s’afit pas d’une crise de l’autorité (cette autorité étant elle-même un facteur de crise) mais une crise de civilisation “liée à l’extase individualsite”
”Celui qui reonce à l’autorité comme moyen éducatif doit se poser la question pédagogique crutiale de son remplacement par d’autres types de relation (…)”
Ce qui vaut aussi pour l’adulte en rapport avec l’enfant, même hors éducation.
— en cours de rédaction —-
C’est parce qu’il ne faut pas tout focaliser sur le mot “autorité” qui a plusieurs sens.
Il faut souvent se demander à quelles applications pensent les gens qui parlent d’autorité, c’est à dire comment se manifeste l’autorité dont ils parlent.
-obliger quelqu’un à faire quelque chose?
-arbitrer, décider?
-tabasser, tuer?
-montrer, enseigner?
-…
Et aussi se demander quelle est la cause de cette autorité, qu’est-ce qui légitime la relation d’influence :
-un titre (surveillant, directeur, maire…)
-la violence (coups de poing, couteaux, armes à feu, humiliations…)
-un contrat (même sans écrire : “à partir d’aujourd’hui on fait la vaisselle chacun à son tour”)
-des connaissances, une expertise
-…
Moi en tout cas je le perçois plutôt comme ça, du coup je ne pense pas spécialement l’autorité en bloc. Et je vois mal comment être contre «l’autorité» dans les faits. Dans les mots, ça passe assez inaperçu, mais dans les faits, on doit interpréter en fonction du contexte.
Ceux qui sont contre l’autorité d’un directeur qui outrepasse un peu trop son titre pour décider des horaires des animateurs vont invoquer une autre autorité pour contredire celle du directeur : par exemple un contrat de travail, un supérieur du directeur, ou alors un accord verbal conclu entre le directeur et ses animateurs lors d’une précédente entrevue…
une conception anti-autoritaire serait une conception laxiste ? 😕
moilapa a écrit :
Donc :
– ceux qui veulent supprimer l’autorité en éducation
– ceux qui veulent la retrouver et la restaurer
-ceux qui veulent la repenser pour donner vie à la notion d’autorité démocratique.Pour simplifier l’écrit 3 conceptions que l’on appelera :
– une conception antiautoritaire
– une conception traditionnelle
– une conception moderne
Comme tu dis, je trouve ça trop simpliste. Et on se heurte une fois de plus aux différentes définitions et aux différentes visées de la notion d’Autorité.
Donc avant de poursuivre, je vais donner la définition qui me semble la plus juste et bienveillante :
”« augere » consiste avant tout à poser un acte créateur, fondateur qui fait apparaître une chose pour la première fois.
Ce terme était particulièrement employé pour les historiens, l’auteur étant la personne d’où émerge une CRÉDIBILITÉ de parole concernant l’héritage et le passé”. Elle définit alors l’autorité selon trois fonctions : la fonction d’engendrement (ÊTRE A L’ORIGINE de, être l’ascendant de), la fonction de conservation (se porter garant de l’identité, au travers de la transmission, de la mémoire, du LIEN PASSÉ/PRÉSENT) et la fonction de différenciation (projet). Elle souligne que l’autorité s’inscrit dans un rapport au temps, à l’héritage, et qu’elle est vouée, dans son exercice, à disparaître : contrairement au pouvoir, à la domination, à la contrainte, l’AUTORITÉ VISE L’AUTONOMIE PROGRESSIVE DE CELUI QUI EN BÉNÉFICIE.”
Le lien présent/passé me fait penser que l’adulte doit être un porteur de conseils et non pas un donneur d’ordres. En veillant à ce que ces conseils ne soient pas des ordres dissimulés.
Et comme l’autorité vise à s’effacer pour laisser place à l’autonomie au fil du temps. Toute autorité traditionnelle qui vise à soumettre l’enfant quand celui-ci se rebelle pour le remettre dans “le droit chemin” n’est donc pas de l’autorité mais de l’autoritarisme. “Quand le chat n’est pas là, les souris dansent.” Ici, pas de visée à tendre vers l’effacement de ce besoin d’autorité.
Finalement, pour ne pas laisser place à trop d’interprétation, j’ai tendance aujourd’hui à utiliser les mots crédibilité et légitimité plus que le mot autorité afin de parler de ma relation éducative.
A mon sens, en reprenant les 3 cas ci-dessus, je reformulerai ainsi :
Donc :
– ceux qui veulent supprimer l’autorité en éducation
– ceux qui veulent la retrouver et la restaurer
-ceux qui veulent la repenser pour donner vie à la notion d’autorité démocratique.
Pour simplifier l’écrit 3 conceptions que l’on appelera :
– une conception antiautoritaire laxiste
– une conception traditionnelle autoritaire
– une conception moderne alliant crédibilité, légitimité et autonomie croissante
Les laxistes “de mai 68″ ont prit la critique de l’autorité en se fermant à celle-ci et en tombant dans l’opposition primaire. Finalement, ils n’ont pas compris à quoi pouvait vraiment servir le besoin d’autorité. Ils ont confondus autorité et autoritarisme. En même temps, l’Etat et ses institutions avaient tout fait pour qu’on ignore la différence.
Les traditionnels-autoritaire n’admettent pas que l’autorité ne se prend pas, mais qu’elle se gagne. Illes préfèrent se leurrer en restant dans des conceptions vécues passées sans les remettre en question.” C’était mieux avant”. Illes reproduisent sans réfléchir.
Et les derniers, où on accole généralement un adjectif à autorité pour mieux en saisir le sens : autorité-éducative, autorité-juste, autorité-légitime, autorité-crédible, … on peut même rajouter la conception de l’effacement progressif de l’anim’, …
Malheureusement, cette vision dite “moderne” est si peu naturelle chez les gens qu’il est difficile de l’adapter à ses pratiques. Il y a souvent un décalage entre ce que la personne veut faire et ce qu’elle fait réellement. Une des principales raisons à mon sens, c’est le conditionnement social de ses propres éducations vécues dans l’enfance/adolescence.
Si j’ai été élevé par des parents autoritaires, soit je reproduis leur vision de l’éducation par un comportement autoritaire parce que j’estime que ça a bien marché pour moi, soit je tombe dans l’opposition primaire à savoir le laxisme parce que j’ai trop souffert de cette vision de l’éducation.
Au final, ce qui m’intéresse, c’est de permettre aux gens d’identifier les différents types d’autorité/risme qu’illes ont vécus, d’identifier les ressentis associés et ensuite de chercher à mieux faire, sans reproduire bêtement et sans faire bêtement l’inverse.
L’auteur fait le parallèle entre ce soit disant “consentement” de l’enfant à cette éducation aux travaux de Milgram. Ce le sujet placé sour l’influence d’une autorité qui va obéir, dans un état d’aliénation complet…
Ou en référence à Freud qui parle de “la crédulité provoquée par l’amour” comme “une source importante, sinon la source originelle de l’autorité”.
ce consentement lucide, s’agissant de l’enfant “en état d’éducation”, est juste une formidable escroquerie, qui rend l’impossible possible.
Sans parler des questions d’affecte entre l’enfant et l’adulte (adulé ?) comme le prisonnier avec son kidnappeur…
L’enfant est dépendant de l’adulte, notamment du point affectif, du point de sa sécurité : rien que cette donnée tord cette idée de conscentement : il n’y a pas consentement, il y a nécessité.
L’excroquerie, c’est de faire un parallèle entre le pouvoir public démocratique et le pouvoir éducatif :
”Ainsi, dés lors que sont présents dans la relation de pouvoir l’égalité, la rationnalité, le consement lucide et critique (…) si nous nous approchons bien de la démocratie, nous ne sommes plus du tout dans l’autorité.”
or, encore une fois, pas d’éducation sans autorité : sinon les gamins qui sont violentés à l’école, chaque jour, chaque heure, auraient le droit de juste filer et passer les grilles de ces prisons.
C’est toujours la discipline, la violence, qui régissent les situations d’éducation.
Si il y avait réellement un enfant sujet de droit, dans le cadre de l’éducation, il aurait alors droit à un avocat quand il se retrouve jugé : or, l’enfant “fautif” est jugé sans droit de se défendre, condamné : et son juge est aussi le policier, le bourreau, l’exécuteur des peines, le prête et le psychiatre… l’adulte tout puissant qui face à l’enfant n’a aucun compte à rendre. Sauf à lui mettre le doigt dans le cul. Et encore…
”Une triple critique – psychologique, politico-sociologique et pédagogique – tente de montrer qu’il n’y a de réponse à cette interrogation, sauf à ôter l’autorité de la relation éducative”.
”En niant que l’on puisse aisément passer de l’autorité à l’autonomie, la critique psychologique et psychanalytique acccuse ainsi la relation d’autorité de bloquer le développement moral de l’enfant à un stade d’hétéronomie et de soumission craintive aux ordres des figures de pouvoir. C’est pour la vie que l’obéissance à l’autorité ferait sentir ses effets inhibiteurs, en produisant des personnalités dépendantes dont la faiblesse morale explique la banalité du mal.”
Le problème de l’éducateur, c’est la résitance de l’enfant.
Donc, trois réponses à ce noeud de l’éducation de l’enfant aujourd’hui :
– une conception antiautoritaire
– une conception traditionnelle
– une conception moderne
La conception traditionnelle (le retour à cet enfant qui n’était rien, à cet être muet) étant un fantasme, celui d’un retour impossible.
Elle est pourtant encore “en bonne place” dans l’animation sociocul, dans le rapport des adultes et des enfants sur ces accueils. Dans un “mélange” incohérent avec une autre conception :
cette conception moderne, cette “autorité démocratique” …
Une éducation qui serait à base de ”discussion publique, d’égalité des partenaires, d’argumentation, de justification, de contrat, de consensus”.
On vise ici la “souvenraineté populaire”, à base de “d’éducation nouvelle”, “pédagogie institutionnelle”, de références historiques à des auteurs emblématiques, des thèses : ce que l’on retrouve le plus souvent dans les écrits de l’animation sociocul (à différencier de la réalité du terrain de l’animation sociocul)
(…) avec l’idée que l’éducation a pour fonction, non pas d’imposer la loi, mais de susciter la construction collective de la loi chez les enfants”.
Evidemment, l’idée pose un problème de taille : cette éducation “démocratique”, qui suppose une forme d’égalité dans une situation (l’éducation) qui nécessite une hiérarchie,une soumission et une domination…
Or c’est impossible : démocratie et inégalité, ça ne peut pas coller ensemble….
Il y a forcément déssymétrie dans le rapport enfant/adulte dans le cadre de l’éducation.
Et la réalité montre bien cela : tout va bien tant que cet enfant “conscent” à accepter l’autorité de l’adulte : mais dés que l’enfant n’accepte plus cette légitimité, les violences repprennent leur droit Ce conscentement est un leurre : puisqu’il ne peut être autre. Il n’y a ici aucun choix ! Aucun “conscentement lucide” ! Parce que l’enfant sait qu’il n’a pas le choix…
L’auteur écrit : l’autorité est indiscutable ou elle n’est pas.
Et là, on parle justement de discuter,de construire avec l’enfant… encore une fois, c’est un leurre : parce que l’adulte veut bien construire, c’est une idée qu’il a déjà conçue : l’enfant ne construit rien, il ne fait qu’emboîter les légos que lui tend l’adulte.
C’est là encore ce qui se fait dans les acceuils enfants.
Mendel : “nous revoilà à la recherhce d’une quadatrure du cercle : une autorité qui serait démocratique, c’est à dire la fusion des contraires”.
C’est un autre fantamse, tout aussi inattégnable que le retour à un enfant-rien…
C’est de la fumisterie, tout simplement.
“Repenser l’enfance” sous la direction d’Alain Kerlan et Laurence Loeffel, un point de vue phylosophique sur la question de l’autorité dans le cadre de l’éducation…
Le premier “intervenant”, Jean-François Dupeyron, repose la question :
”L’exercice par les adultes occidentaux d’une des formes de l’autorité sur les enfants s’accompagne de certaines représentations de l’enfance. On peut supposer que l’émergence de la représentation de l’enfant comme un sujet, qui s’est très majoritairement imposé en Occident depuis quelques décennies, a créé une situation éducative inédite. Comment une telle conception de l’enfant comme personne à part entière, et non comme être entirèement à part du monde des adultes, peut-elle s’adapter au fonctionnement dissymétrique de la relation d’autorité ? L’égalité adulte/enfant, précipitamment affirmée, ne rend-elle pas l’éducation impossible ?”
et “cartographie” les 3 réponses apportées à ce “noeud” :
1) dans la foulée d’une révolution culturelle inscrite dans la montée d’une forme d’individualisme, et avec en point d’orgue l’extase de Mai 68, un courant a poursuivi le procés de l’autorité comme représentante d’un monde coercitif
2) Un deuxième courant d’idée tente depuis lors de “restaurer l’autorité”, c’est à dire en revenir aux vertues éducatives traditionnelles de l’obéissance et de la discipline
3) un troisième courant voudrait redéfinir l’autorité sur des bases “modernisées” et “démocratisées”, en alliant la discipline et le droit des élèves, pour obtenir ce consentement lucide et contractualisé sans lequel l’autorité ne serait que le masque de l’oppression.
Donc :
– ceux qui veulent supprimer l’autorité en éducation
– ceux qui veulent la retrouver et la restaurer
-ceux qui veulent la repenser pour donner vie à la notion d’autorité démocratique.
Pour simplifier l’écrit 3 conceptions que l’on appelera :
– une conception antiautoritaire
– une conception traditionnelle
– une conception moderne
la conception traditionnelle :
Ce désir de retour en arrière qui, selon l’auteur, est revenu en force à partir des années 80 ‘en parallèle d’un discours qui prend de plus en plus de place : la violence en milieu scolaire) est un fantasme (et sur cette violence en milieu scoalire, voir l’ouvrage cité plus haut, qui remet à sa place cette “aggravation” de la violence)
Fantasme parce que cette idée demande une conception de l’enfance aujourd’hui impossible dans nos sociétés. Un paradigme impossible. Et impossible parce que l’enfant”moderne” se sait porteur de droits, apprend rapidement à désacraliser en partie cette adulte, notamment au contact de ses pairs… L’adulte ne peut plus être cet être sacré, que l’on ne peut remettre en cause, forcément légitime…
L’adulte n’est plus le curé “inaténiable”, le maître d’école tout puissant, le père-Dieu.
En perdant de ce pouvoir, l’adulte perd de sa légitimté, de cette autorité “légitime”.
(…) l’enfant occidental contemporain est certes bien mieux protégé contre la brutalité des adultes, mais cette reconnaissance pose évidemment problème dés lors qu’il s’agit d’obtenir son obéissance sous prétexte d’autorité.
Ce retour à la violence légitime se heutera toujours à cette idée que l’enfant est sujet de droit aujourd’hui.
moilapa a écrit :
De mon point de vu : quand on a “inventé” la récréation à l’école (ou plutôt dans la situation d’instruction des enfants) c’est bien parce que l’on a fait le constat de la violence subie par l’enfant, son corps et son esprit. Non en pensant au bien être de l’enfant, bien évidemment, mais au bénéfice de l’instruction (d’où d’ailleurs l’éthymologie du mot “récréation” !!!!)
On a fait le constat, quelque soit la soumission de l’élève, sa fragilité, son acceptation de cette situation totalement déséquilibrée aprenant-prof, qu’au delà d’une certaine “dose”, on arrivait à une perte de contrôle et d’efficacité, voir plus inquiétant, une résistance de l’enfant !!!La récréation étant un outil de contrôle des enfants.
Oui, comme le RMi/RSA. “On lache un peu pour mieux en prendre”…
Sinon, sur cette récréation (et parce qu’une lecture aujourd’hui ma fait penser à une vieille lecture, (l’historien Philippe Ariès) sur notamment “l’école” au moyen Age….
De mon point de vu : quand on a “inventé” la récréation à l’école (ou plutôt dans la situation d’instruction des enfants) c’est bien parce que l’on a fait le constat de la violence subie par l’enfant, son corps et son esprit. Non en pensant au bien être de l’enfant, bien évidemment, mais au bénéfice de l’instruction (d’où d’ailleurs l’éthymologie du mot “récréation” !!!!)
On a fait le constat, quelque soit la soumission de l’élève, sa fragilité, son acceptation de cette situation totalement déséquilibrée aprenant-prof, qu’au delà d’une certaine “dose”, on arrivait à une perte de contrôle et d’efficacité, voir plus inquiétant, une résistance de l’enfant !!!
La récréation étant un outil de contrôle des enfants.
(…) “Que devient alors dans cette pensée de l’enface bousculée, cette autre figure qui ne cesse d’accompagner l’enfance, du moins depuis qu’on la pense éducable, que devient donc la figure du pédagogue ?”
(…) “la pédagogie marque le pas, sa limite, dans son projet de connaître l’enfant pour mieux l’éduquer”.
”Si l’on ne sait plus ou de moins en moins ce qu’est l’enfance, c’est là encore l’enfance elle-même qui réinterroge les voies de la pédagogie. déstabilisant son “adultrocentrisme”, la ramenant à l’exigence d’un “puerocentrisme”conséquent, radicalisant la question de la place de l’enfant.”
(…) “Accepter qu’il y ait un indicible de l’enfance, cela suggère la limite du point de vue paradigmatique. Par delà les paradigmes qui tentent de la saisir, en effet, quelque chose de l’enfance ne cesse d’échapper (…) Nul de nous n’est assez philosophe pour savoir se mettre à la place d’un enfant, écrivait Rousseau” (…)
A la première lecture, on pourrait se dire : “Chouette : des enfants qui participent à l’aménagement de leur cour, dont la parole est prise en compte…
Mais on reste bien dans ce système école, de rentabiliter,
de productivité, de voir ses enfants non comme des enfants mais des élèves, de futurs producteurs au service de la société :
Pour les enseignants, nul temps perdu. Les séances ont permis d’aborder des notions de géométrie, d’histoire, de biologie, de se poser des questions sur les contraintes financières, juridiques, de s’interroger sur les métiers qui allaient permettre d’aménager la cour… « Les enfants se sont très bien investis. Il y a des retombées positives sur l’expression, l’organisation des données , la capacité d’argumenter » note avec satisfaction Jean-Luc Monod.
Ainsi donc, prendre en compte la parole des enfants, pour savoir ce qu’ils aimeraient que soit leur cour d’école, cela ne peut être une chose intéressante en elle-même ! Sinon, cela aurait “du temps perdu” ! De la friche ! Heureusement !!! Il y a du rentable ici ! Des maths, de l’Histoire, de la biologie…
finallement : une façon encore de manipuler l’enfant derrière ce qui est présenté comme “participatif”…
Sinon :
Sur le “Repenser l’enfance ? ” sous la direction de Alain Kerlan et Laurence Loeffel…
Voilà comment est présenté le noeud de cette éducation aujourd’hui :
Dans une société saturée de savoirs sur l’enfant, pourquoi la tâche s’imposerait-elle de penser ou de repenser l’enfance ? On pourrait répondre de manière provocatrice que cette exigence tient dans le fait qu’il n’y a plus d’enfance : il n’y a plus d’enfance, il y a des enfants. Ce déplacement n’est pas purement rhétorique, il a été opéré notamment dans la nouvelle sociologie de l’enfance ; il signifie qu’il n’y a plus de normes de l’enfance traduites dans les traditionnelles frontières enfant/adulte, dans une délimitation rassurante d’«âges de la vie», dans la possibilité d’imposer sans défaillir un geste éducatif, dans la certitude de pouvoir dire de l’enfant ce qu’il est : un «être en devenir», «en construction», «en développement», toutes propriétés faisant signe sans aucun doute vers ce qu’est l’enfance : une réalité toujours supposée connue, toujours déjà connue, dont la «pensée s’égale tout juste à la détermination de l’éducable ou à sa détermination comme éducable, et de ce qu’on sait toujours déjà de lui, ou de son «bien», du telos toujours déjà entendu de son éducation», pour reprendre les mots de Jean-Pierre Audureau ici même. C’est cette «représentation doxique» de l’enfance que la sociologie fait vaciller en suggérant qu’il n’y a plus rien à dire de l’enfance, mais des enfants, les savoirs sur les enfants ne permettant pas de produire une idée de l’enfance.
Peut-on en rester là ? Le pari de cet ouvrage est de suggérer que l’exigence de repenser l’enfance s’impose d’elle-même dans des lieux où s’observe un renouvellement des pratiques éducatives comme dans la philosophie pour enfants ou l’art à l’école, mais aussi dans la pédagogie qui n’est plus autant assurée que par le passé de son bien fondé. Mais ces zones de turbulence sont avant tout générées par la démocratie elle-même, son régime de temporalité, d’expérience, l’instabilité des normes qui est son lot. Pour promouvoir un modèle de l’enfance, les démocraties n’en produisent pas moins en effet des pratiques éducatives, des identités, des modalités relationnelles instables. Comment ne pas y voir en creux une inquiétude incessante sur ce qu’est l’enfance ?
Jusqu’à une époque récente, on disposait de modèles de l’enfance pour éduquer. Aujourd’hui les modèles font défaut et ce manque conduit à se demander si l’on peut se passer de modèle de l’enfance pour éduquer. N’est-ce pas là la limite du constat sociologique et la raison pour laquelle, dans différents lieux de la société, se cherche un renouvellement de ce que nous appelons ici un paradigme de l’enfance, une mise en travail de ses normes ?
Il y a bien dans nos sociétés un paradigme dominant de l’enfance, le paradigme démocratique, traduit dans l’égalisation des conditions de l’adulte et de l’enfant, en lien avec la formulation de nouvelles normes (ses droits). Mais paradoxalement, ce paradigme ne fait pas consensus; ou plutôt, il génère un consensus de surface, reposant dans sa radicalité la question de l’éducation : que faire avec l’enfant ? Comment l’éduquer ? Comment l’aimer ? Quelle place ou quelle part prendre dans sa vie en tant qu’adulte ? Vers quoi le mener et ce projet est-il en tant que tel légitime ? Comment l’accompagner sans le contrôler, en faire un objet au mépris de sa dignité de sujet ?
On voit bien que l’enfant est devenu un problème pour la société, ce qu’illustrent des publications savantes, mais aussi des émissions de télévision et des magazines grand public, ou encore des publications de pédiatres à la mode.
En toute logique, le livre s’ouvre sur l’évocation du paradigme démocratique de l’enfance. Placé sous le patronage de Marcel Gauchet et d’Alain Renaut, ce paradigme est bien au fondement de l’exigence de repenser l’enfance, très précisément à l’opposé des thèses de Hannah Arendt et de la considération des enfants comme «nouveaux venus» que les adultes ont la responsabilité d’introduire dans un monde déjà-là.
Le développement de la “philosophie pour enfants” paraît l’une des déclinaisons de ce paradigme démocratique. N’est-elle pas une conséquence de la “passion de l’égalité” propre aux sociétés démocratiques ?
(je vais découper pour allèger)
Petite info sur un projet autour des cours de récréation:
http://www.id2-innovation.org/actualites/actus/les-ecoliers-de-lyon-corrigent.html
Je ne le crois pas : les adultes qui travaillent auprès d’enfants voient réellement cet enfant comme un ennemi. Mais je ne crois pas que cela soit réciproque : parce que l’enfant n’a juste pas cette possibilité, cette capacité.
comme il pourra voir sa mère comme une princesse (ce sont mes cours sur la littérature enfantine qui ressortent) puis une sorcière (une même personne) mais momentanément. Il ne peut y avoir remise en cause, parce que l’enfant a besoin de cet adulte, de sa protection.
A quelques exceptions prêts (dit “enfants difficiles” en terme sociocul) l’enfant ne peut remettre en cause : tout bêtement parce qu’il n’a pas d’échelle de valeur, il n’a rien à quoi comparé ce qu’il vit : parce qu’il n’a rien vécu d’autre !
Dans le cas de ces enfants qui s’étaient révoltés contre l’arrivée du claé : c’est bien parce qu’ils avaient connu “l’avant claé” qu’ils pouvaient remettre en cause.
comment veux-tu qu’un enfant qui n’a connu que ce système de claé à l’école puisse voir ce qu’il y a de violences inacceptables dans ces logiques en place ?
Je le vois bien au niveau des animateurs autour de moi : eux-mêmes sont incapables de cela : ils sont encore ces élèves formatés, conditionnés. Même le cancre ira défendre l’idée de l’école.
Lequel lira Illich ? Ou même simplement Delalande pour essayer de comprendre où il est, ce qu’est une récréation, ce que peut être l’entre-enfant ? Et quel peut être alors sa place en tant qu’adulte dans cet équilibre si fragile.
Ce sont des discutions que j’ai en ce moment avec ma directrice. Elle n’a de cesse de me demander de “prendre moins d’enfants”. Parce qu’il y a une quarantaine d’enfants en moyenne sur mes ateliers. Et la discution tourne autour de la “gestion”. Elle ne comprend pas comment j’arrive à gérer le groupe, le matériel quand il s’agit d’activités manuelles (qui plus est complexes) et je lui réponds “tout bêtement en ne gérant pas”. Parce que je ne gère pas au sens où elle l’entend. Dans cette idée de réellement mettre entre les mains des enfants le temps partagé. C’est leur animation !! C’est leur récréation ! Et je n’y suis que leur invité.
Bien souvent, les animateurs se retrouvent rapidement en difficulté vis à vis du nombre d’enfants en activité manuelle parce qu’ils font à la place. Et donc forcément : si il faut une demi heure pour fabriquer un Petshop, si il y a ne serait-ce que 12 enfants, il faudra donc 12 heures !!
Tout ça ce sont des logiques tellement ancrées dans le sociocul que l’on se retrouve face à des gens qui ne peuvent comprendre (même si là j’ai affaire à quelqu’un d’intelligent, qui a proposé que le grand manitou descente de son siège pour venir voir un de ces temps, pour avoir un autre regard. Parce qu’elle voit bien que ça marche. Que les enfants, reviennent, sans qu’il soit besoin d’afficher, de plannifier… ) parce que eux aussi sans avoir quelque chose à quoi comparer (il faut savoir animer ailleurs, ailleurs que dans le sociocul, dans un type d’acceuil…)
Le combat est perdu d’avance, bien évidemment. Et ce ne sont pas les actes isolées d’une personne qui changeront quoi que ce soit à cette idée que l’enfant n’est rien, au mieux un produit à venir.
Mais ce n’est pas une raison pour ne pas le mener.
Si mes rapports lors des réunions de travail sont extrèment violentes, la partie dans la cour auprès des enfants est un vrai régale. Il n’y a pas un jour où j’ai besoin de mettre le réveil : je suis debout chaque jour parce qu’exité parce que l’on pourra bien faire ce jour à venir, voir ce que les enfants vont bien pouvoir avoir imaginé…
Et même : plus je me débarasse de toutes ces scories made in sociocul (proejts, outils, écrits en tous genres, commandes, demandes de la direction, de l’assoc’, de la marie…) plus je prends du plaisir à animer.
Il ne reste juste que ce plaisir de la rencontre.
Comme je le dis aux enfants : faisons de chaque jour une aventure.
Et en plus, des gens sont assez cons pour me payer pour ça…
Je reviens sur ce passé enterré de l’éducation populaire.
Comment peut-on sérieusement défendre des éléments sans le vivre soi-même, c’est ça la question, le point névralgique. L’incohérence majeure. Comment des organismes de formation ou de séjours peuvent défendre une conception de liberté, d’autonomie et tout le charabia habituel quand dans cette même organisation, le travail est organisé pyramidalement avec des contraintes de résultat, avec des primes d’intéressement, avec cette déprime rampante qui existe même dans l’anim socio cul.
Comment concevoir une liberté pour des enfants dont on ne dispose pas SOI, pas NOUS ?
L’éducation populaire c’est la transformation sociale, mais la transformation sociale aujourd’hui c’est dire oui ou non à un traité européen, c’est voter guerre au mali plutôt que guerre en libye.
Donc le choix fermé oui ca ressemble à une vraie conquête de liberté quand on la propose aux enfants alors que ce n’est qu’une reproduction de ce qui nous est nous même laissé.
Le POUVOIR : quel pouvoir peut-on donner, laisser aux enfants quand on n’en dispose pas soi même. Quand on est balloté entre emprunts, famille, aides sociales. QUEL POUVOIR avez-vous sur VOS VIES, sur celles de merde de vos voisins, de vos amis…?
Il reste la subversion.
Les enfants sont subversifs, ils attaquent eux aussi, tapent dans les incohérences, s’attaquent à ce qui est faible chez nous. Ils le font parce que nous avons le pouvoir sur eux. Mais gare à ceux qui s’attaquent trop, nous les punirons, nous les montrerons du doigt, nous les humilierons, nous les enfermerons, nous les médicamenterons comme fait la société avec nous. Ce ne sont pas nos ennemis, nous sommes leurs ennemis.
Alors quand on a été soi-même mangé à cette sauce, quelle capacité, quel ressort, quelle volonté peut-il y avoir pour laisser un espace de liberté aux enfants?
Avec la réforme préparée sur les 4,5 jours, une instit me disait l’autre jour que c’était mal fait parce que les enfants allaient se retrouver à la pause méridienne avec 3 heures à rien faire et que c’était n’importe quoi.
Un enfant ne peut plus ne rien faire, il est un agent économique aujourd’hui, une valeur, un plastron publicitaire pour ses parents. C’est un objet de satisfaction personnelle pour le plus pire mais en quoi c’est glorieux de se dire :” je ferais de mes enfants ce que je n’ai jamais réussi à devenir”, je ne veux pas qu’ils vivent ce que j’ai vécu, je suis misérable, ils ne le seront pas. Je ne m’aime pas, faisons qu’ils m’aiment…..
Un enfant a un emploi du temps, des obligations sociales, des obligations familiales, des responsabilités à n’en plus finir. Il doit avoir des résultats scolaires, des résultats sportifs, des résultats sociaux, des compétences, une certaine personnalité un peu marquée mais pas trop parce que sinon c’est un débile, on le parque, on le soigne, on l’évalue, on l’analyse et on l’empêche de … vivre.
Une fois adulte, rien ne change en fait…. Tout est reconduction.
Le plus dramatique c’est que cette conception globale que tu as développé a connu un vrai âge d’or, une vision de l’enfance portée politiquement, par militantisme sur le terrain à l’aide de multiples expériences, expérimentations à travers le territoire. Des expériences qui ne se faisaient pas publicité, qui se suffisaient à elle même, qui répondaient à cette envie furieuse qu’ont les enfants de VIVRE.
Beaucoup de structures sont énormément limitées parce qu’elles ne savent justement pas répondre à l’étendue, à la complexité, au sens décousu je dirais même anarchique (sauvage) de ce qu’est un individu plus libre que nous. Les enfants ont des obligations énormes, une pression phénoménale. Mais pendant longtemps, ils vont y résister plus ou moins fort, plus ou moins longtemps, plus ou moins en profondeur.
Être libre quelque part c’est choisir ses dépendances j’ai lu dernièrement, c’est extrêmement vrai. Qui peut prétendre ici les choisir, combien sont-ils?
Il y a eu un souci majeur mais pas que pour nous : pour la culture, pour le social, pour chacun d’entre nous. Nous avons accepté collectivement et individuellement de composer avec le système. C’est cette logique économiciste qui s’infiltre partout, à l’école, dans les loisirs, sur les scènes de théâtre. Qui ne dit pas son nom mais qui dresse les individus, enfants et adultes à aller au bout de leur possibilités pour sauver ce système, pour qu’il continue à tourner. Il faudra des personnes toujours plus rapides, productives, intelligentes, éduquées, moralisées pour que collectivement soit accepté la monstruosité sur laquelle on vit.
La récréation est un lieu de pouvoir des enfants sur leur vie. C’est insupportable au regard des logiques sociétales d’aujourd’hui. Il n’y a qu’à voir, quelles sont les cours de récréation des adultes? Le carnaval, les films pornos, la boîte de nuit, les bars où se saouler la gueule, le sport…. ? C’est bien parce que ces cours là ne sont aucunement dangereuses, qu’elles sont acceptées même valorisées. Les articles fleurissent aujourd’hui pour dire que le porno c’est pas mal c’est même plutôt branché et IN. Ca reste un exemple parmi beaucoup d’autres.
En tant qu’adulte, il faut sans cesse se justifier, se démontrer, se démarquer, être original. Sur le marché du travail, sur le marché des relations sociales, etc.
Le MOI a tué le NOUS le comité invisible dans L’insurrection qui vient écrit ceci :
«”I AM WHAT I AM”, donc, non un simple mensonge, une simple campagne de publicité, mais une campagne militaire, un cri de guerre dirigé contre tout ce qu’il y a entre les êtres, contre tout ce qui circule librement, tout ce qui les lie invisiblement, tout ce qui fait obstacle à la parfaite désolation, contre tout ce qui fait que nous existons et que le monde n’a pas partout l’aspect d’une autoroute, d’un parc d’attraction ou d’une ville nouvelle : ennui pur, sans passion et bien ordonné, espace vide, glacé, où ne transitent plus que des corps immatriculés, des molécules automobiles et des marchandises idéales.»
« I AM WHAT I AM. » C’est la dernière offrande du marketing au monde, le stade ultime de l’évolution publicitaire, en avant, tellement en avant de toutes les exhortations à être différent, à être soimême et à boire Pepsi. Des décennies de concepts pour en arriver là, à la pure tautologie. JE = JE. Il court sur un tapis roulant devant le miroir de son club de gym. Elle revient du boulot au volant de sa Smart. Vont-ils se rencontrer ?
« JE SUIS CE QUE JE SUIS. » Mon corps m’appartient. Je suis moi, toi t’es toi, et ça va mal. Personnalisation de masse. Individualisation de toutes les conditions – de vie, de travail, de malheur. Schizophrénie diffuse. Dépression rampante. Atomisation en fines particules paranoïaques. Hystérisation du contact. Plus je veux être Moi, plus j’ai le sentiment d’un vide. Plus je m’exprime, plus je me taris.
Bordel de merde de système à la con…
Bref, je vous invite à parcourir le texte en lien…
La suite finallement me semble tellement loin de ce que je vis au jour le jour en animation… dans sa simplicité…
Il s’agit sans doute en fait d’être “en paix avec soi même”, avec le môme que l’on a été et ses blessures d’enfance, avoir totalement réglé ses comptes avec le passé, le père, etc… s’$etre débarassé de toutes formes d’aliénation : famille, regard des autres… ne rien attendre des autres… et aimer juste s’amuser…
temps imparti de merde !
suite de la citation :
Mais ces deux objectifs ne sont compatibles que si les touristessont, dès leur arrivée dans les pays qu’ils “visitent”, intérieurementet extérieurement enfermés dans de véritables ghettos c’est-à-dire s’ils n’ont aucune possibilité de rencontrervraiment la vie et la civilisation étrangères, et si on ne leur endonne que des succédanés.
Mais qu’est-ce qu’une colo ? Un centre de loisirs ? Une école , si ce n’est justement un lieu refermé sur lui-même , où l’extérieur est ressenti comme un danger (par les adultes), comme par exemple les animateurs gênés par la présence constante des parents et passants sur mes animations.
Et ici cela n’a rien au final de rassurant : il n’y a rien de plus violent, dangereux par exemple qu’une école maternelle. Absolument rien : ces individus sans défense sont à la merci d’adultes qui peuvent se livrer à toout ce qu’il peut y avoir de sombre en eux. Qui n’a pas travailler en maternelle ne sait pas ce que l’on peut faire subir à des enfants…
Qu’est-ce qu’une colo ? Qu’y a t-il de plus proche d’une secte qu’une colo ?
sinon sur ce côté sécurité : encore une fois je renvoie à ce travail de la sécurité routière qui s’alarmait du nombre de collégiens que l’on retrouve écrabouillés sous les voitures : parce que l’enfant de primaire est de plus en plus protégé : et quand il arrive au collège, enfin en situation d’autonomie, il n’est préparé à rien : il n’a jamais eu l’occasion de se brûler légèrement : alors il se consume tout entier.
dans ce cas là, l’animateur (l’adulte) est un îlot : vers lequel l’enfant se saura toujours le bienvenu; Ce qu’il va lui permettre d’explorer toujours plus loin : l’animateur est un point de départ.
D’accord avec la partie sur la “déspécialisation” dont je faisais une lecture différente de Lapsady (quelques posts plus haut), cela rejoitn alors en partie ce qui est dit dans l’idée” dedéscolarisation de la société citée quelques posts encore plus haut de Illich (en partie) :
Je répondrais qu’il “suffit” d’être “multi-spécialistes”. Ou plus exactement : curieux. Curieux de tout. Ne pas seulement s’en référer à la sociologie, mais aussi s’intéresser à l’Hisoire, à la psychanalyse, à la philosophie, à l’anthropologie : les réponses que l’on cherchent se trouvent à la croisée de toutes choses, de toutes expériences et rencontres : et encore une fois : on ne va à l’animation qu’avec celui que l’on est : et tout est bon pour enrichir celui que l’on est. Ce n’est pas avec ces savoirs et expéeriences que l’on va à la rencontre des autres, nos diplômes, nos “spécialités”, mais ce que ces apports ont fait de nous !!!! La différence me semble fondammentale.
C’est parfois le futile, l’ennui, le hazard, l’accidentel qui va ajouter une couche à ce que l’on est, à la richesse du temps partagé. Tout alors est enrichissant possiblement dans un temps vécu en commun : ne serait-ce que parce que cela devient un souvenir commu, une expérience commune !
Là encore on est au coeur de ce mlétier d’animation, bien plus que quand un sac de nouilles se réunie autour d’une table pour parler “sérieusement”.
C’est ce qui fit que le temps le plus important sur une école c’est le temps de récréation : c’est là que tout se joue : c’est là que l’enfant devient. Et on a la chance en tant qu’animateur que toutes les autres intervenants n’y voient là que du dérisoire !!! Quand se forme ici l’idée de démocratie ! L’idée de citoyenneté, de la vie politique, la construction du doute. L’idée de l’Autre qui n’est pas le parent qui attend tant de vous, du maître qui demande tant de vous…
A relever encore dans le document :
des méthodes qui ne sont plus des moyens d’expression
d’intérêts et de besoins individuels et collectifs, mais qui
deviennent une fin en soi ;
Ca, c’est un résumé parfait de ce qu’est l’animation sociocul, ce que j’appelle dans un autre jargon technique : une grosse boule de merde.
Sur ces outils qui n’ont plus aucun sens, lire les travaux universitaires de Shaaa (s’il ils deviennent accessibles) qui décryptent l’organisation d’un gros centre de loisirs de la région midi-pyrénées.
Les méthodes de l’animation sont à notre avis mal définieslorsqu’elles se contentent de désigner les capacités et les connaissancesparticulières des animateurs. Il convient plutôt dedire que chaque participant possède un répertoire de capacitéset de connaissances particulières et que ce répertoire est à la fois l’expression de sa personne, de ses intérêts particuliers, de sa culture, de sa situation sociale, etc.
Toutes les capacités de ce genre contribuent à l’épanouissement de la vie d’un groupe, de même qu’elles constituent le point de départ de la confrontation et des conflits. Qu’il s’agisse de capacités d’argumenter, d’exprimer des sentiments, de manier des moyens artistiques et/ou techniques, de capacités
d’organisation ou de connaissances culinaires ne constitue pas une différence fondamentale.
S’agissant d’auto-gestion :
La condition de base est que l’initiateur d’un projet d’animation renonce à penser, vouloir et décider pour les autres, mais se centre au contraire sur ce qu’il veut pour lui-même, qu’il assume pleinement dès le départ le caractère personnel et situé de sa demande, son statut de participant.
Car il s’agit bien de renoncer !!! Renoncer à un pouvoir (et au delà à mettre en vie des inconscients dans cette situation si bandante ou d’autres sont à notre merci)
Est-ce à dire alors qu’il faut renoncer à être payé pour ce boulot d’animateur , que cela n’a pas de sens ? (je viens enfin à la question posée par Fernand :
Bin non : pourquoi renoncer à ce métier de “saltimbanque”, renoncer à ce que d’autres nous donnent de l’argent pour jouer, rencontrer les autres, faire de se plaisir avec d’autres un métier en étant payé ? Est-ce que le salaire oblige à quelque subordination que ce soit ? A “devoir” quelque chose ?
Aucunement : on se retrouve à recevoir de l’argent pour le simple fait de vivre avec d’autres (qui plus est dans des temps de loisirs qui ne finissent jamais !!!
Ce sont deux choses qui n’ont rien à voir : je ferai la même chose sans être payé (moins souvent alors parce qu’il me faudrait gagner de l’argent en parallèle) le fait d’être rémunéré ici ne fait pas le positionnement social : il est juste quelque chose qui parfois me paraître incongru : et l’on me paie en plus ! Juste pour être ! (on ne va à l’animation qu’avec ce que l’on est !!!) On me paie à juste être !!!!!!!!!!!!!
On est pas là dans une situation aliénante du travail : il n’y a rien “au dessus de moi” : il n’y a rien qui puisse m’être imposé : je me fous de toute idée de projet d’une entité-structure créatrice de cette situation, de tout ce qui pourrait être “hiérarchie” : alors certes je ne dis pas exactement cela à l’embauche : mais après il est trop tard : une fois “dans la place”, il n’y a plus rien d’autre qui importe.
Certes c’est excessivement difficilissim à vivre pour lesa utres autour (hors “public) mais c'”est comme ça : cette logique du rapport aux autres qui fait ma vie, et qui logiquement fait mon rapport aux autres dans l’animation est telle : par exemple, je finis dans le claé où je suis en ce moment parce que j’ai pitié de ma directrice. C’est quelqu’un de bien, intelligent. Et je lui ai rendu le travail très très difficile (déplaisant) ces derniers mois : comment “gérer” quelqu’un à qui l’on peut dire quelque chose en réunion et qui n’en tient absolument pas compte “in vivo” ? Quelque soit le nombre de fois où cela est rappelé ? vis à vis du reste de l’équipe, du fait de n’avoir aucune prise… parce qu’elle est dans une autre logique (qui est l’utra norme)
Je sais que cela était très dure pour elle. Mais j’avais quelque chose à finir… c’est le cas maintenant. Et j’irai voir ailleurs. La dernièe fois, il m’a fallut 1 jour pour trouver un nouveau lieu de jeu… rien que sur Toulouse, je pourrais faire ad eternam des claé, même en changeant 2 fois de lieux chaque année…
(cette “logique ne s’arrêtant pas à l’aliénation “travail” : famille, couple, etc… etc… toutes ces aliéniations que tant d’individus s’imposent toute une vie… )
Et vis à vis du “public” ?
Mais il ne s’agit plus alors de public (et chaque enfants participants à mes animations pourraient logiquement demandé à être payés lui aussi !!!)
On est payé pour jouer !! Tant bien mieux si des andouilles nous paient !!! C’est leur problème : face à ces enfants, c’est à l’individu qu”ils vont avoir affaire. Et non au salarié qu aurait des comptes à rendre.
Le jour où je serai grincheux, et bien je serai grincheux. C’est tout. Imparfait. De la même façon que j’accepte les personnes en face (les enfants) tels qu’ils sont au fil des jours.
Je relèverai encore ceci :
Psychologiquement, la condition favorable est un renoncement à penser et vouloir pour les autres, à s’identifier à eux et à attendre d’eux son salut ou sa perte, une certaine acceptation de la séparation, de la solitude et de l’échec. Cela suppose, au plan interne, la reconnaissance du caractère problématique et conflictuel de ses pulsions et désirs, le désir réel de se confronter à ces contradictions, de s’ouvrir à elles et non de les enfermer dans une formule. Cela suppose une relative dissolution des structures inconscientes d’identification à autrui, qui aboutit, dans les rapports à autrui, à dissoudre partiellement les rapports collants fondés sur les identifications et les projections mutuelles, à être plus disponible à l’imprévu.
Ici, no comment. Le texte se suffit à lui-même (ou alors le développement serait bien trop long ; je noterais juste le décalage entre ce que sont très majoritairemet ces animateurs d’aujourd’hui, petits garçons et petites filles paumés, encore scolarisés même si ils ont quitté l’école depuis des années, démunis non seulement dans leur travail mais dans leur propre vie surtout, et (le décalage !) les capacité de retour sur soi qu’implique une telle nécessité.
Encore une phrase qui aurait pu être écrite en parlant de l’animation sociocul :
Il s’agit donc de s’ouvrir au conflit et au projet, en soi-même et aussi chez les autres et dans les rapports avec eux. Les participants cessent d’être des ennemis qu’il faut vaincre ou des objets qu’il faut éduquer et normaliser, suivant son projet éducatif
particulier
où l’enfant est réellement pensé comme l’ennemi.
—en cours de rédaction —