Déconstruction de la notion de “Projet”

  • Ce sujet contient 510 réponses, 35 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Simon, le il y a 9 années et 3 mois.
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  • #54478
    moilapa
      @moilapa

      Donc : celui qui anime au kayak (bénévolement) est le même qui encadre en claé (salarié)
      Y compris du point de vue des “autres” : tout ce que l’on fait, tout ce que l’on vit participe à celui que l’on est, celui que l’on “offre” aux autres notamment dans ces temps d’animation. On ne va à l’animation qu’avec celui que l’on est : pas “l’animateur diplômé et sachant”, mais un individu parmi d’autres, pas en se cachant derrière des outils, des projets ou des directives venues de dieu sait où.

      De la même façon quand je suis animateur en camping : dans ces animations familiales, je peux partir et laisser le groupe vivre ce temps de rencontre. Où ceux qui arrivent au fur et à mesure ne savent pas qui est “l’animateur” dans ce “village reconstitué”. L’animateur n’est pas le point central, celui autour de qui tout tourne. Il est un parmi les autres.
      Ces familles sont en vacances : ce sont leurs vacances : l’animateur peut-être le “déclanchant” par exemple en début de séjour, en créant la rencontre, en permettant que des inconnus se retrouvent autour d’une table pour aider leur petitot respectif à construire le doudou du programme. Mais ce qu’il va se passer après, n’appartient plus à l’animateur. Il n’y a plus sa place : ces familles vont se retrouver fortuitement en soirée, échanger quelques mots, puis finallement se donner rendez-vous à la plage, puis manger ensemble, etc… Le travail de l’animateur s’arrête là.

      D’accord sur cette idée du manifeste sur cette séparation boulot-vie privée : dans ces métiers de l’Autre, ces métiers de rencontre, cela est beaucoup beaucoup plus flou : il faut aller à l’animation avec celui que l’on est : et non, encore une fois, en se cachant derrière des projets, des commandes institutionnelles, des projets écrits…
      Et ces temps participent de celui que l’on devient.
      Où commence le boulot ? Où s’arrête le privé ? Ce n’est pas un robot qui agit, partage : c’est une personne avec sa façon d’être de penser, de réagir. Ses faiblesses…
      L’enfant ne peut être juste un client, celui qu’il “faudrait aimer” : on est plus là pour partager du temps, des rencontres, que d’animer d’ailleurs : là est le coeur de notre métier : peu importe que tel jeune animateur ne soit pas en mesure de proposer de l’animation, produire de “l’animation” : ce qui compte, c’est ce qu’il va partager avec ces mômes, par exemple dans cette récréation au milieu de cette école. Ce qu’il va apporter aux enfants, ce qu’il va en recevoir. Ce qui va participer à celui qu’il est.

      Si dépendance il doit y avoir, c’est celle qu’il peut y avoir entre personnes qui se côtoient, partage des temps. Et non celle lier à un travail : l’animateur-ouvrier vis à vis des enfants à encadrer.
      C’est ce que l’on pourrait appeler de l’attachement, tout simplement des “rapports humains”. Voilà qu’elle peut être la “dépendance”. Et non telle que décrit dans le manifeste (mais qui bien la réalité de cette animation socio-cul qui se voudrait pro, efficace, mais qui ne fait que s’éloigner des enfants, de ce que sont les rapports humains.

      Cet animateur ne peut être un robot, un ouvrier à la chaîne à qui l’on ne demande pas d’avoir des états d’âmes : bien entendu que l’on va s’attacher plus à tel enfant (personne), que l’on va ne pas apprécier telle chose (parce que l’on a un vécu, une éducation, une culture (ou un caractère de merde) c’est ce que l’on est : et celui que l’on amène à l’animation. On a rien à taire, à essayer de cacher pour être “plus pro” : l’animation c’est juste de la rencontre, entre individus. Et ce sont ces rencontres la richesse (et non toutes les conneries déjà cités : la logique de projet en tête, façon méthodologie de projet : il n’y a pas besoin de méthodologie de projet pour avoir des projets !!! il suffit de vivre, de partager, de rêver.

      Il faut aller à l’animation sans rien d’autre que celui que l’on est : sans rien attendre des enfants (et donc renoncer à ce pouvoir si jouissif, notamment sur des êtres à notre merci)
      Tout ce que l’on peut lire, toutes les réflexions que l’on peut avoir, les échanges, les savoirs-faire accumulés… tout cela n’a de sens que pour celui que l’on devient. Et non comme des outils que l’on va mettre entre les “clients” et soi.

      Sur un claé par exemple, le pricnipal soucis de l’animateur, c’est de protéger l’entre-enfant : ce temps où les enfants jouent entre eux, sans adulte. Il faut mettre en place des logiques, des organisations, des pensées qui aident ces enfants à accéder à cette autonomie : leur apporter cette idée que cette dépendance à l’adulte n’est pas une nécessité de chaque instant : qu’ils peuvent très bien s’organiser, créer, inventer, créer les “lois” qui structurent la vie du groupe.

      Ce temps avec les enfants est avant tout un échange : combien d’équipes d’animation disent cela… et combien peuvent réellement le mettre en vie ?

      Pour que l’animateur puisse enfin arriver “libéré” dans ce temps d’animation, il doit se débarasser de toutes scories : cette idée de hiérarchie, cette idée de devoir rendre des comptes aux fianciers. Ce métier d’animation le permet : parce que déjà dans ce milieu on va très rarement au licenciement (pour plusieurs raisons) et que la précarité du métier permet d’aller d’une structure à une autre très rapidement. Et qu’il n’y a aucune mémoire dans ce “milieu” : de combien de claé je suis parti en étant aller loin dans la violence vis à vis de “supérieurs hiérarchiques”, tout en me refaissant réembaucher dans la même fédé quelque temps plus tard (parce qu’il n’y a pas de mémoire, que le turn-over notamment des direxcteurs est incessant, que la gestion inhumaine du personnel fait que l’on est un inconnu quoi qui se passe…
      C’est une force que cette précarité. Il n’y a rien à perdre. Et de toute façon, comme déjà dit, quelque soit mon insistance à ne tenir compte d’aucune “règle” de ces structures, je n’en ai jamais été foutu à la porte.

      En animation, celui qui a le pouvoir, c’est l’animateur : c’est un risque parce que dans le face à face avec les enfants, tout est possible : il n’y a réellement aucune barrière. Mais à qui structuré une pensée, une façon d’envisager ce métier, il a tout en main pour agir.
      Et agir ici, c’est souvent ne rien faire. Rien faire que d’induire, sans rien guider (téléguider) , de partager des temps et de vivre ces temps avec les valeurs auxquelles on tient ; c’est tout (puisque l’on ne va à l’animation qu’avec celui que l’on est)

      Aucun autre métier de l’autre ne peut se le permettre : un docteur doit soigner, un éducateur doit guider, un coach doit arriver à… Un animateur n’a rien à produire, il n’a rien à attendre de l’enfant, de même qu’il n’a rien à rendre compte à ceux qui le paient : il faut tout un village pour éduquer un enfant : l’enfant n’appartient à personne : surtout pas à ceux qui pense l’enfant comme un être en devenir, surtout pas ceux qui paient l’animateur pour “s’occuper des enfants. Ils n’ont pas leur mot à dire ici, dans ces rencontres. Et d’ailleurs ils ne sont pas sur le terrain, dans cette rélaité de la rencontre, du face à face.

      Tous les outils devient alors caduquent si ce n’est pas l’animateur lui-même qui en ressent le besoin : comme d’écrire son animation pour être sûr de ne rien oublier (mais même oublier qu’il faut du papier pour faire des avions en papier n’est pas un problème : ce qui importe c’est cette expérience partagé : la fois suivante, le groupe pensera à prendre du papier pour l’atelier)
      Pourquoi par exemple vouloir évaluer un temps d’animation ?
      Où le besoin vient d’un (des particpant (s) animateur ou enfants, ou cela n’a pas d’intérêt.
      A t-on besoin de faire une évaluation écrite d’une sortie au bistro avec des potes ? Pour vivre ?
      Il ne s’agit que de ça : on a pas à rentabiliser du temps, produire.
      Si le temps partagé ne convenait pas à un des partcipants, et bien (puisqu’on a créé une situation sereine où chacun peut dire) et bien on écoute et la fois suivante (ou durant) on tiendra compte de cette remarque.

      Je suis toujours étonné que des animateurs institutionnalisent des temps pour savoir ce que les enfants souhaitent (notamment s’aissant d’animation, sans que bien suvent d’ailleurs ces animateurs soient enusite de faire vivres ces envies d’enfants ! De traduire en animation ces rêveries) : c’est déjà un échec !!
      Si ‘lon vit réellement avec (auprès) de ces enfants, on sait de quoi ils ont envie s’agissant d’animation : puisque l’on construit avec eux ces temps ! Tout le temps !

      Alors évidemment, si ces animations sont les merdes faites un peu partout sur les accueils de France, où une équipe de bourriquot se réunie pour remplir un planning sur un thème choisit par eux, sans que l’enfant soit présent, ait son mot à dire… évidemment que l’on en arivera à questionner les enfants, puisqu’alors ceci “ne veulent rien faire (en language animateur ça veut dire que les enfants n’ont pas voulu des nouilleries proposés par ces connards d’animateurs et se sont amusés entre eux)
      Mais si pour la semaine suivante on refait une réunion entre adultes pour dire ce que seront ces animations… comment bosser ainsi ????

      Dans ces collectivités, quelle place pour l’individu ?
      Je garde cette exemple du claé et cette équipe d’animation qui fait un sondage pour demander quelles animations ils voudraient voir mises en place (puisque c’est celui que j’ai sous la main en ce moment)

      Deuxième étape : les animateurs ont donc fait un tableau à partir de ces demandes et ont demandé aux enfants de mettre une barre pour les activités qu’ils les tentaient.
      Et de dire : les activités qui auront le plus de barres “gagneront”… Ah bon ? Et si il n’y a que trois gamins qui voulaient faire de la couture on abandonne ? Au nom de la collectivité ?????
      Et si au lieu de ça on pensait par exemple que ces enfants pourraient très bien eux-mêmes gérer bon nombre de ces demandes ? qu’il suffisait de mettre à la disposition ciseaux, cartons, papier, colle, ballons… Que l’adulte soit alors une ressource possible… et non celui qui crée, gère, dirige… devient irremplaçable !
      C’est en ça que les Projets Pédagogiques ne veulent aboslument rien dire : ils sont vides de sens : ce sont juste des mots alignés par des teubés sans recul : combien d’abrutis vont alignés des “autonomies” et autres gros mots sans jamais mettre en place quoi que ce soit qui ait du sens ??? Vous vous reconnaissez ? Vous avez bien raison : parce que l’animation sociocul, de ce que j’en ai vu, ce n’est que ça : du vide, de la branlette.

      Est-ce que tout alors doit venir de l’enfant ?
      Bien entendu que non : si l’on est une personne, parmi les autres, alors nous aussi on peut avoir des envies, des passions, quelque chose que l’on veut construire, partager… et même : cette revanche sur l’enfant que l’on a été qui n’a jamais eu de cabane dans les arbres : et alors !!!!! encore une fois : un animateur est-il un robot ? Ou quelqu’un qui pense, ressent ?
      Le problème n’est pas là : si les enfants ont réellement leur mot à dire, peuvent refuser l’adulte… si le projet ne les intéressent pas, ils n’iront pas. Ou viendront au début par curiosité, puis partiront parce que l’organisation de la structure a tout bêtement pris en compte cela ! C’est aussi con que ça !!!

      Mais ce système débile qu’est l’animation sociocul a en partie mis en place pour protéger les animateurs de cela : protéger les aimateurs du libre-arbitre des enfants : justement parce que ces connards d’animateurs ne sont pas fichus de mettre en place ce que pourraient attendre les enfants !!!! Et bien évidemment que dans ce système productiviste il faut obliger les enfants !!!! Sinon il n’y a personne pour participer à votre merde amoureusement mise en place, le grand jeu où les meilleurs copans du monde sont séparés pour se fritter sous le regard de jouissance des adultes : c’est ça l’animation.

      Voilà encore en quoi le manifeste est intéressant dans cette idée de “déprofessionalisation” :
      Cette conception conduit, au moins à titre d’utopie directrice,
      à une déprofessionnalisation radicale du travail d’animation.
      Elle conduit à dissoudre la profession d’animateur au profit
      d’une fonction d’animation, qui peut être remplie par chacun.

      Non seulement ce n’est pas compliqué, mais dans cette logique cela devient plus simple au fil des années. Même si il faut lutter au quotidien contre les logiques amenées par les collègues : tu voulais du brillant pour ton avion ? Bin, tu vas le chercher dans l’armoire : ce n’est pas moi qui vais te le mettre entre les mains.
      – Oui, mais on a pas droit de se servir tout seul dans…
      – Avec moi tu as le droit. Ca te va comme réponse ?
      – Oui.
      – Bon, bin, au boulot.

      Bien entendu que ce sont là des conceptions que l’on amène dans son travail. Des idéologies politiques. Une vision de l’enfance. Et donc de l’autre. Mais nul besoin de théoriser, d’écrire un projet : c’est juste du vivre ensemble.

      Certaibs projets eux-mêmes ont déjà “tout” en eux : comme la construction d’une cabane (sous réserve que l’animateur ait juste un ou deux neurones de plus que la moyenne animatesque : soit 4 ou 5) : qui construit la cabane : les enfants autour de l’adulte ? Où le groupe ?
      Bien entendu qu’il va falloir “lancer” certaines logiques (là encore parce que l’on lutte contre donc logiques) mais cela se fera petit à petit. Pour peu que l’on en laisse la possibilité aux enfants.

      Et là, le “petit” soucis, c’est que ces logiques ne doivent pas être des gadgets réservés au “travail” : ces logiques construites peu à peu sont celles qui font notre vie (puisque l’on ne va à l’animation qu’avec celui que l’on est !!!)
      Et non par exemple comme ça se fait dans le sociocul quand un demeuré d’animation pond un beau projet “développement durable” en construisant un défilé de mode à partir de sacs poubelles neufs qui ne demandaient rien que de servir de sac poubelles… et qui partiront à la poubelle dans un autre sac plastique à la fin du défilé…

      Ou autre exemple d’un autre demeuré qui tique sur le fait qu’un collègue est proposé un atelier construction de téléphones portables, en aillant lui-même un téléphone portable dans la poche et un t-shirt avec une marque à la mode ! Sans être capable de développer une réflexion construite sur cette idée de consommation, autre que les enfants n’y ont pas droit mais faites ce que je dis et pas ce que je fais…..

      Je passe sur la partie “sécurisation” du texte en question, car cela me semble être un “faux problème” : cette sécurisation existera dans un groupe serein, où l’enfant se sait sécurisé : ne prenons pas l’enfant pour un demeuré (lui) : il est dans différentes étapes structurantes où les règles rassurent… mais il sait aussi parfaitement vivre en déconstruisant ses règles, en les piétinant allègrement. Ne prenons pas les enfants pour des cons : ils se construisent tout autant par ces règles, que par leur transgression.

      — en cours de rédaction —

      #54492
      moilapa
        @moilapa

        J’y reviendrai plus tard : temps imparti pour poster dépassé (système de merde)
        Désolé pour l’orthographe et la construction bancale du propos.

        #54501
        moilapa
          @moilapa

          (de retour dans le post après un mois sans internet…)

          A propos des “techniques paradoxales” : (dans le dossier “quand la classe est difficile” des cahiers pédagogiques de décembre 2012,
          sortes de “cahiers du cinéma” pour le monde de “l’instruction publique”)

          ”Les techniques paradoxales ont pour objectif d’exercer une influence sur des personnes ou des groupes
          qui résistent à l’influence. Quand une classe rebelle se montre imperméable à l’appel à la raison
          ou se braque face aux injonctions contraignantes, l’enseignant risque de s’épuiser à gérer un rapport de
          force stérile. Il peut alors, pour déjouer les résistances, renoncer aux pressions persuasives
          explicites et directes pour préférer les stratégies indirectes, par exemple la démarche approbative
          qui s’apparente à une sorte d’aîkido mental.”

          En gros, il s’agit de casser chez l’ennemi la naissance d’une cohésion, l’idée que l’on puisse être solidaire (par exemple face à des violences, à l’idée d’absence de légitimité d’une autorité) quand la violence pure ne fonctionne plus, se retourne contre celui qui a mis en place ce système de violence (humiliation permanante, compétition exacerbée entre les enfants, y compris entre les copains, soumission permanante… bref, ce qu’est une classe), ce maître tout puissant qui a une vie devant lui pour exprimer en toute liberté tous ses fantasmes et inconscients, face à un troupeau d’élève totalement démuni…

          Suivent dans le dossier différents exemples concrets de manipulation, une sorte de glossaire de
          stratégies de manipulation. Comment casser la solidarité dans le groupe ennemi, chercher la faille, qui pourrait tout aussi bien être un manuel patronal pour casser des grèves ou briser la révolte d’une prison.
          Parce que l’Ecole ne peut être remise en cause ! Parce que ces enfants sont là pour obéir, accepter les “injonctions contraigantes” (visiblement dans le jargon profs ça veut dire les violences)
          Et pour épauler ces maîtres face à cette situation déstabilisante : ainsi ces petits êtres fragiles que l’on pensait pouvoir maîtriser pleinement, en faire ce que bon nous semble, seraient capables de s’organisier, de penser en groupe, de s’épauler, se révolter face à ce système malmenant, ou de juste construire un esprit critique (sans doute là le réel et unique danger !!!)

          L’individu doit ressortir broyé de l’école, prêt à l’emploi, productif, être plus appartenant à la société, producteur-consommateur, qu’individu pensant et capable de ressentir, de seulement douter…

          En fait, l’enfant n’existe pas puisqu’il est pensé comme un être en devenir : c’est donc qu’il n’a pas d’existence au présent, maintenant, là. Ce qui a permis durant des siècles de faire de l’enfant un rien. A qui l’on pouvait tout faire.
          (je reviendrai sur “Repenser l’enfance ? sous la direction d’Alain Kerlan, qui pose excellement le noeud de cet enfant porteur de droit, citoyen, et de l’adulte éducateur perdu aujourd’hui : comment éduquer (et donc contraindre) un être porteur de droit ? Comment penser cet enfant qui serait notre “égal” ???? Commet Justifier ???)

          Voilà ce qui me semble être un bon exemple des logiques en guerre dans cette idée d’éducation de l’enfant,
          Et contre lesquelles en tant qu’animateur (et plus particulièrement l’animateur claé) on se doit de lutter : en mettant au contraire en avant la solidarité entre enfants et non la compétition (qui par contre peut se retourner contre l’adulte), en accompagnant ces prises de décission du groupe enfants, en l’aidant à s’organiser, à être plus fort face à l’adulte (en lui apprenant peu à peu non seulement à désacraliser l’adulte mais à s’en passer comme maître, comme chef, comme nécessité) , en démontant par exemple les stratégies que l’on va opposer à cette solidarité, à la prise de conscience.

          Si dans ces logiques destructives de l’individu tout est fait pour empêcher la prise de décission, empêcher
          la cohésion entre les individus, notre travail est alors à l’exact inverse : y compris en se servant de son statut
          à soi d’adulte pour créer ce groupe enfants “contre”.
          Et dans ce cas, l’Ecole est notre ennemi.

          Il ne faut pas ressentir comme une menace la remise en cause (certes douloureuse pour l’égo) d’un groupe d’enfants qui vient de se solidariser contre une violence ou une aberration des adultes, mais comme un bien rare à protéger, à nourrir. Quit à rentrer dans le lard des autres adultes, à user de violence. A rendre particulièrement pénible pour ces adultes le fait d’aller chaque jour au boulot… Faire en sorte que toutes ces organisations et pensées confortables pour l’adultes (et violences pour l’enfants) ne deviennent plus des logique innébranlables. Il faut que, dans ces strucutres où l’individu enfant n’est rien, ces équipes d’animations aillent la boule au ventre au travail. Que chaque réunion de travail deviennent un moment redouté.

          Sur le lien sur Alinsky : il y a un risque avec la façon dont il est présenté…

          Je pense que l’on peut passer les 70 premières pages qui recituent le contexte des combats menés, dans un quartier “chaud” d’une amérique
          post-macarthiste, à Chicago plus précisemment.

          On peut déjà y voir les limites de ces actions qui, si elles sont bien concrètes et avec des résultats tout de suite “palpables”pour ceux qui vivent ces situations, on est quand même dans de l’immédiat sur une zone très centrée.
          Il n’en ressort pas, dans cette “mise en bouche” en tout cas, de réflexion internationale ni même nationale. On résout au jour le jour des problèmes (certes bien réelles et violents) de ce “tous les jours”.
          Sans remettre en cause un système et participer à son écroulement.
          Et l’on pourrait se demander si ces actions qui participent au mieux être des plus malmenés ne participent pas justement à consolider un système. Comme du social qui oublierait le politique. Et du politique qui oublierait avant tout la nécessité de violence.
          Car ce mode de pensée manque singulièrement de violence… On semble partir d’une logique que cette société nous doit un confort minimum, que tous auraient droit dans cette société imparfaite et inhumaine à ce confort minimum, ce qui suffirait alors à taire les colères et les haines…Quand il faudrait au minimum attendre l’effondrement de ce tout (certes, la violence est dans ce que ces groupes efficaces de pression remettait en cause la sitution de confort des propriétaires d’immeubles et autres “élus”, mais toujours avec cette idée de recherche de confort pour le plus grand nombre dans une société donnée)

          Comme les “révolutionnaires d’aujourd’hui” qui parlent de révolution (mais pensent leur confort personnel) sans violence !!!
          Or pas de changement réel sans violence, sans assassinats de masse pourraient penser certains (mais ici s’arrête les “droits” de chacun en “démocratie”)

          De plus, le contexte de cette époque est très marqué dans ces actions : or aujourd’hui, ce qui me semble être le principal problème, c’est que nous sommes dans ce que j’appelerais des “hyper-démocraties” , qui n’ont plus que l’idéologie de démocratie (notamment par rapport à d’autres logiques qui elles, évidemment,non rien de démocratique !) , une idée purement abstraite, vidée de tout le reste, et principalement de la question humaine, de la question de l’individu.
          Dans cette société, quand l’individu se révolte, ce n’est plus pour espérer détruire et reconstruire, mais c’est en espérant trouver une place dans cette société inhumaine, un confort minimum auquel il estime avoir droit, comme ces couillons de banlieux quand ils brûlent des voitures dans des émeutes sans intérêt… quel symbole brûlent-ils ici ? Celui du pouvoir qui les opprime ???? Ou cette
          idée qu’ils préssentent inaccessible de “je consomme donc je suis” via la symoblique voiture à acheter et consommer ? Pourquoi ne brûlent-ils pas par exemple l’assemblée nationale, ce qui serait là fort logique ? Dans cette dénonciation de pseudo démocratie…
          Il ne s’agit pas de conscience politique, de révolte, bien évidemment, mais de frustration. Juste de la frustration. Et de désir d’accéder à ce “droit inalliénable à la consommation”

          Voilà ce que l’on pourrait se dire si l’on se contentait des 70 premières pages…

          Mais même quand on arrive “dans le vif du sujet”, on peut être dés les premières lignes rebuté, par exemple à des références d’Alisnky à ces “ancêtres fondateurs de l’Amérique”, que l’on peut voir de partout ailleurs comme des génocidaires avant tout…
          Et se dire que l’on ne peut qu’être extérieur à ces écrits…

          Sinon, s’agissant d’Illich :

          ”La sagesse insitutionnelle nous dit que les enfants ont besoin de l’école. Elle nous affirme qu’ils s’y instruisent. Mais cette sagesse, d’où la tenons-nous,
          sinon des écoles ? Le simple sens commun se contente de remarquer que les enfants sont bien les seuls à pouvoir être éduqués à l’école.
          Nous mettons donc des êtres humains dans une catégorie à part : des enfants, et cette ségrégation nous permet de les faire se soumettre
          l’autorité d’un maître.”

          Qu’en est-il alors de cette (foutaise) déclaration des droits de l’enfant ?
          Dans un exemple tout simple : si un adulte enfrein une loi et doit répondre de cela, il pourra être pui mais il aura au moins le droit
          à une défense, via un avocat… Et l’enfant accusé d’avoir enfrein une loi dans une école, un accueil enfant ? A quelle défense a t-il droit ?
          Où sont ces soit disant droits ici ???? Qui protège l’enfant livré à une équipe d’animateurs ou pire livré à un adulte tout-puissant
          dans la classe ?

          ”L’école est une insitution fondée sur l’axiome que l’éducation est le résultat d’un enseignement. La sagesse, que nous tenons de l’insitution,
          continue à faire sienne ce précepte – en dépit des preuves accablantes du contraire.
          Où avons-nous donc appris la plus grande part de ce nous savons ? En dehors de l’école.”

          ”C’est sorti de l’école, ou en dehors, que tout le monde apprend à vivre, apprend à parler, à penser, à aimer, à sentir, à jouer, à jurer,
          à se débrouiller, à travailler.”


          “Il est paradoxale de vouloir prétendre qu’une société libérale puisse se fonder sur le système scolaire que nous connaissons aujourd’hui.
          Dans les rapports maître-élève n’est respectée aucune des garanties de la liberté individuelle. Dans la mesure où l’enseignant réuni les focntions
          de juge, d’idéologue et de médecin des âmes, c’est le style de la société qui est perverti par la méthode de préparation à l’existence.”

          Dans tous ces regroupements d’enfants, l’adulte est un “djuge Dred” (sortes de papes au moyen-âge à la sauce science-fiction dans un “futur prôche”) : c’est lui qui enquête, juge de la gravité de la faute et administre
          la sentance de suite. Et tout cela sans possibilité de se défendre !!! Alors certes ces enfants ne sont pas brûlés vifs, ils sont juste selon
          l’humeur des adultes humiliés, mis à l’indexe de la société…

          Je rêverai d’un monde où les enfants soient armés, aient, eux seuls, le droit de porter par exemple une arme à feu, pour se défendre des adultes et les innombrables raisons enfouies qui font que l’on maltraite plus faible que soit, parce qu’il est plus faible…

          ”Sur ces enfants devenus, par la vertue de la définition, des élèves à plein temps, l’enseignant peut exercer une sorte de pouvoir que ne limitent pas les restrictions apportées par les règles constitutionnelles ou conventuelles, auxquelles sont soumis les gardiens
          d’autres enclaves sociales. Du fait que les élèves sot mineurs, les voilà écartés des garanties consenties aux adultes dans ces lieux d’asile moderne : établissement psychiatrique, monastère ou pénitencier.”

          (…) Dans le schéma traditionel, l’aliénation était une conséuqnece directe du travail considéré comme une activité salariée.
          L’homme était alors privé de la possibilité de créer et d’être re-créé. Maintenant les jeunes sont pré-aliénés par une école qui
          les tient à l’écart du monde, tandis qu’ils jouent à être à la la fois les producteurs et les consommateurs de leur propre savoir,
          défini comme une marchandise sur le marché de l’école. L’enseignement fait de l’aliénation la préparation à la vie, séparant ainsi
          l’éducation de la réalité et le travail de la créativité. “

          ”Certes l’école n’est pas la seule des institutions modernes qui se but pour but essentiel d’imposer à l’homme une vision particulière
          de la réalité. (…) Mais l’école rend l’esprit plus esclave.”

          “Ce n’est plus la garantie de qualité de l’instruction dont on fait une profession (…) elle recherche l’issue imprévisible des rencontres avec les êtres, dont chacun est seul responsable”.

          Peu importe ce qu’est ce “elle” tirée de son contexte, à la compréhension de cette idée. A notre niveau d’animateur, c’est l’idée par exemple d’abandonnée tous les outils, habitus, documents en tous genres accumulés, organisations… qui font que l’animateur-individu
          s’est éloigné de l’enfant-individu. Que cette complexification de ce qui ne devrait être qu’une rencontre : l’animation ce n’est que ça :
          celui que l’on est et que l’on propose aux autres quand on décide de rejoindre un groupe quel qu’il soit. Tout le reste est au mieux du superflu : tous vos enculages autour de l’idée de projets écrits, diplômes, formations, systèmes de fonctionnements…

          Cette “éducation populaire” n’a plus de sens dans ce qu’est devenue l’animation sociocul, pas seulement de part les logiques qui y sont avant commerciales, productives au niveau de ceux qui “gèrent” et “pensent” ce segment du monde du travail, mais surtout parce que les
          “petites mains” qui devraient y faire vivre cette idée d’éducation populaire n’ont plus aucune ressource, aucune référence, aucune connaissance de l’histoire, des enjeux politiques de ce milieu (jusqu’à ne pas être capable de répondre à la question : qu’est-ce que tu fous ici ? Qu’est-ce qu’un animateur ????)

          Quel animateur aujourd’hui a la conviction que les temps auxquels il participe ne sont pas des temps “hors l’école” (définis vis à visde l’école) mais ceux qui importent le plus dans la vie de ces enfants ? Quel animateur claé a conscience que le temps le plus important à l’école, où tout se joue, est celui de la récréation et non celui de la classe (temps de reproduction, d’alinéation, de renoncement) ?

          Aucun, parce que même le dernier des ex cancres, le plus humilié de ces ex enfants, parmi ces animateurs, voit encore dans l’école
          le Savoir et le salut.
          Et qu’ils seraient bien incapables par exemple de concevoir cette société déscolarisée, de remettre en cause quoi que ce soit.

          Aujourd’hui, un aimateur n’a absolument rien de dangereux. Il n’est que le pauvre con qu’on voit arriver sur le forum, apeuré de ne
          pas savoir comment répondre à la demande de son maître sur le thème de “l’Europe avec des 3-6ans, help-me please” !!

          S’agissant du lien “Manifeste de l’animation existentielle”:

          Il y a pas mal de choses intéressantes de mon point de vue.
          Par exemple l’accent mis sur ce pouvoir de l’animateur dans cet état de dépendance qu’est une situation d’animation pensée traditionnellement (parce que j’ai un point de vue très différent, qui répod à cette question de la “déprofessionalisation), où l’animateur est au centre du projet, “compétent” reconnu…
          Lui-même soumis (dépendant) de l’institution qui a mis en place l’acceuil. Faisant de “l’animateur d’ajourd’hui, non pas un citoyen capable de remettre en cause, dangereux, mais un subalterne obéissant et “passeurs” de dogmes et de normes.
          Comme si les enfants appartenaient à ces oeuvres organisatrices ! Ces assoc, les mairies à qui appartiennent les murs !!!!

          L’animateur n’a aucun compte à rendre aux institutions qui le paient, justement parce que les enfants n’appartiennent à personne.

          Je ferai un parallèle entre les difficultés que rencontraient ces animateurs dans ces rencontres franco-allemandes (de part notamment les différences de cultures, les façons d’envisager l’animation selon tel ou tel pays) avec l’animateur socio-culturel : lui aussi a tout autant de mal à réellement rentrer en contact avec son public : parce qu’entre lui et ces enfants, on a construit une “malle à outils” , tout un tas d’innutilités qui empêchent la rencontre (j’ai déjà à maintes fois développé sur le forum)

          J’aborderai la question différemment (bien que) que dans le texte en question (répondant ainsi à Fernand, post 357) :
          Qu’est-ce qui fait que l’on fait de l’animation ? (oui-oui; j’ai déjà mille fois dit cela ici) Réellement. Profondemment. En se questionnant sur ce fichu inconscient en jeu dans toute action d’animation (faisons-nous cadeau de l’absence d’un “pour le plaisir des enfants” et autres réflexions de débiles profonds)

          Après plus de 20 ans d’animation, j’en suis venu à ce constat : je (nous) fais de l’animation avant tout pour moi ( et tous ceux qui prétendraient le contraire, ne le feraient que parce qu’ils ne sont pas encore arrivés au “bout” de ce questionnement)

          Et c’est d’ailleurs la seule chose que l’on amène avec soi quand on “va à l’animation” : soi. Et rien d’autres (surtout pas ces certitudes, outils à la con et autres méthodologies de projets, “savoirs” buent sur telle formation “pro” (pro mon cul !) de l’animation.

          Ce qui n’empêche pas ensuite d’apporter à l’autre ! bien évidemment ! (et même au contraire, puisque débarassé de cette connerie de “don de soi”) : ”l’expérience paradoxale que la connaissance réelle de l’autre implique l’expérience d’être renvoyé à soi…”

          Evidemment que l’on est irrémédiablement impliqué dans ces temps d’animation, soi, avec les raisons inconscientes (sauf si long travail personnel sur soi) qui font que l’on est là, (au delà des avertissements bébètes façon Bafa “N’oubliez pas qu’on est pas le papa” et autres “l’enfant doit choisir l’animation et l’animateur” particulièrement débile)

          On va à l’animation avant tout pour soi : tous les discours façon mère Théréza des colos, “don de soi et autres conneries, ça ne sert au mieux qu’à justifier le système d’enculage de masse qu’est le CEE. Ou à quelques neuneux qui réussissent à se mentir à eux-mêmes, se faisant ainsi du bien, comme les mamans qui parlent avec la larme aux yeux de “‘l’instinct maternel” (fumisterie s’il en est) .

          L’exemple le plus “probant” que l’on a pas de compte à rendre aux institutions” qui nous paient : l’animation en claé.
          Dés 1972 et le décret qui donne naissance à cette idée de Claé, en tant qu’animateur on ne pouvait déjà qu^’être “en guerre” avec cette façon de penser l’enfance, le temps de récréation sur une école, la plus de l’entre-enfants primordial.
          Ce temps de récréation (qui existait bien avant les claés, vérité à rappeler sans cesse aux animateurs claé) est un temps de rupture. Une rupture qui permet à l’élève de redevenir enfant provisoirement, de reprendre “des forces” avant de supporter à nouveau l’état de classe (violence par excellence)
          Peut-on alors parler de “logiques” entre les deux équipes “pédagogiques” (celle des maîtres et celle des animateurs) quand tout devrait les opposer ? Quand en grande partie ce que l’aimateur claé devrait mettre en place s’agissant de penser le vivre ensemble s’oppose totalement à la classe (triage des individus, apprentissage de la soumission, de la compétition à outrance où l’au
          tre n’est qu’individu à battre (abattre), humiliations en tous genre … je vais pas refaire le post mille fois déjà écrit, juste en rajoutant cette fois un parallèle entre cette situation de la classe et les émissions de télé réalité)

          Encore faut-il que cet animateur sur le temps de loisirs des enfants (il n’est que l’invité des enfants sur Leur récréation) ait abandonné l’idée d’éduquer sur ce temps de loisirs. Ai abandonné l’idée d’attendre quelque chose de l’enfant. Dans ce temps qui a été créé pour permettre à l’enfant de ressuporter l’état d’éducation !!!!
          En répondant facilement à cet autre noeud : un temps de loisirs doit-il être éducatif ?

          Il peut l’être (par accident) mais il n’a pas à devoir l’être !!!!!!
          L’animateur ne doit pas penser “éducatif” !! Mais loisirs !
          Rien n’empêche qu’alors des apprentissages surviennent (la majorité de ce que l’on sait, on le sait hors d’une situation éducatf, hors de l’école) mais ce n’est pas notre but ! Ce n’est pas notre travail !!!
          Tout simplement parce que sinon il ne s’agit juste plus de loisirs !!!! On est dans un autre domaine. Et ces “centres de loisirs, ces colos et autres claé, ne sot bien souvent absolument pas des temps de loisirs.
          De la même façon que le jeu est autotélique, le loisir n’a pas à produire autre chose que du plaisir, du bien être, un moyen de soufler, de se défouler…

          Sur le “manifeste de l’animation existentielle” :
          et ce que dit Fernand :
          mais ton activité salariée implique (de facto) une relation avec les enfants qu’une activité “volontaire” n’impliquerait pas,

          Absolument pas ! Et d’ailleurs quand j’encadre sur mon club de kayak (bénévolement) ou en claé (rémunéré)

          -en cours de rédaction —

          #54907
          Ady
            @ady

            Bah je crois que je confonds souvent Éducation Populaire et Éducation non-formelle :p Même si le premier est plus large que le second.

            #54945
            crevette76
            Administrateur
              @crevette76

              Lapsady a écrit :
              Je dirai oui à première vue -évidemment. Mais je sais pas lire l’anglais…

              cadeau… un peu empoisonné (à moins que tu aies envie de te marrer), encore plus pour ce genre de sites que pour d’autres plus “terre à terre” ou ça peut déjà être fendart… 🙄

              #54948
              Ady
                @ady

                Leurs objectifs sont souvent inconscients, comme leurs apprentissages, mais peu importe, je vois pas l’intérêt de faire formuler des objectifs aux mômes, ni même à l’adulte qui s’en occupe sur les temps de loisirs.

                Peut-on imaginer la conception d’espaces de loisir (au sens plein) en sachant qu’il y aura des apprentissages de manière aléatoire et incertaine ? Un peu comme les “éducateurs informels” en Angleterre ?

                http://www.infed.org/index.htm (déjà cité, il me semble)

                Je dirai oui à première vue -évidemment. Mais je sais pas lire l’anglais…

                #55001
                Shaaa
                  @shaaa

                  Certes. D’accord sur le fond seulement, je ferai attention à quelques formulations. 😀

                  Les enfants ont-ils des objectifs ou cela relève plutôt d’envies et de désirs ? Autrement dit, est-ce que les “projets d’enfants” existent-ils (au sens méthodologique) ?

                  Par ailleurs, ce n’est pas parce qu’il n’y a pas d’objectifs, d’intentions d’éduquer, de faire travailler qu’il n’y a pas des apprentissages fortuits, incidents… Peut-on imaginer la conception d’espaces de loisir (au sens plein) en sachant qu’il y aura des apprentissages de manière aléatoire et incertaine ? Un peu comme les “éducateurs informels” en Angleterre ?

                  http://www.infed.org/index.htm (déjà cité, il me semble)

                  #55006
                  Ady
                    @ady

                    En m’inspirant très nettement de Moilapa, Solleana (comme d’hab) de moi ( 😛 ) et d’autres, voilà ce que j’en dis :

                    “Le jeu est le travail de l’enfant” ??!!
                    (parce que finalement, l’idée de projet socio-cul, c’est une démarche productiviste, et donc de travail…)

                    Le travail est une contrainte, le jeu est un plaisir libre.
                    Le jeu, ça peut-être l’activité de l’enfant, mais on ne peut pas relier le jeu au travail.
                    A moins de faire de l’ “école ludique”, parce que là oui, l’école est le travail de l’enfant. Or, un jeu organisé et choisit par l’adulte, ce n’est pas un vrai jeu, ce n’est qu’une forme ludique ! Énorme nuance ! Et nous -anim-, on agit sur les temps de Loisirs ou sur les temps de Travail de l’enfant ?

                    Choisir entre jeu.A, jeu.B et jeu.C sans pouvoir créer sa propre idée D, ce n’est pas la liberté de choisir ! C’est un leurre (-Tu veux Coca ou Pepsi ? -Je veux du Saucisson. -Non, c’est coca ou pepsi, tu devrai déjà être content d’avoir le choix! …)
                    Nous ne devrions jamais oublier que la première condition des loisirs, c’est de pouvoir choisir, y comprit le choix de “ne rien faire”, y comprit le choix de changer d’envie en cours de route pour faire autre chose.

                    L’acharnement adulte à vouloir mettre de l’éducatif partout pour que les mômes ne s’ennuient jamais et apprennent tout le temps ce que l’adulte aimerait pour eux -l’éducativisme- est une profonde dérive. Il serait temps d’admettre enfin que l’enfant est une personne là maintenant -un individu à part entière- et surtout pas un être en devenir.

                    Imaginez-vous qu’un blaireau vienne vous dire ce que vous devez faire pendant vos loisirs… Comment réagisseriez-vous ?

                    Emmerdons “l’école des loisirs” et “l’école ludique”, c’est une illusion pour faire travailler les mômes à leur insu.
                    Je ne cesserai de le rappeler :

                    « “Dans ces temps où ils ne font « rien », les jeunes improvisent des jeux, lisent, ou encore écoutent de la musique, la difficulté pour les animateurs étantde laisser faire, d’éviter toute récupération éducative. En effet, « si l’on s’accorde à dire que le jeu éduque, la condition pour qu’il le fasse vraiment, c’est que l’on se garde de l’organiser, de le vouloir, de l’exploiter, de l’éduquer », sinon la « colo » reste prisonnière de la forme scolaire.” »

                    Notre métier est UN MÉTIER DE RELATIONS avant tout,
                    et les activités ne sont qu’un outil pour créer des temps de relations.

                    Les enfants ont BESOIN de vivre LEURS propres expériences pour grandir au mieux.

                    L’adulte ne doit pas faire le guide qui choisit la direction à prendre.
                    L’adulte ne doit pas faire le surveillant de prison qui regarde niaisement.
                    L’adulte doit ÊTRE un accompagnateur, pour marcher à côté des enfants qui choisiront eux-mêmes leurs directions en s’inspirant de l’adulte comme bon leur semble.

                    IL NE FAUT RIEN ATTENDRE DES ENFANTS DANS LEURS LOISIRS.
                    A EUX DE CRÉER LEURS PROPRES OBJECTIFS.
                    A NOUS DE LES ACCOMPAGNER DANS LEURS OBJECTIFS.
                    Attendre quelque chose des enfants, qu’ils apprennent de nouveaux savoirs et de nouvelles compétences, c’est du domaine de l’École, pas des Loisirs.

                    On est ANiM ou on est PROF bordel ??

                    Il faut continuer sans relache à opposer travail et loisirs.

                    #55947
                    fernand76
                      @fernand76

                      Bonsoir moilapa,

                      Évidemment Alinski, Illich et Freire…
                      mais si :
                      “Je serais curieux de lire en quoi le salaire changerait la donne dans mon approche.”
                      alors oubli le préambule et l’introduction,
                      prends le temps de lire ce manifeste (une fois ta soirée passée..), surtout la partie sur la “déprofessionnalisation du travail d’animation”, afin que l’on puisse continuer ce débat ;

                      bien à vous

                      fernand 76

                      #55950
                      moilapa
                        @moilapa

                        Déjà mille mercis pour ce lien. Eminemment intéressant dans ce qu’il propose (pour moi de nouveau) s’agissant de cette idée d’animation (pour ceux qui seraient rebutés par le côté “franco-germanique”, cela “parle” bien au delà de ces rencontres internationales, cela parle de “notre” animation d’ici)

                        Passés les 20 premières pages de préambules (sur lesquelles il y aurait déjà beaucoup à dire) dés la première ligne du manifeste je suis en total désaccord. Sur cette idée de projet en toute activité d’animation.

                        Mais je suis avant tout un praticien (quand il y a ici de réels chercheurs et cela sera très certainement intéressant d’échanger quand chacun aura pris le temps de parcourir ce manifeste) et demain j’ai une petite fête à préparer.

                        Sans compter les différentes lectures de front en cours pour ceux qui suivent ces échanges :
                        repenser l’enfance (ouvrage collectif philosophique)
                        une société sans école d’Illich
                        le dossier “quand la classe est difficile” des cahiers pédagogiques de décembre
                        Manuel de l’animateur social de Saul Alinski (en lien)
                        pédagogie des opprimés de Freire (en lien aussi)

                        Pour ma part, que des découvertes… et donc des lectures de front… je ne peux donc sur une simple première lecture superficielle te “donner mon avis” pour l’instant…

                        Sinon en quoi : ton activité salariée implique (de facto) une relation avec les enfants qu’une activité “volontaire” n’impliquerait pas,
                        ?

                        Quand j’anime hors cadre salariale, ma pratique reste la même. Mon approche reste la même. Je serais curieux de lire en quoi le salaire changerait la donne dans mon approche.
                        Surtout pour quelqu’un comme moi totalement auto centré, qui se suffit à lui-même.

                        #55951
                        fernand76
                          @fernand76

                          ok moilapa…

                          tu n’as de compte à rendre à personne,
                          mais ton activité salariée implique (de facto) une relation avec les enfants qu’une activité “volontaire” n’impliquerait pas,
                          peux-tu lire stp ce manifeste (oui je sais un peu long) et me dire ce que tu en penses…

                          http://www.ofaj.org/sites/default/files/Textes-de-travail_Nr_15_FR%20L%27ANIMATION%20DES%20RENCONTRES%20INTERCULTURELLES%20Le%20Manifeste%20de%20l%27animation%20existentielle.pdf

                          bien à vous

                          fernand 76

                          #55954
                          moilapa
                            @moilapa

                            Salut Fernand

                            ‘dommage que tes interventions soient aussi “passagères” et peu propices à l’échange…

                            tu parles souvent de conflit institutionnel, de combat…, et tu dis que tu changes souvent de travail en fonction de cela…

                            Heu… non pas du tout : je dis même le contraire au dessus : le plus souvent je change de lieu par ennui, parce que ce j’ai “fait le tour” de ce qui m’avait plu dans une situation donnée (comme par exemple en ce moment deux équipes d’animations sur un même lieu, sur un même temps !!! deux directions ! et qui fait que presque 3 mois après je suis encore sur place, tant cela produit de situations intéressantes…)

                            pourquoi ne pas arrêter l’animation en tant qu’activité salariée et se consacrer “bénévolement” à tes convictions pédagogiques ?

                            Pourquoi faire gratuitement quelque chose pour laquelle on peut être payé ?
                            Cela n’a rien à voir avec les convictions : cette question de salaire est un rapport avec le financeur et la structure recrutente (à qui je ne dois rien ni à l’un ni à l’autre, surtout pas l’idée de faire le cadeau d’un salaire, cette idée d’enfance n’appartient à personne, ni à celui à qui appartiennent les murs, ni à celui qui a remporté le lot de ce claé là après appel d’offre ; l’enfance, l”idée d’enfance n’appartient à personne)
                            Celui de la réflexion sur le métier, mes actions, c’est d’un autre domaine qui ne concernent ni l’un ni l’autre. Je n’ai sur ce point de vue aucun compte à rendre à la mairie ou au Francas, pour ce qui est de ma situation présente.

                            en même temps, sans enfants, pas de travail avec les enfants…

                            De la même façon que ne pas avoir de téléphone portable, objet d’aliéniation, ne va rien changer au fait que la grande majorité des êtres-consommateurs de la planète possède un téléphone portable ; ma propre conviction ne changera rien à cela.
                            Est-ce que cela doit empêcher la conviction ?

                            Sinon :

                            Une autre donnée sur cette “importation” d’une situation peu confortable, du conflit :
                            Qui de lui-même va chercher cette situation ? Si rien ne l’y oblige ?
                            Lundi, jour de rentrée après les vacances de Noël, après une première réunion très mouvementée (un échange entre un animateur et moi-même) , notre directrice a dit “pour elle même” mais à haute voix : “Ca fait un jour que l’on est rentrés et j’ai l’impression que ça fait déjà deux mois, je suis déjà exténuée”…

                            Même si elle ne parle pas à moi, elle s’adresse bien à moi… j’entends cette souffrance… et au delà les questions sur le fait de m’avoir recruté, de ce qu’elle pense sans doute comme une erreur… de ce qu’était certainement la situation avant… je le comprends.

                            Mais la question n’est pas là.
                            Il faut aller au delà : pour un enfant, et tout particulièrement cette grande école, une école est une violence. L’organisation des adultes est une violence.
                            Effectivement il serait plus confortable pour l’ensemble de l’équipe que sur une réunion où l’on parle d’écrire des projets d’animation il s’agisse juste d’une affirmation suivie de la mise en pratique… mais encore une fois : et les enfants ? La question de ce que toute pratique , toute mise en place apporte ou non aux enfants ? De leur point de vue à eux ? Regardons ce qu’est l’évolution dun accueil dans le temps, de ce qui est au départ pouvait avoir du sens, et qui au fil du temps devient une violence, de ce que au fil du temps le confort des adultes a remplacé la réflexion centrée autour de l’individu-enfant…
                            D’une situation confortable, peu à peu on se laisse aller à la fénéantise, à ce qui est du plus facile : et cela se fait alors au détriment de l’enfant dans cette collectivité. Dans cette gestion de troupeau.

                            Regardons par exemple, pour ceux qui ont la chance de déjà animer en claé dans les années 80, ce qu’est devenue cette idée de claé, toute la complexité apportée par des années de pratiques… en quoi cela a t-il apporté quelque chose à l’enfant ? Dans sa récréation, son temps de loisir, ce temps qui lui permet de souffler un peu entre deux temps de classe ?

                            Evidemment que si l’on pense ainsi cela complique tout. Quand l’enfant est réellement au centre du questionnement, et non de façon fallacieuse comme c’est plus généralement le cas en animation sociocul…

                            Ce qui dans une usine de construction de bouteilles en plastique pourrait tendre vers de plus en plus de productivité, de rendement dans un ordre des choses purement matériel, où l’on ferait de plus en plus l’économie de gestes, de temps… dans le cadre d’un regroupement d’individus, qui évoluent, qui changent, les habitudes, les facilitations peuvent vite devenir violence.

                            Et s’agissant de notre domaine, parmi ces habitudes, il y a tous ces outils dont on ne se pose même plus la question de leur utilité, de leur cohérence dans une autre époque, un autre contexte. Et pas seulement cette notion de projet. Pas seulement ce symbolique outil “thème d’animation”.
                            Pas seulement ces formations pro ou “pas pro”.
                            Pratiquement tout ce qui fait l’animation sociocul : qu’est-ce que l’animation apporte de plus à l’enfant que par exemple dans les années 70 ? Que l’on ait vécues ces années en tant qu’enfant ou animateur…

                            #55955
                            fernand76
                              @fernand76

                              Bonjour à tous et à toutes,

                              je me permets d’intervenir dans ce “duel” :

                              pour moilapa : “je me suis débarassé de bien de ces aliénations, en commençant par cette idée de famille par exemple, cette idée qu’il faut travailler pour pouvoir faire figure “en société”, et bien d’autres scories. Cette idée de se reproduire.”
                              en même temps, sans enfants, pas de travail avec les enfants…
                              et une autre question : tu parles souvent de conflit institutionnel, de combat…, et tu dis que tu changes souvent de travail en fonction de cela… pourquoi ne pas arrêter l’animation en tant qu’activité salariée et se consacrer “bénévolement” à tes convictions pédagogiques ?

                              bien à vous

                              fernand 76

                              #56001
                              Simon
                              Administrateur
                                @simon

                                Pour tonpremier message, je suis désolé que tu es mal interprété, il ne s’agissait pas de toi mais de ce que tu fais. C’est tout autre. Il n’y a pas de débat à avoir sur ce que l’on est, en revanche ce que l’on fait apporte, peut intéresser, prête à discussion. Tu le fais d’ailleurs très régulièrement ici, témoigner de ce que tu fais. De ce que j’en disais, c’était pointer du doigt oui j’insiste la limite aussi à ton fonctionnement, à tes choix vis à vis toujours des contraintes connues. Tu l’exprimes d’ailleurs : j’ai fait le tour, je m’ennuie, je manque d’étrangler quelqu’un, etc… Elles signfient juste cette limite. Il n’y a rien de honteux à le reconnaître. Que c’est d’ailleurs grand de continuer à travailler cette contradiction, à continuer à se frotter à ce réel. Que l’on s’en fout royalement de tes choix de vie personnels, là n’est pas la question. Et il ne s’agit pas non plus de savoir en quoi on va modifier la vie des mômes. Ces derniers sont d’ailleurs très souvent heureux et/ou satisfait quel que soit le fonctionnement, quel que soit qu’a choisi d’être et de faire l’adulte en face. D’ailleurs ils ne se posent pas la question (ou rarement), ou bien moins que les adultes qui sont sans cesse dans l’évaluation, l’auto évaluation, et s’empêchent d’avancer.

                                Ce que je cherche à démontrer c’est que les adultes sont prisonniers du même système que les enfants. Qu’il y a reproduction d’un fonctionement vu comme un idéal. On en voit pas forcément l’ampleur, les tenants et les aboutissants. Reproduction pour les enfants ouais mais aussi dans les relations vis à vis de ses pairs. Les relations entre personnes adultes sont aussi violentes, cette même violence dénoncée vis à vis des enfants existe entre adultes. D’ailleurs c’est parfois au nom de cette réalité de la violence entre adultes que l’on justifie des processus d’apprentissage pour les enfants afin de les préparer à ce système de relation. (primauté du soi, compétition)

                                Je pense que c’est un travail tout aussi nécessaire que de modifier dans une équipe les relations. Et s’opposer y participe, c’est pas s’opposer pour s’opposer, c’est permettre la venue d’expressions autres, briser le tabou du silence, casser le mythe du discours forcément juste du chef. C’est faire revenir une relation équitable entre participants, entre collègues.

                                Pour donner l’enve d’agir autrement, il faut aussi vivre soi même cette relation autrement possible.

                                #56004
                                moilapa
                                  @moilapa

                                  Sur ce qui pourrait être des “manuels à la résistance” dans notre domaine qu’est l’animation… Des logiques de confrontation… et de ceux qui s’étonneraient de ces nécessités…

                                  Ne soyons pas naïfs : ceux que l’on combat intellectualisent et dispersent aussi des méthodes et des idées. Il s’agit bien de lutter contre des logiques, des systèmes, des dogmes pour qui l’enfant n’est rien (et certainement pas un individu respectacle qui a droit aussi à sa part de démocratie)

                                  Si l’on prend le cas de l’animation en claé (et qui de mon point de vue consiste à lutter contre l’Ecole) : lisons par exemple les historiques “les cahiers pédagogiques” . Et dans le numéro de décembre : le dossier “quand la classe est difficile” .
                                  Et plus particulièrement la partie “les techiques paradoxales”
                                  Véritable manuel de stratégie de manipulation des enfants, d’une classe.
                                  (j’en recopirai dees extraits ici)

                                  il faut connaître ce que l’on combat. Ne serait-ce que pour se rendre compte en quoi ce qu’il se passe dans la classe est en profond désaccord avec au moins les idéologies qui sont censées guidées notre travail. Et si, comme moi, l’animateur ne s’en réfère aucunement aux écrits des PP et PE (ou alors quand ça l’arrange) à ce que pourraient être les valeurs d’un individu qui s’engage dans ce métier de l’Autre.

                                  On en revient alors à soi, à ce qui fait que l’on a choisi ce métier, et à nos valeurs (vis à vis de ces enfants fragiles)
                                  On en revient aussi à notre capacité à la désobéissance, à la nécessité de faire entrer le conflit dans ces usines bien rodées (parce qu’il ne s’agit pas de juste remettre en cause des outils concons comme cette notion de projet). Dans ces logiques de confort pour les adultes. Qui sont toujours des violences pour les enfants.

                                  Sinon, pour ce qui est du noeud révélé par la nouvelle sociologie de l’enfance (la socio antropologie de l’enfance de mon point de vue) et qui parcours plus ou moins tous les échanges de ce forum (quand il y a un minimum de réflexion j’entends) : Si cet enfant est un être respectacle porteur de droit, comme l’est l’adulte, qu’il n’y a plus de fontières entre ce que l’on pense quand on parle adulte et enfant s’agissant de droit notamment dans une démocratie(puisque la France a ratifié les droits de l’enfants il y a maintenant un petit bout de temps, sous le gouvernement Rocard (qui d’ailleurs avait à l’époque réuni des “experts de l’enfance” qui à l’unanimité avaient dit qu’il ne fallait pas ratifier ce texte)) : alors qu’est-ce que veut dire ce mot “enfance” ? Notamment vis à vis de cette idée d’éducation qui s’oppose en tout à cette nouvelle définition de l’enfant ? Qui fait que cet être que l’on prétend avoir habillé de droit, est traité comme la dernière des canailles dans tout lieu “d’éducation” : les écoles, les colos… nulle part on ne traite cet enfant comme on traiterait un adulte (parce que en premier lieu traiter un adulte comme on traite un enfant par exemple dans une école ou un centre de loisir nous vaudrait au mieux un coup de poing dans la gueule) Sans même parler de famille (lieu de non droit par excellence)

                                  Donc (je suis un peu long) : et pour échapper un peu aux réflexions du point de vue de la sociologie : “Repenser l’enfance” sous la direction de Alain Kerlan et Laurence Loeffel”

                                  Un point de vue cette fois philosophique sur ce noeud, ce “paradigme démocratique” s’agissant de l’enfance (à lire au moins pour savoir en quoi on est pas d’accord !)

                                  J’en copierai aussi des extraits aussi.

                                  #56050
                                  moilapa
                                    @moilapa

                                    Encore une fois tu te plantes complètement.

                                    Comme je l’ai écrit et réécrit mille fois : je n’attends rien des enfants. Même pas de voir en quoi mes interventions peuvent avoir une quelconque influence.

                                    La question n’est pas de savoir ce que concrètement mon approche et ma façon d’envisager ces rencontres vont “modifier” dans la vie de ces mômes (cela serait d’ailleurs absurde) mais de réfléchir à la façon la moins conne que l’on peut avoir de vivre avec les autres (ici des mômes). Au présent : (et là je vais encore me répéter : l’enfant n’est pas à penser comme un être en devenir !!!! Mais une personne là, maintenant !!!!!

                                    Il s’agit donc de soi !!! Et non des autres !!! C’est sur soi que l’on travaille. Et rien d’autre. Et là, il est très facile de rester derrière son épaule et voir celui que l’on a été et celui que l’on est.

                                    Si tu lisais réellement ce que j’écris, tu n’aurais pas écrit cela.

                                    Mais comme tu es toi même conscient de ta limite, tu ne resteras jamais plus longtemps qu’il n’en faut au même endroit, parce que …
                                    Le fait que je ne reste pas longtemps sur une même structure n’a rien à voir avec le fait que je serai conscient d’une quelconque limite. Je me suis débarassé notamment de cette idée de “travailler pour vivre”. Je travaille quand j’en ai envie.
                                    C’est selon juste une question d’ennui, ou simplement parce que ce que j’ai fait le tour de ce que j’étais venu observer, ou tout simplement parce que je pars ailleurs (ou parce que je suis a deux doigts de me retrouver devant un tribunal pour avoir étrangler quelqu’un)

                                    Sur ce qu’est le contrôle sur sa vie et les capacités de chacun à pouvoir lutter sur ces logiques, juste : ne prête pas aux autres tes propres limites.

                                    Si le débat porté sur moi (ce qui n’est pas le cas) : je me suis débarassé de bien de ces aliénations, en commençant par cette idée de famille par exemple, cette idée qu’il faut travailler pour pouvoir faire figure “en société”, et bien d’autres scories. Cette idée de se reproduire.

                                    #56061
                                    Simon
                                    Administrateur
                                      @simon

                                      Justement Moilapa,

                                      De ce que tu racontes, certes la situation que tu décris des enfants est exacte. Mais tu ne crois pas si bien dire en ce qui concerne les adultes, ils sont emprisonnés eux aussi, enfermés dans une logique dont ils ne comprennent pas les ressorts, qu’ils ne remettent pas en question, à laquelle ils cautionnent. Tu sous-estime l’écrasante puissance des logiques systémiques sur les individus : ce que tu ne vois pas, c’est que nous en sommes tous victimes, toi compris ! C’est vrai, tu donnes du souffle aux enfants que tu croises, et c’est primordial, affirmer le contraire serait bête de ma part. Mais comme tu es toi même conscient de ta limite, tu ne resteras jamais plus longtemps qu’il n’en faut au même endroit, parce que le processus finira par reprendre le dessus, que tu n’as pas la main dessus. Qu’en partant, tu sais bien que ce que tu as mis à l’envers se remettre à l’endroit. Que peut être même tu as conscience, qu’en restant le processus te boufferait toi aussi !

                                      Quant à ton exemple, sympa ton histoire, juste effectivement moi je l’aurai refusé tout entier et pour les mômes et pour les adultes. Tu n’as pas rendu plus compliqué, t’as juste ralenti le truc.

                                      #56151
                                      moilapa
                                        @moilapa

                                        Je vais donner un exemple très précis de ce qu’est pour moi ce travail d’animateur. Un exemple encore chaud de cette semaine, de vendredi.

                                        Donc animation en claé (rien que ça, être animateur sur un temps de récréation enfants dans cette machine folle qu’est l’école, c’est déjà une obligation que d’avoir envie de questionner au minimum, sinon mordre)

                                        Vendredi donc, notre responsable nous fait part d’un travail de l’équipe enseignante qui désire “harmoniser” nos réactions face aux “incivilités” (pour faire court) des enfants : avec un système gradué fait de gommettes à poser sur des fiches individuelles : des pastilles jaunes pour les faits les moins “graves”, puis des rouges, et enfin des noirs. Et les sanctions graduées qui vont avec, jusqu’au conseil de discipline (une révolution ici !!!)

                                        Ce qui aurait pu prendre 5 mn : on acte la proposition, on la valide et c’est fini… dans un “monde” où l’on cherche à éviter le conflit tel que tu le racontes.

                                        Sauf que : dans cette graduation, dans la liste rouge : insultes et violences envers des enfants. Et dans la noire : insultes et violences envers un adulte…

                                        Finallement, après un échange moins facile qu’on aurait pu le penser, notre directrice va retourner voir les profs en leur disant grosso-modo que l’on a pas la même vision sur la question, soit dit : la même valeur d’échelle !!! (rien que ça ; je suis pas sûr qu’elle ait totalement cerné ce qu’elle va aller leur répondre) s’agissant d’enfance !!!!

                                        Puisque la question soulevée a été : en quoi une violence envers un adulte serait plus “grave” qu’une violence envers un enfant ? Qui plus est en faisant en sorte que chaque animateur ait bien une lecture complète de la question, la question n’étant pas évidemment celle de la personne (l’égo vite évacuée) mais de l’institution (l’idée que quand un enfant s’en prend à l’adulte, c’est au représenant de “l’ordre établi” qu’il s’en prend”, c’est l’institution qu’il remet en cause (sauf exception propre à un adulte : mais là encore on évacue pas complètement la question : parce qu’un adulte tordu ou maladroit (pour dire vite) utilise son statut “d’intouchable” même dans ses actions “hors la loi”))

                                        Cela en est à ce stade : un constat de points de vue différents (et au delà ce que cela va dire (par exemple aux enfants) que sur le temps claé l’enfant n’a pas le même statut que sur le temps scolaire (temps classe) !!!!!!!!!!! rien que ça !!!!!!)
                                        Puisque pour une même situation, il y aura deux réponses différentes. non plus comme jusqu’à présent des réponses différentes parce que pas d’harmonisation entre les équipes intervenantes. Mais réponses différences parce que actées ! Posées !

                                        De ce qui était au départ une recherche (légitime ?) de cohérence entre des discours et des pratiques, on en est venu au constat d’une idéologie autre ! Et même contradictoire !

                                        Jusqu’où notre direction va aller dans ce qu’elle n’a pas, je pense, appréhendé comme un conflit primordial, idéologique ? Je ne sais pas : mais la question nous a été posée. A aucun animateur n’a été imposée ce positionnement : mais à présent il est le nôtre : celui que l’on va défendre.

                                        Voilà ce qu’est l’animation. Une situation ici où l’on “dit” (induit) des choses aux enfants.
                                        Sur le statut de l’adulte ! Sur le statut de l’enfant !!!!

                                        Est-ce que cela ne vaut pas le coup que d’avoir rendu moins facile que prévue cette réunion ? Pour les enfants ? Pour les animateurs ?

                                        bon, reste à à faire apparaître les adultes en temps que “producteurs possibles d’incivilités” eux aussi, écrit noir sur blanc avec les sanctions graduées qui vont avec… mais chaque chose en son temps : tout cela, c’est quelque chose qui se construit avec le temps, par étape.

                                        Alors bien sûr que ces temps de rencontres peuvent être des temps de plaisir, d’échanges, de sérénité (c’est même vers ça qu’il faut tendre dans une cour d’école qui n’aurait plus besoin d’adulte, et où le conflit éventuel ne serait pas alors une menace mais une richesse) … mais il y a deux temps : celui dans la cour au contact des enfants. Et le temps autour d’une table, entre adultes. Les enfants sont dans un temps de loisir : pas nous !!!

                                        #56153
                                        moilapa
                                          @moilapa

                                          J’ai été maintes fois dans cette logique constante d’opposition avec mes collègues, ma direction en en souffrant tellement parfois.

                                          Il ne s’agit pas de s’opposer pour s’opposer : mais de remettre en cause pour voir ce qu’il va rester : remettre en cause quelque chose ne veut pas dire qu’on va détruire : au final, certaines idées, certaines orgaisations vont rester : parce qu’elles seront juste. C’est en ça qu’il faut questionner nos pratiques : voir en quoi des logiques établies à une époque donnée sont encore des logiques. Voir en quoi des logiques de groupe ne blaissent pas l’individu. Voir en quoi des organisations les plus facilitantes possibles ne sont pas des violences.

                                          sinon sur cette souffrance : mais qui souffre ici !!!! Si ce ne sont les enfants livrés à ces adultes, à ces fonctionnements !
                                          Dans ces logiques violentes que sont les organisations et les idéologies réellement mises en place dans l’animation sociocul, le statu quo est le confort pour les adultes et la violence pour les enfants.
                                          Dés que tu mets en difficulté ces adultes, tu ouvres des espaces aux enfants. C’est aussi simple que ça.

                                          On ne ressent jamais mieux la violence que quand on en est victime. Jamais quand on est le bourreau.

                                          Ces “souffrances” dont tu parles, ce sont des ressentis d’adultes mal à l’aise dans ces remises en cause, que l’on a arraché à leur confort. Et effectivemet c’est violent.
                                          Mais l’opposé, c’est le statu quoo : soit se suffire de la situation actuelle qui elle est violence pour les enfants.

                                          Dans l’animation sociocul, le confort des adultes c’est la violence pour les enfants.

                                          En en voulant toujours plus, en ne cessant de requestionner les avis, les faços de faire des uns et des autres (ce qui ne veut pas dire que j’avais la réponse ou que je savais faire) mais en croyant justement fermement qu’au moins j’aurais créé l’incertitude, le doute, c’était mon dada.
                                          Tu penses trop autour de ta personne : il ne s’agit pas de soi : il s’agit de ce que l’on veut faire de la société ! En commençant par ces “petits bouts” que sont ces temps de vie en animation ! De la naissance de cette idée du doute chez les enfants, de la remise en question.

                                          “Chaque phrase que je prononce doit être interprétée non comme une affirmation mais comme une question”.
                                          (citation que l’on retrouve dans le livre en lien sur Alinski (qui a d’ailleurs rencontré Ivan Illich) )

                                          Il ne s’agit pas d’avoir raison : il s’agit de créer ce réflexe du doute, de la remise en question : tant mieux si il s’affère que le système en place était le plus humain, le plus adapté à tous ses participants, y compris les plus faibles, les plus démunis… mais quand est-ce le cas ? Dans quel système ??? Et de quelle sérénité tu parles quand tu nous racontes combien la situation où tu es e ce moment est agréable ? Agréable pour qui ?

                                          #56164
                                          Simon
                                          Administrateur
                                            @simon

                                            Voilà l’exemple parfait d’un propos qui pousse à détruire ces personnes les tenant, à les anéantir, qui ne savent décidément pas vivre avec les autres, qui n’ont que l’insulte à la bouche. Tu es ridicule, je ne sais même pas si tu te rends compte du comportement affligeant que tu as. Tu dois avoir une estime de toi bien basse, pour faire si tache. Qui a besoin de ton propos si ce n’est que toi, pour oser ainsi tranquillement m’insulter gratuitement en public, ce que tu n’oserais jamais faire en d’autres circonstances, parce que tu es sûrement trop insignifiant et bien peu stable dans ta tête pour pouvoir dans une même année, me proposer un travail et insinuer je ne sais quelle saloperie à mon propos. T’es grave.

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