défense de l’école publique

20 sujets de 21 à 40 (sur un total de 56)
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  • #115952
    Simon
    Administrateur
      @simon

      GGGuiz,

      A ne savoir que dire, finirais-tu par dire des bêtises?

      Comment dire que toutes les écoles sont toutes pareilles? Fais donc le parallèle entre nos écoles et celles de Chine. Et même, en France, une différence furieuse existe entre les établissements. je te renvoie au documentaire (bonne représentation parcellaire et choisie)Ecoles de France

      Evidemment que des choses sont à dénoncer dans le modèle de l’école actuel. Mais de là à la massacrer… Et tu persistes en énonçant des bêtises sur l’écriture et la lecture. Ce qui te permet aujourd’hui de faire part de ton opinion aujourd’hui ici. Puisque tu évoques les enfants d’autres pays. Je m’arrêterais à l’exemple du Pérou où des milliers d’enfants ne sont que trop heureux d’être inscrits à l’école finissant ainsi avec le travail au champ et les tâches domestiques imposées par la famille.

      L’école est un projet d’émancipation et destinée à protéger l’enfance à la base. Sa dérive d’assimilation, de méritocratie et de mise en avant d’intérêts privés est récente. Par le choix du modèle d’école (Condorcet), les lois très encadrantes au cours du temps et l’intégration du dogme libéral à l’éducation et au fonctionnement de l’enseignement, intégration pilotée par la très influente OCDE.

      Dernière chose, il ne suffit pas de lire un livre pour en tirer une “vérité”. Illich dit des choses vraies certes. Maintenant, si tu faisais la démarche d’approfondir ta connaissance sur l’école… Son histoire, ses penseurs, ses pédagogues. Tu en tireras peut être plus de mesure et de discours réfléchi.
      _____________________________________________________________

      Shaa,

      On peut apprendre à lire en dehors de l’école c’est vrai. Et c’est bien pour ça que des enfants le font et en ont tout à fait le droit en France. Puisque c’est l’instruction qui est obligatoire et non l’école.

      Maintenant, si on développait ce “droit”, qui penses-tu en bénéficierais le plus? Les enfants dont les parents s’y consacreraient le plus en terme de temps et d’argent. L’école garantit aussi une égalité entre les enfants dans leur apprentissages (et non une égalité des chances, qui elle est à combattre).

      Ton texte traite des colos et accueils de loisirs et non de l’école en propre.

      #115954
      Shaaa
        @shaaa

        Pour rajouter de l’eau au moulin… Après l’effet d’annonce sur les rythmes scolaires (mais attendons de vois le forum), voila qu’on va réduire les frais de fonctionnement : plus d’élèves dans les classes et moins d’enseignants pour le primaire. Sans oublier les réformes de Morano (qui passent inaperçues) sur l’accueil de la petite enfance avec l’augmentation des taux d’encadrement.

        Bref.

        Pour répondre à quelques idées évoquées. On peut apprendre en dehors de l’école à lire, à compter et à parler. Je vous invite à regarder du côté des travaux de l’éducation informelle.

        Pour GGGuiz, petit cadeau. 😀

        Le concept de “forme scolaire” (de Guy Vincent) va t’éclater. En prime, la pièce jointe même si elle date de 1998, tu devrais y retrouver quelques idées que tu exposes.

        #115959
        XXYYZZ
          @xxyyzz

          GGGuiz a écrit :

          On peut tout à fait vivre sans savoir lire et écrire : c’est le cas, si je ne me trompe pas, d’une bonne partie de la population terrestre. Je ne crois pas qu’ils soient plus malheureux que nos maçons, caissières, ouvriers, etc., qui savent tous lire.

          Dans de nombreux pays, beaucoup de personnes souhaiterai savoir lire et écrire. Ne serais- ce que pour pouvoir se défendre. Au plus qulqu’un est ignorant au plus il est facile à manipuler.

          Illich note d’ailleurs combien il est singulier de voir que les écoles, sous quelque régime politique que ce soit, sont toutes pareilles… Que l’école, fondamentalement, ne dépend pas du régime du pays (les différences sont mineures et négligeables). Puisque c’est une institution au service du pouvoir.

          Toutes pareilles ? A quel niveaux ?
          Les bâtiments, les méthodes pédagogiques, les contenus enseignés, les structures, les progressions années par années, la formation des enseignants, le personnel, les moyens, même les objectifs peuvent être différents .
          A mon avis cette phrase est une phrase bâteau. Om peut lui faire dire ce que l’on veut.

          #116996
          Import
            @import

            Hein !! la contrainte et l’obligation ??! on est plus en 1920 hein..!

            Que je sache, on n’a pas trop le choix, en effet.

            Et d’accord avec toi : c’est moyenâgeux comme pratique.

            Quand le menuisier SAIT corriger des gestes et quand il DONNE des conseils et bien il rentre déjà dans une démarche pédagogique. Mais cette démarche n’est pas innée.

            Et dans ce domaine, c’est sans doute l’autoformation, la pratique qui fait progresser, plus que l’étude de la pédagogie.

            Parce que c’est la base du savoir de tout citoyen a moins de vouloir en faire des marginaux !
            Communiquer, lire, écrire sur des bases communes.

            Tu raisonnes encore sur “faire quelque chose de quelqu’un”. Tu restes ancré dans une vision de l’éducation qui forme et contrôle ce qu’elle forme, et tu nies le droit de chacun à décider ce qu’il veut faire de sa propre vie.
            Si je n’ai pas envie d’apprendre à lire, c’est mon problème. Puisque j’ai la possibilité d’apprendre à n’importe quel stade de ma vie.
            On peut tout à fait vivre sans savoir lire et écrire : c’est le cas, si je ne me trompe pas, d’une bonne partie de la population terrestre. Je ne crois pas qu’ils soient plus malheureux que nos maçons, caissières, ouvriers, etc., qui savent tous lire.

            Une vision totalitaire de la société, c’est justement ce conditionnement de masse que tu défends, et qui définit ce que doit être un bon citoyen intégré, et forme les enfants (contre leur gré) en ce sens.

            Illich note d’ailleurs combien il est singulier de voir que les écoles, sous quelque régime politique que ce soit, sont toutes pareilles… Que l’école, fondamentalement, ne dépend pas du régime du pays (les différences sont mineures et négligeables). Puisque c’est une institution au service du pouvoir.

            #117002
            Matim
              @matim

              Je pense qu’il faut raisonner sur une globalité et non pas sur des cas particuliers (tu as appris a compter chez toi, j’ai appris à lire à l’école, il a appris a écrire avec sa grand mère etc..)

              GGGuiz a écrit :

              Et s’il n’en a pas envie, où est le problème ? Pourquoi vouloir qu’il sache lire si lui ne veut pas ? Parce que c’est le devoir d’un citoyen ? Parce qu'”il faut” ? C’est “pour son bien”?

              Parce que c’est la base du savoir de tout citoyen a moins de vouloir en faire des marginaux !
              Communiquer, lire, écrire sur des bases communes.
              Le menuisier aura appris a compter et lire pour mesurer , faire ses plans, faire sa compta etc…
              Et parce que l’école de la république et là pour apporter ces bases au citoyen pour que la société puisse vivre en harmonie avec ses codes basiques.

              Pas besoin d’étudier la pédagogie pour le menuisier,
              Après s’il sait corriger les gestes de l’apprenti, lui donner des conseils et l’aider, tant mieux.

              Bien sur. Mais tu te focalise sur la pédagogie comme si c’était une matière enseignée, c’est étrange.
              Quand le menuisier SAIT corriger des gestes et quand il DONNE des conseils et bien il rentre déjà dans une démarche pédagogique. Mais cette démarche n’est pas innée.

              2- Jamais la pédagogie ne s’utilise comme un forceps !

              Ben, si… dans toutes les écoles de France et de Navarre, par exemple. Puisque la méthode d’enseignement se base sur la contrainte, l’obligation.

              Hein !! la contrainte et l’obligation ??! on est plus en 1920 hein..! 😆

              Discipline : 1. ensemble de règles à suivre
              2. Branche de la connaissance
              3. Champ d’activités

              La pédagogie rentre pas là-dedans ?

              Ben non c’est évident, y’a aucun doute là dessus .

              ***
              En fait ta vision de l’éducation , que je cerne mieux, est réalisable dans un monde utopique où tu auras tout a construire sans aucune référence existante. Autant dire dans tes rêves..
              Elle est intéressante sur pas mal de points, mais elle est irréalisable a long terme.
              Si nous voulons échanger de manière constructive c’est sur ce que nous pourrions améliorer dans notre société actuelle et non pas sur ce qui serait possible, un jour (ou jamais), ailleurs dans un autre monde…

              ***

              #117009
              Import
                @import

                Que l’apprentissage soit plus efficace auprès d’un public demandeur et motivé , là aussi c’est une évidence.

                En fait, l’évidence, c’est qu’il ne devrait avoir lieu qu’auprès de celui-là.

                Et que fais tu alors des apprentissages fondamentaux que chaque citoyen doit avoir ? lire, écrire, compter.. Que proposes-tu pour acquérir ces connaissances sans passer par l’enseignement ?

                As-tu appris à compter à l’école ? Moi non.

                N’y a-t-il que l’école qui puisse permettre ces apprentissages ? N’es-tu pas capable d’imaginer d’autre mode de transmission du savoir ? Que celui de 25 élèves assis à leur place et écoutant sagement la parole du maître-qui-a-toujours-raison au tableau, alors qu’ils préféreraient tellement pouvoir jouer dehors ?
                Est-on obligé de le contraindre pour qu’un être humain décide d’apprendre à lire? Ne s’y tournera-t-il pas naturellement, parce que ça l’intéresse, parce que ça l’aiderait dans la vie de tous les jours, parce qu’il est curieux, avide de savoir ?

                Et s’il n’en a pas envie, où est le problème ? Pourquoi vouloir qu’il sache lire si lui ne veut pas ? Parce que c’est le devoir d’un citoyen ? Parce qu'”il faut” ? C’est “pour son bien”?

                Le “savoir faire” est une toute petite partie de l’enseignement. Tu peux très bien être un super pro de la menuiserie et être incapable de l’enseigner à des néophytes.

                Ben, même en étant une bouse en enseignement, le néophyte il peut juste te regarder fabriquer un meuble et essayer de faire pareil… Pas besoin d’étudier la pédagogie pour le menuisier, c’est l’évidence même. Il suffit qu’il ait envie de partager son savoir, en ne se cachant pas.
                Après s’il sait corriger les gestes de l’apprenti, lui donner des conseils et l’aider, tant mieux.
                Dans tous les cas, pas besoin d’avoir étudié la pédagogie. Pas besoin de se demander si on va faire de la pédagogie de groupe ou de projets, de la pédagogie par objectifs, de la pédagogie par résolution de problèmes…
                C’est juste absurde.

                Ce qu’il faut, c’est une personne désireuse d’apprendre, et une autre prête à montrer comment faire. Rien de plus…

                Que fais tu du savoir faire- faire ?

                Excellente question.
                Pour l’instant, je ne sais pas l’intégrer à ma réflexion, mais je vais y réfléchir.

                2- Jamais la pédagogie ne s’utilise comme un forceps !

                Ben, si… dans toutes les écoles de France et de Navarre, par exemple. Puisque la méthode d’enseignement se base sur la contrainte, l’obligation.

                1- La pédagogie n’est pas une discipline

                Discipline : 1. ensemble de règles à suivre
                2. Branche de la connaissance
                3. Champ d’activités

                La pédagogie rentre pas là-dedans ?

                Voilà, c’est ce que j’entends par “introduire des nuances dont on se contrefout”. Ca n’a rien à voir avec le sujet, on s’en tape, on peut débattre des heures là-dessus qu’on n’aura pas avancé d’un iota, c’est la querelle du sexe des anges.

                #117023
                papiles
                  @papiles

                  Je m’ immisce juste un insant dans votre débat, intéressant, pour vous signaler qu nous en sommes à presque 135 000 signatures. Il ne manque plus que la votre.

                  #117025
                  Matim
                    @matim

                    Que l’on remette en question certaines méthodes pédagogiques (notamment à l’école) je suis tout a fait d’accord. Et ton exemple sur l’apprentissage de la langue est très bien choisi et explicite.

                    Que l’apprentissage soit plus efficace auprès d’un public demandeur et motivé , là aussi c’est une évidence.

                    Par contre quand tu dis :
                    N’importe qui peut enseigner, pas besoin d’avoir touché à la pédagogie et à ses mille formes. Il suffit de savoir faire et d’essayer de montrer aux autres. Puis ça s’apprend sur le tas.
                    C’est faux.
                    Le “savoir faire” est une toute petite partie de l’enseignement. Tu peux très bien être un super pro de la menuiserie et être incapable de l’enseigner à des néophytes.
                    Et puis que fais tu du “savoir” ? Que fais tu du savoir faire- faire ? que fais tu du savoir-être (primordial et tellement oublié !)
                    La pédagogie c’est donc cet ensemble .

                    Peu importent les termes. Tu veux introduire des nuances dont on se contrefout

                    tsss.. Dont TU te contrefous !
                    Au passage, une des choses que l’on apprend au cours de notre éducation c’est le langage commun (les mots qui fédèrent notre cité, nos échanges, nos vies), ce qui permet d’éviter les incompréhensions lorsqu’on emploi des mots qui ont un sens précis. C’est la base éducative et la base de la communication.
                    Ainsi si je te dis “blanc” tu ne penseras pas “rouge”; si je te dis “pédagogie” tu ne penses pas “enseignement” etc.
                    Mais on peut aussi choisir de s’en contrefoutre, c’est vrai… et là ça devient plus difficile.

                    ***

                    #117028
                    Import
                      @import

                      Peu importent les termes. Tu veux introduire des nuances dont on se contrefout. La pédagogie, c’est l’art d’enseigner; le problème de l’enseignement, c’est justement qu’il est devenu un “art” réservé à l’école, à des gens bardés de diplômes qui, par ce bout de papier, acquièrent le droit d’instruire de force des enfants selon un programme précis que leur ont donné des instances supérieures bureaucratiques.

                      Il n’y a pas besoin d’art d’enseigner. N’importe qui peut enseigner, pas besoin d’avoir touché à la pédagogie et à ses mille formes. Il suffit de savoir faire et d’essayer de montrer aux autres. Puis ça s’apprend sur le tas.

                      Et ça marche évidemment beaucoup mieux quand on apprend à des gens qui sont venus pour apprendre. Ah, ça marche moins bien quand il s’agit d’imposer un savoir à un autre qui n’a rien demandé.

                      Le pire c’est que les études le prouvent. Est-ce qu’on apprend mieux une langue avec un professeur bardé de diplômes ou avec un natif de cette langue ? A quoi sert toute cette “pédagogie”, cette spécialisation à outrance dans l’enseignement ?

                      A voir dans le livre de Illich, justement : l’expérience de l’apprentissage de l’espagnol à plusieurs centaines d’éducateurs de je ne sais plus quel pays. Ils ont recruté, au hasard, des gens sans aucun diplôme mais dont la langue maternelle était l’espagnol ; à chacune de ces personnes ils ont confié l’apprentissage de cette langue à un petit groupe d’éducateurs. En 6 mois les éducateurs parlaient couramment l’espagnol.
                      A comparer avec nos cursus de scolarité assurés par des professionnels des langues, de la pédagogie, bardés de diplômes et enseignants de métier. Qui parle anglais couramment après la terminale, en sortant de 10 années de cours d’anglais ?

                      #117031
                      Matim
                        @matim

                        GGGuiz a écrit :
                        Ce serait dangereux pour la société que l’on connaît, oui : ça remettrait en cause l’un de ses fondements.
                        Donc : oui, et tant mieux !

                        Et que fais tu alors des apprentissages fondamentaux que chaque citoyen doit avoir ? lire, écrire, compter.. Que proposes-tu pour acquérir ces connaissances sans passer par l’enseignement ?

                        La pédagogie est une discipline qui s’est spécialisée dans l’art de faire rentrer de force des choses dans la tête des enfants./…/. On se pose comme maître de l’enfant et on impose la direction.

                        C’est faux et c’est encore une énorme confusion :
                        1- La pédagogie n’est pas une discipline
                        2- Jamais la pédagogie ne s’utilise comme un forceps !
                        La pédagogie c’est justement ce qui se rapprocherai de tes exemples sur le Claé : mettre en place des situations pédagogiques pour (s’)apprendre, progresser, évoluer, se remettre en question.

                        C’est une approche du savoir qui passe, encore une fois, par l’imposition, la manipulation, la formation et le conditionnement. Au lieu de simplement “proposer” sans se fixer d’objectifs éducatifs.

                        D’où ça vient ces idées tranchées..?
                        Enseignement, éducation, pédagogie : il y a grosse confusion de ces notions dans ton esprit.
                        La pédagogie et l’enseignement font partie de de l’éducation.

                        **

                        #117032
                        Import
                          @import

                          Tout ce qui se réfèrerai a une quelconque disparition de l’école serait purement utopique , oui, mais surtout dangereux pour la société.

                          Ce serait dangereux pour la société que l’on connaît, oui : ça remettrait en cause l’un de ses fondements.
                          Donc : oui, et tant mieux !

                          La pédagogie est une discipline qui s’est spécialisée dans l’art de faire rentrer de force des choses dans la tête des enfants. Etymologiquement, c’est l’action de “conduire les enfants”. Ca veut tout dire. On se pose comme maître de l’enfant et on impose la direction.

                          C’est une approche du savoir qui passe, encore une fois, par l’imposition, la manipulation, la formation et le conditionnement. Au lieu de simplement “proposer” sans se fixer d’objectifs éducatifs.

                          #117033
                          Matim
                            @matim

                            A travers ce dernier post je vois qu’il y a grosse confusion entre enseignement et éducation
                            C’est le piège classique.

                            Autant je partage ces propos sur l’éducation : formation de l’individu; autant je pense que l’école a toute sa place sur l’aspect enseignement (connaissances, codes, bases).
                            Tout ce qui se réfèrerai a une quelconque disparition de l’école serait purement utopique , oui, mais surtout dangereux pour la société.

                            Enseigner c’est donc aussi éduquer, mais l’inverse n’est pas forcement vrai !
                            Et on peut donc à ce moment là reparler de pédagogie ..

                            ***

                            #117036
                            Import
                              @import

                              Il va de soi que la suppression de l’école s’associerait d’un changement sociétal profond, que détaille Illich dans son ouvrage. Cela passe notamment par l’ouverture à tous des lieux de travail, des usines, des bureaux, par une redéfinition du service public, etc.

                              Oui c’est utopique par rapport à notre société actuelle (ce qui ne veut pas dire que c’est irréalisable).
                              Mais oui, Illich y a réfléchi dans son ouvrage, et a voulu l’appliquer en particulier au cas des pays émergeants, avant qu’ils ne succombent à l’occidentalisation (on l’a vu : maintenant on crée des centres de loisirs jusqu’à Brazzaville… pauvres enfants).

                              Le système proposé par ILLICH va entraîner la plus dure et la plus impitoyable des sélections

                              Absurde. Il n’y a aucune sélection dans le système qu’il propose. L’aperçu de ses opinions que je donne ici est peut-être trompeur, mais je suis contraint d’essayer de synthétiser… (avec plus ou moins de succès, je l’avoue)

                              Evidemment l’école est loin d’être parfaite et il y a de gros efforts à faire ( de tous cotés) pour l’améliorer, mais la supprimer, cela va agraver les choses.

                              L’école, c’est comme l’église, le mieux qu’on puisse souhaiter pour tous c’est : dissolution immédiate.

                              L’école parfaite, ça n’existe pas, c’est un mythe, un mensonge, qui s’entretient par la croyance que ses déficiences sont dues à un manque de moyens (et pourtant, quand on voit le budget de l’éducation !!!), alors qu’elles sont inhérentes au système.

                              Supprimer l’école, c’est la base d’une refonte de l’éducation. En supprimant l’institution qui la monopolise en l’imposant, on peut chercher d’autres voies vers une éducation véritable, qui propose au lieu d’imposer.

                              Je crois, à titre d’exemple, que ce que propose moilapa sur son claé, ressemble beaucoup plus à ce que devrait être l’éducation. Rien n’est imposé, et on apprend mille choses : à fabriquer une cabane, une cage pour un petit animal, des ceintures, des jouets, on scie on découpe on apprend à jongler on ponce on réfléchit à comment soulever les planches pour la cabane dans les arbres, on grimpe, on escalade, on réfléchit à ce qu’on va fabriquer comme peluche, on dessine on modélise on coupe on colle on assemble on compte…

                              Comme quoi c’est pas si irréaliste que ça.

                              #117053
                              XXYYZZ
                                @xxyyzz

                                GGGuiz a écrit :

                                Illich oppose au milieu clos de l’école, à un univers bétonné entouré de murs, de “professionnels” de l’éducation, et à un monde de boîtes noires (“l’homme vit dans un milieu qu’il a lui-même conçu, et voilà que cet environnement artificiel lui devient aussi impénétrable que la nature l’est pour le primitif), Illich oppose donc à cela, une vie quotidienne qui serait éducative, qui favoriserait les rencontres, les échanges de savoir (à partir, cette fois-ci, de non-professionnels de l’éducation, mais de gens qui ont un savoir à donner, à échanger), et les objets éducatifs (comprendre son environnement, ce qu’il y a à l’intérieur d’une radio, d’une télévision, etc.).
                                Et à la base de cette réflexion, l’idée qu’une éducation véritable n’a pas à être imposée, dictée, à soumettre, endoctriner, manipuler selon les objectifs d’un nombre restreint d'”éducateurs” professionnels.

                                Avé GGGuiz

                                Certes, je pense qu’ILLICH était sincère et qu’il croyait à ses idées.
                                Mais as tu réfléchis à la mise en oeuvre d’un tel dispositif ?
                                Crois tu vraiment, qu’actuellement toutes les familles, tous les milieux, sont capables “d’offrir à leurs enfants une vie quotidienne qui serait éducative, qui favoriserait les échanges, les rencontres de savoir …” ? Moi non
                                Je repreds tes exemples: Crois tu vraiment que touts les techniciens, qui ont “un savoir à donner” soient capables d’avoir un savoir éducatif suffisant pour informer correctement “la majorité des enfants ? Moi non.
                                Savoir ce qu’il y a, à l’intérieur d’une radio, d’une télé est une chose; savoir l’expliquer aux enfants en est une autre.
                                Ah oui bien sûr, certains comprendront, les plus chanceux,( dans tous les sens du terme) mais pas la majorité.
                                Le système proposé par ILLICH va entraîner la plus dure et la plus impitoyable des sélections, un peu comme en mai 68, où les étudiants les plus extrémistes( une infime minorité) disaient : ” Plus de prof! Chaque étudiant ira chercher lui même les cours à la bibliothèque!”
                                Evidemment l’école est loin d’être parfaite et il y a de gros efforts à faire ( de tous cotés) pour l’améliorer, mais la supprimer, cela va agraver les choses.
                                Allez bye

                                #117055
                                Import
                                  @import

                                  Au final, je crois que c’est le livre de Ivan Illich le plus intéressant sur le sujet.

                                  Il s’en dégage le seul point positif des écoles à l’heure actuelle : “[permettre] à de nombreux enfants de se libérer du cadre trop étroit de leur famille, de nouer de nouvelles amitiés”.

                                  C’est déjà considérable, comme rôle. Mais d’autres points positifs, je n’en ai pas trouvé. La liste des maux, au contraire, est plutôt longue. On pourrait la résumer par :

                                  “Prisonnier de l’idéologie scolaire, l’être humain renonce à la responsabilité de sa propre croissance et, par cette abdication, l’école le conduit à une sorte de suicide intellectuel”.

                                  Pour étendre à l’animation, on trouve dans celle-ci de nombreuses croyances héritées de l’école, comme celle-ci :
                                  “[Pour les partisans de l’école], ce qui compte, c’est que l’éducation est supposée être le résultat d’une méthode établie, gérée par l’éducateur” (à rapprocher des projets pédagogiques qui prétendent faire passer les valeurs de l'”équipe pédagogique” aux enfants).

                                  “Tant que les rapports continueront d’être ceux d’un fournisseur et d’un consommateur, la recherche pédagogique ne conduira qu’à l’escalade” (toujours plus d’enseignants, de moyens, de programmes… qui seraient LA solution à tous les maux de l’enseignement).
                                  “Elle se contentera d’accumuler les preuves scientifiques de la nécessité d’une quantité accrue de marchandises éducatives et du perfectionnement des méthodes de livraison”.

                                  Illich oppose au milieu clos de l’école, à un univers bétonné entouré de murs, de “professionnels” de l’éducation, et à un monde de boîtes noires (“l’homme vit dans un milieu qu’il a lui-même conçu, et voilà que cet environnement artificiel lui devient aussi impénétrable que la nature l’est pour le primitif), Illich oppose donc à cela, une vie quotidienne qui serait éducative, qui favoriserait les rencontres, les échanges de savoir (à partir, cette fois-ci, de non-professionnels de l’éducation, mais de gens qui ont un savoir à donner, à échanger), et les objets éducatifs (comprendre son environnement, ce qu’il y a à l’intérieur d’une radio, d’une télévision, etc.). On rejoint ici la réflexion de Gever Tulley dont on parlait récemment sur le forum, sur l’intérêt de démonter des choses (télé, radio, lave-vaisselle…) avec des enfants, d’utiliser l’environnement comme un laboratoire scientifique (que faire avec une porte de garage, avec un micro-ondes ?).

                                  Et à la base de cette réflexion, l’idée qu’une éducation véritable n’a pas à être imposée, dictée, à soumettre, endoctriner, manipuler selon les objectifs d’un nombre restreint d'”éducateurs” professionnels.

                                  Une réflexion que je rapproche de celle sur la liberté de l’enfant, qui, malgré tout ce que peut prétendre la bien-pensance actuelle, déroge de manière éhontée aux principes de la déclaration des droits de l’homme (voir tout le mensonge institutionnel sur la “convention des droits de l’enfant”).

                                  #117540
                                  Semastien
                                    @seb-r

                                    GGGuiz a écrit :
                                    “l’école de la République” – république de qui, pour qui, pourquoi ?

                                    L’école est un des grands questionnements de la sociologie de l’éducation. Elle s’est attelée depuis quelques décennies à répondre avec plus ou moins de bonheur à ces questions.

                                    Tu peux aller voir du coté de Bourdieu par exemple.

                                    Un article en ligne à ce sujet :
                                    La sociologie de l’éducation en France

                                    Dans La Reproduction, les deux sociologues dénoncent notamment la pratique du cours magistral. Le professeur y développe selon eux un discours dont le registre de langue, les références culturelles implicites et les nombreuses digressions témoignent de sa propre culture.
                                    Mais un tel discours n’est vraiment compréhensible que par des élèves qui ont bénéficié d’une « familiarisation insensible » et antérieure à cette même culture.
                                    A l’appui de leur démonstration, les auteurs citent l’exemple, désormais célèbre, du reproche d’être « trop scolaire » parfois adressé à certains élèves. Reproche paradoxal dans une institution scolaire, mais qui trahit son fonctionnement implicite : ce qui est transmis scolairement ne suffit pas, la culture authentique consiste à savoir prendre ses distances avec le savoir scolaire et à manifester une aisance linguistique et comportementale qui est la marque de « distinction » des classes sociales dominantes.

                                    Mais il faut bien voir que ta critique de l’école n’est pas sur le même plan que la problématique de cette pétition.

                                    Les protagonistes se battent essentiellement sur le plan dichotomique “Ecole de la République”/Ecoles communautaristes”

                                    L’École publique, laïque et gratuite […] doit permettre à chacune et chacun […] quelle que soit son origine culturelle ou géographique, quelle que soit sa condition, quel que soit son handicap, de bénéficier d’une éducation et de s’approprier « le vivre ensemble » dans un espace où la liberté de conscience est strictement respectée.

                                    La préoccupation majeure est donc celle de la nécessité d’un lieu commun à tout le monde où la mixité sociale opérerait.

                                    Un livre qui a priori semble très intéressant :
                                    Sociologie de l’école par Marie Duru-Bellat et Agnès van Zanten

                                    #117546
                                    Import
                                      @import

                                      L’école de la République c’est encore ce qu’il y a de moins mauvais pour donner à chaque élève une chance de s’intégrer socialement et professionnellement. Dans certains quartiers, l’enjeu est énorme et, pour l’instant, il n’y a guère que l’école de la République (et certaines associations) qui puissent réduire les inégalités sociales. Le karcher de Nicolas, tous les beaux discours politiques n’y feront rien. Donc il ne reste que l’école.

                                      Je ne suis d’accord avec rien de ce que tu écris, et je trouve cette chanson des ogres de barback particulièrement insipide et grotesque…

                                      En revanche, je trouve la lecture de “Une société sans école” de Illich très intéressante. Et d’une réflexion quand même plus poussée que la bête croyance en “l’école de la République” – république de qui, pour qui, pourquoi ? Sûrement pas pour l’enfant. Pour le futur citoyen consommateur “bien intégré professionnellement et socialement”, plutôt.

                                      L’école, c’est comme les fessées, c’est un mauvais moment à passer mais “c’est pour ton bien”, et puis une fois adulte, on se convainc que ça nous a effectivement fait du bien, et on regarde tout ça avec une nostalgie attendrie, même si la simple idée de revivre ça à notre âge nous hérisse (et encore, pas tous).

                                      #118472
                                      skippyremi
                                        @f-remi

                                        En musique d’ailleurs avec Pitt Ocha : http://www.youtube.com/watch?v=1LkXJZUm3Ow

                                        #118485
                                        papiles
                                          @papiles

                                          Oui jojosmala, tu as raison certains enseignants devraient changer leurs méthodes.
                                          Mais c’est bien difficile, sous les pressions diverses.
                                          Celestin Freinet, lui même a été contraint de finir sa carrrière en fondant sa propre école privé, devant les contraintes de sa hierachie et surtout de plusieurs parents. Il n’était plus à Saint Paul de Vence.
                                          Malgré tout, comme le dit Lau, l’école publique , bien qu’imparfaite, reste un lieu où les enfants de toutes conditions, peuvent apprendre et évoluer,. C’est beaucoup plus difficile ailleurs.
                                          Mais c’est vrai qu’il y a pas mal de chose à améliorer.

                                          #118488
                                          jojosmala
                                          Modérateur
                                            @jojosmala

                                            Oui je suis d’accord avec LAU, l’école de la république peu être un tremplin pour des tas de personnes, mais je pense qu’il faut changer de méthode, il existe des méthodes éducatives “alternatives” à se que nous connaissons. je vous invite à lire par exemple :
                                            L’école mutuelle, une pédagogie trop efficace?
                                            Anne Querrien,
                                            édition “Les empêcheurs de penser en rond”
                                            Éduquer sans punitions, ni récompenses.
                                            Jean -Philippe Faure,
                                            édition Jouvence
                                            et surtout de vous intéresser aux travaux de Célestin Freinet,

                                            pour info :
                                            Celestin Freinet est le fondateur d’une méthode pédagogique originale qui a influence l’enseignement primaire jusqu’a nos jours. La pédagogie Freinet, reposant sur l’expression libre des enfants, le travail et la coopération, a été mise en œuvre dans l’école que le pédagogue a fonde à Vence en 1935 et qui est aujourd’hui encore fidèle à ses méthodes.

                                          20 sujets de 21 à 40 (sur un total de 56)
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