pinocchio a écrit:
Comme l’a dit le gars du « non », « ce qu’elle a essentiellement apporté, c’est la fin du dressage pour aller vers l’éducation ».
Parce que Comenius, Pestalozzi, Sénèque et compagnie ont fait l’apologie du dressage? Pourtant ils ne connaissaient pas Françoise (dont la fille m’a complètement convaincu… je sais, c’est pas bien de juger sur les enfants, mais entre elle et Carlos…!).
D’autant plus que la critique du “dressage” comme tu dis existait déjà dans l’antiquité grecque (cf: les divergences entre Platon et Xenophon)…
On a arrêté de considérer l’enfant comme un récipient à remplir de savoirs, de savoirs faire et de savoirs être, pour essayer de le rendre « acteur de son éducation. « Acteur de ses vacances », quelque chose qu’on retrouve dans l’essentiel des projets d’acm d’aujourd’hui, sans forcement savoir ce qu’il y a derrière et sans forcement mettre les moyens qui vont avec… Tu mets pas ça toi dans ton projet ?
bah justement, je l’ai déjà demandé ailleurs, mais être “acteur de ses vacances”, ça veut dire quoi réellement pour l’enfant?? Et Acteur de son éducation?
Autre question : comment est-possible de ne pas être “acteur de sa propre éducation”???
Donc moi pour le moment, je ne vais pas mettre ça dans mes projets péda (et oui c’est pour bientôt!)…
HA bon.. je ne les comprends pas non plus alors… car pour moi c’est exactement ça… C’est de Dolto qu’est né “l’enfant roi”
Si c’est de Dolto qu’est né l’enfant roi alors ce sont des pédagogies traditionnelles que sont nées les pédagogies fascistes… Ce genre de raisonnement ne tient pas la route…
Il y a un bon bouquin de Neill (La liberté, pas l’anarchie) où il revient sur sa méthode en ne cessant de dire aux parents qui lui envoient des courriers qu’il faut intervenir auprès de leurs gosses. Il donne plusieurs exemples du style les mômes font du bruit près de son bureau, il leur dit d’aller plus loin pour ne pas qu’ils le dérange. Il est toujours aisé de taper sur les pédagogies actives, nouvelles, négatives ou contestataires… mais qu’a réussi à produire la pédagogie traditionnelle?
De même, penser que l’enfant roi né de Dolto c’est oublier un peu rapidement qu’il existe un système social, capitaliste pour ne pas le nommer, qui propose dans le même temps à la fois une idéologie de l’enfant roi (de la conso en particulier), en même temps qu’un idéal de pureté et d’angélisme… Je ne suis pas spécialement “fan’ de Dolto mais lui mettre des choses comme cela sur le dos, c’est facile, gratuit et c’est du même niveau que le “c’est la faute à mai 68 de Sarko”…
Quand tu en parlescette pédagogie est très positive car justement depuis Dolto beaucoup on pris le meilleur pour que l’extrême disparaisse… pour que les points négatifs se transforment en positif…
C’est très bien… je suis d’accord de dire que sans Dolto ‘l’enfant auteur-acteur”, comme indiqué dans mes projets, n’existerait pas. Mais Dolto n’est pas à suivre à la lettre… car pour moi l’obésité, le peur des parents que leur enfant ne les aime pas, la consommation à tout va, l’enfant “roi”, peuvent faire partie des conséquences…
Hé dit saltimbanque, on refait le débat de Libé? Tu fais le oui et moi le non si j’ai bien compris!
D’une part, je ne dis pas que je ne pense pas que la dérive de « l’enfant roi » n’est pas en parti née des théories de l’éducation nouvelle. Mais à mon avis seulement en parti, et je ne pense pas que ces théories soient laxistes, ni « extrémistes ». Comme l’a dit le gars du « non », « ce qu’elle a essentiellement apporté, c’est la fin du dressage pour aller vers l’éducation ». On a arrêté de considérer l’enfant comme un récipient à remplir de savoirs, de savoirs faire et de savoirs être, pour essayer de le rendre « acteur de son éducation. « Acteur de ses vacances », quelque chose qu’on retrouve dans l’essentiel des projets d’acm d’aujourd’hui, sans forcement savoir ce qu’il y a derrière et sans forcement mettre les moyens qui vont avec… Tu mets pas ça toi dans ton projet ?
Comme je l’ai dit avant, je ne crois pas que l’éducation nouvelle soit un extrême, mais une direction. Et le républicanisme, ou les pédagogies traditionnelles, en est une autre. A mon avis ce sont deux choix éducatifs qui ont un sens différent, basés sur des valeurs différentes, mais cohérents tous les deux. Donc pas de juste milieu…
Le débat entre autoritarisme et laxisme est un faut débat, Deligny a une très belle phrase sur la sévérité dans graine de crapule. Je te la ramènerai!
pinocchio a écrit:
L’article parle d’un « gosse qui se ressert trois fois du nutella ». A mon avis c’est mal comprendre les pédagogues de l’éducation nouvelle que de dire qu’ils revendiquent une liberté sans règles. Mais peut être que c’est cette influence là qu’a eu leurs théories sur la société.
HA bon.. je ne les comprends pas non plus alors… car pour moi c’est exactement ça… C’est de Dolto qu’est né “l’enfant roi”.
Puis il suffit de voir comment Carlos à était élevé… et comment il parlait… (avec bien entendu tout de même toutes ses qualités de coeur)
En revanche je suis d’accord pour dire que parfois les extrêmes font avancer les choses… et c’est surement le cas avec Dolto.
Maintenant c’est aux parents de savoir doser… et de trouver le juste milieu…
Dolto a selon moi influencé les pratiques éducatives d’aujourd’hui. Enfin je dirais que ce sont plus globalement les pédagogues des mouvements d’ « éducation nouvelle », ou les psychologues, sociologues, médecins, psychanalystes… qui ont réfléchit à l’éducation qui ont influencé les pratiques éducatives d’aujourd’hui (Winicott, Piaget, Bion, Freud, Decroly, Dewey, Claparède, Freinet…).
D’une manière assez simpliste, les pratiques éducatives familiales et scolaires (françaises mais plus globalement occidentales, c’est pour ça que c’est un peu gros de tout mettre sur le dos de Dolto!) ont donné plus d’importance à l’enfant, à lui donner plus de liberté, à ce que l’enfant devienne acteur de son éducation… Ce que l’on peut considérer comme l’influence de l’éducation nouvelle.
L’article parle d’un « gosse qui se ressert trois fois du nutella ». A mon avis c’est mal comprendre les pédagogues de l’éducation nouvelle que de dire qu’ils revendiquent une liberté sans règles. Mais peut être que c’est cette influence là qu’a eu leurs théories sur la société.
Je ne sais pas si il faut brûler Dolto, je ce que je sais, c’est qu’elle a une influence sur la façon dont on se comporte aujourd’hui avec les enfants.
Elle fait partie de ceux dont on peut dire “il y a avant et il y a après”
Ces rares personnes qui ont apporté quelque chose dans leur domaine, qui ont fait bouger les choses en leur temps… Forcément, aux fils des années, on remet en cause une partie de leurs idées. Normal, la réflexion avance… Mais sans leur part à l’ouvrage, on n’en serait pas là aujourd’hui.
Au même titre que Freud ou bien d’autres.
Sur Dolto, je me suis fait une idée il y a bien longtemps : j’y prends ce qui me parle (où l’on parle de carapace de homard !) et je laisse tout le reste (du genre ses délirs sur le fait de parler à son enfant dans son ventre, dans “la cause des enfants” il me semble)
C’est sous ce titre que Libération recueille deux avis contraires de psychanalystes sur l’autorité, la place de l’enfant et le rôle des parents.
L’article : Dolto a-t-elle vraiment tout faux?
Et vous, votre avis sur la question?
Attention il ne s’agit pas de refaire un énième débat sur l’autorité mais de voir où en est l’héritage de Françoise Dolto aujourd’hui.
Quelques sources pour alimenter vos réflexions :
Françoise Dolto – Wikipédia
Archives Françoise Dolto
La révolution de la petite enfance – France Diplomatie
Françoise Dolto en vidéo – INA