[solleana]

C’est assez drôle parce qu’on fait comme si les colos étaient hors sol, non inscrites dans la réalité sociale, politique, économique de notre monde…
Il ne vous a sûrement pas échappé que le statut des anims et directeurs a quand même une histoire… Laquelle? L’histoire de l’éducation populaire autrement dit l’histoire d’une lutte pour la transformation sociale et plus spécifiquement dans le monde de l’animation volontaire une histoire largement liée au monde enseignant. On pouvait se permettre d’indemniser les enseignants ou futurs enseignants qu’avec des clopinettes parce qu’ils avaient un salaire à côté mais aussi parce que dans l’après guerre il existait de véritables nécessités sociales, hygiéniques qui pouvaient justifier un engagement volontaire des animateurs ou directeurs… Il s’agissait de remettre sur pied un monde profondément meurtri, des existences sociales particulièrement dramatiques… De même, on peut presque affirmer de manière caricaturale que les indemnités reçues pouvaient en partie servir à “vivre” ou se débrouiller dans ce monde là parce que les réalités étaient autres… On pouvait vivre à peu près de la débrouille, ce n’était pas la belle vie mais les contrôles du pole emploi, de la caf et autres étaient moins pressants… de la même façon les organisateurs ne pensaient pas à faire du fric, n’étaient pas sur un marché mais étaient vraiment là pour faire partir le plus de mômes parce que les mômes étaient dans la merde.
Or il ne vous a pas échappé que ce monde là a été transformé de manière particulièrement radicale et que la marchandisation des loisirs est une réalité évidente. Que ce soit chez Telligo, à la ligue de l’enseignement ou autres, on parle en part de marchés, en euros et l’on est plus dans la même situation sociale et politique. Des milliards tournent au dessus de nos têtes ou dans les caisses et l’on voudrait que les animateurs s’engagent? Mais pour quoi au juste? A l’exception de quelques mairies où l’engagement peut encore avoir un sens, je ne vois pas trop quel peut être le sens de l’engagement chez les organisateurs…
Il n’a pas du vous échapper non plus que les conditions de vie des étudiants (qui sont le gros des anims) sont particulièrement indécentes et qu’il y aurait peut être une certaine fierté pour le monde de l’éducation populaire à pouvoir les payer dignement non? Ne serait-ce pas plus glorieux pour l’éduc pop de dire, on matérialise l’engagement au sein des colos par un salaire fort permettant de vivre dignement? Comment fait celui qui n’a pas de fric et veut faire des colos? Ben tout simplement il fait pas parce qu’on le paye comme un chien… Enfin il faut aussi relativiser la “qualité” de ce qui se vit sur les séjours… Je ne suis pas sûr que l’on vive partout de grandes aventures humaines particulièrement enrichissantes, on se fait aussi royalement chier sur des colos et centres de loisirs, on est aussi largement soumis au paternalisme du directeur et à plein d’autres choses encore…

Juste pour Geger et le fric pour les colos, regarde bien cette opération magique:

La France va organiser l’euro 2016 de football, le coût est de 1.7 milliards d’euros… Mesure simple, on annule et on reverse pour les salaires des anims… je suis pas sûr qu’on y perde en développement intellectuel, culturel de nos sociétés, ça se tente non? Au passage on évite la crétinisation des masses, on évite de ce taper le spectacle des abrutis en crampons, et celui des supporters alcoolisés…
Qui ne saute pas, n’est pas engagé, ouais, ouais!

[crevette76]

— attention ce post est hors sujet —

leivs a écrit :
Je rejoins donc complètement crevette sur son post #346. Nottament quand il démontre l’ambiguïté qui existe dans notre secteur…

Juste en passant, crevette ELLE a remis des balises [ quote] au lieu des [ code] dans ton post pour que ça soit lisible… c’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi… 🙄

[Hemmi]

j’ai beaucoup de plaisir à vous lire tous :boire:

Quantau fait que les jeunes se soient pas au courant; je ne sais pas pour vous, mais j’ai pour moi, j’ai toujours entendu des animateurs
et directeurs d’ACM connaître, au départ l’indemnité qu’ils allaient percevoir à l’issue de leur séjour et c’est heureux. Ils connaissent
aussi la durée de leurs engagements. Alors s’il vous plait voyons la réalité en face.

Ce commentaire montre bien mon désacord avec toi :
Pour moi, l’ambiguïté ne porte pas sur des points techniques du contrats (salaire / temps de repos,…).
Pour moi, l’ambiguïté porte sur les valeurs et la réalité éducative défendu par les organisations qui les emploies.
Je rappel que c’est “ça” qui a justifié la réalisation de ce contrat spécifique, c’est le fait qu’un animateur S’ENGAGE SUR UNE LIGNE EDUCATIVE SPECIFIQUE.

Je rejoins donc complètement crevette sur son post #346. Nottament quand il démontre l’ambiguïté qui existe dans notre secteur…

A titre indicatif : moi aussi, sur mes deux formation BAFD, j’étais le seul, à avoir matière à parler colos, à vraiment vouloir passer mon BAFD pour une activité occasionnelles uniquement (15 stagiaire au base, 20 au perf…).
ça laisse de quoi réfléchir non?

[crevette76]

XXYYZZ a écrit :
Gerger a écrit :

L’acte d’engagement d’un jeune de 17 ou 18 ans c’est de se dire qu’il va travailler en colo ou en centre de loisir. Cet acte d’engagement c’est de s’inscrire en formation BAFA, pour devenir un animateur volontaire (et non pas professionnel).
D’accord avec cela je rajouterais volontaire et occasionnel.
Je crois que c’est la le grand point. Le BAFA et le BAFD, ne permettent de travailer que pendant les vacances scolaires.je trouve logique que leur statut soit différent des animateurs professionnels.

Désolée (et ça aussi je l’ai déjà dit) mais n’importe quoi.
Je n’ai de diplôme d’animation (encore actuellement) QUE bafa et bafd… et si moi j’ai pas été pro de l’animation, ben alors ça veut dire que j’ai quasi jamais été pro de rien de ma vie, merci papy.
Et accessoirement, anecdote vécue que j’ai déjà relatée aussi : quand j’ai passé le bafd, sur le second théorique j’étais la seule à avoir matière à parler “colo”… tous les autres étaient sur des postes à l’année (donc “pro”) et passaient le bafd pour pouvoir continuer à exercer parce que leur employeur le leur avait demandé…

Quantau fait que les jeunes se soient pas au courant; je ne sais pas pour vous, mais j’ai pour moi,j’ai toujours entendu des animateurs et directeurs d’ACM connaître, au départ l’indemnité qu’ils allaient percevoir à l’issue de leur séjour et c’est heureux. Ils connaissent aussi la durée de leurs engagements. Alors s’il vous plait voyons la réalité en face.

Décidément… toi non plus tu ne veux pas lire tous les mots ?
Déjà la réalité -on le voit régulièrement sur planet- c’est que certains anims signent un truc sans connaitre le salaire ou la prime ou les conditions…
Mais surtout, ce qui est malhonnête, ce n’est pas le montant de l’indemnisation : c’est la (non)communication sur le statut proposé imposé à l’anim colo.
Au mieux les plus “méfiants” se braquent sur des histoires de salaires sans bien maitriser les tenants et aboutissants et inventent parfois des lois… mais si l’employeur (heu… non : c’est pas un travail : l’organisateur) ne faisait pas déjà lui l’amalgame, peut-être qu’il pourrait être au clair avec les gens qu’il emploie.
Mais qui donc cela peut-il bien arranger cette tendance à l’amalgame qui fait tout confondre ?
Mais qu’est-ce que ça peut donner en terme d’habitudes au salarié volontaire habitué à se croire salarié et à bosser hors des clous du code du travail ?
Mais est-ce bien de l’éducation populaire que ne pas vouloir éclairer un peu ces jeunes animateurs ?
Et donc, QUI y trouve son compte ?
Et QUI devrait réfléchir et mettre en place les solutions pratico pratiques à l’amendement des 8/11h de repos ?

EDIT :
Gerger : ce n’est pas à moi de le démontrer…
Et pis j’ai pas forcément parlé de tout le monde. Je parle d’avoir le choix. Vraiment.

[gerger]

Cet engagement pourquoi serait-il DE FAIT lié à un volontariat et pas un vrai contrat ?

Mais tout simplement parce que dans le domaine des colos on ne peut pas, matériellement, faire signer des CDD classiques à tout le monde. Si tu es capable de me démontrer que l’on peut payer tous les animateurs à un salaire digne de leurs compétences, sans ajouter une enveloppe aussi importe qu’improbable de l’Etat et sans diviser par trois le nombre d’enfants partant en colo, alors je serais d’accord avec toi.

Et puis je vais donner un autre exemple. Je suis secouriste dans une asso de sécurité civile. C’est un engagement, et jamais je ne pourrais en faire mon métier. Pour autant, cette association facture toutes ses interventions et a une véritable activité économique. Mais dois-je pour autant réclamer de pouvoir en vivre, d’être salarié à chaque fois que j’y interviens ?
Je ne pense pas, puisque je sais pertinemment que c’est impossible…

Gerger, engagé

[XXYYZZ]

Gerger a écrit :

L’acte d’engagement d’un jeune de 17 ou 18 ans c’est de se dire qu’il va travailler en colo ou en centre de loisir. Cet acte d’engagement c’est de s’inscrire en formation BAFA, pour devenir un animateur volontaire (et non pas professionnel).
D’accord avec cela je rajouterais volontaire et occasionnel.
Je crois que c’est la le grand point. Le BAFA et le BAFD, ne permettent de travailer que pendant les vacances scolaires.je trouve logique que leur statut soit différent des animateurs professionnels.
Quantau fait que les jeunes se soient pas au courant; je ne sais pas pour vous, mais j’ai pour moi,j’ai toujours entendu des animateurs et directeurs d’ACM connaître, au départ l’indemnité qu’ils allaient percevoir à l’issue de leur séjour et c’est heureux. Ils connaissent aussi la durée de leurs engagements. Alors s’il vous plait voyons la réalité en face.
Bien sur il aimeraient gagner plus; mais l’arrété diu conseil d’etat ne parle pas du tout des eidemnités, alors pour moi l’action de ce syndicat a plus d’effet négatif que ppositif.
Par contre s’il avait été stipulé que le minimun imposé par le CEE allait augmenter, la cela autait été très diférent. La plupart des anims se moquent des 11h de repos.

Je me suis laisser dire que certains organisateurs qui payaient au dessus du minimum CEE ( c’est la majorité) alllaient diminuer les indemnites pour compenser en partie le coût des embauches supplémentaires.
Merci M. Portello

[crevette76]

Oui m’enfin bon si tu ne lis jamais les phrases en entier ça va finir par être compliqué…

[matw25]

Réponse en vrac à un peu tout le monde tant le débat va vite:

Bourricot: Tu le dis toi même, la syndicalisation est très faible j’en connais les causes mais je voulais être sur qu’on avait le même constat par contre tu ne me donnes pas de % . Pour ce qui est par contre de la base de l’histoire, je l’ai dit me semble il que là encore et je le précise je ne suis pas foncièrement contre cette action du syndicat mais comment elle a été mené et avec quelle concertation et légitimité au vu de son peu de représentativités de la classe des animateurs occasionnels.

Il est bien plus simple de taper sur l’oeuf que la poule (drôle ça, j’aime bien).

J’aime beaucoup également 😀

Ensuite, d’accord avec tes autres réponses même si je reste réservé sur l’évolution de la lente évolution.

Crevette 76: Je vais plus nuancer ton propos qui est à mon gout trop généraliste. L’engagement subi pour moi ne tient pas pour plusieurs choses:

_ Comme l’a souvent dit moilala (je crois) et d’autres, on peut refuser le CEE en ne le signant pas et allez voir ailleurs. Après on peut se dire qu’il n’y a que des CEE et que donc l’engagement est subi.

A cela, je réponds que de nombreuses structures d’animations proposent des contrats hors CEE: VV (où le recrutement est assez ouvert, AL municipaux qui eux en tant que collectivités n’usent pas du CEE (en tout cas chez moi) et enfin certains cas particuliers tels que les campings et autres. Ainsi, cela représente tout de même des alternatives et laissent donc à penser que la notion d’engagement peut toujours être évoqué.

Gerger: Je te rejoins totalement sur le fait que l’engagement peut se situer sur le fait d’entrer en formation BAFA même si cela bien sur dépend de chaque individu mais il y a là une forme d’engagements qui me fait penser encore qu’il est du rôle des formateurs d’informer sur les réalités de cet engagement. Sinon je suis plutôt en accord avec toi sur cette discussion

[crevette76]

gerger a écrit :

Bé non gerger, cet engagement n’est pas forcément conscient, il n’est pas forcément existant… puisqu’il n’est que rarement un CHOIX.
Encore une fois, pour moi le problème n’est pas l’existence du CEE ou du volontariat en lui même, mais le fait qu’un animateur colo NE PEUT PAS faire autrement que “s’engager”. Or un engagement, s’il est imposé (parce qu’il n’y a pas d’autres éventualités, parce qu’il n’est pas annoncé comme tel – qui parle de volontariat en recrutant des anims colos ?) n’en est tout simplement plus un.
La définition du volontariat c’est que c’est un acte volontaire et choisi.

Ce que tu dis est intéressant. Mais pour moi l’acte d’engagement n’est pas de signer un CEE. Il se situe bien au delà.

L’acte d’engagement d’un jeune de 17 ou 18 ans c’est de se dire qu’il va travailler en colo ou en centre de loisir. Cet acte d’engagement c’est de s’inscrire en formation BAFA, pour devenir un animateur volontaire (et non pas professionnel).

Bah relis juste le post de Shaaa juste au dessus…
Cet engagement pourquoi serait-il DE FAIT lié à un volontariat et pas un vrai contrat ?
Et donc toutes mes phases d’animation en VV je n’étais plus du tout engagée ? C’est rigolo parce que j’ai fait plus d’éducation populaire sur les VV que sur certains séjours colo annexe 2 hein…
‘faut juste arrêter les amalgames.

Et accessoirement, pour appuyer mon propos précédent, en bafa on ne m’a jamais dit “tu peux t’engager en donnant de ton temps en passant par le volontariat”, non, on m’a parlé de l’annexe 2, mais on m’a dit “en colo c’est comme ça”, “il faut s’attendre à telle fourchette d’indemnisation”. C’est quand même sensiblement différent, et d’ailleurs, malgré mes quelques neurones encore vivants à cette époque, j’ai mis un certain temps pour réellement comprendre le système, et j’me suis faite avoir en bossant sous annexe 2 sans bien connaitre, et au passage aussi pour quelques séjours classe…
Et ça ne veut pas dire que je ne voulais pas m’engager… seulement sur un certain nombre de séjour je ne l’ai pas fait en mon âme et conscience, juste je voulais animer et “dans l’animation c’est comme ça”.
Et j’me sens pas désengagée de ma mission ou désinvestie de mes valeurs quand je bosse avec un vrai contrat.

Simplement en colo l’alternative n’existe pas, ce ne peut être un choix.
Et de ce fait, de nombreux organisateurs en jouent et communiquent lors du recrutement sur le CEE exactement comme ils communiqueraient sur un CDD.
C’est ça qui est malhonnête.
C’est ça qui fausse le jeu.
C’est ça qui est biaisé.

Je ne suis pas contre le volontariat ni le bénévolat (vu le temps que j’y ai donné ce serait un comble). Seulement il faut que ce soit clair et choisi en connaissance de cause.

[gerger]

Bé non gerger, cet engagement n’est pas forcément conscient, il n’est pas forcément existant… puisqu’il n’est que rarement un CHOIX.
Encore une fois, pour moi le problème n’est pas l’existence du CEE ou du volontariat en lui même, mais le fait qu’un animateur colo NE PEUT PAS faire autrement que “s’engager”. Or un engagement, s’il est imposé (parce qu’il n’y a pas d’autres éventualités, parce qu’il n’est pas annoncé comme tel – qui parle de volontariat en recrutant des anims colos ?) n’en est tout simplement plus un.
La définition du volontariat c’est que c’est un acte volontaire et choisi.

Ce que tu dis est intéressant. Mais pour moi l’acte d’engagement n’est pas de signer un CEE. Il se situe bien au delà.

L’acte d’engagement d’un jeune de 17 ou 18 ans c’est de se dire qu’il va travailler en colo ou en centre de loisir. Cet acte d’engagement c’est de s’inscrire en formation BAFA, pour devenir un animateur volontaire (et non pas professionnel).

Et pour le coup c’est un engagement pleinement conscient. Ce jeune en question sait pertinemment qu’il ne gagnera pas grand chose (c’est d’ailleurs un des choses que les stagiaires savent le mieux en arrivant en bafa 1). Mais il sait aussi que les moments qu’il vivra dans ce genre de structure seront beaucoup plus riches que ce qu’on vivrons ses copains à la caisse du supermarché ou dans les champs de tomates.

Gerger

[Shaaa]

Etre animateur, c’est un engagement, ne l’oublions pas.

Et être médecin, infirmier, éducateur spécialisé ou travailleur social, ça n’a rien d’un engagement ? Serait-ce une raison suffisante pour en faire un travail déguisé ? La bonne blague… 😀

Comme beaucoup de métiers qui se sont professionnaliser, les premiers médecins et soignants étaient bénévoles avant d’être salariés. L’animation est un jeune métier qui se professionnalise, il se doit d’avoir une réelle rémunération (et/ou compensation), au moins dans sa dimension “professionnelle”.

Pour le cadre des colos, reste à savoir sur quels modèles on s’appuie. Et ce n’est pas plus mal que la remise en cause du CEE vienne foutre un coup de pied dans la fourmilière. :titille:

Chetu a écrit :
Une modulation peut-être apportée :
– contrat en volontariat indemnisé pour les OVs non-lucratifs,
– et CDD standard avec une Conv. Coll. Animation peu dérogatoire pour les OVs à but lucratif.
On donne ainsi la possibilité aux assos et collectivités de faire vivre un engagement éducatif partagé par les animateurs et accessible à tous, et au Marché de développer des offres à but lucratif sans que l’argent soit gagné sur le dos des anims, mais grâce à une véritable valeur ajoutée.
Why not ?

Ben non justement. Les OVs lucratifs (3% du secteur) ont porté recours en 2007 pour “concurrence déloyale” des associations si elles bénéficiaient de ce statut dérogatoire au code du travail. (il y a un lien qui traine une ou deux pages avant dans le même sujet)

Qui plus est, comme elles font la même chose que les OVs lucratifs, comment justifier de ce statut ?

[gerger]

Why not ?

Parce que dans le groupe de travail mis en place par notre cher ministre, on trouve presque autant de représentant du secteur marchand que du secteur non marchand.

On peut donc raisonnablement penser que ceux ci vont exercer une pression forte (qui dit avoir de l’argent dit souvent lobby plus efficace) pour qu’il n’y ai pas deux régimes différents…

Tout en sachant que ce même lobby, qui devait déjà être exclu du CEE en 2006 a réussi à y être finalement intégré, je ne suis vraiment pas sur qu’une telle séparation pourra voir le jour.

Mais sur le principe je trouve effectivement que cela aurait été une bonne chose.

Gerger

[crevette76]

Bé non gerger, cet engagement n’est pas forcément conscient, il n’est pas forcément existant… puisqu’il n’est que rarement un CHOIX.
Encore une fois, pour moi le problème n’est pas l’existence du CEE ou du volontariat en lui même, mais le fait qu’un animateur colo NE PEUT PAS faire autrement que “s’engager”. Or un engagement, s’il est imposé (parce qu’il n’y a pas d’autres éventualités, parce qu’il n’est pas annoncé comme tel – qui parle de volontariat en recrutant des anims colos ?) n’en est tout simplement plus un.
La définition du volontariat c’est que c’est un acte volontaire et choisi.
Donc :

Morbac a écrit :
Soit l’éducatif est un véritable projet de société et l’État doit s’engager, soit ce n’est qu’un choix individuel ou associatif et il ne doit alors être porté que par ceux qui le choisissent réellement et non pas imposé par un texte injuste.

Ben voilà, tout est là.

[Chetu]

Une modulation peut-être apportée :
– contrat en volontariat indemnisé pour les OVs non-lucratifs,
– et CDD standard avec une Conv. Coll. Animation peu dérogatoire pour les OVs à but lucratif.
On donne ainsi la possibilité aux assos et collectivités de faire vivre un engagement éducatif partagé par les animateurs et accessible à tous, et au Marché de développer des offres à but lucratif sans que l’argent soit gagné sur le dos des anims, mais grâce à une véritable valeur ajoutée.
Why not ?

[gerger]

Bonjour,

Dans les prochains cahiers de l’animation à paraitre, Vincent Chavaroche écrit une “lettre ouverte à un animateur volontaire”. J’en cite juste quelques phrases qui feront sans doute écho à certains propos entendus ici.

“[…] L’engagement qui est le tien est un acte conscient ! Il faut cesser de te prendre, de vous prendre pour des être irresponsables et sans jugement. Tu fais des colos et des centres de loisirs parce que tu le décides ! Cet engagement est une expérience pour toi, une possibilité de t’investir dans une action éducative, reconnue comme telle. Tu y viens aussi, dans un cadre réglementé, pour t’occuper d’enfants, être avec d’autres jeunes, prendre des responsabilités dans un espace ou les enfants font l’apprentissage de la vie collective. Bien évidement, tu souhaites gagner un peu d’argent, ce qui est normal. Chacun sait que c’est aussi une reconnaissance de ce que l’on fait. […]”

Il est parfois heureux de lire que non, tous les animateurs ne sont pas de jeunes salariés dont des organisateurs sans scrupules exploitent la méconnaissance du droit du travail. Et cela rejoint le constat que j’ai pu faire au contact d’un certain nombre d’entre eux cet été.

Gerger

[Import]

Puisqu’il faut prendre en compte les animateurs combien d’animateurs sont réellement dans une dynamique d’engagement ? Ou pour dire autrement combien font ça comme un petit boulot ?

Faut il que ce soit les salariés qui portent les choix éducatifs des structures ? UN enseignant ne perçoit il pas un salaire alors qu’il travaille dans l’éducatif ? ET les travailleurs sociaux (éducs, AS, AF, …) ? Et les soignants ?

Soit l’éducatif est un véritable projet de société et l’État doit s’engager, soit ce n’est qu’un choix individuel ou associatif et il ne doit alors être porté que par ceux qui le choisissent réellement et non pas imposé par un texte injuste.

[Merlier Laurent]

Non, mais là furieux d’entendre quelques chose comme ça !
La plupart des organisateurs sont grandement touché par cette nouvelle loi. Arretons toujours de critiquer les organisateurs, parce qu’il n’y a pas assez de repos, parce que les salaires sont insuffisant…
Il y a une chose a prendre en considération : c’est le cout du séjour pour les familles. Alors oui on pourrait donner plus aux animateurs, mais à quel prix pour les familles.
Du coup, des prix de séjour trop élevé et donc la mort des centre de vacances et des bonnes vieilles colo !

Etre animateur, c’est un engagement, ne l’oublions pas.
Ceux qui veulent gagner bcps d’argent pour se payer des vacances ou des études, et ben il ne travaille pas forcement en ACM…

[JCW]

pour info, question réponse à l’assemblée nationale hier

Statut des moniteurs de colonies de vacances

M. le président. La parole est à M. Pierre-Christophe Baguet, pour le groupe de l’Union pour un mouvement populaire.

M. Pierre-Christophe Baguet. Monsieur le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative, verra-t-on prochainement disparaître nos jolies colonies de vacances ?

À la suite d’un arrêt de la Cour européenne de justice, d’octobre 2010, le Conseil d’État a rendu le 10 octobre dernier une décision qui rend obligatoire, pour les animateurs, un temps de repos quotidien de onze heures par tranche de vingt-quatre heures.

Cette décision menace le fonctionnement des centres de vacances, qui reposent sur un modèle original et spécifique de grande confiance entre l’encadrement et les enfants, puisqu’ils vivent en cohabitation avec leurs animateurs plusieurs jours de suite.

Les colonies de vacances tiennent une place très importante dans notre société : sur le plan du lien social ; sur le plan économique, par les emplois saisonniers qu’elles fournissent ; et sur le plan de l’aménagement du territoire.

Chaque année elles regroupent 4,5 millions d’enfants, 36 000 directeurs et 500 000 animateurs occasionnels.

Afin de préserver l’esprit du contrat d’engagement éducatif proposé par Jean-François Lamour en 2006, j’ai présenté mercredi dernier un amendement de temporisation dans le cadre de la proposition de loi de notre collègue Jean-Luc Warsmann. Je remercie mes collègues, qui ont voté cet amendement à l’unanimité.

Mais, monsieur le ministre, vous savez qu’il faut aller plus loin pour pérenniser le fonctionnement traditionnel des centres de vacances. Seule une loi spécifique comme celle touchant au statut des pompiers volontaires le permettra. Que comptez-vous faire pour protéger à terme nos colonies de vacances ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

M. le président. La parole est à M. Luc Chatel, ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative.

M. Luc Chatel, ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative. Monsieur Pierre-Christophe Baguet, comme vous venez de le rappeler, l’avenir des colonies de vacances est aujourd’hui menacé par une décision du Conseil d’État du 10 octobre dernier qui fait application d’un arrêt de la Cour européenne de justice. Sans remettre en cause le fondement du contrat d’engagement éducatif, cette décision traite de la question du repos compensateur des moniteurs.

C’est extrêmement préoccupant, compte tenu de la place des colonies de vacances dans notre société. Vous avez rappelé le nombre d’enfants concernés par les colonies de vacances, ainsi que le maillage associatif qu’elles constituent sur l’ensemble du territoire.

Avec Mme Jeannette Bougrab, nous nous sommes saisis très tôt de ce sujet, puisque dès le 19 septembre dernier, nous avons installé un groupe de travail regroupant les principales organisations du secteur associatif ou des secteurs privé et public, sous l’autorité de l’ancien inspecteur général des affaires sociales André Nutte. Il a pour objectif de trouver un juste équilibre entre respect du droit du travail et spécificité de la fonction d’animateur de colonies de vacances.

L’une des premières conséquences de la mise en place de ce groupe de travail a été l’amendement que vous avez porté, monsieur le député, et je tiens à vous en remercier, ainsi que les parlementaires, sur tous ces bancs, qui ont voté cet amendement. Il va permettre de sécuriser les séjours pour les prochaines vacances c’est important pour les parents et pour les différentes organisations qui s’occupent des colonies.

Nous devons maintenant pérenniser le système et trouver un juste équilibre. Il faut sans doute tenir compte de certaines revendications en matière de droit du travail, mais il faut aussi tenir compte des spécificités et de ce maillage. Nous tenons aux colonies de vacances, nous devons trouver les moyens d’assurer leur pérennité, et le groupe de travail nous fera des propositions en ce sens d’ici la fin de l’année. Cette solution passera peut-être par la voie législative, mais dans tous les cas nous sauverons nos colonies de vacances.

à noter le lapsus (non repris dans la transcription écrite mais que vous pouvez voir sur la vidéo) de Luc Chatel qui a dit “élève” à la place d “enfant”

[Simon]

Bourricot : Je vais me permettre une approche sur les syndicats simple et revus encore et toujours. SUD Education dis tu compte beaucoup d’animateurs en son rang. Qu’en est il en terme de chiffres, de %, de cette base pour qui l’animation est un engagement, de l’occasionnel et non pas du professionnalisme . En effet, il suffit de naviguer sur des sites, de prendre des nouvelles des réseaux sociaux, des organismes pour se rendre compte que les personnes défendues acceptent très mal cette décision d’où ma question:

Comme tu peux le lire dans cet article que j’avais rédigé, Syndicats et éducation populaire
la faibe syndicalisation des animateurs s’explique aisément. Et est en corrélation avec la faible syndicalisation générale. Du fait du mon boulot, je croise pas mal d’anims. Et ils comprennent pas ce CEE. Et il y a bien d’autres facteurs qui aujourd’hui démontrent clairement la perte de sens à cet engagement éducatif, à cette éducation populaire. Aussi, t’oublie toujours la base de l’histoire… Qui s’est amusé à tripatouiller le code du travail pour rendre réel cet ovni? Pas le syndicat que je sache. Il est bien plus simple de taper sur l’oeuf que la poule (drôle ça, j’aime bien).

Quelles concertations cet acteur syndical a il eu avec ses animateurs qu’il veut défendre? Alors certes il y a le droit du travail mais si il désirait améliorer les conditions des animateurs, pour le moment il a tapé à côté et a surtout mis en difficulté les organismes les plus modestes sans proposer de solutions.

Meuh non, faut pas exagérer la situation….
Moi je dis, la possibilité réside en ceux qui souhaitent s’engager de pouvoir le faire par les conventions bénévoles. Ce qui n’empêche pas indemnités…. (indemnités au sens de défraiements)

Je ne sais plus qui a dit que cela ne l’attristait pas que quelques séjours soient annulés. Moi ce qui m’attriste, c’est que cette reforme n’impacte en rien les boites à fric qui ont vont continuer à vendre leurs séjours aux plus aisés mais c’est que dans l’immédiat et sans statut dérogatoire à long terme vont tout simplement détruire les organismes de proximité, les quelques représentants de l’éducation populaire et de ce fait réduire le droit au départ en vacances.

Oui c’est triste, et il ne faudra pas en attendre plus. Le secteur n’échappe pas à la dictature économique faite sur la société. Et même dans un plausible changement de gouvernement en mai prochain, il faudra pas en attendre une révolution… Juste à un peu plus de pédagogie pour mieux faire accepter la rigueur. Ah il est beau notre “socialisme”.

Pour un syndicat se voulant défendre les animateurs, pour le moment ils n’ont obtenu que des dommages collatéraux à leurs réformes. Souhaitons que cette démarche abouttira à autre chose mais pour le moment je reste plutôt sceptique sur cette action même si je ne condamne pas forcément l’action qui est légale et justifiée mais l’absence de réflexion sur ces conséquences et son impact immédiat.

Ils ont obtenu que le sujet soit médiatisé. Et que le sujet soit enfin mis à l’ordre du jour. On peut espérer un début de lente évolution.

[matw25]

Xixi,

Je ne dénonce pas ta vision qui est assez proche de la mienne au final ce que je dénonce c’est la façon dont tu la développes en te fermant aux dialogues des autres, à leurs idées et en les jugeant sans même réellement connaître leur passé comme c’est le cas de michmuch.

Défendre ta vocation est compréhensible mais on apprend beaucoup en écoutant les discours des autres. Enfin, je te rassure je pense qu’ici personne n’est pour la fin des colos mais pour une refonte du système et un retour à l’éducation populaire qui s’éteint petit à petit et cela est indéniable et comme michmuch je me demande derrière ce que tu mets modèle de l’animation éducatif.

En tout cas, c’est intéressant que tu reviennes débattre et je pense que cela peut être intéressant donc j’attends tes réponses.

[Auteur]

Messages