[Ady]

Je viens de relire certains de mes posts de l’année dernière, j’ai parfois le même sentiment que toi 😉

[moilapa]

oui, évidemment. Je ne suis plus tout à fait d’accord avec mes propos désabusés ci dessus.

[Ady]

Juste le soucis de leur montrer que d’autres alternatives sont possibles ?
Qu’exprimer sa vitalité, ses frustrations, ses violences subies, peuvent se faire d’une autre façon que ce qu’illes ont vécu ?

[moilapa]

mouais…

Le même travail d’animateur face à un problème sur lequel on ne peut rien. Depuis des années et des années. Comme un pansement sur un ventre ouvert… En quoi ce travail auprès des enfants n’est-il pas vain ? Quand tout autour de soi va dans le sens opposé ? A commencer par le règles qui régissent la société ?

Quel est l’environnement de ces enfants ? Au delà de la cour d’école ? De quel type de quartier s’agit-il ?

En écho à ce que je dis sur les claé : notamment les claé sur des écoles en ZEP.

Ces enfants violents sont juste des enfants adaptés à leur milieu. J’ai arrêté de croire que l’on pouvait agir auprès d’eux sans agir sur leur environnement. Ce qui fait que je n’ai plus fait d’animation dans des “écoles difficiles” depuis bien longtemps. Plus envie… De recommencer encore et encore un travail vain.

Ces enfants violents ne sont que l’adaptation normale à notre société violente. Les plus grands, malgré leurs discours (nike la police… rejet de la société, etc… ) sont parmi les jeunes que j’ai connus les plus désireux de faire partie de cette société !!! Etre de bons petits consommateurs, des invidus très loin d’imaginer remettre en cause cette société (ce en quoi l’extrème gauche se trompe, il n’y a pas là un réservoir d’individus pret à la révolution, loin de là, et les “agitation de banlieus” même très télégéniques, ne me semblent en rien remettre en cause le pouvoir établi, les castes)

Effectivement, ces enfants violents qu’on a créés nécessitent la dictature des adultes (ce qui rend illusoire ce je prône sur les claé dans le post sur les claé)

En classe, ils apprennent les régles, mais ils ne les expérimentent pas (ce qui pourrait être le rôle d’une récréation dans une cour “apaisée” : les enfants apprennent des règles de la vie en commun en classe et les expérimentent en récréation durant l’entre-enfants”. Si temps est qu’on leur en laisse l’opportunité)

Mais en classe, ils apprennent aussi la dictature nécessaire à l’état d’apprentissage. Ils subisent en classe une violence qui ne peut s’exprimer durant ce temps de classe. Une violence à la maison qui ne peut s’exprimer face au père, mais qui peut s’exprimer face à d’autres enfants, notamment plus faibles.
Et sans doute que tes petits sur ta maternelle subissent cette violence dans la cantine, subissent cette violence dans les toilettes en étant obligé de pisser à la vue de tous, et toutes autres violences institutionnelles que l’on peut retrouver dans une école maternelle : allez ! Vite ! Mettez vos manteaux ! Allez ! Faut aller bouffer !”

L’encadrement constant des enfants fait que cet état de dictature propre à la classe s’étale sur les autres temps de la journée des enfants, jusque dans leur récré. Et parfois cette violence est bien au delà de nos capacités de simples animateurs. Notre action n’a de sens que pour les 5 mn où nos paroles ont franchi les murs de la récré. Seulement, ils sont là, et nous aussi. Et on pourrait se demander ce qu’on fait là. A essayer de colmater des trous dans un système qui est lui-même créateur de ses trous.

Viendra un moment où apprendre la non-violence aux “enfants de quartiers” sera criminel.

Alors quoi ? Discuter avec ces enfants ? Faire des réunions pour le dire que “taper c’est mal” ? Mais il save cela. Au moins à travers leur propre égocentrisme : il ont fait l’expérience à un moment ou un autre de victime (et c’est même pour ça qu’ils sont violents) Donc, la solution n’est pas de leur dire que “c’est mal”, ils le savent que c’est mal.

Mais en quoi c’est mal quand papa fait pire ? Ou quand on fait pire à papa tous les jours ? Au boulot ? A maman ? Quand le divertissement numéro un de notre société c’est la violence : les jeux vidéos, la télé (et là je reviens sur ce que je dis sur le post sur la pédophilie, et notre grand plaisir à voir des meurtres et du sang)
alors pourquoi en serait-il autrement pour les enfants ? Cela n’aurait aucun sens.
Le premier éducateur des enfants, bien avant les parents et l’école, c’est la télé. Très très loin devant. elle est le premier inspirateur. Elle est le premier pédagogue. Et chaque parent qui appuie sur son téléphone portable pour éliminer (éliminer !!!!) un personnage de la télé réalité, détruira en un clic tous nos beaux discours de la cour de récré.

Alors ? Aider ces enfants à petit à petit ouvrir les yeux, sur leur environnement ? De ce qui fait d’eux des enfants violents ? Je ne suis pas sûr qu’ouvrir les yeux à ces enfants, une fois grands, soit une bonne chose pour eux.

Ce qui serait anormal, c’est que ces enfants ne soient pas violents.
Face à cela, nos actions sont plus que limitées. elles sont vaines.
Le mieux que l’on ait affaire face à un enfant vraiment violent, c’est de l’empêcher de nuir, puisque nous sommes garant de la sécurité des enfants. Soustraire les autres enfants à sa violence en l’écartant du groupe, par exemple en le laissant assis sur un banc le temps de la récréation… avec l’espoir (on peut toujours croire) que ce temps soit un temps de réflexion… croire que l’on y puisse quelque chose.

Et sans doute que je suis maso puisqu’à la rentrée je vais bosser sur ce que l’on pourrait qualifier de pire école.

[Ady]

Le problème doit être plus profond… Il faudrait s’assoir tous ensemble pour prendre le temps de discuter; les enfants et l’anim’. Et procéder à une résolution de conflit

LA RESOLUTION, LA MEDIATION

Dans le cadre d’un conflit important risquant de s’aggraver. Dans l’idéal, tous les conflits. Il faut disposer d’au moins 20 ou 30 min juste avec les enfants concernés, dans un endroit tranquille et connu. Pas forcement facile d’avoir ce temps, malheureusement.

Calmer les émotions, l’apaisement  :

Laisser du temps s’écouler aux acteur-trice-s du conflit pour que leurs émotions redescendent et qu’ils-elles ne parlent pas sous le coup de la colère, faussant ainsi le dialogue.

Plus tard, réunissons les acteur-trice-s du conflit, l’animateur-trice jouant le rôle de médiateur-trice. On s’isole, on s’assoit aisément, en cercle pour tou-te-s se voir.

Rappel des faits : Que s’est-il passé ?

Laisser les enfants, chacun leur tour, prendre la parole. Les autres se taisent pour rester a l’écoute. Reformuler soi-même à chaque fois les dires des enfants pour être sûr d’avoir bien compris en mettant des mots sur les émotions exprimées (« tu as de la colère, peur, … »)
Ne pas hésiter à attendre si les enfants restent silencieux au début. Vous avez du temps.
Les enfants doivent parler en « Je » et non en « tu ». Les enfants doivent assumer leurs propres actes [responsabiliser] et ne pas parler à la place des copain-ine-s : « J’ai fait ça »

Le ressenti des protagonistes, Qu’as-tu ressenti ?

Une fois les enfants d’accords sur la vérité des faits, ils parlent de leurs blessures, physiques et surtout psychologiques. « Je me suis senti méprisé, triste, » « Quand on parle sur ma mère, je suis en colère parce que c’est pas juste »
Les victimes prennent la parole et les agresseurs aussi.
L’animateur-trice prendra le soin d’aider les enfants à trouver les bons mots pour s’exprimer (colère, peur, peine, mépris, sentiment d’avoir été trahi,…)

Rappel du cadre : Où est-on ?

« On est au centre ». Quelles sont les règles ? « on ne doit pas se taper », « on doit voir un adulte quand on n’arrive pas à régler ses problèmes », …

Les solutions : Que proposez-vous comme solutions ?

Laisser les enfants réfléchir. Ils proposent leurs solutions, et on décide ensemble de la solution qui nous semble la plus juste. Ne pas intervenir dans leur réflexion, les laisser régler leurs problèmes eux-mêmes [autonomie].

LES OBSTACLES A LA COMMUNICATION

1.Donner des ordres
2.Menacer
3.Faire la morale
4.Suggérer des solutions
5.Persuader par sa logique
6.Juger, blâmer
7.Humilier
8.Psychanalyser
9.Manipuler
10.Rassurer, consoler
11.Dévier, esquiver
12.Blaguer

L’ECOUTE ACTIVE en quelques mots

[*] Mettre des mots sur les émotions exprimées des enfants (colère, peur, tristesse, joie, …). Reformuler à chaque fois pour vérifier auprès de l’enfant votre compréhension.
-> exprimer ses émotions et ses besoins

[*] Messages en « Je » (prise de conscience de l’agresseur) et non en “tu”.

[*] Attention a la congruence : Est-ce que je ressens quelque chose personnellement ? Ai-je besoin de prendre du recul ? et de laisser la gestion du conflit à un-e autre animateur-trice ?

[Elianaca]

Bonjour,

Je n’ai pas de solution miracle à te proposer ça c’est sur. Mais des petits de maternelles qui se chamaillent, il y en aura toujours.

Personnellement, quand un ou deux enfants viennent me voir (ou que c’est moi qui les vois) pour me dire “il m’a taper” et qu’ils me disent oui mais c’est lui ou lui… Bref, impossible à trouver la réalité la dedans.

Si ce n’est pas très grave, je m’entends par “il m’a poussé” par exemple, je ne sanctionne pas. Mais je leur explique aussi clairement que c’est une chose à ne pas faire et bien sûr que si l’un embête l’autre ou inversement, il ne règle pas ça lui même mais qu’il vienne voir un(e) animateur(trice).

Par contre, si ça recommence, à ce moment là je les sépare pour X temps en leur faisant comprendre que s’il veulent jouer ensemble ils doivent se calmer et respecter les règles instaurer par les enfants eux même (Dans mon centre, on a remarquer que lorsque c’était les enfants qui faisaient eux mêmes les règles, ça marchait mieux).

Après, il y a toujours les grosses bagarres où à ce moment là, je les fait s’assoir hors du jeu en leur demandant de réfléchir à leur bêtise. Ce qui me permet, à moi aussi, de réfléchir à la sanction que je pourrais leur donner.

Il faut savoir aussi que les enfants que tu as se sont des petits bouts à qui ils faut souvent répéter la même chose. Si tu as vraiment des problèmes de bagarres entre les enfants, essaye de mettre en place des responsabilités pour ces enfants et lancer des petites animations le matin contre ça. Moi je me rappel qu’on leur lisait des petites histoires sur les bagarres, les gros mots… Et oui, on a eu quelques problèmes avec des petits

Enfin voilà, j’espère avoir pu t’aider ! 😉

[matw25]

Oui voir d’où vient le déclencheur pourquoi x frappe y .

Après selon moi pourquoi il ne vient pas le dire peut être par un manque de confiance car de toute facon c est toujours lui qui est puni donc ca sert à rien(je résonne comme le gosse hein) ou tu peux avoir une autre possibilité. Est ce que y l embette aussi dans la cour de l’école et que l’équipe de l’école(les instits) n ont pas su réagir.

Je pense qu il faudrait essayer la prochaine fois de punir les deux et pas qu un seul car finalement le second n a pas l air d une victime et peut être qu apres x vous fera plus confiance et viendra vous le dire.

ps: qu est ce qu on s emmêle avec ces X et ces Y 😀

[crevette76]

Bonsoir ElyC8,

si c’est récurrent et que ça concerne toujours les mêmes enfants, peut-être faudrait-il déjà réussir à voir ce qui se passe quand “Y” embête l’autre… et le stopper si besoin, non ?

[elyC8]

[elyC8]

Bonjour

Je suis directrice de périsco et le mercredi animatrice en centre aéré.
Les 2 acceuil recoivent exclusivement des maters.
Ce qui me turlupine c’est que quand on puni X qui à tapé Y car Y l’a embété, X sais qu’il devait le dire à une anim mais quand on leur demande pourquoi il est pas venu il sais pas.
Aprés la seule punition trouvée est de l’écarter du groupe un moment, mais c’est pas trés efficace vu ke sa recommence.

Avez vous des trucs à me donner pour éviter ce comportement?

Merci

[Auteur]

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