Bonjour,
Je réveille un vieux topic qui n’a évidemment plus lieu d’être 6 ans après, et je reviens par ici après une longue absence, un virage dans mon parcours, qui m’a enfin permis de comprendre qui j’étais vraiment.
Ce que vous prenez pour de l’hyperactivité est, en fait, en ce qui concerne les EIP (enfants intellectuellement précoces : 2% de la population, QI supérieur à 130, vous en avez tous forcément croisé sans le savoir), de l’hyperexcitabilité.
D’un point de vue extérieur, ça se ressemble, d’un point de vue intérieur, pas du tout. Un surdoué (HP, HQI, THQI) a un fonctionnement cérébral différent des autres, quantitativement et qualitativement. Ca peut se résumer (pour simplifier) par un besoin constant de nouvelles activités, notamment intellectuelles, des nouvelles stimulations, et ça va de pair avec une grande énergie. Une grande curiosité aussi évidemment, et bien souvent un souci avec l’autorité, notamment quand celle-ci n’est pas argumentée, ou à au moins logique.
Pour cet enfant-là, qui se mettait constamment les autres à dos, il pouvait y avoir plusieurs raisons. Celle qui me vient avant tout à l’esprit, c’est qu’il s’était déjà construit un faux self (une fausse personnalité) pour se protéger de son hypersensibilité (caractéristique commune des surdoués). En gros il agressait les autres avant qu’ils ne l’agressent.
Je ne dis évidemment pas qu’il faille laisser ce genre de choses se produire, un EIP a besoin de limites, comme n’importe quel autre enfant, mais il a davantage besoin encore de compréhension que n’importe quel autre enfant.
Dans ce cas précis, et tel que décrit par vagabond, je pense tout de même que le père avait une bonne part de responsabilité dans l’attitude de l’enfant, mais il est difficile de juger à travers un post…
Ben j’vais donner mon sentiment franchement au risque de passer pour un blanc-bec.
Quand j’étais jeune animateur en CLSH de banlieue riche il y a bien longtemps :D, il y avait parfois des enfants un peu agités, il y avait parfois des parents qu’on trouvait étranges. Et à commencer par moi, on imaginait plein de trucs, la maltraitance, le mal-être du pauvre enfant qui “envoyait des messages” aux animateurs à travers ses actes pour “demander de l’aide”.
A l’époque, des directeurs m’avaient refroidi, en refusant de voir les problèmes, ce qui n’est pas forcément une solution non plus, puisque si les enfants n’avaient pas de problème justifiant une intervention, moi j’en avais. (soucis d’autorité, difficulté pour comprendre si je faisais bien mon travail ou pas…)
Plus tard j’ai travaillé avec des publics qu’on dit plus difficiles. En général, les enfants correspondant au profil type, “équilibrés” (situation stable en travail, immigration, santé, logement, relation avec les parents…), c’étaient les cas les plus rares.
Après ça, quand je revenais dans les CLSH de banlieue riche, je ne voyais plus “l’hyperactif” ou “le trisomique” de la même façon. Ça sera dur à expliciter, mais disons que je ne les voyais plus comme une gêne. C’était parfois le contraire même.
Comme les collègues prenaient souvent en grippe l’enfant en question, ça me faisait plaisir de montrer que ça pouvait se passer autrement, sans avoir à faire un effort surhumain.
Un différend qui m’opposait aux collègues c’était qu’on n’avait pas la même relativisation de la gravité. Quand je les voyais s’emporter, hurler parfois, ou se ruer sur les parents pour dire “votre enfant, on n’en peut plus, il ne faut plus l’inscrire”, c’était pour des problèmes que je trouvais parfois ridicules.
Voilà.
Là, pour le cas de vagabond, je ne trouve pas qu’il y ait un problème qui nécessite une intervention d’éducateur ou de service social, mais peut-être qu’il n’a pas tout dit, c’est pour ça que j’ai posé la question “quel est le problème?”.
ben je sais pas mais sa description du minot montre assez bien qu il est pas en grande forme, et il a pas besoin de taper ses copains ou se mettre le doigt dans un taille crayon pour le montrer…. nan? 😀
lol
Merci mais je l’ai lu ce message. Si j’ai posé cette question plus haut c’est pour que Vagabond (ou alors toi solleea du coup) explicite les choses qui posent réellement problème parce que le message peut être interprété.
Moi je ne vois pas clairement quel est le problème. Je peux en imaginer, mais ça sera des spéculations sur des spéculations, ces choses là ne se font pas, quand l’intention est d’aider.
Est-ce que le problème est le refus d’autorité?
Est-ce que le problème est que l’enfant est “déviant”?
Est-ce que le problème c’est qu’il fait pleurer les autres?
Est-ce que le problème est que lors de ses bêtises il manque souvent de se blesser gravement?
“et nous sommes démunis devant cet enfant car il a un comportement forement déviant: tendance à se mettre à dos tous ses camarades qu’il embête sans cesse, faisant toujours l’inverse de ce que les animateurs demandent et il ne semble pas être géné par les punitions (que l’on a du mal àn rendre constructive).”
Arf!
Il n’y a que des incertitudes dans ce message, des spéculations, des intuitions et des interprétations…
Il n’y a pas précisément un problème qu’il faudrait solutionner obligatoirement. L’enfant ne se met pas en danger, si j’ai bien compris. Son père non plus d’ailleurs, c’est juste que des animateurs, à leur place, ne réagiraient pas de la même manière, non?
baltazaar tu as ta reponse dans le premier post….
Vagabond a écrit:
Bonjour
je recherche de plus amples informations sur les surdoués et l’hyperactivité. En effet deuis le début du mois, un enfant hyperactif doté d’un QI de 120 130 selon le père fréquente notre centre et nous sommes démunis devant cet enfant car il a un comportement forement déviant: tendance à se mettre à dos tous ses camarades qu’il embête sans cesse, faisant toujours l’inverse de ce que les animateurs demandent et il ne semble pas être géné par les punitions (que l’on a du mal àn rendre constructive).
Au jour d’aujourd’hui sans en connaître plus sur ce genre d’enfants (bien qu’ayant déjà travaillé avec un hyperactif) je voudrais savoir comment interpréter tout ça.De plus je suis gêné par l’attitude du père qui explique tout par le qi de son enfant et montre une approche se rapprochant de celle d’un scientifique avec un rat de laboratoire devant l’enfant: le premier jour il m’a pris à part “venez on va l’observer” prendre des coloriages et passer dans la pièce à côté, ou encore quand il lui parle il s’arrête, se tourne vers nous et dit “vous avez vu ce que j’ai fait…” pour expliquer sa démarche en présence de l’enfant.
J’aurais également aimé savoir ce qu’impliquait le degré d’AVS si jamais des gens le savent.
Merci d’avance pour vos réponsesPour les modérateurs: je m’excuse si le message n’est pas à la bonne place je l’aurais bien mis dans publics particuliers mais il me semble qu’il ne correspond à aucun des sous forums.
Quel est le problème que vous êtes obligés de solutionner?
L’enfant se met-il en danger ou met-il quelqu’un d’autre en danger?
Merci pour vos réponses.
Tout d’abord pour le QI je ne suis pas sûr du tout je crois qu’il est supérieur à ce que j’ai dit.
Pour ce qui est de renforcer l’équipe j’aurais aimé qu’on le fasse mais non au contraire comme les effectifs sont allés en diminuant . Peut-être aurions nous dû insister pour être mis en relation avec le médecin.
J’ai quand même pu profiter d’une situation 3 anim pour 17 pour passer plus de temps avec lui ce qui fut intéressant même si j’ai l’impression qu’il nous dit ce que nous aimerions entendre quand il dit se plaire au centre, aimer ses camarades…
Pour ce qui est des centres d’interêt de l’enfant j’y ai aussi pensé mais il ne fait que parler des activités qu’il vient de faire ou qu’il va faire sans forcément parler de choses nouvelles (ce que je trouve dommage car une porte se ferme de ce côté là). Du coup on ne peut pas valoriser l’enfant l’enfant vis à vis de ses camarades, et vis à vis de lui même.
Par apport au père quand je lui expliquais le fait que son enfant se mettait à dos tous les autres enfants au point que certains lui disent clairement: “toi je te croise en dehors du centre je te tape” il me répondait simplement “mon fils se défendra c’est pas le problème”. Sauf que pour un qui s’exprime ils sont 3-4 à penser la même chose. Surtout depuis que pour essayer de l’intégrer je pousse un enfant de ce groupe à le laisser jouer sa game boy. Il joue et 5 minutes après il insulte copieusement ces mêmes enfants. Et un enfant de ce groupe qui vient vous voir et calmement vous dit:”Il n’est pas gentil de nous insulter alors qu’on le laisse jouer”. Et le père pour qui ça n’est pas un problème j’ai l’impression qu’il se laisse convaincre par ce que dit son fils quand il dit être bien au centre. Moi pas trop.
Pour ce qui est des demandes particulières de l’enfant je lui réponds favorablement de temps à autre mais trop vite il embête de nouveau les autres. Il s’est bien fait un ami qui a un retard de développement et qui est hémophile avec lequel il a des jeux simples (cache cache autour d’un gros tronc d’arbre) mais il l’embête un peu trop pour que nous soyons rassurés.
Sur des forums sur les surdoués des personnes ont identifiés tous ces actes comme liés à un besoin de reconnaissance de ses pairs pour cause de mesestime de soi.
Si il est là pour les mercredis de l’année scolaire peut-être qu’une relation plus intéressante se fera.
Et éventuellement, puisque les punitions ne fonctionnent pas, est-ce que autre chose serait possible, par exemple avoir des demandes précises, concrètes et mesurables avec cet enfant ?
Par exemple s’il veut rester tout seul dans une salle alors que tout le monde est dehors, il se met en danger à cause d’un problème de surveillance. Les animateurs peuvent demander à l’enfant “qu’il ne reste pas tout seul, il faut toujours qu’un animateur puisse le voir”.
Pour que ça marche, il faut sans doute que les demandes ne soient pas trop nombreuses, pas trop exigeantes. Et puis c’est un moyen d’aller de l’avant avec l’enfant en question, faut lui montrer que vous êtes contents de la situation.
Personnellement, les refus d’autorité ne me gênent pas, tant que l’enfant ne se met pas en danger ou ne met pas les autres en danger.
L’hyperactivité c’est décrit actuellement comme une maladie. Quoi qu’il en soit, je suis convaincu qu’un enfant ne cherche pas, à la base, à répandre le mal autour de lui. Cela veut dire que sa perception des choses ne lui permet peut-être pas d’avoir un comportement moins chiant en collectivité. C’est pour ça que je propose “des objectifs concrets”, mais il y a peut-être des solutions bien meilleures, j’en sais rien…
Pour le père… moi le premier, par le passé, j’avais souvent tendance à soupçonner des parents de mauvais traitements pour expliquer le comportement apparemment inexpliquable d’un enfant.
Mais spéculer sur des rumeurs, si c’est courant, ça n’a jamais rien solutionné! Et c’est méprisant vis à vis de parents, qui font certainement tout leur possible pour que ça se passe bien avec leurs enfants.
Moi je trouve ça bien, qu’il ait pris l’initiative de vous présenter son enfant. Même s’il a été maladroit. Peut-être qu’à votre tour, vous allez faire des observations, comprendre des choses que vous aurez du plaisir à raconter au papa.
Un QI de 120/130, ca n’en fait pas un enfant surdoué, ni un enfant intellectuellement précoce. C’est à partir de 130.
Le fait d’être plutôt intelligent (je préfère ca que surdoué, et encore, il y a différents styles d’intelligence…) n’a pas l’air de jouer ici un grand rôle… A moins qu’il manifeste son ennui, tout simplement.
C’est dur de dire quoi que ce soit sans y être, mais il me semble judicieux de voir les centres d’intérêt de l’enfant, si c’est la biologie, pourquoi pas aller etudier les bêtes de la mare, ou autre… Bref, mener des activités de découverte qui l’intéresseront peut etre plus. A modérer aussi, car il faudrait que ca interesse aussi les autres enfants, pas uniquement lui.
L’attitude moyenne du père, je susi ok. Mais le père vous ne devez pas le voir beaucoup, donc c’est déjà ça…
Est-ce que vous en avez parlé avec l’enfant, du fait qu’il se mettait à dos les autres? Lui demander de faire des efforts pour vivre en collectivité, car c’est pas agréable de vivre seul, alors qu’il a plein de camarades qui ont des qualités autour de lui, et avec lesquels il pourrait jouer?
slt vagabond,
difficile avec les iperactifs… de memoire j’en avais une en centre de loisirs il y a 11 ans, pour notre part nous en avons parlé avec le directeur, nous avons aussi fait le lien avec le medecin traitant, et avons renforcé l’équipe afin d’etre disons plus dispo pour la jeune de 9 ans qui comme tu le décris bien etait en marge du groupe.
pour ma part je me souviens pas de QI important p etre mais les souvenirs sont trop loin…
en tout cas je me souviens bien avoir parlé avec la jeune, lui demandé plein de choses du pourquoi du comment, avoir fait des activités avec elle qu’elle souhaitait et un tout petit groupe
nous avons eu du mal (fatiguant) pendant 2 mois mais on a su gerer pas mal de situations par la suite
aprés je trouve assez moyen l’atitude du pere et je te comprend, QI ou pas ça n’en fait pas moins un etre humain (un enfant meme) fragile avec des attentes
je n’es pas plus d info sur cette situation pour ma part, en discuter le plus possible et peut etre en allant sur le net tu trouvera des reponses ou en démarchant ton medecin perso ou des amis infirmiers pour qu’il t aide a trouver des reponses…
voilà bon courage a toi quand meme,ahhh j oubliais je sais aussi qu’en milieu de saison avec les enfants nous avons fait une réunion par petits groupe puis en grand afin de calmer les tensions et d expliquer les diffrences (car son cas en était un parmi d autres “sujets”) et souligner la tolerance …chacun s’est expérimé … cela n’a pas empeché les ralages et autres moqueries mais les choses étaient posées et dites
Bonjour
je recherche de plus amples informations sur les surdoués et l’hyperactivité. En effet deuis le début du mois, un enfant hyperactif doté d’un QI de 120 130 selon le père fréquente notre centre et nous sommes démunis devant cet enfant car il a un comportement forement déviant: tendance à se mettre à dos tous ses camarades qu’il embête sans cesse, faisant toujours l’inverse de ce que les animateurs demandent et il ne semble pas être géné par les punitions (que l’on a du mal àn rendre constructive).
Au jour d’aujourd’hui sans en connaître plus sur ce genre d’enfants (bien qu’ayant déjà travaillé avec un hyperactif) je voudrais savoir comment interpréter tout ça.
De plus je suis gêné par l’attitude du père qui explique tout par le qi de son enfant et montre une approche se rapprochant de celle d’un scientifique avec un rat de laboratoire devant l’enfant: le premier jour il m’a pris à part “venez on va l’observer” prendre des coloriages et passer dans la pièce à côté, ou encore quand il lui parle il s’arrête, se tourne vers nous et dit “vous avez vu ce que j’ai fait…” pour expliquer sa démarche en présence de l’enfant.
J’aurais également aimé savoir ce qu’impliquait le degré d’AVS si jamais des gens le savent.
Merci d’avance pour vos réponses
Pour les modérateurs: je m’excuse si le message n’est pas à la bonne place je l’aurais bien mis dans publics particuliers mais il me semble qu’il ne correspond à aucun des sous forums.