Et les devoirs alors !

  • Ce sujet contient 85 réponses, 23 participants et a Ă©tĂ© mis Ă  jour pour la derniĂšre fois par PROBST, le il y a 9 annĂ©es et 11 mois.
20 sujets de 41 à 60 (sur un total de 86)
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    Messages
  • #59204
    Import
      @import

      Ezio_Auditore a Ă©crit :
      ça t’arrive de ne pas Ă©crire des pavĂ©s ?… (en plus en monologue)

      Ben de temps en temps il les balance dans les tĂȘtes de nƓud !

      Je serais toi, je baisserais la tĂȘte…

      En mĂȘme temps pour Ă©crire un pavĂ© sur un livre faut l’avoir lu, on n’est donc effectivement pas prĂšs d’en voir un de Blaireau du 34, si ce n’est au mieux Oui-oui Ă  la ferme (t’as rĂ©ussi Ă  le finir ?).

      #59216
      moilapa
        @moilapa

        Et toi, t’as pensĂ© Ă  envoyer le bonjour au cul Ă  ta mĂšre ?

        #59218
        Import
          @import

          ça t’arrive de ne pas Ă©crire des pavĂ©s ?… (en plus en monologue)

          #59220
          moilapa
            @moilapa

            Dans la continuitĂ© de cet inconscient Ă  l’oeuvre dans ce rapport maĂźtre-Ă©lĂšve (animateur-enfant) :

            ”(…) les dimensions psychiques inconscientes, inĂ©vitablement Ă  l’oeuvre dans les relations intergĂ©nĂ©rationnelles, les groupes et les institutions, sont impensĂ©es, probablement parce qu’elles
            reprĂ©sentent “la part d’ombre” qui contredit le dĂ©sir de maĂźtrise et la rationnalitĂ©. Peut ĂȘtre parce que la transmission aux nouvelles gĂ©nĂ©rations reprĂ©sente un enjeu considĂ©rable, “la tendance surmoĂŻque”
            (Pinel, 2007) de l’institution scolaire refoule les ratĂ©s, les mouvements contraires, les Ă©carts entre les principes et la rĂ©alitĂ©. “

            ”Le systĂšme Ă©ducatif, dans sa mĂ©connaissance des dimensions psychiques en jeu dans l’enseignement et son dĂ©ni du nĂ©gatif, gĂ©nĂšre de “l’inhumain institutionnel” (LĂ©vine, 2001) (…)
            (…) sans doute faudrait-il accepter qu’une certaine violence fasse partie de l’ordinaire des Ă©tablissements scolaires et que la contenir dans les limites supportables soit l’affaire de tous(…)”

            Ce qui pose lĂ  encore le problĂšme de la sensibilitĂ© de chacun Ă  cette violence ! Qui va dĂ©cider cette limite d’acceptabilitĂ© de la violence ? Les enfants ? Chaque enfants ? Ou les adultes ?
            Il n’y a pas de violence acceptable ici. Cette idĂ©e n’est envisageable que parce que l’on pense l’enfant comme un sous citoyen. Que l’enfant en arrivant dans les Ă©coles, et en devenant Ă©lĂšve, doit renoncer Ă  ses droits… Il n’est qu’Ă©lĂšve, et non individu, un parmi d’autres :

            ”MalgrĂ© l’importante hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des Ă©lĂšves, Ă  la fois sur le plan des aquisitions et des mentalitĂ©s, le mythe de la “classe homogĂšne” (LĂ©vine, 2001) , composante “du mythe de l’Ă©cole rĂ©publicaine” (Giust-Desprairies, 1999) persiste et rend difficile de concevoir la possibilitĂ© de concilier la rĂ©alitĂ© des Ă©lĂšves avec
            la transmission de valeurs et savoir communs, sinon universels.”

            VoilĂ  encore un “Ă©cueil” que l’animation pourrait facilement Ă©vitĂ©e, parce que non soumise aux nombreuses contraintes de l’Ă©ducation narionale (oĂč j’en reviens Ă  cette idĂ©e de ne rien attendre des enfants, de ne rien construire en amont avant la rencontre, de ne pas faire de paris sur ce qu’il pourrait ĂȘtre, par exemple en pensant Ă©ducation des temps qui ne sont que des temps de loisirs…)
            Mais comme dans bien des domaines, cette incapacitĂ© Ă  se dĂ©tacher du modĂšle scolaire fait que sur les acceuils enfants on retrouve des difficultĂ©s qui ne devraient pas ĂȘtre, que l’on construit de toute piĂšce.

            Le chapitre 8 compare deux Ă©coles en “milieu difficile” : une pensĂ©e “classique”, et l’autre s’appuyant sur la pĂ©dagogie Freinet, et encadrĂ©e par une Ă©quipe d’adultes confirmĂ©s volontaires (Ă©quipe crĂ©Ă©e Ă  l’occasion en faisant appel Ă  des enseignants membres d’un institut coopĂ©ratif, forcĂ©ment dĂ©jĂ  acquis Ă  la philosophie et aux mĂ©thodes qui allaient ĂȘtre mises en place)
            Le comparatif est cruelle pour “l’Ă©cole classique”, Ă©videmment.
            Mais ce genre de “coup” reste l’exception, le travail en laboratoire sur un court panel de rats… quand la majoritĂ© des enfants sont condamnĂ©s Ă  cette Ă©cole de violence et de haine (cf : tout ce qui est Ă©crit dans les posts ci-dessus)

            #59281
            moilapa
              @moilapa

              Je suis toujours le déroulé du livre en question :

              Un passage qui rappelle le rapport BĂ©nisti de 2004 Ă  dĂ©gueuler. Et le rapport Inserm sur le mĂȘme sujet, oĂč lĂ  aussi on prĂ©conise de s’occuper de ces enculĂ©s de dĂ©linquants dĂ©s avant leur naissance.

              La violence symbolique selon Bourdieu : tout pouvoir qui parvient Ă  imposer des significations et Ă  les imposer comme lĂ©gitimes en dissimulant les rapports de force qui sont au fondement de sa force.”

              Soit se jouer de l’enfant, une violence qui n’a rien de symbolique.

              Sans doute le chapitre le plus intéressant : chapitre 4 : un élÚve a été humilié.
              OĂč l’on peut apprendre dĂ©s la premiĂšre ligne qu’ “un certain nombre de travaux de recherches sociologiques se sont attachĂ©s Ă  Ă©tudier la question des humiliations des Ă©lĂšves par les enseignants en classe“.
              Mais d’un point de vue sociologique assez peu intĂ©ressant.

              Les auteurs se sont penchés sur une orientation psychanalitique du phénomÚne (bougrement plus intéressant !).

              Ils commencent par une lecture critique du livre de Pierre Merle (sociologue) “l’Ă©lĂšve humiliĂ©. L’Ă©cole un espace de non-droit ?” (2005)

              Sociologue qui a au moins le mĂ©rite de dĂ©montrer que ces humiliations des enseignants envers les Ă©lĂšves ne tiennent pas d’actes “isolĂ©s et accidentels”, mais “obĂ©issent Ă  une certaine logique”.
              On apprend qu’une Ă©tude de 1992 rĂ©vĂ©lait que 46°/° des collĂ©giens et lycĂ©ens interrogĂ©s dĂ©claraient s’ĂȘtre sentis “parfois humiliĂ©s”… ou “rabaissĂ©s” par leurs profs… Ce qui laisse Ă  penser que les 56 autres °/° ne se sont pas rendus compte, n’ont pas voulu enregistrĂ©, ont prĂ©fĂ©rĂ© oubliĂ© ces situations d’humiliations.

              Selon Pierre Merle, il s’agirait parfois de “malententus” dans la relation pĂ©dagogique… Il cherche des raisons sociologiques, de pouvoir, de contrĂŽle, institutionnelles..
              Je ne partage pas ce regard naĂŻf sur l’ĂȘtre humain : si les maĂźtres humilient leurs Ă©lĂšves, c’est avant tout par plaisir, par dĂ©sir. Tout simplement. C’est juste que ça fait du bien de faire du mal. Avant tout autre rĂ©flexion et raison.

              On crĂ©e une situation de toute puissance (la classe oĂč les Ă©lĂšves sont Ă  la merci d’un MaĂźtre, seul maĂźtre Ă  bord, sans regard extĂ©rieur) et on s’Ă©tonne ensuite que ces individus utilisent ce pouvoir sans limite, sans contrĂŽle. C’est juste lĂ  chose normale, de la mĂȘme façon que l’on sodomise dans les orphelinats, ou dans l’humanitaire, que l’on se dĂ©foule Ă  coups de poings dans les hospices pour vieux, que la prison est le lieu de violence par excellence. ArrĂȘtons avec ce regard naĂŻf sur ce que nous sommes.

              Dans leur approche clinique, les auteurs considĂšrent que les “comportements de l’enseignant sont partiellement dĂ©terminĂ©s par son Ă©conomie psychique inconsciente. Selon cet angle de vue, (…) la rationalitĂ© de l’acteur-enseignant est en partie “compromise par son inconscient.”

              Que nombre de ces interractions se jouent en grande partie Ă  “l’insu des protagonistes…”.

              ”(…) La part transfĂ©rentielle de l’enseignant ne se rĂ©duit pas aux fantasmes qui soutendent le mode de lien qu’il instaure avec les Ă©lĂšves dans le jeu relationnel, mais qu’elle comporte aussi sa part de transfert sur le(s) savoir(s) qu’il vĂ©hicule.”

              Si les auteurs sont d’accords sur l’idĂ©e du malentendu, pour eux le malentendu est structurelle lorsque considĂ©rĂ© du point de vue psychique.

              Il faudrait, pour que je puisse rendre un minimum de ce qui est Ă©crit dans ce chapitre, en rĂ©pendre chaque ligne, chaque idĂ©e… je ne peux que vous encourager Ă  lire ce livre (violence Ă  l’Ă©cole : des violences vĂ©cues aux violences agies) et ce chapitre particuliĂšrement.

              L’exemple donnĂ© de cet instituteur qui a balancĂ© une gifle Ă  une Ă©lĂšve, est juste incontournable ! Sur ce que peuvent ĂȘtre les explications de son geste, son “transfert” sur cet Ă©lĂšve humiliĂ©e (la victime de la fillette) par cette “sauvage”, comme petit garçon qu’il a dĂ» ĂȘtre… et voulu dĂ©fendre…

              Je crois d’autant plus Ă  la pertinance de ce chapitre, que j’ai pu analyser cet insconscient au travail sur la seule matiĂšre que j’ai Ă  disposition : moi. En ma maigre capacitĂ© d’analyse d’aprĂšs coup.
              ”Plus gĂ©nĂ©ralement, nous estimons que chacun de nous, enseignant, sommeil un Ă©lĂšve-soi. (…) On peut faire l’hypothĂšse que les enseignants, qui ont tous Ă©tĂ© des Ă©lĂšves dans le passĂ©, ont rencontrĂ© un jour ou l’autre une ou des situations d’humiliations et qu’ainsi, cette partie de leur soi-Ă©lĂšve, la partie humiliĂ©e, a pu les pousser,
              Ă  leur insu, Ă  humilier Ă  leur tour (…)”

              Et je crois que plus cet enfant n’a fait que subir cette violence sans ĂȘtre capable de se dĂ©fendre, plus l’adulte a refoulĂ©, plus il va “se venger” Ă  son tour.
              Je crois alors que la violence des enfants dans cette situation est non seulement lĂ©gitime, mais elle est primordiale !!! (attention : ce n’est absolument pas ce que dit le livre)

              “Nous considĂ©rons que les enseignants doivent composer avec une double dimension de leur identitĂ©, avec ce qui serait d’un cĂŽtĂ© une composante bienveillante altruiste (…) et, d’autre part,
              une composante, agressive, violente, vopire sadique, qui peut conduire Ă  des passages Ă  l’acte rompant le lien didactique”.

              Et qu’il serait nĂ©cessaire au jeune prof, dĂ©s son dĂ©but de carriĂšre, d’en avoir consicence pour construire son identitĂ© professionnelle.

              Suit une partie sur la haine dans le contre-transfert (en rĂ©fĂ©rence Ă  Winnicot) (sur la haine ressentie par l’analyste envers son patient, la mĂšre envers son enfant, et donc ici l’enseignant envers ses Ă©lĂšves)
              Les humiliations infligĂ©es aux enfants Ă©tant alors “des sortes de rĂ©ponses psychiques apportĂ©es par l’enseignant pour dissoudre en partie ces affects de haine.”

              Pationnant Ă  lire…

              #59311
              moilapa
                @moilapa

                ”Mais par delĂ  les critiques conjointes du Marxisme, du structuralisme et de la psychanalyse, c’est bien plus radicalement le processus de sĂ©cularisation et de de dĂ©mocratisation qu’il s’agit de voir. C’est bien cette montĂ©e de ce qui sera dĂ©signĂ© dans les annĂ©es 1980 comme “individualisme” qui vient trĂšs profondemment affecter les cadres qui justifiaient, dans la persepective de la modernitĂ© des lumiĂšres,l’action Ă©ducative.
                Toute aspiration et surtout “formation” Ă  l’abstraction est maintenant offerte Ă  dĂ©nonciation au nom d’un idĂ©al d’utilitĂ© et d’effectivitĂ©. L’ordonnance Ă  l’universelle semble ĂȘtre largement contestĂ©e par la revendication de l’importance de la particularitĂ©.”

                Je dirais plutĂŽt : on a parlĂ© de dĂ©mocratie Ă  l’enfant, on lui a dit combien il Ă©tait respectable en tant qu’ĂȘtre unique… Et bien l’enfant l’a attendu et confronte cette idĂ©e Ă  sa position dans un systĂšme d’apprentissage oĂč l’on voudrait qu’il ne soit rien, rien qu’un Ă©lĂšve. Or, on vient de lui dire qu’il Ă©tait ĂȘtre unique, pensant, conscient de lui-mĂȘme : ça ne plus coller avec l’idĂ©e de l’Ă©lĂšve.

                L’Ă©cole, comme lieu qui accentue les inĂ©galitĂ©s, les violences notamment envers les classes les plus dĂ©munies, et qui en parallĂšle amĂšne cette idĂ©e de dĂ©mocratie, ne peut qu’ĂȘtre confrontĂ©e Ă  la violence des enfants : c’est un bon signe : celui que certains individus enfants ont compris qu’ils Ă©taient respectacles.
                L’Ă©cole ne lutte pas contre les inĂ©galitĂ©s, elle les accentue : si Ă  la maternelle l’absence du classement scolaire est moins prĂ©sent, Ă  partir du primaire, le grand triage commence. L’Ă©cole n’est pas une chance, comme certains fils de putes-trous du cul voudraient le croire, Ă  travers quelques exemples-exceptions : elle est un outil d’intĂ©gration forcĂ©e des inĂ©galitĂ©s, de normalisation, d’acceptation des injustices. VoilĂ  ce que l’on essaie de “vendre” aux enfants : normal que certains refusent cette “chance”.

                Cette remise en cause d’un vieux systĂšme (que des dĂ©cennies de rĂ©flexions et d’Ă©crits sir ce qui serait “une Ă©cole nouvelle” n’a en rien transformĂ©e) qui fonctionne sur l’obĂ©iance au maĂźtre, la soumission, l’acceptation des humiliations, pour tous, au mĂȘme rythme, pour le bien du collectif, ne peut que se heuter Ă  cette idĂ©e “nouvelle” apportĂ©e Ă  l’enfant qu’il est unique et respectacle, porteur de droit.

                L’Ă©cole telle qu’elle existe aujourd’hui n’est pas ressentie comme lĂ©gitime par certains enfants. Et pour cause : elle ne l’est pas.
                Plus un individu se pense comme ĂȘtre unique, se sait unique, plus il est difficile qu’il accepte les violences du collectif pour le bien du collectif. Surtout quand ce collectif n’est que violence, ne lui apporte rien (cf : l’idĂ©e de faire s’assoir sur un banc de la cours un enfant qui en a frappĂ© un autre, avec l’espoir qu’il puisse voir ce qu’il a Ă  perdre (et donc ce qu’il a gagnĂ© dans ce collectif :
                pour un enfant qui ne vit absolument pas le collectif comme quelque chose qui peut lui apporter quoi que ce soit (plaisir, sĂ©curitĂ©..) il n’y a juste absolument rien Ă  faire : cet enfant sera violent quoi qu’il soit, quoi que l’on tente : essayer de lutter contre cette violence, pour son bien Ă  lui, n’a juste aucun sens)

                La justification de l’acte violent qu’est toute Ă©ducation, au nom du bien pour la sociĂ©tĂ© ou du bien pour l’individu qui va trouver sa place dans ce collectif, face Ă  la fois Ă  cette idĂ©e de conscience “d’individuation” et de fin de l’utopie “l’ascenceur sociale”, ne peut plus fonctionner.

                Si cette “civilisation” est humiliation, violence, mise Ă  l’Ă©cart, dire Ă  ces enfants que l’Ă©cole va leur permettre d’enrichir cette “civilisation”, c’est juste se foutre de leur gueule.
                La violence des enfants Ă  l’Ă©cole est lĂ©gitime. La violence des enfants est de toute façon toujours lĂ©gitime (Ă  l’exception rare de cas cliniques) Le problĂšme est : contre qui cette violence se retourne t-elle ? Qui est la victime ?

                Il ne s’agit pas de combattre cette violence-lĂ , mais d’aider les enfants Ă  dĂ©terminer qui a crĂ©er cette violence (et pour laquelle l’enfant en Ă©cho rĂ©pond par une autre violence) : aider l’enfant Ă  dire qu’elle doit ĂȘtre la cible de sa violence, l’aider Ă  comprendre que cette violence ne peut se tourner vers d’autres dĂ©munis, comme lui. Possibles frĂšres d’armes.

                ”Mais il semblerait qu’une sociĂ©tĂ© dĂ©mocratique, s’Ă©mancipant progressivement de toute obligation et de toute soumission Ă  quelque principe extĂ©rieur, proclame, dans un processus de sĂ©cularisation aussi Ă  l’Ă©gart de toute rĂ©fĂ©rence Ă  une essense des droits de l’homme universels, l’importance du rĂšgne de l’autodĂ©termination des individus. Dans un tel cadre, c’est bien la mission politique, civique de l’Ă©cole,entendue prĂ©cisĂ©ment comme Ă©ducation nationale qui se trouverait contestĂ©e.”

                La “formation des citoyens” Ă  la fois comme but de toute pĂ©dagogie, idĂ©e d’Ă©ducation, et moyen de lutter contre la violence, est une foutaise monstrueuse : parce que c’est cette “formation des citoyens” qui est devenue la matrice de cette violence.

                Plus l’on affirme Ă  ces enfants qu’ils seraient en situation de dĂ©mocratie dans ce systĂšme totalitaire qu’est l’Ă©cole, plus l’on construit chez ces enfants le doute, la remise en question, la violence chez certains. DĂ©mocratie et apprentissage ne peuvent cohabiter : la violence nĂ©cessaire Ă  l’apprentissage d’un cĂŽtĂ©, la certitude d’ĂȘtre respectable-unique de l’autre.
                En cela l’Ă©cole est utile !

                Dans ce systĂšme qui nie la violence imposĂ©e Ă  des millions d’enfants, chaque jour, chaque heure, quand un adulte qui a juste pris un coup de couteau dans le bide fait la une de tous les mĂ©dias, ça ne peut qu’accentuer encore la haine ressentie par ces enfants.

                ”Pour le reste, il semble que ce qui caractĂ©rise une sociĂ©tĂ© dĂ©mocratique oĂč prime l’indĂ©pendance des individus, c’est la mise Ă  distance de l’autre et le dĂ©goĂ»t oĂč la peur du contact. (…) le corps ayant perdu son statut d’altĂ©ritĂ©, la mise en contact de mon corps peut paraĂźtre comme une atteinte Ă  l’intĂ©grtiĂ© de ma personne.
                Dans cette affaire, le corps gagne en importance Ă  mesure qu’il gagne en dignitĂ© : je me dois donc de le soigner, de le “cultiver” mais aussi de le protĂ©ger de toute atteinte que pourrait ĂȘtre un contact extĂ©rieur” (par exemple un regard qui demande alors rĂ©action violente)

                ”C’est prĂ©cisĂ©ment ce cadre-lĂ , celui d’une volontĂ© d’Ă©limination de la violence et du contact qu’il s’agit de prendre en compte et d’analyser si nous entendons lutter contre la violence Ă  l’Ă©cole. C’est paradoxalement peut-ĂȘtre qu’il conviendrait de rĂ©apprendre la violence, entendu comme rĂ©apprendre le conflit, retrouver la force du contact. Il n’est pas de socialisation sans violence. Toute la question et toute l’Ă©ducation
                ayant prĂ©cisĂ©ment pour mission et pour tĂąche d’apprendre Ă  faire le dĂ©part entre violence symbolique et violence physique”.

                C’est lĂ  en quoi je ne suis pas d’accord : cette violence symbolique n’existe pas : ou il y a violence, ou il n’y a pas violence.
                Cette idĂ©e de “violence symbolique” a Ă©tĂ© inventĂ©e pour justifier dans une dĂ©mocratie l’idĂ©e de socialisation, d’Ă©ducation (forcĂ©mment violents), d’une violence lĂ©gitime.
                or, cette légitimité apprait de moins en moins.

                Il n’y a pas de violence symbolique : ou il y a violence ou il n’y a pas violence. et ça, ça renvoie au ressenti de chaque individu. Les mots notamment, n’ont rien de symboliques, s’agissant de violence.

                Personne ne peut dire Ă  la place d’un autre la façon dont il a ressenti une situation, parce que nous sommes unique.
                Cette idĂ©e de “violence symbolique” n’est que dans la bouche de ceux qui ne ressentent pas comme violence ce qu’ils dĂ©crivent : mais pour l’Autre qui a Ă©tĂ© victime, cette violence n’a rien de symbolique !

                La violence d’un tableau comme Gurneica n’a rien de symbolique : elle est violence rĂ©elle pour celui qui a peint, ceux qui regardent le tableau, ceux qui ont vĂ©cu ce qui est racontĂ© (mĂȘme si pour certains la violence face au tableau est juste celle oĂč on leur impose une culture qui leur est totalement Ă©trangĂšre, qu’ils ont du mal Ă  dĂ©crypter, parce qu’abreuver seulement Ă  d’autres cultures plus facilement abordables : jeux vidĂ©o, internet, musiques actuelles façon rap français et autres doudou-tĂ©lĂ©phone portable : tout ce qui fait cette sous culture, qui en soit n’aurait rien de dommageable, si elle n’Ă©tait le seul univers culturel de certains. Au bon plaisir des opprimants)

                La question est celle du ressentie : est-ce que je ressents comme violence ou pas une situation ?
                Pour une mĂȘme situation, deux individus auront un ressenti diffĂ©rents (certains enfants, qui ont une “intelligence de l’acceptation, de la soumission”, n’auront pas vĂ©cu leur parcours scolaire comme une suite de violences : c’est une forme d’intelligence : celle de l’acceptation, qui permet de ne pas voir en une humiliation une humiliation par exemple. Ce qui permet d’ĂȘtre un citoyen “moyen”, “abouti”, qui a “trouvĂ© sa place”, un citoyen) Une forme d’intelligence…)
                Et d’autres se nourriront de cette violence, en feront leur force, une grande partie de ce qu’ils sont.

                Sinon, des idĂ©es intĂ©ressantes dans le bouquin sus nommĂ© : “Les insultes pour les relĂšguĂ©s de la rĂ©ussite scolaire, peut ĂȘtre plus sensibles Ă  toute attaque touchant Ă  l’estime de soi dĂ©jĂ  blessĂ©e par la relĂ©gation scolaire ?”
                Ă  partir d’observations sur les rĂ©ponses d’enfants de collĂšges dans un questionnaire portant sur la violence.

                Autre idĂ©e intĂ©ressante : le concept de “boucle des violences rĂ©ciproques” de Philippe vienne.

                La difficultĂ© est de faire accepter les violences et contraintes du vivre ensemble, parce que dans un effet de balance les plaisirs crĂ©Ă©s par ce vivre ensemble ont plus de poids que ces violences. Sur tous ces acceuils enfants, ce n’est pas une question pour l’animateur d’apprendre Ă  ces enfants le vivre ensemble, mais de crĂ©er les conditions de l’Ă©mergence du plaisir dans ce vivre ensemble entre enfants : pas un soucis centrĂ© sur la “socialisation” mais sur le plaisir, le jeu… voilĂ  ce que devrait ĂȘtre le seul soucis de ces animateurs : le jeu, le plaisir. Tout dĂ©coule ensuite de ces temps partagĂ© : socialisation, apprentissages…

                Ce qui dĂ©termine tout le reste, toutes nos actions : la violence n’est un danger que si elle empĂȘche ce jeu, ce plaisir. Quand elle est tournĂ©e vers l’institutuion, les adultes… elle n’est pas dangereuse : elle est mĂȘme une bonne chose. MĂȘme si c’est soi qui est remis en question.

                Si un enfant n’a pas fait l’expĂ©rience de ce plaisir, de ce qu’il a gagnĂ© (et Ă  perdre) de ce vivre ensemble, toute action, notamment du point de vue de sa violence, c’est juste un combat perdu d’avance.

                C’est Ă©tonnant comme les personnes sont prompts Ă  se pencher sur la violence quand elle vient des autres… Les ĂȘtres humains aiment la violence, bien Ă©videmment. Il n’y a qu’Ă  voir le panel de propositions du premier Ă©ducateur qu’est la tĂ©lĂ©vision. Qui elle n’a qu’un soucis : avoir le plus de public et donc proposer ce qui va plaire aux plus grand nombre, source d’argent.
                La tĂ©lĂ© reflĂšte ce dont les gens ont envie, sans brouillage, sans peur du regard des autres. Et la violence est de loin le premier plaisir des tĂ©lespectateurs. si on regarde les propositions du soir, sur la chaĂźne la plus regardĂ©e pour ĂȘtre au plus prĂȘt de ce “plus grand nombre”, on a certaines soirĂ©es entiĂšrement dĂ©diĂ©es Ă  ce plaisir violence : les tueurs en sĂ©rie façon Disney, puis le tueur en sĂ©rie justicier tueur de salauds dĂ©testables dĂ©testĂ©s autant qu’adorĂ©s… les gens adorent les images de viols, les meutres…

                Rien n’a changĂ© depuis l’Ă©poque des arĂȘnes. Et comme dans bien des domaines, on voudrait interdir aux enfants ce dont les adultes raffolent.

                Pour prĂ©tendre se pencher sur la violence de ces enfants, il faut d’abord se pencher sur soi. La violence, c’est ce qui fait ce que nous sommes, au mĂȘme titre que notre sexualitĂ©, nos goĂ»ts et dĂ©goĂ»ts. Elle fait parti de nous : on ne l’Ă©liminera jamais : elle est toujours lĂ  dans nos rapports aux autres, on est juste plus prompt Ă  la discerner quand nous en sommes victimes. Dans les rapports aux enfants, elle est dans tout adulte, parce que l’enfant est plus faible, juste parce que l’enfant est plus faible.
                La plupart des gens rĂ©servent leur violence aux situations oĂč elle ne peut pas se retourner contre eux. donc contre des personnes (des animaux) qui ne pourront leur rĂ©pondre cette violence. Et cela ne commence Ă  poser problĂšme que justement quand l’enfant se dĂ©fend de cette violence !!!

                La violence est avant tout une question de ressentie et d’acceptation : pour ma part, je comprends trĂšs bien que l’on puisse tuer pour un regard.
                Quand un procureur voit lĂ  accentuation de “l’ignominie” d’un meurtre par la “futilitĂ©” du dĂ©clencheur… comme les mĂ©dias qui soulignent la monstruositĂ© d’un assassinat par le fait qu’il n’y ait eu que dix euros dans la caisse du magasin de journeaux (hier) : sous entendu : si les voleurs-meurtriers Ă©taient repartis avec une plus grosse somme, cela rendrait plus lĂ©gitime le meurtre ! Plus acceptable !!!
                VoiĂ  ce qu’est notre rapport Ă  la violence, ses ressentis, sa lĂ©gitimitĂ©.

                #59580
                Import
                  @import

                  si on se mĂ©fie de tout d’un autre cĂŽtĂ©, on ne vit plus !
                  Un enfant doit faire confiance Ă  ses parents, ce sont les personnes les mieux placĂ©es pour savoir ce qui est “bien” ou pas pour lui.

                  #60002
                  moilapa
                    @moilapa

                    Toujours dans cette Ă©numĂ©ration des violences de l’Ă©cole : celle d’une machine Ă  reproduire les inĂ©galitĂ©s (dĂ©s les annĂ©es 70 : Ă©tonnant que 40 ans plus tard, des benĂȘts se demandent “mais quelle violence Ă  l’Ă©cole ??? ) des dominations des uns sur les autres. Sans doute la premiĂšre violence de cet arme de l’Etat qu’est l’Ă©cole.
                    voir : Bourdieu et Foucault encore, les marxistes des annĂ©es 70…

                    LĂ  encore, Ă  l’Ă©chelle d’une nation, subie par des millions de personnes, quand les mĂ©dia vont bloquer sur une simple mais glamour attaque de maĂźtresse une fois par mois… on a l’Ă©poque qu’on mĂ©rite.

                    Aujourd’hui encore, plus que jamais, Ă©duquer c’est dresser. Et certains enfants sont plus aptes Ă  accepter ce dressage, quand d’autres sont plus rĂ©fractaires… il est important en tant qu’anim’ claĂ© de soutenir ces enfants-lĂ , leur dire qu’ils ont peut ĂȘtre raison, que la mĂ©fiance est leur bien le plus cher…

                    #60043
                    Calou71
                      @guillaume-31

                      Ezio_Auditore a Ă©crit :

                      1956… Faudrait peut-ĂȘtre songer Ă  rĂ©veiller le consciences non ?

                      Tu découvres? Et les notes sont interdites depuis 1969 !

                      #60056
                      Import
                        @import

                        petit rappel :

                        “L’arrĂȘtĂ© du 23 novembre 1956 et la circulaire du 29 dĂ©cembre 1956 ont prĂ©cisĂ© qu’aux cours Ă©lĂ©mentaires et moyens les devoirs doivent ĂȘtre faits dans l’horaire normal de classe et non plus Ă  la maison ou en Ă©tude. (
) Je tiens Ă  prĂ©ciser que l’interdiction formelle de donner des travaux Ă©crits Ă  exĂ©cuter hors de la classe s’applique Ă©galement aux Ă©lĂšves des cours prĂ©paratoires et vise, d’une façon plus gĂ©nĂ©rale, l’ensemble des Ă©lĂšves de l’école primaire.” (Christian FOUCHET)

                        1956… Faudrait peut-ĂȘtre songer Ă  rĂ©veiller le consciences non ?

                        #60420
                        moilapa
                          @moilapa

                          Je continue ici : temps dépassé pour rédiger.

                          Donc les chercheurs font ressortir deux idĂ©es-forces s’agissant de ces violences scolaires :

                          1) “La premiĂšre concerne l’institution scolaire elle-mĂȘme, ses insuffissances, l’impensĂ© de l’institution et de sa compexitĂ©, par ses acteurs. (…)
                          La bĂ©ance, impensĂ©e ou dissimulĂ©e, entre les missions et idĂ©aux affichĂ©s et les conditions de leur pratique, fait violence de l’intĂ©rieur. (…)

                          tients tiens : ça rappelle quelque chose : ce grand Ă©cart entre la chose prescrite et la rĂ©alitĂ© in situ de l’animation (un travail universitaire a traitĂ© de ce sujet : en cherchant sur le forum, on en retrouvera des traces)

                          2) La deuxiĂšme idĂ©e-force est celle d’un appareillage entre une situation de violence actuelle et le souvenir rĂ©activĂ© d’une ou plusieurs situations de violencesou humiliations antĂ©rieures, emboĂźtĂ©es, conscientes ou inconscientes.
                          CÎté enfants et cÎté adultes.

                          Ces souvenirs nous empĂȘcherait dans l’actuel de comprendre et de rĂ©pondre correctement Ă  la situation prĂ©sente.

                          #60421
                          Calou71
                            @guillaume-31

                            moilapa a Ă©crit :
                            C’est d’ailleurs dĂ©jĂ  en place Ă  Toulouse. Et ça semble dans les projets du gouvernement, s’agissant de ces devoirs : ces devoirs qui devraient ĂȘtre faits Ă  l’Ă©cole…

                            A toulouse, ce qu’il se fait, c’est qu’Ă  16h30 certains enfants retournent en classe, sous l’oeil d’un instit’ et font leurs devoirs : soit : rajouter de l’Ă©cole aprĂšs l’Ă©cole quand on parlait d’en enlever…

                            sous l’oeil d’un instit ou une autre personne apparemment.

                            A midi reportage sur ce qu’il se fait Ă  Toulouse : des groupe de 14 encadrĂ©s par un enseignant volontaire rĂ©munĂ©rĂ© par la mairie.

                            13 000 enfants concernĂ©s et 500 profs des Ă©coles volontaires. Cherchez l’erreur : il manque environ 430 personnes.

                            #60422
                            Calou71
                              @guillaume-31

                              moilapa a Ă©crit :
                              ComplĂštement incohĂ©rent : d’un cĂŽtĂ© on donne un nombre limite d’heures de cours Ă  ne pas dĂ©passer, et de l’autre on acte l’ajout d’autres temps de travail aprĂšs la classe (oĂč l’on remplace le MaĂźtre par un autre adulte, le premier idiot venu)
                              C’est la continuation de ce qui fatigue l’enfant, ni plus ni moins, cette soumission Ă  l’adulte dans une situation de contrainte pour l’enfant.

                              De la merde en boĂźte.

                              L’Educ Nat n’en n’est plus Ă  une contradiction prĂšs !

                              #60424
                              moilapa
                                @moilapa

                                C’est d’ailleurs dĂ©jĂ  en place Ă  Toulouse. Et ça semble dans les projets du gouvernement, s’agissant de ces devoirs : ces devoirs qui devraient ĂȘtre faits Ă  l’Ă©cole…

                                A toulouse, ce qu’il se fait, c’est qu’Ă  16h30 certains enfants retournent en classe, sous l’oeil d’un instit’ et font leurs devoirs : soit : rajouter de l’Ă©cole aprĂšs l’Ă©cole quand on parlait d’en enlever…

                                Et des reportages tĂ©lĂ© de dire que ça serait lĂ  ce qui pourrait ĂȘtre mis en place… sauf que : ce ne sont pas tous les enfants qui sont sur l’Ă©cole aprĂšs 16 h : certains partent chez eux : donc : quand alors ces devoirs vont ĂȘtre fait Ă  l’Ă©cole ? Il ne reste que le temps de classe, celui de la cantine, ou des rĂ©crĂ©ations !

                                Et les gamins qui jusqu’Ă  prĂ©sent ne faisaient pas leurs devoirs dans ces temps et pouvaient enfin jouer avec leurs copains ? Est-ce que cette idĂ©e qui devait ĂȘtre au bĂ©nĂ©fice des enfants va se retourner contre eux ?
                                (sans parler de la double peine et de ceux qui vont continuer Ă  faire des devoirs Ă©crits Ă  la maison, parce que c’est ce que veulent leurs trous du cul de parents)

                                Sinon, sur la question de la violence Ă  l’Ă©cole : non pas sur ce cĂŽtĂ© mĂ©diatique Ă  la con oĂč l’on en fait des tones Ă  chaque fois qu’un prof prend une bonne tarte mĂ©ritĂ©e ou pas… mais dans ce que chaque jour, partout en France, les enfants subissent la violence du systĂšme scolaire :

                                l’incontournable : “Violence Ă  l’Ă©cole
                                des violences vĂ©cues aux violences agies”
                                sous la coordination de Sirota

                                DĂ©jĂ  pour les connardissimes (façon gourvernement prĂ©cĂ©dent) qui pensent qui faut dĂ©pister les dĂ©viants avant mĂȘme la maternelle, dans le ventre de la mĂšre (si-si !) :

                                ”Nous soutenons au contraire, que les potentialitĂ©s gĂ©nĂ©tiques sont modulĂ©es et actualisĂ©es selon les incidences singuliĂšres de l’expĂ©rience de chacun . La biochimie n’est pas figĂ©e ; ce que vit l’individu, la conscience qu’il a de ce qu’il est et de ce qu’il vit la modifient. En outre, ce ne sont pas seulement des processus conscients, mais aussi des processus inconscients qui remanient et altĂšrent l’expĂ©rience pour la transformer en traces dans la psychĂ©. (…) tout n’est pas jouĂ© Ă  la naissance.”

                                bon, pour la grande majoritĂ© des intervenants sociaux, heureusement, ce ne sont lĂ  que des Ă©vidences… (mĂȘme si les connards ne sont jamais loins) Mais ne pourrait-on se questionner sur nos “rĂ©flexes de pensĂ©es” vis Ă  vis par exemple de ce fameux gamin qui est “insupportable”, Ă  la maternelle dĂ©jĂ , et pour qui nos rĂ©actions sont conditionnĂ©s par un “il finira mal, c’est sĂ»r” , “il n”y a rien Ă  faire”, celui qui nous pose problĂšme et que l’on dĂ©signera facilement comme l’un des potentiels coupable de la bĂȘtise dont on ne connait pas encore l’auteur ?

                                ”L’ĂȘtre humain est un homo sapiens sapiens. DouĂ© de language, il pense et sait qu’il pense. GrĂące aux apports de son environnement, il peut s’Ă©quiper psychiquement et culturellement, augmenter ses capacitĂ©s de pensĂ©e, prendre une distance avec les transmissions et marques familales. Mais il peut aussi prĂ©fĂ©rer s’abstenir de penser et se dĂ©fendre contre la douleur de penser, pour s’Ă©viter l’humaine responsabilitĂ© de vivre, pour soi et pour es autres. (…. S’il (l’ĂȘtre humain) est muni d’un Ă©quipement gĂ©nĂ©tique et lestĂ© de pesenteur sociologiques, il n’y a pas plus de fatalitĂ© sociologique prĂ©dĂ©terminante aux trajectoires sociales que d’expressions gĂ©nĂ©tiques prĂ©programmĂ©es, indĂ©pendantes de la façon dont chacun intĂ©riorise et ressent ce qu’il reçoit.”

                                Et d’aileurs, nous sommes parmi des milliers d’autres donnĂ©es, nous animateurs, un des battements d’ailes qui, aussi dĂ©risoire soit-il, peut participer de ce qu’un chemin prend une autre direction.
                                Aussi limitĂ©es soient nos actions, aussi profonde notre impression de ne pouvoir rien changer, face par exemple Ă  un cas “dĂ©sespĂ©rĂ©”, on a Ă©tĂ© un jour une des donnĂ©es de la vie de ces enfants : soit par un discours, une action, un seul geste….

                                On est Ă  la fois les plus dĂ©sarmĂ©s face Ă  cette violence, mais aussi les plus libres d’agir, de faire, parce qu’en rien dĂ©signĂ©s comme spĂ©cialistes de quoi que ce soit : ni thĂ©rapeuthe, asistant social, Ă©ducateur (si l’on a bien fait attention de ne rien prĂ©tendre de ce cĂŽtĂ© lĂ ), parties prenantes (ni famille, ni Ă©cole, ni personne qui attend quoi que ce soit de l’enfant) et d’autoritĂ© institutionnelle (si lĂ  aussi on a fait attention Ă  ne pas se vautrer dans ce rĂŽle si facile du maĂźtre)

                                Possiblement les plus entendus par l’enfant en colĂšre, en rĂ©volte.

                                On y parle ensuite de la violence ressentie par les profs vis Ă  vis des Ă©lĂšves, qui ont l’impression d’ĂȘtre envoyĂ©s au front d’une guerre (selon l’expression de MĂ©rieu)

                                ”(…) l’Ă©cole est Ă  la fois lieu de confrontation Ă  l’altĂ©ritĂ©, et Ă  soi-mĂȘme, Ă  tout ce qu’on ne sait pas, Ă  la diffĂ©rence, Ă  la dyssimĂ©trie, Ă  son manque Ă  ĂȘtre. Elle est lieu de dĂ©couverte du moi divisĂ©, de l’autre en nous, puisque, pour grandir, il faut s’appuyer sur la multiplicitĂ© potentielle en nous-mĂȘme et dans l’autre. (…)

                                Tout cela d’une façon imposĂ©e, avec violence.

                                ”Dans cette espace de rencontre et de mises en relation qu’est l’Ă©cole, les violences agies et vĂ©cues sont quotidiennes et de dimensions multiples. (…) Elles nous alertent sur ce que nous crĂ©ons sans le vouloir – et souvent sans vouloir se donner les conditions pour le savoir – par l’emboĂźtement des “cadres”, du plus global, comme le systĂšme scolaire dans son ensemble, au plus concret, comme la consigne d’un exercice (…) S’il veut comprendre les violences induites par les ensembles auxquels il participe ainsi que sa place, le professeur n’a pas d’autre alternative que d’accepter de se sentir partie prenante de ces mondes ou instances emboĂźtĂ©s. (…)

                                Ca pose la question de cette volontĂ© : cette volontĂ© de dĂ©crypter (de seulement voir !!! ) ces violences crĂ©es par cette institution Ă©cole ! Et de ce que l’on appartient Ă  cette fabrique de violences.
                                On en revient Ă  cette idĂ©e de cadres (dont parlait je crois Michmuch) , ces successions de poupĂ©es gigognes cohersitives…

                                Un peu plus loin dans l’ouvrage, on en vient Ă  la question de “l’inactuel qui se rejoue dans l’actuel” :
                                (…) on dĂ©couvre qu’on ne peut analyser et Ă©lucider un incident relationnel et institutionnel actuel que si l’on peut avoir accĂ©s, du cĂŽtĂ© du maĂźtre au moins, Ă  ce qu’il a lui-mĂȘme projetĂ© ou transfĂ©rĂ© d’une scĂšne ancienne non intĂ©grĂ©e, oĂč il a Ă©tĂ© dans ce cas, enfant humiliĂ©. ”

                                Au delĂ  du dĂ©roulement de cette idĂ©e autour du “shĂ©ma freudien” : je me demande si ce n’est pas lĂ  une autre sĂ©rie de cadres : Ă  la fois l’histoire de l’adulte (qui rĂ©agit en partie Ă  partir de ses vĂ©cus) et celle de l’enfant : si on ajoute pour l’enfant l’actuel dans sa famille, on se rend compte que tous ces cadres ne sont pas des “poupĂ©es russes” : ils s’interpĂ©nĂštrent, se bousculent, rendant bien compliquĂ© ce qui pourrait paraĂźtre une simple dispute autour d’une bille : la bille de l’adulte enfant qui n’existe plus, celle bien prĂ©sente mais teintĂ© par une histoire avec le papa, ….

                                — en cours de rĂ©daction —-

                                #61282
                                moilapa
                                  @moilapa

                                  ComplĂštement incohĂ©rent : d’un cĂŽtĂ© on donne un nombre limite d’heures de cours Ă  ne pas dĂ©passer, et de l’autre on acte l’ajout d’autres temps de travail aprĂšs la classe (oĂč l’on remplace le MaĂźtre par un autre adulte, le premier idiot venu)
                                  C’est la continuation de ce qui fatigue l’enfant, ni plus ni moins, cette soumission Ă  l’adulte dans une situation de contrainte pour l’enfant.

                                  De la merde en boĂźte.

                                  #61287
                                  boubou07
                                    @canto

                                    Pour ceux que ça intĂ©resse le rapport sur la refondation de l’Ă©cole publique

                                    extraits choisis (en rapport avec le sujet d’origine de cette discussion):

                                    IntĂ©grer l’aide personnalisĂ©e dans le temps scolaire et organiser l’accompagnement du travail personnel Ă  l’école mĂȘme, dans le cadre d’une rĂ©forme des rythmes. Ceci signifie la suppression effective des devoirs Ă  la maison.

                                    En primaire, le nombre d’heures de cours ne doit pas excĂ©der 5h par jour. La journĂ©e doit obligatoirement prĂ©voir une pause mĂ©ridienne d’1h30 minimum. Au collĂšge, le nombre d’heures de cours par jour doit ĂȘtre limitĂ© Ă  5h en 6 e et en 5 e , puis Ă  6h en 4 e et en 3 e . En primaire et durant les deux premiĂšres annĂ©es du collĂšge, tous les enfants doivent ĂȘtre accueillis au moins jusqu’à 16h30, voire 17h. Au-delĂ  des horaires d’enseignement, la journĂ©e doit comprendre, d’une part, une aide au travail personnel et, d’autre part, des activitĂ©s culturelles, artistiques et sportives.

                                    #61297
                                    moilapa
                                      @moilapa

                                      Et qui Ă©videmment se nourrirait que d’elle-mĂȘme, qui n’aurait aucun rapport avec “le reste” de la sociĂ©tĂ©… une sorte de crĂ©ationisme façon Ă©ducation…

                                      #61304
                                      moilapa
                                        @moilapa

                                        Oui : s’agissant de la violence des enfants, bizarrement, c’est la seule part de culture venant de l’enfant qui est acceptĂ©e ! Ce n’est que quand il s’agit de violence que l’on veut bien penser que c’est lĂ  la crĂ©ation de ce qui serait une “culture enfantine”…

                                        #61338
                                        Vegeteuse
                                          @vegeteuse

                                          Moilapa, je comprends mieux ta façon de te servir de la violence pour la retourner contre l’émetteur.

                                          Dans cette sociĂ©tĂ© oĂč l’on glorifie l’individualisme, le rĂ©sultat est que l’individu est de plus en plus prĂ©sent Ă  l’Ă©cole : et il demande des comptes, il n’accepte plus notamment les violences, la lĂ©gitimitĂ© du prof qui n’est effectivement plus lĂ©gitime.
                                          quand les citoyens d’une autre Ă©poque, perdus dans la masse, avec cette idĂ©e du collectif qui n’existe plus aujourd’hui se contentaient de baisser la tĂȘte quand ils prenaient un coup de rĂšgle sur les doigts, de se soumettre Ă  ce maĂźtre au dessus delui, acceptĂ©, lĂ©gitime, aujourd’hui il rĂ©agit en tant qu’individu. Et demande Ă  ĂȘtre traitĂ© d’Ă©gal Ă  Ă©gal.

                                          Tout cela est parfaitement logique. Toute cette violence dont on parle dans les médias est au contraire quelque chose dont il faut se réjouir.

                                          C’est ce que je me disais hier en lisant cet article et les commentaires en dessous :Prof en difficultĂ©s face aux terribles n’enfants

                                          La peur des enfants…

                                          Les gens ne se rendent-ils pas compte que les enfants ne se sont pas fabriquĂ©s tous seuls? Qu’ils sont issus des gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes (nous) et qu’ils ne font que renvoyer la violence qui leur ait faite?

                                          La violence des enfants Ă  l’Ă©cole est-elle le signe d’une sociĂ©tĂ© dĂ©cadente, sans repĂšre? Ou au contraire un signe de rĂ©sistance et de bonne santĂ© mentale?

                                          Hier je lisais un texte de JA Miller sur l’Enfant et le Savoir et je trouve le positionnement de la psychanalyse intĂ©ressant :

                                          (…) Je trouve que l’enfant et le savoir sont deux mots qui vont trĂšs bien ensemble, car l’enfant est, si l’on peut dire, la victime toute dĂ©signĂ©e du savoir.

                                          Qu’est-ce qu’un enfant en effet ? Il n’est pas trop tard pour poser la question.

                                          Un enfant, c’est le nom que nous donnons au sujet pour autant qu’on le voue Ă  l’enseignement, sous les espĂšces de l’éducation. L’enfant, c’est le sujet Ă  Ă©duquer, ce qui veut dire le sujet Ă  conduire, Ă  mener, comme le confirme l’étymologie, qui nous rĂ©fĂšre au latin ducere, qui est un verbe dĂ©rivĂ© du substantif dux, le chef.

                                          Ainsi l’enfant est par excellence le sujet livrĂ© au discours du MaĂźtre par le biais du savoir, c’est-Ă -dire par l’entremise du pĂ©dagogue. LĂ  aussi, l’étymologie nous rappelle que « pĂ©dagogue », c’était le nom de l’esclave chargĂ© de conduire les enfants. (…)

                                          Ce que Lacan a appelĂ© le discours de l’UniversitĂ©, nous pouvons le considĂ©rer comme la structure gĂ©nĂ©rale de tous les appareils oĂč le savoir est en position de semblant et dont les enjeux sont en fait de pouvoir. Et l’enfant, aujourd’hui, est un enjeu de pouvoir et nous avons Ă  dire oĂč nous nous inscrivons devant ce spectacle.

                                          Ainsi, les controverses actuelles sur l’éducation sont-elles de part en part politiques. Il s’agit de rien de moins que de la production des sujets. Il s’agit toujours de rĂ©duire, de comprimer, de maĂźtriser, de manipuler la jouissance de celui que l’on appelle un enfant pour en extraire un sujet digne de ce nom, c’est-Ă -dire un sujet assujetti.

                                          Et nous assistons Ă  ceci, qui est croissant : une concurrence des savoirs, une rivalitĂ© des traditions, une lutte des transmissions, qui se donnent Ă  qui mieux mieux pour dĂ©terminer quel savoir l’emportera sur l’autre dans la production des sujets, sous quelle emprise tombera l’enfant, pour mĂ©riter de devenir ce que, dans certains savoirs, l’on appelle un citoyen. (…)

                                          Michel Foucault avait forgĂ© le terme de « bio-politique »pour dĂ©signer la production des ĂȘtres vivants en tant qu’elle est devenue un enjeu de pouvoir. Dans cette mĂȘme ligne, pourquoi ne pas parler, nous, d’« Ă©pistĂ©mo-politique », pour dĂ©signer la politique des savoirs qui concernent, qui visent spĂ©cialement l’enfant et qui cherchent Ă  lui confĂ©rer une identitĂ©, par exemple l’identitĂ© que certains appellent « nationale ». La question est de savoir, Ă  propos de l’enfant, quand se disputent ainsi les pouvoirs, de quels signifiants maĂźtres sera-t-il marquĂ©. En tout Ă©tat de cause, pour que le sujet puisse recevoir une marque identitaire, il faut que la jouissance de l’enfant soit dĂ©complĂ©tĂ©e, qu’elle subisse une perte, qu’une ablation soit rĂ©alisĂ©e. C’est l’opĂ©ration majeure du savoir-semblant. Nul n’en doute quand cette opĂ©ration s’incarne dans une pratique comme celle de l’excision, mais celle-ci ne fait que manifester que tout savoir comporte une excision, tout savoir accomplit sur l’enfant une ablation, exige qu’il consente Ă  une perte. (…)

                                          La transmission de savoir exige toujours du sujet qu’il se vide de l’intĂ©rieur, qu’il lĂąche ce qui lui appartient en propre, qu’il se purifie du dĂ©chet qu’il contient. (…)

                                          D’autre part, l’éducation vise Ă  incorporer au sujet le regard de l’Autre de façon Ă  ce que ce sujet lui-mĂȘme se surveille, se contrĂŽle, se dirige, comme si c’était l’Autre. Il faut que l’enfant incorpore quelque chose de l’Autre, et, par excellence, ce qu’il doit incorporer, c’est le regard de l’Autre.

                                          Il revient Ă  l’Institut de l’Enfant de dĂ©gager dans l’éducation la fonction que tient le dĂ©sir de l’Autre. Cela veut dire aussi mettre en question la jouissance des pĂ©dagogues, leur jouissance infĂąme Ă  opĂ©rer par le biais des semblants du savoir sur la jouissance de l’enfant. La vertu des pĂ©dagogues n’est souvent que l’habillage d’une jouissance que, mĂȘme s’ils ne la connaissent pas, peut ĂȘtre qualifiĂ©e de sadique, avec les effets d’angoisse qui s’en suivent sur l’éduquĂ©.

                                          Il appartient Ă  l’Institut de l’Enfant de restituer la place du savoir de l’enfant, de ce que les enfants savent. Et ils savent, ils en savent toujours plus que n’en soupçonnent les adultes, eux dĂ©jĂ  crĂ©tinisĂ©s par leur Ă©ducation achevĂ©e : ils en savent dĂ©jĂ  plus sur le langage, par anticipation, comme cela a pu ĂȘtre notĂ© par le linguiste ; ils ne se trompent pas sur le caractĂšre de semblant des savoirs qu’on leur impose et sur le halo d’ignorance dont ces savoirs sont entourĂ©s et oĂč ceux-ci trouvent leur assise.

                                          Le savoir de l’enfant, au sens du savoir qu’il a, n’est pas de ces savoirs de semblant, de ces savoirs artificieux, qui sont montĂ©s en discours sur la mĂȘme matrice que le discours de l’UniversitĂ©. Le savoir de l’enfant est un savoir authentique, qu’il soit su ou insu, et c’est Ă  ce titre qu’il s’inscrit dans le discours analytique.

                                          Ca me parle…

                                          #61350
                                          moilapa
                                            @moilapa

                                            Salut chewbacca

                                            Je reconnaßs humblement ne pas posséder le centieme de ton savoir livresque.

                                            Le mien est en fait aussi trĂšs limitĂ©… mon post prĂ©cĂ©dent Ă©tant une tentative de manipulation rĂątĂ©e qui devait m’aider Ă  dĂ©montrer quelque chose : je propose de t’instruire, ce que tu aurais dĂ» ressentir comme une agression (Ă  raison) parce que je ne suis pas lĂ©gitime Ă  tes yeux… Bref, une dĂ©monstration sur la violence de cette situation d’apprentissage, et la question de l’acceptation ou non de cette violence, sa lĂ©gitimitĂ©.
                                            Bref, Ă  ta place j’aurais rĂ©pondu quelque chose comme : “vas te faire mettre”… mais bon…

                                            Sinon s’agissant de ces auteurs : j’ai effectivement lus certains des “classiques”, comme Freinet ou cette tarĂ©e de montessori, pour comprendre (grĂące Ă  des propositions sur ce forum) que ce n’Ă©tait pas forcĂ©ment ceux que l’Histoire a retenu qui avaient le discours le plus intĂ©ressant (intĂ©ressant de mon point de vu, bien entendu)

                                            Cousinet me semble bien plus primordial Ă  lire que ces “cĂ©lĂ©britĂ©s” (j’exclus Neil que je mets Ă  part)

                                            Et s’agissant des “contemporains” qui s’intĂ©ressent Ă  l’Ă©cole mais dont nous pouvons en tant qu’animateurs nous abreuver : Delalande avant tout pour sa simplissitĂ© et sa concision, quand elle parle au dĂ©but de sa carriĂšre de cours d’Ă©cole.
                                            Y’en a bien d’autres mais j’alourdirais mon post…

                                            MalgrĂ© cela, je m’interroge sur la responsabilitĂ© de l’Ecole dans cette violence. Vient elle de l’institution ou de ses acteurs. Je m’explique. Nous sommes dans l’humain. Ne peux-t-on envisager des enseignants et des profs humains, qui font en sorte d’adapter leurs cours et enseignements Ă  chaque Ă©lĂšve ? j’ose encore croire en ce sacerdoce de certains.

                                            Un instit’ ne peut s’extraire de ce tout dont il fait partie : il est l’une des pierres qui permet cette violence, l’un des gardiens. Quelque soit sa sensibilitĂ© Ă  cette violence, quelque soit ces tentatives pour en amoindir ses consĂ©quences : a t-il renoncĂ© aux notes ? aux devoirs ? A la position assise imposĂ©e ? A des rythmes basĂ©s sur de la pratique et non sur les enfants ? A t-il limitĂ© ses cours aux enfants qui ont choisi d’ĂȘtre lĂ  ????? A t-il renoncĂ© Ă  ĂȘtre le maĂźtre ? etc, etc…

                                            La question de mon point de vu est : accepte t-on ou pas cette violence comme lĂ©gitime ? Et non : que faire pour en amoindrir les effets de l’intĂ©rieur ?
                                            De la mĂȘme façon sur ce post : l’animateur ne doit pas se poser la question de comment mettre en place des “aides aux devoirs” : il doit refuser de participer Ă  ce systĂšme de contrĂŽle des Ă©leves, de leur normalisation. Et de cette idĂ©e de contrĂŽler l’enfant en dehors de l’Ă©cole, jusque dans sa maison, ses loisirs !!!

                                            Pour finir je pense que l’Ă©cole ressemble Ă  la population avec la perte de certaines valeurs, des apriori sur des situations.
                                            admettons… mais alors : c’est quoi l’Ă©cole ??? Un lieu “hors sociĂ©tĂ©” oĂč cette violence sociĂ©tale n’aurait pas sa place Ă  l’intĂ©rieur, oĂč les enfants seraient “protĂ©gĂ©s” de cette violence “extĂ©rieure” (avec au passage comme logique pour remplacer cette violence qu’une autre violence !!!!) ou un lieu qui prĂ©pare les enfants Ă  cette sociĂ©tĂ© ????? Comment prĂ©parer ces enfants Ă  cette sociĂ©tĂ© en prĂ©tendant les en exclure ?????

                                            Une sociĂ©tĂ© est violente parce que pour qu’elle existe elle doit ĂȘtre violente. L’Ă©ducation des enfants est violente elle aussi par nature : toutes ces vagues mĂ©diatiques pour que des ramassis de connards viennent en coeur nous dire combien c’est vraiment pas gentil que ce gamin de 13 ans ait plantĂ© un couteau dans sa conne de maĂźtresse, ça me fout la gerbe, comme toutes ces “marches blanches” de mon cul.

                                            C’est la sociĂ©tĂ© qui est violente : c’est cette violence acceptĂ©e qui fait ces enfants violents !!! Il n’y a lĂ  que logique !!!
                                            Comment alors dire que cette violence lĂ  est totalement acceptable et celle-ci totalement Ă  banir ?
                                            et surtout : comment peut-on accepter cette violence institutionnelle admise ? Et vouloir punir si durement ceux qui ont refusé cette violence admise, ont réagi à cette violence ?

                                            Si l’on prend le cas de l’Ă©cole : cette violence acceptĂ©e pour le bien de la sociĂ©tĂ© : mais acceptĂ©e par qui ??? Si la trĂšs grande majoritĂ© des individus acceptent la violence dont ils sont victimes parce que cette violence est institutionnelle et permet la sociĂ©tĂ©… qu’en est-il des enfants Ă  l’Ă©cole ? ont-il donnĂ© leur accord ??? Ont-ils reconnus lĂ©gitime cette violence ?

                                            Cette violence leur a Ă©tĂ© imposĂ©e : par la sociĂ©tĂ©, leurs parents, ceux en qui ils n’ont d’autres choix que d’avoir conscience. Et tant que ces enfants sont petits, ils ne sont pas en mesure de se rebĂ©ller contre cette violence : si tu bosses dans une maternelle et que tu as envie de foutre une baffe Ă  un gamin, juste comme ça, rien ne t’empĂȘche de te faire ce petit plaisir : l’enfant n’est pas en mesure de remettre en cause l’adulte-mĂąitre.

                                            Curieusement, plus l’enfant grandit, capable de se rendre compte qu’il est victime de violence, moins ces violences institutionnelles sont grandes : y’a toujours le risque de prendre un coup de couteau dans le bide.

                                            Dans cette sociĂ©tĂ© oĂč l’on glorifie l’individualisme, le rĂ©sultat est que l’individu est de plus en plus prĂ©sent Ă  l’Ă©cole : et il demande des comptes, il n’accepte plus notamment les violences, la lĂ©gitimitĂ© du prof qui n’est effectivement plus lĂ©gitime.
                                            quand les citoyens d’une autre Ă©poque, perdus dans la masse, avec cette idĂ©e du collectif qui n’existe plus aujourd’hui se contentaient de baisser la tĂȘte quand ils prenaient un coup de rĂšgle sur les doigts, de se soumettre Ă  ce maĂźtre au dessus delui, acceptĂ©, lĂ©gitime, aujourd’hui il rĂ©agit en tant qu’individu. Et demande Ă  ĂȘtre traitĂ© d’Ă©gal Ă  Ă©gal.

                                            Tout cela est parfaitement logique. Toute cette violence dont on parle dans les médias est au contraire quelque chose dont il faut se réjouir.

                                          20 sujets de 41 à 60 (sur un total de 86)
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