Évaluer un directeur

  • Ce sujet contient 83 réponses, 19 participants et a Ă©tĂ© mis Ă  jour pour la derniĂšre fois par morpion, le il y a 11 annĂ©es et 5 mois.
20 sujets de 1 à 20 (sur un total de 84)
  • Auteur
    Messages
  • #56677
    eymard
      @eymard

      pour s’amĂ©liorer se remettre en question.
      un animateur surtout dans l’occasionnelle peut cacher bien des choses.
      et pourquoi, non?
      n’es ce pas tout d’abord face a une autre?

      #59429
      eugene
        @eugene-2

        Il n’y a rien Ă  Ă©valuer, parce qu’il n’y a rien d’Ă©valuable.

        Et s’agissant de ce “projet” : pas d’accord (notamment avec Solleana) : (je prĂ©viens : je vais ĂȘtre trĂšs trĂšs hors sujet, et un peu “planant”)
        mais pas le “projet” en tant que tel qui est indissociable du vivant…
        Je ne projette rien, je n’attends rien, je n’attends rien de personne. Je me contente d’ĂȘtre (je n’ai que ça comme objet d’Ă©tude sous la main, tout le temps, toujours prĂȘte)

        Effectivement voici une reflexion d’homme qui a l’expĂ©rience du terrain ceci est la pensĂ©e du personne qui est en relation directe avec l’enfant .
        A priori on peut donc dire que l’Ă©lue d’une collectivitĂ© ou un directeur n’aura pas le mĂȘme point de vu car ce dernier se trouve Ă  l’extĂ©rieur du terrain terrain de la vĂ©ritĂ© . Souvent les personnes qui Ă©valuent n’ont pas cette notion simple du terrain L’instant partagĂ© et vĂ©cu pleinement sans arriĂšre pensĂ©es ni objectifs prĂ©dĂ©finis .
        NĂ©anmoins ce dernier doit rendre des comptes et lĂ  il doit utiliser des outils pour justifier sa place , les subventions qu’on va lui accorder pour rĂ©pondre aux demandes des parents qui confient en gĂ©nĂ©ral leurs enfants Ă  d’autres adultes.

        Le projet est un de ces outils discuter sur le bien fondĂ© de ce dernier ne peut ĂȘtre que stĂ©ril et contradictoir car dans l’animation il y a plusieurs niveau de responsabilitĂ© et Ă  chacun de ces niveaux les envies sont diffĂ©rentes voir contracdictoires

        Je vais essayer de vous donner un exemple
        un animateur propose afin de partatager un moment Ă  vivre une activitĂ© manuelle pliage pour mettre en place ce temps d’animation il a plusieurs façons de mener son activitĂ© –
        il peut proposer des modéles que les enfants vont reproduir avec son aide

        il peut montrer ses modéles et suciter les questions des enfants qui eux aussi vont avoir envie de reproduir

        il peut mettre du matĂ©riel Ă  disposition montrer les diffĂ©rentes maniĂšre de plier et dire Ă  l’enfant de faire et de voir Ă  la fin le rĂ©sultat

        il peut laisseer le matériel à disposition en dissant maitenant vous pliez à vous de créer

        il peut aussi demender aux enfants si certains ont dĂšjĂ  pratiquĂ©s et leur demander de mener l’activitĂ©

        Bref il y a surement d’autres moyens
        Cet anim mĂȘme s’il Ă  n’a pas retransmis sa mĂ©tfhode par Ă©crit il a rĂ©fflechi Ă  comment faire pour vivre un moment partagĂ© Cette d”Ă©marche n’est -elle pas proche de la fameuse mĂ©thodologie Cest une question que je pose ???

        Mais le directeur, lui quels sont ses envies comment doit-il justifier cette activitĂ© il doit vĂ©rifier si cette activitĂ© respecte la sĂ©curitĂ© !! il doit pouvoir prĂ©voir le financement pour que cette activitĂ© se dĂ©roule il doit aussi dĂ©montrer que l’activitĂ© a eu lieu et que cette derniĂšre Ă  donner des rĂ©sultats Voir d’autres prĂ©ocupations d’oĂč l’orientation de la mĂ©thodologie vers une analyse proche de la production marchande .

        Pour moi il est donc peu efficace de dire aux animateurs qu’il doit vivre l’instant sans avoir une refflexion sur ces actes et ses actions. pour moi la reflexion n’est pas l’ennemie de l’animation analyser ses pratiques ou son savoir ĂȘtre n’est pas un frein pour vivre un moment partagĂ©s.

        D’oĂč pour moi effectivement l’avis de l’animtaeur devrait ĂȘtre important pour le directeur car il est le lien entre le public et le directeur qui parfois a un contacte peu frĂ©quent avec les enfants .
        En effet j’ai rarement vu des animateurs qui reste plus de 25ans sur le terrains et vous?

        VU qu’ un moment de vie n’est pas quantifiable il n’est pas Ă©valuable Mais on peut avoir un resenti sur ce dernier .

        Ce resenti peut ĂȘtre nĂ©gatif ou positif on peut donc souhaiter n’avoir que tes resentis positfs
        D’ÔU MA QUESTION QUE DOIS -JE FAIRE POUR AVOIR UN MAX DE RESENTIS POSITIFS ?

        #59451
        crevette76
        Administrateur
          @crevette76

          Juste…

          solleana a Ă©crit :

          Et (d’accord je suis encore plus plus hors sujet) c’est une voie vers ce que l’on pourrait appeler “le bonheur” Ă  raison de mieux. L’apaisement, la sĂ©rĂ©nitĂ©…

          Henry appellerait ça aller vers Dieu…

          me suis souvenue de ce morceau d’Ă©change ici en lisant ailleurs au passage ce petit extrait :
          Les sages disent d’une personne qu’elle est sage lorsque tout ce qu’elle entreprend est libĂ©rĂ© de l’attente du fruit de ses actions (La Bhagavad-Gītā)

          moilapa yogi ?

          #61988
          ludou
            @ludou

            Merci de faire ce lien entre autorité et évaluation Crevette.

            Concernant l’autoritĂ© et sa (ses) dĂ©finition(s), on peut Ă©videmment se rĂ©fĂ©rer aux travaux de Jacques Pain et Alain Vulbeau (processus d’autorisation), et Ă  ce court texte d’Ardoino pour un trĂšs rapide aperçu historique de la noton d’autoritĂ©.
            Pour Pain et Vulbeau, tu as l’invention de l’autoritĂ© consultable en intĂ©gralitĂ© en ligne. A lire absolument car il embrasse toutes les situations d’autoritĂ© qui nous intĂ©ressent en animation et retrace Ă©galement le phĂ©nomĂšne-autoritĂ© dans la littĂ©rature et les rĂ©fĂ©rences Ă  certaines pĂ©dagogies (institutionnelle, l’Ă©cole expĂ©rimentale, scoutisme, etc…).

            Dans la premiĂšre acception du mot autoritĂ© d’Ardoino, l’Ă©valuation rĂ©pond Ă  une organisation hiĂ©rarchisĂ©e de type subordination/dĂ©pendance (“accorder une permission”). L’Ă©valuation est alors un outil terriblement efficace de maintien du lien de subordination entre maĂźtre et Ă©lĂšve, entre patron et employĂ©. C’est l’unique propos de Vidaillet, et je pense que malgrĂ© l’aspect liberticide et anti-Ă©mancipateur de cette Ă©valuation, elle est malheureusement trĂšs rĂ©elle, mĂȘme dans l’animation. Bien Ă©videmment, Vidaillet n’ira pas chercher plus loin puisqu’elle reste dans ce systĂšme moribond et anti-vie.

            Maintenant, que fait-on ? Merci Ă  nouveau, Crevette, d’avoir fait le lien avec l’autoritĂ©, car peut-ĂȘtre que Vulbeau et sa redĂ©finition de l’autorisation peut nous aider. Dans une intervention de 2006, il dit :

            L’autoritĂ© est une relation qui est structurĂ©e par les Ă©lĂ©ments suivants :
            – c’est une relation d’obĂ©issance volontaire qui relie de façon asymĂ©trique deux personnes ;
            – la personne Ă  qui on obĂ©it incarne une institution jugĂ©e comme sacrĂ©e ;
            – la personne qui obĂ©it espĂšre un bĂ©nĂ©fice, Ă  plus ou moins long terme ;
            – la relation d’autoritĂ© engage des Ă©motions collectives.

            A partir de lĂ , on peut se demander en quoi une Ă©valuation devrait faire intervenir un quelconque sentiment d’autoritĂ© d’un cĂŽtĂ© ou de l’autre ? Evaluer un animateur ou un directeur, cela signifie poser comme un dogme que celui qui Ă©value est supĂ©rieur et dĂ©tiens la vĂ©ritĂ© (le pourvoir de clairvoyance) sur la situation de l’accueil, du travail d’animateur, etc…
            A force de croiser des gens bĂȘtes, mais aussi souvent intelligents (oui, il y en a chez les animateurs !), je me sens bien incapable d’Ă©valuer qui que ce soit si ce n’est Ă  partir de grille d’analyse BAFA dont on taira l’idiotie par Ă©conomie de temps. Par contre, tout le travail devrait consister Ă  Ă©valuer ensemble (animateur et directeur, organisateur, animateur et directeur) l’accueil et le travail effectuĂ©. L’Ă©valuation individuelle renvoie, dans mon idĂ©e, aux notions de productivitĂ© et de rentabilitĂ©. Notre mĂ©tier ne sera jamais rentable (d’autant plus si on travaille Ă  sa perte ;-)). Une approche collective de l’Ă©valuation permet Ă  l’inverse de s’approcher du processus d’autorisation Ă  partir du moment oĂč cette Ă©valuation dĂ©bouche sur de nouvelles propositions et expĂ©rimentations. Elle ouvre des possibles.

            Par contre, la pratique du terrain et mon propre vĂ©cu me font dire qu’il y a une attente de la part des animateurs, une sorte de nĂ©cessitĂ© d’avoir un retour individuel sur leur travail. Je ne sais pas vraiment d’oĂč ça vient et pourquoi, c’est une observation. Tout ce que je peux dire, c’est qu’il ne s’agit aucunement ici de la recherche identitaire dont parle Vidaillet pour le monde de l’entreprise, mais tout l’inverse. Le questionnement concerne moins l’identitĂ© de l’individu (statut figĂ©, statique) que son action au sein d’un travail collaboratif (donc dynamique, mouvant, remis en question). C’est une des choses que je pense nĂ©cessaires de creuser lors d’un travail d’Ă©valuation avec l’organisateur par exemple.

            Pour finir (pour le moment) sur l’autoritĂ©, elle n’est pas basĂ©e que sur la compĂ©tence, sinon notre pays serait un chaos sans nom (rares sont les personnes rĂ©ellement compĂ©tentes au places “importantes”). Il y a Ă©galement le charisme, les moyens coercitifs, le statut, etc…

            Evaluer… donner une valeur…
            digression personnelle

            A quoi ça sert de donner une valeur Ă  un objet, un Ă©lĂ©ment, une personne, une situation ? Peut-ĂȘtre est-ce le prolongement du langage qui, par la dĂ©signation de l’objet par un mot, va permettre de s’approprier l’objet, de l’intĂ©grer Ă  son univers et Ă  ses reprĂ©sentations. Identifier son univers pour apaiser l’angoisse, la peur de l’autre et de l’extĂ©rieur (cet objet est-il dangereux ? Cette personne m’est-elle hostile ?). Et si on travaillait plutĂŽt la confiance en l’autre et que l’on se rassurait lors d’Ă©valuations communes ?
            (il y a de grandes chances que je me goure sur le sens du “pourquoi Ă©valuer ?”, mais c’est une autre lecture actuelle qui m’interroge)

            #62011
            crevette76
            Administrateur
              @crevette76

              Pas forcĂ©ment en lien DIRECT mais bon…

              solleana a Ă©crit :
              Les gens veulent savoir s’ils ont bien fait leur travail comme tout le monde mais on croit tous avoir besoin d’un guide, d’un outil en lieu et place de faire confiance aux propres capacitĂ©s humaines et au principe responsabilitĂ© dont sont munis l’ensemble des vivants…

              Si le guide est (mené par) un humain, lequel aurait légitimité ?
              Le chef parce qu’il est chef (ou plus diplĂŽmĂ©, ou…) ?
              Pourquoi l’animateur ne pourrait-il pas Ă©valuer le directeur et/ou le travail de l’Ă©quipe ?
              Faut-il Ă©valuer ?
              Faut-il ĂȘtre/faire autoritĂ© pour Ă©valuer ?
              Qu’est-ce qui dĂ©fini l’autoritĂ© et/ou la lĂ©gitimitĂ© Ă  Ă©valuer ?

              TombĂ©e sur ça par un autre biais, pas digĂ©rĂ© (pas compliquĂ© hein mais juste lu en diagonale, j’viens de “jouer l’autoritĂ©” auprĂšs de 70 personnes j’ai laissĂ© mes neurones je ne sais oĂč), j’vous laisse regarder…
              DĂ©sormais, la seule autoritĂ© qui peut s’imposer est fondĂ©e sur la compĂ©tence. Si vous n’ĂȘtes pas investi de cette autoritĂ©-lĂ , ce n’est pas la peine de devenir dĂ©putĂ©, professeur, prĂ©sident, voire parent. Si vous n’ĂȘtes pas dĂ©cidĂ© Ă  augmenter autrui, laissez toute autoritĂ© au vestiaire. L’autoritĂ© doit ĂȘtre une forme de fraternitĂ© qui vise Ă  tous nous augmenter.
              Michel Serres

              #62013
              ludou
                @ludou

                tout Ă  fait, mais c’est malheureusement une entrĂ©e de l’Ă©valuation courante, mĂȘme ultra-dominante. Je ne l’ai citĂ©e que pour cela, si tu me lis bien, je vais Ă©videmment dans un tout autre sens (mais je pense que tu m’avais bien lu).

                Dans beaucoup d’associations-entreprises de l’animation (et collectivitĂ©s !), c’est ce type d’Ă©valuation que l’on attend, c’est sur la maĂźtrise des codes et des outils entrepreneuriaux que l’on juge notre crĂ©dibilitĂ© de directeur de pauvres petits sĂ©jours de rien du tout. Et aprĂšs, on organise des sĂ©minaires de concertation/formation pour comprendre et “rĂ©soudre” la violence des enfants et des jeunes, pour “traiter les enfants Ă  problĂšmes, les enfants difficiles”…!!!

                Je vais vomir, je reviens.

                #62014
                solleana
                  @solleana

                  Ludou, c’est vraiment de la merde en barre ton article… En mĂȘme temps pas Ă©tonnant pour une spĂ©cialiste des sciences de gestion de Dauphine qui cherche Ă  optimiser le fonctionnement organisationnel de l’entreprise. C’est de la pensĂ©e Ă  la petite semaine et de la psychanlyse de comptoir… Les salariĂ©s n’en ont rien Ă  branler de l’Ă©valuation si ce n’est lorsqu’ils ont Ă©tĂ© totalement contaminĂ©s par le discours libĂ©ral qui affirme que l’Ă©valuation est acte de management objectif et profitable Ă  tout le monde pour amĂ©liorer l’efficacitĂ© du service public (oups c’est ce que j’ai entendu cette semaine, je m’emballe)… Les gens veulent savoir s’ils ont bien fait leur travail comme tout le monde mais on croit tous avoir besoin d’un guide, d’un outil en lieu et place de faire confiance aux propres capacitĂ©s humaines et au principe responsabilitĂ© dont sont munis l’ensemble des vivants…

                  #62018
                  erenault
                    @erenault

                    Ce que je lis ici (et merci Ă  chacun d’y avoir mis sa culture), me renforce dans l’idĂ©e qu’on Ă©value pas une fonction, ni la personne qui porte la fonction (Ă  la limite, on la juge trĂšs subjectivement), mais des missions qui s’insĂšrent elle-mĂȘme dans un projet. Par extension, on finit toujours par Ă©valuer le projet. Or, le projet n’est pas tout, loin de lĂ .
                    ce qui implique intrinsĂšquement les limites de l’Ă©valuation.

                    #62027
                    ludou
                      @ludou

                      D’autres Ă  l’inverse, pensent que l’Ă©valuation est dĂ©sirĂ©e par les personnes (ici, les salariĂ©s…) et serait indispensable Ă  sa recherche identitaire.

                      Les salariĂ©s se plaindraient d’ĂȘtre Ă©valuĂ©s tout en rĂ©clamant de l’ĂȘtre. C’est sur ce paradoxe que BĂ©nĂ©dicte Vidaillet, psychanalyste spĂ©cialiste des thĂ©ories de l’organisation, s’est penchĂ©e afin de dĂ©terminer ce qui pousse un salariĂ© Ă  solliciter lui-mĂȘme les outils d’évaluation mis en place par son entreprise. Selon elle, les salariĂ©s ne subiraient pas l’évaluation mais la ressentiraient comme un besoin remplissant certaines fonctions sur le plan psychique.

                      La recherche d’évaluation correspondrait en rĂ©alitĂ© Ă  une recherche identitaire. En appelant de ses vƓux l’évaluation, le salariĂ© chercherait Ă  se dĂ©finir par rapport au jugement portĂ© par son entreprise. La question « qui suis-je ? » glisserait ainsi vers « que suis-je par rapport Ă  ce que l’on attend de moi ? » AngoissĂ© Ă  l’idĂ©e de 
se dĂ©finir lui-mĂȘme, le salariĂ© prĂ©fĂ©rerait confier cette tĂąche Ă  un systĂšme d’évaluation extĂ©rieur Ă  lui-mĂȘme. Ce transfert permettrait de lui rendre visibles ses propres facultĂ©s et faiblesses jusqu’à ce que l’autoĂ©valuation permette d’intĂ©grer complĂštement ce regard extĂ©rieur sur soi. Mais, selon B. Vidaillet, la maniĂšre dont le systĂšme d’évaluation rĂ©pond Ă  cette question identitaire ne fait que relancer indĂ©finiment le salariĂ© dans son questionnement. Renonçant Ă  sa facultĂ© subjective de jugement, le salariĂ© ne peut plus se passer de l’évaluation Ă©tablie par son entreprise. Il en viendrait Ă  demander toujours plus d’évaluation, entraĂźnĂ© dans un cercle vicieux. Pour la psychanalyste, c’est ici le cƓur du paradoxe de l’évaluation telle qu’elle se pratique actuellement. La personne qui travaille, en demandant Ă  ĂȘtre Ă©valuĂ©e, espĂšre rĂ©gler ce qui par nature est impossible Ă  rĂ©gler, Ă  savoir sa quĂȘte identitaire jamais achevĂ©e et constitutive de sa personne.

                      BĂ©nĂ©dicte Vidaillet, « Le sujet et sa demande d’ĂȘtre Ă©valuĂ© : angoisse, jouissance et impasse symbolique », Nouvelle revue de psychosociologie, n° 13, 2012/1.

                      De l’autre l’autre cĂŽtĂ© de l’Atlantique, on se pose aussi cette question du paradoxe de l’Ă©valuation (dans le systĂšme universitaire cette fois-ci).

                      Mais peut-on Ă©valuer de la mĂȘme maniĂšre une assimilation de connaissances (et est-ce pertinent et utile de l’Ă©valuer ?) et un travail dĂ©coupĂ© en tĂąches (encadrement d’enfants, sĂ©curitĂ©, ponte d’activitĂ©s…) ? Un questionnaire (jusqu’au type QCM si rĂ©pandu outre-atlantique) ou mĂȘme un contrĂŽle de connaissances est peut-ĂȘtre adaptĂ© Ă  retranscrire une mĂ©morisation d’Ă©lĂ©ments (faits, processus, systĂšmes mathĂ©matiques, thĂ©ories scientifiques) mais certainement pas Ă  estimer la capacitĂ© d’un individu Ă  se servir de ces Ă©lĂ©ments pour approfondir une idĂ©e. De mĂȘme, en animation, l’Ă©valuation peut se faire sur des faits concrets (l’animateur prend-il soin du matĂ©riel ? Respecte-t-il les horaires ? A-t-il un langage appropriĂ© ? …) et mĂȘme sur des Ă©lĂ©ments dynamiques (on juge alors l’Ă©volution de l’individu sur une pĂ©riode plus ou moins longue), mais rarement on se penche sur l’approche du travail prise par la personne. Ici, la question de dĂ©part Ă©tait l’Ă©valuation des directeurs. Combien d’organisateurs prennent rĂ©ellement le temps d’Ă©valuer le fond de la pensĂ©e pĂ©dgo-Ă©ducativo-philosophique du directeur d’un centre ? Qui en a la capacitĂ© chez l’organisateur ? Dans le meilleur des cas, l’organisateur laisse le directeur faire sa cuisine, au risque d’aboutir Ă  des catastrophes qui ne se verront jamais (ou seulement si des animateurs ou des enfants intelligents en parlent, mais toujours aprĂšs-coup). Dans le pire des cas, il y a verrouillage du travail (fiche de poste Ă  suivre Ă  la lettre, directives qui viennent d’en haut et sur lesquelles le dirlo n’a rien Ă  dire), systĂ©matiquement associĂ© Ă  une Ă©valuation de type “contrĂŽle”.

                      Alors que l’Ă©valuation ne devrait jamais ĂȘtre dĂ©connectĂ©e de la collaboration, de la formation (et de l’auto-formation) et de la confrontation des idĂ©es (le premier conflit d’un ACM devrait se passer bien avant le dĂ©but de cet accueil).

                      Il y a donc bien deux maniĂšres d’Ă©valuer : Ă©valuer un accueil, son fonctionnement, ses idĂ©es et valeurs pour prĂ©parer la suite & Ă©valuer des personnes en contrĂŽlant ce qui est passĂ© sans jamais construire la suite.

                      Au final, on continue Ă  creuser dans le mur si on Ă©value hors Ă©motions, hors situations (hors-sol en quelque sorte). Les directeurs et les animateurs n’auraient pas besoin d’ĂȘtre Ă©valuĂ©s individuellement si tout ce petit monde savait se rĂ©unir pour Ă©changer sur le travail (c’est ma conviction, sans doute fausse ou partielle). Mais comme BĂ©nĂ©dicte Vidaillet le montre, le systĂšme salariale descendant crĂ©Ă©e un besoin d’Ă©valuation chez le salariĂ© car on lui fait comprendre qu’il n’est quelqu’un Ă  son travail que par son travail. La considĂ©ration des personnes (enfants, jeunes, animateurs, directeurs) en tant qu’individus (on va Ă  l’animation avec ce qu’on est comme dirait Moilapa) devrait renverser la vapeur, et l’Ă©valuation telle qu’on la connaĂźt deviendrait inutile et obsolĂšte.

                      #62030
                      solleana
                        @solleana

                        Je pense pourtant que cela se rapproche de ce que tu voulais dire vis Ă  vis du projet, de la projection, etc. Ce qu’essaye de montrer Michel Henry c’est que la vie est entiĂšrement envisagĂ©e dans une passivitĂ© radicale Ă  savoir que nous ne pouvons jamais la regarder d’ailleurs, jamais la voir mais bien essentiellement l’Ă©prouver. L’un des points clĂ©s de la philosophie de HEnry c’est d’ailleurs la notion d’auto-donation Ă  savoir que la vie ne nous a Ă©tĂ© donnĂ© par personne, que la vie subjective, originaire, intĂ©rieure ne nous a Ă©tĂ© donnĂ© par personne mais rĂ©side dans l’Ă©prouvĂ©, l’auto-sentir bref dans ce qu’il nomme aussi la subjectivitĂ© radicale.
                        Tout cela est Ă©videmment rĂ©sumĂ© Ă  coups de couteaux et la philosophie de Henry est largement plus riche que cela…

                        Pourquoi cela peut-il nous intĂ©resser dans ce dont on parle lĂ ? Evidemment pour la question de l’Ă©valuation cela paraĂźt Ă©vident si on considĂšre que l’animation n’est pas un travail d’animation, de construction d’activitĂ©s ou autre bien un travail de relation, un travail de vivre avec qui ne peut Ă©videmment jamais ĂȘtre objectivĂ© dans la mesure oĂč il s’agit de la mise en relation de diverses sbjectivitĂ©s que cela n’a aucun sens d’Ă©valuer objectivement mais nĂ©cessairement subjectivement Ă  travers ce que les gens ont pu Ă©prouver, sentir, ressentir, etc.
                        Concernant la question du projet, cela veut surtout dire comme le dit Moilapa qu’il ne saurait y avoir de projection dans la relation avec les mĂŽmes dans la mesure oĂč cette relation est celle de l’Ă©preuve subjective de “l’ĂȘtre avec” et on ne peut jamais projeter l’ĂȘtre avec car dĂšs l’instant oĂč l’on projette celui-ci on ne se situe dĂ©jĂ  plus dans l’ĂȘtre avec… D’une autre maniĂšre et plus humoristique, Devereux avait dĂ©jĂ  montrĂ© qu’on ne peut observer la relation sexuelle, l’orgasme au risque Ă©videmment d’observer autre chose que l’orgasme et donc de ne plus ressentir puisqu’il provoque un lĂącher prise qui voile la conscience… Il pourrait ainsi en ĂȘtre de mĂȘme dans la relation avec les mĂŽmes Ă  savoir que nous sommes lĂ  pour l’Ă©prouver et dĂšs lors que l’on se met Ă  projeter on ne se situe plus dans une relation subjective mais une situation objectivante. Vais je rĂ©ussir Ă  faire ce que j’avais envisagĂ©? Comment amener les mĂŽmes Ă  tel ou tel endroit, dans telle ou telle relation…

                        Et (d’accord je suis encore plus plus hors sujet) c’est une voie vers ce que l’on pourrait appeler “le bonheur” Ă  raison de mieux. L’apaisement, la sĂ©rĂ©nitĂ©…

                        Henry appellerait ça aller vers Dieu…

                        #62037
                        moilapa
                          @moilapa

                          Heu… trop astrophĂ©rique pour mes maigres neurones…

                          #62075
                          solleana
                            @solleana

                            Pour continuer Ă  planer, je te propose deux textes auxuquels m’ont fait penser ce que tu Ă©voques sur la non-intentionnalitĂ©, la non-projection, le fait de vivre peut ĂȘtre dans une passivitĂ©, d’apprĂ©hender le vivant dans l’affectivitĂ© de son ĂȘtre…

                            Le premier c’est celui ci:
                            http://revueillusio.free.fr/textes%20en%20ligne/Nicolas_O…pdf

                            Le second c’est pas vraiment un texte mais ça fait Ă©cho, je trouve, Ă  la phĂ©nomĂ©nologie radicale de Michel Henry…

                            Un petit bout de l’analyse de son oeuvre qui me semble faire Ă©cho Ă  ce que tu dis:

                            L’affectivitĂ© est rĂ©vĂ©lation de l’ĂȘtre dans sa passivitĂ© originaire Ă  l’égard de soi. Cette passivitĂ© de l’ipsĂ©itĂ© signifie « subir son ĂȘtre propre, se sentir soi-mĂȘme tel qu’on est dans l’identitĂ© absolue du se sentir et de ce qu’il sent » – c’est cela qui forme l’épaisseur du sentiment, sa transparence, son unitĂ©. Dans l’immanence du sentiment, le sentir ne se dĂ©passe donc vers rien, le Soi Ă©tant le dĂ©passement de Soi comme identique Ă  Soi. Telle est son impuissance et sa puissance puisque dans cette adhĂ©rence Ă  soi, il parvient en soi Ă  la jouissance de son ĂȘtre propre. En vertu de cette passivitĂ© ontologique, l’ĂȘtre de l’action est non action, pas plus qu’il n’y a d’effort dans le sentiment de l’effort. Etre un sujet veut donc dire subir, veut dire ĂȘtre. Aucun romantisme en tout cela, il s’agit de la structure interne de l’ĂȘtre, prĂ©cise M.H. qui souligne contre Heidegger : l’essence de la phĂ©nomĂ©nalitĂ© ne se situe pas au-delĂ  de son apparence mais la constitue. L’ĂȘtre n’est invisible qu’en tant qu’il nous affecte.

                            Evidemment, cela contredit ce que j’avais avancĂ© prĂ©cĂ©demment et je suis pas toujours sĂ»r d’ĂȘtre d’accord avec moi-mĂȘme…

                            #62077
                            moilapa
                              @moilapa

                              De l’humain qui Ă©value de l’humain.

                              Toute tentative d’Ă©valuation de ces temps de rencontres (il ne s’agit que de ça : tout le reste, c’est du vent ; ce vent d’ailleurs lui est Ă©valuable : une organisation ou une autre, pour peu qu’elle prenne en compte les individus, peu importe… peu importe le dĂ©coupage du temps, ce que l’on a fait de ce temps… si cela est Ă©valuable dans “notre domaine”, c’est que c’est du vent du point de vue de l’Ă©valuation… du nĂ©gligeage… les idĂ©ologies elles-mĂȘmes ? )
                              restera vaine. Quelque soit le souci que l’on aura Ă  inventer l’outil-graal, Ă  extraire toute “scorie”, toute forme d’impartialitĂ© Ă  obtenir des “rĂ©sultats” incontestables, qui rentrent dans des cases “prĂ©-penĂ©es”, “scientifiques” mĂȘme “Ă©tudiables”,…
                              Parce que cette “impartialitĂ©” consisterait Ă  extraire l’humain de ce que l’on Ă©value. Il ne resterait rien alors, quand l’humain Ă©value de l’humain.

                              MĂȘme si cet outil miracle existait, on en reviendrait Ă  qui utilise cet outil, qui lie les “rĂ©sultats”, qui fait quoi de ces rĂ©sultats…. (toute l’Histoire des outils et des bonnes idĂ©es dans l’animation sociocul !!!)

                              PrĂ©tendre Ă©valuer quelqu’un dans cette situation du vivre ensemble, c’est oubliĂ© que demain il sera autre. Qu’Ă©valuer celui-ci ne changera rien Ă  ce que demain d’autres arriveront, et encore, et encore, avec leurs “personnalitĂ©-prototype, faisant les mĂȘmes erreurs, jouant les mĂȘmes scĂšnes…
                              Ces erreurs Ă©tant peut ĂȘtre la raison de ce mĂ©tier…

                              Alors, Ă  moins d’ĂȘtre au dessus de la Terre dans une soucoupe volante…

                              Alors Ă  quoi bon Ă©valuer ? (question peut ĂȘtre Ă  se poser avant de chercher comment Ă©valuer ?) dans ces situations du vivre avec les autres ?
                              Ne peut-on se contenter d’ĂȘtre, de vivre ces moments avec les autres ?
                              Telle personne est une conne (raccourcie qui emglobe tout ce qui n’est pas ma pensĂ©e)? Et les enfants la subissent des journĂ©es durant ? Et alors ? que sait-on de ce que cet enfant va “extraire” de ces expĂ©riences ? Croit-on Ă©radiquer la connerie de la surface de la Terre ?

                              Il n’y a d’autre choix que de faire confiance, espĂ©rer que chacun travaillera Ă  la seule chose utile ici : soi. Travailler sur celui que l’on offre aux autres, essayer d’ĂȘtre un peu moins con que la veille, mĂȘme si l’on sait la rechute inĂ©vitable… On mourra en faisant les “gaffes” que l’on s’Ă©tait promis de ne jamais reproduire… parce qu’imparfaits… jusqu’au bout.

                              La question du “pourquoi telle personne est ici”, a choisi ce mĂ©tier, ce qu’elle attend, qu’elles sont ses “raisons profondes”, Shaa, n’a pas besoin de rĂ©ponse : elle se suffit Ă  elle-mĂȘme.
                              L’intĂ©rĂȘt n’est pas que la personne soit capable d’y rĂ©pondre, mais qu’elle se soit poser la question. Un jour. Seul.
                              Ce n’est pas Ă  d’autres Ă  la poser. Plus exactement : on peut la poser mais on ne doit pas en attendre de rĂ©ponse.
                              Cette question n’a de sens que si elle vient de la personne, on peut juste Ă  une Ă©tape donnĂ©e lui suggĂ©rer que cette question existe… (sans doute est-ce la mĂȘme chose de tout apprentissage)

                              On est vouĂ© Ă  faire confiance (parce qu’on a pas le choix)
                              Et c’est d’ailleurs exactement ce qu’il se passe in situ : chaque animateur, lorsqu’il arrive dans ce face Ă  face avec les enfants, est un “Ă©lectron libre” : il n’y a que lui qui fera ces choix, actions, rĂ©actions… aucun Ă©crit prĂ© existant n’y changera rien, aucune barriĂšre. Aucune action suivant la rencontre ne changera ce fait : c’est encore l’animateur qui seul choisira ce qu’il fera de ces rencontres.
                              Et en face, l’enfant qui lui seul dĂ©cidera de ce qu’il fera de la prĂ©sence de cet adulte, de cette rencontre.

                              Il n’y a rien Ă  Ă©valuer, parce qu’il n’y a rien d’Ă©valuable.

                              Et s’agissant de ce “projet” : pas d’accord (notamment avec Solleana) : (je prĂ©viens : je vais ĂȘtre trĂšs trĂšs hors sujet, et un peu “planant”)
                              mais pas le “projet” en tant que tel qui est indissociable du vivant…
                              Je ne projette rien, je n’attends rien, je n’attends rien de personne. Je me contente d’ĂȘtre (je n’ai que ça comme objet d’Ă©tude sous la main, tout le temps, toujours prĂȘte)

                              Et pas sĂ»r du tout que chez les enfants (pour autant, je n’adhĂšre pas Ă  cette idĂ©e dĂ©passĂ©e que les enfants ne “seraient que dans le prĂ©sent, dans l’instant prĂ©sent”) cette idĂ©e de projet ait une grande place dans leur journĂ©e… Je sors de classe avec mes copains, et l’un d’eux propose de jouer Ă  trappe-trappe… c’est tout : je ne me projette pas dans le temps, je sais juste que je vais jouer Ă  cache-cache… je suis dans cette bulle hors du temps qu’est le jeu, hors (une partie) de la rĂ©alitĂ©. ça n’empĂȘche pas, on est d’accord) l’enfant de se projeter Ă  d’autres moment (notamment sous la pression des adultes : tu vas faire quoi quand tu seras grand ? Tu as envie de quoi ce week-end ? Demain, vous apprendrez la leçon..) Mais c’est loin d’ĂȘtre l’activitĂ© qui gouverne sa vie.

                              Et quand j’anime, mĂȘme si je peux “projeter”, ce n’est qu’une petite partie de ce que je vis. Le reste du temps, je vis. Sans avoir besoin de me projeter.

                              Alors comme matiĂšre d’Ă©tude je n’ai que les limites de ce que je suis… mais ça me suffit Ă  penser que non le le “projet” en tant que tel n’est pas indissociable du vivant…
                              Je me fouts de ce qu’il adviendra, de ce que les uns et les autres vont devenir (en fait, si j’y pense, j’en reviens toujours Ă  cette idĂ©e que la solution au vivant sur Terre est l’extinction de la race humaine, mais je disgresse…) je me contente de vivre le moins connement possible parmi d’autres. DĂ©barassĂ©s de scories comme la famille, les points retraite, le regard des autres, le soucis pour les autres…
                              il s’agit juste de ce que l’on exĂšcre dans l’animation : il s’agit de s’occuper (sous entendu : en attendant) On peut juste faire ça le moins connement possible. Par exemple en se questionnant sur soi, ( et dans “soi” il faut entendre “soi parmi les autres”, “soi” tout seul n’existe pas)

                              Et (d’accord je suis encore plus plus hors sujet) c’est une voie vers ce que l’on pourrait appeler “le bonheur” Ă  raison de mieux. L’apaisement, la sĂ©rĂ©nitĂ©…

                              #62078
                              solleana
                                @solleana

                                Dans ce que j’Ă©cris, je vais un peu vite, j’Ă©cris souvent projet Ă  la place de “mĂ©thodologie de projet” (qui elle est bien une invention du capitalisme et spĂ©cifiquement de l’instrustrie, je ne parle pas de la pĂ©dagogie par objectif ou de la pĂ©dagogie de projet qui d’ailleurs n’existe pas), pourquoi je fais cette amalgame entre les deux? parce que le projet, au sens oĂč tout le mode l’entend aujourd’hui (mĂ©thodo, objectif et autres), est arrivĂ© dans l’animation au moment oĂč le secteur basculait pleinement et Ă  gorge dĂ©ployĂ©e dans le monde de la marchandisation de tout… Je replace la notion de “projet” dans le contexte de l’Ă©poque.

                                C’est bien ça qui est problĂ©matique, aller trop vite c’est perdre de la complexitĂ© dans l’analyse, du coup il me semble que nous sommes assez d’accord Ă  savoir que c’est bien la mĂ©thodologie de projet qui pose soucis ainsi que le mot projet tel qu’il est entendu actuellement mais pas le “projet” en tant que tel qui est indissociable du vivant…

                                il a Ă  mettre en place des Ă©lĂ©ments, des espaces, des temps, des moyens permettant Ă  l’enfant de construire lui-mĂȘme ce qu’il imagine “bon” pour lui et pouvoir le confronter Ă  un collectif dĂ©cisionnel qui garantit et construit le vivre-ensemble dĂ©mocratique.

                                Mais tout cela, c’est dĂ©jĂ  un projet non? C’est dĂ©jĂ  avoir des finalitĂ©s et donc un projet… Reste ensuite Ă  ne pas sombrer dans une forme de postmodernisme laissant cours au relativisme culturel, au “tout se vaut” en faisant abstraction de la forme sociale et politique dominante dans laquelle s’insĂšre toutes les pĂ©dagogies… Ainsi, la prise de dĂ©cision des acteurs est peut ĂȘtre aussi et avant tout la prise de dĂ©cision d’une totalitĂ© sociale sur les individus…

                                On demande aussi aux couples quel est leur projet de naissance lorsqu’ils attendent un enfant…Euh pas trop en chier pendant l’accouchement…

                                #62079
                                Shaaa
                                  @shaaa

                                  L’exemple que tu donnes est intĂ©ressant Ludou parce qu’il (me) montre comment des directeurs sont prĂȘts Ă  contrĂŽler leurs pratiques (ou ‘compĂ©tences’) en fonction d’un rĂ©fĂ©rentiel Ă©tabli mais se refusent Ă  Ă©valuer leurs finalitĂ©s (cf. la distinction que fait Ardoino entre Ă©valuation et contrĂŽle ; projet-visĂ©e et projet-programmatique).

                                  Toute l’ambiguĂŻtĂ©, de ma petite place, repose sur l’extension du sens du projet-programmatique (la belle mĂ©thodologie appliquĂ©e) au projet-visĂ©e (les finalitĂ©s) et donc de la domination du contrĂŽle sur l’Ă©valuation (qui prend ici un sens bien collectif et conflictuel). Et je crois que michmuch le rĂ©sume trĂšs bien avec les multiples exemples de son utilisation (qui font peur) mais il ne faut pas oublier ce que nous rapporte Solleana.

                                  D’un autre cĂŽtĂ©, et pour alimenter le dĂ©bat, il serait intĂ©ressant de pouvoir Ă©valuer les finalitĂ©s des intentions d’un directeur. Finalement, le gus, qu’est-ce qu’il vise avec les animateurs et les enfants qu’il accueille ? Et c’est bien ça que refusent les directeurs de Ludou, dire pourquoi ils sont lĂ , expliquer les raisons de leur prĂ©sence, leurs envies… Toutes ces choses implicites qui sont rarement expliquĂ©es.

                                  Avec un exemple grossier : Entre le directeur qui applique toujours le mĂȘme fonctionnement (parfaitement huilĂ© et contrĂŽlĂ©) s’apparentant au ‘modĂšle colonial’ et celui travaille avec les pĂ©dagogies de la dĂ©cisions ; il y a des divergences entre les finalitĂ©s visĂ©es…

                                  S’autorisera-t-on Ă  dire “l’un c’est de la merde parce que… et l’autre je le prĂ©fĂšre parce que…” ? S’autorisera-t-on Ă  produire un jugement, mais de valeurs, ce qui est aussi (dans un autre sens), Ă©valuer ? Jugement de valeurs farpaitement subjectif (renvoyant Ă  des principes, des valeurs) qui s’Ă©carte fonciĂšrement d’un contrĂŽle qui se veut objectif sur les simples pratiques.

                                  Bref, pour finir ce message ardoinesque. En expliquant jamais ses implications, on est pas prĂȘt d’engager un conflit (d’idĂ©es) qui pourrait ĂȘtre riche en explicitations. Pourtant, ça permettrait une rĂ©flexion (dans les deux sens du termes) sur notre implication. Et comme dirait l’autre :

                                  La rĂ©flexion sur l’implication inclut aussi l’analyse de la fantasmatique liĂ©e au “paradoxe de l’Ă©ducateur”. Selon ce paradoxe c’est au moment oĂč il sait mourir (symboliquement) en tant qu’Ă©ducateur que l’Ă©ducateur se met Ă  le devenir vraiment.

                                  #62087
                                  ludou
                                    @ludou

                                    moilapa a Ă©crit :

                                    répondez comme il se doit à la connerie ; une phrase moqueuse suffit à cela.

                                    y’en a qu’ont essayĂ©, j’te raconte pas la rouste qu’ils se sont pris par l’homme Ă  poil 😆

                                    Il y a quelques mois, un stagiaire DEJEPS a voulu rĂ©former l’Ă©valuation des directeurs au sein de l’organisme pour lequel je travaille rĂ©guliĂšrement. Ce fut un tollĂ© pour deux raisons, j’imagine. Tout d’abord, il n’y avait jamais eu Ă  ma connaissance d’Ă©valuation des directeurs de sĂ©jour si ce n’est de maniĂšre orale ou alors Ă©crite pour les stagiaires. Et cela semblait convenir au plus grand nombre. D’autre part, il y a eu la question de qui Ă©value et Ă  partir de quoi (critĂšres, indicateurs, bla bla…) ; premiĂšre proposition : les animateurs doivent Ă©valuer le directeur. LĂ , c’est parti en cacahuĂšte. Tous les directeurs se sont opposĂ©s Ă  cette idĂ©e. Je pense que c’Ă©tait une bonne chose (mais pour les bonnes raisons …?). En effet, ce qui Ă©tait en train de se mettre en place Ă©tait bien plus de l’ordre de la standardisation des sĂ©jours et de la “protocolisation” pour faire rentrer les directeurs dans les cases (“sait manager son Ă©quipe”, “a correctement gĂ©rĂ© le budget et le livre de comptes”, etc…). Le but derriĂšre, quel Ă©tait-il ?

                                    Rappel de la question de Shaaa :

                                    Comment une notion porteuse d’Ă©mancipation, de valeurs, de conflits d’idĂ©es, d’utopies ambitieuses est devenue une machine Ă  rationaliser l’humain ? D’oĂč vient ce dĂ©tournement que l’on subit et que l’on perpĂ©tue ?

                                    Le projet (au sens “mĂ©thodo de projet” comme reprĂ©cisĂ© par michmuch) n’a de sens, dans la tĂȘte de ces gens, que s’il est Ă©valuĂ© par toute cette batterie d’outils dĂ©jĂ  citĂ©s. Evaluer une personne unique sur des critĂšres censĂ©s concerner un Ă©vĂšnement (la “rĂ©alisation d’un projet”) n’a de sens que parce que les dĂ©cideurs de ces organismes n’ont pas les moyens de comprendre autrement que par ce biais (les outils/critĂšres/indicateurs) ce qu’il se passe sur un centre. Le dĂ©fi du directeur n’est alors pas (ne devrait alors pas ĂȘtre) de rentrer dans les cases prĂ©dĂ©finies par l’organisateur, mais bien d’instaurer un dialogue avec celui-ci pour parler du sens de l’action, de l’Ă©vĂšnement. C’est ce que j’espĂšre voir aboutir Ă  terme avec cet organisme et on n’est peut-ĂȘtre pas en si mauvaise voie…

                                    Penser pour (et donc vouloir pour) les autres peut se mesurer et s’Ă©valuer avec des critĂšres rationnels et palpables. Mesurer et Ă©valuer une action basĂ©e sur le “faire avec” demande d’autres moyens, peut-ĂȘtre faut-il les construire Ă  chaque Ă©vĂšnements (bye bye les cases prĂ©dĂ©finies, mais bonjour le boulot pour le dirlo et les anims). Mais ce boulot ne se fait pas sur un forum (mĂȘme si les Ă©changes peuvent bien sĂ»r l’alimenter).

                                    Juste histoire d’en rire, parmi les premiers livres que je me suis procurĂ© lorsque j’ai dĂ©butĂ© l’animation, il y avait Techniques de la vie en groupe et Animer et participer Ă  la vie de groupe de Charles Maccio. Autant dire qu’avec ce petit bagage (heureusement, je n’en ai jamais achevĂ© la lecture !), j’Ă©tais mal parti.

                                    Concernant ma capacitĂ© Ă  critiquer plutĂŽt qu’Ă  proposer (je parle principalement Ă  Moilapa), je pense qu’il s’agit du seul reflet du forum, et ce reflet est somme toute assez logique puisque dĂ©crire et Ă©crire est un effort rĂ©flexif, dĂ©jĂ  une analyse et/ou une Ă©mission d’hypothĂšses. Or la pratique, c’est sur le terrain que ça se passe (et lĂ -dessus, tu es sans doute bien plus apte que moi Ă  la retranscrire). Ce sont toutes ces minutes, ces heures et ces journĂ©es passĂ©es avec les enfants, les animateurs, les organisateurs, les parents pour comprendre qui est lĂ  en face de moi et pourquoi, et leur donner les moyens pour faire, pour se projeter eux-mĂȘme.

                                    Evaluer, si on s’en tient Ă  l’Ă©tymologie, c’est dĂ©finir la valeur, le prix. Quel prix fixe-t-on pour une action ? Fixer une valeur, c’est deux choses : situer un Ă©lĂ©ment sur une Ă©chelle, un potentiel (quelle valeur ça a pour moi de faire vivre ce sĂ©jour Ă  des enfants ?) (estimation endogĂšne) et comparer un Ă©lĂ©ment avec d’autres (estimation exogĂšne). L’approche utilisĂ©e la plupart du temps pour l’Ă©valuation est la seconde. Etrangement, il s’agit des mĂȘmes bases que la compĂ©tition, le culte de la performance.

                                    Il semble donc ardu d’Ă©valuer la qualitĂ© d’un travail dont la finalitĂ© est la relation et la mise Ă  disposition de moyens pour … des projets. Il s’agit lĂ  d’Ă©valuer des compĂ©tences (compĂ©tences de l’animateur Ă  entrer en relation, Ă  accompagner puis Ă  laisser des individus rĂ©aliser leurs projets) et ça, c’est moins tangible et palpable que de compter le nombre de grands jeux prĂ©parĂ©s. Mais on revient Ă  de l’Ă©valuation individuelle. Idem pour Ă©valuer un directeur (question Ă  la base de ce fil), s’il a bien rĂ©ussi son boulot et que les animateurs travaillent Ă  leur perte, alors “l’impression” du travail accompli ne pourra ĂȘtre que nĂ©gative au vu des critĂšres habituels.

                                    Ces quelques mots de Pestalozzi tirĂ©s de sa correspondance montrent que ce problĂšme de la rationnalisation n’est pas nouveau : Alors que la MĂ©thode rĂ©clame une force accomplie pour la formation humaine dans son entier, on croit que ce qu’un jeune instituteur de campagne doit maĂźtriser se limite au mĂ©canisme de la lecture, de l’Ă©criture, du calcul et de la religion. Chaque jour, la MĂ©thode s’Ă©loigne de ce mĂ©canisme de mort ; chaque jour, elle va davantage vers l’esprit vivant de la pensĂ©e, de la parole, du calcul, du dessin et de la religiositĂ©.

                                    Je me demande si finalement cette Ă©valuation, qui relĂšve dans les faits bien plus du phĂ©nomĂšne-autoritĂ© (G. Mendel) que du phĂ©nomĂšne-conflit (puisque manifestation parfaite de la hiĂ©rarchie du pouvoir) n’est pas juste un leurre pour oublier de parler et d’observer les vrais motifs qui “poussent Ă  animer des enfants”.

                                    #62089
                                    michmuch
                                      @michmuch

                                      Je rappelle effectivement que tu avais dĂ©jĂ  postĂ© ce message, je croyais d’avoir rĂ©pondu et bin non… Donc je vais essayer de faire la rĂ©ponse que j’aurais du faire Ă  l’Ă©poque…

                                      En fait, je partage ce que dit Castoriadis du projet d’Ă©mancipation, j’y ajouterais ce que construire Freire en pĂ©dagogie. Alors pourquoi je cherche tant Ă  dĂ©truire cette notion de projet. Dans ce que j’Ă©cris, je vais un peu vite, j’Ă©cris souvent projet Ă  la place de “mĂ©thodologie de projet” (qui elle est bien une invention du capitalisme et spĂ©cifiquement de l’instrustrie, je ne parle pas de la pĂ©dagogie par objectif ou de la pĂ©dagogie de projet qui d’ailleurs n’existe pas), pourquoi je fais cette amalgame entre les deux? parce que le projet, au sens oĂč tout le mode l’entend aujourd’hui (mĂ©thodo, objectif et autres), est arrivĂ© dans l’animation au moment oĂč le secteur basculait pleinement et Ă  gorge dĂ©ployĂ©e dans le monde de la marchandisation de tout… Je replace la notion de “projet” dans le contexte de l’Ă©poque.
                                      Ma dĂ©nonciation de la notion de projet s’appuie aussi sur la pensĂ©e spĂ©culative et les objectifs qui en dĂ©coulent, c’est Ă  dire ce que l’adulte pense que l’enfant devrait atteindre pour ĂȘtre Ă©duquĂ©. Dans ma vision de l’animation, l’adulte n’a pas Ă  penser pour l’enfant et encore moins pour les enfants, il a Ă  mettre en place des Ă©lĂ©ments, des espaces, des temps, des moyens permettant Ă  l’enfant de construire lui-mĂȘme ce qu’il imagine “bon” pour lui et pouvoir le confronter Ă  un collectif dĂ©cisionnel qui garantit et construit le vivre-ensemble dĂ©mocratique. De ce fait, il est impossible de penser pour l’autre donc de spĂ©culer sur ce qu’il doit atteindre.
                                      Pour revenir Ă  ce que dit Castoriadis et Freire, je parle de finalitĂ© et il me semble que le projet n’est pas le seul moyen pour atteindre une finalitĂ©, encore faudrait-il que dans l’animation les finalitĂ©s existe et soi penser.

                                      J’ajoute aussi que , dans l’esprit commun, lorsque l’on parle tout le monde entend sa ribambelle de trucs qui en dĂ©coule, or dans le sens de Castoriadis et de Freire, il n’y a pas la ribambelle qui en dĂ©coule… Donc mĂȘme mot, et sens diffĂ©rent, donc autant ne pas utilisĂ© un concept aussi flou et inventer un autre terme…
                                      Et enfin, la dictature du projet me fatigue, lorsque j’entends les travailleurs sociaux, profs, et autres conseillers d’insertion demander Ă  une personne en souffrance quel est son projet, j’attrape des boutons… La personne devrait pouvoir rĂ©pondre manger, et on lui parle de truc lointain qu’elle est bien incapable de penser puisqu’elle ne maitrise rien et qu’elle ne sait mĂȘme ce qu’elle fera le soir… Lorsqu’on demande Ă  un enfant de 13 ans Ă  l’admission en foyer de dĂ©finir son projet de sĂ©jour… J’ai envie de hurler… Lorsque j’entends un formateur BAFA demander au stagiaire de 17 ans le premier jour de stage, quel est son projet de formation, je rĂȘve qu’il rĂ©ponde au formateur : va te faire foutre… Si comme le dit Sartre : l’ĂȘtre humain est un perpĂ©tuel projet, je comprend mieux pourquoi Sarte me pose problĂšme et ehrenberg en Ă©crivant la “fatigue d’ĂȘtre soi-mĂȘme” me parle davantage…

                                      #62097
                                      solleana
                                        @solleana

                                        Je remets un bout d’un truc que j’avais dĂ©jĂ  postĂ© Ă  propos du projet parce que je pense que la condamnation du projet que tu fais michmuch me paraĂźt fausse.

                                        Je pense qu’il faut ĂȘtre un peu plus prĂ©cis que cela dans la condamnation du projet… Est-ce le projet qui est Ă  condamner ou la pĂ©dagogie du projet? Le projet n’a Ă©videmment pas Ă©tĂ© inventĂ© par le libĂ©ralisme (c’est quoi d’ailleurs le libĂ©ralisme? c’est ce sur quoi il faut cracher en conservant le capitalisme?) et la question du projet est Ă©videmment utile pour faire sociĂ©tĂ©. Que ce soit chez Sartre, chez Castoriadis, chez Ardoino qu’on ne peut soupçonner tous 3 d’ĂȘtre les suppĂŽts du libĂ©ralisme, il y a la dĂ©fense de la notion de projet qui n’a strictement rien Ă  voir avec la pĂ©dagogie du projet qui est une vĂ©ritable Ăąnnerie pour demeurĂ©s de l’animation en mal de pseudo-thĂ©ories.
                                        Des projets il y en a toujours parce que comme dirait Sartre, l’ĂȘtre humain est un perpĂ©tuel projet… De mĂȘme l’acte Ă©ducatif peut ĂȘtre un projet d’Ă©mancipation et de formation plutĂŽt qu’un procĂšs de dressage et de conformation… Pour tout cela, il n’y a Ă©videmment pas besoin de se conformer Ă  la pĂ©dagogie du projet pour avancer mais plutĂŽt se retourner vers les finalitĂ©s, la poiesis, l’imagination radicale crĂ©atrice dont parle Castoriadis par exemple. Il y a toujours un projet en Ă©ducation qui peut notamment viser Ă  ce que les gosses puissent insĂ©rer leur projet propre au sein d’un projet collectif…
                                        Le projet est projection dans le futur et finalitĂ© et c’est ce qui va donner du sens Ă  toutes les conduites. L’ĂȘtre humain, le gosse est toujours projet dans le futur, toujours projet non advenu, toujours possibilitĂ© d’un projet et projet d’une possibilitĂ© et c’est cette articulation qui permet la dynamique vivante, qui permet l’altĂ©ration, le changement…

                                        Evidemment tout cela n’a rien Ă  voir avec les diverses Ăąneries que sont la pĂ©dagogie du projet, le projet pĂ©dagogique avec ses objectifs opĂ©rationnels qui sont bien souvent uniquement des programmes ou des projets opĂ©rationnels et non la dĂ©finition de ce que Ardoino appelle le projet visĂ©e que quasi personne n’est capable de dĂ©finir dans l’animation…

                                        Sinon, tout Ă  fait d’accord avec ça

                                        La modernitĂ© (ou plutĂŽt la post-modernitĂ©) n’a pas que du bon loin de lĂ … Toute Ă©volution n’est pas bonne Ă  prendre… Toute rĂ©forme n’apporte pas un mieux ĂȘtre… Oublier d’oĂč on vient, c’est oublier qui on est…

                                        Il reste quand mĂȘme par contre Ă  dĂ©finir ce qu’est la postmodernitĂ© qui me semble particuliĂšrement douteuse…

                                        C’est pas l’arme Ă  feu qui est dangereuse mais l’homme qui la tient… autorisons les armes Ă  feu et interdisons l’homme…

                                        Pas mieux…

                                        #62103
                                        crevette76
                                        Administrateur
                                          @crevette76

                                          Le sieur du 34 te dit que vu qu’il a le BAFD l’Ă©quivalence BAFD, ça lui donne DE FAIT forcĂ©ment plus de compĂ©tences que quelqu’un qui a le BAFA.
                                          C’est surement un critĂšre d’Ă©valuation d’ailleurs, non 🙄

                                          Sinon moi une Ă©valuation je vais en vivre une bientĂŽt, et j’en ai dĂ©jĂ  eu un aperçu ce matin ; ben j’peux vous dire que sans critĂšres prĂ© supposĂ©s et avec un Ă©valuateur qui jauge uniquement de ce qu’il voit sans ĂȘtre sur place je trouve ça lĂ©gĂšrement discutable…

                                          #62119
                                          Langelous
                                            @langelous

                                            Ezio_Auditore a Ă©crit :

                                            BAFD (ou équivalent) supérieur à BAFA donc si, un peu !

                                            Hein ?

                                          20 sujets de 1 à 20 (sur un total de 84)
                                          • Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.
                                          0
                                          0
                                          color
                                          https://archive.planetanim.fr/wp-content/themes/blake/
                                          https://archive.planetanim.fr/
                                          #febf42
                                          style1
                                          paged
                                          Chargement en cours
                                          #
                                          on
                                          none
                                          loading
                                          #
                                          Trier la galerie
                                          https://archive.planetanim.fr/wp-content/themes/blake/
                                          on
                                          yes
                                          yes
                                          off
                                          off
                                          off