Oui, vu à a sortie au ciné… La bande annonce m’avait beaucoup interpellé et intéressée mais en réalité c’est surtout la musique d’Anouar Brahem qui m’aura le plus passionné dans ce film…
Quelques éléments à propos de ce film:
– L’instit est un peu pénible et occupe une position un peu particulière dans ces séances philo qu’elle n’interroge que très peu. En effet, c’est quoi philosopher? C’est penser le monde mais ce “penser le monde” se fait toujours avec un filtre qu’elle n’explique pas et qu’elle n’analyse pas. Qui est elle? Pourquoi certaines questions sont posées et pas d’autres? Elle devrait aussi s’interroger sur la manière dont elle réagit durant les séances? Le passage sur le chef est tout à fait intéressant à ce propos… Le chef c’est toujours un autre, un lointain mais pour des gosses le chef c’est aussi le maitre ou la maitresse, ça pourrait être intéressant de questionner cela…
– Autre élément, la philo vécue comme moment de liberté de la parole, de questionnement infini, de réflexions sur la liberté, l’autorité, l’amour… et dans la classe en dehors de ces espaces philo ça se matérialise comment? L’organisation du travail en classe paraît hyper classique autrement dit il s’agit de causer de liberté ou de la vivre? Visiblement, il s’agit plutôt d’en causer le temps d’une bougie allumée…
– Autre élément, c’est quoi penser quand on a 2/4 ans? C’est penser en faisant des abstractions ou c’est penser en situation, corporellement? Un moment intéressant est celui ou les mômes s’éclatent à sauter dans des flaques d’eau qui est une marque à mon sens d’un engagement dans la liberté tout autant valable que l’abstraction parce que penser quand on a 2/4 ans c’est aussi penser avec son corps, c’est éprouver sa pensée bien souvent dans le mouvement, dans le plaisir du mouvement corporel ou artistique…
Le piège de ce genre de films c’est qu’il y a des gosses et qu’ils ont une force d’attraction relativement forte qui nous ferait passer la moindre daube pour un chef d’oeuvre…
Bref, la philo à la maternelle ça me semble être particulièrement intéressant à condition que cela se fasse dans une totalité pédagogique centrée sur le plaisir et pas comme un énième espace didactique déconnecté de la totalité de la vie scolaire de ces jeunes enfants….
Et pour Anouar Brahem c’est par là:
http://www.youtube.com/watch?v=UOPK0TCy-bw
C’est une musique propice à une philosophie de l’amour…