Freinet, Montessori et les autres…

  • Ce sujet contient 19 réponses, 11 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par moilapa, le il y a 12 années et 8 mois.
20 sujets de 1 à 20 (sur un total de 20)
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    Messages
  • #89558
    Simon
    Administrateur
      @simon

      Education comparée

      J’ai un lien que je viens de retrouver dans ma collection de marque-pages. Et c’est une mine d’or d’informations descriptives synthétiques de l’œuvre de plusieurs éducateurs. Sous le titre “Thinkers on education”, c’est le bureau de l’éducation de l’UNESCO qui a fait un travail de recensement de personnalités ayant réfléchi sur l’éducation. ils s’en sont arrêtés à 100. mais on y retrouve Korczak, Freinet, Montessori, Steiner, Illich.
      Normalement, c’est une publication papier mais ils ont reproduit les pages sous format électronique libres d’utilisation.

      Thinkers on Education – UNESCO

      Bisous.

      #105460
      michmuch
        @michmuch

        L’école buissonnière, film réalisé par Jean-Paul Le Chamois sur un synopsis d’Elise Freinet. Le film est financé par la Coopérative Générale du Cinéma Français (financé par le PCF). Bertrand Blier joue le rôle de l’instituteur (librement inspiré de Freinet lui-même).
        Excellent film disponible en DVD avec des bonus très intéressant.

        #105469
        solleana
          @solleana

          ah j connais pas çuila, :thx:

          #105473
          XXYYZZ
            @xxyyzz

            Je iens juste de revoir le film, qui est en fait un téléfilm, sur la chaîne de Mayotte.
            Le téléfilm s’apelle : le maître qui laisse les enfants rever de Daniel Losset.
            L’acteur Alexandre Thibault incarne Freinet.
            Il montre assez bien la mise en place de nombreuses activités come l’imprimeris, les promenades.
            Mais il montre aussi les difficultés qu’il a eu avec une partie de la population de Saint-Paul-de-Vence, en particulier les notablesde droiteet cléricaux, alors que cela se soit tres bien passé sur son poste précédent à Bar-sur-Loup.
            Il montre aussi la complexité du personnage.
            Il croit vraiment à ses idées, s’investit complètement et place l’élève au dessus de tout.Mais ceci l’emene parfois à une certaine intransigence et a des contradictions.
            Il défend les libertes donc celle de l’enfant et prends plusieurs fois en référence le système éducatif en URSS.
            D’ailleurs il quittera le Parti Communiste en 1952, apres avoir été attaqué assez violemment par les chefs de ce parti.
            Par contre le film, s’il montre la déception de son collègue devant la fondation d’une école privé, par Freinet ne montre pas grand chose sur cette école. Longtemps apres sa mort cette école redeviendra publique.
            Le film ne montre pas non plus sa méfiance à l’égard du jeu.
            En conclusion il est clair que Celestin Freinet a fait évoluer positivement la pédagogie et son école reste présente.

            Film intêressant que je vous invite à voir si vous en avez l’occasion.
            En tout cas moins “eau de rose” que l’école buissonière, film, plus ancien ,qui décrit sa vie de façon romancé ,avec Bernard Blier dans le role de Freinet.

            #105483
            solleana
              @solleana

              Le téléfilm est mignonnet (si c est bien le meme) mais pas très creusé
              Interressant sur la mise en place de ses ateliers par contre

              #105539
              moilapa
                @moilapa

                ”Et dire que freinet ce n est que politique c est faire un raccourci de sa volonté ( même si son histoire est rempli de combat politique…: son courant d’ idée s inscrit dans un contexte politique mais ne veut certainement pas se restreindre a la politique:
                “En 1935 il ouvre une école à lui, il a trop de difficultés avec l’Education Nationale.
                Crée une organisation très militante: le “Front de l’enfance” qui cherche à rassembler ceux qui sont au delà de la politique ou de la religion, intéressés par l’enfant mais ce mouvement sera rejeté par tous…” “

                Pour rebondir sur l’énième bêtise de **** (qui s’est contenté de copier-coller wikipédia et qui veut nous faire croire qu’il a lu Freinet) … un petit retour sur une partie de cette Histoire. Et celle de Freinet, anti-capitaliste anti faciste de toujours, dont les combats n’ont été que politiques.
                ”Notre rôle, notre but, d’éducateurs d’avant-garde, c’est de réduire au minimum, à l’école, la malfaisance capitaliste”.

                Cette école qu’il ouvre, cette “école prolétarienne”, est au centre de la pensée politique, de l’action de Freinet. (une école “ouvrière et paysanne) De la société qu’il imagine pour ces enfants, de leur place à chacun dans cette société. A noter aussi le pourquoi de ses démélés avec l’école…

                De la même façon que quand, avec d’autres, il crée ce front antifascite “le front de l’enfance” qui rassemble “au delà de la politique”, on s’adresse à des gens qui ont une idéologie politique commune. En lutte avec des ennemis communs fascites (s’agissant d’éducation, les patronages ,les scouts, l’Eglise…) très puissant dans la france de ces années 30-40.
                En parallèle notamment de l’histoire du Front populaire :

                http://www.amisdefreinet.org/archives/pigeon/frontdelenfance.html

                Devant le fascisme qui menaçait les plus élémentaires de nos libertés républicaines, l’immense masse des citoyens de toutes tendances s’est unie en France au sein d’un FRONT POPULAIRE qui, au-dessus des partis, sans contrarier d’ailleurs ni la vie ni le recrutement de ces partis, coordonne, sur des principes communs, l’action de tous.

                et

                C’est pourquoi, parallèlement à ce FRONT POPULAIRE, et selon les mêmes principes d’organisation et d’action, nous avons constitué le FRONT DE L’ENFANCE, susceptible de coordonner puissamment l’activité des diverses associations, des multiples personnalités qui s’intéressent à l’Enfance.

                Ce manifeste est justement une réaction politique à ce fascime ambiant, à cette époque !!!
                dans le contexte de ces années d’une France où “des gouvernement fascites” s’intéressent bigrement à la jeunesse (tu m’étonnes !!) , ce fascisme si puissant dans cette France que Freinet n’aura de cesse de combattre.

                Le problème, c’est que bien souvent son intransigence politique vis à vis de sa vision politique de l’éducation (ce qui est pour moi une qualité) l’a déservi : dans ses démélés avec le pouvoir, “l’école”, les “anti-progressistes s’agissant d’éducation, il n’a pas eu l’appui des autres “grands mouvements” de l’éducation nouvelle. Notamment Cousinet et de ses amis bien pensant et un peu mous s’agissant d’engagement politique, “à cause de la liaison établie par M Freinet entre son action politique…”
                (comme Freinet s’en prendra plusieurs fois à Montessori et certains de ces écrits rétrogrades, pseudo scientifiques, où elle parle notamment de Dieu et autres c…)

                Pourquoi l’échec de ce “front autour de l’enfance” ?
                Pourquoi les partis politiques notamment n’ont pas suivi ? Pourquoi les journeaux, en dehors de l’Humanité, n’ont pas relayé ce mouvement ?
                Faut savoir aussi que même dans cette gauche, tout le monde n’était pas convaincu par ces idées progressistes sur l’éducation.

                Ce front a choué pour des raisons politiques, de pouvoirs, ce désir que “les choses ne bougent pas s’agissant de la façon dont on élève les enfants, évidemment. Parce que ces idées sur la pédagogie très marquée par la “pédagogie soviétique” ne pouvait rassembler au delà des convaincus…
                Freinet, comme beaucoup d’autres, s’est trompé sur ce modèle URSS…

                Le combat anti-fascite de Freinet ne s’est pas arrêté là. Ceux que cette époque intéresse (on y parle forcément d’éducation nazie, là encore du combat de Freinet…)

                Une piste possible sur internet : “Célestin Freinet, un éducateur pour notre époque”.

                sinon, au delà de l’idéologie, il reste aussi pour ceux qui découvre, tout ce que Freinet à apporter à la pédagogie.

                Nous prouvant que toute action autour de l’enfant est politique, que l’animation n’est que politique.

                A noter s’agissant de Freinet, il existe un téléfilm sur l’affaire St-Paul-de-Vence (ses démêlés autour de la création de cette école) mais que je n’ai pas vu…

                #109766
                emeu62
                  @emeu62

                  Salut Zewdiwang, sacré coïncidence que tu postes ce lien, durant un cours concernant le Système éducatif, le prof nous a parlé de “la main à la pâte”, je n’avais pas réussi à retrouver le site.
                  J’apporterais p-e un avis plus tard, mais en tout cas merci pour le lien !

                  #109786
                  zewdiwang
                    @zewdiwang

                    La main a la pate cree par Sharpak

                    http://www.lamap.fr/?Page_Id=2

                    connaissez vous? Je serais interessee par vos points de vue.
                    J’aime le principe de partir du monde qui nous entoure et de decouvrir en experimentant, par tatonement.

                    La démarche préconisée par La main à la pâte s’appuie sur dix principes et articule apprentissages scientifiques, maîtrise des langages et éducation à la citoyenneté. Pour cela, les enseignants soumettent à la curiosité de leurs élèves des objets et des phénomènes du monde qui les entoure, suscitant le questionnement scientifique. Celui-ci conduit à la formulation d’hypothèses destinées à être testées par l’expérimentation ou vérifiées par une recherche documentaire. Ainsi, les élèves s’approprient progressivement concepts scientifiques et techniques opératoires et consolident leur expression orale et écrite.

                    #109789
                    selinger
                      @selinger

                      bjr a tous

                      pour ceux qui veulent ce documenter il suffit de se connecter a http://books.google.fr/ et se servir du moteur de recherche.

                      ils y trouveront gracieusement des bonnes pages,des extraits et des commentaires de nombreux ouvrages dont ceux des auteurs cité par moilapa

                      cordialement

                      alexis Selinger

                      #109794
                      moilapa
                        @moilapa

                        Quelques mois après, le temps de lire les auteurs proposés…

                        Plus que des “grands classiques” que l’on cite souvent, Freinet Montessori, dans l’animation socio-culturelle (moi le premier ici) , il est effectivement un auteur qui me semble bien plus intéressant pour des animateurs. Roger Cousinet (merci Shaaa).

                        C’est avant tout un formidable observateur. A lire par exemple “La vie sociale des enfants” (deuxième édition de 1959)
                        A la lecture, on ne peut qu’être certain qu’il a passé beaucoup beaucoup de temps dans les cours de récré, à juste observer cette vie sociale des enfants, les interactions entre eux…
                        C’est une mine d’or notamment pour les animateurs Claé, qui voudrait essayer de comprendre un peu ce qu’il se passe durant une récréation, dans quelle société ils mettent les pieds, quelques clefs qui expliquent des réactions qui ont pu totalement leur échapper, et qui permettent, par exemple, de trouver une réponse plus adaptée à partir de ces connaissances…

                        Cousinet s’est intéressé à cette “solidarité enfantine”, “la vie des groupes d’enfants”, “l’étude des société d’enfants”, ce peuple enfant pour reprendre l’idée d’Alain, ou “l’entre-enfants” pour reprendre celle utilisée chez Delalande (je ne sais plus de qui est cette expression, tellement je l’ai utilisée et fait mienne)

                        Voilà enfin quelqu’un qui s’est intéressé à cette cour d’école, et non pas, s’agissant d’école, des enfants en situation de classe (soumission, mise en compétition constante…) où là, on peut trouver des milliers d’ouvrages (parce qu’on l’a idée que c’est là que ce passe quelque chose d’important, de bénéfique pour la société, de rentable)

                        Qui s’est intéressé par exemple à l’importance immense de l’acceptation de ces règles de jeu nouvelles chez un CP arrivé de la maternelle (avec d’autres code, d’autres règles) De l’importance de cette acceptation de ces règles nouvelles, aussi simples soient-elles, par soucis de faire partie de cette société.
                        Une explication même aux plus petits, de ce qu’est la vie en société, de ce qu’est la vie en société et de ce que cela exige de renoncements parfois (notamment du côté des pulsions…). Pour pouvoir accéder à tout ce qu’elle offre par ailleurs.

                        C’est un formidable apprentissage que même l’opposée situation de la classe (celui du chacun pour soi, de l’absence totale de démocratie, celui d’un système unidirectionnel violent érigé en règles indiscutables non fondées, y compris quand le Maître prétend parler “école nouvelle”…)
                        Où l’on voit à l’oeuvre cette incroyable résistance des amitiés enfantines que même ces coupures “classe” ne réussissent pas à malmener, alors même qu’une bonne partie de l’énergie du maître est toute tournée vers une lutte contre cette société organisée créée dans la cour, dans la rue, dans le champs, qui lui échappe, et donc contre laquelle il tente de lutter.

                        Tout cela est parfaitement décrypté, par Cousinet (on ne pouvait imaginer métier meiux adapté que le sien pour ces observations, la retranscription de toutes ces stratégies conscientes ou pas à l’oeuvre, ces rapports de force, et les résistances des enfants, à travers de simples regards ou petits papiers échangés “derrière le dos”, ou par des actions bien plus fortes et intéressantes).
                        Par exemple, l’exemple le plus flagrant côté tentative de déconstruction de cette société, de cette culture enfantine : ces “punitions collectives” qui, au lieu de fragiliser un groupe fort, ne va que renforcer cette solidarité enfantine, en renforcer les codes, les interdits. Et c’est en ça que ce système “classe” est intéressant : en créant par réaction, notamment à partir de la pré-adolsecence, une méfiance qui devient confrontation. Le rejet d’un système. Que l’on va retrouver par exemple massivement où ce système agressif pour les enfants est le plus flagrant : du côté des “banlieus”…

                        Ce temps en classe pour nous animateurs intéressant, comme la voie à ne pas suivre.

                        Parce qu’on retrouve évidemment dans le domaine de l’animation, ces réactions en réponse à une organisation enfantine, cette société enfantine, où les animateurs, là aussi consciemment ou pas, luttent contre ce qui leur semble dangereux pour leur autorité, leur place dans le groupe.
                        Et dans un domaine qui amènent forcément contreverse :
                        J’ai déjà parlé de ça, notamment du point de vue sexuelle sur le forum, de l’omniprésence de la sexualité dans les rapports enfants-adultes en ACM, de ce que la sexualité d’un animateur (et d’un enfant) influ sur ces comportements. Et par exemple, s’agissant de pouvoir ou de peur de le perdre, de ce que des femelles adultes-animatrices, peuvent avoir comme raison d’agression d’une petite femelle qui, souvent inconsciemment (ou en tout cas sans la consicence de ce que ses messages veulent dire du point de vue adulte) se positionne en rival vis à vis de mâles-animateurs, accapare les attentions de ce mâle convoité ou pas.
                        (que vous soyez ou pas d’accord avec cela ne change rien au fait que ce sont là des obversations à chaque fois rencontrées, dans tout rapport animateurs-enfants, où que ce soit, en chaque moment… même si cela est plus facilement observable chez de jeunes animateurs)

                        Bref, ces lectures me semblent primordiales, bien plus que les “classiques” cités ci-dessus. Sur le fond, mais sur par exemple ce que ces écrits d’un autre siècle nous disent de l’histoire de l’enfance, de l’évolution de ce qu’est un enfant dans une société. Ces pensées qui peuvent paraître “périmés” caducs, et qui ne sont qu’une vision d’une autre époque, parce que le rapport enfants-adultes a évolué, er que le rapport enfants-enfants a aussi évolué.

                        #125276
                        Shaaa
                          @shaaa

                          Un sujet qui m’est cher, tiens… aussi parce que je suis un enfant d’école nouvelle. Bref. J’ai réuni et retrouvé un paquet de bouquin d’un paquet d’auteurs, les cités mais aussi d’autres qui ont aussi leur importance à noter :
                          – Ovide Decroly, en Belgique, qui a fondé une école toujours en activité.
                          – Edouard Claparède, le “père” de la psychologique de l’enfant qui a écrit un bouquin fondateur : l’école sur mesure.
                          – John Dewey avec “l’école et l’enfant” aux États-Unis, avec sa célèbre expression du “learning by doing”.
                          – Adolphe Ferrière, suisse et militant actif pour l’école active (à lire aussi).
                          – Oury et Vasquez avec leur ouvrage “vers la pédagogique institutionnelle” qui reste une succession de d’histoires, certaines poignantes. (L’année dernière, j’étais mort, signé Miloud). Fernand Oury qui a d’ailleurs été animateur (moniteur) avant de devenir l’instit.
                          D’autres, histoire de. Dottrens en Autriche, Malarenko en URSS qui ont contribué au mouvement mondial qu’est l’éducation nouvelle.
                          Dans mes souvenirs, l’école de Summerhill est toujours ouverte, tenue par la fille de Neill mais un brin bousculé par les autorités (lesquelles, je sais pas) britanniques. Un futur voyage.

                          Elles datent de bien plus d’un siècle et sont aujourd’hui, malgré leur bon sens et leur pertinance, très loin d’être l’idée dominante dans l’éduction nationale. Bien au contraire..

                          Pas tout à fait d’accord avec ça, par contre. Ce mouvement a profondément fait évoluer l’école et les méthodes employées. Notamment après les deux guerres mondiales où on a vu dans l’éducation des enfants, le principal moyen pour ne plus recommencer de telles boucheries. “Comment éduquer à la liberté…”
                          L’école a évolué, relisez le plan Langevin-Wallon ou la loi d’orientation de 1989. Regardez, on ne parle plus de contrôle mais d’évaluation, on ne parle plus de connaissances mais de compétences…
                          De plus, beaucoup de méthodes ont été réutilisés, intégrés comme le texte libre ou l’imprimerie. Mais… ça ne fait pas tout. Tu apportes une partie de la réponse qui me semble essentielle.

                          “L’Education nouvelle ne comporte pas de système, ce n’est pas un ensemble de règles ou de procédés, ni même de méthodes… C’est un esprit, on ne peut prendre une part de cette esprit. On le fait sien tout entier ou on lui demeure étranger”

                          Il manque une partie de la citation.

                          on se tromperait lourdement si on essayait de définir l’éducation nouvelle par la liste des méthodes qui s’en réclament

                          Je crois que la majorité des méthodes ont été reprises mais dénaturées par l’absence de cet esprit, ce regard, cette prise en compte de l’enfance en tant que telle et non comme une préparation à l’âge adulte. Un temps à part entière qui a toute son importance et des lois particulières qui le régissent. C’est pourquoi, Cousinet ne parle pas de méthodes mais d’attitudes de l’éducateur.
                          Peu d’éducateurs, au sens large, ont la patience et la confiance dans les capacités, les motivations de l’enfant à agir, grandir, évoluer… Ce que je retrouve dans la citation précédente :

                          Comme si l’enfant n’avait d’existence que dans ce qu’il sera, et non dans ce qu’il est au présent. Que l’on peut sans remord sacrifier son bonheur présent d’enfant, pour un hypothétique “bonheur” (dont on sait que cela ne sera pas le bonheur) futur

                          Quelques difficultés dans ses lectures quand même. Il n’est pas évident de se replacer 100 ans en arrière dans un contexte particulier et de juger du côté novateur (et provocateur) de cette éducation nouvelle. Enfin, tous ces auteurs parlent souvent d’école mais heureusement, pas toujours. L’aspect loisirs, en tant que tel, n’est pas le principal objet. Aujourd’hui et depuis 37, à ma connaissance, seuls les CEMEA se revendiquent comme un mouvement d’éducation nouvelle dans l’animation et les ACCEM.

                          Ma préférence va (encore et toujours) vers Cousinet qui fût occulté par le phénomène Freinet. Il y a quelques textes qui sont de véritables perles et son écriture et d’une simplicité… tranchante parfois. J’ai quasi toute sa bibliographie. Par rapport à l’entre-enfant souvent cité, il a écrit un essai sur la vie sociale des enfants (début de thèse avec Durkheim) et ses travaux (observations) ont servi à Julie Delalande.

                          Quelques citations pour le plaisir.

                          Ce n’est pas en étant enseigné et parce qu’on est enseigné qu’on apprend. Et nous pourrions dire au moins que moins on est enseigné, plus on apprend, puisque être enseigné c’est recevoir des informations et apprendre c’est les chercher…

                          Le maître a fait son apprentissage d’enseignant, l’élève n’a pas fait son apprentissage d’apprenant. Le maître sait, avant d’enseigner, comment on enseigne, l’écolier avant d’apprendre ne sait pas comment on apprendre.

                          L’éducateur veut, par les disciplines qu’il enseigne, par son influence, par toute son action préparer l’enfant. Le préparer à quoi ? Sans aucun doute, à n’être plus un enfant. L’éducation est donc, sous sa forme la plus ancienne, le refus de l’enfance. Mais l’enfant tiens à son enfance c’est pourquoi il se refuse si souvent l’éducation, ou ne la reçoit qu’avec une bien mauvaise volonté, on n’en prend que ce qui l’aide à conserver son enfance.

                          Si tant d’éducateurs regimbent quand l’éducation nouvelle fait résonner à leurs oreilles l’appel de la liberté pour les enfants, ce n’est pas parce que qu’il est dangereux que l’enfant soit libre, c’est parce qu’il est humiliant pour l’éducateur que l’enfant soit libre.
                          “Comment, je suis là ; et il agit sans que je lui en aie donné l’odre. Il va donc prendre l’habitude d’agir sans attendre mon commandement et sans s”y soumettre quand je l’aurai donné ?”
                          De quoi vous plaignez-vous ? Ne devez-vous pas au contraire être satisait qu’il n’ait plus besoin de vous ?

                          (je vais arrêter là)

                          Dans le côté ressource, Laurent Guiterrez a fait un chouette site sur l’histoire de ce mouvement.

                          Sur le site de l’unesco, il y a tout plein de documents sur différents éducateurs, pédagogues libres de droit.
                          http://www.ibe.unesco.org/fr/services/publications/penseurs-sur-leducation.html
                          Par rapport au “bonheur” dont vous parlez, je vous passe ce texte de Cousinet (encore lui) à ce propos. Les contradictions entre les besoins des adultes (de l’humanité) et ceux des enfants. Publié dans le VEN N°2.
                          Par ici, trop gros pour l’upload d’ici

                          Bonnes lectures.

                          #125415
                          moilapa
                            @moilapa

                            Doit-on, comme on le lit dans tous pp “aider l’enfant à grandir” ou doit-on l’accompagner dans son enfance ??????????

                            L’enfant grandira, quoi que l’on fasse, parce que c’est ainsi, que c’est le propre de l’enfant de grandir. Et même si on n’y fait rien, l’enfant grandira (pas seulement parce que nous ne sommes que co-auteur de cette éducation)
                            Peut être mal, mais il deviendra forcément adulte. Même psychopate, malade mental…
                            Donc, il ne suffit pas de l’aider à grandir. Sinon, notre temps, notre action présente ne veut rien dire dans ce présent. Il faut aussi l’aider à être. Maintenant. A vivre sa vie d’enfant.

                            Imaginerait-on de dire des adultes qu’ils faut les aider à devenir des vieillards parce qu’après avoir été des adultes actifs (au sens productifs, dépendants…) on devient ensuite logiquement des “vieux” ?

                            L’idée de tout pédagogue “d’avoir une part” dans l’adulte que deviendra l’enfant, doit s’accompagner d’une réflexion sur le présent de cet enfant. De sa vie aujourd’hui. Et pas seulement de ce qu’il deviendra.

                            #125417
                            moilapa
                              @moilapa

                              Il me semble avoir déjà émis cette idée quelque part sur le forum…

                              Mais cette idée… ce n’est ni plus ni moins que ce qui fait l’éducation populaire, ce qui fait cette Histoire de l’éducation dont on parle ici, c’est l’idée même que l’on fait de l’éducation et non de l’élevage.
                              Qui pose aussi le problème de ce terme “d’éducation”. Qui à lui seul ne peut pas justifier notre travail d’animateur. Notre travail ne peut pas se limiter à une éducation. C’est à dire à ce que ces temps peuvent apporter à l’enfant, que ce soit quand il sera adulte ou même dans une heure pour l’aider à faire sa place dans un groupe. Où tout serait centré sur le citoyen et jamais sur l’individu. Où toute action devrait avoir un possible bénéfice. L’éducation populaire, ce ne peut pas être juste de l’éducation. Ca doit être aussi par exemple juste du temps partagé, pour le plaisir, plaisir par exemple de jouer sans voir dans tout jeu un bénéfice là aussi pour la personne, juste du temps présent partagé.

                              Si “l’enfant malléable, porte les germes de l’adulte en devenir” (“L’éveil à l’enfant”, je sais plus l’auteur) on ne peut pas le limiter à ça. On ne peut limiter aucun être à ce qu’il deviendra. sinon cela permet tous les excés, cela permet par exemple de ne pas le respecter, de lui faire du mal d’une façon ou d’une autre. Parce qu’il n’est pas quelqu’un, là, maintenant. On peut aussi l’envoyer dans des camps pour le rééduquer… On peut coucher avec sa petite fille parce qu’on a nié sa réalité, qu’elle n’est qu’une chose qui nous appartient…
                              Je vais pas faire une liste de ce que l’on peut faire à l’autre quand on nie son existance, tout le monde aura compris le propos.
                              Concernant les enfants :
                              Que ce soit à l’école (où on ne pense qu’aux lendemains, aux bienfaits pour le futur de l’enfant de tel ou tel apport, pour lui, pour la société vis à vis du futur travailleur productif, ce qui paraît le plus évident, mais aussi tout ce que je dénonce sur ce post sur ce qu’est “l’école classique” non participative, non démocratique), dans sa famille (là, c’est encore plus terrible ce que l’on peut faire à cet enfant par de simples paroles, autour par exemple d’un grand frère disparu, une soeur modèle de réussite, où juste par l’absence de parole, cette négation de son être, objet pourquoi pas de notre sadisme, objets sans défense et d’autant plus jouissif pour notre sadisme parce qu’il est à notre merci)…

                              Et enfin, à travers l’éducation populaire, les PP qui n’oublient jamais eux aussi de parler de ces enfants en tant que futurs citoyens, et qui sur le terrain ne font en rien des citoyens de ces individus. Là. Maintenant. Il n’y a qu’à voir les interventions des animateurs ici, de leur dégré de réflexion, de leurs préoccupations (aidez-moi s’il vous plaît à remplir le planning de mon maître !)

                              Si l’enfant est avant tout un être “présent, là, maintenant, et non juste un adulte en devenir, un individu avec une personnalité, un mode de pensée propre, une histoire, capable de faire des choix… on agit forcément différemment vis à vis de cet être que l’on en face de soi.
                              Avec plus de respect que ce que l’on peut trouver dans toutes sortes d’ACM, par exemple quand il s’agit de beugler pour rassembler le troupeau, pour obtenir obéissance et soumission…
                              Avec jamais cette petite question comme référence : “Est-ce je parlerais comme ça à des adultes ? Est-ce que je me comporterais comme ça avec des adultes ?
                              Avec là encore, sans se tromper sur cette interrogation en disant que l’enfant est légal de d’adulte (voir fin de post)

                              Pour une raison toute simple : parce qu’il s’agit de situation de “vase clos”, que l’on a l’impression de n’avoir pas de compte à rendre à cet enfant non-individu. Ce qui renvoie par exemple au débat (post sur les animations en villages vacances) sur les craintes éprouvées par les animateurs à l’idée que les parents puissent être présents sur les temps d’animation. La peur de ce regard extérieur qui s’explique en grande partie par le fait que l’on aura pas ce même comportement vis à vis des enfants en présence de leurs parents. La preuve que l’on ne voit pas ces enfants comme personnes à part entière.

                              Et il ne s’agit pas ici “d”enfant-roi”. L’enfant-roi n’est qu’une mauvaise “lecture” de cette idée.

                              Finallement, cela renvoie à l’Histoire, à l’image de cet enfant au fil des siècles, les idées sur l’éducation de cet enfant (le post ici) sa place dans la famille, la société, sa prise en compte. Vis à vis aussi de cette image via l’Eglise, qui a été (et qui n’est plus fort heureusement) un “percepteur” dont on écoute les paroles comme parole d’Evangile.
                              Mais que l’on s’est empressé de remplacer par d’autres gourous, via cette fois des livres de pédo psychiatrie, des livres de recettes d’élevage moderne, qui ne sont pas “à l’ouest”, mais que l’on ne sait ni utiliser ni comprendre. Là encore qui renvoie à ce débat, et ce que l’on a cru comprendre de ces auteurs ici, de ce qu’ils ont dit. Qui n’a jamais été l’émergence det enfant-roi déboussolé.
                              Et qui, parce que les idées sur l’éducation sont des vagues successives qui nous amènent d’un modèle à son opposé, aujourd’hui font que l’on réclame le retour de la baguette, de l’éducation strict, l’uniforme, les écoles de garçons et les écoles de filles…

                              Je n’ai pas l’impression que les enfants d’aujourd’hui (en tout cas ces enfants-roi) soient plus respectés dans leurs caractéristiques d’enfants que ce qu’ils n’étaient avant mai 68.

                              #125534
                              zewdiwang
                                @zewdiwang

                                Moilapa Merci.

                                J’admire que tu aie pu faire si court (et c’est sincère et non ironique)

                                A la première lecture (car il m’est nécessaire de relire ton post), Ces deux phrases m’interpellent particulièrement, profondément et très personnellement.

                                Comme si l’enfant n’avait d’existence que dans ce qu’il sera, et non dans ce qu’il est au présent. Que l’on peut sans remord sacrifier son bonheur présent d’enfant, pour un hypothétique “bonheur” (dont on sait que cela ne sera pas le bonheur) futur

                                #125600
                                matw25
                                  @matw25

                                  Bonsoir,

                                  J’ai commencé l’oeuvre de Korczak directement par la partie consacrée aux colonies de vacances sans suivre l’ordre sachant que cela n’a guère d’importance au vue de la construction du livre en 4 parties distinctes.

                                  Comme moilapa je vais vous dire ce que j’ai compris qui peut être faux et sans doute incomplet du fait que je suis convaincu qu’une seule lecture ne suffit en rien pour tout saisir.

                                  Cette partie très courte se base autour de points principaux. En racontant sa première expérience, il réussit à mettre en évidence les principales erreurs d’un éducateur(il utilise ce terme vu que le livre date de 1930).

                                  On trouve dans son récit l’importance de la première impression donnée aux enfants qui selon lui va déterminer le reste du séjour. Il explique l’importance d’un appel pouvant sembler banal, la nécessité d’avoir une longueur d’avance sur les enfants pour rester maitre de la situation.

                                  Ensuite, il base beaucoup son travail sur l’observation qu’il juge indispensable pour mieux connaitre les enfants. Il compare un éducateur à un Fabre du monde des enfants(Fabre étant un scientifique étudiant les attitudes des insectes.) Par cet exemple il met en évidence l’importance de connaître l’enfant individuellement mais aussi et surtout de connaître le contexte social de l’enfant pour le comprendre ainsi que sa famille …

                                  Il explique ensuite l’importance que l’éducateur reste dans son rôle. On retrouve ici son idée d’autogestion dont j’ai déja entendu parler au niveau de l’orphelinat de Varsovie. Il explique l’intéret de l’existence d’une société enfantine (je sais pas si ca se dit) et le risque de l’éducateur de vouloir imposer des amitiés non voulues en pensant bien faire.

                                  Ce que je trouve également remarquable dans ce livre,qui date de presque un siècle puisque écrit initialement en 1915 et réédité en 1930 c est l’actualité de ces propos que l’on peut encore retrouver sur ce même forum. Il montre l’importance de l’instauration d’une relation de confiance entre éducateur et enfants tout en expliquant qu il est anormal d’exiger à un enfant de tenir des promesses pour changer en passant si peu de temps avec lui.
                                  Il aborde de façon rapide le thème des chouchous en expliquant qu’il sera tenter de se tourner plus facilement vers un enfant de bonne famille que vers un enfant pauvre même si il critique cette attitude.
                                  Il parle aussi très rapidement des animateurs refusant à suivre le courant avec une phrase qui semble très intéressante:”Vaincu, tu ne gagneras pas l’estime de vieilles barbes,mais,aux yeux des jeunes,tu seras un héros”.

                                  Il remet également fortement en cause l’idéal que peuvent avoir de jeunes éducateurs en montrant que quatre semaines ne peuvent guérir de profondes blessures et montre également l’importance de ne pas imposer son affection à des enfants ne la désirant pas.

                                  Il fait également de façon indirecte selon moi à quelque chose de similaire en expliquant la nécessité d’un réveil échelonné mais surtout l’importance de s’adapter au rythme de l’enfant en montrant qu’il est aussi insuportable pour un enfant d’être contraint à rester dans son lit que de devoir se lever quand il n’a pas eu assez de sommeil.

                                  J’ai sans doute oublié énormément de choses tant le contenu de ces quelques pages est complet et comme je l’ai dit il faudrait relire plusieurs fois mais je n’en ai pas le temps ce soir malheureusement. J’éditerai sans doute ce message pour le compléter demain dans la soirée. En attendant je vous rappelle que comme moilapa j ai retranscrit ce que j’ai compris et non ce qui dit l’auteur(enfin j’espère que si).

                                  #125637
                                  XXYYZZ
                                    @xxyyzz

                                    Avé Moilapa
                                    Merci pour ton article long, peut être trop, mais plein d’intérêt.
                                    Etant dans l’animation depuis 1963 et dans l’éducation nationale depus 1969, cela serait grave si je n’avais pas pris la peine de m’informer sur quelques auteurs connus.

                                    moilapa a écrit:

                                    Ces idées de “l’école nouvelle” n’ont en fait rien de nouveau !!! Elles datent de bien plus d’un siècle

                                    Elle date même de tres longtemps. Déjà les idées de Platon sur la pédagogie : dialogue et comparaison, étaient considéré comme novatrices.
                                    Plus près de nous, enfin tout est relatif, Alcuin,( 735- 804) à créer l’école carolingienne, considérée comme remarquable pour l’époque. Aujourdh’ui … Passons.
                                    Donc ce qui est nouveau à une époque est souvent décrié ensuite.

                                    L’enfant soumis ou qui a parfaitement analysé ce que l’on attend de lui, c’est celui qui a le plus de chance de réussir, en dehors de considération de capacités intellectuelles. Certes l’attardé mental ne sera jamais premier de la classe, mais un enfant dit “surdoué” peut être désigné “cancre” par ce système. Cancre en cela qu’il ne rentre pas (ne veut pas ou ne peut pas) dans le moule.

                                    Oui,c’est en grande partie vrai. J’ai retrouvé ce même principe du moule envers les profs qui veulent devenir chefd’établissement. A quelques exceptions prés, ceux qui entrent dans le moule sont aceptés les autres non.

                                    A l’école on amasse tout au long de sa scolarité tout un tas de connaissances… dont nous ne nous rappellerons pas une fois adulte. Et dont nous n’aurons pas forcément l’utilité dans notre vie ou notre travail. Ce qui veut dire que ce qui est important à l’école, c’est pas tant ce que l’on apprend, que le fait d’apprendre, de mettre en place des fonctionnements de pensée, une réflexion scientifique, phylosophique, l’apprentissage de la solidarité…un d’esprit de contradiction, devenir des citoyens actifs et surtout responsables…

                                    Grand débat. Certains profs pensent qu’ils sont la, uniquement, pour transmettre des connaissances. D’autres priviligie les aspects éducatifs. D’autres enfin essaie de trouver un juste milieu.
                                    Ceci dit, moi aussi je pense que développer l’esprit, inciter les élèves à se poser des questions, leur “apprendre” à se faire leurs propres opinions, et au moins aussi important que le contenu lui même.

                                    Et “notre histoire” d’ailleurs s’est largement enrichie de ces idées jadis révolutionnaires. Sauf qu’aujourd’hui, ces idées ne sont plus que l’ombre de ce qu’elles ont étées, imposées comme des dogmes dans cette éducation populaire sans foi ni loi, et surtout sans mémoire, avec parfois l’effet invers de ce qui était au départ… Quel animateur aujourd’hui s’intéresse au “pourquoi” dans la gestion de ces animations, en dehors des sentiers déjà balisés par sa “direction” ? Cet “animateur nouveau” dont je fais le portrait exagéré sur le forum depuis quelques temps, n’est plus qu’un exécutant, quelqu’un sans capacité de décision, sans autonomie (alors que lui même régurgite à longueur de journée ce terme “becqué” par son supérieur hiérarchique…) cet animateur n’est, ni plus ni moins en fait, que le produit de cette “‘école à l”ancienne”. Son comportement de limace est d’une parfaite logique.

                                    Il faut cependant être réaliste. Un jeune animateur de 17ou 18 ans qui débute, n’a pas forcèment les éléments nécessaires pour arriver à ce nivreau de réflèxion. Par contre, c’est à nous, à notre niveau, de lui inculquer.
                                    Même si ce n’est pas facile.

                                    Cette “école nouvelle” (pédagogie nouvelle…)

                                    Comme je l’ai dit plus haut, je pense que la notion de nouvelle est toute relative, dans les mots. On parle d’éducation nouvelle depuis plus de 50 ans. .

                                    Et puis j’en ai lu certains. Et j’ai parfois été surpris d’être pas vraiment en accord avec ce que j’y ai découvert. Mais à chaque fois enrichi… Il me fallu plus de 20 ans d’animation pour vraiment m’intéresser à ces auteurs (et non pas seulement les lire) . Parce que je pensais par exemple qu’ils étaient d’accés difficile… C’est entièrement faux : la plupart des “précursueurs”, ces “anciens”, sont très faciles à lire. Parce que ce n’est pas seulement à de la théorie qu’ils nous invitent. C’est la vie de ces écoles. Leur vie de combattants auprès d’enfants.

                                    Oui moi aussi, je ne suis pas toujours d’accord avec eux. Mais c’est ce qu’ils préconisent eux mêmes.
                                    Ne pas tout accepter comme argent comptant, mais se faire ses propes opinions.

                                    Mais évidemment, je ne retiens de ces livres lus que ce qui m’intéresse. Et cet “écrémage” est évidemment orienté. Ce n’est qu’en les lisant soi-même que chacun pourra peut être en tirer une réflexion personnelle, qui ne soit pas “parasiter” par l’interprétation d’un autre. A commencer par ceux avec qui on travaille qu’ils soient ou pas de bonne foi dans leur propagation d’idées fausses).

                                    Heureusement, sinon nous irions à l’encontre de nos conceptions.
                                    Je donne maintenant quelques avis personnels, donc contestables, sur certains pédagogues cités et sur d’autres.

                                    Au niveau des différents auteurs je citerai aussi ILLICH; qui va beaucoup plus loin que NEILL. Il préconise carrément de supprimer . Je ne suis pas d’accord avec ce principe ,car je trouve que cela va entraîner la plus impitoyable des sélections. En plus il ne dit pas par quoi la remplacer.
                                    Malgré ses imperfections l’école est encore une institution qui entraîne la propotion de nombreux jeunes.
                                    Reste à savoir quels objectifs dois se fixer cette école.
                                    Déjà Montaigne, au 16ème siècle, recommandait l’expérience de la vie, l’observation et la connaissance des hommes et blâmait l’instruction purement livresque.
                                    :” Il faut développer l’initiative et se faire un jugement personnel.”

                                    Au sujet de FREINETIl a apporté un plus dans la pédagogie, introduit de nouveaux moyens et de nouvelles méthodes.
                                    Je partage ses convictions et ses idées.
                                    Cependant on peu lui reprocher son intransigence. Il a fini par ouvrir une école privée.

                                    Je me permets de rajouter MAKARENKO, plus praticien que théoricien.
                                    Certes il a été inluencé par le système politique en vigueur en URSS : exemple: “valeur du travail productif collectif”.
                                    Il a tout de même reussi à tirer d’affaire plusieurs jeunes délinquants.
                                    “L’homme ne peut vivre sur terre, s’il n’aperçoit pas devant lui quelque chose de réjouissant…

                                    Je n’aime pas Freud, trop influencé par l’aspect sexuel, et je ne connais pas grand chose sur Korzack. Il faudra que je mette à le lire.
                                    Enfin n’oublions pas une grande dame, chère au CEMEA. Gisele de Failly
                                    Il n’y a qu’une éducation elle s’adresse à tous. etc
                                    Alez bye et merci pour ton message et à ceux qui ont répondu.

                                    #125640
                                    matw25
                                      @matw25

                                      Merci moilapa pour ce très beau sujet. Personnellement après un forcing fort sur la librairie de ma ville j’ai obtenu l’oeuvre de janusz Korczak du nom de comment aimer un enfant subdivisé en 4 parties: l’enfant dans sa famille,l’internat,les colonies de vacances et le maison de l’orphelin. J’essaierai avant la fin des vacances scolaires si j’ai eu le temps de le lire de vous en faire un résumé en expliquant ce que j’en ai compris .
                                      Ensuite, en suivant les conseils de mon prof de philo je vais lire piaget qu’il nous a conseillé et j’essaierai là aussi de vous en parler selon le temps que j’ai. En tout cas j’ai beaucoup appris de ce sujet et je te remercie sincèrement

                                      #125642
                                      Ady
                                        @ady

                                        Merci 🙂

                                        Du déjà vu, etdu pas connu, ça m’ouvrira quelques pistes supplémentaires à l’occaz’

                                        Ca me rappelle que j’ai commencé à m’intéresser à l’éducation populaire (que je n’appelais pas comme ça à l’époque ne connaissant pas l’expression) à la suite de lectures sur les “Milieux Libres” du 20e de certaines micro-communautés anarchistes. J’avais découvert certains noms, Faure, Freinet, …. qui m’avaient ensuite permis d’approfondir le sujet.

                                        J’avais jamais lu en profondeur tous ces gens, souvent un peu de chaque, plus ou moins, en allant chercher des potentielles réponses pour faire mon tri et ne garder que le meilleur à mes yeux.
                                        Ainsi, je peux mieux expliquer certaines de mes attitudes qui me semblent justes, et aussi me remettre en question sur les séquelles de mon conditionnement social..

                                        #12524
                                        moilapa
                                          @moilapa
                                          #125680
                                          moilapa
                                            @moilapa

                                            Voilà quelque chose qu’il y a pas longtemps encore ne “me parlait pas vraiment”… et que l’on voit surgir ci ou là sur le forum, parfois… Des noms, des références, des méthodes éducatives, des réflexion sur l’enfant… avec des noms comme “école nouvelle”, “Piaget”, “Freinet” , “méthode active”, ‘éducation nouvelle”, “participative”…assez obscures…

                                            Ces idées de “l’école nouvelle” n’ont en fait rien de nouveau !!! Elles datent de bien plus d’un siècle et sont aujourd’hui, malgré leur bon sens et leur pertinance, très loin d’être l’idée dominante dans l’éduction nationale. Bien au contraire… Cette “école nouvelle” très ancienne n’est toujours pas l’école. Elle est exception ici ou là, quand les idées d’obéissance au maître seul détenteur du savoir qu’il délivre aux enfants sont la règle. Tout ce passe toujours dans un seul sens : celui du maître vers l’élève. L’enfant reçoit ce savoir prémaché et apprend souvent par coeur plutôt que d’y arriver par l’expérience, le questionnement, le tatônnement.. Sans intérêt. Il est en cela passif.. Et il sera un citoyen passif. Un animateur passif. (tout le contraire de ce que j’entends sur le post “un animateur peut-il être dangereux)
                                            L’enfant soumis ou qui a parfaitement analysé ce que l’on attend de lui, c’est celui qui a le plus de chance de réussir, en dehors de considération de capacités intellectuelles. Certes l’attardé mental ne sera jamais premier de la classe, mais un enfant dit “surdoué” peut être désigné “cancre” par ce système. Cancre en cela qu’il ne rentre pas (ne veut pas ou ne peut pas) dans le moule. Le choix de l’enfant n’existe qu’en théorie. De même que l’entr’aide. En cela, l’école prépare l’enfant à une société du chacun pour soi, ce qui est malheureusement une adaptation adéquat à cette société. Dans la pratique, ces classes “classiques” n’ont pas fondamentalement une grande différence avec ce qu’il se fait depuis des siècles, même si l’évolution de la société, de l’image et la place de l’enfant les ont un peu bousculées. L’interrogation qui en découle n’est d’ailleurs pas “en quoi l’école n’est pas adaptée à l’enfant ?” mais “Comment gérer ces “enfants difficiles ?” !!!!!

                                            Pour faire un (grand) raccourci pour essayer de dire ce qu’est cette école nouvelle (et loin de moi l’idée de prétendre étaler ma science ou de même prétendre avoir compris ces auteurs ; ce que je dis n’est évidemment l’interprétation de ce que je crois avoir compris) : l’idée de non seulement apporter à l’enfant des connaisances, mais de lui apporter aussi une façon d’être et de penser, favoriser la personne et les capacités créatrices, imaginatives prendre du plaisir à apprendre, à participer aux décisions…
                                            Ou peut être pour dire ça d’une autre façon, : A l’école on amasse tout au long de sa scolarité tout un tas de connaissances… dont nous ne nous rappellerons pas une fois adulte. Et dont nous n’aurons pas forcément l’utilité dans notre vie ou notre travail. Ce qui veut dire que ce qui est important à l’école, c’est pas tant ce que l’on apprend, que le fait d’apprendre, de mettre en place des fonctionnements de pensée, une réflexion scientifique, phylosophique, l’apprentissage de la solidarité…un d’esprit de contradiction, devenir des citoyens actifs et surtout responsables…

                                            “L’Education nouvelle ne comporte pas de système, ce n’est pas un ensemble de règles ou de procédés, ni même de méthodes… C’est un esprit, on ne peut prendre une part de cette esprit. On le fait sien tout entier ou on lui demeure étranger”
                                            Roger Cousinet

                                            Moui… Sauf que cette “éducation nouvelle” est faite de plein de “mouvements de pensées” qui sont sur certains sujets diamétralement opposés.

                                            Si l’éducation nationale a tourné le dos à ces idées, nous, animateurs, nous pouvons profiter de ces réflexions sur l’enfant, sur l’apprentissage… Et “notre histoire” d’ailleurs s’est largement enrichie de ces idées jadis révolutionnaires. Sauf qu’aujourd’hui, ces idées ne sont plus que l’ombre de ce qu’elles ont étées, imposées comme des dogmes dans cette éducation populaire sans foi ni loi, et surtout sans mémoire, avec parfois l’effet invers de ce qui était au départ… Quel animateur aujourd’hui s’intéresse au “pourquoi” dans la gestion de ces animations, en dehors des sentiers déjà balisés par sa “direction” ? Cet “animateur nouveau” dont je fais le portrait exagéré sur le forum depuis quelques temps, n’est plus qu’un exécutant, quelqu’un sans capacité de décision, sans autonomie (alors que lui même régurgite à longueur de journée ce terme “becqué” par son supérieur hiérarchique…) cet animateur n’est, ni plus ni moins en fait, que le produit de cette “‘école à l”ancienne”. Son comportement de limace est d’une parfaite logique.

                                            Peut être qu’une première tentative d’échapper à ce statut d’animateur simple surveillant-promeneur-accompagneur, assis sur son banc de récré à attendre que le temps passe, c’est de s’intéresser à ces idées qu’on lui a prémâchées et qu’il ingurgite sans demander quoi que ce soit. Quit à les rejeter. Et à reconstruire.

                                            Cette “école nouvelle” (pédagogie nouvelle…) est “née” de nombre de pédagogues : Sébastien Faure, Augustin Freinet, Steiner, Maria Montessori, Korcjack, Decroly, Roger Cousinet (non pas un instit’ mais un inspecteur de l’éducation nationale)… dont j’avais maintes fois entendu parler sans les avoir lus. Comme les sages de notre discipline, intemporels, et pétris de toutes les qualités pédagogues, dont, si on m’aprend “C’est Freinet qui l’a dit”, me fait entendre alors que c’est la vérité indiscutable. Sans avoir ce réflexe de curiosité élémentaire d’aller voir dans les livres si c’est bien ce qui a été dit. De quelle façon. Dans quel contexte


                                            Et puis j’en ai lu certains. Et j’ai parfois été surpris d’être pas vraiment en accord avec ce que j’y ai découvert. Mais à chaque fois enrichi… Il me fallu plus de 20 ans d’animation pour vraiment m’intéresser à ces auteurs (et non pas seulement les lire) . Parce que je pensais par exemple qu’ils étaient d’accés difficile… C’est entièrement faux : la plupart des “précursueurs”, ces “anciens”, sont très faciles à lire. Parce que ce n’est pas seulement à de la théorie qu’ils nous invitent. C’est la vie de ces écoles. Leur vie de combattants auprès d’enfants.

                                            Bizarrement, je trouve que plus un auteur est moderne, plus il est difficile d’accés (ceux qui ont déroulés ces idées comme Mérieu, Houssaye, moins “ancrées dans la vie”, et où il m’arrive de décrocher parfois car pas en capacité d’en comprendre tout) Surtout quand des disciplines que l’on aurait pu croire extérieure à nos intérêts d’animateurs, viennent eux aussi nous questionner. La psychiatrie (ce qui pourrait paraître évident sous un point de vue, ou l’anthropologie, ce qui l’est moins au premier abord… mais qui finallement s’explique : par exemple parler de recherches antropologiques sur l’enfance, comme d’une société en elle-même avec ses rites, sa culture, …)

                                            Peut être : les “classiques” pour une partie de l’histoire “d’où l’on vient” et les contemporains pour essayer de se créer sa propre pensée…
                                            Je me suis dis alors qu’en faisant des “petits résumés” (forcément partiaux et plus adaptés à ce qu’est un forum sur internet qu’un simple renvoi à un titre de livre) peut être que cela donnerait envie à d’autres…
                                            Mais évidemment, je ne retiens de ces livres lus que ce qui m’intéresse. Et cet “écrémage” est évidemment orienté. Ce n’est qu’en les lisant soi-même que chacun pourra peut être en tirer une réflexion personnelle, qui ne soit pas “parasiter” par l’interprétation d’un autre. A commencer par ceux avec qui on travaille qu’ils soient ou pas de bonne foi dans leur propagation d’idées fausses)

                                            Je suis par exemple sûr que Libertaire apprécierait ce que dit Neill dans “libres enfants de Summerhill (si tu ne l’as déjà lu)

                                            Steiner : La preuve qu’il y a de tous dans ce que l’on appelle “l’école nouvelle”, “la pédagogie active”… . Je ne m’étendrai pas sur le sujet de ces idées que je qualifierais de “paranormales” chez Steiner… ou pour le moins inquiétantes. Bon, ces idées n’apparaissent pas “sur le terrain”, au contact des gamins mais se dire que les enseignants adhèrent à ce genre d’élucubrations, ça refroidie un peu…
                                            Un point très positif quand même : l’absence de notes.
                                            Donc je passerais vite.

                                            Montessori
                                            Si je passerais vite aussi sur Montessori dont certaines idées (théories), en dehors du fait que je pense qu’elles se prétent essentiellement à des enfants de moins de six ans (et que je ne m’intéresse que peu à cet âge), elles (ces idées) me semblent pour le moins discutables, sinon dangereuses, en dehors de quelques “fulgurances”, comme le “aide-moi à faire seul” que lui aurait dit un enfant un jour, et cette idée forte qu’il faut laisser l’enfant avancer à son rythme (déjà, parler de rythme de l’enfant à cette époque, ça devait passer pour sacrément provocateur)
                                            Elle a commencé à s’occuper d’enfants déficiants mentaux dans son pays (l’Italie) avant d’ouvrir une maternelle en 1905. Avec chez elle, comme chez les autres, une méfiance puis un rejet de “l’école classique” de son époque :

                                            “Le monde de l’éducation est une espèce d’île où les individus, déracinés du monde, se préparent à la vie en y restant étrangers.”
                                            Maria Montessori
                                            L’esprit absorbant de l’enfant

                                            J’en retiens de ce livre une démarche qui se veut avant tout scientifique (par exemple la connaissance de la physiologie de l’enfant, l’utilisation de matériel spécifique pour l’apprentissage, une observation de temps où l’enfant est prêt pour tel apprentissage, et que si on “loupe” ce “créneau horaire” où l’enfant est prêt, il va être difficile ensuite pour cet enfant d’entrer dans cette phase d’apprentissage) où sont présents la nécéssité d’ordre, de discipline pour travailler (c’est quelque chose d’un peu trop présent dans ses idées, même si sur le terrain cette discipline se fait d’une façon harmonieuse et sans les contraintes “classiques” des écoles “classiques”) et le travail indiviudel qui prime de très loin sur le collectif.
                                            (sur cette “manie du rangement, et de ce que cela peut produire chez des enfants, voir cette fois du côté de Dolto : voir aussi le post sur le rangement des chambres des enfants en colo) Et une impression d’école “refermée sur elle-même, pas ouverte sur le monde extérieur comme c’est le cas chez Freinet (où par exemple les parents sont invités à partager la vie de l’école, en tout cas une partie, où l’on sort beaucoup…)

                                            (je caricature un peu, il y a aussi des choses que je trouve intéressantes chez elle. Comme le fait que les classes d’âges sont mélangées. Ou ce que j’appelerais “les Dix commandements” dont chacun pourrait valoir ici des posts à eux seul, comme :

                                            “Ne touchez jamais l’enfant sauf si il vous y invite (d’une manière ou d’une autre)”
                                            Ne nous trompons pas : il ne s’agit pas ici d’un énième délir sur la pédophilie. Montessori nous interroge sur nos réflexes avec des enfants de cet âge que l’on attrape, porte à toutes occasions, pour les assoir sur une chaise, parce que ça aille plus vite, que l’on presse de la main quand on les fait rentrer de la cour, … toutes sortes de petits gestes qui peuvent nous sembler anodins…Et que si quelqu’un nous imposait à nous adultes, on apprécirait pas vraiment (là , tout ça c’est mon interprétation et non ce que dit Montessori)

                                            Dans le dernier livre qu’elle a écrit, “le pouvoir absorbant de l’enfant”, entre des théories pseudo scientifiques, des graphismes pour le moins douteux côté crédibilité, toute la première partie se base sur la Science (avec un grand S). En dehors évidemment du côté “daté” de ces écrits, du fait même du progrés des sciences, on peut avoir des doutes sur le sérieux de certaines idées avancées. De même que l’on peut être gêné par une idéologie religieuse envahissante. Freinet, qui connaissait bien ces écrits, en avait relevé bien des côtés discutables; notamment cette “pseudo science”.
                                            Quand Montessori écrit ce livre, elle est déjà “bien installée”, “reconnue”. On ne sent pas le côté “urgence de dire”, “besoin de convaincre et d’être écouté, de faire survivre une idée” que l’on peut retrouver chez d’autres, comme chez Neil (libres enfants de Summerhill).

                                            ”Libres enfants de Summerhill”, [/color] est à mon avis l’expérience la plus improbablement possible de nos jours, même si une partie du système scolaire américain s’en est inspiré (parait-il). Parce qu’au delà d’idées de liberté et d’anarchie, ce qui poserait problème, c’est l’adéquation au monde d’aujourd’hui. Faire ce qu’il a fait de ces enfants, des êtres autonomes capables de penser par eux-mêmes, dans un lieu où l’on a banni l’idée de “marcher sur la gueule de l’autre” d’une façon ou d’une autre, que ce soit à travers les notations à l’école, les diplômes… cela serait faire des inadaptés dans notre société aujourd’hui. Choisir sa voie, le bonheur, et refuser cette logique du métier comme seul faire valoir social (traduis aujourd’hui : “regardez quel consommateur je suis”)

                                            “Il est évident qu’une école où l’on force les enfants actifs à s’asseoir devant des pupitres pour étudier des matières inutiles est une mauvaise école. Une telle école n’est bonne que pour ceux qui croient à son efficacité, c’est à dire pour ces citoyens sans imagination qui veulent des enfants docilent, dénués eux aussi d’imagination et qui s’accomoderont d’une civilisation dont l’argent est la marque du succés.”
                                            A.S. Neill
                                            Libres enfants de Summerhill
                                            C’est quand même mieux dit quand c’est Neill qui le dit !

                                            Donc l’expérience la plus improbable aujourd’hui et aussi la plus proche de ma sensibilité.
                                            Je ne peux qu’engager tout animateur à aller en bibliothèque… Au delà du côté là aussi forcément “daté”, notamment sur son regard sur les petites filles, le côté naïf de certaines remarques ou de certains récits, sa lecture garde à mon avis un grand intérêt. Par exemple pour l’organisation d’une colo (lui parle de son école-internat, et de la vie en ces lieux tout au long de l’année, entre vieux bâtiments et grand parc)

                                            A noter : ce que dit et pense Neill de l’importance du jeu chez les enfants n’est pas vraiment ce qu’en dit Montessori (pour résumer grossièrement : elle pense que le jouet est proche de l’inutile, que jouer c’est perdre du temps parce qu’il n’y a rien de constructif là dedans) et d’une façon moindre chez Freinet) Ces divergeances d’un auteur à un autre, sont à mon avis l’un des intérêts à ses lectures. Plus encore que leurs concordances.
                                            Donc ce que dit Neill :

                                            “Si nous voulons admettre que l’enfance est le temps du jeu, comment nous, adultes, réagissons-nous devant ce fait ? Nous l’ignorons. Nous l’oublions complètement – parce que pour nous le jeu est une perte de temps. Aussi nous bâtissons de grandes écoles, avec beaucoup de salles de classe, des dispositifs coûteux pour enseigner, et le plus souvant nous n’offrons que peu de place concrète à l’instinct du jeu.
                                            On pourrait dire avec quelque vérité que les maux de notre civilisation sont dus au fait que l’enfant ne joue jamais assez. En d’autres mots, que l’enfant est élevé en serre et qu’il devient adulte longtemps avant l’âge.
                                            L’attitude de l’adulte envers le jeu est arbitraire. Nous, les vieux, dressons à l’enfant son emploi du temps : études de neuf heures à midi, puis une heure pour le déjeuner ; leçons à nouveau jusqu’à quinze heures. Si l’enfant était libre d’établir un emploi du temps, il donnerait plus de place au jeu et beaucoup moins aux leçons.
                                            A.S. Neill
                                            Libres enfants de Summerhill

                                            Et ça, en tant qu’animateur, non seulement nous devrions en être convaincu, mais nous devrions l’appliquer à chaque instant “sur le terrain”. Que ce soit en colo, en centres de loisirs, en animation camping…

                                            Freinet[/color]
                                            … Ce qu’il y a d’abord d’intéressant chez lui, en dehors de ses idées sur la pédagogie et la politique, c’est son histoire (comme pour janusz korzack)
                                            C’est un instit qui, en revenant de la première guerre bien amôchée, n’était plus en mesure de parler plus d’un quart d’heure. Et donc de faire la clase d’une façon “classique”, un cours magistral où c’est le maître qui parle et l’élève qui écoute.
                                            Il a donc mis en place des idées d’une façon de voir cette école : si je devais en résumer ce qui me semble le plus marquant (et là chaque personne qui l’a lu en retirera peut être des choses différentes), c’est l’idée que l’enfant, plutôt que de se retrouver frontalement confronté à un savoir imposé par la maître, peut par la découverte “en vraie”, arriver d’une façon plus intelligente et plus respectueuse de ce qu’est un enfant (par sa curiosité naturelle) à ce savoir, d’une façon plus motivante. Par exemple apprendre le calcul à partir de moments de la “vraie vie” où l’on va préparer ENSEMBLE un projet de vente de patisseries : combien les vendre pour atteindre un but fixé (financer une sortie…), l’écriture à travers la réalisation d’un journal…

                                            “La première de ces conditions est naturellement le recours aux méthodes actives faisant une part essentielle à la recherche spontanée de l’enfant ou de l’adolescent et exigeant que toute vérité à acquérir soit réinventée par l’élève ou tout au moins reconstruite et non pas simplement transmise. ”
                                            Jean Piaget dans “Où va l’éducation”

                                            Comme les règles de chez Montessori que j’ai appelé “les dix commandements” (pour le côté cul de bénitier de la sus nommée), Freinet a listé des “invariants” :
                                            invariant n°19 : Les notes et les classements sont toujours une erreur.

                                            Invariant n°21 : l’enfant n’aime pas le travail de troupeau auquel l’individu doit se plier comme un robot. Il aime le travail individuel ou le travail d’équipe au sein d’une communauté coopérative.

                                            Invariant n°27 : On prépare la démocratie de demain par la démocratie à l’école.

                                            Ses idées sont avant tout politiques : idée de transformation de la société à travers ces enfants futurs citoyens adultes, à travers ces idées d’entr’aide, de la “création” d’un esprit critique…
                                            Autre différence (relevée dans le livre de Marie-Laure Viaud, “une école différente pour mon enfant ?) : contrairement à d’autres (dont Montessori) chez Freinet “l’autorité n’émane pas de l’enseignant, mais du groupe classe qui prend les décisions par le biais d’un “conseil”
                                            Une idée largement reprise (bien que…) dans “notre” éducation populaire”. Notamment sur les “colos” (y a pas mal de discutions sur le sujet sur le forum ; comme pour les autres références au forum, le temps imparti pour rédiger un post ne me laisse pas le temps de faire les recherches et de lier les pages)

                                            (l’idée donc en plus de la démocratie dans la classe et la prise en compte de notions psy (des idées “précisées par d’autres plus tard), comme cette notion de “transfert” que l’on connait pour les psychiatres et leur patient : dans le cas d’une classe, cela serait le même risque entre l’enfant et le maître. Le risque qu’il y ait entre ces enfants et ce maître aimé-haï, un amour qui ferait que l’enfant travaille pour cet amour et non pour lui-même. Que ces sentiments exacerbés “parasiteraient l’apprentissage (là aussi, c’est ma conclusion de ce que j’en ai compris et non ce qui est écrit dans ces ouvrages) D’où ce que l’on disait sur le post des animateurs qui s’attachent aux enfants, et le post sur les “chouchoux”, ce transfert se faisant dans le sens enfants-maître, mais aussi maître-enfants : avec tout ce que cela peut poser comme problèmes !
                                            A noter : si j’utilise l’imparfait s’agissant de transfert, ce n’est pas parce que j’en doute, mais parce que l’enfant aura toujours ce réflexe à un niveau ou un autre : il est difficile pour lui d’en faire autrement quand les multiples discours autour de lui l’incitent à “faire pour faire plaisir à papa”, “faire pour la société et trouver sa place de futur travailleur productif””faire pour le bénéfice de Dieu… )

                                            Cette réunion de coopérative (les enfants et le maître) peut avoir à décider (grande place de la parole dans ces théories) par exemple, quelle sanction pour telle acte. A noter, maintenant que j’y repense, cette prise de décision collective, c’est dans “Libres enfants de Summerhill qu’elle a été poussée le plus loin, aucune autre de mes lectures d’expériences de vie avec des enfants n’a jamais été aussi loin dans cette idée du “partage de l’autorité” (ou plus exactement du renoncement)
                                            Autre chose intéressante pour nos focntionnements en animation : Les enfants sont en autonomie, par exemple pour ce qui est de se déplacer dans les couloirs, organiser leur travail… “En revanche, ceux qui ne respectent pas toutes les règles ont moins de droits. Ils ne peuvent pas se déplacer hors de la classe et suivent un plan de travail détaillé qui leur laisse moins de liberté. Chaque semaine le conseil peut modifier le niveau d’autonomie aacordé à chaque élève en fonction de son comportement”.
                                            (Une école différente pour mon enfant ? Marie Laure Viaud)

                                            “C’est aussi le fait que dans la structure classique (l’école sous sa forme traditionnelle), où seule compte la relation avec le maître, l’enfant est continuellement confronté à un adulte plus ou moins imaginaire porteur du Savoir et du Pouvoir, qu’il investit comme porteur d’une toute puissance magique…”
                                            Catherien Pochet, Fernand Oury

                                            Ce qui est évidemment dangereux, comme l’idée d’un père tout puissant, d’un Dieu tout puissant, d’un chef tout puissant…

                                            Chez Montessori, rien de tout ça. Quand aujourd’hui les idées de Freinet vivent (vivent et bougent parce que sa pensée n’était pas figée et sa pédgogie a beaucoup évolué) encore éparpillées dans l’école publique (et à peu près gratuite), les écoles Montessori sont des écoles privées réservées à une “élite” qui a les moyens de payer une scolarité élevée à leurs enfants. Ce qui, de mon point de vue, est déjà une grande différence. Freinet a pensé ces méthodes pour des enfants du peuple.
                                            De plus, en lisant Montessori (l’apprentissage de l’écriture, le caclcul, une langue étrangère dés 4 ans pour des raisons propres à ce qu’elle sait de l’enfant de cet âge et de sa capacité “d’absorption”) on peut se dire que sans doute bien des parents choissisent ces écoles non pour la “phylosophie montessorienne” mais avec cette idée contraire de “préparer encore plus tôt leurs enfants à la difficulté du monde d’aujourd’hui, la compétitivité qui commencerait à la maternelle, dés 2 ans, ou même avant certainement, certaines de ces mamans ont-elles fait écouter du Mozart au bébé dans leur ventre en espérant en tirer quelque chose un jour ou l’autre)

                                            Sur l’histoire de “ces idées nouvelles”, le livre cité ci-dessus (quelle école…) est très interessant. Le début du 20ème siècle pour Montessori, Freinet, la libération, les années 60, mai 81… Des dates repérées comme riches pour ces idéologies.
                                            L’auteur site 1984 pour la fin d’une grande partie de ces expériences :
                                            “Mais après 1984, la plupart des écoles différentes ferment dans un contexte marqué par le libéralisme, la peur de l’avenir et la faiblesse de la demande sociale pour une éducation alternative.”

                                            (Sur la même idée des parents qui refusent la classe transplantée parce que leur enfant “serait mieux à faire du calcul assis en classe que de faire du cirque ou de decouvrir telle région de France”)

                                            C’est en ça que je dis que “Libres enfants de Summerhill” serait l’idée la plus improbable aujourd’hui. Parce que les gens (les parents) ne veulent pas de cette idée de liberté (pour leur enfant mais pas seulement). Que face à la peur du chômage et la précarité, on oublie toute idée de progrés sociale, de prise en compte de ce qu’est un enfant, il n’est plus temps de construire ensemble mais d’être plus fort que l’autre… Avec certes l’idée de faire pour le bien futur de son enfant dans une société pourrie, ce qui est particulièrement pessimiste et vide de toute remise en cause de cette société que l’on accepte quoi qu’on en pense. Tout cela n’a que peu de poids face aux sacro-saints diplômes, à cette idée traditionnelle d’une école où il faut gaver l’enfant pour son bien futur. Comme si l’enfant n’avait d’existence que dans ce qu’il sera, et non dans ce qu’il est au présent. Que l’on peut sans remord sacrifier son bonheur présent d’enfant, pour un hypothétique “bonheur” (dont on sait que cela ne sera pas le bonheur) futur (là encore, ce n’est pas ce qui est dit dans l’un de ces livres)

                                            Avec notamment un paragraphe très intéressant sur “l’atmosphère régressive” dans le le milieu scolaire. (là aussi donc, un livre très intéressant ; si d’ailleurs d’autres personnes connaissent des livres sur ces sujets…)

                                            Ces idées de la prise en compte de l’enfant, de son émancipation, sont évidemment des questions politiques. Dans une France à la pensée majoritairement à droite (quoi qu’on en dise, les régions n’étant que les subordonnées de choix du gouvernement), elles ont forcément du mal à vivre. Surtout quand il y a de la part de “la gauche” d’aujourd’hui, cette même méfiance envers ce qui pourrait paraître comme dangereux (là je ramène sur le post sur “est-ce qu’un animateur doit être dangereux ?”) Après tout, ces “élites” ont été formées par ce système scolaire “traditionnel” où la note, l’idée de marcher sur la gueule des autres (de peur de se faire marcher dessus au départ, puis avec le plaisir de marcher sur la gueule des autres plus tard) est la règle. Une usine à produire des déchets.

                                            Sur cette idée d’apprentissage de la démocratie, la citoyenneté : une idée lue ci et là : “Il ne s’agit pas d’éduquer à la citoyenneté mais d’éduquer par la citoyenneté”

                                            “On a tout dit sur la valeur des examens scolaires, et pourtant cette véritable plaie de l’éducation à tous les degrés continue de vicier -les mots ne sont pas trop forts – les rapports normaux entre le maître et l’élève en compromettant chez tous les deux la joie du travail et souvent la confiance réciproque.”
                                            Jean Piaget dans “Où va l’éducation”

                                            Les classes de pédagogie institutionnelle
                                            A partir des idées de Freinet, certains instits et penseurs ont fait évoluer cette pédagogie. (On peut citer par exemple Oury) Notamment au contact de “classes” dans des secteurs dits “difficiles”
                                            Par exemple avec les “ceintures de couleurs dans les classes, idées récupérées du judo : chaque enfant a une ceinture de couleurs dans différentes disciplines selon les compétences de l’enfant (en math… toute discipline, plus une ceinture pour le comportement : selon la couleur de sa ceinture, l’enfant est reconnu dans “ces valeurs” : si dans une matière il peut être une ceinture blanche, dans d’autres il est par contre reconnu comme expert : et dans la classe, un enfant va aller demander l’aide d’un tel justement parce qu’il est reconnu dans cette compétence.
                                            La ceinture de comportement donne, selon la couleur, des droits : comme celui de circuler librement dans les couloirs durant la récré, rester dans la clase en autonmie… droits que n’a pas l’enfant qui ne respecte pas ces règles “minimale de vie en commun”
                                            A noter : Pour avoir connu ça sur un primaire l’année dernière (les ceintures de couleurs) , cela a pour l’enfant une importance capitale.

                                            Importances aussi des rites vis à vis de ces enfants “en manque de repères” (une autre piste qui me semble très importante : revoir le post “interdiction en claé” avec ce qui pourrait bien être des rites institués dans la cour de l’école)

                                            Et surtout les “métiers” chaque enfant a un métier dans la classe (s’occuper des animaux, …) qui est une vraie responsabilité. La classe fonctionne grâce à tous ces métiers (qui changent régulièrement)

                                            Là aussi, il me semble évident que l’on peut adapter cette idée au fonctionnement d’une A L.

                                            Comme chez Korcjack, ce qui peut nous intéresser ici, pour nous animateurs, c’est cette gestion de la violence. Les réponses apportées concrètement. Tous ces rites mis en place ont pour objectif de “permettre de prendre de la distance par rapport aux émotions, aux pulsions” (Marie Laure Viaud dans le livre cité ci-dessus)

                                            “Quand il y a six gamins et un seul savon, autour du lavabo, il faut une institution pour qu’il n’y ait pas de bagarre. Et l’institution, ce ne peut pas être le maître qui l’incarne, car, dans ce cas, quand le maître s’en va, et qu’il y a toujours un seul savon et six gamins autour du lavabo, c’est à nouveau la bagarre. Donc l’institution, elle doit être dans la tête des gamins.”
                                            Philippe Mérieu et Fernand Oury dans “Y’a t-il une autre loi possible dans la classe ?”

                                            “… il est bien clair que le but premier de cette éducation n’est pas le plein épanouissement de la personnalité, mais au contraire la soumission de celle-ci au conformisme social et la conversion intégrale des représentations collectives. Or, on peut se demander si, dans une école traditionnelle, la soumission des élèves à l’autorité morale et intellectuelle du maître, ainsi que l’obligation d’enregistrer la somme des connaissances nécessaires à la réussite des épreuves finales ne constituent pas une situation sociale fonctionnellement assez parente des rites d’initiation et tendant au même but général : imposer aux jeunes générations l’ensemble des vérités communes, c’est à dire des représentations collectives qui ont déjà assuré la cohésion des générations antérieures. Proclamer que l’éducation vise au plein épanouissement de la personnalité, c’est donc affirmer que l’école doit différer d’un tel modèle classique et qu’il peut exister une synthèse entre la formation de la personne et son insertion à titre de valeur sociale dans les cadres de la vie sociale.”
                                            idèm

                                            “Les partisans de l’école active répondent alors que, s’il reste peu de chose des connaissances enregistrées sur commande, l’étendue du programme importe moins que la qualité du travail, conquérir soi-même un certain savoir au cours de recherches libres et par un effort spontané conduira à le retenir davantage ; cela permettra surtout à l’élève d’acquérir une méthode qui lui servira toute la vie, et qui élargira sans cesse sa curiosité sans risquer de la tarir ; tout au moins, au lieu de laisser sa mémoire primer son raisonnement ou de soumettre son intelligence à des exercices imposés du dehors, apprendra-t-il à faire fonctionner sa raison par lui-même et construira-t-il librement ses prores notions.”
                                            idèm

                                            Cette “école de pensée” “contemporaine” (ou à peu près) est, au contraire de ce que je dis au dessus du point de vue général, très facile à lire; Comme les “anciens”, on y raconte ce que l’on a fait, ce que l’on a vécu avec la classe.

                                            “Le but de l’éducation intellectuelle n’est pas de savoir répéter ou conserver des vérités toutes faites, car une vérité qu’on reproduit n’est qu’une demi-vérité : c’est d’apprendre à conquérir par soi-même le vrai, au risque d’y mettre le temps et de passer par tous les détours que suppose une activité réelle. ”

                                            Où va l’éducation” Jean Piaget

                                            Le problème de l’éducation morale est exactement parallèle à ceux que nous venons de discuter à propos de logique ou d’enseignement mathématique. Veut-on former des individus soumis à la contrainte des traditions et des générations antérieures ? En ce cas suffisent l’autorité du maître, et, éventuellement, les “leçons” de morale, avec le système des encouragements et des sanctions punitives renforçant cette morale d’obéissance. Veut-on, au contraire, former simultanément des consicences libres et des individus respecteux des droits et des libertés d’autrui ? Il est alors évident que ni l’autorité du maître ni les meilleurs leçons qu’il donnera sur le sujet ne suffiront à engendrer ces relations vivantes faites tout à la foisd’autonomie et de réciprocité. Seule une vie sociale entre les élèves eux-mêmes, c’est à dire un self-government poussé aussi loin qu’il est possible et constituant le parallèle du travail intellectuel en commun conduira à ce double développement de personnalité maîtresses d’elles-mêmes et de leur respect mutuel.”
                                            idèm

                                            La vie sociale, cela consisterait-il à s’asseoir l’un à côté de l’autre, pour écouter quelqu’un qui parle ? Mais cela n’est pas ça la vie sociale !
                                            Les uniques oportunités de vie sociale qu’ont les enfants dans les autres écoles sont données par les récréations et par de rares excursions, alors que les enfants ne nos écoles vivent constamment dans une communauté laborieuse.
                                            Idèm

                                            Une récompense devrait être avant tout subjective : la satisfaction du travail accompli. Il y a tant d’emplois en ce monde qui ne donnent aucune satisfaction personnelle : creuser des mines, emboîter des vis dans des écrous, creuser des fosses sceptiques, établir des factures. Le monde regorge d’emplois qui n’ont aucune valeur intrinséque et ne donnent aucun plaisir. Il semble que nous voulons adapter nos écoles à cet ennui de la vie. En forçant l’attention de nos étudiants sur des sujets qui ne représentent aucun intérêt pour eux, nous les conditionnons, en effet, pour des emplois qui ne leur apporteront aucune joie.
                                            Neill Libres enfants de Summerhill

                                            janusz korzack

                                            Je ne sais de lui que ce que j’ai lu dans un petit bouquin dans une collection dirigée par Mérieu. “Sursoir à la violence” à quelque chose prêt pour le titre. Je crois qu’il existe aussi un film sur sa vie.

                                            J’en retiens d’abord son histoire extraordinaire. Et les enfants à qui il a eu affaire.
                                            Ce qui est à mon avis à “récupérer” avant tout chez lui pour ce qui est de notre travail, ce sont les solutions qu’il a apportées à la violence des enfants auquel il a eu affaire. Et quand l’on connait son histoire, on sait que ces enfants avaient de quoi effrayer tout adulte, bien plus que ce que l’on appelle “enfants difficiles” de nos jours : des orphelins du début du 20 ème siècle, des enfants des rues qui non seulement étaient violents, mais avaient nécessités d’être violents pour survivre en tant que faibles dans ces époques et ses sociétés sans pitié. Et sur la fin de sa brève vie, des enfants qui sans doute avaient bien des raisons d’être encore plus effrayés et violents : des orphelins juifs dans le ghetto de Varsovie. Qui ont été raflés dans les camps de la mort. Et que Korcjack a suivi jusqu’au bout.

                                            Je ne connais pas assez l’auteur par contre pour faire un résumé pertinent de ses idées. Mais quelque chose me dit que cela doit être particulièrement enrichissant…

                                            (édité pour mise en forme)

                                          20 sujets de 1 à 20 (sur un total de 20)
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