Une autre phrase de John Holt qui dit exactement
la même chose que moi s’agissant de certains de ces enfants “difficiles” :
Il n’existe sans doute aucun moyen d’aider des enfants comme Tim, Jason, Donald,
et Steeve à sentir qu’ils peuvent être aimés. Mais ce que nous pouvons leur donner,
c’est un accès à des expériences au cours desquelles, au moins pendant quelques temps,
ils pourront ne plus se demander s’ils sont aimables ou non”.
Et au contraire du parent, de l’instit’, de l’assistant social, des docteurs en tous genre…
nous, animateurs, avons (devrions avoir) cette opportunité, cette chance.
Si nous faisions réellement notre métier (c’est à dire sans penser éducation, projets,
objectifs…
Nous devrions être les seuls professionnels de l’enfance à ne rien attendre des enfants,
à pouvoir offrir réellement des temps où ces enfants puissent “être eux-même, ne pas être
dans un traquenard où l’adulte a des buts cachés, ces “temps suspendus” où il ne s’agit
aucunement de régler quoi que ce soit, mais de juste être ensemble à faire un même atelier,
même si on est chacun dans son coin de la salle, se faire plaisir par exemple en se construisant
son jouet… un répit vis à vis du rôle social que l’on croit devoir tenir, un répit vis à vis de ce que tel
enfant a dans la tête, de ce qui dans son vécu fait sa farouche volonté à mordre…
Faire cette expérience d’un “autre possible”.
Vous n’imaginez pas à quoi 1 ou 2 enfants que j’ai en ce moment sont prêt
à renoncer temporairement, pour être dans cette salle, dans cet “atelier”, de masque,
de rôle laissés à la porte… C’est un renoncement (certes provisoire) d’une violence extraordinaire,
que de se mettre à nu quand on est l’une de ces “petites terreurs”, bien plus que pour n’importe quelle autre personne…
Et là encore, cette totale confiance est pour moi une pression gigantesque : à ce moment-là,
pour être “du côté de cet enfant”, je serais prêt à la plus gigantesque violence pour mériter
la présence de cet enfant.
Sans rien exiger d’autres de ces enfants que de venir se faire plaisir, de venir fabriquer son jouet…
Cette si fragile confiance… Que dire à ces animateurs qui ne savent pas comment “s’en sortir avec X…”
insupportable…
Insupportable ? C’est le plus câlin, le plus prompt à vouloir m’aider, à aider à présent les “plus petits”…
Je ne lui ai rien demandé pourtant : c’est lui qui s’est battu pour que je le prenne “parmi nous” quand je lui ai dit
qu’il avait lui-même refusé sa présence sur l’atelier lorsqu’il a…
Je ne lui ai rien demandé : j’ai juste créé “quelque chose” (indifinissable) pour lequel il était capable
de se battre pour “en être” : je ne lui ai rien enlevé (punition) : j’ai ajouté quelque chose. Un quelque chose
dans lequel (enfin) il s’est reconnu.
Il n’a pas s’agit pour moi de “résoudre” quoi que ce soit : je ne suis pas psychologue, clinicien, parent…
On ne parle là que d’un atelier manuel ! un mini espace dans un autre mini espace, dans cet espace “société”.
Je n’ai aucune prétention. Même plus : je n’ai fait aucun effort en direction de cet enfant, je ne lui ai même
pas tendu la main.
Je n’ai donc pas pensé à lui comme la “cible” de mes réflexions : j’ai juste fait ce que je fais
depuis ces années : construire celui que je suis, essayer tant bien que mal de “m’enrichir”,
être chaque jour un peu moins con quand je me présente devant les autres, essayer d’amener
toujours plus cette compréhension-intuition quand je suis avec les autres…
Seulement faire confiance au groupe, au goût des enfants pour le jeu, l’envie de “faire partie”…
Et faire l’expérience de ce que l’on a à perdre.
Ce qui fait que je ne parle pas ici d’une “méthode”, du “savoir magique” qui pourrait…
Ce n’est en rien quelque chose de reproductif, parce qu’il s’agirait alors de prétendre cloner une personne,
ce qu’elle est, sa façon d’^^etre unique avec les autres …
Même : d’un lieu à l’autre, je n’agis pas forcément de la même façon, de même que sur certains lieux je crois
toute action impossible, parce que la violence y est trop présente, naturelle, et même nécessaire pour y survivre…
Seulement alors créé des petits îlots dans lesquels pour un temps ces enfants sont en sécurité… être “la violence au dessus de
la violence”, s’opposer entre, juste… ce qui est déjà pas mal.
Pour arriver à ce niveau “d’abandon” sur les temps que je partage avec les mômes,
ije ne peux m’encombrer de ces anim-adultes, de leur lenteur intellectuelle, leurs limites
s’agissant de ressentir, apercevoir, concevoir, savoir se servir de cette “intuition” ,
faire confiance en son “animalité sociale”.
Nous ne devrions rien attendre de ces enfants, cela devrait être la “base”
de notre métier.
Or, ce n’est pas le cas, nulle part.
Et cet “enfant violent” n’aura jamais eu l’occasion de “goûter” à ce qu’il a à perdre,
ce que le groupe aurait pu avoir de richesse pour lui, de sécurité, d’amour…
Tant que cet enfant est avant tout objet (et il est dans ces accueils où l’on pense “éducation”)
il en aura le pressentiment, il ne sera jamais totalement confiant, “lui-même”.
Cette défiance permanente des enfants restera une nécessité, ces comportements violents
des réactions légitimes ou adéquates.
On ne peut pas d’un côté prétendre au bien de ces enfants et de l’autre leur mentir,
leur cacher nos projets, penser à leur place, les instrumentaliser,
les violenter (pas de volonté éducative sans violence par exemple)
Il n’y a rien de plus légitime sur ces “accueils” enfants qu’un enfant qui cogne un adulte.
Et en tant qu’adulte, il faut savoir alors prendre sa défense.
il faut aider les enfants qui auront tendance à être violents envers d’autres enfants de tourner
cette violence vers les adultes, opprimants, soutenir cet enfant, parler avec lui,
l’aider à dire qui sont ses réels ennemis.
Et si la question est bien de savoir ce que l’on a offrir à ces enfants,
là se pose le problème de ces animateurs : humainement ou seulement
d’un point de vue “capacité en animation”… qu’ont-ils à offrir à ces enfants,
que ces enfants aient envie de lutter, de renoncer, pour “en être” ?
Il n’y a d’autre sujet à notre étude, notre travail de recherche que nous-mêmes.
Face à ces difficultés, la question n’est pas celle de ces enfants violent mais
de ce que j’ai en moi ou de ce qu’il n’y a pas encore, non pas de ce que j’ai à lui
enlever (il le fait tout seul) mais de ce que j’ai à lui offrir.
Si vous n’avez rien à offrir à ces enfants, vous ne pourrez rien.
moilapa a écrit :
Sur l’équipe où je suis actuellement, qui est une excellente équipe,
cela avance par petites touches.
Des deux principaux problèmes vis à vis de violence envers les enfants,
un a été totalement éliminé (un temps qui n’avait aucun sens, où l’on demandait aux enfants
après deux heures de classe, une heure de cantine, de tous se réunir encore, sous la coupe
des adultes, pour attendre que ceux-ci donnent les différentes activités possibles du jour. Et ce que
quand les enfants auraient fait un silence total :
– Tant qu’il n’y aura pas de silence, vous resterez assis : vous ne pourrez pas aller jouer.J’ai posé la question de ce temps en réunion et ce temps a définitivement disparu.
L’autre soucis concerne la cantine (là aussi où l’individu-enfant est malmené)
Je leur ai donné à penser sur la différence entre imposer le silence et
obtenir l’attention : tout est là, tout est dit.On avance un peu parce que ces interruptions violentes sont remplacées notamment
par des arrêts où chaque anmi’ propose son activité, explique (ce qui se faisait sur la réunion
non sens dans la cour) mais ça avance doucement…En réunion, on arrive à ce constat que les enfants ne sont en rien responsable de ce bruit
à la cantine, qu’ils en sont même les principales victimes…. mais in situ, on retourne dans les travers,
on élève la voix, on en revient toujours au plus facile, au plus simple…tant pis pour les adultes qui ne comprennent pas…
(heureusement ils sont très rares ici)
Salut Moilapa,
Je te trouve sur ce fil beaucoup plus “optimiste” que sur l’autre où tu évoquais l’impossibilité d’un anim sociocul à évoluer.
En tout cas merci une nouvelle fois pour tes retours d’expérience, tes convictions argumentées, et tes lectures conseillées.
Mais je suis d’accord sur cette insignifiance.
Comme on peut savoir que l’on court après une utopie,
une utopie qui ne sera jamais qu’une utopie, Est-ce suffisant pour renoncer ?
surtout quand cet idéale n’a pour objectif très peu ambitieux que de juste s’amuser,
de partager du temps agréablement… qu’on le fait avant tout pour soi,
même si par ricochet il éclabousse les autres…
Je ne pense pas stupidement à “un monde meilleur” et autres conneries,
je ne mets pas sur le poids des épaules des enfants des futurs à la con : je ne
leur demande rien, je n’en attends rien : si une fois grands il font exploser la planète,
ce n’est absolument pas mon problème… Tout action (politique) qui a pour
ambition de préparer “un monde meilleur” via les enfants, me donnent envie de
vomir… on est là déjà dans l’instrumentalisation, le contrôle, la violence… tout est justifiable,
puisque l’on parle de quelque chose dont on ne sait rien, qui n’existe pas, qui n’existera sans doute
jamais, mais surtout qui ne nous appartient en rien…
Et c’est bien pour ça que j’ai ce rapport si particulier aux mômes,
qui piaffent autour de moi quoi que je propose, que je propose ou non :
voilà ce qui peut les attirer (le fait qu’un adulte n’attende rien d’eux, ne leur
prépare pas en douce un sale coup, façon “c’est pour ton bien”
et autres ruses pédagogiques, jeux pédagogiques et autres ignobles pratiques…
Mais quel animateur-adulte a cette démarche ? Est volontaire pour cette démarche ?
Est prêt à tous ces renoncements : en 30 ans dans le sociocul, avec des milliers et milliers d’adultes,
de structures, politiques… je n’en ai rencontré qu’un…
Rien n’a de sens, je ne crois en rien, juste que le temps passe. Et que j’ai envie
de passer ce temps le plus agréablement possible, le moins connement possible.
Et bingo ! Il se trouve que cette idée de passer le temps en s’amusant s’accorde
à ces idées de prendre en compte les enfants, que les deux se rejoignent, se nourrissent !
En 2016, ca fera trente ans que je ne fais que m’amuser…
Là, j’en suis déjà à espérer lundi, d’arriver sur l’école et de m’y amuser…
“Re-d’accord” que ces animateurs sont des victimes aussi.
Mais aussi infinitésimale soit leur possibilité d’agir, elle existe ; ils n’ont pas
cette excuse de l’enfance. Et comme condamnation de ne pas faire ces efforts
incessants de retour entre le travail in situ et la confrontation aux auteurs, aux pensées
qui font la pensée de l’enfance (les pensées de l’enfance)
J’ai cette possibilité, de faire en sorte que chaque temps partagé avec ces mômes soit
un total kif partagé, que je peux me concentrer sur le jeu, le plaisir à partager parce que je n’ai plus
à gérer de dispute ou autre : mais partager (prendre le temps) de partager ce qui m’a lentement
amené à cela, c’est renoncer à mon plaisir à moi… (ce qui est la raison de mon “pourquoi !!)
Forcément si je suis dans une démarche de “formation” de mes collègues, je sors de cet “état suspendu”, je
perds ce qu’il y a de tellement agréable dans ce métier…
Et cela va tellement lentement.
Sur l’équipe où je suis actuellement, qui est une excellente équipe,
cela avance par petites touches.
Des deux principaux problèmes vis à vis de violence envers les enfants,
un a été totalement éliminé (un temps qui n’avait aucun sens, où l’on demandait aux enfants
après deux heures de classe, une heure de cantine, de tous se réunir encore, sous la coupe
des adultes, pour attendre que ceux-ci donnent les différentes activités possibles du jour. Et ce que
quand les enfants auraient fait un silence total :
– Tant qu’il n’y aura pas de silence, vous resterez assis : vous ne pourrez pas aller jouer.
J’ai posé la question de ce temps en réunion et ce temps a définitivement disparu.
L’autre soucis concerne la cantine (là aussi où l’individu-enfant est malmené)
Je leur ai donné à penser sur la différence entre imposer le silence et
obtenir l’attention : tout est là, tout est dit.
Mais cela n’est pas aussi simple que ça : les rélfexes sont là, les formatages,
l’enfance de chacun, les peurs, et puis l’incapacité à :
si on dit que le bruit dans la cantine est cyclique, qu’il grimpe peu à peu, et que les interventions
des adultes font alors rebaisser le son… qu’elles ne servent qu’à ça. Et que quelque soit l(intervention,
on obtiendra le même bénéfice (plus ou moins durable)
Se pose alors la question de par quoi on remplace les :
– Il y a trop de bruit !!!!! Les yeux du mignon passent au orange !!!!
Et si on interrompt encore, ils passeront au rouge !!! Ce qui voudra dire :
on se tait jusqu’à la fin du repas”
et autres absurdités, mais tous ceux qui travaillent en claé connaissent ça…
Je démontre in situ avec plein de “stratagèmes” différents comment
remplacer ce rapport de violence aux enfants, fait de menaces et de punitions collectives…
Mais on bloque sur la capacité de ces adultes (ils ne s’en sentent pas capable) à faire autre chose que ce qu’ils connaissent,
et qui est ce qui est le plus simple à mettre en place.
On avance un peu parce que ces interruptions violentes sont remplacées notamment
par des arrêts où chaque anmi’ propose son activité, explique (ce qui se faisait sur la réunion
non sens dans la cour) mais ça avance doucement…
En réunion, on arrive à ce constat que les enfants ne sont en rien responsable de ce bruit
à la cantine, qu’ils en sont même les principales victimes…. mais in situ, on retourne dans les travers,
on élève la voix, on en revient toujours au plus facile, au plus simple…
Je fais donc, je continue à faire, mais cette énergie que je passe à faire que cette grande cantine
soit un temps soit peu un temps attendu des enfants, je ne le passe
pas avec ces enfants… ce pour quoi je suis là : je suis là avant tout pour moi… et là, je ne retrouve pas ce que
je cherche…
En dehors de ce temps cantine, par contre, je ne vais pas perdre de temps à expliquer, à
sortir de cette logique, ce rapport aux enfants : tant pis pour les adultes qui ne comprennent pas…
(heureusement ils sont très rares ici)
Shaaa a écrit :
Manque de pot, la CNV se vend bien comme une méthode (et un copyright) et donc un protocole précis soit une recette pour résoudre le conflit de manière général, quel que soit les personnes ou le sujet du conflit. Le questionnement est bien là.
Donc c’est pire que je ne l’avais imaginé. En tous cas, les formateurs Bafa ont été un peu plus nuancés dans leurs propos.
Est-ce que tu dirais que la CNV est clairement une méthode de manipulation, qui sous couvert d’humanisme, fait consentir un individu à renoncer à son pouvoir de rébellion contre l’autorité/l’institution…? (ou c’est trop tranché :-D)
moilapa a écrit :
Alors puisqu’on parle de John Holt et de ce que j’appelle une “croyance en des
outils magiques”, ces méthodes ou processus tout prêts
qui permettraient d’enfin vaincre ce que l’être humain à d’indéchiffrable :
lui parle de “superstitions modernes”.
Derrière cette quête de l’outil magique, de formules magiques
, cette volonté de croire que la “science” pourra dire l’humain, le circonscrire,
Ok, ça me parle ce que tu retranscris de Holt. Cette croyance en la science que l’homme peut être réparé en réorientant ses comportements et qu’il suffit de l’empêcher de recourir à la violence, pour que magiquement la violence disparaisse.
moilapa a écrit :
Ce qui devient alors une violence contre ces enfants, une violence juste trop facile.
Elle est fainéantise (intellectuelle), elle est lâcheté, l’une des principales caractéristique de l’animateur.C’est tellement plus facile de ne pas voir cette violence permanente sur tous les accueils enfants, de se dire que
l’on n’exerce pas cette violence sur les enfants… comment ça !!! Moi qui ai choisi justement ce métier
“parce que j’aime les enfants” !!! Par “don de soi”…La seule façon de protéger entièrement quelqu’un de ses propres erreurs et des aléas
de la vie est d’en faire un esclave. Il sera alors sans défense face à nos lubies et nos faiblesses.
(…)
Je trouve que les animateurs sont pratiquement dans la même situation d’esclaves, de dominés que les enfants.
Ce ne sont pas eux qui créent les discours aliénants, ni les outils, ni les objectifs débiles… De ce que j’ai vu (c’est à dire pas grand chose), ce sera toujours plus intéressant de parler enfance/jeu avec un anim qu’avec un directeur, un formateur, un responsable de secteur… Plus ils sont hauts dans la hiérarchie, plus leurs discours est verrouillé, plus j’ai l’impression de parler à des perroquets (je parle de ma fédé).
Dans mon expérience, l’anim, il reste l’ancien “mauvais élève” (contrairement à l’enseignant), il la ressent la pression, il pressent l’illusion de tout ces mots creux, ça le sauve un peu d’être en contact avec les enfants, avec leurs mots pas encore trop formatés. Il est surement lâche et résigné, comme tellement de monde…paumé, manipulé et dominé, je dirais surtout.
Ce qui ne l’exonère pas non plus de ses actes, de sa participation à un fonctionnement opprimant, je sais.
Tu as l’âme d’un militant Moilapa, ne le prend pas mal, tu mets de l’ardeur à réveiller les anims pour qu’ils prennent conscience de ce à quoi ils participent et de ce que ça génère pour les enfants. Même quand tu dis que tu leur veux du mal, je m’imagine (à tort peut-être) que c’est parce que tu ne veux pas les déposséder de “leur bien”, non? Comme le feraient ces bons samaritains…
Mais comme je ne crois pas que les enfants un jour se rebelleront, je ne crois pas que les animateurs se réveilleront et renverseront les rapports de force. L’individu animateur, il peut bien faire sa révolution et prendre ses responsabilités, dans l’océan des discours dangereux et aliénants qu’on entend partout, c’est indispensable mais aussi insignifiant.
‘pas fini de rédiger…
A ajouter au deuxième paragraphe et ce
qui explique ce recourt à des objets et préceptes
magiques : il y a conflit, antilogie entre la Croyance en cet enfant
fantasmé et la réalité de ces enfants vivants.
De ce seul fait d’être, ces enfants créent un conflit entre les attentes
de l’adulte bien pensant, si enthousiaste à donner de soi à ceux qui ont besoin
de lui forcément, et la réalité : des enfants qui n’ont pas besoin de lui,
qui ne l’attendaient pas, et surtout qui ne répondent pas à ses fantasmes.
Bien évidemment, si l’on prend par exemple le cas de l’autre andouille qui cherchait
à fabriquer un tableau-univers où les enfants-planètes (ç’est à peine croyable une telle
“franchise inconsciente”,c’est tellement gros, tellement parlant que l’on croierait une caricature délibérée,
une critique qui résume toute l’animation sociocul à elle seule, ce rêve d’avoir entre les mains des outils
magiques qui permettraient de faire enfin ce que l’on veut des enfants, d’en jouir, de jouer à dieu)
) seraient enfin bien ranger, on va s’effrayer de ce que
les enfants puissent ne pas tous tourner autour de sa petite personne totalement égocentré.
Evidemment que vont être ressenti comme des menaces, des remises en cause, des enfants
qui jouent seuls, en “bonne intelligence” sans aucune nécessité de ces animateurs !!!
Mais quelle provocation pour un animateur !!!! Non seulement ces enfants jouent sans lui,
mais démontrent ainsi qu’ils n’ont pas besoin de lui, cet “animateur”…
Ces petits enculés osent refuser mon “don de soi” gratuits !!!!
Comment peuvent-ils refuser la gratuité de mon noble dévouement…
C’est là qu’on voit oh combien les adultes attendent quelque chose de ces enfants,
qu’il n’y a absolument aucune gratuité ici, aucun “don de soi”, que ce ne sont pas les enfants
qui ont besoin de ce tous ces salopards (les animateurs) mais bien ces adultes qui ont
besoin de ces enfants, on besoin de jouir de ces enfants à leur merci : c’est là, la définition même de ce
qu’est un centre de loisirs, une colo.
-Bin, on a qu’à dire que ces enfants sont violents….
– Ouais ! Cool ! On va pouvoir tout justifier… On va pouvoir penser la cour de récréation comme
un lieu sans règles et sans lois, où les adultes vont enfin apporter l’ordre et la civilisation…
Je crois que Shaaa faisait plutôt référence au post
où un anim’ parlait de “caser” les enfants dans un tableau,
sous forme de planètes, cherchaient comment y intégrer aussi leurs
sentiments…. et autres monstruosités comme leur intimer de se mettre à nue
devant les autres, de s’auto flageller…
Alors puisqu’on parle de John Holt et de ce que j’appelle une “croyance en des
outils magiques”, ces méthodes ou processus tout prêts
qui permettraient d’enfin vaincre ce que l’être humain à d’indéchiffrable :
lui parle de “superstitions modernes”.
Derrière cette quête de l’outil magique, de formules magiques
, cette volonté de croire que la “science” pourra dire l’humain, le circonscrire,
(l’animation sociocul repose entièrement sur ces logiques de superstitions qui voudraient tellement pouvoir faire rentrer les enfants dans des
cases, des tableaux, des projets…) i y a une peur : peur de ce que l’on ne contrôle pas (chez les enfants ici),
peur de ce qui nous échappe chez ces enfants que l’on croyait si facilement maîtrisables… Il y a des peurs,
des manques, des incapacités.
Et un réflexe trop facile : en accusant cet enfant, en le désignant comme le sujet d’étude et la cause
des troubles, on se permet ainsi de ne pas tourner cette réflexion sur le réel sujet d’étude : soi.
Ce qui devient alors une violence contre ces enfants, une violence juste trop facile.
Elle est fainéantise (intellectuelle), elle est lâcheté, l’une des principales caractéristique de l’animateur.
C’est tellement plus facile de ne pas voir cette violence permanente sur tous les accueils enfants, de se dire que
l’on n’exerce pas cette violence sur les enfants… comment ça !!! Moi qui ai choisi justement ce métier
“parce que j’aime les enfants” !!! Par “don de soi”…
Ceux qui prétendent choisir ces métiers de l’Autre en parlant de “don de soi”, sont les pires,
les plus dangereux, les plus potentiellement agresseurs, néfastes aux enfants (malades, handicapés…)
(voir le post sur ce sujet du “don de soi”…
Ces personnes nocifs qui pullulent dans ces métiers,
John Holt les appelle les “bonnes âmes”.
Dans “s’évader de l’enfance”, et plus particulièrement le chapitre 9 “A propos de l’aide et des bonnes âmes”, il dit :
”Le bon samaritain qui a aidé le vagabond mal en point
est l’une des figures héroïques de notre culture, pour de bonnes raisons.
(…) Mais lorsque le vagabond a été guéri et remis d’aplomb, le Bon Samaritain l’ laissé poursuivre son chemin.
Il ne lui a pas dit qu’il ne devait plus vagabonder parce que trop dangereux et parce qu’il n’était pas capable de s’occuper de
lui-même. Il ne s’est pas autoproclamé protecteur permanant du vagabond. Il n’a pas transformé la protection de tous les vagabond en métier,
en carrière ou en vocation. (…)
Il est important d’essayer de comprendre comment l’idée d’aider a été si largement corrompue et comment elle est devenue un type d’exploitation destructive ;
comment l’aide humaine s’est progressivement transformée en un service, une industrie et un monopole.
Je suis toujours troublé par ceux pour qui être la bonne âme et le protecteur d’autrui – généralement
sans que personne ne leur ait rien demandé – est l’œuvre de leur vie. Le problème avec
quelqu’un qui se définit lui-même comme une bonne âme c’est qu’à moins de prendre
beaucoup de précautions, il est presque certains qu’il collera à ceux qu’il aide, l’étiquette : personne ne
pouvant pas s’en sortir sans mon aide. (…)
Sa façon d’agir avec ceux qu’il aide, ce qu’il fait et ce qu’il dit
(ou refuse de dire) sur ce qu’il fait, tout cela finit parles convaincre
de façon presque certaines qu’ils dépendent effectivement de son aide (…)
La personne qui a pour principale ambition d’aider les autres a, elle,
besoin de ceux qui ont besoin de son aide. La bonne âme se nourrit et prospère
sur l’incapacité, elle crée l’incapacité dont elle a besoin.
Le problème avec ces professions d’assistance – l’enseignement, la psychiatrie,
la psychologie, le travail social – c’est qu’elle a tendance à atttirer des gens
qui se prennent pour dieu. Certains d’entre eux, peut être bien la majorité,
se veulent être un dieu gentil et désintéressé (…)
(…)
Personne n’est plus totalement impuissant, n’est plus complètement une victime,
que celui qui ne peut choisir ni ses protecteurs ni leur échapper. (…)
(Sans suivent des descriptions atroces et banales de violences faites à des enfants
dans différentes instituions…)
C’est bien ce que je décris, ce que je dis en long, en large et en travers de ce qu’il se
passe dans ces huis-clos de l’animation sociocul, tous les jours, partout, tout le temps.
Tous ces gens qui prétendent faire le bien pour ces enfants, mais qui en réalité servent
leurs fantasmes, leurs pulsions, ou juste leur envie de faire du mal à plus faible.
”On ne peut pas considérer, juste parce que quelqu’un dit “je fais cela pour t’aider”,
que ce qu’il fait est positif. (…) La bonne intention n’est pas en elle-même l’excuse ou
la justification d’une action. (…)
Il n’y a aucun moyen d’être certains que ceux qui sont chargés d’apporter une aide
institutionnelle seront aimables, compétents et désintéressés, ni que leur aide sera
réellement efficace et ne se transformera pas en exploitation, en domination ou en
dictature. (…)
La seule façon de protéger entièrement quelqu’un de ses propres erreurs et des aléas
de la vie est d’en faire un esclave. Il sera alors sans défense face à nos lubies et nos faiblesses.
(…)
Comme les enfants sont à la totale merci des adultes dans ces huis clos que sont les colos et autres
centres de loisirs.
Et ce “désintérêt”, il n’est nulle part, et certainement pas
du côté de ceux qui prétendent au “don de soi”…
Au contraire : tous ces gens attendent quelque chose des enfants.
Alors qu’un animateur ne devrait rien attendre des enfants, absolument rien…
Etre parmi ces travailleurs, celui qui permet enfin à l’enfant d’être lui-même,
d’avoir à minima du poids sur sa petite existence, pouvoir décider, choisir…
Ca n’existe pas dans l’animation sociocul : l’enfant n’y est qu’un objet,
l’enjeu de désirs des adultes, de dessains qui le dépassent et dans lesquels
il n’a que le droit d’être objet.
«ou Ludou sur un autre sujet ou quelqu’un cherchait une méthode d’expression des émotions»
Si je peux me permettre cette précision, c’était moi qui écrivais :
« Les adultes en général ne supportent pas d’être enfermés et de voir toujours les mêmes personnes. Et on voudrait que des enfants vivent bien ces conditions?
Est-ce qu’on ne met pas sur ces enfants une pression inutile?»
et ludou qui écrivait :
Utiliser une méthodologie ou un outil n’amène-t-il pas une forme de déresponsabilisation complète?
@Shaaa quand tu écris :
on rend responsable les personnes de leurs conflits et désaccords sans questionner les situations et l’institution qui les rassemble parfois dans des conditions inhumaines.
Analogie avec ce type de france télécom qui disait : “il y a eu beaucoup de suicides au travail, on en prend note, on a d’ailleurs lancé des formations pour que nos employés apprennent à gérer leur stress”
Et à côté de ça, ils continuent à demander des trucs insupportables à leurs employés…
Par contre je ne dirais pas que suivre une méthode est forcément mauvais. Pas envie de dire “pour toujours il faut oublier les méthodes”, c’est à peu près aussi bête de dire qu’il faut les appliquer à tout le monde.
Une idée qui est évidente (et sensible ici et là sur le forum) c’est que lorsque quelqu’un demande que tous les enfants appliquent une méthode, c’est ce quelqu’un qu’il faut regarder de travers en priorité, pas les enfants.
De manière plus générale, quand tout un groupe fait quelque chose d’impromptu, il faut d’abord regarder qui est à la tête du groupe. Avec toutes les variantes…
Avé végéteuse
Citation :
Je suis bien d’accord qu’il n’y a pas d’outil magique. Cependant cette méthode se basant sur la CNV ne se présentait pas vraiment comme tel, on nous a même bien spécifié qu’un conflit n’était pas forcément négatif (avec ce que cette allégation peut avoir d’hypocrite dans le cadre d’un Bafa où les “recadrements”, pour des broutilles, ont été fréquents).
Comme déjà dit par plusieurs intervenants il n’y a pas de recettes qui fonctionnent chaque fois pour gérer un conflit, (chaque cas est un cas particulier).
Manque de pot, la CNV se vend bien comme une méthode (et un copyright) et donc un protocole précis soit une recette pour résoudre le conflit de manière général, quel que soit les personnes ou le sujet du conflit. Le questionnement est bien là.
Pour Vegeteuse, il y a de quoi explorer… et c’est bien les représentations des humains qu’il s’agit d’explorer derrière leurs rhétoriques humanistes. Par ailleurs, qu’est-ce qui est occulté ? Comme tu l’évoques ou moilapa (ou Ludou sur un autre sujet ou quelqu’un cherchait une méthode d’expression des émotions), on rend responsable les personnes de leurs conflits et désaccords sans questionner les situations et l’institution qui les rassemble parfois dans des conditions inhumaines.
On pourrait se refaire l’histoire de l’asile et de la prison mais, heureusement, Foucault est passé par là. 😀
XXYYZZ a écrit :
la je ne suis pas d’accord;
qu’appelle tu :”mettre de la distance entre soi et le groupe” ? A quel niveau ?
Je pense que au contraire que la technologie peux rapprocher les personnes, pas toujours physiquement, mais au niveau des contacts visuels et audios.
Disons qu’un écran, ça fait quand même écran entre les personnes, ou tampon si tu préfères. Ce n’est plus un face à face brut. Je ne dis pas qu’on ne communique plus, mais la relation est différente, plus distancée (je ne dis pas non plus que c’est mal, je sais pas). Et si nous nous retrouvons autant dans ces technologies, c’est bien qu’elles répondent à cette envie de distanciation vis à vis de l’autre? De son corps (et donc de ce qui fait groupe à l’origine)? De sa présence qui devient moins pesante car moins palpable, moins réelle?
Pour revenir sur la CNV, dont j’avais très peu entendue parler, c’est plutôt l’intention et la conception de la personne derrière l’outil qui me questionnaient. C’est en ça que les anecdotes de Shaaa sont éclairantes et que c’est toujours intéressant de savoir d’où vient une méthode…
Sur ce type de pensée, (gérer le conflit par la non violence (tu m’étonnes !!!) on est il me semble dans la famille des :
Jeux coopératifs pour bâtir la paix
et
l’Université de paix, des cathos qui veulent créer “les futurs leaders du monde”
on y parle de “conscientisation” notamment…
et autres conditionnements…
Je vais me renseigner la dessus car je connais pas du tout…
De ce que j’ai compris, il y a des règles et un déroulement très précis à suivre : faire assoir les enfants, se mettre au milieu, utiliser “Je” et non “tu”, exprimer ses sentiments à l’aide d’images etc… Apparemment un cadre très rigide mais qui “semblerait” rassurer les enfants.
Bin, ça me fait penser quand même à de l’incantation, à de la croyance en quelque chose de magique, un
outil magique qui résoudrait les conflits entre humains, via des outils merveilleux…
Voilà ce que je suis en train de lire :
”De nos jours, les gens semblent définir de plus en plus souvent la vérité
comme étant le résultat d’une expérience scientifique,
dont les éléments sont pesés, mesurés et agencés dans des colonnes de chiffres
bien claires (…) Nous ne sommes pas supposés déduire de telle ou telle expérience
comment nous devons et pouvons vivre ensemble. C’est comme pour le futur, la plupart de
ceux qui discourent et écrivent sur l’avenir le font comme si il existait déjà et comme si nous étions
inexorablement menés vers lui, tels les passagers d’un train qui va vers un lieu qu’ils n’ont encore jamais vu
et qu’ils ne peuvent qu’imaginer. Or c’est faux…
Si cela n’avait pas été écrit en 1974, j’aurais écrit au bonhomme en le traitant de tous les noms pour
avoir fait du copier-coller du forum…
Sur ce type de pensée, (gérer le conflit par la non violence (tu m’étonnes !!!) on est il me semble dans la famille des :
Jeux coopératifs pour bâtir la paix
et
l’Université de paix, des cathos qui veulent créer “les futurs leaders du monde”
on y parle de “conscientisation” notamment…
et autres conditionnements… (Shaaa me démentira si je suis à l’Ouest) Où l’adulte pour arriver à de glorieux objectifs (la paix dans le monde et autres niaiseries)
cherchent des solutions (un peu comme la ruse pédagogique, je jeu pédagogique)
pour encore faire chier ceux qui n’ont rien demandé, évidemment dans un temps qui
devrait échapper aux adultes (le jeu) : les gosses, encore et encore.
Bouts de viandes bien pratiques pour répondre à tous les maux de la Terre (les mêmes notamment à qui
on va demander à résoudre la question de “l’écologie”)
lecture en cours : Marshall Rosenberg
pour dire si vraiment il n’y a rien à retirer de tout ça…
Avé végéteuse
Je suis bien d’accord qu’il n’y a pas d’outil magique. Cependant cette méthode se basant sur la CNV ne se présentait pas vraiment comme tel, on nous a même bien spécifié qu’un conflit n’était pas forcément négatif (avec ce que cette allégation peut avoir d’hypocrite dans le cadre d’un Bafa où les “recadrements”, pour des broutilles, ont été fréquents).
Comme déjà dit par plusieurs intervenants il n’y a pas de recettes qui fonctionnent chaque fois pour gérer un conflit, (chaque cas est un cas particulier).
Oui un conflit n’est pas toujours négatif, cela peux permettre de régler certaines divergences.
j’irai même plus loin. La colère n’est pas non plus toujours négative,
C’est un moyen de faire savoir à l’autre que quelque chose ne va pas dans le système relationnel que nous avons mis en place. La colère sera alors un moyen de tenter un changement.
Se mettre en colère, ce n’est pas menacer l’autre, c’est poser ses limites, donc une protection.
Bien sur il est essentiel que cette colère ne se transforme pas en agressivité et encore moins en violence, qui elle est destructive.
Je me questionnais juste sur ce que c’était cette méthode non violente, qu’est-ce qu’elle cherchait à faire? De quelle manière?
Je suppose que tu parles de la méthode que vous avez utilisé en stage. La tu es la mieux placé pour répondre. mais je trouve que c’est positif de s’interroger.
La aussi il y a plusieurs méthode non violente. Quelle que soit ces méthodes l’important est que cela fonctionne.
Après il y a plusieurs degrés dans le terme violence. j’ai l’impression qu’elle est mise à toutes les sauces.
Sur ce que tu dis du groupe, s’il y a bien une chose que notre époque démontre c’est un désir de mettre de la distance entre soi et le groupe via, par exemple, les écrans et la technologie. Sans s’extraire totalement du groupe, on créé une forme d’éloignement.
la je ne suis pas d’accord;
qu’appelle tu :”mettre de la distance entre soi et le groupe” ? A quel niveau ?
Je pense que au contraire que la technologie peux rapprocher les personnes, pas toujours physiquement, mais au niveau des contacts visuels et audios.
. Grâce aux satellites, au fibres optiques ,aux câbles sou marins, nous pouvons communiquer avec le monde entier. Ici cela crée une forme de rapprochement à plus de 8 000 km..
A titre personnel je communique régulièrement via skype, sur des forums, par messages etc, avec plusieurs personnes ou groupes ou médias. Cela lorsque j’en ai envie, et je peux choisir mes interlocuteurs. Ceci grâce à la technologie qui est une application de la science. 🙂 🙂 C’est pas super cela ?
C’est bien effectivement qu’il y a dans le groupe quelque chose qui, si on en a le choix, donne envie de fuir.
La plupart des gens ont des moments grégaires et des moments où ils préfèrent la solitude.
Rien n’est absolue dans ce bas monde.
Tant mieux.
Allez bye
Shaaa a écrit :
Bref. Il faudrait faire l’histoire de la CNV tout comme celles des “jeux coopératifs” vendus par l’Université de la Paix.
Bha moi je suis partante! Merci pour les anecdotes!
moilapa a écrit :
Comment se fait-il que des animaux sociaux comme ceux de notre
espèce à un moment refusent le groupe ? Ne voient pas les bénéfices dans le groupe, leur
présence, mais au contraire une série de violence en son encontre (à juste raison) ?
Est-ce normal ? Est-ce une réaction ? Un désir (passager ?) , un besoin, une révolte,
un appel au secours…
Ou que tout bonnement le conflit est un langage, un échange,
est quelque chose d’inhérent au groupe, qu’il est bénéfique…
Que le conflit est apprentissage, qu’il est questionnement et réponses,
qu’il est parfois à chercher : toujours cet exemple stupide des écoles
qui interdisent les jouets parce que les jouets créent des disputes !!!
Soit le degré zéro de l’éducation…Comment croire qu’il existerait une méthode, un outil magique
pour dire toute la complexité de l’humanité réunie en un seul être unique,
fusse t-il un “simple” enfant ?
Je suis bien d’accord qu’il n’y a pas d’outil magique. Cependant cette méthode se basant sur la CNV ne se présentait pas vraiment comme tel, on nous a même bien spécifié qu’un conflit n’était pas forcément négatif (avec ce que cette allégation peut avoir d’hypocrite dans le cadre d’un Bafa où les “recadrements”, pour des broutilles, ont été fréquents).
Je me questionnais juste sur ce que c’était cette méthode non violente, qu’est-ce qu’elle cherchait à faire? De quelle manière?
Sur ce que tu dis du groupe, s’il y a bien une chose que notre époque démontre c’est un désir de mettre de la distance entre soi et le groupe via, par exemple, les écrans et la technologie. Sans s’extraire totalement du groupe, on créé une forme d’éloignement.
C’est bien effectivement qu’il y a dans le groupe quelque chose qui, si on en a le choix, donne envie de fuir…
Sur la question de l’environnement sur le comportement
des enfants, de ce qu’une très grande part de “leur” “violence”
vient de ce qu’on (les adultes Autour, et du point de vue de l’adulte) leurs donnent à vivre…
Il est pourtant très facile de faire l’expérience de ce qui devrait être un “basique” du bagage de tout animateur,
, de “toucher du doigt” cette
violence pourtant si rémanente et restée “invisible” pour l’adulte dans ces accueils enfants,
de percevoir cette violence et son influence
sur les enfants (et les adultes), même pour un animateur sociocul :
il suffit d’avoir fait cette expérience de partir en “camp” par exemple l’été
avec les gamins que l’on a côtoyé à l’année sur l’école, se faire la
réflexion de ce que X ou Y ont été plus “cools” sur le séjour…
Pour comprendre cette violence, il faut savoir prendre
du recul, s’en extirper au moins pour un temps.
Par exemple en animant sur un lieu (vrai lieu) de vacances, comme un camping
ou des lieux dédiés réellement aux loisirs et non des speudos lieux de loisirs
comme les centres aérés, les colos (et je ne parle même pas de claé).
Alors certes cela tient aussi beaucoup à l’animateur, mais pour ma part par
exemple quand je fais deux mois sur un camping en tant qu’anim’ enfants et
familles, en partageant du temps avec ces personnes matin, am et soir,
je sais que possiblement je n’aurais pas à gronder un enfant de la saison…
Qu’en fait la question ne se pose même pas. Que des questions comme “l’autorité” ne me viendraient même pas à l’esprit, que
c’est hors propos (j’ai déjà expliqué le pourquoi)
Il est très facile aussi de faire l’expérience en ciblant différents environnements (en les multipliant
au fil des décennies) des
écoles, pour là aussi “comparer” ce que l’environnement crée de violence…
(depuis la rentrée de spetembre, je n’ai pas encore eu à gronder réellement
un enfant, et pas de conflit enfants que je n’ai eu à gérer moi, une grande part
venant de quelque chose qui certes ne résout en rien ces possibles désaccords entre
enfants : moi. Parce qu’on est avec David, c’est un temps “autre” : cette confiance construite
(et s’agissant d’enfants parfois immensément grande) fait que quand on décide
d’aller avec cet adulte, on choisit un “temps suspendu”, un temps où on
va jouer, ou construire un objet à jouet,.. ça ne résout rien,
ça offre juste une chose : ce temps autre, ce temps suspendu,
qui permet quand même de vivre quelque chose de différent dans ses rapports
aux autres.. alors certes limité par la présence de l’adulte, par un “hors le temps”…
mais ç’est déjà ça d’offert aux enfants dans un contexte scolaire tout autre du point
de vue de la prise en compte de chacun, et plus particulièrement du petit des enfants…
Mais il y a deux choses primordiales pour “créer” ces “temps suspendus” : rien ne doit obliger
l’enfant à y participer, à y rester. Et surtout : absolument rien ne doit être attendu de ces
enfants par l’adulte : cette confiance ne peut exister si l’adulte (qui n’est pas un parent, un
maître…) attend quoi que ce soit de l’enfant.
Ensuite vient le temps de se poser la question de soi comme environnement….
Par exemple se rendre compte que sur un même lieu, un même contexte, les mêmes
gamins, évidemment que certains adultes seront entourés de plus de violence
que d’autres…
Par exemple ceux qui en sont encore à devoir penser “autorité” ou autre, quand
il s’agit avant tout de penser “confiance”…
Si l’on veut avoir une réelle action sur cette “violence”, il faut commencer
par interroger ce qui dans notre pratique, notre organisation est de la violence.
Soit non plus partir de ce qui saurait la violence des enfants mais de ce sur quoi on peut agir,
de nos “logiques”, nos “réflexes”, nos modes de penser (l’enfance, la place de l’enfance
dans la société, le rapport adultes-enfants…)
Un outil magique qui remplacerait la parole ?
Non : il n’y a rien d’autre, que ce long long travail qui n’a aucune
certitude de donner des résultats dans un immédiat, que de compter
aussi sur l’intelligence de l’enfant, sa volonté de faire partir d’un groupe…
En sachant aussi que certains enfants ont déjà maintes fois entendus ces
messages “tout prêt” façon animation sociocul, qu’ils en jouent même… et que
parfois la parole est une étape déjà réalisée, que l’on se pose alors la question
de ce que l’enfant peut avoir à perdre…
Il n’existe pas d’outil magique, il n’existe pas de techniques, de je ne sais quoi
qui permettrait de régler ainsi les conflits entre
personnes, quelque soit le contexte : parce qu’il n’existe pas deux personnes
identiques.
A chaque personne, à chaque situation sa réponse adaptée : et pour ça,
c’est sur soi qu’il faut travailler : sa capacité à comprendre
l’autre, à décrypter, à trouver le “levier” qui va “parler” à tel enfant, à tel
moment.
Est-ce de prendre le temps de dire à l’enfant ce qu’il risque de perdre à ne plus pouvoir
bénéficier des bénéfices du groupe ? (faut-il encore qu’il est fait l’expérience
à un moment ou un autre de ces bénéfices !) ?
A t-on réellement pris le temps de lui expliquer en quoi une “loi”
a du sens ????
Dans combien de claé les adultes sont-ils suffisament armer pour
parler à des enfants de ce qui fait leur vie ?
Comment se fait-il que des animaux sociaux comme ceux de notre
espèce à un moment refusent le groupe ? Ne voient pas les bénéfices dans le groupe, leur
présence, mais au contraire une série de violence en son encontre (à juste raison) ?
Est-ce normal ? Est-ce une réaction ? Un désir (passager ?) , un besoin, une révolte,
un appel au secours…
Ou que tout bonnement le conflit est un langage, un échange,
est quelque chose d’inhérent au groupe, qu’il est bénéfique…
Que le conflit est apprentissage, qu’il est questionnement et réponses,
qu’il est parfois à chercher : toujours cet exemple stupide des écoles
qui interdisent les jouets parce que les jouets créent des disputes !!!
Soit le degré zéro de l’éducation…
Comment croire qu’il existerait une méthode, un outil magique
pour dire toute la complexité de l’humanité réunie en un seul être unique,
fusse t-il un “simple” enfant ? Dans un contexte unique (contexte fait et par les
deux protagonistes et par le “tiers”, ici l’adulte)
Plutôt que de chercher ces objets magiques, c’est vers soi qu’il faut se tourner, encore
et encore…
Et accepter l’humilité que s’agissant d’humanité on a pas la réponse, les
leviers qui permettent de répondre à certaines situations, que l’on fait
partie non pas de ceux qui peuvent résoudre mais que l’on fait partie de
la cause de cette violence ?
Qu’Est-ce qui fait dans votre vécu cette souffrance à ne savoir résoudre,
qu’Est-ce qui fait dans votre enfance, votre vécu cette volonté de vouloir
“résoudre les conflits” ?
Comment comprendre ce “double regard” : à la fois une “hypersensibilité” quand
cette violence “viendrait” des enfants, et cet aveuglement total quand c’est nous qui sommes
la violence pour ces enfants ????
Vegeteuse a écrit :
J’ai noté ça aussi et pour le coup je n’avais pas du tout envie de batailler. Je savais à quoi m’attendre pour cette semaine de Bafa, je savais que ce ne serait ni le lieu ni le moment de réfléchir et débattre sur ce qu’est un animateur, le jeu, les loisirs, l’éducatif, l’école, les enfants, la méthodologie de projet…
J’ai découvert de nouveaux jeux et rencontré des gens plutôt sympas, c’est déjà ça.
Y a PlanetAnim pour ça aussi ! Et en plus on réchéflit !
Pour balthazaar, tu nous refais le coup de “12 hommes en colère” ? Exemple typique des dynamiques de groupe ? 😀
Entre Milgram et les théories de l’engagement, il y a de quoi faire et le stage (dont le Bafa) reste une belle mécanique à interroger, il est vrai.
Après, on pourrait revenir aux premiers travaux de la psychologie sociale de Kurt Lewin, Ronald Lippit et puis avec Ralph White en suivant dès la fin des années 1930. Avec qui ils ont fait des expériences ? Des enfants (et des scouts) ! 😀
À quoi pouvait bien servir ces études sur la formation et la menée de groupes formés artificiellement en soi-disante “démocratrie” ? Hein ? 😀
D’ailleurs, on connaît bien cette petite histoire où trois types de “menée” entre le “laisser-faire”, “l’autoritaire” (autocratique) et le “démocratique” alors qu’un moniteur fait construire une cabane et comment ils l’utilisent ensuite. Alors, c’est lequel ? 😀
Autrement dit, pour faire faire quelque chose avec consentement, faites du “démocratique” sinon ils se barrent (et font autre chose qui les intéressent au demeurant). 😀
Étrangement, on peut suivre le parcours d’un certain Jacques Guérin-Desjardins en Amérique et qui reviendra avec ces techniques en France alors qu’il était un chef des Éclaireurs Unionistes ? Formateur à Cappy, centre de formation des cadres ? Avec A. Lefèvre et G. Bertier (pas n’importe qui le gus) qui seront très proches et présents dans le premier stage de formation des moniteurs avec G. de Failly en 1937 ? 😀
En suivant… il était aussi cadre à Peugeot et publia, entre autres, “Les rapports humains dans une entreprise : pour le perfectionnement social et psychologique des cadres industriels”. On pourrait faire un lien avec les travaux suivants de Lewin et notamment de Moreno (sur la constitution des groupes) ou de Mayo sur l’augmentation de la productivité. Je reformule : comment produire le consentement des ouvriers ? Faire un parallèle avec les enfants, ce ce serait trop grossier. 😀
Bref. Il faudrait faire l’histoire de la CNV tout comme celles des “jeux coopératifs” vendus par l’Université de la Paix.
Si ça se trouve pour évaluer ta place dans le groupe, ils avaient une grille à la con du genre “si vous avez plus de ♠ alors vous êtes psychorigide ; si vous avez plus de ♥ alors vous êtes très ouvert et bienveillant” etc.
On est d’accord qu’une telle “évaluation” n’a pas sa place sur un dossier BAFA, mais ça aurait pu être autre chose, par exemple une conclusion après un entretien sur ce que tu as pensé de ta place dans le groupe et sur comment eux l’ont ressenti.
Je savais à quoi m’attendre pour cette semaine de Bafa, je savais que ce ne serait ni le lieu ni le moment de réfléchir et débattre sur ce qu’est un animateur, le jeu, les loisirs, l’éducatif, l’école, les enfants, la méthodologie de projet…
La circonstance numéro un pour ne pas laisser les choses aller sans dire non, c’est au travail avec les enfants. Les responsables de services en particulier sont les mieux placés pour refuser aux élus de s’immiscer dans les décisions exécutives, et pour donner le contrepoint aux prises de décisions politiques.
Aux employés aussi de savoir donner les billes, les arguments, de savoir donner envie aux responsables de les défendre vis à vis de décisions “politiques” inopportunes.
Les formations sont un bon endroit pour s’essayer à ne pas se laisser entrainer par un groupe qui “a l’air d’aller tout seul dans le mur”. On est membre du groupe : on participe à aller dans le mur. Personne n’ose s’opposer… on ne va pas faire du godwin tout de suite mais… il faut savoir dire non.
Combien de fois on a tous été sauvés par celui ou celle qui ose une question?
balthazaar a écrit :
Végéteuse tu as décrit une ambiance fascisante (autoritariste?) c’est bizarre alors que tes formateurs t’aient mis l’étiquette de “garante du cadre et des règles”. Parce que ça veut dire que tu es (en partie au moins) responsable de l’ambiance autoritaire. Je ne dis pas que c’est vrai ou quoi, ça ne m’intéresse pas, mais il y a une tension.
Ah c’est tout à fait curieux, j’en concluais que ça prouvait surtout l’inanité de ce type d’évaluation.
Comment réduire une personne et ce qu’elle sera dans son travail à trois mots et en se basant uniquement sur une semaine de formation avec des mises en situation très particulières? Et en occultant complètement le contexte : quels cadres? Quels objectifs?
Comment ne pas être dans l’erreur?
Ils me font presque de la peine si ils font ce genre d’évaluation en pensant sérieusement réussir à définir quelqu’un…
Le rappel à l’ordre est assez rapide. Y compris chez des formateurs qui disent “c’est ouvert, n’hésitez pas à faire des remarques, à poser des questions”.
J’ai noté ça aussi et pour le coup je n’avais pas du tout envie de batailler. Je savais à quoi m’attendre pour cette semaine de Bafa, je savais que ce ne serait ni le lieu ni le moment de réfléchir et débattre sur ce qu’est un animateur, le jeu, les loisirs, l’éducatif, l’école, les enfants, la méthodologie de projet…
J’ai découvert de nouveaux jeux et rencontré des gens plutôt sympas, c’est déjà ça.
On devrait au contraire louer la sagesse de ces enfants, leur capacité
à endurer ce que des adultes seraient incapables de supporter en restant sains d’esprit…
Exactement. Je me demande régulièrement si il n’y aurait pas quelque chose d’inné dans le fait de parvenir à supporter autant d’humiliations.
Il y a forcément une part culturelle, car ce qui semble normal dans notre pays ne l’est pas forcément ailleurs.
Moi, j’appelle ça un élan de vie.
M’enfin bon on sait aussi que les blessures de l’enfance sont souvent différées et que si les enfants ont cette certitude “que la vie mérite d’être vécue” (on reste sur Winnicott), il vient un moment où il faut payer la note et faire avec tous les ratés… Pour moi, les adultes ne sont que ces mômes grandis qui doivent trouver de nouvelles raisons de croire que cette vie mérite d’être vécue.
@végéteuse
…”chefs d’équipe” ou autre..c’est juste trouver un pretexte pour les faire avancer ensemble et puis…passer à autre chose (un autre conflit, ailleurs..lol)
De la violence vécue à la violence agie à l’école
sous la direction de Sirota.
toujours cette recherche puérile de l’outil magique…
En l’occurrence c’est une marque déposée, logiquement ça va donc plus loin qu’une recherche puérile, il y a probablement un intéressement à diffuser la CNV ou à montrer qu’on la diffuse.
Quand des adultes se retrouvent dans des systèmes semblables à ceux vécus par les enfants (notamment dans l’école), ces adultes deviennent fous, redeviennent des bêtes…
Voilà, c’est ça, c’est un sujet à explorer… Végéteuse tu as décrit une ambiance fascisante (autoritariste?) c’est bizarre alors que tes formateurs t’aient mis l’étiquette de “garante du cadre et des règles”. Parce que ça veut dire que tu es (en partie au moins) responsable de l’ambiance autoritaire. Je ne dis pas que c’est vrai ou quoi, ça ne m’intéresse pas, mais il y a une tension.
Des travaux sur l’utilisation des pressions sociales montrent qu’on peut faire faire toutes sortes de choses aux gens en utilisant les pressions sociales. D’une façon générale les formations à l’animation sont extrêmement pauvres quant aux dynamiques des groupes. Moi qui n’aime pas beaucoup les groupes, j’aurais bien aimé apprendre des choses à ce sujet…
Depuis une dizaine d’années, pendant les formations il m’arrive de refuser de coopérer. Les situations sont probablement très semblables à ce qui se passe avec les enfants. Lorsqu’un formateur demande quelque chose que je trouve mauvais, je le lui fais remarquer, et même en ayant beaucoup d’humour… le rappel à l’ordre est assez rapide. Y compris chez des formateurs qui disent “c’est ouvert, n’hésitez pas à faire des remarques, à poser des questions”.
Personnellement ça ne me gêne pas d’être le trublion du groupe, tout dépend des enjeux, à vrai dire. Je crois que c’est une bonne habitude à prendre.
On devrait au contraire louer la sagesse de ces enfants, leur capacité
à endurer ce que des adultes seraient incapables de supporter en restant sains d’esprit…
Exactement. Je me demande régulièrement si il n’y aurait pas quelque chose d’inné dans le fait de parvenir à supporter autant d’humiliations.
Il y a forcément une part culturelle, car ce qui semble normal dans notre pays ne l’est pas forcément ailleurs.
toujours cette recherche puérile de l’outil magique…
Je passerais vite sur la question des bafa,
on a déjà dit en long et en travers tout ce qu’il y avait
à en dire… et inutile de perdre du temps sur des échanges idiots du type
“un bafa en externat apportera moins aux participants” et autres niaiseries..
La formule” fascisant” résume bien la réalité de ces rassemblements : là encore,
très facile de faire le parallèle avec la logique sectaire…
Sur ces outils magiques :
évidemment conneries, une fois de plus
(quand comprendra t-on que ce n’est pas l’objet magique qui va faire la
richesse du rapports entre personnes, mais la qualité de ces personnes,
leur personnalité, leur capacité à (à s’enrichir, à se remettre en question
tout le temps, à essayer de comprendre, décrypter…), que ce qui a marché pour l’un ne sera en rien
une aide à l’Autre, qu’il n’existe pas d’outil magique, que l’on
parle d’humanité et non de données vérifiables, quantifiables, redondantes, dont on ne peut dire avec
certitude comment les faire rentrer dans des tableaux, des cases… et qu’au
contraire cette logique des outils magiques a eu très largement le temps au fil des
années de montrer que non seulement elle n’apporte pas, mais qu’elle rend encore plus inhumain
ce qui l’est déjà énormément, que l’on remplace ce qui fait l’humanité
par cette toujours logique industrielle rassurante qui prétend dire, régler
et bien ranger…
ceux qui activement créent, participent à
ce système ultra violent qui s’en prend aux enfants, voudraient être ceux qui
“combattent” cette violence ‘les crétinissimes qui “utilisent le sport
pour lutter contre la violence” !!!!)… C’est plutôt drôle : le bourreau qui désigne
ses victimes comme coupables… et qui prétend pacifier ces petits enculés “violents”…
(une société sans école”, pour ceux qui ne l’ont pas encore lu, malgré de maintes redites)
Pas d’accord Végéteuse : bien entendu que ces adultes ont la possibilité d’agir
sur cette violence : en commençant par penser leurs logiques,
comportements, organisations qui créent cette violence !!! Leur participation active à
ce qui fait en premier lieu cette violence !!!
En tournant, une fois de plus, non pas leur pseudo réflexion vers ces toujours enculés d’enfants
mais vers eux : ce n’est qu’à se titre qu’ils commenceront à avoir une réelle action sur la violence dont
son victime ces enfants… (et là, retour sur ce que l’on écrit sur le
forum depuis plus de dix ans)
Relisons par exemple la monstruosité des propos de quelqu’un comme Montessori, de sa croyance aveugle
en ces outils magiques…
Les enfants sont des créatures qui ont un pouvoir d'”adaptabiliter” monstrueux : ils ont le
comportement le plus parfaitement adapté à un environnement donné : le comportement des enfants
est lui normal, répond parfaitement à ce que les adultes leurs donnent à vivre : et seuls des crétins
pourraient penser lutter contre cette violence en ciblant l’enfant !!!
Quand des adultes se retrouvent dans des systèmes semblables à ceux vécus par les enfants
(notamment dans l’école), ces adultes deviennent fous, redeviennent des bêtes…
On devrait au contraire louer la sagesse de ces enfants, leur capacité
à endurer ce que des adultes seraient incapables de supporter en restant sains d’esprit…
Là, plutôt que de se poser des questions sur cet environnement,
leur participation à ce “tout ” générateur de violences, des abrutis encore et encore et encore
désignent l’enfant comme la cause ! le mal à soigner…
(je renvoie à ce livre écrit par un collectif sur la violence, et ces prétendues luttes
contre cette violence… On y parle beaucoup du collège mais ça représente bien ce qu’est la réalité de
cette violence institutionnelle dont les enfants sont les victimes et les
adultes encadrants les premiers passeurs (je ne me rappelle plus du titre
exact : sortez-vous le doigt si ça vous intéresse)
Et au delà de la question de ce “tout” violent qui permet à l’individu bourreau de se dédouaner
de sa participation, la question évidemment du vécu de cet individu, son rapport à son enfance, son éducation, sa famille…
Sur l’outil en lui-même (et ce “cadre rigide qui semble rassurer les
enfants” : ce qui est déjà la justification de la violence qui va être mise en
place pour “combattre la violence de ces petits enculés”… et qui sert dans toute
occasion de justifier un petit peu tout ce que l’on veut infliger
à des mômes)
Des images magiques permettraient ce que la parole n’a pu… un outil de plus qui
remplacerait ce qui est au cœur des rapports humains…
(je ne vais pas répéter ce que je dis sur l’échange sur l’animatrice crétine qui envisage
d’utiliser un tableau avec des planètes pour recréer un univers idéale, en jouant avec les
“sentiments” des enfants, en leur ordonnant de s’auto flageller… outil dont on trouvera le
mode d’emploi dans le reportage sur “l’école en bateau”…
Ah ! Si on pouvait circonscrire ces petits enculés indomptables, imprévisibles,
dans des tableaux, des dessins…