Bonjour,
il n’y avait pas de thème “Urban Style” sur ma dernière colo. On était à la montagne, sans thème ni fil rouge. Colo 11 – 17 ans, 27 jeunes (16 garçons, 11 filles), 10 jours.
J’avais envie de tester le graff depuis longtemps. Je suis donc parti de mes envies, mes désirs, et non ceux des jeunes.
Comment j’ai procédé ?
1. J’ai acheté deux bombes aérosol « Inventiv décor couleur » à Mr Bricolage (13 € / unité, ça fait mal) et je les ai testées sur un grand carton sur ma terrasse. Ensuite, j’ai pleuré. J’ai rarement fait un truc aussi moche de ma vie (et pourtant, j’en fais des trucs moches, croyez-moi !).
2. J’ai appelé un pote, d’un pote, d’un pote qui graff qui s’est bien foutu de ma gu*eule. Il va dit « Va acheter des bombes dans un magasin spécialisé, c’est moins cher et ça n’a rien à voir. Utilise des pochoirs. »
3. J’ai suivi ses conseils. J’ai acheté 5 « Montana colors 94 » (4 € / unité) que j’ai testé sur un vieux drap (cf. photo 2014-04-10_Essai-graff-02). J’ai aussi acheté des masques et des caps (des embouts). Le panneau PAR LA est fait au pochoir, les flèches à l’aide de scotch crêpé (celui qu’on utilise pour protéger les fenêtres lorsqu’on peint des boiseries).
4. J’ai ramené le matos à la colo avec la facture que le dirlo a bien voulu me rembourser ensuite en cours de séjour (alors que je ne lui avait rien demandé au préalable, cool).
5. J’ai installé mon matos et j’ai commencé à graffer (sur bâches et sur cellophane). Je me suis arrangé pour circuler dans la colo avec mon masque, mes gants et une bombe à la main (pour aller chercher du matériel manquant), sans chercher à « motiver » particulièrement les jeunes. Je me suis contenté d’être vu et de pratiquer. Petit à petit, un gamin est venu, puis un deuxième, puis un troisième… Certains n’ont fait que regarder et d’autres ont à peine testé.
hebus a écrit :
idées:
-tendre entre 2 arbres du film étirable et dessus tu lache les jeunes en graff (avec des bombes de peinture de graff c’est pas si chère.)
L’article de Cloug est bien également : Le Cellograff, la peinture sur cellophane.
Quel bilan, quelles astuces puis-je donner ?
– Le film étirable cellophane : très pratique une fois posé (solide et ne bave pas particulièrement). Il faut être au moins deux pour le poser, et bien s’appliquer pour éviter les plis et les décrochages. C’est une étape un peu ch*ante, mais il faut prendre le temps de la faire correctement.
– D’une façon générale, quelque soit le support (cellophane ou bâche), l’acrylique ne résiste que quelques jours en extérieur.
– Les jeunes ont préféré spontanément les tags (les écritures qui permettent de s’afficher, de s’affirmer « Swag » « Vive la colo » « LOL » etc.) aux graffitis qui ont une dimension esthétique. La prochaine fois, je préparerai une banque d’images faciles (ex : faux panneaux de signalisation, icônes, pictos, reproductions de Keith Haring…) afin de donner des idées. Les injures et les grosses queues en érection sont également des thèmes appréciés des jeunes 🙂
– Il faut vraiment utiliser des gants. Les bombes aérosol restent toxiques et on se tache les mains très facilement.
– Le cellophane permet de jouer avec la profondeur (il y’a deux couches si on fait le tour d’arbres qui ont un tronc assez large) et avec la transparence, comme l’expliquent en 2011 crevette76 et Cloug sur le sujet Recherche d’activités manuelles Ados. C’est une voie probablement plus artistique.
– Il faut plusieurs caps (embouts) car ils se bouchent avant que la bombe soit finie. Ça ne coute presque rien (0,35 € / unité).
– Je ne retiens pas la technique du pochoir. J’ai fait plusieurs essais, c’est très long et on se rate facilement quand on débute (on confond vides et pleins, on coupe trop et le pochoir ne tient plus…). En plus, ça oblige à vraiment anticiper. Lorsqu’on graff, il faut juste faire des grands formats. Le pochoir se justifie selon moi pour du graff très rapide façon vandale, de la répétition de motifs ou pour des traits fins.
A suivre…
, le il y a 10 années.
@crevette76
