Interdictions en claé

  • Ce sujet contient 59 réponses, 9 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Import, le il y a 13 années et 9 mois.
20 sujets de 1 à 20 (sur un total de 60)
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  • #111871
    Shaaa
      @shaaa

      (en relisant ce post, je m’aperçois qu’il déborde des paradoxes que les animateurs peuvent rencontrer… très instructif)

      Quelques contributions supplémentaires après quelques mois et d’autres expériences.

      De plus en plus, je suis convaincu que l’animation reste sclérosée par une forme scolaire dominante et ce souci de l’activité éducative permanente. Pour avoir la chance de voir fonctionner les CLAE, j’en viendrais presque à regretter les garderies (sigh) !

      Quel est le sens du loisir en CLAE ? Où est passé ce temps libéré des contraintes (de fait obligatoires) du travail (on va dire que l’école en est un pour les enfants) où chaque personne personne décide de ce qu’il va faire ou pas ?
      Quel est le sens du travail de l’animateur quand il refuse à enfant d’aller jouer dans la cour car il n’y a pas de projet écrit et prévu pour ça ?

      Qu’implique un fonctionnement basé sur l’inscription et la proposition d’un panel d’activité où l’enfant à juste à choisir ce qu’il a envie de faire ? Et encore ce “choix” est et restera limité aux animateurs et souvent aux premiers arrivés, pardon, inscrits… En poussant le bouchon, certains le font très bien, est-ce que ça ressemblerait pas au fonctionnement d’un trident bien connu ? Veut-on former des consommateurs ?
      Est-ce que des “valeurs” et des intentions différentes suffisent à dire que l’un est éducatif et l’autre pas ?

      Mais au nom de qui et au nom de quoi un temps de loisir doit-il être éducatif-éducativé par des projets-programme d’activités avec son lot d’objectifs évalués et son échéancier sur 6 mois où tout est réglé ? Est-ce encore du loisir quand le temps que je passe est contraint par une autorité qui me dit où, quand, quoi faire, comment et qui vise à produire (un objet) ou des apprentissages ?

      Le jeu est-il et doit-il être éducatif ? Autrement dit, puis-je laisser des enfants jouer tout le temps et même rejouer aux mêmes jeux indéfiniment ? Ou mon métier voire mon devoir et de leur faire découvrir (apprendre) des nouvelles activités-choses… ? Des enfants peuvent-ils jouer sans animateur ? Est-il nécessaire au jeu enfantin ?

      Et puis d’abord, qu’est-ce qu’il se passe dans un temps informel entre enfants ? Anarchie ou moment réglé voire régulé ? Les enfants sont-ils des êtres violents que je dois cadrer et faire apprendre les règles sociales, sont-ils des êtres naturellement bons qui doivent se développer en répondant à certains besoins (bien connus, regarder vos tableaux BAFA…) que je dois éduquer, sont-ils autre chose ou comme le propose moilapa d’enfant-individu-personne-citoyen ?

      Existe-t-il d’autres fonctionnements reposant sur d’autres conceptions (de l’enfant, du jeu, du loisir, de l’éducation) qui permettent une autre reconnaissance et une priorité aux jeux “libres” ? Ce qui donnerait un autre rôle et une place différente à l’animateur.

      Animateur… est-il centré sur le faire (la sacro-sainte activité à préparer-aménager-conduire-…-j’ai oublié le sigle) comme un entraîneur (de foot) ou est-il centré sur l’être et comment les enfants sont entre eux comme un accompagnateur ? Des pratiques bien différentes qui passent d’une force de proposition à une force de mise à disposition.

      Au moins, pendant les garderies où les gardiennes d’enfants qui ne faisait que surveiller (de loin) la cour de récré, les enfants pouvaient jouer et même si cela impliquait des accrochages (y a untel qui fait qu’à m’embêter). Maintenant, à l’extrême, certains sont obligés de participer à des activités “éducatives” avec des gentils animateurs et on restreint la cour de récréation et ses possibles au strict minimum.

      Que c’est dur de lâcher un peu de son pouvoir chèrement acquis face à la société à des petits enfants ! Qu’il est dur de prendre des risques en laissant jouer un groupe ou en introduisant un peu de souplesse dans son fonctionnement ! Qu’il est dur de se dire que enfants peuvent s’ennuyer et s’embêter !

      Vous en conviendrez, tout ceci est une histoire de conceptions et de choix et je ne vous impose pas de suivre les miens. Par contre, je suis prêt à en discuter. 😀

      ——

      Pour dire deux mots sur les jeux d’antan qui seraient plus “louables” (ou jouables) que les jouets modernes ; je n’en suis pas si sûr. Je crois, à vérifier, que la culture enfantine a simplement évolué en comparaison de nos époques moins dispendieuses.

      #111946
      moilapa
        @moilapa

        Pour continuer sur cet enfant assis sur son banc au milieu de la cour (il est là parce qu’il a été violent avec un autre enfant ou…)
        et sur le discours “C’est pas moi qui te punie. C’est toi qui t’exclus du groupe de par ton comportement”

        Dossier “la sanction, un acte éducatif” du journal de l’animation septembre 2010 :

        ”Priver n’est pas nécessairement violenter, surtout si cela s’accompagne de paroles. Privation d’usage, interdiction d’activité, mise à l’écart temporaire… Pour le dire d’une phrase, il s’agit de priver le contrevenant des avantages de la communauté (…) Le resort de la sanction éducative est la frustration. La sanction compromet les droits et les joies liés au vivre-ensemble. Il convient donc d’en finir avec les pratiques humiliantes. On ne cultive pas la responsabilité en humiliant”.

        Frustration ici : l’enfant assis sur son banc qui regarde les autres joués. Qui eux arrivent à ce vivre-ensemble (par des compromis…) sans en passer par la violence. Ce n’est pas juste un temps de sanction, c’est un temps d’observation et de réflexion (choix de ce banc dans la cour plutôt que dans une salle à l’écart)
        On ne met pas l’enfant à l’écart de la vie (seul au coin, le regard vers le mur, vers personne) on l’exclut (temporairement) de cette échange avec les autres. Parce qu’il n’a pas respecté l’une des règles qui permet cette vie ensemble (car seules ces règles permettent l’existence de ce vivre-ensemble : en parallèle, l’enfant qui n’a pas respecté l’une de ces règles fait que pour lui temporairement ce vivre-ensemble n’est plus)

        Sur les pratiques humiliantes : l’enfant à qui l’on a demandé de s’assoir sur le banc au milieu de la cour, ne doit pas ressentir ce temps comme humiliant (frustant oui)
        Il est important de faire attention que les autres enfants par exemple ne focalisent pas sur le “punie” en venant par exemple le narguer. Il fait toujours partie du groupe (et y reviendra) il est l’un de nous, mais pour l’instant il n’a pas accés aux bénéfices que ce vivre ensemble entraîne. Il a accés à moins de droit, de par son comportement (en parallèle : voir “les ceitnrues de couleurs”)

        Je rajouterais au discours tenu à l’enfant, en plus du “ce n’est pas moi qui te punie” : Je suis, adulte, celui qui doit faire respecter la loi ici (et j’y suis aussi soumis, j’y obéis, Ce n’est pas moi qui fait cette loi, qui décide de punir : c’est la loi qui dit quelles sont les limites. Quand une règle n’est pas respectée, il y a sanction. Je ne fais qu’obéir à cette règle)
        (d’où la nécessité impérative d’un autre débat souvent présent sur le forum : l’exemplarité)

        (voir le dossier dans le journal de l’animation de ce mois qui ne se vend plus en kiosque dorénavant)

        Ce temps de réflexion pour l’enfant, est un temps où il peut visualiser ce qu’il a à perdre. Et ce qu’il a à gagné à se soumettre à cette loi pour tous.

        La sanction est donc un apprentissage de la loi, de ce qu’elle a de “sacrée”. De ce dont elle permet l’émergeance. En plus de la prise en compte de la victime possible, de son dédomagement possible. C’est aussi donc la prise en compte de l’autre, de cet autre qui permet ce vivre ensemble et tous ces côtés enrichissants, agréables.

        La sanction est un apprentissage et non une punition vengeresse, non le désir d’un adulte de se venger d’un enfant, de l’humilier, de lui montrer sa supériorité…
        to

        #124738
        moilapa
          @moilapa

          Oh combien à sa place !!!

          ”Pourtant c’est par ce genre de trajets et de dispositifs qu’on « désenclave la pédagogie
          de sa réduction à des méthodes d’apprentissage…”

          Au delà de la difficulté première d’arriver à un tel niveau de réflexion (j’avoue être à la limite, et avoir besoin de ruminer longuement ce texte, ces idées et leurs répercutions sur mon travail avant de réellement pouvoir les intégrer dans ma réflexion), c’est d’arriver à faire vivre ces réflexions sur le terrain :
          1) parce que l’on est dans un temps d’action.
          2) Parce qu’aussi loin que l’on soit capable d’aller dans sa réflexion, on butera toujours à une limite : celle du niveau de réflexion de ses collègues pédagogues, des parents (Tout ça pour des boutons ?), des autres intervenants… Et particulièrement sur une réflexion telle que celle-ci. Ce qui ne veut pas dire certes que l’on a raison ou que sur d’autres sujet ce ne soit pas nous qui soyons “à la traîne”…

          Mais quelle réussite pour l’instit’ de cette enfant qu’il a dans sa classe, qui a repris avaec intelligence l’autre maîtresse… Quelle bonheur de pouvoir penser qu’on est peut être pour quelque chose dans cette formidable réaction, que la sécurité qu’on a su donner à cet enfant, l’assurance, l’idée peut être qu’il a le pouvoir en tant qu’individu de faire respecter son droit, en faisant appel à sa logique… en face de qui que ce soit…

          J’y lis un constat que j’ai fait sur le terrain et que j’ai fait ici : celui de ces assemblées où chacun, enfants comme adultes, auraient “droit au chapitre”, s’agissant d’organisation de la colo, de toutes sortes de décisions… et qui n’est en fait que du vent ou qu’une recherche de normalisation. Où les enfants n’ont de choix que parmi des miettes pré-digérées, ont l’illusion d’avoir le choix alors qu’il n’en est rien. Ou la justice donnée n’est pas celle du groupe mais celle des adultes qui ne se privent pas de téléguider les enfants. Ou celle d’une institution trop présente aux dessus des adultes.

          Cette idée poussée au bout de cette réflexion,, je n’en ai qu’un écho : à travers le livre “Libres enfants de Summerhill”, comme on lirait les contes d’un paradis perdu… parce que cette exemple ici, est à mille années lumières de ce que l’on vit sur le terrain. Où ce terme “insolent” ,si il n’a plus la présence dans les bouches des adultes qu’il avait à l’époque par exemple où j’étais enfant, reste dans les mentalités. Même avec ces “enfants d’aujourd’hui”, qui sont plus présents dans la vie de la société, dans le la famille, qui ont “droit au chapitre”. Cette insolence a “bifurqué” sur cette situation où l’enfant a juste raison. Ce qui reste tout autant inacceptable pour l’égo de l’adulte, vis à vis de la remise en cause que ce “tu as raison, je me suis trompé” impossible à dire va immanquablement engendrer.

          J’avoue ne pas en être là de mes capacités in situ : vis à vis de ce genre de situation où l’enfant à raison, j’ai depuis quelques temps oublié cette idée que l’on ne pourrait pas remettre en cause un adulte-collègue vis à vis d’un enfant ou d’un groupe d’enfants. Je me potitionne ouvertement du côté de l’enfant, en sachant qu’elles peuvent être les conséquences. Sans “lâcher le morceau”. Non seulement en protégeant le bon droit de l’enfant sur le moment, mais en “bousculant” l’adulte qui voudrait “avoir quand même raison” Quel qu’il soit.

          On ne ne peut pas accepter cet état de fait si fréquent : on sait que l’enfant à raison, et pour des raisons qui s’expliquent, on fait “profil bas”. En sachant qu’une fois “entre adultes” on va “mettre certaines choses au clair.

          Je crois que c’est une erreur : il faut agir en présence des enfants : de la même façon qu’on ne peut pas tenir un discours sur le mensonge et participer à l’escroquerie père-noel, on ne peut pas cautionner cet abus de pouvoir et s’appuyer dans son travail sur des idées d’égalité, de recherche de prise de consicence chez l’enfant du monde qui l’entoure, de justice, de naissance d’un citoyen… Ce n’est pas logique. Il faut “aller au charbon”. On le doit non seulement aux enfants, pour rester cohérents, mais à soi-même.

          Si on a l’idée d’aider à l’émergeance de cette citoyenneté, de cette idée de démocratie, ce n’est pas au moment où elle émerge qu’il faut se défiler. C’est là quelque chose de trop fragile.

          C’est là ce pourquoi on travaille. Cela n’a absolument aucune logique de prendre le risque de laisser passer cette émergeance. rien ne nous dit que cette étincelle se reproduira si à sa première apparition on lui a tourné le dos.

          L’aspect politique dans cette discution est indéniablement au centre : sur cette place de l’enfant-individu-personne-citoyen dans la société.

          Cette métaphore de la “taupe” résonne à mes oreilles comme une autre idée dans un autre domaine, celui du “complexe du homard” s’agissant des ados…
          Cette “une prise de pouvoir sur le milieu” par des actions sur des “petits rien” , c’est quelque chose qui devrait parler chaque animateur notamment se retrouvant confronter au monde la cour d’école.

          #124744
          CLAETlse
            @claetlse

            Je ne suis pas sûr d’être dans le bon sujet, mais je ne résiste pas à l’envie de partager ce texte. Certes un peu long mais qui me paraît vraiment valoir la peine d’être lu et discuté.

            LA GUERRE DES BOUTONS

            Stéphane Lambert

            Au départ, une explosion, lors de la réunion hebdomadaire des enseignants de l’école…
            Celle d’une collègue, institutrice maternelle, qui avait fait face à un enfant de la classe
            dont j’étais titulaire, qui refusait de fermer son manteau pendant la récréation de ce
            début de printemps ensoleillé. « Mais toi non plus, tu n’as pas fermé ton manteau ! »,
            argumentait l’enfant face à l’enseignante, surprise, qui jugea la réponse “insolente”.
            « En plus, je n’ai pas froid ! », ajoutait-il. Et l’institutrice de tenir bon, parce que,
            expliquera-t-elle ensuite, si les petits voient les grands sans manteau, ils ne
            comprennent pas pourquoi eux doivent en porter un…
            Et le gamin de terminer par : « D’ailleurs, ce n’est pas écrit dans les règles qu’il faut
            porter un manteau ! »
            Les règles de la cour sont construites au Conseil d’école, qui rassemble chaque semaine
            deux représentants de chaque classe de l’école autour de demandes, propositions et
            ajustements de tout ce qui touche à l’espace commun, c’est-à-dire surtout la cour de
            récréation. On y décrit par exemple qui peut utiliser le terrain de football ou pratiquer
            le roller, et à quel moment. Les tournantes qui permettent de profiter tous du matériel
            commun y sont expliquées.
            Et en effet, nos règles ne prévoient rien en ce qui concerne le port du manteau. Par
            contre, il est prévu qu’en cas de situation d’urgence, les surveillant(e)s ont le devoir de
            décider, même si ce n’est pas prévu dans les règles, et d’en rendre compte au Conseil
            suivant. Les rares fois où de telles situations ont été vécues, une règle a été aménagée
            ou une nouvelle règle proposée, après réflexion de l’équipe éducative (enseignants et
            surveillantes) en Conseil des adultes.
            En réponse à la collègue, j’exprime d’une part qu’il m’arrive aussi d’avoir trop chaud avec
            le manteau fermé, alors que la collègue qui surveille la cour avec moi a froid…
            Comment peut-on savoir à la place de quelqu’un, adulte ou enfant, ce qu’il ressent ? Une
            part importante de mon travail éducatif consiste précisément à aider l’enfant à
            percevoir ses émotions, ses sensations, le cheminement de sa pensée devant un
            problème et à en faire part d’une façon qui permette de le comprendre. Qu’en est-il
            lorsque l’adulte refuse de tenir compte de l’enfant, qui exprime qu’il a trop chaud ?
            Quelle confiance manifeste-t-on face à son ressenti ?
            D’autre part, la réponse de l’enfant qui voit l’institutrice avec son manteau ouvert,
            appelle à la cohérence. Et au fait qu’il est essentiel que la loi soit la même pour tous,
            car elle permet précisément de ne pas être soumis au bon vouloir de chacun. La loi fait
            “tiers”, afin de ne pas rester coincés dans nos duels « Je veux… » – « Et moi, je veux… ».
            Les institutrices d’enfants plus jeunes soutiennent ma collègue de maternelle,
            expliquant qu’il est difficile d’obtenir que tous mettent et ferment leur manteau. Elles
            souhaitent qu’on tienne également compte du fait que les petits sont plus sensibles au
            froid.
            Comme rien n’est prévu et qu’on risque de s’engluer à coup d’arguments, d’émotions, de
            pressions dans ce débat, il nous faudra donc à nous aussi, adultes, de la loi pour
            avancer. Comment pouvons-nous objectiver les différences entre les plus grands, les
            plus petits ? Nous décidons de fixer une température “pivot”, à l’essai pendant deux
            semaines, qui sera différente pour les enfants jusqu’à 8 ans et les autres. Tant que cette température n’est pas atteinte, on doit porter le manteau. Lorsqu’elle est dépassée, on
            peut choisir de l’enlever ou pas.
            Nous achetons un grand thermomètre mural, qui sera lu très souvent les premiers jours,
            et puis, une fois la règle validée au Conseil après le délai fixé, de moins en moins… Les
            institutions ont joué leur rôle de médiateur, permettant à chacun de tenir une place,
            une fonction. L’imprévu peut alors être cadré dans une solution où personnes et besoins
            différents sont reconnus.

            Rebond : Tout ça pour des boutons ?

            Quand j’ai lu ce texte, je me suis dit « Eh bien voilà, ça c’est vraiment pratiquer de la pédagogie institutionnelle ». Non pas que j’aurais des bons points à attribuer, non.
            C’est plutôt que j’aime capter dans cette histoire ce qui pour moi fait fondement.
            On pourrait croire que je pointe le Conseil d’école avec ses représentants de chaque classe ou les règles de la cour de récré qui y sont construites.
            Ils sont importants bien sûr. Ils sont tout ce dispositif complexe d’institutions éducatives qui organisent la vie dans l’école ou dans la classe.
            MAIS… Il pourrait arriver (et c’est vite fait) que tout ce dispositif serve à bien installer, régler, maîtriser, normaliser tout le monde, en fonction de ce que veulent les responsables et à bien canaliser voire proprement faire taire, même en donnant la parole, ce que veulent les enfants et tous leurs imprévus Ici, c’est l’écoute fine de l’enseignant que je pointe. A l’écoute d’un enfant qui ose
            dire et dire « non », à l’écoute d’enseignants qui font dans le plus habituel ou le plus simple (malgré les dispositifs PI … il y a le qualificatif pour la réponse de l’enfant :
            « insolente », le soutien des collègues à la collègue mais contre l’enfant, le besoin de faire pareil pour tous) à l’écoute des besoins de l’un et des autres. Non pas en allant trifouiller dans les éléments psychologiques peut-être présents, genre « il ne faut pas
            que l’enseignant perde la face » ou « cet enfant est un têtu, un désobéissant » Non pas en allant du côté du facile, mais en allant du côté du questionnement et du côté du choix professionnel : « mon travail éducatif c’est… » C’est à nouveau le choix d’un
            « pour quoi je suis là ». C’est ce qui fonde aussi les recherches de réponse. Même pour des boutons, l’enseignant se rend compte que tous, enfants et enseignants ont besoin de la Loi.
            Cette loi dont Stéphane dit qu’elle doit être la même pour tous (adultes et enfants) afin de ne pas être soumis à des bons vouloir changeants. Et cette loi qui en même temps permet de faire différemment pour les plus petits et les plus grands… ce qui, en
            plus, pose bien chacun, les uns dans leur position de déjà grands, les autres dans l’envie de grandir…
            Je capte aussi tous les trajets : de l’enfant qui dit « non », à l’enseignante qui dit
            « non », de Stéphane à l’enfant, à l’enseignante, des autres enseignants à
            l’enseignante, du Conseil d’école vers la cour, de la cour au Conseil, de telle règle
            ancienne à telle règle nouvelle… des trajets qui prennent du temps mais qui assurent
            toutes sortes de transports nécessaires à la construction des « oui », des « non » et des
            personnes.
            « Mais quel déploiement… faire tout ça… ». J’entends des propos de ce genre quand des
            praticiens de PI racontent dispositifs et autres trajets et lieux et temps et institutions
            et parole et délégués etc…

            Pourtant c’est par ce genre de trajets et de dispositifs qu’on « désenclave la pédagogie
            de sa réduction à des méthodes d’apprentissage et (…) que certains problèmes sont
            résolus en ce sens qu’ils ne se posent plus et que de nombreux autres deviennent
            solubles, en ce sens qu’enfin ils se posent. »23 C’est aussi là que commence le politique,
            ce volet de la PI qui relie tous les autres (les techniques, le groupe, l’inconscient) : le
            rapport au pouvoir, la façon d’exercer le pouvoir, le pouvoir ensemble, la loi,
            l’organisation de la cité avec attention à la place de chacun, avec prise au sérieux de la
            parole de chacun, y compris celle des plus petits, avec recherche de solutions nouvelles
            et éducatives et non de solutions toutes faites pour avoir vite la paix.
            J’entends aussi parfois des phrases du genre « Tout ça pour des boutons… C’est quand
            même pas grave pour ce gosse de faire ce qu’on lui demande et puis c’est tout… »
            Il m’est arrivé souvent que des élèves ou des parents viennent avec des soucis plutôt
            domestiques, pas directement liés au cours de français ou de math., avec ce qui est
            considéré alors comme des détails. Plus encore dans le secondaire, on aurait tendance à
            ne rien entendre de ce qui au vu de tel théorème ou leçon de géographie n’a pas
            d’importance. Au fil des années, j’ai changé d’avis et d’attention.
            Oui on s’arrête aux boutons, aux échardes d’ une chaise, aux fenêtres cassées d’une
            classe… peut-être aussi parce que de là peut partir une prise de pouvoir sur le milieu…
            peut-être aussi parce que « nous sommes comme des taupes, à la vision basse, aux
            oreilles assourdies (…) Préserver cette lueur salvatrice de la précarité (…) le respect des
            choses précaires : des gestes, des façons d’être, la marque des pas, le grincement d’une
            porte, des feuilles qui volent, la pluie, le soleil, l’inutile dans toute sa
            transcendance.(…) C’est aussi à partir de ça qu’un monde peut se construire qui ne soit
            pas cimetière » 24
            Noëlle De Smet

            23 Sur la quatrième de couverture de RENE LAFFITTE et le Groupe VPI (Vers la Pédagogie Institutionnelle),
            Essais de pédagogie institutionnelle, « La nécessaire clairvoyance des taupes », L’école, un lieu de
            recours possible pour l’enfant et ses parents, Collection Psychothérapie Institutionnelle, Champ Social
            Editions, 2006

            24 JEAN OURY, aussi sur la quatrième de couverture de RENE LAFFITTE et le Groupe VPI (Vers la Pédagogie
            Institutionnelle), Essais de pédagogie institutionnelle, « La nécessaire clairvoyance des taupes »,
            L’école, un lieu de recours possible pour l’enfant et ses parents, Collection Psychothérapie
            Institutionnelle, Champ Social Editions, 2006

            #125213
            moilapa
              @moilapa

              Je me demande si ces deux sujets apparemment sans lien ne serait pas en fait lié…

              D’un côté des animateurs qui cherchent des solutions pour gérer des enfants difficiles…

              Et de l’autre un anim’ qui “angoisse” à l’idée que les jouets soient exclus de la cour d’école, et qui cherche comment les remplacer aux yeux des enfants, quoi leur donner pour remplir un vide (vide qu’il détermine lui en tant qu’adulte)

              Je les trouve lié par deux choses :

              http://www.cairn.info/revue-enfances-et-psy-2002-2-page-128.htm

              un texte sur les raisonnances psychanalitiques du livre pour enfants “Max et les Maximontres” , cet enfant cannibale et capable de crises de violences

              et une page web sur “l’enfant-roi”

              http://www.1001nuits.org/index.php?title=Le_culte_de_l’enfant_roi_dans_l’inconscient_collectif_fran%C3%A7ais

              ou consommation et enfant-roi (suprème consommateur) sont intimement liés.
              Plus de cinquante pour cent des décisions d’achat dans un couple sont motivées par l’enfant

              Ce besoin de l’adulte de “gaver” l’enfant d’une façon ou d’une autre.

              Et si les enfants n’avaient pas besoin de nous durant LEUR récréation ????

              Et si la présence des animateurs sur une cour de récré, un claé, était juste une abération ?

              #125364
              moilapa
                @moilapa

                Sur ce besoin de jouer de l’enfant plus fort que toutes sortes de contraintes (comme dans le cas ici de l’interdiction de jouets dans la cour) :

                (j’aurais bien rajouté cette idée au poste 52 mais le délais de “retouche” est largement dépassé)

                Il est une chose que j’observe souvent : Un “grand” au milieu d’enfants de son âge, au milieu par exemple d’une cours d’école primaire, de collège, qui ne s’intéresserait pas à un “petit” (ou pire à un petit de sexe opposé!) quand il se retrouve seul avec ce “petit”…. ce petit devient alors un partenaire de jeu tout à fait acceptable. Les deux enfants en cette occasion montre une capacité extraordinaire à l’écoute, parce que le besoin de jouer prime sur tout autre considération. Et qu’au contraire de ce que l’on pourrait croire, dans cet échange il n’y a pas forcément un déséquilibre à l’avantage du plus âgé.

                Une petite de l’école primaire où je bossais, toute frêle, adore le catch : non pas pour ce qu’est le catch, mais parce que le catch est le petit miracle qui a fait que son géant de frère du collège a vu pour la première fois en cette petite soeur d’habitude juste une ombre à ignorer (on sait tous ce qu’un grand frère idôlatré est capable de faire subir comme humiliation à une petite soeur), le partenaire indispensable pour jouer au catch sur le matelas de la chambre. Parce que tout seul cela ne lui était pas possible.
                Et vu la “masse” qu’est ce grand frère, il est obligé que ce “catcheur” est pris en compte la fragilité de cette petite soeur (Non seulement partenaire de jeu, et non plus le jouet que l’on peut manipuler ou blesser, mais elle même partie prenante des décisions du jeu)
                Quand elle me raconte ces “combats” et le plaisir qu’elle a à ce rapprochement avec son frère, celui d’être écoutée, de mener le jeu, je me dis juste “pourvu que cette mode ne passe pas trop vite”…

                #125378
                moilapa
                  @moilapa

                  Après écoute des vidéos d’Espinassous…

                  Ce n’est absolument pas ce qu’il dit !!!

                  Non seulement il ne dit pas ça, mais il te répond dans la vidéo “vacance”.
                  Et dans “seul”
                  Il parle de la nécessité de l’entre-enfants (même si il n’utilise pas ce terme que j’utilise souvent), il dit “Ils ont besoin de respirer sans nous”, ce que je dis concernant les claé sous cette forme “Foutez leur la paix !”

                  Je te renvoie à ce post :
                  https://archive.planetanim.fr/modules/newbb/viewtopic.php?topic_id=11102&forum=38&post_id=132377#forumpost132377

                  qu’il me semble pourtant que tu as lu…

                  #125382
                  moilapa
                    @moilapa

                    Le jouet peut brider la réalité s’il est trop élaboré, peut-être un peu comme le film bride l’imagination par rapport au film… mais l’absence de support de jeu, la pauvreté et la tristesse de l’environnement brident encore plus l’imagination !

                    Ce sont des choses différentes : le jouet et la cour d’école.

                    Ce n’est pas la cour d’école qui va brider l’imagination des enfants. On est pas dans une prison entre quatre murs. Faut pas exagérer non plus. Les enfants ont la liberté de courir, de faire des rondes, de se prendre dans les bras les uns les autres… c’est amplement suffisant pour qu’émerge le jeu.
                    J’ai passé deux heures dans la salle d’attende du toubib : y ‘avait deux marmots. Et ils ont fait de cette salle d’attente une air de jeu. Le jeu a émergé de toute occasion. Pareille dans un métro bondée où deux pitchounettes ont quand même réussis à faire pousser un peu les gens pour se tortiller autour de la barre où qu’on se tient… Les enfants n’ont pas besoin d’outils pour créer du jeu. Ils n’ont même pas besoin de l’autre pour ça. Le problème, si il y a, il est dans la tête des adultes.

                    Bien entendu qu’une forêt va proposer plus de jeux qu’une cour d’école… Et alors ? Et une fois que c’est dit ? Une fois que l’on a décidé qu’il n’y aurait pas de jouets ? Et que l’on est animateur dans cette situation…

                    L’asbense de support de jeu (qui en fait n’en est pas une) sous la forme d’un objet (un ballon, un jouet) va permettre au contraire de faire jouer cette imagination, va permettre de se tourner vers l’autre, lui véritable potentiel de jeu. Bien plus que ce que tu sembles réclamer pour ces enfants. Le support du jeu, c’est l’autre (ou soi dans le cas de rêverie, à mes yeux tout aussi important que le jeu avec l’autre)

                    Oui le jouet est un facilitateur de jeu… J’ai bien dû l’écrire dix fois dans ce post.

                    Mais il n’y a besoin que de partenaires pour jouer à 1,2, 3 soleil ! Il n’y a besoin de copains pour jouer à trappe-trappe… Tous ces jeux d’école ancestraux qui ne demandent rien d’autres que des enfants.
                    Est-ce que s’agissant l’abondance de “jouets modernes” a créé une cassure dans cette transmission de génération en génération ? Je ne sais pas… Est-ce que les enfants d’aujourd’hui ont moins la capacité à créer du jeu spontanément ? Je ne sais pas.
                    Mais en tant qu’animateur, je vais par exemple m’intéresser à cette culture enfantine ancestrale, la redécouvrir, et la “remettre dans le circuit” des cours d’école. Ce domaine est d’une richesse incroyable : parce que justement toutes ces créations sont issues de cette situation donnée : des enfants ensemble dans un même espace, et cette soif partager de vouloir jouer. Avec ou sans outils. Et ça sur des siècles.
                    Parmi ces jeux, je ne prendrais l’exemple que des jeux de mains, mais il en existe tant d’autres. Tu trouveras plusieurs ouvrages sur ce thème.
                    Le problème, c’est bien les adultes, et leur vision déformé de “ce que devrait être le jeu”.

                    Le problème ce n’est pas la cour. C’est l’idée dans la tête des gens : ici des adultes désemparés et peut être pas armés pour faire de l’animation, et des enfants eux aussi peut être bridés par un entourage exemple de pauvreté(la je parle de la société dans son ensemble). Mais je n’en suis pas sûr : chaque jour me prouve le contraire.

                    c’est une parade un peu facile et très peu constructive que d’éliminer tout ce qui pourrait causer les problèmes afférents à cette vie en collectivité.

                    Mais on est d’acord. Donc, ou on a la capacité d’agir sur cette donnée, ou on agit avec cette donnée.
                    Il y aurait sans doute une plus grande richesse en nombre de jeux si il y avait toutes sortes de jouets à disposition. Mais cela ne veut pas dire que ces jeux seraient plus riches, plus porteur de “valeurs sociales”… plus imaginatifs, plus créateurs. Pour tout ça, les enfants n’ont besoin de rien. Ou alors c’est que les enfants ne sont plus des enfants.

                    Un exemple que le problème est peut être à chercher du côté des adultes, tiré d’un livre sur une “anthropolie de l’enfance : en comparant plusieurs cours d’école en maternelle, certaines où il y aune grande intervention des maîtresses et d’autres où les enfants ont plus de liberté, c’est dans la cour où les adultes interviennent le moins que la richesse du jeu est la plus grande.

                    Sur le coup, je vais esayer de voir ces vidéos, parce que si Espinassous dit le contraire, il se trompe…

                    #125394
                    Import
                      @import

                      Si l’on voit le jouet que comme un outil pour le jeu, est-ce que l’absence de jouet n’est pas une chance pour le jeu qui n’est plus bridé par la réalité d’un objet ? Le rêve, l’imaginaire, n’en seront-ils pas plus riche ? Puisque l’on part de rien ? Et que l’on peut alors aller vers tout ?

                      Quand je parle des interdictions en claé, il y a aussi un contexte spécifique. Ici, celui d’une petite cour d’école rectangulaire entièrement bétonnée, avec pour tout agrément trois arbres et un préau.
                      Donc : pas même de trous pour jouer aux billes (qui sont d’ailleurs interdites), pas même de cailloux pour jouer à la marelle… Des brindilles, même pas, seulement quelques feuilles mortes.

                      Le jouet peut brider la réalité s’il est trop élaboré, peut-être un peu comme le film bride l’imagination par rapport au film… mais l’absence de support de jeu, la pauvreté et la tristesse de l’environnement brident encore plus l’imagination ! Un peu comme l’explique Louis Espinassous dans les extraits vidéos donnés sur le forum, la richesse de l’environnement est essentielle pour la construction, l’éducation de l’enfant… On prouve que des singes élevés de la même manière, sont en moyenne plus intelligents, plus vifs, s’ils ont vécu dans un environnement riche, c’est-à-dire non-bétonné, sécurisé, stérilisé. Avec des brindilles, des creux, des bosses, des obstacles, des aspérités, de la terre, des choses à escalader, des recoins où se cacher, des cailloux, du sable, des buissons…

                      En ce sens, je trouve que les interdictions dont je parle ici (billes, cartes de catch, petites voitures, jouets divers) ne me paraissent pas productives ni même intéressantes. Ces objets posent des problèmes : vols, bagarres, échanges, etc. Tu dis avec raison, dans un autre sujet, que l’interdiction en tant que suppression de ces problèmes n’est pas une solution. L’apprentissage de la vie en collectivité passe par la gestion de ces problèmes, et c’est une parade un peu facile et très peu constructive que d’éliminer tout ce qui pourrait causer les problèmes afférents à cette vie en collectivité.

                      Ces jouets apportaient, en outre, un peu de cette richesse qui manque dans la cour de récré… les nouvelles petites voitures du voisin, les échanges de carte de catch et des figurines John Cena et Rey Mysterio, la découverte des transformers du copain et de comment ils se métamorphosent, etc.

                      Alors naturellement c’est aussi mon rôle d’apporter un peu de richesse dans cette cour de récré, et je le fais : cailloux, cerceaux, balles de jonglage, craies, jeux divers, etc. Mais je ne peux prétendre apporter autant que tous les jouets de cet “entre-enfants” que tu décris si bien.

                      Les interdictions facilitent mon travail, puisque je suis le seul autorisé à apporter quelque chose de nouveau dans cette cour d’école, et puisque cela crée sans doute moins de problèmes. Mais je pense vraiment qu’elles n’apportent rien aux enfants, et même qu’elles leur retirent quelque chose dans cet environnement sur-stérilisé.

                      #125422
                      moilapa
                        @moilapa

                        A propos de l’autre sujets dans ces deux débats imbrigués :

                        S’agissant de cette violence dans la cour d’école et de notre rôle d’animateur

                        La principale difficulté du claé : C’est la routine.
                        Et parmi ce qui fait cette routine, notamment la capacité humaine à s’habituer.
                        En référence à un fonctionnement de notre cerveau : la faculté qui nous permet, par exemple, durant notre sommeil, de faire un tri parmi les bruits : quelqu’un qui habite près d’une voie ferrée, ne se réveillera plus au passage bruyant d’un train. Alors qu’un grincement inhabituel dans le jardin tout de suite déclenchera une “alarme intérieure”. Sans doute une capacité “reptilienne” et nécesaire à la survie de nos ancêtres , comme le vertige, la peur de l’eau, du feu…

                        Le risque, reporté sur un claé, de cette faculté, c’est de ne plus voir les “violences anodines”, le comportement du groupe face au souffle-douleurs, des “petites” violences quotidiennes sur lesquelles on n’intervient plus non pas par renoncement mais bien parce qu’on ne les voit plus.

                        Quand je lis des récits comme celui de Libertaire ci dessous, je me demande si, au delà de cette “violence flagrante”, il n’existe pas tout un lot de violences qui nous échappent, qui n’amènent pas de réponses des adultes, et qui font le lit de cette ambiance générale violente. Que sans ces braises peu remarquables, une violence “plus frontale” ne pourrait s’installer.
                        Je vois dans ces expériences racontées toute une histoire en avale, une histoire, une “marche en avant” dans cette violence qui en devient de plus en plus difficile à contrôler.

                        Une autre facette de ce fonctionnement du cerveau (dans un autre domaine que celui de la violence) : Je travailais il y a très longtemps encore sur une école de mon quartier (école à une centaine de mètres de chez moi)
                        Donc, forcément, je croise parfois dans la rue des enfants que j’y ai connus.
                        Juste parce qu’il s’agit d’un environnement différent, ces “grands” au milieu de la cour d’école, me paraissent petits et fragiles lorsque je les croise dans un autre contexte, dans ce “labyrinthe d’immeubles, seuls (j’entends par seuls : sans adulte). Même : j’ai été surpris de les voir dans l’air de jeu du quartier fait de toboggans et autres jeux d’enfants. Ils m’ont paru littéralement plus petits, de taille.

                        Ce qui veut dire que mon comportement vis à vis de ces enfants dans la cour se “synchronise” à l’image que j’ai des enfants dans tel milieu. Et surtout, par cette routine. Que peut être, la façon de parler, d’être avec ces enfants, ce que je suppose de leurs capacités selon leur âge, le comportement et la réflexion que j’attends d’eux, que tout cela est “parasité”. Et pour être plus précis : je vais demander sur le claé à un enfant de CM2 ce que je ne demanderai à ce même enfant que je côtoie sur le centre de loisirs, juste parce qu’il est dans son groupe l’un des plus jeunes.
                        Ou bien, pour ce même enfant croisé par exemple dans sa famille, je n’attendrais pas de lui les mêmes choses.

                        Cette “routine” dans ce cas là, déforme notre vision et nos comportements d’animateurs.

                        #125436
                        moilapa
                          @moilapa

                          Ce post est un peu délicat à suivre, en cela qu’il a deux discutions différentes : le jouet (ou son interdiction sur un claé) et la violence sur une cours d’école…

                          D’abord sur le jouet :

                          Sur cette contradiction relevée (je ne sais plus où sur ce que je dis sur ce post et d’autres posts)… et qui pour moi n’en est pas une. Sur le jouet et son absence dans cette cour d’école.
                          Peut être que la contradiction relevée, c’est la contradiction même de ce qu’est un jouet.
                          Cette chose multiple, contradictoire dans ses définitions et surtout contradictoire dans ce que chacun y met de soi dedans.

                          Sur l’objet en lui même et ses formes multiples : Quel rapport entre Lapinou, objet sacré et rassurant lui aussi du voyage pour cette première colo inquiétante où ni papa ni maman n’existe, et les cartes à collectionner que l’on s’échange dans la cour d’école et dont la “partie jeu” n’est que très secondaire dans cet attrait (statut social que donne un gros tas de carte, facilitateur du contact avec l’autre, facilitateur d’entrée dans un groupe (ou d’exclusion)) quel rapport entre un jouet sur console seul dans sa chambre qui peut renfermer sur lui même un enfant fragilisé, et les jouets qui n’ont d’existence que si ils sont partagés, entre la poupée qui permet de s’inventer un monde intérieur imaginaire et le marteau en caoutchouc qui permet d’apprendre la précision d’un geste en copiant celui du père, entre les “jouets pédagogiques” que l’on voudrait au contraire des “autres jouets improductifs en terme d’avenir professionnel”, fantasmes de parents qui voudraient “tout mettre du côté de leur enfant” pour sa future réussite sociale si importante aux yeux du monde, quit à s’introduire dans un bout d’intimité de leur enfant qui leur échappait encore, et le jouet que l’on retrouve le soir dans sa chambre, rassurant, parce que toujours à là vous attendre, malgrè une journée d’école difficile, malgré les parents, (ce jouet-là refuge vis à vis des attentes des parents)….quel rapport entre un jeu qui permet de fuir la réalité (pour par exemple un enfant en grande souffrance) et le jouet qui permet l’acceptation de la réalité, par exemple en rejouant avec sa poupée la scène où maman nous a grondé pour le pipi au lit de ce matin, quit à refaire à sa sauce cette réalité pour la rendre plus facile à accepter… Un petit peu comme la mère de Blanche-Neige est présentée comme une belle-mère, où que le père incestueux de Peau-d’âne est un beau père, que le loup qui attend la fillette dans le lit n’est pas un papa, parce que cela nous paraîtra moins cru…

                          Sur cette interdiction du jouet dans la cour de récré dela directrice et peut être une erreur d’interpétation dés le départ : l’absence de jouet n’est pas l’absence de jeu (d’ailleurs une défininition d’un adulte qui observe des enfants dans la cour “qui ne font rien” ne répond pas forcément à la réalité de ce qu’il se passe pour l’enfant) Et l’on peut alors retourner tous les avantages du jeu pour définir des avantages de son absence.
                          Si l’on voit le jouet que comme un outil pour le jeu, est-ce que l’absence de jouet n’est pas une chance pour le jeu qui n’est plus bridé par la réalité d’un objet ? Le rêve, l’imaginaire, n’en seront-ils pas plus riche ? Puisque l’on part de rien ? Et que l’on peut alors aller vers tout ?
                          Est-ce que le jouet en tant que facilitateur du contact avec l’autre, ne serait-il pas aussi un frein au contact direct entre individus ? Et que sans ce jouet, il faudra réellement aller vers l’autre, nu. Soi.

                          Le jeu est apprentissage (entre autre) à la socialisation, un réinvestissement de la réalité tout en étant un monde d’invention et d’imagination, un règlement de compte parfois avec cette réalité, éxutoire à une violence subie et à la fois plaisir incroyable et irremplaçable, à la fois futile (notamment du côté de la pensée “rendement” des parents) et indispensable (… le jeu est un organisateur fondamental du psychisme de l’enfant…” L’éveil à l’enfant, livre dont je ne sais plus l’auteur)

                          Le jeu est tout ça à la fois. C’est lui qui est primordial. Le jouet (tel qu’on le conçoit, puisqu’un pied peut être un jouet pour un tout petit, ou une brindille pour un enfant de maternelle ou de primaire, la gomme ou le crayon qui vont devenir des bonhommes ou des vaisseaux spatiaux en classe où pourtant on ne pourrait imaginer cette présence des jouets dans la classe) peut ne pas être. Pas le jeu.

                          Le jouet n’est qu’un support. Un merveilleux support. Mais un support.
                          Sans jouet à sa portée, parce que ç’est dans sa nature de jouer, l’enfant va se retourner vers une rêverie en soi (enrichissement de son psyché…) soit vers l’autre porteur de plein de possibles (s’agissant de jeux entre autres). Ce plaisir, il va, au lieu de l’expérimenter seul face à son jouet, il va l’expérimenter en allant vers l’autre. Cette absence serait alors une richesse notamment pour la sociabilité. Alors même que je crois que le “jouet moderne” devient un “jouet de solitude”.

                          Le jeu fabrique le jeu. (c’est pas de moi)

                          #126183
                          matw25
                            @matw25

                            Décidément je vais nommer ce dimanche je suis d accord avec moilapa 😀 . Tout d’abord il me semble important à moi aussi que les enfants sachent qui est le directeur ou la directrice du centre après l exposition à outrance de cela peut être pas mais que les rôles soient définis oui.

                            Après pour l’idée de la frustration du banc je rejoins là aussi moilapa. Même si je continue à dire qu’effectivement le dialogue doit être le premier remède pour essayer de résoudre le problème cette décision peut être très bonne. En effet comme le dit très bien moilapa le fait qu il observe ces camarades va faire naitre une frustration et le faire réfléchir en se disant si je n’aurai pas fait cela peut être que je serais en train de jouer là.

                            Après comme toute idée ca n est pas imparable j en ai fait l’expérience mercredi lors d’un entrainement. Un trio magique comme j appelle ca s est formé et les trois ont décidé de faire n’importe quoi . J avertis une fois, les reprend ensuite les prévient et après 10 minutes d entrainement la sanction tombe les 3 assis et là ca devient intéressant car un des trois se sépare des trois tandis que les deux autres continuent le bordel.

                            Résultat le premier qui s est séparé volontairement est invité à revenir après 15 minutes en me présentant des excuses sans que je les demande alors que les deux autres ont définitivement finis l’entrainement. Cela illustre donc parfaitement l’exemple de frustration pour le premier et les limites de celui ci dans le deuxième ou seul une vraie sanction peut les calmer.

                            #126189
                            moilapa
                              @moilapa

                              ”je discutais cet après-midi avec un voisin de 10 ans, qui me disait que son claé a un directeur (comment savait-il qu’il l’était, lui demandai-je ? Ben, tout le monde le sait, c’est affiché partout, qu’il m’a dit…)cloîtré dans son bureau, et qui n’anime jamais quoi que ce soit… Ce que je trouve totalement aberrant et d’un ridicule indicible!”

                              Je ne suis pas d’accord avec toi. Je trouve ton point de vu trop radical.
                              Que les enfants sachent ou non qui est le directeur du claé parmi l’équipe d’animation, ou qu’un directeur “reste” dans son bureau” … tout ça dépend de la personne, de sa façon de penser son rôle de direteur, et de ses capacités.

                              Ce type de directeur qui reste dans son bureau, ça ne me gêne absolument pas. il peut être très efficace dans son rôle tel qu’il le conçoit. Et surtout je n’attends pas de lui qu’il se mêle d’animation. Il n’est pas formé pour ça, et il n’a certainement pas les capacités pour ça. On n’a pas besoin de lui pour organiser, mettre sur pieds, gérer un gros événements ou une “petite” activité.

                              Pour en finir (je crois) avec cet enfant assis sur son banc, au milieu de la cour, toute la récréation, et ce système “bête et méchant” qui semble aller à l’encontre de tout ce que l’on pourrait croire en terme de pédagogie :

                              Les enfants “difficiles” ne sont forcément des enfants malmenés, au sens battus ou massacrés psychologiquement d’une manière ou d’une autre.
                              Ce peut être aussi des enfants (que je rencontre de plus en plus) à qui il manque une chose essentielle et que l’on devrait avoir régler à un moment de la petite enfance : l’apprentissage de la frustration (qui rejoint, en relisant le post ci-dessous, le thème de l’autonomie, de ce que veut dire cette autonomie qui n’est pas l’individualisme, mais la capacité à vivre en groupe).
                              Cet apprentissage est la clef (l’une des clefs ?) pour avoir accés à cette vie en groupe.

                              Cette récréation assis sur un banc (et qui n’est pas pour moi une punition, ce qui ne veut pas dire que l’enfant ne le ressente pas comme tel évidemment) c’est aussi un apprentissage de cette frustration (raison pour laquelle ce banc est au milieu de la cour et non dans un bureau, même en tête en tête avec par exemple le directeur dont on parle ci-dessus).

                              On obligera jamais personne à faire partie de la société. Que ce soit par la violence, la prison, le discours, l’amour… Tout cela peut avoir son importance. Mais si une personne ne neut pas de cette confrontation aux autres (parce que la violence est un refus de cette confrontation aux autres !) ce désir de “trouver sa place”, rien jamais n’y fera.
                              Et là je ne redirai pas ce que j’écris dans ce post sur la confiance en la personne que l’on a en face, sur la confiance en la capacité de l’enfant d’analyser, de voir ce qu’il a à perdre, etc…

                              #126564
                              Import
                                @import

                                Quand je parlais de directrice, je parlais évidemment de la “directrice du claé”, pas de la directrice de l’école (qui d’ailleurs a été suspendue – de manière assez contestable – pour des accusations de violence sur enfants, mais ceci est un autre débat…)

                                Par chance, j’ai une très bonne directrice, qui se contente à peu près de son rôle de responsable, et anime avec nous tout le temps du claé… les enfants ne savent même pas qu’elle est “directrice”. Ce qui ne semble pas être la règle; je discutais cet après-midi avec un voisin de 10 ans, qui me disait que son claé a un directeur (comment savait-il qu’il l’était, lui demandai-je ? Ben, tout le monde le sait, c’est affiché partout, qu’il m’a dit…) cloîtré dans son bureau, et qui n’anime jamais quoi que ce soit… Ce que je trouve totalement aberrant et d’un ridicule indicible!

                                Pour parler un peu de la tristesse des cours d’école, dans la nôtre il n’y a même pas de cailloux. J’ai ramené des poignées de cailloux pour pouvoir jouer – ne serait-ce qu’à la marelle ! -, ils en étaient tellement contents que les cailloux ont tous disparus dans leurs poches…

                                Malgré tout, je me plais dans mon claé, qui a l’avantage d’être près de chez moi (je n’ai pas de voiture…), avec des collègues motivés et actifs, une “directrice” entraînante et motivée, dans une commune où les animateurs ne font que de la surveillance.
                                D’ailleurs, le responsable d’animation nous reproche semble-t-il une certaine “suractivité” : il faut laisser l’enfant souffler, et on en fait trop, selon lui.
                                Sauf qu’on n’a jamais forcé le moindre enfant à participer à la moindre des activités qu’on propose… pas d’inscriptions, on peut même arrêter l’activité dès qu’on en a marre et même si on a pas terminé…

                                Donc ma “directrice” (de claé, j’entends^^) se fait régulièrement descendre en flammes parce qu’elle fait en sorte que chaque jour on propose des activités aux enfants, parce qu’elle incite les autres anims à faire de même, au lieu de se borner à coordonner la surveillance… et parce que parfois elle achète sur ses fonds propres le matériel qu’elle ne parvient pas à avoir par la voie réglementaire.

                                Sinon, les cartons de meubles, on trouve ça où ? Jusqu’ici j’écumais les grandes surfaces, les pharmacies, etc; mais en général ce sont de petits cartons… et sauf coup de bol (les voisins qui achètent une télé), j’ai du mal à trouver de gros gros cartons…

                                PS : Les avions en papier, oui, les hélicoptères c’est super aussi ! Avec les poissons qui tournent sur eux-mêmes, lancés de haut c’est vraiment sympa 🙂

                                #126696
                                moilapa
                                  @moilapa

                                  Une idée de cette autonomie :

                                  ”Etre autonome, ce ne serait (…) satisfaire ses besoins, sans se constituer dans la dépendance de quiconque”

                                  Parce que cela est impossbile, sauf à vivre seul sur une île déserte.

                                  ”L’autonomie d’un sujet ne peut donc pas être définie comme l’accession à une quelconque dépendance dans la relation à autrui, mais la capacité à gérer ses dépendances.”

                                  Ce qui pourrait sembler contredire ce que je dis de l’entre-enfants en claé (et dans l’animation en général) et de la non nécessité de la présence des animateurs sur les cours de l’école.

                                  Mais absolument pas. Parce qu’en se défaisant de cette subordination à l’adulte, l’enfant a la possibilité de vivre cette relation aux autres : ici les autres enfants.

                                  L’entre-enfant n’est pas seulement une occasion de vivre l’idée de démocratie, mais aussi celle de se confronter à cette idée d’autonomie. a la fois une richesse pour le groupe, mais aussi par l’individu.

                                  Les animateurs dans ce cas, en agissant comme détenteur du savoir s’agissant d’organisation du temps, de l’espace, détenteur du savoir s’agissant du jeu et du rapport entre individus, sont exactement le contraire de ce que dit Shaaa quelques messages plus bas :

                                  Je crois que la présence des animateurs dans les cours de récrés peut être un avantage indéniable sous certaines conditions, évidemment…

                                  #126697
                                  moilapa
                                    @moilapa

                                    S’agissant de cette tarte à la crème “autonomie” (que l’on trouve partout dans les beaux projets et nulle part sur le terrain)

                                    Le dossier du Journal de l’animation apporte une idée intéressante, en faisant le parallèle entre ce “concept” et “la mutation profonde de notre société” :
                                    En gros : les siècles passés, l’individu était entièrement dépendant de la communauté, ce qu’il faisait, ce qu’il pensait, était régie par cette idée d’apartenance à une société :
                                    ”Pendant très longtemps, les hommes ont vécu au sein de sociétés qui se pensaient fondées sur des normes extérieures à eux. Le destin de chacun était destiné, hors de toute volonté individuelle. Son parcours de vie lui échappait. Il fallait l’accepter, comme les volontés d’une conscience supérieure”…

                                    Aujourd’hui, l’individu se veut dépendant de toute subordination :
                                    ”Ce qui est promu, c’est un individu singulier, doté d’une grande capacité à l’autonomie, à l’autodétermination et au jugement personnel. Le modèle éducatif qui en découle ne peut que favoriser tout ce qui promeut la souveraineté du sujet. On attend plus de nos enfants qu’ils apprennent à se conformer à des valeurs, des normes et des fonctions décidées pour eux, mais qu’ils se comportent comme des acteurs capables de rélfexion, d’esprit critique et de prise de responsabilité.”

                                    Le risque alors est que l’idée du collectif disparaisse, que les êtres soient seulement centrés sur leur plaisir individuel, qu’ils ne supportent plus les contraintes inérentes à la vie collective, les règles… le vivre ensemble.

                                    ”La société contemporaine a fait émerger majoritairement une personnalité narcissico-hédoniste, marquée par la forte réduction tant des intériorisations morales internes que du contrôle des pulsions, mais aussi par l’expansion tant des fantasmes de toute puissance et d’auto-engendrement que de la recherche des sensations.”

                                    Cette idée d”autonomie” est au coeur de cette rélfexion.

                                    #126698
                                    moilapa
                                      @moilapa

                                      ”Je crois que la présence des animateurs dans les cours de récrés peut être un avantage indéniable sous certaines conditions, évidemment…”

                                      A propos de cette affirmation dont je ne suis pas vraiment convaincu…

                                      Le dossier du n°100 du Journal de l’animation (mensuel pour ceux qui ne connaissent pas qu’on peut notamment trouver dans les Relais – boutique de journaux dans les gares) avec comme dossier principal : “Autonomie : l’animateur doit-il disparaître ?”

                                      extrait : “La dernière stratégie possible consiste à limiter progressivement les modalités d’intervention, pour tendre vers l’objectif idéal que se donne tout éducateur : travailler à sa propre disparition. Aller dans le sens de s’abstenir d’être toujours présent et utile n’est peut être pas valorisant, mais c’est un moyen efficace pour apprendre à l’usager à négocier ses dépendances. Donner aux enfants et aux jeunes la capacité de faire eux-mêmes ce que les professionnels de l’animation sont censés faire pour eux, c’est peut être là l’une des meilleurs voies de l’autonomisation.”

                                      Je crois que cette idée de “travailler à sa disparition”, est une des notions les plus complexes de notre métier. Et l’une des idées qu’il est le plus difficile de réellement rencontrer “sur le terrain”.
                                      Pas seulement parce qu’une majorité d’animateurs aujourd’hui se battent déjà pour exister, essayer de faire de l’animation tant bien que mal, exister un minimum face à un public,une hiérarchie, mais parce que cette idée semble aller à l’oposer de l’image de l’animateur, personnage créateur d’événements, producteur qui prend une place prépondérante dans la vie du groupe…

                                      Il n’y a qu’à voir ici les débats que l’on a eu par exemple s’agissant des colos, et ce “temps libre” après le repas, l’impossibilité pour certains intervenants de concevoir des temps dans la journée où les enfants sont entre eux, en dehors du regard adulte.

                                      Et s’agissant plus particulièrement des claé, cette réflexion autour de “l’entre-enfants” dont on a parlé sur cet autre post :

                                      https://archive.planetanim.fr/modules/newbb/viewtopic.php?topic_id=11102&forum=38&post_id=132377#forumpost132377

                                      Et de cette difficulté de “disparaître” : et la peur de perdre quelque chose, quand par exemple on lance cette idée de faire des animations où seraient présents des parents, des grands frères, la famille entière… là sur le cas d’animation enfants en camping :

                                      https://archive.planetanim.fr/modules/newbb/viewtopic.php?start=20&topic_id=11081&viewmode=flat&order=DESC

                                      #126871
                                      moilapa
                                        @moilapa

                                        C’est la pleine période des bourses aux jouets. Sur ma région, il y en a jusqu’à plusieurs par week-ends.

                                        C’est l’occasion d’acquérir à très peu de frais des jeux et jouets.

                                        Ces jouets, c’est une bonne manière de répondre à la question de l’entre-enfants. Et à celle des animateurs claé.

                                        #126901
                                        moilapa
                                          @moilapa

                                          ”Les animateurs ont aussi une culture enfantine qu’ils peuvent partager.”

                                          Je crains que malheureusement bien peu ont le souvenir de ce qu’était cette culture du temps où eux étaient enfants.
                                          Et si c’était le cas, combien pourraient alors imaginer que cette culture puisse être réinventée dans le cadre de leur travail… Ce qui pourrait sembler être d’une simplissime logique, n’est en rien présent dans ce que je vois sur le terrain.
                                          Et pourtant, combien cela pourrait être intéressant, que l’on parle parfois à ces enfants à travers l’enfant que l’on a été…
                                          Combien d’entre eux (animateurs) ont même conscience qu’il existe une culture enfantine ? Combien n’ont pas la certitude qu’un enfant n’est pas un adulte en miniature ? Un être en devenir avant d’être un être présent ?

                                          ”Je crois que la présence des animateurs dans les cours de récrés peut être un avantage indéniable”
                                          Mouais… on peut aussi passer d’un claé à un autre et voir l’exact contraire sur certains lieux.

                                          Concernant cet enfant sur un banc, une dernière chose : c’est peut être avant tout lui donner l’occasion de voir ce qu’il a à perdre.

                                          #126948
                                          Shaaa
                                            @shaaa

                                            Je crois que la présence des animateurs dans les cours de récrés peut être un avantage indéniable sous certaines conditions, évidemment…

                                            Il est plus qu’important de garder ce temps entre pairs pour jouer et grandir. Du coup, comment l’animateur peut permettre ces espaces de jeu et accompagner (et non pas supplanter) l’activité des enfants qui se déroule déjà sans lui et apporter des pistes possibles de continuité.

                                            “Tiens, vous jouez à tel jeu et à tel jeu, j’en connais un autre qui s’appelle… vous voulez essayer ?”

                                            Les animateurs ont aussi une culture enfantine qu’ils peuvent partager.

                                            Il est intéressant aussi que l’enfant rencontre d’autres “acteurs éducatifs” différents des enseignants. Après… comment ces acteurs peuvent travailler en complémentarité, c’est un sacré bordel. 😀

                                          20 sujets de 1 à 20 (sur un total de 60)
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