Interdictions en claé

  • Ce sujet contient 59 réponses, 9 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Import, le il y a 13 années et 9 mois.
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  • #126987
    oriolise
      @oriolise

      GGGuiz : Tu parles sans arrêt d’interdiction, de savoir si tu peux utiliser ou pas tel matériel…

      Les enfants eux se donnent un peu moins de mal pour se compliquer la vie.

      Si tu mets à leur disposition des feuilles A4, ils se contruiront leur avions en papier. Avec si nécessaire un anim’ qui montre des modèles, même si je trouve dans ce domaine là l’entre-enfants bien plus intéressant. A ma lointaine époque (heureusement) il n’y avait pas d’anim’ dans la cour d’école. Et la grande majorité des enfants étaient bien plus experts en “aviation papetière” que n’importe quel animateur aujourd’hui.

      S’agissant de ces avions, si on vient te dire “vas y avoir plein de papier dans la cour”, suffit de demander aux enfant de marquer leur prénom sur leur jouet.

      Et si malgré ça on te met encore des bâtons dans les roues, peut être à un moment devrais-tu te demander quel est l’intérêt de bosser dans un lieu où tu ne pas faire grande chose ? (Surtout que tu es dans la banlieu de Toulouse et que les claé c’est pas ce qui manque)

      Surtout dans un claé géré dans une comune où l’on te dit qu’on ne peut acheter de matériel, même le plus basique.
      Une autre chose qui me surprend, c’est l’omniprésence de la directrice d’école dans vos actions : le temps claé n’est pas un temps Education National mais un temps Jeunesse et Sports. Il y a un temps de “passation” où les instit’ passent aux anim’ la responsabilité du temps cantine. A partir de là, c’est vous qui gérez. Même si l’on parle de deux équipes pédagogiques qui partagent un même lieu, il n’y a pas partage de temps. Aors oui il est important de travailler en harmonie (ce qui se fait par exemple sur tous les claés où je suis passé) mais il est aussi important que chacun gère ce qu’il a géré. J’ai du mal à comprendre un fonctionnement où c’est la directrice de l’école qui gère le fonctionnement de la cour durant le “midi-deux heures”. Il semble visiblement que les rôles aient mal été définis au départ.

      Sinon, outre le fait que le jouet n’est pas nécessaire à l’enfant pour qu’il s’amuse, l’enfant trouvera toujours à se créer jeux et jouets. Notamment avec des brindilles, du sable, des cailloux, du carton (as-tu penser à mettre simplement de gros carton façon cartons de meubles au milieu de la cour pour que les enfants se fassent leurs cabanes… Le problème étant alors souvent le regard de l’adulte (et encore plus de l’adulte animateur) qui a l’impression que “l’enfant s’ennuie” ou que “l’enfant ne fait rien”.

      Peut être la part du du surencadrement des enfants d’aujourd’hui a réduit leur capacité à créer, à jouer… je n’en suis qu’à moitié sûr. Amoitié parce que je suis sûr que la présence des animateurs sur les cours d’école n’est pas une bonne chose, mais qu’en même temps je fais confiance dans les capacités des enfants pour se créer des îlots loin des adultes.

      #126988
      oriolise
        @oriolise

        Juste pour faciliter la compréhension : le compte “Moilapa” ayant été fermé par les reponsables du site, j’écris avec ce nouveau pseudo.

        Donc : un système bête et méchant où l’enfant violent se retrouve systèmatiquement assis sur un banc toute la récréation. En réponse au problème de libertaire

        Je fais le pari que l’enfant a envie de faire partie de ce bateau, du groupe constitué où l’on accepte de vivre ensemble.
        Il faut lui donner l’occasion de comprendre comment avance ce bateau pour qu’il puisse y trouver sa place, y trouver son rôle, ce qu’il peut apporter à son fonctionnement. Faire l’expérience que cette défense derrière la violence n’a pas forcément sa raison d’être dans un groupe.
        Dans le cas d’enfants qui “se font remarquer” des adultes parce qu’ils réclament leur attention, ils pensent que cette violence est donc le moyen de communiquer. En cela conforté par l’adulte qui “entre dans leur jeu” en les grondant, en leur faisant la morale (inutile car déjà connue) puisqu’il a gain de cause.

        Si cela ne fontionne pas (puisqu’au contraire il se retrouve seul sur son banc) je fais confiance à l’enfant pour chercher une autre voie. D’autant plus si il voit en action cette “autre voie” en action, puisque d’autres arrivent à partager un temps et un lieu en parfaite intelligence. Et sans violence.

        Ce temps assis sur le banc, outre le fait que c’est dire “tu te mets toi même en dehors du groupe”, c’est un temps offert à l’observation (puisqu’il n’y a rien d’autre à faire) et à la réflexion. En tant qu’adulte garant de la sécurité de tous les enfants, je vais faire en sorte qu’il reste loin des autres tant qu’il aura ce comportement. Je suis garant de la sécurité, d’un “état apaisé” entre personnes qui fait que cette violence (réaction à des peurs ou des incompréhensions) devient moins nécessaire.

        Pour “l’enfant assis”, regarder en action ces rapports entre individus (en fait entre personnes dans cette situation-là, ce qui n’est pas la même chose), qui ne sont peut être pas ceux que l’enfant vit dans sa famille, qui peut être donneront à réfléchir sur ce que l’enfant vit ailleurs et qui finallement n’est peut être pas “ce qui est “la norme” des rapports entre individus.

        Ce “temps de pause, c’est faire le pari que cet enfant est un être de raison, capable de réfléchir et d’analyser. Chose que l’on offre de moins en moins à ces enfants surencadrés par les adultes, qui n’ont rien à gérer, qui se contentent de suivre et d’obéir, à qui on offre pas assez de temps d’analyser ce qu’ils vivent et les discours entendus. Pas assez de temps pour vivre ensemble et réellement expérimenter la démocratie.
        Bien sûr que la parole à une importance primordiale dans la recherche de solution à la violence, mais faut-il encore donner le temps à l’enfant “d’ingurgiter” les paroles, de faire l’expérience de ces discours.
        Avant qu’il ne puisse faire siennes ces idées, il va lui falloir expérimenter un autre choix. D’où un intérêt tout particulier de l’adulte quand l’enfnt va “retrouver” le groupe. Parce que le groupe aussi se défend de celui qui est violent. Ou par des mots, des attitudes (je ne m’assoie pas à côté de X.) ou de la violence en réponse à la violence…

        Lui donner un minimum de chance à cet enfant pour avoir sa place entre pairs. Sinon, dans cet engrenage “enfant violent-réprimende de l’adulte…” tout va tourner autour du rapport adulte-enfant. Et il n’y aura jamais de vrai rapport enfants-enfants autre que dans ce qui est le plus rassurant pour l’enfant violent et qu’il connait si bien. Ces enfants ont été “déformé” par ce qu’il connaisse (bien souvent dans leur famille), d’où cette idée de déjà leur donner une chance de réellement entrer dans le groupe, d’accéder à cette capacité de décoder les rapports entre individus.
        Les enfants sont de formidables observateurs, capables d’analyser, de décoder. Jusqu’à avoir l’intuition de ce qui dans tout groupe remplace la violence pour permettre l’existence du groupe. Il y a là je crois quelque chose d’autre au delà de l’acquis, de l’apprentissage culturel et social : quelque chose d’animal.

        Il va se retrouver à un moment ou un autre face à un choix (et là aussi je fais confiance en l’enfant) : ou je renonce à cette violence immédiate (ou tout au moins je suis capable de la contrôler, ce qui est différent), ou je me retrouve à nouveau sur ce banc. Aussi longtemps qu’il le faudra.

        Certes, je ne parle que d’une observation sur une seule cour d’école, avaec des enfants donnés, sur un quartier réputé “difficile”, sur une école réputée “difficile”.
        . Mais juste dans la limite de ce lieu, je peux au moins observer qu’AUCUN n’enfant n’a fait le choix (pourtant plus facile et rassurant) de rester dans cette attitude de violence vis à vis des autres enfants. Car refuser à ce rôle de “dure” ce n’est pas facile, c’est même insécurisant.

        Viendra après le temps d’essayer d’apaiser ce qui tourmente l’enfant, si tant est qu’on en est la capacité en tant que simple animateur.

        Cet enfant violent, est-il violent parce qu’il n’a pas trouvé sa place dans le groupe ? Ou n’a t-il pas sa place dans le groupe parce qu’il est violent ?
        Ne faut-il pas à un moment sortir d’un engrenage bêtise-punititon-prise en hôtage de l’attention de l’adulte ?

        Le contraire d’une éducation autoritaire n’est pas une éducation sans loi. On peut chercher d’autres voies, notamment celle qui consiste à faire confiance en l’intelligence de l’enfant, ou au moins au désir de chaque individu de trouver sa place dans un groupe.

        Qu’est-ce qui fait que “les autres enfants” sont capables de taire leur besoin d’immédiateté pour accepter des règles de vivre ensemble ? Et qu’est ce qui fait que cet “enfant violent” n’y arrive pas ?

        Je retiendrais donc de ces deux mois que ce système de “mise à l’écart” de la vie de la cour de récréation, ne doit pas être présenté comme une punition (et dans l’idéal pas ressenti par l’enfant comme tel) mais comme quelque chose d’inéluctable : c’est l’enfant qui se met hors du groupe par son comportement. Ce qui est un signal aussi pour les autres enfants.

        Que finallement AUCUN enfant n’a envie de se retrouver assis sur un banc tout une récréation. Et que les enfants sont tout à fait capables de canalyser leur violence, capables de faire un effort sur eux. Si on leur donne un minimum des codes qui leur manque. Et ça, c’est le groupe d’enfant qui va le donner à chacun, c’est le groupe d’enfants qui va créer ces codes. Sans les adultes. Le travail de l’adulte se limitant à créer la situation qui permette cette émergence.

        Aucun enfant : Ce qui est finallement logique quand cette violence est un besoin d’accaparer l’attention de l’adulte et que le résultat est tout autre puisque l’enfant est seul et que l’adulte est en train de jouer avec les autres enfants à un jeu bigrement attirant (puisque réfléchi vis à vis de ce pourraient attrendre ces enfants de ce temps “récréation : je vais pas reprendre ce que je dis sur le post “claé”)
        Ce qui est le cas de la grande majorité de ces violences : une tentative de dire un mal être.

        Mais que l’animateur a à ce moment un rôle important au moment de comprendre ce que l’enfant peut avoir comme intérêt “détournant”. Etre capable de proposer des animations ou une organisation de la cour qui réponde au besoin “d’occupation de l’esprit”. Tout ce qui va créer un vécu commun entre enfants et qui permet cette confiance, ce sentiment qu’au sein du groupe on est en sécurité, serein, et sans besoin de recrours à la violence.

        Ce ui ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de dispute entre enfants. Ca serait absurde de dire ça. Mais si il y a ce minimum de confiance dans le groupe d’enfants, ils seront eux-même gérer ces “je te tiens plus copain” sans l’intervention des adultes.

        La limite à tout cela, outre une cours d’école où la sitatuation serait aller tellement loin que l’agressivité serait la réponse d’une majorité d’enfants, “la façon de communiquer normale”, c’est l’enfant qui n’a pas la capacité d’analyse. Soit qu’il soit intellectuellement démuni, soit qu’il est était si massacré que seuls des soignants pourraient éventuellement lui venir en aide.
        Et là, en tant qu’animateur, notre rôle est de signaler le danger de que cet enfant fait porter aux autres. Et l’exclure du groupe en attendant sa prise en charge par des personnes compétentes.

        #127601
        Shaaa
          @shaaa

          Cherche plutôt “kubb”. C’est aussi un jeu de quilles-lancer dans la fibre du molkky.

          Sinon, une boîte de craies et vas-y à fond dans les marelles, 4 coins…

          Des jeux de ballons. Balle américaine (ou qui tue tout), balle assise…

          Pour tes osselets, demande à ton boucher ? 😛
          Sinon terre cuite, cailloux, bouts de bois dur limés.

          Je passe sur l’absence de budget pédagogique, c’est aberrant.

          #127609
          Import
            @import

            Cette histoire de non-budget, c’est que la directrice du CLAE n’a aucun fonds (pas un centime) propre. Pour avoir du matériel, il n’y a que deux solutions pour elle : elle a droit, une fois par mois, de prendre le nécessaire dans la “réserve” du centre de loisirs de la ville (donc pour le crépon, les perles et la peinture, c’est ok). En même temps que la visite de la réserve, elle a droit de faire une petite liste de ce dont nous aurions besoin en plus et qui ne se trouve pas dans la réserve. Liste qu’elle transmet au responsable des claé de la ville, qui généralement en refuse les deux tiers et met trois mois pour mettre à notre disposition le dernier tiers.

            Donc si par exemple j’avais demandé du film plastique par la voie officielle, comme il ne se trouve pas dans la réserve, je serais encore en train d’attendre la réunion mensuelle de ma directrice avec son responsable, pour qu’elle lui transmette sa liste de choses qui ne sont pas dans la réserve, etc, etc, et j’aurais peut-être pu faire mes balles de jonglage au mois d’Avril.

            Alors pour le pistocolle, la farine, les cure-dents, etc, j’avoue, j’ai investi un peu…

            Par contre, le responsable est venu me voir sur mon lieu de travail pour (si j’ai bien compris) me proposer d’acheter un escabeau pour mettre nos affiches au mur. Paraît que c’est dangereux, de monter sur les tables, et que j’ai droit à la “sécurité du travail”. Bof.

            ***

            Effectivement, construire un stock de matériel pour le claé, ça se défend bien. D’ailleurs, pour les balles de jonglage, j’ai trouvé la solution : j’ai écrit en gros au marqueur noir, dessus : CLAE. Et depuis, je récupère les huit survivantes à la fin de chaque récré 🙂 A faire dès la construction, j’en aurais plus à l’heure actuelle !

            Maintenant, je constate qu’à cet âge-là, ils crèvent aussi d’envie de ramener des jouets chez eux. Dès que je construis un truc expérimental ( récemment, un casque d’Astérix ou une fusée spatiale en rouleaux de PQ), ils le veulent tous pour chez eux… Faut essayer de répondre à cette demande aussi.

            D’ailleurs, je me pose une question depuis deux-trois jours, c’est de savoir dans quelle mesure il est envisageable/raisonnable de faire manier un pistocolle par des CP-CE1… et, si c’est possible, dans quelles conditions !

            Disons que ça faciliterait les choses pour la construction de leurs casques, et celle du parcours de billes…

            Les jeux de quille, merci pour l’idée, j’y songeais moi aussi. Chamboul’tout et cie… je l’ai déjà amorcé avec les balles de jonglage (à mettre dans leur caisse à 2, 3 puis 4 mètres de distance…). On peut faire des quilles sympa en recouvrant des bouteilles en plastique de papier mâché et en collant une boule de papier mâché au-dessus (penser par contre à remplir la bouteille de quelque chose avant… moi j’ai mis de l’eau, pas trouvé mieux). Pour faire un ptit bowling, me manquerait plus que la boule de bowling à fabriquer, et un système de ficelles pour ramasser toutes les quilles d’un coup…

            Sinon j’ai commencé à leur faire fabriquer et peindre un grand visage de clown, sur carton… si t’envoies la balle dans la bouche, 1 point, deux points les yeux et cinq le nez (qui sont chacun percés). Par contre, me faudrait des balles plus légères pour jouer à ça (une fois que je l’aurai accroché dans la cour), et ça j’ai pas encore trouvé, si quelqu’un a un truc (avec zéro matos), je suis preneur ! Les balles de jonglage, lancées, c’est trop lourd, ça bousillerait le carton et ils se feraient mal…

            J’attends avec impatience tes explications sur la construction de jeux en bois et sur le jeu du “cube” !

            Et puisque tu parles jeux anciens, tu (ou quelqu’un) connais (connaît) un truc pour fabriquer de beaux osselets ? J’adore ce jeu, même si avec les CP-CE1 c’est un peu juste, mais je pourrais le faire au CLSH…
            Bon, y a les cailloux (peints), mais ça a pas la même gueule, et puis on peut pas faire les figures complexes ( du genre la moyenne échelle, où on place les osselets dans un sens spécifique). Sinon, pâte à papier mâché ? Fimo ? un truc durcissant? Ça serait solide et résistant aux chocs? …

            Et je suis preneur de toute autre idée ! 😉

            PS : et le mölky, c’est bien, je connaissais pas ! Je vais essayer ça aussi…

            #127627
            Simon
            Administrateur
              @simon

              Je ne comprends pas cette histoire de non budget…

              S’agit t-il d’une mairie? association?

              Il y a forcément budget puisque fonctionnement d’une structure et personnel. C’est que par contre les sous ne sont pas affectés pour le péda… Ce qui est un non sens pour une structure d’accueil…

              Je trouve que c’est vraiment une bonne idée et courageux(au vu des conditions matérielles) de vouloir faire un fond de jeux à partir de fabrication. Autre piste donc que je donne : fabriquer des jeux de cour.

              Exemple avec le jeu du cube (euh je n’arrive pas à trouver d’image…) ou le mölky(prononcez molku) ou plus largement les jeux de quille, de palets, de boules, etc… Des jeux disparus des cour d’école mais dont les enfants sont très friands…

              En terme de menée d’activité avec des CP-CE1, c’est de faire vraiment tout avec eux mais pas à pas. Quitte à que ce soit fait en plusieurs fois(nécessité du coup de se projeter, bien pour les mômes habitués à avoir tout tout de suite).

              Et aussi de procéder vraiment par étapes, on donne quelques instructions, on construit, on se regroupe, on redonne des instructions, ainsi de suite. Enfin vraiment, avec des petits, il faut les accompagner au plus près, mais sans faire à leur place…

              Je trouve enfin que ça se défend de construire du matériel pour le CLAE, de construire non pas pour soi mais pour le collectif, ce qui se défend très bien quand on veut faire de la déco, alors pourquoi pas les jouets? Mais il faut que ce soit présenté tel quel dès le départ avant l’activité.

              Bref continue dans cette voie et tiens nous au courant. promis j’essaie de trouver des liens pour la construction de jeux en bois pour illustrer mes exemples plus haut.

              #127662
              Import
                @import

                Oui, ça m’intéresse, merci 🙂

                Pour ma part je vais faire un petit compte-rendu de l’évolution de la situation compte tenu des conseils de moilapa, que j’ai essayé de suivre !

                Proposer aux enfants de fabriquer des jouets pour remplacer ceux qu’ils n’ont plus le droit d’amener dans la cour ?

                J’ai essayé d’abord la fabrication de pompons en laine. Très grand succès, surtout auprès des filles, qui y passent maintenant la totalité de leurs récrés ; l’activité s’est bien installée et les enfants la font à peu près (pas totalement hélas) en autonomie, tout comme ils le font déjà pour les perles, les perles à repasser et les coloriages.

                Les pompons, une fois réalisés par eux (elles…), leur appartiennent.

                Donc, succès, jusqu’à aujourd’hui : 4 histoires de vols de pompons, dont la moitié avérées, plaintes continuelles, j’ai perdu mon pompon machin il m’a pris mon pompon nan je l’ai pas si je l’avais posé là tu me l’as pris c’est pas vrai si non si… on retrouve exactement le problème qui avait mené à l’interdiction des jeux apportés par les enfants.

                (argh)

                Face à quoi notre directrice a menacé de supprimer définitivement l’activité pompons.

                (re-argh)

                Malheureusement, je ne vois pas d’autres solutions que d’interdire, non pas l’activité, mais le jeu avec les pompons. Ils les récupéreront le soir et le ramèneront chez eux…

                (j’ai envisagé aussi la personnalisation des pompons, couleurs différentes, mélanges de couleurs, puis d’en faire des bestioles en leur collant des yeux, des pieds et des bras…
                mais, si ça pourrait permettre aux enfants de reconnaître à coup sûr leurs pompons, ça n’empêcherait pas les vols non plus… et ça ferait encore plus de demande ! )

                Donc bilan : l’activité marche super, mais elle ne permet pas vraiment d’apporter des jeux dans la cour pour remplacer ceux qui y sont interdits…

                Deuxième exemple :

                J’ai entrepris avec eux de fabriquer des balles de jonglage (classiques, ballons de baudruche, film plastique et farine).

                Succès aussi (et cette fois-ci j’ai réussi à attirer des garçons !), même si ça reste difficile pour eux (CP-CE1) et qu’il faut beaucoup les aider. Et que ce qui attire, c’est plus le résultat final que la réalisation, pas aussi drôle et un peu difficile.

                J’avais décrété cette fois-ci que les balles de jonglage qu’ils fabriqueraient seraient pour le CLAE, et qu’elles seraient ensuite disponibles en libre service, comme les ballons… ce qui me permettrait de faire des ateliers jonglage (que j’ai bien commencés).

                Sauf que ! Comme ils fabriquaient la balle chacun leur tour, en choisissant la taille, la couleur des ballons… eh bien, la balle qu’ils avaient fabriquée, ils crevaient d’envie de la ramener chez eux. J’ai eu 1000 demandes “on peut la garder on peut la ramener c’est la mienne hein s’il te plaît s’il te plaît s’il te plaît…”

                Sollicitations auxquelles je n’ai pas cédé, mais qui m’ont permis de comprendre pourquoi, à la fin de la récréation, je n’ai récupéré qu’une douzaine de balles de jonglage, alors que je suis à peu près certain qu’une bonne vingtaine avaient été fabriquées (oui, 20 seulement, en deux heures de récré… c’est que c’est vraiment difficile pour les cp-ce1, qu’on n’a qu’un seul ciseau qui coupe un tant soit peu (et encore) au claé, et qu’un seul rouleau de film plastique, qu’on a d’ailleurs acheté sur nos frais puisqu’on n’a pas de budget).

                Du coup je me suis demandé si j’avais bien fait de prendre cette mesure, et si je n’aurais pas dû les autoriser à faire leur balle qu’ils ramèneraient chez eux…
                Mais je crois qu’on aurait eu encore plus d’histoires que pour les pompons, et que ça aurait compromis mon histoire d’atelier jonglage, qui marche plutôt bien…

                J’hésite encore à en re-fabriquer, des cette fois-ci qu’ils pourraient ramener chez eux, puisqu’on a notre petit stock maintenant pour le claé (encore que ce stock baisse en quantité à vue d’oeil, déjà plus que 8 !)

                En tout cas, pas évident de remplacer les jouets interdits par des jouets fabriqués !

                Je vais continuer mes essais…

                #127764
                Shaaa
                  @shaaa

                  My two cents, si ça peut aider.

                  Dans tous les cas, les temps périscolaires sont le théâtre de bien des pièces, de tranches de vies. Entre la famille, l’école et les loisirs, plusieurs mondes se confrontent et pas toujours sans anicroches et au milieu de tout ça, il y a des mômes.

                  Pas besoin de disserter sur la nécessaire complémentarité de ces mondes. Un autre point tout aussi primordial est souvent négligé.
                  Un enfant ça joue, c’est vital et indispensable à son développement.

                  Alors oui, les enfants trouveront toujours le moyen de jouer malgré le bétonnage de leurs cours.
                  Les craies piquées au maître serviront à tracer des marelles, jouer à la ligne ou au 4 coins, on pourra tente de récupérer une conserve 5/1 ou 4/4 pour jouer à la gamolle ou à la galoche. Tous les jeux de chasses n’ont besoin d’aucun matériel. On récupérera une brindille pour jouer à la baguette, on se servira du nombre de joueurs pour délimiter notre terrain de barres… Il suffit d’un arbre pour cligner, ça tombe bien, il n’y en cas qu’un. Il reste un lopin de terre autour du tronc, on peut creuser un trou et jouer au pot avec les billes chapardées au grand-frêre.

                  Quand je vois certaines cours de récréations, c’est d’un triste… Heureusement qu’il y a des animateurs pour permettre ce jeu voire proposer des jeux, les animer voire les arbitrer.

                  Un jeu a des règles, contrat tacite entre les joueurs. Celui qui ne les respecte pas ne joue pas (ou joue à un jeu différent). Il s’exclut du groupes réunit de joueurs.

                  C’est cette idée que je retrouve dans les interventions de moilapa. Tu ne peux pas respecter la règle qui nous permet de jouer ensemble alors tu ne joues pas avec nous.

                  Un projet (dans le cadre du BPJEPS) que j’ai pu mené visait à redonner leur importance aux règles du jeu. L’importance de les poser, de les expliciter voire de refuser un jeu auquel on a pas envie de jouer. Animateur garant des règles, je les maîtrisais et les joueurs les acceptaient sinon ils ne jouaient pas et sortaient physiquement de l’espace du jeu.
                  Vers la fin, on m’invitait à jouer…

                  Un exemple raconté dans une école un peu particulière. Phénomènes de violence, la cour des maters étaient un champ de batailles. Certains joueaient à tapper sur les autres. Les autres se plaignent. Réunion avec les adultes. “D’accord, vous voulez jouer à la bagarre mais vous allez y jouer avec ceux qui sont d’accord pour y jouer.” Une corde symbolisait la frontière… Au fil des jours, le nombres de bagarreurs s’est réduit à peau de chagrin préférant s’expatrier et jouer à quelquechose qui fait moins mal.

                  Projet en cours… Travaux sur les fameux jeux de récréations et pouvoir en faire un outil utilisable par les mômes genre une fiche écrite avec leurs mots ou une vidéo démonstratrice… Si ça vous intéresse, je vous tiens au jus.

                  (et des animateurs qui jouent, ça fait plaisir à lire.)

                  #128362
                  Ady
                    @ady

                    Tu me sous-estimes, je ne vais pas arriver avec mon papier “j’ai LA solution”. Mais si ça peut nous aider à prendre du recul, à se poser des questions sur notre propre situation, à chercher des solutions adaptées ensemble, alors là, ça sera constructif. Ne serait-ce qu’un début..

                    Nous avons déjà beaucoup discuter, nous avons trouvé des solutions à certaines problèmes, mais il reste encore beaucoup de travail… Quoi qu’il en soit, nous avons tous la volonté de changer cette ambiance.

                    Pour ma part, je pense que je fais pas assez de “”belles”” animations. Je vais creuser la dessus ces prochaines semaines….

                    Enfin bon.. quand même les parents nous insultent et/ou font preuve de racisme…. bref.. Relationnel, communication à améliorer aussi…

                    Merci pour cette bonne discussion enrichissante 🙂

                    #128368
                    moilapa
                      @moilapa

                      Je continue ici parce que je n’ai pas été assez rapide :

                      On peut se dire que cela peut être aussi fait par étape :
                      Dans un premier temps créer des animations 50-50 :
                      Exemple la réalisation d’un court-métrage.
                      On met entre les mains des enfants l’idée : ça vous direz de faire des films ? des films d’aventure ? Des enquêtes ?
                      – Et des films de zombies ?
                      – Heu… A voir.

                      Donc, à vous de vous organiser entre copains et copines dans la récré : vous devez inventer l’histoire. Dire ce qu’il va se passer, dire aussi qui va jouer quel rôle, de quoi vous avez besoin, de quelles salles, objets, etc…

                      Vous ne devez revenir me voir que quand vous avez votre histoire (sauf si vous avez une question)
                      Seule limite : ça se passe dans l’école. Et dans le scénario vous êtes des enfants.

                      Et autant dire que ça va pas être facile !

                      L’année dernière, quand j’ai présenté l’idée à la cantine, j’ai finallement eu 6 scénarii (qui ont tous été filmés). Avec certains groupes des histoires vraiment vraiment top, des groupes où ça a été “très chaud”, où il y a eu des disputes, des enfants qui quittent le projet, puis reviennent, des gens pas d’accord, puis finallement d’accord…
                      Un seul groupe d’âge n’en a pas été capable (les CM2) d’aller au bout.
                      Mais il y a eu par exemple 3 films des CE2.

                      Sur une autre claé, même projet présenté de la même façon, et plusieurs films tournés.
                      Et une équipe de copines qui me répondaient semaines après semaines “On a pas fini”.
                      Finallement quand elles m’ont “montré ” leur histoire d’une traite, il s’agissait ni plus ni moins d’une véritable pièce de théâtre jouée par les fillettes d’un trait !! Histoire qu’elles s’étaient inventée à leur taille et qu’elles jouaient encore et encore dans la cour !!! En changeant parfois quand l’improvisation jouée accouchée d’une bonne idée. Comme elles auraient joué à la maman.

                      Il n’y a pas eu de film tourné. Mais bien ce qu’était ce scénario : une pièce de théâtre qui a été jouée devant toute l’école. Y compris les maîtresses (dont la maîtresse de ces gamines très très surprise )

                      A noter : ces 3 fillettes étaient en grande difficulté scolaire : incapaciter à se concentrer plus de 5 mn (leur pièce durait une demi-heure), gros problème de mémoire (là, elle disait leur rôle toute la pièce en une seule traite) difficulté à structurer leur travail (elles ont organisé une pièce de théâtre, avec réflexion sur “comment jouer tous les personnages à 3, quelles stratégies mettre en place pour tout jouer, plus tout ce que l’a veut dire que de penser une histoire et la jouer…)

                      Aucun n’adulte n’était pour rien dans cette réussite (et autant vous dire qu’elles étaient fière de ce qu’elles avaient fait, ces petites), aucune consigne… juste l’envie de jouer entre elles durant leur récré, durant des semaines à jouer à “la grand-mère qui avait une petite fille”.

                      Faisons confiance aux gamins, donnons-leur cet espace de création, cette cour d’école où on n’a pas à se soucier d’une violence excessive. Et foutons-leur la paix. Ils feront le reste.

                      #128372
                      moilapa
                        @moilapa

                        Je te suis très loin d’être convaincu, Libertaire, que la réponse à votre (je dis “votre et non “ton”) problème soit dans la lecture de pages imprimées.

                        Telle que tu décris la situation sur l’école où tu bosses, sans doute faudrait-il déjà essayer de régler quelques soucis au niveau de l’équipe d’animation (et si je me rappelle bien ce que tu as écrit il y a un moment sur d’autres posts). Le nombre d’adultes vis à vis du nombre d’enfants étant déjà pas mal problématique, si en plus vous n’avez pas le même discours auprès des enfants je pense pas que vous allez vous en sortir face à ces enfants violents (mais là encore, je me trompe peut être : il est difficile de répondre à ce que tu dis sans connaître réellement le terrain dont tu parles)

                        Peut être devriez-vous déjà essayer d’analyser la situation qui vous est propre avant d’imposer au reste de ton équipe des idées qui ne veulent peut être rien dire pour votre situation.

                        Ma réflexion porte sur “comment favoriser cet entre-enfants” dans une cour où il peut y avoir des enfants violents.
                        J’ai l’impression que vous êtes loin de tels objectifs.
                        J’aurais presque envie de te dire : Commencez par “reprendre pieds” dans cette cour où un enfant peut refuser la punition ou le discours d’un adulte juste en s’enfuyant. Le seul fait qu’il puisse s’enfuir (qu’il puisse penser pouvoir s’enfuir face à l’adulte) me semble être déjà un gros problème.
                        rien que ça, ce n’est pas imaginable ici : un enfant ne peut pas penser pouvoir échapper à un face à face avec ses responsabilités si l’adulte sait qu’il a fait cette bêtise. Cela me semble être un problème de taille, et qui dit un peu le rapport enfants-adultes sur cette cour.

                        Si j’en reviens à la situation que je vis, cette école est bien loin finallement de sa réputation de violence.J’en ai parlé avec les anim’ qui y sont depuis des années, effectivement les enfants qui posaient le plus de problèmes sont passés au collège. Un autre a été renvoyé de l’école (il faut comprendre = on a déplacé le problème, on l’a refilé à une autre équipe pédagogique). C’était bien plus problèmatique à une autre époque.
                        Je que conçois aisément : je suis persuadé qu’un seul enfant peut déterminé l’atmosphère d’une cour d’école.

                        De plus, ce que je dis plus bas, n’est pas un système fait pour durer (et je me rends compte aussi que j’ai été vis à vis de ce public bien plus dure que cela n’était néessaire), ce n’est qu’une façon d’arriver à autre chose.
                        Sinon effectivement ce que dis pose pour le moins des questions.
                        Pour simplifier, j’utiliserais un “discours catho” : Pour ces enfants qui ne font plus de bêtises dans la cour : Je fais le bien (je ne fais plus le mal) non pas parce que c’est le bien. Point. Mais parce que, soit :
                        – Je ne me bagarre pas parceque je ne veux pas être puni, or la punition est inéluctable si je me bagarre ou si j’use de violence
                        – Je ne me bagarre pas parce que si je me bagarre je ne participe pas aux jeux auxquels j’ai tant envie de jouer (carotte et bâton)
                        – (et le pire) je me bagarre pas pour faire plaisir à David parce qu’il a dit qu’il fallait pas.

                        On ne peut pas imaginer cette façon de gérer la cour en se disant que c’est là l’objectif.

                        5 jours de cours plus tard, je ne n’en suis plus à gronder à “tour de bras dans la cour”.
                        Tous les enfants ont vu ce qu’il se passait avec le “nouveau animateur”. A la violence immanquablement il répond par “assis toute la récré sur le banc”.
                        Les enfants ne sont pas idiots. A présent c’est intégré comme une donnée.

                        2 exemples qui peut être sembleront anecdotiques mais qui vont dans le sens de ce que je vise (au sein du travail d’une équipe qui a déjà son vécu, donc une action de plus dans une direction de groupe, et non une action isolée) :

                        A chaque conflit, les enfants ont pris l’habitude devenir me voir et attendent que je règle le problème. Parce quoi qu’il s’est passé, je vais donner une réponse en tant qu’adulte. C’est ce que j’ai montré depuis que je suis là. Et pourtant le risque en venant me demander de trancher c’est que l’un ou l’autre (ou les deux) va se trouver assis sur un banc ! Dés aujourd’hui (parce que sinon je ne fais que ça, gérer non plus des bagarres dont il n’y a pas eu aujourd’hui, mais de petits conflits autour de place dans le rang, de “j’ai pris la corde à sauter avant (prêt du claé) etc…
                        Et je réponds donc :
                        “Ok. J’ai écouté ce que vous disiez toutes les deux. Et vous savez ce que je vais faire. Alors, avant, êtes-vous sûr de ne pas arriver à régler le problème sans moi ?”

                        C’aurait pu ne pas marcher. Mais ça marche. Elle se sont finallement mise d’accord sur je ne sais quel arrangement (comme cela s’est fait sans moi, je n’ai pas trop su)

                        Mais c’est ça l’entre-enfant !!! Ca parrait anodin, mais c’est ça vers quoi je rêverai de tendre.

                        Exemple 2 : une petite durant le deuxième temps de récré (la demi-heure après que les grands aient finis de manger et où les deux services se trouvent dans la cour) jette un caillou alors que je ne suis pas loin (réactions des grands du genre “Oh là ! là là ! des tones des caisses, du genre acte terroriste, etc… comme s’il n’avaient jamais eux fait pareil)
                        Et là un des grands me dit pour prendre la défense de la petite (alors que je n’ai encore rien dit) : Elle te connait pas (traduction : en fait, du fait de ces deux services, j’ai pratiquement affaire qu’aux grands, et effectivement certains “petits” n’ont pas eu “affaire à moi”. Et ne savent pas ce que systématiquement je réagis)
                        Et c’est l’un des grands qui fait la morale à la petite (avec vu la tête de la petite un message qui est passé, et peut être même mieux que celui que j’aurai pu tenir, où la peur de l’adulte aurait eu plus de place que la conscience du danger d’un tel geste)
                        Et de la part des grands la fierté d’avoir aidé la “petite” a échappé à son heure de punition assise.
                        Tout ça par le liais de non-dits, de regards, d’attitudes et des autres. Tout bêtement des rapports entre humains, des comportements qui s’apprennent petit à petit en se confrontant aux autres.
                        Si on leur en donne la possibilité, les enfants ont la capacité de répondre à bien des situations. Que cela soit de l’ordre du conflit, du partage, de l’organisation des jeux dans la cour…

                        Encore une fois un tout petit exemple certainement insignifiant, mais moi en tant qu’anim’, j’en demande pas plus. Je n’ai plus à aller d’un bout de la cour à un autre pour régler (travail à pein temps !!) les conflits qui se nourrissent les uns les autres.
                        (et je ne dis pas que c’est mon attitude qui en est la cause : je constate qu’aujourd’hui, jour de pluie, avant veille de vacances, éta de fatigues des enfants, absence de deux animateurs, survenu juste ce jour là du responsable à la mairie des claé… je constate donc que je n’ai pas eu à punir)

                        Je me soucis à présent (en ayant toujours en tête que ce n’est pas là non plus où je veux en venir) de mettre en place des animations les plus proches des attendes des enfants (attentes ou non exprimées). (parce que j’ai aussi limipression qu’il y a une part de confiance dans tout cela : alors d’accord, nous qui roulons les épaules, les grands caïds de la cour, on accepte d’être des enfants vis à vis de vous adultes; Mais vous, adultes, donnez-nous aussi des situations où l’on a du plaisir à juste être des enfants (d’où le fait que je fais passer ces dix jours de vacances à calculer comment transformer la cour en parcours aventure, à déjà préparer le spectacle qui vient de se décider pour Noël, à rélféchir à telles ou telles emandes (il ne suffit pas de se dire à l’écoute des enfants, de leur demander ce qu’ils aimeraient qu’il se passe dans cette cour : il faut aussi se donner les moyens de répondre à ces attentes (à ces rêves)

                        Dans le cas de ce post où le premier posteur s’inquiète de la disparition des jouets dans la cour, je ne suis pas sûr que le problème soit de trouver à tout prix des jeux pour remplacer cette absence. Mais de plutôt créer l’atmosphère qui va permettre aux enfants de créer eux-mêmes ces jeux. Faisons confiance aux enfants pour cela. Y a qu’à regarder des petits de maternelles jouer avec des brindilles durant une ou plusieurs récré d’affiler.
                        Je pense qu’il y a peut être un risque de “flottement” entre ce temps où les jouets habituels on disparu et ‘l’emmergence de ces jeux entre enfants, un temps où peut être la violence pourrait en partie prendre cette place (parce que situation inconnue et réaction à cet inconnu, ou réaction en l’ennui, occasion de “tester” les adultes comme un nouveau jeu…) mais que dans une cour de récré sereine, il n’y a aucune raison que ces enfants ne trouvent pas matière à créer du jeu.

                        On peut se dire que cela peut être aussi fait par étape :
                        Dans un premier temps créer des animations 50-50 :

                        #128375
                        matw25
                          @matw25

                          Bon courage à toi j’espère avoir pu t aider et tiens nous au courant de l’évolution de la situation.

                          #128385
                          Ady
                            @ady

                            matw25 a écrit:
                            Oui mais ce gamin qui est ultra violent ou autre tu as essayé de parler avec lui de t intéresser à lui avant de le mettre sur ce banc qui finalement risque d’être sa demeure pendant bien longtemps.

                            C est là que je me demande en fait si tu n es pas trop rapide dans tes sanctions. Tu dis que soigner leurs maux n’est pas de ton ressort là aussi je ne te rejoins pas car peut être a il juste besoin de parler et que finalement cette violence n’est qu une image pour paraitre le plus fort.

                            Comme tu l’as compris moi je pense qu’avec du temps et avec un dialogue et non une psychanalyse on peut essayer de changer le comportement d’ultra violence d un gamin alors oui ca ne deviendra pas un ange tu ne peux pas être sur que ca marchera mais au moins tu auras essayé de le faire.

                            Je tiens à le dire que moi j’y suis arrivé et que c’est pour cela que je me permets cela et que je ne balance pas des propos qui n’ont jamais été testé.

                            Oh oui, l’écoute active est bien efficace mais demande beaucoup de temps et de travail au long terme. Or le temps est un luxe que je ne peux pas me permettre dans ma situation (on ne nous donne pas les moyens suffisants), sinon, je ne peux assurer pleinement la sécurité des autres enfants.
                            Quand j’ai le temps, l’écoute active porte ses fruits immédiatement et temporairement.

                            En attendant, je vais imprimer cette conversation pour en discuter dans mon équipe… Ca pourrait nous inspirer pour adapter des solutions à notre situation.

                            #128387
                            matw25
                              @matw25

                              Je ne détiens en rien posséder l’unique vérité et je ne nie en rien que ta solution peut aussi y amener mon intervention avait pour but de proposer une autre possibilité à libertaire sur le sujet pour qu il ait plusieurs solutions à mettre en place face à sa situation. Voila maintenant c’est à lui de faire le choix de la technique qu il utilisera car selon moi je me trompe peut être mais les deux facons de faire ne m’ont pas l air combinable mais séparés si l’une échoue on essaiera la seconde.

                              Voila donc je reprécise que mes propos n’avaient en rien l’intention de dire que je savais tout et je suis a 200% conscient que cette méthode du dialogue et de l’écoute ne marchera pas dans tous les cas.

                              #128397
                              moilapa
                                @moilapa

                                Bin, je te dirai ça le jour où je rencontrerai un gamin si violent que l’on ne puisse faire autre chose que de l’extraire définitivement de la cour de récréation. Ce que je n’ai pas encore rencontré.

                                avant de le mettre sur ce banc qui finalement risque d’être sa demeure pendant bien longtemps.

                                Je t’ai déjà répondu : je fais confiance en la personne que j’ai en face de moi. En sa compréhension. En sa capacité…(bon, je vais pas réécrire ce que je viens juste d’écrire cela n’aurait pas de sens)

                                Tu parles d’expérience qui marche ? Bin tant mieux.
                                Je te parle aussi d’expérience qui marche. Là, en live. Ce matin j’y étais, dans une demi-heure j’y serai à nouveau.

                                Contrairement à toi, mon but n’est pas de dire (en tout cas sur ce post) : J’ai la vérité puisque j’y suis arrivé ”Je tiens à le dire que moi j’y suis arrivé et que c’est pour cela que je me permets cela et que je ne balance pas des propos qui n’ont jamais été testé.”

                                Ca un petit côté un peu naïf “: Ouais !!! Ca y est ! J’ai trouvé LA solution à la violence !!! Il suffisait d’y penser : le dialogue !!!”
                                Crois-tu que l’on a attendu ton intervention pour cela ? Crois-tu que la réflexion ici n’a pas tenu compte de cette possibilité du dialogue ? Qu’on en est à l’étape “Bon, et si j’essayais une chose nouvelle à la place de la punition bête et méchante : le dialogue ?

                                Tu “y es arrivé”, tant mieux. Tant mieux pour les mômes. Mais il n’y a pas une voie, une façon “d’arriver”.
                                Chaque contexte est différent. Tu y es arrivé ici, tu aurais pu te faire bouffer ailleurs… Il n’y a pas une vérité. Il y a des vérités.

                                Si tu prends l’exemple de Libertaire, je serai bien en peine de trouver une solution à partir de ce qu’il nous dit de sa situation. Il faudrait justement être sur place pour savoir comment agir : en analysant le contexte et en adaptant son action (en équipe) à ce contexte.

                                C’est que je fais sur cette école donnée, en un temps donné. Et cette action n’est déjà plus une vérité sur le claé où j’étais avant (comme je l’écris plus bas) puisque pas le même contexte. Et ne le sera peut être pas sur le prochain.

                                Donc la discution pour répondre au problème de la violence, oui, on a tous fait ça, on a tous eu affaire à des “enfants difficiles” dans son travail, ou dans son quartier si l’on vit dans “une banlieu”. Et ces enfants précis, sur cette école-là, ils connaissent ce dialogue vis à vis de la violence.

                                Maintenant, ce que je décris ici est une autre voie. Celle de faire confiance en la capacité des enfants, sur un contexte donné, qui est celui de l’échec (provisoire) de la discution. (avec un but derrière tout ça)
                                La discution viendra plus tard, si l’enfant en ressent le besoin. Mais sans doute qu’elle sera inutile. Puisque ce qu’il y avait à comprendre, la démarche qu’il y avait à faire, c’est l’enfant qui va l’avoir fait seule.

                                Si je me plante, je n’hésiterai pas continuer à venir ici raconter. En analysant même là où je me suis planté.

                                (Mais je sais déjà que je me suis pas planté. que cette réponse sur ce moment donné, sur cette cour d’école, était une réponse possible et efficace. Et quelle répondait i tu as pris le temps de suivre tout l’échange à une objection sur un autre système qui avait réussi sur une autre école, un autre contexte)

                                #128414
                                matw25
                                  @matw25

                                  Oui mais ce gamin qui est ultra violent ou autre tu as essayé de parler avec lui de t intéresser à lui avant de le mettre sur ce banc qui finalement risque d’être sa demeure pendant bien longtemps.

                                  C est là que je me demande en fait si tu n es pas trop rapide dans tes sanctions. Tu dis que soigner leurs maux n’est pas de ton ressort là aussi je ne te rejoins pas car peut être a il juste besoin de parler et que finalement cette violence n’est qu une image pour paraitre le plus fort.

                                  Comme tu l’as compris moi je pense qu’avec du temps et avec un dialogue et non une psychanalyse on peut essayer de changer le comportement d’ultra violence d un gamin alors oui ca ne deviendra pas un ange tu ne peux pas être sur que ca marchera mais au moins tu auras essayé de le faire.

                                  Je tiens à le dire que moi j’y suis arrivé et que c’est pour cela que je me permets cela et que je ne balance pas des propos qui n’ont jamais été testé.

                                  #128422
                                  Import
                                    @import

                                    Je suis avec intérêt la tournure que prend la conversation, même si, par chance, elle ne me concerne plus : je n’ai pas d’enfants difficiles sur mon claé. Et tant mieux ! Je ne me verrais pas en position de développer mes capacités d’animation dans un milieu où je serais contraint de faire exclusivement de la surveillance et de la répression.

                                    Ce que je retiens quand même de la “méthode moilapa”, c’est qu’elle associe répression à animations exceptionnelles. L’un avec l’autre. Mais la répression seule, en plus d’être sinistre à appliquer (encore que j’ai connu des animateurs qui s’y complaisent, voire en abusent, mais c’est un autre problème), n’a sûrement pas les mêmes effets !

                                    #128430
                                    moilapa
                                      @moilapa

                                      Oui évidemment que ce fonctionnement est discutable. Mais peu m’importe. Mon but est d’arriver à créer sur la cour une situation suffisamment sereine pour que l’entre-enfant puisse avoir lieu dans un milieu où cela semble difficile. Si dans un type d’école, à cause d’enfants violents (l’entre-enfant peut être violent, parce que les enfants expérimentent, mais là on parle d’une violence autre, extérieure, qui découle d’un contexte extérieur) cet entre-enfants ne peut avoir lieu, j’agie auprès de ces enfants. Les discours auprès de ces enfants (maîtresses, animateur…) ont déjà eu lieu. Et si on est dans une situation où cette violence n’a pas changé c’est qu’il y a (pour l’instant) échec.
                                      En tant que garant de la sécurité des enfants, je mets hors jeu ce gamin. Ou plutôt lui se met hors jeu. Aussi longtemps que cela est nécessaire. Les autres enfants n’ont pas à être les punching-ball de ces enfants mal dans leur peau. Ils n’ont pas à subir par ricocher cette violence. Sinon, quand cela va t-il s’arrêter ? Puisque ces enfants à leur tour victime de violene vont devenir violents…

                                      tu vas le priver d’activité
                                      Non. C’est lui qui s’exclut du groupe de par son comportement. Ce n’est pas la même chose.

                                      ”mais où je mets une limite c est que le gamin assez violent ne va jamais participer à une seule activité car à mon avis si tu le punis tout le temps avec le banc il ne se calmera pas pour autant”.
                                      Mais là y’a peut être un gros problème : tu parles du cas extrème du gamin totalement incapable de contrôler sa violence ! Se pose sa question de sa place dans une école classique. Dans une cour d’école avec d’autres enfants. Alors oui il faut empêcher cet enfant de déchaîner sa violence sur les autres ou sur lui-même. C’est tout bêtement notre boulot. Et c’est notre boulot que de dire que tels enfants ne sont de notre ressort, d’alerter.

                                      Au contraire il sera de plus en rancunier et son comportement ne se sera pas amélioré donc finalement tu n’auras rien accompli d’éducatif et tu n’auras rien fait pour la situation du gamin qui passera ses temps de récréation sur un banc .
                                      On pourrait déjà se dire que l’on a fait quelque chose pour tous les autres gamins, ce qui n’est pas mal.
                                      Mais c’est là qu’on a un point de vue différent. En dehors des cas extrèmes de personnes qui relèvent de la psychiatrie ou d’instituts spécialisés, je fais confiance aux enfants. En leurs capacités. En l’avenir. A cet âge où le jeu est si important. A cet âge où on peut encore faire quelque chose. A cet envie de faire partie d’un groupe.
                                      A nous animateur dans un premier temps de proposer à ces enfants des animations qui leurs donnent avant tout envie d’être enfants, de jouer, de “faire de l’aventure”. Donner une “cible”à leur besoin de dépense d’énergie, d’expression, autre chose que la violence sur les autres.

                                      Je fais confiance en l’enfant : passer un, deux jours sur le banc, puis à nouveau un jour plus tard parce qu’il aura eu tendance à croire que cette “barrière” invisible n’existait plus (ou juste pour s’assurer qu’elle est bien toujours là)… on lui offre ce dont il a besoin. On lui offre la possibilité (au moins durant cette récréation) de sortir d’un engrenage dont lui même est prisonnier.

                                      Ce n’est pas dans la situation assis sur son banc qu’il est prisonnier, c’est quand il use de cette violence dont il ne sait d’où elle vient, dont il est lui-même victime, cette violence qui brouille son rapport aux autres.

                                      Je fais mon métier : je gère cette récré. Après, pour ce qui est de soigner les maux de ces enfants, ce n’est pas de mon domaine de compétence.
                                      Par contre, pacifier la récréation, créer une atmosphère propice aux jeux, oui.

                                      #128432
                                      Ady
                                        @ady

                                        Je ne suis pas sur que Moilapa apprécie fonctionner comme ça, mais il le dira lui même ^^
                                        Mais parfois, MALHEUREUSEMENT, il n’y a pas d’autres alternatives quand on a peu de moyens (ou je suis preneur!).

                                        Mais oui, je n’apprécie pas faire comme ça et j’hésite à changer de structure…

                                        #128433
                                        matw25
                                          @matw25

                                          Décidément on a pas du tout la même vision moilapa il y a juste sur l’entre enfant que l’on se rejoint. Pour ce qui est de la sanction j’ai l impression que tu fais dans l’automatique après je n ai pas tous les éléments mais une bêtise assis sur le banc il a frappé assis sur le banc et finalement cela devient presque banale et pour moi ce n est pas la solution .

                                          Pour moi déjà on est animateur. Tes animations sont supers mais parce qu un gamin a bousculé un autre tu vas le priver d’activité (chose que je fais rarement) et le faire passer à coté de cela. Cela peut encore se comprendre mais où je mets une limite c est que le gamin assez violent ne va jamais participer à une seule activité car à mon avis si tu le punis tout le temps avec le banc il ne se calmera pas pour autant.

                                          Au contraire il sera de plus en rancunier et son comportement ne se sera pas amélioré donc finalement tu n’auras rien accompli d’éducatif et tu n’auras rien fait pour la situation du gamin qui passera ses temps de récréation sur un banc .

                                          #128439
                                          Ady
                                            @ady

                                            Je suis bien conscient de tout ça.
                                            J’espère ne pas tendre de perche à faire des raccourcis.
                                            Evidemment que les enfants violents, les bourreaux, sont bien souvent des victimes dans un autre aspect et trouve dans la violence le moyen d’exister.

                                            Moi, je trouve que je n’ai pas forcément ma place dans cette école.
                                            Je ne viens pas de ce quartier, et il manque, à mon goût, cruellement de moyens (humains et matériel).
                                            Bref, je me remets en question et je me dis que je ne suis pas assez doué/fort pour ce poste précis… pour canaliser la vitalité des enfants avant qu’elle ne se transforme en violence…

                                            (avant mon arrivée : l’équipe d’animation a changé 2 fois en 2 ans.. le fonctionnement a changé 4 fois en 2 ans.. les anim’ de cette année ont de l’expérience (je suis le plus jeune, 22 ans “que je ne fais pas”)… les instit’ se laissent écraser (réunion prévue avec eux, …)

                                            Précision : 5 anims pour 115 enfants le temps du midi (ne dépend pas de J&S).

                                          20 sujets de 21 à 40 (sur un total de 60)
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