J’ai visiblement un avantage sur ta situation, c’est que je suis arrivé sur un claé avec 10 anim’, un directeur et une directrice adjointe.
La (presque) moitié des anim’ sont des garçons (soit 4 anim gars avec moi, et un directeur “mâle”) . Et chacun de ces animateurs garçons n’a aucun problème de discipline avec les enfants (je ne tire pas de conclusion sur anim’ garçons-anim’ filles, je fais juste des observations) et chacun a même il me semble, trouver à se situer parfaitement dans son rôle d’animateur. Le plus jeune doit avoir quelque chose comme 24 ans, tous ont moins 5 ans d’animation derrière eux (voir beacoup plus pour certains).
A l’exception du directeur, tous les gars sont issus du quartier (moi y compris)
Tout cela joue.
Au milieu de cette équipe, mon arrivée entre le systématisme de mes réponses à la violence et les activités qui donnent envie aux enfants, est alors un plus.
Au niveau des garçons, c’est toujours le même discours. Quand je finie mon activité et que je peux être un peu fatigué, si il y a un enfant à reprendre dans la file qui attend pour rentrer dans la cantine, il y aura toujours un gars pour intervenir. A chaque fois. A chaque début de dispute.
On a pas cette impression d’avoir affaire à une multitude impossible à canaliser.
C’est un “défonsage” de porte ouverte que de dire ça, mais ces enfants violents sont aussi victimes de cette violence.
En systématisant ce système, on leur donne une chance d’arrêter cette spirale. En ne leur donnant pas le choix ! En les protégeant d’eux-mêmes.
J’en ai assez de ces constats “c’est une école violente”, “les enfants non violents au départ le deviennent par réaction à la violence des autres, pour se protéger de ces 5 ou 10 gamins”… et jusqu’où va-t-on alors ?
C’est notre boulot que de protéger ces enfants qui nous sont confiés. Un enfant est violent avec les autres ? Et bien il reste assis une , deux, trois semaines sur son banc. A regarder les autres jouer, vivre. Au contraire de ce qui est écrit un petit peu en dessous, on ne laisse rien passer.
Il recommence après ce temps passé sur le banc ? Et bien il repart pour des semaines assis. Notre rôle d’animateur est là, sur ce “contrôle” qui permet la sérennité, qui elle permet l’entre-enfants.
Je fais confiance en ce besoin des enfants de jouer, de jouer avec les autres. Je fais confiance en leur capacité à faire des choix.
Je fais le pari que cette envie de jouer est plus forte que ce besoin de violence.
Et dans le cas contraire, dans le cas où l’enfant ne peut empêcher d’être violent, je le mets “hors de la vie de la récréation”. Je ne suis pas psychologue ou assistant social, je n’ai pas la capacité d’agir sur son mal être, et en tant qu’animateur je me dois de protéger les enfants de cette violence. Point.
Je comprends Moilapa. Cet aspect du “robot qui isole temporairemen”, je l’ai mieux compris la semaine dernière. Je trouvais certains enfants bien trop dangereux pour les autres, et estimais qu’on assurait pas pleinement la sécurité (physique comme morale) de l’ensemble des enfants.
Mais dans ‘mon’ école, quand on demande à certains enfants de rester assis comme tu le fais, ils fuient en courant : parfois pour aller se cacher sous un escalier, parfois pour aller dans l’autre cour se cacher dans les buissons, parfois pour carrément sortir de l’école.
Je dois donc bien reconnaitre les limites de mes capacités actuelles…
Pourtant, je lui explique bien que c’est son comportement qui le conduit à être isolé temporairement. Je ne le disais pas exactement comme ça, je vais essayer d’utiliser les mêmes termes que toi.
Je travaillais déjà dans cette ville, dans un quartier voisin. C’était difficile, mais rien à voir. Les enfants dont personne ne voulaient s’occuper parce qu’ils “ne faisaient pas comme tout le monde”, j’arrivais à les gérer, à les aider pour trouver une estime de soi autre que dans la violence et la soumission de l’autre. Je connais bien ça, mais lorsque ces enfants sont trop nombreux, je n’arrive pas à faire de travail au long terme avec tous…
Alors déjà je n’ai pas dit que je préfèrais travailler avec des enfants de “quartiers difficiles”.
Je dirai même le contraire. J’évite ces enfants, simplement parce que le travail y est plus dure.
En même temps, quand je suis “sur place”, je m’étonne à chaque fois de la tendresse que l’on peut trouver dans ces milieux dits difficiles (je ne parle que d’enfants de primaires et non de collégiens dont je pense qu’il est déjà trés tard pour avoir une action utile) ou du besoin de tendresse. Je m’étonne aussi de ce côté toujours partant, toujours en demande, quoi que l’on propose.
Mais à choisir entre deux structures où dans l’une je n’aurai pas affaire à cette violence quotidienne, je choisis la plus facile.
Bon, en ce moment, je suis sur une école primaire en pleine “ZEP” (le quartier du Miraïl à Toulouse), école qui n’a pas le statut “d’école zep” !!! (avec tout ce que cela comprend en nombre d’encadrants…) mais finallement plein plus pacifiée que ce à quoi je m’attendais.
Pour ce qui est de cette violence, je dis le contraire de ce que tu dis : d’abord je ne parle pas d’expliquer à l’enfant, mais de punir, à chaque fois, quelque soit la situation, d’une façon systématique et sans appel. Parce que je fais conscience à la capcité intellectuelle de l’enfant : il sait que ce qu’il a fait est proscris.
A chaque fois que j’ai eu a régler un problème, après avoir analysé ce qu’il s’était passé, écouté, le même résultat : l’enfant reste assis sur un banc TOUTE la récréation. Je ne parle donc pas de pédagogie. Je suis là à l’opposée. Je rends juste inéluctable la punition. C’est même plus proche du totalitarisme que de la démocratie.
Je crée un système artificiel où quoi qu’on ait fait comme bêtise (dans une liste déterminée le premier jour : violence envers les autres d’une façon ou d’une autre) , on se retrouve assis sur le banc. Avec juste “Ce n’est pas moi qui te mets hors-jeu, mais toi même par ton comportement. Et autant de fois qu’il le faut : un enfant peut se retrouver plusieurs récréation de suite juste assis, seul. Aussi longtemps que son comportement posera problème de violence.
C’est à l’entière opposée de ce que tu dis (et de ce que je pense). Je ne tiens pas compte du vécu de l’enfant, de ce qu’il se passe dans sa famille, ce qui s’est passé en classe… Je dis juste : quelque soit les souffranes de cet enfant, les autres n’ont pas à subir sa violence. Quelque soit ses souffrances, il est un être pensant. Qui analyse : j’ai fait ça, il s’est passé ça. Si je refais il se passera la même chose. Sans arrêt. Jusqu’où je vais continuer à ne pas contrôler ma violence et rester assis suel sur un banc ? Réponse : aussi longtemps que David est sur l’école.
Je dis : face à cette violence, en tant qu’adulte qui a en charge notamment la protection des enfants, je mets hors d’état de nuire.
Je crée ainsi artificiellement la situation où l’entre-enfants est possible, en prenant un rôle de “robot” qui sanctionne sans discernement. Parce que ces comportements (et non ces enfants) sont la limite à cet entre-enfants.
En parallèle de ce comportement excessif, je mets en place (avant d’en arriver à cet entre-enfants) des animations qui attirent les enfants, qui répondent à leurs attentes. Qui récréation après récréation, matin, midi et soir, crée la surprise, le plaisir à jouer, à construire des jouets, à s’inventer des aventures (principale difficulté ici, parce qu’après avoir mis en place un “parc accrobranche” dans la récré, après avoir organisé un spectacle de magie surprise à la cantine, après avoir construit les jouets à la mode que maman ne voulait pas m’acheter… que se passe t-il ? Arrivera un moment où, quelque soit l’animateur et ses compétences, on arrivera au bout de quelque chose.
Et c’est peut être là que cet entre-enfant peut avoir du sens, parce qu’il y a un vécu commun ludiques, toutes ces récréations où l’on a joué ensemble et sans dispute parce qu’il y avait l’adulte… Reste à savoir à quel moment cet adulte doit s’effacer.
L’enfant assis sur son banc assiste à ces jeux, à ces animations. Il voit à quoi il ne peut participer. Je n’ai pas de dicours là dessus avec lui. Là aussi, je fais confiance à son analyse.
Aussi dure que je puisse être, les enfants viennent vers moi. Parce que c’est le propre des enfants de jouer. Avant ce besoin de violence. C’est en tout cas ce à quoi je veux croire : l’envie de jouer, de jouer avec les autres (puisque nous sommes des animaux qui vivont en groupe) avant ce besoin (légitime, là n’est pas la question) de violence.
On ne fera pas disparaître ce qui fait cette violence, ce qui fait l’environnement des enfants, leur vécu… (et je ne suispas en tant qu’animateur en capacité pour cela) mais je crois qu’on peut créer un îlot artificiel durant cette récréation.
Alors quartier difficile j’y bosse en tant que bénévole dans mon club de quartier. Personnellement comme moilapa apparemment , je préfère travailler avec ce public décrit comme difficile. Alors oui s’imposer au niveau autorité n’est pas du tout simple mais moi j’ai trouvé un système qui fonctionne dans mon cas en tout cas.
J’ai toujours suivi un système basé sur la confiance c’est à dire que mon attitude évolue en fonction de la leur. Cela marche plutôt bien c est à dire que je vais être plus cool et ne pas toujours reprendre systématiquement les choses qui ne sont pas bien grave( écart de language …) . Quand je dis ne pas reprendre c est ne pas sanctionner mais je le relève tout de même et si cela continue je vais commencer à devenir plus sévère et moins cool et cela a la conséquence de les calmer le plus souvent.
Après est ce que tu as déja pris le temps d’essayer de parler à ces enfants que tu qualifies d extra violents car je me suis rendu compte expérience aussi que les plus violents font souvent cela pour l’image mais que le plus souvent ils ont un bon fond et là encore par une relation de confiance j’ai réussi à faire en sorte que cela se passe bien(attention c est pas devenu un ange on est d accord mais beaucoup moins violent dans les gestes et la parole).
Voila j’espère que cela pourra te donner des idées et si tu as des questions sur un cas précis n’hésite pas.
ps: pour les problèmes dans le quartier ca me démoralise souvent mais cela tu ne peux malheureusement pas y faire grand chose donc ne te focalise pas la dessus mais plutôt sur ce que tu leur apportes pour leur faire oublier cette merde le temps que tu passes avec eux.
J’ai beaucoup apprécié cette discussion étant directement concerné.
Merci à vous, je prends note de plusieurs choses 🙂
Mais dans l’école dans laquelle je travaille (quartier réputé très très difficile), j’ai une dizaine d’enfants ultra-violents qui ne respectent pas les sanctions (isolement temporaire), ni même les adultes. Je ne suis pas éducateur, je n’ai pas les compétences pour m’occuper d’eux.
Et leur violence déteint sur tous les autres enfants. Les profs aussi sont dépassés. Finalement, j’ai l’impression de cautionner ce système injuste. Je vois tous les jours des enfants tristes et apeurés.
Alors dans ces cas là, on doit appeler les parents pour discuter de leur enfant, trouver des solutions. Et si il n’y a pas d’améliorations, nous devons faire une lettre à notre hiérarchie en décrivant tous les comportements de l’enfant afin qu’il puisse être aidé par des gens spécialement formés. Mais ces procédures sont très longues, trop longues. Et les parents sont rarement présents pour être à notre écoute, et nous à leur écoute. En attendant, tous les autres enfants subissent et prennent leurs repères dans ce climat de violence.
J’ai l’impression qu’il y a tellement de merde dans ce quartier, que la tâche est bien trop grande.. à en être démoralisé. Ca se joue à l’échelle politique… (chose à la quelle les habitants pourtant directement concernés ne sont pas conviés à participer…).
Le jouet n’est qu’un support au jeu. Un support très intéressant, mais un support.
Le jeu naîtra dans une cours d’école d’enfants même sans jouet.
On pourrait même y voir dans cette disparition commandée par la directrice une chance pour le Jeu. Jeu façon 1,2,3 soleil, jeux de chats… mais aussi le jeu tourné autour de l’imagination.
Quand j’étais petit, dans la cour, nous jouions à Zorro : scénarii, rebondissements, entrée dans un personnage… il n’y avait ni besoin d’animateurs, ni besoin de jouets.
Le ballon est un des jouets les plus utilisés parce qu’il permet d’entrer en relation à distance. Mettez un ballon au milieu d’enfants ou d’adultes et c’est parti.
Je crois que le soucis vient plutôt de l’unique proposition de jeux : ceux avec des ballons.
Pour des mômes de 6-7 ans, le côté partage-prêtage est en chantier. D’autant plus intéressant de pouvoir s’y confronter entre pairs pour aller plus loins.
Si on vire toutes les autres possibilités de jeux, forcément, tout le monde se rabat sur les ballons parce que les enfants ont un besoin vital de jouer.
Que faire ? Je crois que la demande explicite des gamins est claire. “Aide-moi à trouver une solution pour gérer cet Autre (que je connais pas) qui veut jouer avec moi, avec mon jouet ou… etc.
Après, forcément, si on trouve que c’est pas son boulot d’apprendre à des mômes à jouer ensemble et que ça va plus vite d’interdire les jouets.
Sans rentrer dans des détails théoriques. Pour qu’il y est jeu, il faut un accord entre les joueurs (qu’il soit tacite ou explicite) notamment sur des règles.
À cet âge, ce n’est pas toujours le cas. Le nombre de fois où j’ai pu observé un môme qui court après un autre et celui qui est poursuivi qui en a ras-l-bol, se retourne et lui colle une baigne.
Le poursuivi ne savait pas que le poursuivant voulait jouer à le poursuivre.
Une solution a été de… demander. “Tu veux jouer avec lui ? Demandes lui et proposes lui ton jeu. Libre à lui d’accepter ou de refuser.”
Résultat. Les jeux de chats étaient revenus.
Dans les jeux de cours d’antan, il y a le voleur de pierres et les barres.
Et plutôt que d’acheter 15 ballons et de répondre ainsi à un type d’activité, à un type d’envie de jeu précis, pourquoi ne pas plutôt acheter un autre type de jouet ?
“on a 15 ballons en libre service”
Je ne suis pas sûr que la solution soit dans la situation où l’on finisse par en arrive à un ballon par enfant.
Peut être que cette idée d’entre-enfants est même le contraire. Comment on fait pour partager 1 ballon, comment on fait pour partager 1 cour d’école ?
Je me demande dans quelle mesure 15 ballons ne créent pas peut être 15 fois plus de problème.
L’idéal (illusoire? ) dans le cas du doubleur dans le rang de la cantine, ça serait que l’adulte n’est plus à être présent dans la discution pour qu’une solution soit trouvée. Ce vers quoi l’on pourrait tendre dans un idéal entre-enfants.
Adulte présent mais qui n”a pas besoin d’inervenir, présent en tant “qu’épée de Damoclès” dans le pire des cas.
Un truc sur lequel je reste sceptique : c’est le côté pratique d’un système de “location”, “prêt” des jouets. Aujourd’hui, on a 15 ballons en libre service, et tout le temps des engueulades à ce sujet (même quand il reste 4 enfants dans la cour, allez chercher…) : eeeeeeeeeeh, y a untel qui m’a pris le ballon, y a untel qui veut pas que je joue avec eux, untel il a deux ballons…
Si tu envisages le travail d’animateur en claé comme clui qui rend possible l’entre-enfants, tu es en partie libéré de cette “obligation ressentie d’être producteur d’animations” (alors même que mettre en place les conditions de l’émmergence de cet entre-enfant EST le travail d’animateur). Et ce temps libéré, tu vas le passer à “souffler sur les braises” de ce que tu veux faciliter, à “pacifier” les rapports entre enfants, à e^tre plus présent sur ces moments là (permettre l’entre-enfants ne veut pas dire être absent en tant qu’adulte !)…
Tu te dis que, en te basant sur ce qu’il se passe avec les ballons, tu penses le pire pour des jouets comme des playmobils…
Je ne sais pas si cela est entièrement comparable :
Le ballon (avec lequel on joue en se déplaçant, en courant, qui peut servir notamment pour le foot, pour le sport où le besoin de se comparer, de gagner, la violence déjà présente dans ce besoin de se confronter aux autres…) et des playmobils ( les enfants sont assis sur une moquette et doivent vivre cette situation de jeux à plusieurs où l’on crée un imaginaire, une ville, des aventures, qui oblige à faire des concessions)
Donc peut être que les ballons en eux-mêmes sont porteurs de ces conflits… je ne suis pas sûr de mon analyse.
Mais pour vivre cette situation des moquettes sur le claé où je suis en ce moment, et où les enfants n’ont pas forcèment une réputation de “tendres” : un groupe d’enfant a pris la caisse en plastique Kapla et s’est installé sur son périmètre, en chaussette, on y joue ensemble aux playmobils, aux kapla, à la dînette (jouer avec l’autre, concession… ) C’est là l’apprentissage de cet entre-enfants. Les désaccords font partie de cet apprentissage. C’est même le but : faire en sorte qu’il fasse l’expérience de ces concessions qui permettent le jeu en commun. Avec la limite dans cette dispute que si cela va au delà d’une certain niveau (déterminée précicémment avec les enfants par l’animateur) le risque est que la fois d’après ils ne puissent pas jouer avec les Kapla, ou les playmobils.
C’est cette expérience qui est intéressante.
Et si le problème vient d’un groupe extérieurs (des enfants qui voudraient embêtés les joueurs) Déjà, il faudrait qu’ils enlèvent leur chaussures pour aller sur la moquette (ce que déjà ici ils ne se permettront pas en sachant que je suis dans le coin) et ensuite tu es là en tant qu’adulte pour créer ses limites dont je parle.
A l’exception d’enfants qui échappent à nos capacités d’animateurs (enfants débile léger, enfants très violents et incapables de se contrôler) les enfants font l’expérience aussi de ce qu’il se passe quand ils sortent des limites établies (par exemple, rester assis une heure sur le banc au lieu de jouer avec ses copains, et systématiquement à chaque récré, le même résultat pour la même cause)
Aujourd’hui, vu ce qu’ils ont vu de moi les autres jours, j’ai eu affaire à une dispute entre deux enfants au moment d’entrer dans la cantine. Je leur ai juste proposer : Ou c’est moi qui règle le problème (et aucun n’est permis sur ce que le bête et méchant animateur va faire) ou vous régler vous mêmes le problème par la discution.
Finallement, une place doublée, cela ne vallait pas une heure assis à ne rien faire.
y a untel qui m’a pris le ballon, y a untel qui veut pas que je joue avec eux, untel il a deux ballons…
Ca fait partie pour moi de l’entre-enfants. Tu ne peux pas choisir pour les enfants quels seront leurs camarades de jeux (bien que, si c’est toi qui organise, c’est avec tes règles que l’on joue…) , par contre tu peux t’arranger pour que la récré suivante, celui dont on n’a pas voulu soit possesseur du ballon. Et avoir un avis dans la discution qui ne va pas manqué d’avoir lieu.
On ne peut pas attendre une notion de partage qui tombe du ciel et dont chaque gamin soit absolument convaincu. C’est justement ce travail qui me semble intéressant. C’est à ce moment là le travail d’animateur.
Sur le côté “pas de budget”, là ça me semble être un gros problème vis à vis de cette disparition des jouets de la cour.
Et j’ai tendance à répondre aux couillons qui disent “un animateur n’a pas besoin d’acheter, il doit savoir faire avec de la récup’ : Bien : Fais-moi juste un planning d’animation sur une semaine de claé qui sorte un peu du foot, jeux déjà connu, et objets construits sur des ateliers manuels qui soit visiuellement jolis et qui puissent avoir une vie après l’atelier.”
Ces couillons étant rarement en capacité de proposer, je peux alors leur montrer ce que je fais à partir de récup’ (mousse, plastazote…)
Et je leur réponds que pour arriver à cela, il faut avoir d’abord expérimenté les différents matériaux existants, différentes techniques…
entre-enfants possibles : une table avec de la pâte à modeler à disposition, des feuilles qui vont servir à faire des avions dans la cour, jeux de l’élastique (oui, je sais, budget, mais vous pouvez au moins aller acheter 2 mètre sd’élastique dans une droguerie à quelques entimes ?), objets peints au sol si cela n’existe pas (voir projet mairie), craies tout bêtement et les enfants qui écrivent sur le sol de la cour ce qu’ils veulent, juste un tableau sorti qui sert à jouer à la maîtresse (alors même que la récréation est fait pour souffler vis à vis de la classe, c’est l’une des activités préférés des enfants), petits coins dont j’ai parlé (la moquette je la récupère gratuitement à la fin des salons au parc des expositions de la ville) qui vont servir à jouer à la maman dans un groupe de copains, en délimitant LEUR espace de jeu vis à vis des autres enfants ET des adultes…
Merci pour vos réponses ! Et merci à moilapa de nous partager son expérience… je me demande ce que ça doit représenter, de voir moilapa débarquer sur une école, pour les autres animateurs !
Une chance incroyable de voir un pro en action, de découvrir une autre manière de faire de l’animation, une animation qui a de la gueule, de s’initier à des activités qui pètent le feu ? Ou bien la sensation de se faire piétiner, de ne plus exister, à côté d’un anim’ qui, lorsqu’il lance une activité, attire immédiatement les trois quarts de la cour à lui, quand on peine à en motiver 10 pour les nôtres ?
Mais pour revenir au sujet des interdictions, je reste partagé sur le principe. Tu dis qu’elles libèrent ? Mais, libèrent de quoi ? De l’aliénation d’un portable, de l’addiction d’une console de jeux ? Si c’était le cas, je comprendrais (enfant asocial qui joue tout seul sur son téléphone sur un banc pendant la récré…). Mais chez les CP-CE1, comme je l’ai dis, je n’avais vu que billes, petites voitures, cartes pokémon… des jeux qui, pour la plupart, se jouent à plusieurs !
Après, dans le cas où cette interdiction ne fait pas que vider la cour de récréation de tout jouet, mais remplace “jouet personnel” par “jouets collectifs en libre-service”, elle prend plus de sens.
Par contre si pour faire ça il faut passer par un hypothétique “budget claé”, on est pas couchés ! (ça existe vraiment, chez vous, ça ? Chez nous, tout ce que notre directrice a le droit de faire, c’est de se ravitailler une fois par mois dans la réserve du CLSH, en papier crépon-farine-perles à repasser… et pour la patafix, c’est niet, vu qu’il n’y en a pas dans la réserve : elle l’achète sur ses frais personnels…)
C’est comme pour les tissus, les tapis de judo, les diabolos… ce serait cool, en effet !
Après, oui, je crois aussi que c’est aux animateurs de remplir le vide créé par ces interdictions ! Je m’y efforce en tout cas, dans la mesure de mes capacités…
Un truc sur lequel je reste sceptique : c’est le côté pratique d’un système de “location”, “prêt” des jouets. Aujourd’hui, on a 15 ballons en libre service, et tout le temps des engueulades à ce sujet (même quand il reste 4 enfants dans la cour, allez chercher…) : eeeeeeeeeeh, y a untel qui m’a pris le ballon, y a untel qui veut pas que je joue avec eux, untel il a deux ballons…
Rien que sur les ballons, j’ai du mal à envisager un système de location, alors sur des playmobils et des petites voitures, j’imagine même pas ! Tu fais comment, pratiquement ? Pour des CP-CE1 de 5 à 7 ans ? Et pour lutter contre la ruée sur les ballons , et après contre le “c’est moi qui l’a pris d’abord, je décide qui c’est qui joue nan toi tu joues pas parce que c’est moi qui décide, y a juste lui et lui” ?
Après, oui, faire vivre la cour de récré pour qu’on ne s’y ennuie plus… pour qu’on délaisse les ballons, pour qu’on ait envie de rester au claé le soir plutôt que de guetter l’arrivée des parents, c’est un peu mon objectif. Même si j’ai encore du boulot :p
Ce midi, j’ai essayé “Danse, chorés rigolotes” : ça leur a plu, mais la musique (j’avais amené mes baffles) les a tellement sur-excités qu’il a fallu tout interrompre sur injonction de la directrice (qui n’avait pas forcément tort)… Ce soir j’ai voulu leur apprendre à jouer aux osselets, mais en fait c’est un peu dur pour des CP, y a guère que leurs grands frères qui venaient les chercher qui y arrivaient… tout ça s’est vite transformé en atelier sur les bases élémentaires du jonglage, quoi…
Pas facile tous les jours !
Heu… j’ai quand même l’impression que le forum déconne un peu… certes j’ai mis du temps à poster, mais je ne peux déjà plus actuliser…Sur le coups, ça va être un peu bruoillon :
Je reviens sur le fait d’acheter des jouets : si les enfants ont entre les mains ces jouets achetés par le claé, cela les libèrera de ce poids, de cette crainte de se les faire voler ou ces “donner c’est donner”, la pression des grands (on connait tous ça : un CM2 qui demande à un petit de lui donner tel objet et le petit qui accepte parce qu’il n’a pas vraiment le choix)
Cela peut libérer les enfants, libérer le jeu.
Je ne crois pas que cette interdiction de la directrice soit une mauvaise chose. Je crois même que c’est une chance : chaque enfant pourra jouer avec les jouets du claé.
Et je crois que c’est aussi une chance pour les animateurs.
Temps pour édité passé, j’ai mis trop de temps à rédiger…
Tant pis.
Juste : autre idée : je vais, comme sur chaque claé, faire avec les enfants des courts-métrage. Je vais présenter l’idée à la cantine : “Si ça vous dit, vous vous organisé entre copains et copines, vous inventez votre histoire, et quand elle est prête, vous venez me voir. Deux limites : dans cette histoire, vous êtes des enfants, et cela se passe obligatoirement sur l’école.”
A chaque fois, il y a plusieurs groupes qui viennent me voir (après s’être engueulés, mis d’accord, disputé sur la distribution des rôles, sur qui va mourir…)
Et à chaque petit film projeté aux autres enfants, il y a de nouveaux des équipes qui veulent faire Leur film.
Pour certains groupes, cela semble impossible. Ils finissent par en appeler à l’adulte-animateur parce qu’ils n’arrivent pas à se mettre d’accord. Dans ce cas-là, j’aide un petit peu. Je relance la machine, mais je n’écrirai pas l’histoire à leur place. a nouveau à eux de faire des conscessions, d’être capable de se mettre d’accord, sinon leur film n’existera jamais. (la dernière fois, certains avaient “triché” en faisant appel à leur maître !)
Ces discutuions entre enfants ne se limitent pas à la récréation du midi-deux heures. Le risque, sur de tels projets, c’est l’exclusion d’un enfant par les autres. Ce type de projet est très prenant pour les enfants. Ne pas en faire partie quand c’est “sa bande” qui réalise, cela peut être une mise à l’écart très longue.
L’intervention de l’adulte dans ce cas est délicat (puisqu’on intervient sur du “je te tiens pas copain” sur les choix d’amitié des enfants. Il est toujours intéressant de d’abord savoir ce qui a fait l’exclusion de l’un d’eux.
Voilà pourquoi je sollicite vos avis sur la pertinence des interdictions en claé.
Je crois que les interdictions en claé vont être ce qui permet cette liberté pour les enfants.
Déjà concernant les jouets : l’intérêt, c’est que durant sa récréation il puisse jouer ? Alors tu achètes des jouets sur le budget claé et tu organises un système de prêt. Dinettes, voiturettes, playmobils, poupées… Les jouets ne sont plus aux enfants, il n’y a plus de “tu me l’as donné…” puisqu’ils ne leurs appartiennent plus. Mais on s’en fout : ce qu’on veut : c’est mettre en place cette situation (avec une moquette au milieu de la cour pour les voiturettes ou les kapla, où l’on ne peut aller sans chaussures…)
Sur les bourses aux jouets qui vont commencer à pulluler, tu vas pouvoir acheter beaucoup de jouets à pas cher du tout. Surtout en passant à une demi-heure de la fin de la bourse. Tu auras même des jouets gratuits en faisant les poubelles du salon.
Sinon, juste sur le côté “injustice” : bin, tu construits des jouets en atelier avec les enfants, ils les laissent sur la salle et les récupèrent le soir au moment où ils partent chez eux.
Pour ce qui est de laisser les enfants jouer entre pairs :
Je crois beaucoup à cette idée. Et d’une discution sur le post “quelques petites questions sur les claé”, on a opposé aux idées que j’avançais la violence entre enfants. Ce qui peut être effectivement la limite de cette idée de laisser les enfants joués entre eux. Et que cette idée que j’avais mis en place sur un claé avait peut être fonctionnait parce qu’il existait déjà entre enfant cette sérenité et cette confiance dans le groupe qui sont primordial si l’on veut laisser les enfants entre pairs. Ce qui me fait évoluer dans mon discours.
J’ai donc commencer jeudi sur un nouveau claé, en choisissant une école réputée “dure”.
Avec l’idée, ni plus ni moins, de changer seul l’atmosphère d’une cour de récréation (!)
Je crois que la violence de ces enfants vient de l’insécurité qu’ils ressentent : que ce soit dans leur famille, dans la cour de l’école, leur quartier et les histoires qu’ils se racontent… Je ne peux pas grand chose sur ce qu’il se passe à la maison ou même en classe, mais durant ce temps de récréation, j’ai la possibilité de pouvoir agir : l’idée est de rendre cette cour plus paisible, plus propice à ce temps entre enfants. Et pour permettre cette liberté, il faut créer des limites.
Mon intervention se limite à ce temps de récréation. Mais durant ce temps là, je peux mettre en place quelque chose. En excluant tout enfant violent (que ce soit même par une simple insulte) en systèmatiquement tout de suite et sans transigence. Et surtout à la vue de tous. Et avec ce discours que ce n’est pas moi qui exclut l’enfant mais lui-même par son comportement. A chaque incident que je vois dans la cour, quelque soit ce que je suis en train de faire : je vais vers les enfants, j’écoute, et puis je tranche. Et là on ne discute plus (sans doute qu’on a déjà beaucoup parlé de moi dans les familles et dans les classes)
(pour résumer ces deux premiers jours, j’ai été, on va dire, très “sec”)
Rapidement les enfants se sont rendus en parallèle compte que je proposais des animations qui sortaient de l’ordinaire : ce qui est fait que j’ai eu au bout de 5 mn les 3/4 de la cour autour de moi (jeu du maître féroce, jeu absolument pas choisi au hasard) (il y a là un deal : je m’engage à faire des animations qui vont vous plaire, en contrepartie j’attends de vous un comportement sans violence)
“Bon, visiblement mes jeux vous amusent. Mais pour vous faire gagner du temps, puisque les enfants testent toujours les nouveaux adultes qu’on leur met dans leur pattes, je suis sévère…”
Et je mets en pratique avec la moindre petite bêtise auquelles sans doute je n’aurai même pas fait attention dans un autre contexte. Je dis à l’enfant qu’il ne joue plus et qu’il n’y a pas à discuter.
Chaque enfant voit ce qu’il s’est passé, ce que j’ai dit et ce que j’ai fait.
Seulement deux jours et le premier soir (vendredi) cette intransigence porte déjà ses fruits : l’un des grands avec lequel j’ai été dure à midi, a été à mes côtés tout l’atelier et a géré seul le pistolet à colle. C’est lui qui mettait la colle sur le support metalique pour coller les bijoux que lui tendait les enfants. Un à un. La façon dont les petits faisaient la queue devant lui, la façon dont ils parlaient à ce grand… c’est exactement ce que vers quoi je veux tendre. Là, ce n’était pas réfléchi. Cela s’est fait par hasard. Mais je sais que mes rapports avec ce grand vont être tout autre sur la prochaine récré. Cette violence qu’il avait en lui que j’avais tourné vers moi lors du premier accrochage, est devenu tout autre chose. Maintenant à moi de ne pas trahir ce qui sans doute ressemble à de la confiance.
Le premier soir donc, au milieu de la cour, à l’aide de tables, de grands tissus, de tapis de judo… on construit une cabane. Ce qui déjà sort de l’ordinaire ! Une fois la cabane fini, j’établis 2-3 règles indiscutables. Et puis mon travail est fini : une fois la cabane construite, je n’ai plus rien à faire là. Ils sont entre enfants. Et très excités de se retrouver cachés, serrés les uns contre les autres, hors du regard de l’adulte.
Par contre, je suis à un mètre et je propose un atelier construction de bijoux (donc les enfants sont bien hors du regard de l’adulte, mais par contre j’entends les possibles disputes). Je laisse aux enfants ce choix : ou être encore avec un adulte, parce qu’ils en ont envie (besoin) ou ils jouent entre eux dans la cabane.
Sur la quarantaine d’enfants dans la cabane, forcément
une bêtise arrive : aussitôt j’exclue l’enfant du jeu (ce n’est pas moi qui te fait sortir de la cabane, c’est toi par ton comportement) Sans tergiversation, discution. C’est comme ça et pas autrement. C’était annoncé.
Je sais que tout ce que je fais-là va servir petit à petit ce que je vais mettre en place.
J’ai déjà des idées de ce que peux mettre en place pour permettre cet “entre enfants”, j’ai aussi dit aux enfants qu’ils me fassent des propositions, sans se limiter sur ce qui pourrait être possible ou pas.
La cabane n’en est qu’un exemple. Tous les 40, petits, grands, garçons, filles, tous serrés les uns contre les autres, il savait qu’au dessus d’eux il y avait David. Même non présent. Et je ne crois pas que ma dureté durant ces deux jours ait été ressenti comme quelque chose d’effrayant ou de problèmatique. Au contraire, je crois que dés cette soirée les enfants ont compris.
Ce n’est pas forcément dans ma nature d’animateur, mais dans ce cas-là, je crois que c’est la solution. Peu importe que je sois ressenti comme un animateur très dure, puisque je ne crois pas que la présence des animateurs soit nécessaire aux jeux des enfants dans une cour d’école. Je crois réellement qu’ils n’ont pas besoin de nous. Du moment que ce que je fais soit ressenti par les enfants comme juste. Et surtout implacable.
Cette dureté, je la crois nécessaire ici, parce que certains de ces enfants n’ont peut être pas été confronté à un mur. Un mur, ce ne peut être injuste. C’est une limite qui est là, elle empêche à la fois d’aller au delà (contrainte) mais en même temps elle permet de créer à l’abri de ce mur, en sécurité, sérénité…
idée : Le seul fait d’installer une moquette dans la cour, de dire que pour y jouer il faut s’enlever les chaussures, crée un espace ou le jeu peut émmerger (tout comme la cabane) Les enfants qui courent autour ne peuvent franchir cette barrière invisible (la moquette) puisqu’ils ont des chaussures. (Ils ne s’y risqueraient pas, parce que d’une certaine façon, j’ai créé cet animateur-robot qui ne laisse rien passer : à quoi bon prendre le risque de passer l’heure entière de la récréation assis sans bouger et seul ?)
L’idée : c’est un espace où l’on est rassuré, serein. On est entre copain, et pour jouer ensemble il va falloir s’écouter, partager, faire des conscessions. Donc des petits espaces plus faciles à appréhender qu’une grande cour, notamment pour les plus jeunes.
Coin poupée, dinette, voiture…
Autre idée : le deuxième midi, j’ai mis en place un atelier cirque : il y avait encore trop d’enfants pour que je gère tout : donc, j’ai proposé aux diabolos et aux kiwidos (après avoir montré les bases) d’aller plus loin s’entraîner entre eux : ils sont tous au même niveau, face à une difficulté commune : l’entr’aide et l’émulation a une grande part dans les ateliers cirque. Pendant que je m’occupais du fil, de la boule et de la planche à rouleau.
autre idée : je vais mettre en place des grands jeux : avec une seule grande équipe : les enfants jouent tous ensemble, dans un même but : où ils gagneront ensemble, où ils perdont ensemble. L’adversaire, ce sera moi ou des épreuves.
Autre idée : mettre en place des grands classiques qui ont disparu de certaines cours : j’ai commencé par la corde à sauter géante où l’on peut sauter à dix ou plus. Pour l’instant je suis présent, notamment pour faire paser tout le monde sans qu’il y ait d’enfants qui se retrouvent sur la touche.
autre idée : mettre en place des animations avec un ou plusieurs co-animateurs (des enfants à qui j’ai appris avant les techniques nécessaires)
autre idée : tout simplement proposer des jeux, même ceux que les enfants connaissent déjà, mais dont ils n’ont plus le réflexe cours d’école, les plus basiques, les plus facilement “recopiable” sans l’adulte. Et en associant le même lieu de la cour avec tel jeu : 1,2,3, soleil, épervier, jeux de mains avec comptine (j’ai fait des recherches : bouquins, internets…)
etc…
Les jours, les semaines à venir me diront si je me suis trompé, voir quels vont être mes rapports avec l’équipe d’animation en place…
Sur l’interdiction des jeux je pense comme toi. C’était comme même cool les pogs et les billes. J’aurais pas aimé que l’on supprime cela, mais si cela pose problemes. Des problemes qui sont même nécessaires pour le developpement de l’enfant.
Maintenant pour ce qu’il s’agit des jeux que tu voudrais apporter, fais le sans crainte. Ceux qui auront envies d’y jouer le feront, d’autres feront autre chose. Et ne t’en fais pas, ils les remettrons en place sans adultes d’eux même. Peut être changeront_ils même les regles.
Bonne chance
Bonjour à tous,
Je suis depuis septembre et pour la première fois animateur sur le claé d’une petite école, avec des enfants de CP-CE1.
Les enfants à cet âge amènent fréquemment divers objets à l’école : petites voitures principalement, transformers, billes, figurines diverses et variées…
La politique quand je suis arrivé était d’interdire les billes, le reste étant autorisé. Puis, devant le grand nombre de plaintes qui nous parvenaient chaque jour des enfants au sujet des petites voitures (échanges non consentis, untel qui me pique ma voiture et veut pas me la rendre, untel il m’embête il veut tout le temps que j’y prête ma voiture, j’ai perdu telle et telle chose…), notre directrice a choisi de les interdire purement et simplement, ainsi que tous autres jouets amené à l’école.
Les arguments pour expliquer cette interdiction sont les suivants : trop d’histoires, trop de pertes, et enfin, injustice qui fait que certains enfants ont des voitures et que d’autres n’en ont pas.
Sachant que la vraie raison de fond reste quand même qu’ils venaient nous voir toutes les deux minutes pour une histoire de petite voiture.
La question que je me pose, et sur laquelle je sollicite votre avis, est : que pensez-vous d’une telle interdiction ?
Cette interdiction me fait en effet me poser de nombreuses questions. Considérant que les jouets personnels et les petites voitures constituaient une part importante des jeux auxquels se livraient spontanément et entre eux les enfants, je trouve dommage de leur supprimer ce plaisir et limiter ainsi leurs loisirs possibles, dans une petite cour de récréation bétonnée et sans imagination.
Qu’il y avait beaucoup d’histoires à ce sujet, c’est indiscutable ; aujourd’hui cependant, il continue d’y en avoir beaucoup pour les ballons… pour l’occupation de la table de ping-pong… qu’on ne supprime pas pour autant.
Je me dis aussi qu’un défi et qu’un objectif qu’on pourrait se fixer en tant qu’animateurs, c’est ce “vivre-ensemble” qui manque aux enfants… faire en sorte qu’ils sachent jouer ensemble sans devoir recourir toutes les trois secondes à un arbitrage adulte…
Reste que les moyens à se donner pour remplir un tel objectif, qui me paraît souhaitable (ne plus être sollicité et dérangé toutes les minutes dans la cour pour un mini conflit entre deux enfants) sont peu clairs dans ma tête. J’aimerais par exemple développer le jeu, leur en faire découvrir d’autres qu’ils ne connaissent pas, et rendre certains de ces jeux autonomes, c’est-à-dire les rendre capable de les refaire eux-mêmes, spontanément et sans adulte… Mais au-delà de cette petite idée, je ne sais trop comment parvenir à un tel objectif. Tenter de les intéresser à des projets collectifs ? Est-ce que ces idées permettront bien de me rapprocher de ce but?
Voilà pourquoi je sollicite vos avis sur la pertinence des interdictions en claé.