Bonjour Sonia,
sujet intéressant en effet.
Voici quelques premières réflexions sur le sujet, sachant que je me positionne en tant que formateur Bafa.
Je crois que plusieurs facteurs font que, à l’issue d’une formation Bafa, la séparation peut-être difficile à gérer pour certaines stagiaires :
– le déroulement du stage en internat : les personnes vivant ensemble pendant une durée pouvant aller jusqu’à 8 jours (stage de formation générale Bafa), des liens se créent inévitablement, aussi bien du fait du vécu collectif pendant l vie quotidienne, que du fait de travailler en groupe sur des projets. J’ajouterais à cela que pour certain, le stage de base Bafa est la première expérience de vie en collectivité
– une certaine solidarité se créé également vis à vis de l’objectif des stagiaires qui est d’avoir un stage satisfaisant. Même si les formateurs ne mettent pas particulièrement de pression, cette pression existe et va en s’amplifiant au cours du stage : accumulation quelque fois de la fatigue, peur d’échouer, envie de bien faire
– la motivation des participants par rapport au stage : on a généralement à faire à des jeunes intéressés par le métier d’animateur, d’où un investissement qu’il n’ont pas l’habitude de connaître, en particulier dans le milieu scolaire
– l’esprit ludique du stage. En effet, plusieurs temps de la formation tournent autour du jeu, de manière théorique mais également pratique, par exemple dans des mises en situations. Les stagiaires sont amenés à jouer ensemble, à faire jouer les autres, ce qui à mon avis les rapproche également.
– enfin, l’environnement dans lequel va se retrouver le stagiaire à l’issuer de la formation peut lui faire peur : il a passé une semaine où il a oublié cet environnement et cela peut être un dur retour à la réalité.
Ces phénomènes font que, si elle n’est pas anticipée, la séparation peut être douloureuse.
C’est pour cela que je pense que la séparation doit être soigneusement préparée par les formateurs. Le fait que tout le monde pleure à la fin n’est surement pas un indicateur de la réussite du stage.
Comment préparer la séparation : par exemple en veillant à ce que les temps forts du stage se situent , non pas à la dernière veillé mais au milieu du stage et que le rythme retombe par la suite.
Le dernier jour, nous pratiquons également souvent le retour à la réalité par une revue de la presse de la semaine : plusieurs quotidiens sont achetés et un groupe prépare la revue de Presse de ce qui s’est passé dans la semaine.
Ces éléments sont également important à faire passer auprès des animateurs : dans le centre de vacances ou de loisir dans lequel ils vont travailler, ils vont avoir à faire attention au même phénomène vis à vis des enfants : c’est encore plus difficile pour lui qui , émotionnellement peut-être concerné par la difficulté de la séparation et qui a à gérer cette difficulté avec les enfants.
De la même manière, je pense que le rythme d’un centre doit étre vu globalement par rapport à sa durée et que les moments forts ne sont pas forcément à placer en fin de centre mais putôt au milieu.
Voilà pour commencer, en espèrant que tu nous feras partager les conclusions de ton travail.
Bon courage
Jean-Christophe
, le il y a 19 années et 4 mois.
