[ludou]

L’animation est majoritairement pensée dans un sens bien particulier : celui de l’adulte qui encadre (en-cadre) des enfants sur un temps défini. On est donc proche d’un système carcéral, sous le fallacieux prétexte de devoir les surveiller. Veiller à leur sécurité, allez, disons les surveiller, ne veut évidemment pas dire les encadrer. Les temps de loisirs collectifs traditionnels (colos, scoutisme, accueils de loisirs…) l’ont parfois compris et depuis très longtemps. Les temps entre enfants, sans intervention de l’adulte sont courants, assumés, parfois privilégiés. L’adulte ne doit néanmoins pas être trop loin, la loi le lui impose (et la violence qui existe entre enfants le justifie sans doute, même si on peut démêler un peu les causes de cette violence). Il y a la sécurité.
Bien, mais ce n’est pas de ça qu’il s’agit dans l’encadrement, dans l’imposition d’une activité (ou d’un panel d’activités). On est ici dans un système collectif organisé autour de l’enfant et non autour de ce qui fait tout intérêt : la découverte, le jeu, l’émerveillement.

De simples questions : combien de temps passons-nous dans nos équipes à parler d’autorité, de gestion du groupe, de sécurité, de sanctions, de comportements “pénibles” ? Combien passons-nous de temps à développer nos propres connaissances, à nous émerveiller nous-même, nous passionner pour de nouvelles choses (ou d’anciennes) ?
Résultat :
1- on contraint l’enfant (physiquement, dans l’espace et dans le temps)
2- on leur propose des “animations” creuses, vides, bricolées, bancales, chiantes en fait.

Pessimiste ? Il suffit quand même d’observer ces fameux temps périscolaires dans n’importe quelle école.
Qu’on se base sur la chronobiologie, sur toute autre science, tant qu’on définit à l’avance ce que l’enfant va faire pour son bien, sans réfléchir et se mettre à développer nos propres intérêts, émerveillements… bah moi j’mettrai pas mes gamins dans ces trucs (ni à l’école d’ailleurs).

[XXYYZZ]

Avé à tous
j’ai relu le questionnaire ainsi que les résultats.

Au niveau de la qualité éducative( c’est sur ce point qu’il y a eu le plus de réactions. )
D’abord on peux se poser la question:
Faut il de l’éducatif en périscolaire ??
Visiblement les auteurs de l’enquête pensent que oui ;
A mon humble avis il faudrait savoir ce que l’on met derrière le mot éducatif?
S’il s’agit de compléter l’école, de travailler sur les projets des enseignants, ou autres je dis non. :non:
Les enfants ont suffisamment d’heures de classe dans la journée. Le pire que j’ai entendu est lorsque des animateurs donnent des choses à faire à la maison. 😥
C’est rare mais cela a existé. j’espère que ça n’a plus cours..
Ce moment doit être un moment de détente, de distraction où les enfants peuvent souffler.
Il n’est plus en classe.
Certes un animateur peut proposer, suggérer des activités ( au sens large). Mais
un animateur digne de ce nom ne doit pas imposer à des enfants une activité dont ils ne veulent pas.
Cela me semble une évidence.
Laissons les enfants , qui le souhaite, jouer entre eux, lire écouter de la musique, discuter …
Bien sur si un enfant veut par la suite, intégrer l’activité en cours, il serait idiot de l’en empêcher. Je l’ai déjà vu.

Par contre si dans “qualité éducative” on entend des choses aussi diverses que : apprendre à respecter les autres, ne pas les taper, respecter et ranger les matériels utilisés, prendre son de ses affaires personnelles ; la oui l’éducatif à toute sa place.

Au niveau de la sécurité
Rien d’original
Bien sur il faut respecter la sécurité,

Les conditions de travail du personnel :

Le taux de 1 pour 18 rend plus difficile la tâche du personnel. Cela peux avoir une incidence pour la sécurité et la fatigue des animateurs.

Laisser les enfants assez libre, ne veut pas dire que ces animateurs se reposent et restent assis sur un banc en train de discuter entre eux.
Dans l’un de ses chansons Brassens a chanté que” les amoureux qui se bécotent sur les banc publics ont une gueule bien sympathique”. mais ces amoureux là n’étaient pas en train de travailler en plus avec des enfants.. 🙂
Sur les salaires .Souvent c’est un travail avec peu d’heure par jour donc salaire faible, et payé au SMIC.

De façon plus générale,
je pense que le projet de départ a été dévoyé souvent pour bien faire. .
A force de vouloir faire du tout éducatif, de nombreuses associations et communes ont oublié que ce périscolaire doit être un moment de loisirs.
un autre aspect existe. Plusieurs associations ont vu et parfois obtenu une rentrée financière lorsque une commune leur a confié le périscolaire.
Certaines réactions m’ont interpellé.” Nous avons obtenu “Le marché” du périscolaire de telle commune.”

les pratiques sont tellement différentes d’une commune à l’autre et m^me d’une école à l’autre, qu’il est difficile de généraliser.
Quant à l’enquête, elle a le mérite d’exister. Questions orientées ? Je ne pense pas. On peux par contre regretter, que le questionnaire ne soit pas plus ouvert. Il y a trop de réponse avec un choix, restreint . la partie commentaire est trop réduite.

Voila ce n’est que l’avis d’une personne.

Allez bye :coucou:

[balthazaar]

Apparemment c’est toujours très dur de faire ce genre d’enquête, quand c’est effectivement destiné à mieux connaître la réalité.

Cette fois je crois me souvenir que dès les questions, on sentait une intention de communication dans le sens “la sécurité se dégrade, la qualité éducative se dégrade, il faut davantage d’employés, de fric et de formations”…

[crevette76]

étant donné les questions et possibilités de réponses de l’enquête, difficile d’en déduire quelquechose, à part que l’enquête n’était pas très bien fichue (à moins que les résultats attendus soient en effet de la comm’ plutôt qu’une analyse)

[Shaaa]

jojosmala a écrit :
Une qualité éducative en baisse

çà c’est plutôt une bonne nouvelle, non ?

cela veut peut être dire qu’ils s’éloignent de la forme scolaire, non ? (Attention ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, c’est à dire que l’éducatif n’est dû qu’ a la forme scolaire….) Et que les enfants ont enfin du temps pour eux, pour s’amuser, et peut être même ne rien faire !!! 😀

Sauf qu’à aucun moment cette “qualité éducative” n’est pas définie… et repose sur une acceptation implicite des lecteurs ou des interrogés… Ce qui est loin d’être “valable” ou sacrément biaisé.

Selon quelle vision et conception ? selon quel point de vue ? selon qui ? On ne sait pas… Ça s’appelle plutôt de la communication et du lobboying. 😀

[vincenzo]

on peut en conclure que d’une façon générale l’accueil périscolaire tel qu’il est fait actuellement c’est de la merde…

[balthazaar]

Pas sûr.
Tu peux mettre cent significations derrière cette phrase.

Humainement, la situation des enfants s’est largement dégradée d’un coup.

En admettant qu’on soit perçus comme des professionnels de l’éducation au sens large, l’éducation est moins bonne, moins suivie (un enfant perd un truc, avant je le cherchais avec lui, maintenant c’est devenu impossible), et puis c’est politique : les enfants pouvaient échapper à l’accueil de loisirs mais ils n’échappent pas aux activités périscolaires, à sa multiplication des intervenants et à sa division des moyens. En tant que “professionnel de l’éducation”… pour la première fois depuis x années je me retrouve forcé d’animer dans des couloirs ou même dehors sous la pluie.

[jojosmala]

Une qualité éducative en baisse

çà c’est plutôt une bonne nouvelle, non ?

cela veut peut être dire qu’ils s’éloignent de la forme scolaire, non ? (Attention ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, c’est à dire que l’éducatif n’est dû qu’ a la forme scolaire….) Et que les enfants ont enfin du temps pour eux, pour s’amuser, et peut être même ne rien faire !!! 😀

[XXYYZZ]

Merci pour la diffusion de ce document.

D’après ce que j’ en ai lu c’est plus que contrasté. le bilan est largement négatif.

A la réunion c’est plus équilibré, d’après les échos que j’ai entendu de la part des intéressés.

Une première remarque personnelle ( donc discutable) me vient à l’esprit.

Dégradation plus marqué dans les communes que dans le cas où une association a mit en place le périscolaire.
Ne serais ce pas parce que en règle générale les anims sont plus en phase avec leurs associations qu’avec leurs communes ?
M^me si la différence est faible.
C’est une question, sans plus .

[Simon]

[Simon]

Suite à l'enquête "Rythme Educatifs : animateurs, prenez la parole" initiée par le JDA, la CFDT, l'UNSA et le CFE-CGC et relayé ici sur Planet'anim : https://archive.planetanim.fr/modules/news/article.php?storyid=698; le JDA publie les premiers résultats de la consultation portant sur le mois de mars (source) :

Accueils périscolaires : les premiers résultats de notre enquête exclusive

28 avril 2016Catégorie : Jeunesse Ministères et institutions Réglementation

Vous êtes plus de 2 900 à avoir répondu, durant tout le mois de mars, au sondage que nous avons proposé, pour évaluer l’impact du décret expérimental 2013-707 du 2 août 2013 sur vos conditions de travail et sur la qualité éducative et la sécurité des accueils périscolaires organisés dans le cadre d’un PEDT. Les résultats sont sans appel.

Le décret du 2 août 2013 avait pour but de permettre aux communes de mettre en œuvre la réforme des rythmes en introduisant de la souplesse pour une durée de trois ans. Il permettait notamment l’abaissement des taux d’encadrement des accueils périscolaires organisés dans le cadre d’un Projet éducatif territorial (1 animateur pour 14 enfants de moins de 6 ans au lieu de 1 pour 10, et 1 animateur pour 18 enfants de plus de 6 ans au lieu de 1 pour 14), la prise en compte des intervenants ponctuels dans le calcul de ces taux, et la possibilité de déclarer un accueil périscolaire à partir d’une heure de fonctionnement quotidienne, au lieu de deux.

Des conditions de travail dégradées
Ce sujet est donc très mobilisateur, et nous remercions toutes les personnes qui ont pris le temps de remplir notre questionnaire. Leurs réponses ne laissent aucun doute : l’assouplissement des taux d’encadrement est très majoritairement critiqué par les animateurs et directeurs qui ont répondu. Plus de 88 % considèrent que cela a conduit à une dégradation de la qualité éducative des accueils, 82,5 % à une dégradation de la sécurité des mineurs. Si ces dégradations ont selon les répondants touché un peu plus les enfants de moins de 6 ans (11,8 % contre 5,4 % pour les plus de 6 ans), globalement, toutes les tranches d’âge ont subi cette dégradation.
Les conditions de travail des animateurs se sont améliorées pour une minorité de personnes (6,2 % d’entre vous), mais dégradées pour la grande majorité (plus de 84 % de l’échantillon, dont 25 % de façon « très négative »).
Cette dégradation est un peu plus marquée dans les communes que dans les associations (86 % contre 82,6 %). Bien entendu, cette dégradation est moins vécue par les personnes en poste depuis moins de deux ans, qui n’ont pas connu le fonctionnement antérieur au décret, cependant 68,9 % de cette catégorie de professionnels y fait tout de même référence.

Une qualité éducative en baisse
L’analyse qualitative réalisée provisoirement sur 420 réponses met en valeur que c’est surtout la détérioration de la qualité éducative qui est la plus mal vécue par les participants au sondage (28 %), mais aussi la dégradation de la qualité relationnelle avec les enfants (20 %), et l’augmentation du stress et de la fatigue (15 %). La sécurité est tout de même citée dans 9 % des réponses, avec parfois ce que cela comporte de réactions anxiogènes. Le mot « garderie » est cité dans 5 % des cas : « ce n’est plus un accueil de loisirs, c’est une garderie ». Sont aussi relevées des difficultés d’organisation pédagogique, l’accroissement de la précarité, et des tensions et conflits en augmentation, entre enfants ou avec les adultes.
Pour ceux qui notent une amélioration des conditions, sont évoquées une meilleure organisation pédagogique (15 %), de meilleures conditions contractuelles et d’organisation du temps (30 %), mais surtout une plus grande reconnaissance professionnelle (55 %).
Ces pourcentages sont cependant à prendre avec prudence en raison du faible taux de réponses positives traitées pour l’instant (13 réponses). Si les deux mesures « assouplissement des taux » et « réduction de la durée minimale journalière » sont très majoritairement critiquées (de façon plus modérée pour la seconde mesure), la troisième est plus contrastée : la prise en compte des intervenants ponctuels dans les taux d’encadrement. Plus du tiers des répondants pensent que cela n’a pas eu d’effet sur la qualité éducative : sur ceux qui ont noté un impact, un tiers le juge positif et deux tiers négatif. Si l’on reporte au niveau de l’échantillon global, vous êtes 40 % à y voir une dégradation de la qualité éducative. Nous n’avons pas souhaité alourdir le questionnaire par une nouvelle question ouverte, nous ne pourrons donc pas en déduire plus de vos réponses.

La sécurité des mineurs menacée
Sur la sécurité des mineurs, 82,5 % considèrent que l’assouplissement des taux a conduit à une dégradation de la sécurité, alors que celle-ci est moins mentionnée par les répondants lors de l’intégration des intervenants ponctuels dans l’effectif d’encadrement (46 %) et de la déclaration de l’accueil périscolaire dès une heure de fonctionnement quotidien (39 %). Le traitement de la question qualitative conforte cette tendance. Alors que la question concernait la réduction du temps quotidien permettant la déclaration de l’accueil, une quantité non négligeable de réponses a porté sur les taux d’encadrement ou l’exiguïté des locaux. On notera tout de même plusieurs arguments sur la dégradation de la sécurité en raison de la réduction du temps minimal ouvrant droit à déclaration : la plus importante est la difficulté de trouver du personnel qualifié sur ces courtes périodes, mais les participants au sondage ont aussi relevé des difficultés d’organisation (temps de préparation, listings, communication entre intervenants), une baisse de la vigilance et de la disponibilité, et une précipitation qui conduit à des situations plus difficiles (chahut, enfants fatigués, tensions, stress de l’encadrement).
Ce sondage n’avait pas pour but de vous proposer une étude approfondie de la question, dont le traitement relève d’organismes comme l’Injep (Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire qui dépend du ministère) ou l’Ovlej (Observatoire des vacances et des loisirs des enfants et des jeunes, qui dépend de la Jeunesse au Plein Air). Il ne pouvait aussi être le lieu d’expression de tout ce que vous avez envie de dire sur la question de la réforme des rythmes. Mais il a fait ressortir ce besoin, pour vous d’être entendus et consultés. Les résultats de cette enquête rejoignent en partie ceux de l’évaluation menée par le ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, particulièrement les observations réalisées par les Directions départementales de la cohésion sociale. Ils ont été adressés au ministre Patrick Kanner afin de l’alerter sur le désarroi des animateurs dans le cadre du CNEPJ (Conseil national de la jeunesse et de l’éducation populaire), face aux effets de ce décret expérimental, tant pour eux-mêmes que pour les publics accueillis.
Le traitement complet et définitif de ce sondage sera prochainement mis en ligne sur ce site.

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