Moi je connais un lieu où on tente depuis que j’y travaille de m’imposer une cohésion d’équipe, mais pas plus tard qu’avant-hier, pour une prise d’initiative totalement anecdotique qui ne mettait rien en péril (même ce qu’il serait bon de mettre en péril régulièrement) et qui arrangeait l’équipe, les concernés dont j’étais se sont fait recadrer comme des mômes ou comme des gens ayant commis une faute grave… du coup la cohérence, je la cherche encore… elle est peut-être avec les projets péda variés qui n’ont jamais été communiqués à l’équipe 🙄
@ludou : enadiras questionne la cohérence qui serait imposée, en quoi serait-elle hors-sujet ?
Pourquoi autant de mépris ?
salut,
enadiras a écrit :
j’espere pas etre trop hors sujet ?
bah si, mais quand on ne lit pas les messages précédents et qu’on poste juste en lisant le titre, c’est compliqué de faire autrement…
ah c’est bien de plonger de temps en temps dans planet anim, ça me met en condition pour mes stages ! merci !
stages de quoi ?
Hé bonjour !
dans cette reflexion intéressante, je sens qu’on parle de l’implication de l’équipe pédagogique dans l’écriture du projet.
en effet peut on parler de cohérence d’équipe quand elle est imposée par une entité extérieure ?
avoir une cohérence éducative s’est si’nterroger sur les choix pédagogiques de l’équipe, le rapport à la règle, la sanction… etc..
si c’est le directeur qui décide de tout, ça ne tient pas.
remettre en question le projet péda à chaque arrivée d’un nouvel animateur, ou a chaque évenemment de groupe, ça ne se fait pas ?
moi je pense que si, et c’est ce qu’on appelle “faire des réunions”. tout l’art de la chose est d’etre efficace pour ne pas brasser du vent.
j’espere pas etre trop hors sujet ?
ah c’est bien de plonger de temps en temps dans planet anim, ça me met en condition pour mes stages ! merci !
est-ce que le mot “cohérence” ne ferait pas partie de cette vaaaaaste famille de mots fourre-tout et tellement appréciés des pontes du secteur socio-culturel ? Comme “respect”, “autorité”, “sanction”, “cadre”, “pédagogique”, etc.
Ces mots qui, une fois arrivés dans la phrase, permettraient de justifier tout le reste de la proposition. Comme chacun a une définition différente (ou suffisamment floue) de ces mots, quoi de mieux que de les employer quand on ne trouve plus d’arguments ?
encore faudrait-il atteindre un consensus autour de ce fameux cadre
si on considère la sécurité, qui pour certains, relève du bon sens : grossière erreur
le cadre est le plus souvent rigide, inspiré par la crainte des adultes non pas pour la sécurité de l’enfant mais par la crainte de leurs responsabilités et des réprésailles en cas problème
et quand on me sort qu’ils obéissent aux directives de DDJSS, ça me fait bien rigoler
ces fameuses directives ne sont certainement pas si contraignantes qu’on veut nous le faire croire
et de même pour la fameuse notion de respect et pleins d’autres trucs
cette fameuse cohérence est imposée par la majorité voire par la seule direction
certains n’ont que ce mot à la bouche
Je comprend un peu mieux ton sentiment Vegeteuse.
Celui de chercher à absolument stéréotyper le comportement des anims, au détriment de leur richesse propre. Ceci dit, n’était-ce pas une question d’une demande excessive de cohésion plutôt que de cohérence ?
Vegeteuse a écrit :
quand tu débarques dans un nouveau Clae ou Alsh, on te balance les règles de fonctionnement et la manière dont tu dois te positionner par rapport aux enfants (de manière plus ou moins explicite) et on te demande de t’y conformer au nom de la cohérence et du travail d’équipe.
Ce que tu déplores, ça ne serait pas moins l’absence de discussion autour des “règles de fonctionnement” que le fait d’être en cohérence avec celles-ci ?
Pourquoi ne pas partir de principes autour desquels l’équipe se retrouverait plutôt que de règles aussi précises que stériles ?
Est-ce que la cohérence globale du cadre ne facilite pas des repères aussi fiables qu’essentiels pour les enfants ?
Ce sont quelques questions que je me pose.
XXYYZZ a écrit :
La co-hérence ce n’est pas forcément des personnes qui, ensemble, marche au hasard, sans but précis.🙂
:jesors:
La co-errance, pas mal 😀
Merci MichMuch d’avoir étayé mon ébauche de réflexion, je pensais justement à Orwell en écrivant mais je n’arrivais pas à articuler ce sentiment avec cette “cohérence” qu’on nous fait bouffer dans l’animation.
Pour continuer un peu. Là où cette notion me pose aussi un gros problème, c’est dans ce qu’elle implique au niveau du travail en équipe.
En gros, en ce moment quand tu débarques dans un nouveau Clae ou Alsh, on te balance les règles de fonctionnement et la manière dont tu dois te positionner par rapport aux enfants (de manière plus ou moins explicite) et on te demande de t’y conformer au nom de la cohérence et du travail d’équipe.
Comme si travailler en équipe cela signifiait se soumettre à ces lois immuables, comme le disais Michmuch, et indiscutables tombées sur terre par la grâce divine…
Alors que c’est tout le contraire. Ce désir de cohérence comme il est imposé dans l’animation, c’est la mort du travail d’équipe.
C’est le désir mortifère d’arriver à un terminus (irréaliste et inhumain) avant d’avoir construit, vécu, débattu… de quoique ce soit.
Évidemment, c’est voulu par l’institution. En tous cas quelque part.
Ça se saurait si on nous demandait un véritable travail d’équipe, un travail qui serait forcément long, lent, difficile, jalonné de conflits et de débats, toujours en situation d’équilibre précaire et en construction et jamais, jamais, cohérent.
La co-hérence ce n’est pas forcément des personnes qui, ensemble, marche au hasard, sans but précis.
🙂
:jesors:
A priori, la recherche de “cohérence” dans le cadre d’une équipe d’animation ne fait pas consensus.
J’ouvre une nouvelle conversation, histoire d’éclaircir un peu le pourquoi du comment, dans un fil dédié.
Ce qui me semblait “aller de soi” mérite alors urgemment d’être questionné.
Je vais m’appuyer pour commencer sur deux définitions trouvées au hasard d’internet et qui me semblaient pertinentes concernant la cohésion et la cohérence.
Les deux définitions n’ont de légitimité que celle qu’on voudra bien leur accorder :
– La cohésion c’est l’union de toutes les composantes d’un système tirant dans le même sens et ayant le même but. (contraire de division.)
– La cohérence, c’est l’enchainement logique de plusieurs idées. Par exemple, pour obtenir la cohésion d’une équipe, il est bon de leur présenter un programme cohérent .
Je reprend ce qui ressort d’un autre échange (qui ne se basaient pas sur ces deux définitions) :
Vegeteuse a écrit :
Je trouve que dans l’animation la cohérence est beaucoup utilisée pour brider les animateurs dans une volonté délirante d’uniformiser leurs comportements, idées et positionnements par rapport à l’enfance (mais aussi au travail, à la hiérarchie, à la vie en société… rien que ça).Elle permet de justifier et d’imposer n’importe quoi en te faisant culpabiliser d’avoir une opinion divergente mais que pour le bien commun tu vas la fermer.
Pour moi, c’est une notion pas claire du tout et dangereuse qui ne pose pas les bases saines d’un travail en commun…
michmuch a écrit :
Ca, ça me parle. Cette notion de cohérence ne casse les couilles depuis bien longtemps. Il semble, dans l’animation, que la cohérence est l’alpha et l’oméga du travail éducatif. Comme s’il fallait être cohérent pour être éducatif. En gros c’est comment utiliser une novlangue pour remplacer ce que l’on ne dit pas, c’est à dire la normalisation et l’imposition de règle qui ne se discute pas…
Ce système permet de remplacer l’individu par l’institution et donc, on peut se cacher derrière la cohérence (c’est à dire le discours institutionnel) plutôt que de prendre position comme individu vivant dans une institution. Tout s’impose, comme par magie, ou comme par “règles immuable” ou comme par force du symbole (en psychanalyse)… Mais tout ça permet, comme tu le dis Végéteuse, de standardisé, de conformer, de normer… C’est de l’acculturation.
Pour construire cette cohérence recherchée, les assos, mairies, dirlo, n’ont pas d’outil, pas de pédagogie, pas d’idée ou de valeurs, il ne leur reste comme seul possibilité (comme partout) : le marché. On utilise donc les outils du marché, la pub, la com, le décorum, etc… Et donc le thème tombe bien. Au moins sur cela, on est cohérent, on vend qqchose aux parents et aux enfants…Il serait bien utile que tout se petit monde aille relire ce que dit J. Oury sur l’institution, que la cohérence de la règle n’a pas de sens, que la cohérence d’action non plus. Que ce qui structure les personnes, ce sont les institutions (quelles que soient les institutions) qui permettent de travailler avec l’autre.
Merci Végéteuse pour ton message… Fumisterie de cohérence, fumisterie des thèmes, fumisterie de ces pseudos outils éducatifs… Fumisterie.
XXYYZZ a écrit :
Avé à tousCohérence , cohérence; quel joli mot !
Dans quel sens le mot cohérence ?
Qu’il y ait une cohérence entre les propos d’une personne et ses actes, oui bien sur.
moilapa a écrit :
Après lecture de l’intervention de Michmuch :
d’accord avec cette notion qu’il n’y aurait pas à
“chercher une cohérence” ici…je reformule alors :
(je ne parle plus du sujet concon des thèmes vite réglé et accessoire,
mais de l’ensemble qui fait “le temps de rencontre”…)En opposant cette “cohérence” avec ce que chaque
individu a en lui d’unique, d’imprévisible… d’incohérent.
Cette recherche d’incohérence comme un outil de l’industrie
pour rentabiliser (ici du temps et des “méthodes de vivre
ensemble”).
Plutôt que de recherche d’une cohérence alors, juste
cette idée de se “laisser aller” dans cette situation de rencontre,
de ce qui va naître de cette rencontre et qui ne peut être dit
(prédit), instrumentaliser de quelque façon que ce soit.
À la relecture, il s’agirait de clarifier ce qui relève de la recherche de la cohésion et de celle de la cohérence.
Personnellement, je recherche avant tout une cohérence dans le cadre de mes séjours.
Dans le soucis d’apporter des repères clairs et constants aux enfants durant leur séjour.
Cette cohérence dans le cadre, je fais le choix de le reposer sur les valeurs communes à chacun des membres de l’équipe pédagogique. (Cela passe donc par trouver ces valeurs communes).
La cohésion, si elle intervient, n’est qu’un effet collatéral à ce travail.
brider ou uniformiser les animateurs, relèverait plutôt d’une conséquence négative à la recherche de la cohésion (qui elle aussi peut se défendre, mais là n’est pas le propos).
Merci pour la réflexion que vous pourrez emmener à ce sujet 🙂