solleana a écrit :
Plusieurs petites remarques épistémopolitiques:Sur la construction d’un champ de recherche spécifique sur l’animation ou les loisirs, il faut aussi bien conserver à l’esprit que la volonté de création d’un champ spécifique ne se fait que par pur intérêt de la connaissance mais aussi (surtout?) dans des intérêts de positionnement politique, de spécialisation et de construction d’un petit domaine de spécialiste avec ses chefs, ses adjudants et ses lieutenants à même d’occuper des postes de pouvoir, d’être les spécialistes du champ… A mon sens, il est plus pertinent de parler de la recherche d’une sociologie ou d’une science de l’éducation ayant pour objet les centres de loisirs ou colos entre autres choses plutôt que de jouer la partition du morcellement, de la spécialisation scientifique et épistémologique qui participe aussi de la déconnexion de l’objet d’avec la totalité sociale…
Si la perspective de la socialisation en centre de vacances est pour le moins séduisante, le modèle d’analyse proposé par Houssaye est parfois largement imbuvable et pour le moins critiquable. L’analyse proposée dans “C’est beau comme une colo” par exemple largement basée sur des sociogrammes me laisse perplexe. Elle fait en effet apparaître la socialisation comme un élément mesurable, chiffrable, quantifiable alors que cette notion me semble largement relever d’une philosophie de la relation, d’une phénoménologie de la relation peut être qui à mon sens ne peut être résumée en diagrammes et mesures. Et si la socialisation était immesurable et plutôt de l’ordre d’une appréhension subjective? Et si la socialisation ne relevait pas du nombre de relations que l’on noue mais de la qualité de celles-ci que personne ne peut mesurer? Et si la socialisation était plutôt à mesurer plutôt d’un point de vue poétique quasi delignyen avec ses cartes et lignes d’erre… Et si la colo n’avait finalement pour objectif que quelquechose de nettement plus simple et terriblement complexe à atteindre à savoir une relation vivante… Travailler à une pédagogie de la vie cela pourrait être intéressant aussi non? Une pédagogie de la vie centrée sur la mise à distances d’avec tous les dispositifs qui éloignent d’une relation authentique, directe avec les mômes et qui pour le coup serait à la fois éducative et socialisante ça pourrait ne pas être dégueu non?
(Quoi de neuf, “docteur” ? :-D)
Effectivement, il se pose la question de la construction de sciences de l’animation et ou plutôt se servir des autres champs. Notamment par rapport à des questions de légitimation et de reconnaissance d’une profession… J’avoue être encore partagé.
Sur la question d’une pédagogie de la vie, pourquoi pas.
Reste à en déterminer les pratiques en références à quels savoirs et selon quelles valeurs ? Je ne serai pas contre un brin de simplicité et la satisfaction de la construction de relations vivantes dans un espace-temps donné. 😀
solleana
Passe à d’autres lectures que le Dalloz, tu verras ça te divertira….
Je cherche la vérité pas la distraction.
Les organisateurs prétendent ne voir dans les ACM qu’un engagement éducatif pour une raison bien simple. C’est pour se débarasser de toutes responsabilités contractuelles.
Ils veulent bien encaisser les thunes des parents, mais ils veulent pas en sortir. C’est humain. Vous semblez méconnaître la Nature humaine.
Moi, j’espère que ça va s’arrêter un jeu. Mais je suis pessimiste, c’est comme l’or, l’or dure.
Al
Passe à d’autres lectures que le Dalloz, tu verras ça te divertira….
coloandco
Existe t’il une spécificité éducative des centres de vacances ou doit on y voir simplement un simple lieu d’apprentissage et au quel cas minorer la dimension éducative en majorant son aspect socialisant ?
Ben, pas plus que n’importe quelle activité.
Les organisateurs ne voudraient voir dans l’organisation d’ACM qu’un engagement social et éducatif pour pouvoir gratter un max de thunes tout en payant les employés en monnaie de pauvre.
Les CVL n’ont pas de spécificité éducative.
Le Décret n° 2009-679 du 11 juin 2009 a ajouté au casf:
2° Dans l’intitulé du paragraphe 2 de la section 1, les mots : « les centres de vacances et les centres de loisirs » sont remplacés par les mots : « les accueils collectifs de mineurs à caractère éducatif » ;
Etait-ce nécessaire de rajouter le CE.
Ca fait des ACMSHCE dans lesquels on peut y faire des activités accessoires de 4 jours.
Un ACM poussant au racisme, à la haine, …, a un caractère éducatif. Et pourtant, …
La loi 2001-624 avait mieux formulé, mais elle a capoté.
Lau a vu juste.
Al
Plusieurs petites remarques épistémopolitiques:
Sur la construction d’un champ de recherche spécifique sur l’animation ou les loisirs, il faut aussi bien conserver à l’esprit que la volonté de création d’un champ spécifique ne se fait que par pur intérêt de la connaissance mais aussi (surtout?) dans des intérêts de positionnement politique, de spécialisation et de construction d’un petit domaine de spécialiste avec ses chefs, ses adjudants et ses lieutenants à même d’occuper des postes de pouvoir, d’être les spécialistes du champ… A mon sens, il est plus pertinent de parler de la recherche d’une sociologie ou d’une science de l’éducation ayant pour objet les centres de loisirs ou colos entre autres choses plutôt que de jouer la partition du morcellement, de la spécialisation scientifique et épistémologique qui participe aussi de la déconnexion de l’objet d’avec la totalité sociale…
Si la perspective de la socialisation en centre de vacances est pour le moins séduisante, le modèle d’analyse proposé par Houssaye est parfois largement imbuvable et pour le moins critiquable. L’analyse proposée dans “C’est beau comme une colo” par exemple largement basée sur des sociogrammes me laisse perplexe. Elle fait en effet apparaître la socialisation comme un élément mesurable, chiffrable, quantifiable alors que cette notion me semble largement relever d’une philosophie de la relation, d’une phénoménologie de la relation peut être qui à mon sens ne peut être résumée en diagrammes et mesures. Et si la socialisation était immesurable et plutôt de l’ordre d’une appréhension subjective? Et si la socialisation ne relevait pas du nombre de relations que l’on noue mais de la qualité de celles-ci que personne ne peut mesurer? Et si la socialisation était plutôt à mesurer plutôt d’un point de vue poétique quasi delignyen avec ses cartes et lignes d’erre… Et si la colo n’avait finalement pour objectif que quelquechose de nettement plus simple et terriblement complexe à atteindre à savoir une relation vivante… Travailler à une pédagogie de la vie cela pourrait être intéressant aussi non? Une pédagogie de la vie centrée sur la mise à distances d’avec tous les dispositifs qui éloignent d’une relation authentique, directe avec les mômes et qui pour le coup serait à la fois éducative et socialisante ça pourrait ne pas être dégueu non?
coloandco a écrit :
J’ai essayé de construire le séjour 2008 de colo an co sous deux axes l’un éducatif avec un projet comprenant des objectifs éducatifs classiques (découverte de l’environnement…) et de l’autre avec un fonctionnement en utilisant les bases de la pédagagogie institutionnelle.
Concrètement la démarche du séjour était la mise en place d’un espace de liberté le plus a même pour favoriser l’épanouissement individuel des enfants lors du séjour.
Comment sait-on que le cadre de liberté est le plus à même de favoriser l’épanouissement individuel des enfants? Il semble qu’au regard de ce que tu dis après (notamment l’élargissement de ce cadre), le cadre n’est sans doute pas le bon dès le départ…
En pratique le cadre de liberté accordé aux enfants c’est élargi tout au long du séjour. Au départ, ils avaient le choix entre des activités proposées par les animateurs ou ne rien faire et rester sur le camping au niveau des tentes.
Je rejoins pleinement les propos de Crevette sur son analyse, du choix… La question est bien celle du choix… Est ce que choisir est une action libre? ou contrainte? pour moi (et c’est ce que démontre J. houssaye notamment), choisir est une action contrainte surtout quand le choix est : les activités des anims ou rien… Dans quelle mesure, les enfants construisent…
D’autre part l’élargissement du cadre… quelle “institution” (puisque tu parles de pédagogie institutionnelle) as-tu mis en place pour que les enfants échangent, discutent, négocient ou construisent un nouveau cadre… Par d’instance collective, pas de pédagogie institutionnelle… A défaut de collectif, tu te retrouves à gérer des individus seuls, des demandent individuelles, tu te places en position d’être en opposition entre UN adulte et UN enfant, bref dans le conflit interpersonnel et plus dans une relation triangularisée mettant à distance les intérêts et demandes personnelles. Plus de pédagogie institutionnelle, mais ce que je disais plus haut, une fausse auto-gestion genre “colonie d’évolène”…
On s’est vite apercu que les enfants qui faisaient le choix de rester sur le camping au niveau des tentes le faisaient non pas par choix mais à défaut de faire autre choses. Du coup cela à généré de l’ennui et de la violence.
Lis le livre sur la colo d’évolène, ce fonctionnement y est décrit parfaitement. Ce qui te manque c’est de définir ce que tu veux pour ces enfants… ce que j’ai appelé une valeur positive. Que veux-tu construire, que veux-tu que les enfants découvrent et dans à long terme comment veux-tu que ces enfants deviennent… C’est bien définir des valeurs et pas simplement le “refus de la consommation”.
Si tu laisses des enfants décider seul de faire ou pas, sans instance de décision collective, on ne construit pas une “petite société” mais un lieu libre ou les organisations primaires réapparaissent notamment la violence. L’auto-gestion, ça marche mais uniquement quand il y a un chef… Pour moi “le chef”, c’est ni le plus fort (c’est ce que tu sembles avoir rencontrer et j’ai aussi fait le même constat dans une expérience ancienne), ni l’adulte (l’animateur, sinon on retourne au modèle colonial), c’est bien le collectif organisé et structuré… institutionnalisé… qui devient le “chef” de la petite collectivité…
La difficulté était d’avoir un cadre de liberté que l’on puisse de plus en plus élargir mais essayant d’en maitriser les limites.
Ce que tu dis là est contradictoire, à partir du moment où tu ne donnes pas des clés, une organisation claire permettant aux enfants de savoir comment “élargir” (ou “resserrer”) le cadre… A défaut d’organisation on tombe dans le n’importe quoi, dans ce que je décrivais, adulte contre enfant, dans le conflit interpersonnel, dans la violence… (ça c’est du Fernand OURY pur jus)…
La question est pourquoi posé un cadre puis autoriser les enfants à l’élargir? et pourquoi ne rien poser du tout puis construire progressivement un cadre avec les enfants? Il me semble que le cadre rassure les adultes, que l’élargissement laisse croire aux adultes qu’ils vont garder un peu le contrôle de ce qui se passe… Bref, ce n’est un leur pour les enfants, le pouvoir appartient toujours aux adultes… C’est toujours eux qui autorisent, qui contrôlent qui gardent la main sur la colo… L’absence d’instance collective renforce chez moi cette impression de “faux semblant”. Finalement de ne pas accepter d’aller au bout de la logique, c’est à dire permettre aux enfants collectivement de décider…
Effectivement Michmuch je suis un ancien de l’UFCV Ile de France.
Alors on doit se connaître et je comprends ton propos sur la nullité des fédérations… Mais, je crois nécessaire de dire qu’il ne faut en aucun cas réduire l’UFCV aux dérives majeures rencontrées en IdF, il s’git là d’un problème de personnes et des contre-pouvoirs inexistants au sein de cette délégation. Les choses tendent à changer actuellement, ne jetons surtout pas le bébé avec l’eau du bain…
merci
(même si franchement y’a pas vraiment beaucoup plus de concret que dans tes anciens posts…)
Cette fois je crains avoir compris… j’espère que ce sont les quelques bulles de ces derniers jours qui m’induisent en erreur. Et j’espère que tu voudras bien m’expliquer quelques bidouilles sur ce qui me chiffonne.
Pour aller un tout petit peu plus loin, peux-tu nous expliquer ce qui est pour toi de l’ordre de l’éducatif dans le fonctionnement que tu décris ?
(puisque bon c’est un peu là où tu veux en venir a priori)
Je pense qu’en équipe d’animation on n’a a apporté des choses aux enfants dans le cadre de leurs vacances qui ne se soit pas du registre de l’enseignement ni en se positionnement uniquement dans une relation adulte / enfant mais également de personne à personne.
C’est quoi ces “choses” qui ne sont pas du registre de l’enseignement ou juste de la relation adulte/enfant ?
Que pensez-vous avoir apporté en terme d’éducatif aux mômes ?
(ou même “juste” que pensez vous avoir apporté aux mômes ?)
(je ne dis pas qu’il n’y a pas eu d’apport, je m’interroge à la fois sur cet apport et sur la représentation que vous l’équipe en avez)
Peut-être qu’encore une fois je ne comprends pas bien ou qu’il me manque des éléments, mais en lisant ton dernier post, l’image qui se dessine dans ma tête ne me plait pas franchement.
Reprends moi si je me trompe, voilà ce que je comprends :
Concrètement la démarche du séjour était la mise en place d’un espace de liberté le plus a même pour favoriser l’épanouissement individuel des enfants lors du séjour.
Noble idée.
Et qui mériterait d’être décrite plus en détail dans les actes… à moins que – et c’est ce que je crains de plus en plus – la description sommaire que tu fais du séjour avec le choix des activités ne résume toutes les démarches mises en oeuvre pour mettre en place cet espace de liberté ?
En pratique le cadre de liberté accordé aux enfants c’est élargi tout au long du séjour. Au départ, ils avaient le choix entre des activités proposées par les animateurs ou ne rien faire et rester sur le camping au niveau des tentes.
Vu d’ici comme ça (mais encore une fois si je me trompe reprends moi) je comprends donc qu’au départ les animateurs proposent diverses activités.
(ont-ils pris en compte les demandes éventuelles des enfants pour faire leur propositions, on ne le sait pas ; demande-t-on aux enfants de s’inscrire à l’avance ou au moment même on ne le sait pas ; l’enfant est-il tenu de faire l’activité “jusqu’au bout” ou peut-il papillonner d’un truc à l’autre on ne le sait pas. Je le relève parce que ça peut sembler anecdotique, alors que c’est important et révélateur ce genre de petits détails)
Et je comprends que les enfants peuvent ou faire une acti menée par un anim ou “ne rien faire” mais pas “faire autre chose”.
Ce “ne rien faire et rester sur le camping au niveau des tentes” pour moi est clair là dessus et sonne limite “tu l’as bien cherché” > arrêtes moi si j’me goure, mais cette phrase moi je la comprends comme : si tu ne fais pas une acti menée par un anim t’es bloqué à attendre sans rien faire près des tentes, t’es “parqué à ne rien faire” quoi… Autrement dit encore : on t’oblige à l’ennui immobile si tu ne “choisis” pas une proposition d’animateur.
Moi ça me questionne vachement ça… surtout au regard des objectifs annoncés…
Autrement dit si le môme ne voulait faire aucune des propositions menées par un anim mais qu’il voulait faire autre chose, ben j’crois bien qu’il ne pouvait pas :
– “ne rien faire et rester sur le camping au niveau des tentes” > ben déjà si Louis il avait envie d’aller se balader ou continuer sa cabane dans le sous bois juste à côté visiblement c’est mort : “et rester sur le camping au niveau des tentes”
– y-a-t-il possibilité si je reste “au niveau des tentes” de pouvoir utiliser du matos quelconque (genre parce qu’il me prend l’envie de faire une carte pop up pour envoyer à mon petit frère et que du coup j’ai besoin de ciseaux colle et cartonnette) ? >> j’ai l’impression que non
– y-a-t-il possibilité d’avoir un animateur en aide “logistique” sur des trucs ? (parce que bon sans dec j’ai amorcé une super cabane dans le sous bois juste à côté, mais déjà on m’interdit d’y aller dans mon “cadre de liberté mis en place pour développer mon individu” et en plus j’aimerais bien un coup de main pour fixer correctement la pièce maitresse et aussi accessoirement un peu de corde qui tienne la route, pis utiliser un couteau sans passer pour un serial killer en cavale sur le camping) >> j’ai l’impression que non
Du coup ce “ne rien faire et rester sur le camping au niveau des tentes” peut-il se transformer en “faire autre chose que j’ai vraiment choisi” ? >> j’ai l’impression que non.
On s’est vite apercu que les enfants qui faisaient le choix de rester sur le camping au niveau des tentes le faisaient non pas par choix mais à défaut de faire autre choses. Du coup cela à généré de l’ennui et de la violence.
Ce constat conforte mes impressions.
Je me mets à la place d’un des mômes du séjour…
Sous couvert d’espace de liberté, on me force ou à faire un truc mené par l’anim ou à ne rien pouvoir faire et à rester dans l’attente du retour des groupes, tous au même endroit à se faire ch**r… (c’est pour favoriser mon épanouissement individuel y’ parait !).
On me contraint à l’ennui en bridant tout ce qui pourrait transformer cet ennui en une activité personnelle pleinement choisie, et on s’étonne de constater que ça “génère de l’ennui” (mais QUI a créé la situation d’ennui CONTRAINT dont je ne peux sortir ???), et de la violence… (tu m’étonnes, moi chui plutôt zen comme nana, mais si tu me contraint à m’ennuyer, si tu me brides le champ d’action, si tu me squezzes ma créativité, si tu m’empêches d’aller mater les fourmis à 500m, ben ça me met “la rage” comme dirait l’autre, et d’une manière ou d’une autre y’a une violence que je SUBIS qui m’est limite supportable et selon ma manière de me connaitre et de gérer mon individualité (que je voudrais bien épanouir hein…) ça peut donner du scrogneugneu interne, de la rébellion envers les responsables de la situation, du mutisme, de la mauvaise humeur partagée allègrement avec ceux qui gravitent autour et n’y sont pour rien voir même subissent le même truc, et j’en passe…)
…
et j’parie que quand j’vais passer par un de ces canaux pour exprimer ma frustration et ma colère, un animateur me mettra la pression pour me calmer parce qu’il faut pas que je devienne violente, non ? 🙄
On a donc décidé de laisser la possibilité aux enfants de toujours participer aux activités proposées par les animateurs mais également de circuler librement dans le camping avec un point de regroupement qui était inexorablement l’aire de jeu. En plus de cela il avait la possibilité de s’inscrire aux animations proposé par l’animateur du camping…
J’ai quasiment les mêmes questions qu’avec le premier fonctionnement :
les animateurs proposent diverses activités.
(ont-ils pris en compte les demandes éventuelles des enfants pour faire leur propositions, on ne le sait pas ; demande-t-on aux enfants de s’inscrire à l’avance ou au moment même on ne le sait pas ; l’enfant est-il tenu de faire l’activité “jusqu’au bout” ou peut-il papillonner d’un truc à l’autre on ne le sait pas. Je le relève parce que ça peut sembler anecdotique, alors que c’est important et révélateur ce genre de petits détails)
Si je choisi de faire autre chose qu’une proposition menée par un anim, je peux :
– circuler librement dans le camping avec un point de regroupement. Ok
– m’inscrire aux animations de l’animateur du camping. Ok
– faire autre chose ??? Pas ok ?
>> y-a-t-il possibilité de pouvoir utiliser du matos quelconque (genre parce qu’il me prend l’envie de faire une carte pop up pour envoyer à mon petit frère et que du coup j’ai besoin de ciseaux colle et cartonnette) ? >> j’ai l’impression que non
>> y-a-t-il possibilité d’avoir un animateur en aide “logistique” sur des trucs ? (parce que bon sans dec j’ai amorcé une super cabane dans le sous bois juste à côté, mais déjà on m’interdit d’y aller dans mon “cadre de liberté mis en place pour développer mon individu” et en plus j’aimerais bien un coup de main pour fixer correctement la pièce maitresse et aussi accessoirement un peu de corde qui tienne la route, pis utiliser un couteau sans passer pour un serial killer en cavale sur le camping) >> j’ai l’impression que non
>>> Du coup ce “ne rien faire et rester sur le camping” peut-il se transformer en “faire autre chose que j’ai vraiment choisi” ? >> j’ai l’impression que non – hors proposition sympa de l’animateur du camping… mais s’agissant de faire un truc que MOI je veux parce que c’est MON idée, j’crois que là j’pourrais pas… ou alors j’ai bien l’impression qu’il va falloir que je me débrouille tout seul pour être “acteur de mes vacances” : si un projet d’enfant émerge, ben ‘va falloir que j’me débrouille pour le mettre en place, pour mobiliser la logistique nécessaire, pour avoir un appui, pour le réaliser concrètement… parce que là vu le contexte, j’m’attends franchement pas à être aidée…
Est-ce juste une impression due à un manque d’éléments ou autre ou bien suis-je dans le vrai ?
Pour résumer mon sentiment, ce qui est décrit ressemble à un grand “tu pioches dans les propositions des anims ou tu te débrouilles”, autrement dit le “cadre” en tant qu’outil mis en place pour tendre vers les objectifs du séjour, ben moi j’le vois pas.
Le seul cadre que je vois c’est une sorte de barrière invisible “géographique” pour éviter de “perdre” des mômes.
Et ça, venant de quelqu’un qui prône depuis 2008 ici que “c’est au fonctionnement de s’adapter au môme et non pas au môme de s’adapter au fonctionnement”, ça m’interroge vachement…
Et du coup, j’espère que j’ai pas tout bien compris…
Peux-tu donner des détails supplémentaires, expliquer tes choix, nous parler de l’organisation de la vie quotidienne sur le camping, nous dire un peu s’il y avait des modalités (quelle qu’elles soient) de prise en compte de la parole et des souhaits des mômes, aviez-vous du matériel et comment était-il géré, qu’ont fait les mômes hors activité menées par les anims après le changement de système, quelles conclusions l’équipe a-t-elle tirée de tout ça..?
Et en bonus, en quoi ce séjour est selon toi plutôt éducatif et pas tant socialisant ? :titille:
Ok je vais essayer d’expliquer quelque peu ma démarche pour favoriser le débat. Je comprends tout a fait la frustration que j’ai pu générer en ne répondant pas à vos questions.
J’ai essayé de construire le séjour 2008 de colo an co sous deux axes l’un éducatif avec un projet comprenant des objectifs éducatifs classiques (découverte de l’environnement…) et de l’autre avec un fonctionnement en utilisant les bases de la pédagagogie institutionnelle.
Je pense qu’en équipe d’animation on n’a a apporté des choses aux enfants dans le cadre de leurs vacances qui ne se soit pas du registre de l’enseignement ni en se positionnement uniquement dans une relation adulte / enfant mais également de personne à personne. Maintenant c’est toujours le même problème comment on peut adapter son fonctionnement pour le bien être de l’enfant et non comme une contrainte.
Concrètement la démarche du séjour était la mise en place d’un espace de liberté le plus a même pour favoriser l’épanouissement individuel des enfants lors du séjour.
En pratique le cadre de liberté accordé aux enfants c’est élargi tout au long du séjour. Au départ, ils avaient le choix entre des activités proposées par les animateurs ou ne rien faire et rester sur le camping au niveau des tentes.
On s’est vite apercu que les enfants qui faisaient le choix de rester sur le camping au niveau des tentes le faisaient non pas par choix mais à défaut de faire autre choses. Du coup cela à généré de l’ennui et de la violence.
On a donc décidé de laisser la possibilité aux enfants de toujours participer aux activités proposées par les animateurs mais également de circuler librement dans le camping avec un point de regroupement qui était inexorablement l’aire de jeu. En plus de cela il avait la possibilité de s’inscrire aux animations proposé par l’animateur du camping…
La difficulté était d’avoir un cadre de liberté que l’on puisse de plus en plus élargir mais essayant d’en maitriser les limites.
Effectivement Michmuch je suis un ancien de l’UFCV Ile de France. On a eu le questionnement d’adherer à l’UFCV Bretagne pour être adhérent mais un séjour ne fait pas de Coloandco un organisme de vacances à part entier… en tout cas pour le moment.
Lapin, quelques objections aussi…
Tu dis : “Selon vous, l’animation ne serait qu’un domaine de l’économie (loisirs, tourisme), une prestation de service sans saveur dissimulée par de beaux mots éducatifs, c’est bien ça ?” en me mettant dans le même sac que ced_javault et autres sosvoyages… Je ne partage pas du tout cela… Je ne le partage tellement pas qu’ensuite tu fais référence aux centres sociaux, structure de j’ai dirigé et pour lesquelles je suis administrateur… Je doute que ced_javault devienne un jour actionnaire d’un centre social… A trop synthétiser, la pensée devient proche d’un powerpoint et donc fausse.
Je partage un constat qui est que l’animation est devenu une industrie comme les autres avec ces marchés, ces clients, ces pubs, etc… Mais moi je le dénonce afin de construire autres choses, notamment un modèle centré sur l’individualisation, la démocratie et la participation des enfants, bref un modèle non commercial et non régit par le modèle libéral : autonomie, responsabilité, contractualisation, clients, etc…
Lorsque tu dis : “elles sont largement financées sur des fonds publics par des élus – notamment du parti communiste – qui savent qu’il ne peut y avoir de démocratie sans éducation populaire“… Plusieurs points pour les Centres sociaux, elles sont de moins en moins financées par les pouvoirs publics (notamment en raison du désengagement des CAF)… Lorsque tu parles du parti communiste, tu sembles ne pas savoir que ces structures deviennent des éléments d’une politique publique pensée par le haut, cherchant à répondre aux objectifs pensés par le politique et ne sont en rien des structures pensées par les habitants pour les habitants… Combien de fois, n’ai-je pas entendu des élus communistes en charge de centres sociaux : mais pourquoi faire tous ces trucs participatifs, nous savons très bien ce qu’il faut faire, ce qui est bon pour eux… On est bien plus proche de la dictature du prolétariat que de la démocratie…
Lorsque tu dis : “Je ne partage pas non plus le constat de l’absence d’écrits : selon michmuch, moilapa et solleana principalement, personne ne serait capable de penser l’animation. Vous évoquez régulièrement les jeunes intellectuels que sont Jean-Marie Bataille ou Julie Delalande, puis vous les oubliez ensuite !”
Je partage ce que dit Shaaa… Pas de champ spécifique pour les colos et accueils de loisirs. Constat partagé par J-M Bataille d’ailleurs… Pour avoir réalisé une bibliographie sur les écrits récents sur les colos, je peux te dire que le champ spécifique est encore à construire…
Lorsque tu dis : “le problème n’est pas l’absence de réflexion, mais c’est qu’en dehors de la pédagogie institutionnelle (et encore…) l’ACM est généralement pensé avec les outils intellectuels développés pour l’Ecole.” Cela est assez exact sauf que de nombreuses expériences dans des colos ont été mené, souvent sans compte-rendu et surtout sans support théorique… Des expériences pédagogiques hors champ scolaire, il y en a plusieurs (cf le livre les pédagogues de l’extreme de S. Pesce). On ressort toujours les mêmes (courcelle, la colo dans le cadre moyen de liberté, etc…) parce que ce sont les seules qui ont été décrite… d’où le manque d’écrits… Il faut aussi ajouter que la porte d’entrée des ACM dans les années 60 était : l’école de loisirs… Il s’agissait donc d’un choix philosophique, notamment de la part des CEMEA et de la pédagogie des besoin…
Pour finir, lorsque tu dis : “Coloandco a des écrits : il a publié son bilan du séjour expérimental de 2008 début 2010. dont nous avons longuement parlé sur le sujet MOUVEMENT D’ANIMATION ALTERNATIF. A ma connaissance, personne d’autre n’a fait cette démarche sur planet, non ? Sur planetanim peut être pas mais des gens de planetanim qui l’ont fait, il y en a beaucoup… et les échanges n’en étaient pas moins riche et pas moins vif… critique… Il y a une vie à coté de planetanim…
Pour prendre un exemple du manque de champ théorique, coloandco a fait ce compte-rendu, certes intéressant parce que existant, mais lorsque tu le lis, on se rend compte que les valeurs qui guident l’action sont des “valeurs négatives” : être contre… (notamment la consommation). En fonction de ces valeurs, ils définissent une pratique de colonie de vacances… qui donnent ce qui a été présenté… Soleanna souligne dans ce message #75 ce qui est le plus révélateur… Lorsqu’on lit ce message, on retrouve les observations, constats fait pas les auteurs de la colonie d’Evolene (qui s’est terminé comme on sait…), une autogestion mal construite, des valeurs “contre”… Bref, rien de neuf et surtout des agissements qui amènent dérives et problèmes… C’est cela que nous nous écharpons à discuter avec Coloandco, c’est à dire quelles sont ces valeurs “positives” permettant de construire une colonie structuré permettant aux enfants d’avancer et de se construire… Aujourd’hui, je n’en vois pas… L’absence d’écrit, de lecture, de concept, amène le secteurs de l’animation a toujours reproduire les mêmes choses et donne l’impression à beaucoup de militant qu’ils inventent du neuf, sauf qu’ils réinventent l’eau tiède…
Dernier point, le constat de Coloandco sur la défaillance des fédérations d’éduc’ pop’, je la partage… je pense que ce n’est pas une raison pour fuir ces fédés, je pense qu’il faut rester dedans (comme militant) pour amener les changements… J’aimerais savoir quels sont les liens qu’a entretenu Coloandco avec une fédé et laquelle ? Coloandco ne serais-tu pas par hasard ancien de l’UFCV-idf?
Quelques objections… 😀
L’animation n’a pas son champ de recherche spécifique… Nous utilisons régulièrement et considérablement des contributions de d’autres domaines pour les appliquer au champ spécifique des vacances et loisirs des enfants et des jeunes.
Julie Delalande et plus largement, les sociologues de l’enfance ne s’intéressent que très peu à ce temps en dehors de N. Roucous (Chombart de Lauwe n’est plus là et S. Mollo-Bouvier est partie à la retraite).
Par contre, il faut noter que de plus en plus de travaux se font mais c’est très récent comme dynamique. De là à ce que les praticiens s’en servent et les prennent en compte pour faire évoluer leurs pratiques volontaires ou professionnelles… 😀
(t’as le temps de mourir deux fois…)
Bonjour à toutes et à tous,
1. Je ne suis pas d’accord avec le constat désabusé de Lau (post #2).
Je ne suis donc pas d’accord avec le discours (dominant ?) véhiculé sur planet par, entre autres, ced_javault, dir_cv, jetty, michmuch, moilapa, solleana et sosvoyages. Selon vous, l’animation ne serait qu’un domaine de l’économie (loisirs, tourisme), une prestation de service sans saveur dissimulée par de beaux mots éducatifs, c’est bien ça ?
Bas non. De nombreuses structures (MJC, centres sociaux, colos, ludothèques…) restent hors de la logique de marchandisation de l’humain car :
– elles sont débordées : elles ne cherchent pas à grossir mais au contraire à limiter leur attractivité ;
– elles sont largement financées sur des fonds publics par des élus – notamment du parti communiste – qui savent qu’il ne peut y avoir de démocratie sans éducation populaire ;
– et elles se veulent des lieux d’expérimentation d’une vie collective démocratique, avec ses échecs, ses débats interminables et ses contradictions. Des espaces de jeu. Elles sont hors de la logique du résultat (arriver à…), pas forcément par choix idéologique.
2. Je ne partage pas non plus le constat de l’absence d’écrits : selon michmuch, moilapa et solleana principalement, personne ne serait capable de penser l’animation. Vous évoquez régulièrement les jeunes intellectuels que sont Jean-Marie Bataille ou Julie Delalande, puis vous les oubliez ensuite !
N’est-ce pas contradictoire ?
L’animation est pensée ! Le problème n’est donc pas là selon moi.
Récemment, la revue Agora Débats / Jeunesses de Francis Lebon a produit de très bons articles : ceux qui ont eu entre les mains le n°55 (2010) consacré à l’éducation ont pu lire les articles de Sophie Ruel, d’Aurélie Maurin et de Julie Delalande qui font échos à nos préoccupations. Idem avec Carrefour de l’éducation (n°30 et 31 de 2010-2011) ou La lettre de l’enfance et de l’adolescence (n°80-81 de 2010), par exemple.
Depuis la thèse de Nathalie Roucous en 1997, qui pour la première fois, à ma connaissance, interroge directement l’interpénétration loisirs – éducation, de nombreux doctorants ont produit des thèses qui nous concernent, que se soit par l’angle des sciences de l’éducation (Pesce 2008, Bataille 2010), de l’histoire (Palluau 2010), de la psychologie (Marty 2007) de la sociologie (Ndiaye 2001, Poyraz 2001, Bacou 2010) et bien évidemment de l’enfance (liste interminable).
Comme j’ai pu le dire en janvier dernier sur L’enfant acteur, consommateur ou travailleur : j’ai quelques questions…, le problème n’est pas l’absence de réflexion, mais c’est qu’en dehors de la pédagogie institutionnelle (et encore…) l’ACM est généralement pensé avec les outils intellectuels développés pour l’Ecole.
3. Coloandco a des écrits : il a publié son bilan du séjour expérimental de 2008 début 2010. dont nous avons longuement parlé sur le sujet MOUVEMENT D’ANIMATION ALTERNATIF. A ma connaissance, personne d’autre n’a fait cette démarche sur planet, non ?
Libertaire a écrit :
La socialisation ne fait-elle pas partie de l’éducation, l’un ne pouvant se passer de l’autre ?
salut Libertaire (toujours du côté d’E*** ?),
pour moi non, regarde ce gars il y a quelques temps qui avait “kidnappé” ses enfants et qui les avait éduqués à l’écart de la société (je crois me souvenir que c’était dans le sud-ouest, non ?).
Il faudrait peut-être distinguer éduquer, instruire, élever, socialiser, mettre en relation…
D’ailleurs, est-ce que les fameux réseaux sociaux et l’hyper-communication (blogs, sms, msn, facebook, forum, téléphone, mail…) est un “lieu” (virtuel) de socialisation ou bien est-ce qu’il s’intègre aux autres formes de socialisation ? Est-ce que ça change quelque chose cette hyper-communication, et si oui, quoi ?
je suis pas sur d’avoir compris non plus…
[…] au quel cas minorer la dimension éducative en majorant son aspect socialisant ?
La socialisation ne fait-elle pas partie de l’éducation, l’un ne pouvant se passer de l’autre ?
😀
Coloandco, même si tu réponds peu, parce que tu n’arrives pas à synthétiser tes pensées, j’espère que les dialogues ici t’aideront, c’est tout ce que je te souhaite 🙂
A défaut de pratique… mais rassure-toi, coloandco, je ne désarme pas, peux-tu m’expliquer ta propre pensée : “A ce propos, Michmuch qu’est ce que tu en penses du fait que l’aspect éducatif majore l’aspect sociologique et non l’inverse comme on a tendance à le penser aujourd’hui ?”
C’est toi qui me pose la question, mais je ne comprend rien… peux-tu préciser un peu, expliquer, délayer, compléter, pour que cette question devienne plus claire…
Tout comme crevette, je ne comprend pas ta position… je ne comprends pas pourquoi tu ne décris pas un peu ta pratique, juste dans un message… Fais-tu des conseils? des activités à la carte? des projets? quels alors les objectifs? etc… Là, à part des grandes phrases un peu creuses, on ne sait pas qui tu es et ce que tu fais…
Cela me donne l’impression que tu es le coucou du forum de planetanim… Tu lance des questions intéressant, plusieurs personnes viennent s’échiner à réponse, conceptualiser, se questionner, échanger, affirmer des positions, etc… et toi rien… tu bouffes sur la bête… J’ai l’impression qu’en fait tu ne sais pas vraiment ce que tu veux faire et que tu viens picorer des idées, des concepts, des infos pour essayer de te comprendre toi-même… Jamais tu ne parles ni de toi, ni de ce que tu fais… Un jour, je ferais comme pour d’autres forumeurs je ne répondrais plus parce que si c’est pour parler tout seul, me confronter tout seul ou avec shaaa, moilapa, ludou ou crevette, soit on l’a déjà fait, soit je le fais à d’autres endroits…
Coloandco… vraiment c’est chiant d’essayer d’échanger avec toi si tu n’écris rien ou des trucs comme “je peux pas”, “je vais le faire”, “j’ai autre chose à faire”, “essaie de trouver de la cohérence”, etc…
coloandco a écrit :
Ce qui m’interresse, comme je l’ai dit à moult reprises, c’est de mettre en adéquation mon expérience et ma réflexion avec ma pratique.
Sans vouloir faire la ch**use de base, comment tu peux espérer faire ça sans jamais aucunement parler de ce que tu fais ou tentes de faire sur le terrain ?
Pour les explications sur ma pratique j’ai trop d’écrits en attentes pour m’y coller mais c’est bien une de mes résolutions de 2012 !!!!
Personne ici ne t’a demandé une thèse de 163 pages (en tout cas pas moi), simplement de parler avec tes mots concrètement de ce qui se passe sur tes séjours… et ça, ben à part toi qui peut le faire ? En tout cas surement pas nous.
Et du coup pour “mettre en adéquation” avec ta réflexion, forcément c’est pas simple : comment peut-on mettre en adéquation un non dit avec une réflexion qui pour ma part reste obscure et tronquée (pour que je puisse MOI piger).
Pour ce qui est de “résolution 2012”, j’sais pas pourquoi mais je reste perplexe… peut-être parce que depuis ta premières interventions ici tu ne fais que reporter les réponses aux questions qui émergent dans les fils où tu interviens, renvoyer vers un écrit pas encore rédigé ou ne comportant rien de concret, esquiver l’apport d’éléments “réels et concrets”.
On dirait au choix un baigneur effrayé qui recule pour mieux sauter du plongeoir et en définitive trouve toutes les parades pour ne jamais mettre un orteil dans l’eau ou bien un fanfaron qui vient dire “hého moi j’ai des idées super géniales, et il FAUT faire comme ça, et non pas comme les autres font, il faut faire changer les choses” et qui tourne en boucle sur ce discours sans pouvoir entrer dans les actes, sans pouvoir dire concrètement ce que c’est son “comme ça” et ce que sont “les choses” qu’il faut changer… une sorte d’ado en crise qui se rebelle contre le monde sans trop savoir ce qu’il voudrait à la place, mais juste rejette celui qui ne lui plait pas…
En attendant d’étayer ma pratique par un écrit je reste sur notre débat, prises d’armes et autres conflits cognitifs 🙂 !
A quoi sert de participer à un débat en refusant ouvertement d’y apporter des éléments ?
Et au hasard dans CE sujet que TU as créé, peux-tu nous donner un exemple ou deux de choses que tu estimes “éducatives” parmi ce que tu as mis en place ou tenté de mettre en place sur ton dernier séjour ? Je ne sais pas moi, décris nous la première journée du séjour, ou ta plus grande fierté, ou ce qui te semble avoir foiré, ou une journée “type”, ou une activité, ou…
Je ne comprend vraiment pas ce qui est compliqué pour toi là dedans.
Et du coup encore une fois je ne comprend vraiment pas ce que tu essaies de faire ici et sur les autres fils que tu crées…
Et coloandco, tu n’échapperas pas à la question que tout le monde te pose et à laquelle tu ne réponds jamais : concrètement, tu mets quoi en place sur tes colos ?
Et si, ce sera encore le cas un petit moment. Ce qui m’interresse, comme je l’ai dit à moult reprises, c’est de mettre en adéquation mon expérience et ma réflexion avec ma pratique. Pour les explications sur ma pratique j’ai trop d’écrits en attentes pour m’y coller mais c’est bien une de mes résolutions de 2012 !!!!
En attendant d’étayer ma pratique par un écrit je reste sur notre débat, prises d’armes et autres conflits cognitifs 🙂 !
… alors ne nous enterrons pas tout de suite. Vous allez me griller les neurones avec vos grilles de lectures. Heureusement que je les mets au frais toute la journée…
Shaaa a écrit :
Reste à prendre une décision. Qu’est-ce qui est important pour nous ? Quel modèle a le plus de valeur ? D’autant plus dans un contexte politique, historique, culturel, social, etc…
moi je dirais pas d’autant plus, je dirais (d’après ce que je pense comprendre) que c’est en fonction de la société dans laquelle on vit que l’on va proposer tel ou tel modèle. Mais je crois bien que c’est de cela dont parle J. Houssaye dans Education et Philosophie, mais comme je n’en ai lu que des extraits, je ne serai pas catégorique.
Pour le reste, faut que je démêle un peu tout ça. Et il paraît que y’a une grande fête nationale après-demain, donc j’sais pas si j’aurai le temps (y’a un défilé ? un feu d’artifice ?).
(Vous êtes des grands malades… :-D)
Pour apporter une maigre contribution et un point de vue autre (participant au conflit cognitif !), de mon côté je n’oppose pas éducation et socialisation.
L’éducation qu’on peut résumer dans une façon de conduire un ou des personnes (ou groupe) vers quelque part d’une certaine façon (moyen de transport, vitesse, pause-étapes, etc.). Ce quelque part pouvant être multiples et pas forcément unique.
On peut faire croire qu’on part tous du même départ (égalité des chances) et qu’on doit tous arriver au même point (le bac) avec le même système qui est l’École avec son maître, sa classe et ses programmes. La famille n’a peut être pas le même point d’arrivée… Le terrain d’aventure, la ludothèque, encore moins. Ni les mêmes moyens, ni les mêmes configurations, etc.
Ainsi, il y a différentes façons d’envisager la socialisation des enfants en rapport avec une conception de l’éducation différente. (On peut filer la métaphore du voyage sur des pages et des pages, d’ailleurs… :-D)
C’est là où on retrouve trois modèles principaux : acculturation, personnalisation et individualisation. Comme les vacances et les loisirs sont un temps “vide” d’institutions, ils ont construits selon des conceptions différentes dans le temps. On voit toujours des fonctionnements d’ACM sur de l’acculturation (très très) proche de la forme scolaire, d’autres sur la personnalisation et d’autres encore sur l’individualisation.
Reste à prendre une décision. Qu’est-ce qui est important pour nous ? Quel modèle a le plus de valeur ? D’autant plus dans un contexte politique, historique, culturel, social, etc… Ces modèles renvoient à des pratiques et des représentations de l’enfance et du loisir différentes que l’on peut étudier et différencier, voire comparer.
Cela dit, et pour reprendre l’exemple du bivouac. Un adulte (sur un autre statut) peut aussi faire partie d’un groupe d’enfants. En tant que membre du groupe (et pas forcément son guide, son chef, son entraîneur) peut aussi faire des suggestions.
“Moi, je prendrais mon duvet pour pas me geler…” 😀
Ça ne veut pas dire qu’on chercher à autonomiser les enfants, à leur apprendre comment organiser une sortie randonnée, ne rien oublier, ou tout autre objectif.
Parler “d’erreur” (ludou), c’est parler d’un résultat non conforme à des attentes “prévues” ou “prévisibles”. Pour autant, ça n’empêchera pas de passer un bon moment en groupe à faire un bivouac ! Peut-être même qu’il y aura des apprentissages. Cela dit, ce n’est pas l’intention ni l’objectif premier ou le plus important…
Coloandco : Mettre à côté et ensemble Piaget et Vygotski, c’est pour moi un brin aberrant. Ils ont des visions sacrément différentes de l’apprentissage qui dépasse largement le cadre de l’enfance.
PS : Rajouter un quatrième pôle au triangle pédagogique, je dirais que ça peut faire un tétraèdre ou une pyramide… qui représente un tombeau ! 😀
Bon, je vais préciser car toi non plus tu n’as pas tout compris à mon message (mais c’est de ma faute, j’ai omis des explications peut-être).
Mais tu as déjà apporté un début de réponse concernant le domaine de la recherche (“sur l’humain”). Merci.
La question de la place de la connaissance et surtout de la place de celui qui la détient reste entière.
Concernant mon exemple, il est biaisé puisqu’en l’occurrence j’avais la responsabilité de ces enfants.
Mais ma question ne se situe pas vraiment là. Le souci, c’est que la connaissance se transmet d’une manière ou d’une autre. Lorsque cette transmission est descendante (le formateur sachant, le prof, etc…), c’est vite vu. Mais lorsqu’on parle d’un système basé sur les pédagogies de la décision, celui qui sait, il fait quoi ?
Pour l’instant, personnellement j’ai adopté le plus souvent la position de celui qui discute et explique ce qu’il sait, et le groupe décide en fonction (avec plus ou moins de réussite puisque pour être honnête il est facile d’orienter ses explications pour amener à une décision… malhonnête ?)
en cours d’édition
bon, bah finalement, j’ai mes réponses par 3 biais :
– Moilapa qui m’oblige à expliquer et donc à creuser encore plus
– michmuch par ses explications et ses exemples (très parlant celui sur la République des experts ! Et dire qu’au fond de moi je suis aristocrate (le pouvoir aux meilleurs, ceux qui savent donc), j’te raconte pas le conflit interne !!)
– la digestion progressive des posts précédents (et autres sur le forum)
Merci. Je vais reposer mon cèpe à moi…
ps: Moilapa, c’est aussi un peu de ma faute puisque je n’avais pas tout expliqué suffisamment sans doutes… mais tu vois que des fois dire que les gens racontent nawak, vaut mieux creuser un peu avant de le dire 😉
pps : un petit lien sur l’étymologie des mots enfant et émanciper. L’enfant est celui qui ne parle pas, mais certains disent que ça qualifie l’incapacité du jeune enfant à faire des phrases, utiliser le langage des adultes, donc rien à voir avec une hypothétique place de l’enfant infériorisée (chose qui se voit quand même encore, des familles où les enfants n’ont pas le droit de parler à table…)
OTAN pour moi, alors…
C’est moi la cèpe…