[balthazaar]

Il y aurait éventuellement toutes les formules à la mode accompagnées de leurs circonvolutions permettant de désigner sans stigmatiser, d’identifier sans exclure, de décrire sans généraliser, etc. tout en atteignant quand même les personnes concernées, sans pour autant déplaire aux élus… sacré défi.

Ça donnerait peut-être quelque chose comme ça :

Notre association bidule développe depuis 12 ans son projet de vacances pour tous. Nous voulons permettre à des enfants défavorisés dans le besoin nécessiteux difficiles issus de familles d’accueil et de foyers pas comme les autres comme les autres mais relevant quand même de l’aide sociale à l’enfance de partir au bord de la mer pour découvrir la joie des séjours de vacances.

Si vous êtes motivés pour cette aventure humaine toute particulière, si vous pensez qu’il faut permettre à TOUS les enfants de partir en vacances et pas seulement les plus favorisés ou les plus chanceux dans la vie, si vous…

Bref on connait ce refrain, les mots changent mais le principe reste le même : interpeller les animateurs qui ont envie de faire du social dans une colo avec un public social.

Les annonces sont certainement à peu près les mêmes lorsqu’il s’agit de recruter des animateurs pour des séjours adaptés aux enfants ou adultes handicapés ou qui ont besoin d’une prise en charge spécifique.

J’imagine que dans 5 ou 10 ans on aura banni le vocabulaire d’aujourd’hui et on aura de nouvelles formules encore plus indolentes pour dire toujours la même chose.

[balthazaar]

Vous auriez écrit quoi, vous, si vous aviez rédigé cette annonce?

[eugene]

moi se qui me dérange c’est qu’apriori il y aurait des animateurs qui font du social et de l’éducatif et les autres qui font du loisirs . ne serait-ce pas un racourci osé????

[jetty]

Bonjour,

Perso ce qui me dérange c’est le ” plus intéressant à mettre en place”

Le discours sous jacent est c’est plus intéressant de travailler avec des mômes qui viennent de foyer, de familles d’accueil que les gamins ” lambda”.

Je trouve ça très limite. En formation BAFA, nous avons dû travailler sur ce type de représentation à plusieurs reprises avec l’équipe . Un gamin avec une histoire particulière c’est avant tout un môme pas un membre du foyer machin chose. Pas besoin qu’il soit étiqueté en provenance du foyer machin ou de la famille d’accueil bidule.

La formulation de cette annonce est clairement malheureuse pour moi.

Qu’un directeur construise son équipe en fonction de son public ça me paraît normal est censé. Qu’il suggère des raccourcis malsains beaucoup moins!

[balthazaar]

Je n’ai pas vu l’annonce en question, mais j’ai fait des séjours comme ça ; annoncer l’ambiance dès le recrutement c’est indispensable si on ne veut pas avoir la moitié des animateurs qui se désistent et qui craquent avant ou pendant le séjour.
Je crois qu’il s’agit réellement de parler du séjour, je trouve ça bien et je déplore plutôt la tendance qu’ont tous les autres à se ressembler, à faire du piouf piouf pâte à sel fou-fou avec 12000 bananes qui dansent.

Les enfants en question auraient à être traité comme tout le monde si on leur permettait d’aller dans la même colo que tout le monde.

Le système dont il était question pour moi (et sûrement le même ici) était hypocrite : c’est une colo qui concentre les enfants qui ont une vie difficile. Donc c’est pas la même colo que tout le monde, c’est une colo où tous les enfants font des crises psychotiques, fuguent, se battent, ont des angoisses terribles pour leur vie, leur avenir, sont dépressifs, ne savent pas bien parler, n’ont confiance en personne, connaissent la misère sociale, ont des comportements dangereux pour les autres, etc. Tous sauf les quelques particuliers qui sont tombés dans cet enfer par hasard… (enfin quelque fois c’est les mêmes)

C’est “intéressant” pour les animateurs qui veulent se tester, ceux qui estiment qu’ils sont assez solides, qu’ils ont plutôt une fibre sociale, qui s’intéressent à la psychologie. Ceux qui se sentent capables de ne jamais s’énerver, de participer à quelque chose de vraiment difficile et pénible. Mais ils craquent aussi, ils prennent pause sur pause, ils dépriment pendant le séjour parce qu’ils se sentent inefficaces, pas à leur place… et disons-le franchement ils sentent que l’organisateur se fout un peu d’eux, quand même.

Et pourquoi l’organisateur concentre les enfants qui ont une vie difficile? L’intention c’est d’avoir des clients, donc comme l’organisateur a des ramifications associatives dans le médico-social, il leur envoie la publicité en premier. Et hop concentration.

Ensuite l’organisateur raconte «les vacances pour tous», «la solidarité» ouais ouais… beaux discours, mais les moyens ne suivent pas. Le minimum serait un psy pour l’équipe, des éducs je ne sais pas mais des gens formés certainement, et des animateurs en grand nombre. Là on pourrait commencer à parler de l’envie d’offrir de bonnes vacances… A cela il faudrait ajouter une véritable identité associative : garder les animateurs/directeurs et les fidéliser, leur proposer des formations en interne, même si c’est trois week-ends dans l’année. Il faut aussi un organisateur conscient de ce que vivent les équipes, un organisateur à l’écoute, disponible, pas un bureaucrate qui raccroche dès que ça devient un peu difficile.

Dans les foyers, les éducateurs inscrivent les enfants à cette colo puis partent en vacances : quand on ne comprend pas une crise chronique de l’enfant on voudrait bien parler à son éducateur mais… y’a personne au bout du fil… Super les vacances, super…

Le mieux serait de ne pas concentrer ces enfants sur le même séjour. Le manque de justice ou d’égalité ou “de transparence” comme on dit maintenant se trouve dans le fait de ne pas permettre à tout le monde un choix éclairé :
-les animateurs savent où ils vont aller travailler, très bien
-l’organisateur sait quels clients il recrute, très bien
-les particuliers ne savent pas où ils mettent les pieds, pas bien du tout
-et le choix des enfants… ?

[Simon]

C’est embêtant,

Je ne sais pas ce que disent exactement les textes mais il semble être moralement juste que ces infos soient de toute discrétion. Un enfant venant d’un foyer ou d’une famille d’accueil c’est une information sur son statut qui n’a pas à être divulguée à n’importe qui et n’importe comment.

De plus, c’est sûrement plus enrichissant pour ces enfants d’êtres traités comme n’importe quel quidam et pas comme “l’enfant du foyer”.

Je me pose la question donc de la justesse et de la légitimité d’une telle mention dans une offre d’emploi.

Quant à notre métier c’est rendre accessible un temps de loisirs et de vacances aux mômes quel qu’ils soient et d’où qu’ils viennent.

[ludou]

… c’est pas vraiment ça qui me gêne, c’est le fait que bosser avec des enfants issus de foyers/familles d’accueil soit encore plus intéressant… c’est comme les élèves moyens qui deviennent invisibles aux yeux de tous. Les bons sont chouchoutés, les mauvais sont aidés (avec une petite dose de condescendance si possible), mais les “moyens” ?

[roke17]

En même temps, l’annonce est clair et le candidat postule en connaissance de cause.

J’ai bossé dans une colo où ils embauchaient un éduc spé au regard du nombre important de gamins venant de l’aide sociale à l’enfance. Et un tel poste, unique, sur une colo de 160 enfant, ça n’a pas de sens. En revanche, il semble nécessaire que l’équipe soit constitué”e correctement avec des animateurs clairs sur le positionnement d’Animateur mais aussi d’adulte qui concourt à l’éducation des enfants sur un temps donné et justifiant (au moins pour certain), d’un peu d’expérience.

[ludou]

[ludou]

Une petite annonce m’a fait tiqué. Je vous la livre :

Courant aout nous acceuillons beaucoup de jeunes issus de foyer et familles d’accueil, ce qui rends le projet de séjour encore plus intéressant à mettre en place.

plus intéressant ? Pour qui, des animateurs ou bien des éducateurs spécialisés ? C’est quoi notre métier ?

[Auteur]

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