Je ne sais pas si la rivalité est genrée, mais je sais qu’on a eu tendance à établir (jusqu’à la remise en cause des genres) que les hommes pourraient s’affronter et finalement fraterniser, que ces affrontements-fraternisations leur permettraient de se hiérarchiser, même si ça ne supprimerait pas les frictions pouvant survenir ni les nouvelles quêtes hiérarchiques. Inversement, on a eu tendance à établir (jusqu’à la remise en cause des genres) que les femmes, si elles s’affrontent, ne finissent pas par (quoi ? sororiser ?) et de toutes façons pas par se hiérarchiser, ainsi leurs quêtes d’influence s’éterniseraient. Cela se vérifie pas mal dans les cours de récréation.
Le fait est qu’entre mammifères, au moins pour les mâles, c’est bien ainsi que cela se passe, or l’espèce humaine est mammifère. Il n’y a donc sociobiologiquement aucune raison de dégenrer la masculinité à ce niveau, au contraire ce serait lui couper l’herbe sous les pieds, d’autant plus que les hiérarchisations stabilisent le groupe bien plus qu’elles ne le détruisent. Mais, de toutes façons, la rivalité doit cesser, ce qui ne semble pas le cas chez les femelles, qu’on aurait humainement tendance à qualifier de plus facilement jalouses. Seulement voilà, humains, nous disposons d’un néo-cortex, capable de jouer sur l’instinct, et c’est ainsi qu’un certain féminisme milite aujourd’hui pour les sororités et autres formes de combativités féminines, sinon à l’imitation des hommes, du moins à les concurrencer en leur coupant l’herbe sous les pieds (à chercher à les subjuguer). Au final, tout ce qu’on sait, c’est que jusqu’à aujourd’hui toutes les formes de sociétés passées n’ont pas éludé le phénomène instinctif, et qu’au mieux les quelques matriarcats ayant existé exploitaient les frères/oncles des matriarches/de leurs enfants, en envoyant les géniteurs au commerce, à l’aventure et à la guerre, c’est-à-dire en les éloignant le plus possible de la communauté et en faisant jouer les ressorts intrafamiliaux pour se garantir la puissance, notoirement pendant la grossesse.
De toute évidence, chacun/chacune est capable de s’éreinter pour la puissance conflictuellement, et sur le principe la rivalité est de tous les sexes et tous les genres.
Maintenant, toutes les relations sociales ne sont pas fondées sur ce principe, ce n’est pas vrai. Le “libéralisme” a vite été évoqué plus tôt dans la discussion, mais il faut savoir que son inventeur attitré par la postérité, du moins au plan économique – Adam Smith, dans De la Richesse des nations, – ne plaçait l’égoïsme qu’au principe économique, dans le cadre de la division du travail. Mais, surtout, il pensait pour une société pré-industrielle ou à peine en voie d’industrialisation. Il croyait à ce que nous appellerions aujourd’hui “un commerce équitable”, et ne promulguait absolument pas le capitalisme débridé des trusts qui dominent trop l’espace public actuellement, même s’il plaçait l’égoïsme au principe. En gros, il disait qu’on achète le pain d’un boulanger, non parce que le boulanger est altruiste, mais parce qu’il est compétent. Or, le boulanger a tout intérêt à l’être (compétent), ce qui est égoïste, afin de vendre le meilleur pain. On voit donc très bien que nos trusts contemporaines ne sont même plus aussi compétentes qu’Adam Smith l’aurait souhaité : elles sont justes bouffies et médiocratiques en vue d’un but mesquin absurde, qui est la puissance pour la puissance. Enfin, Adam Smith avait rédigé un traité moral en parallèle dudit traité économique, qui valorisait l’altruisme en dehors de l’égoïsme économique – égoïsme qui devait être réservé aux bornes déjà dites de ce que nous nommerions aujourd’hui un “commerce équitable”. Adam Smith ne voulait pas que la cupidité soit reine.
A partir de là, on ne peut dire qu’une seule chose : que le directeur qui croit se faciliter la vie en mettant en concurrence deux groupes, dirige en fait un match “colonial”, créé de toutes pièces artificiellement pour les besoins de sa “cause” “éducative”. Qu’en somme, il s’adonne à une manipulation à caractère sociopathique de la jeunesse, dégueulasse. Passe évidemment lors des grands jeux, l’émulation reste saine. Mais là c’est faire joujou avec ce qui n’est pas un jeu, le con ! … Hors la loi, il met en danger la sécurité psychique des jeunes, qui pourraient se laisser entraîner sur une mauvaise pente ainsi, à troller littéralement l’autre groupe adverse par tous les moyens, pour le meilleur et pour le pire, malgré mais avec eux.
Bonjour,
Petite question : la rivalité est-elle genrée ?
Autrement dit, l’éducation formelle et informelle différencie-t’elle son appréhension de la rivalité en fonction du genre ?
Cordialement
Avé à tous
La rivalité entre deux ou plusieurs équipe , en elle m^me n’est pas forcément toujours négative si elle est saine, accepté par tous et surtout occasionnelle, au cours d’un grand jeu par exemple. Mais dans l’exemple que cite gogogadget, il me semble qu’elle est de tous les jours, à plusieurs moments et avec toujours les équipes semblables. Cela ressemble a un championnat de sport collectif.
Là je pense qu’elle a un aspect largement négatif. Quelques raisons en vrac et non limitative. Elle risque de créer deux clans dans le séjour, d’attiser des rivalités. Au niveau pédagogique, je pense que si la compétition saine est inévitable, il ne s’agit pas d’en faire la dominante de l’accueil. cela risque de faire croire aux enfants que la compétition est la seule façon de vivre.
Oui j’ai connu cela, il y a fort longtemps( 1965 je crois) j’étais jeune animateur. c’était la compétition permanente . Tous les jours une image pour l’équipe qui ‘s’etait le mieux comporté ( se mettre en rang plus vite, avoir un dortoir bien rangé, ne pas avoir fait trop de bruit à table j’en oublie.) il y avait ensuite un classement général par équipe. En fin de colo , il y avait le meilleur colon, la meilleure équipe et même le meilleur animateur ( eh oui); en fait j’ai appris après que c’était souvent un animateur qui était la depuis fort longtemps.
Enfin les enfants ne s’amusaient pas du tout.
De plus tous les matins lever au couleurs, environ 5 ou 6 rassemblement par jour (la colo que j’avais faite avant, il y en a eu 2 pour tout le séjour).
j’ai essayé de donner mes avis et de modifier, un peu tout cela, mais la majorité des animateurs étaient des habitués depuis quelques séjours. Cela a été très difficile. Bien sur je ne suis pas retourné.
En conclusion cette façon de procéder me semble inefficace voire nuisible.
Allez bye
Je trouve bizarre d’appeler ça “une pédagogie”, je pense qu’on devrait plutôt appeler ça mode de direction d’équipe ou méthode de management.
Je trouve ça stupide car pour faire du bon travail il faut commencer par fixer les bons objectifs. Et dans ce cas la personne donne (ajoute…) des mauvais objectifs aux animateurs.
c’est aussi le système mis en place à Poudlard, avec le principe des maisons …
ok : :jesors: :jesors: :jesors: :jesors: :jesors: :jesors: :jesors: :jesors: :jesors:
c’est la pédagogie koh lanta…
Quelques liens vers des discussions confrontation/compétition en corolaire à ta question
Bonsoir,
Je viens récolter ici quelques retours d’expérience sur un projet pédagogique que je viens de parcourir, et dont un point me laisse dubitatif. Le directeur y parle de scinder son groupe en 2 équipes, avec énigmes, défis, etc. permettant de remporter des points. Des points seront également collectés pour toute bonne attitude, participation active et investissement dans la vie collective. Il pose ainsi la rivalité comme un outil de dynamisme du groupe, d’investissement, et d’ambiance positive dans le groupe. Une sorte de “main invisible” d’Adam Smith version animation, en quelque sorte ?
Je dois avouer que pour moi, le mot rivalité est connoté négativement, et que une équipe contre une autre… cela ne m’inspire pas plus que ça.
Certains parmi vous ont déjà entendu parler de cette pédagogie ? Pensez vous que cet angle est viable en séjour ? Certains l’ont ils expérimentés ? et si oui, pour quels résultats ?
Merci de vos retours !